Couronné de son aura remarquable qui a rendu encore plus visible sa capacité de gouverner la France avec le succès que l'on sait aux élections européennes et législatives, Monsieur Macron se devait de faire savoir, urbi et orbi, ce que le monde entier devrait faire pour que tout aille mieux partout. Vaste programme, non ?
Comme, presque, tous les ans notre Président sent le besoin d’aller pérorer à la session annuelle de l’ONU. En général pour faire profiter les autres chefs d’état et de gouvernement (ils sont presque 200…) de son énorme, irremplaçable, expérience dans le gouvernement d’un pays à nul autre pareil. Qui en 2016 était la 5ème puissance économique mondiale (Sud-Ouest France, 16.10.2016) et qui après sept ans de gouvernance « Macron » n'est plus qu'à la 7ème place (Statista 09.02.24).
Pays dont les prélèvements obligatoires sont les plus élevés du monde, dont la dette publique (111% du PIB) et la 3ème plus élevée parmi les 27 pays de l’Europe (devant elle il n’y a que la Grèce et l’Italie - INSEE). De plus la France emprunte désormais plus cher que la Grèce. En clair, à moyen terme, les marchés financiers font aujourd’hui légèrement plus confiance à un pays qui a connu une faillite retentissante il y a quinze ans qu’à la France (Le Monde 26.09.24). De plus, la crédibilité des prévisions de notre pays est en berne : le déficit prévu à moins 5 % du PIB, corrigé une fois à 5,1 et une autre à 5,5 le nouveau ministre du budget annonce (déjà) qu’il pourrait être de 6%. Ce qui veut dire que la France devra emprunter entre 200 et 300 milliards de € l’année prochaine. Mais notre pays est celui où on travaille moins (heures travaillées par personne employée) que partout dans le monde occidental. Mais qui, naturellement, sous la direction, réfléchie et judicieuse, de son Président, aide beaucoup de pays à arrondir les angles de leurs budgets : par exemple, la Chine (première économie mondiale) à laquelle la France accorde, tous les ans, une aide au développement de 120 millions d’euros – Le Figaro, 26.09.24). Regardez les dix premiers :
Un total de 4/5 milliards d’euros tous les ans, soit, peu ou prou, 1,5% du PIB. Un seul commentaire : la Turquie – le Calife Erdogan « Fais d'abord examiner ta propre mort cérébrale » a-t-il dit à notre Président (Le Figaro 29.11.2019). La même année où une des frégates de la Royale s’est fait « allumer » par un bateau de guerre turc comme s’il avait envie de la torpiller. Nous sommes riches, n’est-ce-pas ?
Oui, sauf que, la pauvreté du pays augmente : « Quel que soit le seuil utilisé (50 ou 60% du revenu médian), la pauvreté augmente en France depuis le milieu des années 2000 »
Pendant le quinquennat et demi de notre Président le seuil à 60% -commun aux comparaisons internationales- a augmenté de 13,8% à 14,4% (population dont le revenu est inférieur à la moitié du revenu médian du pays). Et je ne vous parle pas de l’état de l’enseignement mesuré par les classements Pisa ou OCDE (France 23ème sur 27 pays), de l’état du système de la santé ou de la sécurité des femmes dans pas mal de villes. Non, je ne vous parle pas de tout cela car ce serait aller à l’encontre de ce que notre Président a voulu faire croire à son auditoire, à New York, hier soir.
Mais fort de ce que la France est (selon lui), il s’est montré décidé à promouvoir la paix, soyez rassurés, pas au Soudan, pas au Congo, pas aux Philippines, ni dans les territoires d’Outre-Mer de la France (Martinique, La Réunion, Nouvelle Calédonie, etc.,), naturellement, au Proche Orient. Je ne vais pas rappeler ce qui s’y passe depuis le 7 octobre 2023 à Gaza. Uniquement ce qui a commencé le 8 octobre 2023 à la frontière du Liban avec Israël. Frontière qui, depuis 2006, devait rester calme (surveillée par les 11.000 soldats -aujourd'hui- de la FINUL) et où l’organisation terroriste Hezbollah n’avait pas le droit de s’y trouver en vertu d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU (1701-2006*). A partir de cette date l’organisation terroriste a commencé à envoyer des munitions diverses (UAV, mortiers, fusées anti-char, missiles sans guidage, etc.,) à raison de dizaines d’unités tous les jours. Par solidarité, disait-elle, avec l’organisation terroriste Hamas, en but à la vengeance légitime d’Israël après le pogrome connu. Naturellement Israël a répondu, du tac au tac. A ce jour on constate (selon Tsahal, 25.09.24) :
Vous avez bien vu : depuis le 8 octobre 2023 Israël s’est vu l’objet de 10.165 munitions diverses tirées sur son territoire, essentiellement le Nord du pays mais pas seulement. Ce qui l’a obligée à déplacer presque 63.000 habitants et voir quelques dizaines de milliers d’hectares de terre cultivée se transformer en cendres. Sans qu’aucun écologiste distingué trouve la chose anormale. Quelques jours seulement après qu’Israël s’est décidé à décimer les rangs de l’organisation terroriste, notre Président apôtre bienfaiteur du Liban, protectorat iranien maîtrisé par son suppôt sur place (Hezbollah), a décidé qu’il y avait urgence à intervenir.
A la suite de l’attaque (supposée israélienne) des bips contre les militants du Hezbollah et du tir de missiles par les deux parties, il a déclaré que la France se tient aux côtés du Liban et éprouve « le chagrin pour toutes les victimes civiles des attaques ». Il a dit qu’il avait parlé aux principales parties à la guerre, « d’Israël à l’Iran » et leur a dit de désamorcer l’escalade. Quand il dit qu’il a parlé à tout monde il y a un qu’il a négligé de mentionner, cependant. Ce qui est étrange, étant donné que c’est justement celui qui a lancé la guerre en tirant des roquettes sur Israël à partir du 8 octobre 2023 – en solidarité avec les pogromistes racistes du Hamas – et qui a chassé 60.000 juifs de leurs foyers, détruit des terres et massacré des enfants. Il n’a pas explicitement mentionné le Hezbollah.
En tant qu’oubli, c’est choquant, non ? Comme il est choquant qu’il n’ait pas eu un mot de remerciement pour Israël qui venait de trucider le responsable de la mort de 58 paras français en 1983 dans un attentat (le Drakkar) resté impuni pour ses auteurs depuis. Mais il est allé plus loin. Voilà deux extraits de son discours : « Les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n'ont aucune justification, aucune explication. Trop d'innocents sont morts, et nous portons aussi leur deuil. Et ces morts sont, eux aussi, un scandale pour l'humanité et une source dangereuse de haine, de ressentiment qui menace et qui menacera la sécurité de tous, dont celle d'Israël demain. C'est pourquoi nous appelons avec force Israël à cesser l'escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël. Nous appelons avec force tous ceux qui leur en fournissent les moyens à cesser de le faire. Nous avons demandé que le Conseil de sécurité puisse se réunir dès aujourd'hui à cette fin et je m'en félicite. Et le ministre français se rendra en cette fin de semaine au Liban. Je vous laisse faire l’exégèse des deux paragraphes. Je me contente de dire, respectueusement, à notre Président que ce qu’il a dit au monde est à vomir. En particulier pour avoir instiller une demande d’arrêt de fourniture d’armes et munitions à Israël. Et il a réussi à convaincre les EU et huit autres pays à s’associer à une demande de « cessez-le-feu » immédiat « pour adhérer à un règlement fondé sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies qui a établi les conditions de cessez-le-feu pour la deuxième guerre du Liban en 2006 » Depuis 18 ans la France (pas seulement) accepte que le Hezbollah ne se retire pas de la zone où il est proscrit. On a envoyé 13.000 soldats (FINUL) qui passent leur temps à observer les agissements des terroristes sans rien pouvoir faire. Notre Président sait qu’une telle mesure nécessiterait que le Hezbollah se retire de la zone du sud du Liban près de la frontière israélienne et retourne au-delà du fleuve Litani. Le Hezbollah a depuis longtemps violé cette résolution et la France, qui a le Liban sous son aile, l’a accepté. Des esprits malveillants prétendent qu’en faisant ce qu’il fait notre Président veut sauver le Hezbollah qui risque d’être sérieusement détruit par Israël. Comme il l’a fait pour le Hamas demandant depuis onze mois un cessez-le-feu permanent qui le sauverait. Il a eu 11 mois depuis que l’Hezbollah a commencé à tirer sur Israël pour lui demander d’arrêter de le faire. Il le fait quand ce dernier est en grande perte de substance. Et quand Israël a réussi à neutraliser 17 des 19 commandants du premier cercle du Hezbollah.
Si ce n’est pas pour le sauver je ne vois rien d'autre.
Cela étant, souvenez-vous ce que l’on nous avait dit dit depuis des lustres : « L’arsenal de missiles, de roquettes et de drones du Hezbollah mettrait à rude épreuve les capacités défensives d’Israël, en particulier lorsqu’il s’agit de déplacer des zones militaires vers des zones civiles. Un jeu de guerre à l’université Reichman peu avant l’attaque du Hamas le 7 octobre a prédit que le Hezbollah pourrait lancer 2.500 à 3.000 missiles et roquettes en Israël par jour pendant des semaines. Certaines estimations estiment que l’arsenal du Hezbollah en matière de missiles, de roquettes et de drones est d’au moins 150.000 unités — dix fois le nombre de munitions qu’il possédait pendant la guerre de 2006 et qu’il comprend maintenant des munitions à guidage précis qui pourraient menacer des sites stratégiques en Israël. Le stock israélien d’intercepteurs de missiles Iron Dome et David Sling serait épuisé en quelques jours » Jusqu’à maintenant (25.09.24) Hezbollah n’a réussi à tirer que moins de 300 munitions en un jour. Le mérite du Tsahal qui, fondé sur une fantastique capacité d’espionnage, a su où se trouvaient l’essentiel des munitions et a réussi en moins de deux jours à détruire quelques dizaines de milliers de pièces avec leurs installations de lancement.
Souvenons-nous aussi des prévisions apocalyptiques et des avertissements, les uns plus sérieux que les autres, quand il s’est agit pour Tsahal d’investir Rafah pour contrôler la frontière par laquelle l'Egypte ami laissait passer toutes les contrebandes d’armes et autres à Gaza. Et les centaines de milliers de morts qu’une telle opération allait faire.
Rien à faire, franchement, Israël et son armée s’arrogent le droit de ridiculiser ceux qui, non seulement, ne lui veulent pas du bien mais d’autres aussi. Et laisser tous ceux qui se disent propalestiniens (ou anti-israéliens) tous ceux qui veulent libérer la Palestine « from the river to the sea » continuer à l’espérer avec l’avant-garde morale mondiale qui voue Israël aux gémonies LGBTQ+ (LGBTQ—Let’s Go Bomb Tel Aviv Quickly).
* La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, approuvée en 2006, ordonne que le Hezbollah quitte la frontière avec Israël et soit désarmé. Les Nations Unies n’ont pas réussi à faire appliquer leur propre résolution alors que l’Iran a armé le Hezbollah pendant des années. La France ? Elle a fait semblant de ne rien voir pendant 18 ans bien que 700 militaires français font partie des troupes de FINUL.