Pas moyen d’écrire sur ce qui se passe aujourd’hui sans penser, d’abord, à notre Président. Non, je n’évoquerai pas sa dernière bourde (emmener dans un voyage officiel au Maroc un pitre, « humoriste » musulman condamné pour des menaces de mort, affirmant « je ne suis pas Charlie, ni Nice », adjurant ses suiveurs des banlieues de rester ce qu’ils sont, ne pas s’assimiler qui, dit-on, lui murmure à l’oreille depuis sept ans ce qui se passe dans les territoires abandonnés de la République) à peine vais-je survoler ses dernières éructions visant, surtout, Israël. Il se mettait franchement en colère comme quelqu’un qu’est bien dans son tort. (Mort à crédit, Céline – 1936).
On en conviendra, on ne peut pas parler/écrire sur ce qui se passe dans notre beau pays sans évoquer notre Président, qui n’arrête pas de faire parler de lui car il n’arrête pas de parler tout seul. Par où commencer ?
Le dernier sondage publié hier par Le Figaro nous apprend que 83% des Français ne veulent plus de M. Macron et qu’il n’y a que moins de 2 Français sur 10 qui le garderaient. Dans un pays qui a vu un de ses prédécesseurs (le seul, d’ailleurs) quitter le pouvoir parce que 2,54% des Français n’étaient pas d’accord avec lui (De Gaulle, référendum sur la régionalisation/sénat1969, résultat 52,4 non – 47,6 oui).
Comme il ne peut plus gouverner le pays (c’est la tâche d’un gouvernement fait de bric et de broc qui risque de tomber après le premier 49/3 suivi d’une motion de censure) il se consacre au rayonnement de la France dans le monde. Au désespoir des uns et au bonheur d’autres, les uns étant ceux qui ont mal au pays et les autres qui s’en fichent ou veulent sa décadence.
Et il n’arrête pas. Deux sujets lui semblent mériter son exceptionnelle capacité d’analyse et connaissance de l’histoire, à l’ordre du jour -l’un depuis 18 ans et l’autre depuis l’année dernière. Vous avez bien compris, le Liban et Israël. Que n’a-t-il pas dit de l’un ou de l’autre !
Pour Israël, après la barbarie du pogrome du Hamas du 7 octobre 2023 il a exploré toute la partition (devrais-je dire « solfège ») de positions possibles constituant le livret de son opéra politique. Quinze jours après le pogrome il a proposé de constituer une « coalition » pour détruire le Hamas. En partant de là, par déviations successives (demandes répétées de cessez-le-feu) il est arrivé à considérer qu’Israël semait la barbarie en répondant aux agressions du Hamas et du Hezbollah. Bigre. Je ne sais pas ce que notre Président, sans doute plus instruit que moi, sait de la guerre. Je n’en ai traversé qu’une et regardé de loin plusieurs. Mais ce que je sais c’est que dans le temps, la guerre finissait en brûlant surtout les édifices religieux et les bibliothèques afin de détruire des idées. On brulait les terres cultivables et certains (voir Timour le Boiteux – 14ème siècle) faisaient des pyramides avec les crânes des ennemis afin de terroriser et affamer les populations et s’assurer que personne n’aurait l’idée de recommencer. Ainsi, finissaient les guerres avant que la civilisation invente l’ONU, le politiquement correct et les droits de l’homme. Les guerres finissaient avec un vainqueur et un vaincu, simple et précis. Mais notre Président à une autre vue pour la fin des guerres – elles doivent finir selon le politiquement correct et les droits de l'homme ce qui fait que les guerres s'éternisent. Mais on demande, surtout à celui qui est en train de gagner de « cessez-le-feu » Ce que notre Président à fait à répétition pour Israël (en utilisant des moyens de « chantage » diraient certains – embargo sur des armes, réductions relations commerciales, condamnations dans des forums divers, etc.,). Sachant pertinemment que si Israël acceptait ses demandes les deux têtes des "pogromistes" islamiques Sinwar et Nasrallah seraient encore en vie et capables de continuer leurs œuvres visant la destruction d’Israël – raison de vivre de leurs organisations. Il n’est pourtant pas difficile de comprendre que le monde aurait été un endroit beaucoup plus dangereux, non seulement pour les Israéliens et les juifs, mais aussi pour l’Occident et les gens qui aiment la liberté partout, si les efforts pour des cessez-le-feu de notre Président avaient réussi avant le 17 septembre (mort de Sinwar) ou le 28 septembre (mort de Nasralah). Et que le Hamas serait déjà en train de reconstituer ses pertes de guerre et de se préparer pour le 7 octobre prochain (annoncé plusieurs fois par l’un de ses éminents membres de direction) ; le Hezbollah serait toujours en pleine forme, avec la majorité de ses dirigeants vivants et prêts à planifier leur propre 7 octobre continuant à subjuguer le Liban (situation contre laquelle la France n’a rien fait depuis 18 ans) ; le mur de feu que l’Iran a construit autour d’Israël n’aurait pas été détruit. Comme je ne puis pas admettre que notre Président n’avait pas la capacité de prévoir ce qui précède, je suis obligé de croire que ses intentions étaient claires et simples : laisser le Hamas et le Hezbollah en vie et vogue la galère pour Israël. De toute manière le Quai considère depuis des lustres qu’Israël n’est qu’une parenthèse qui disparaîtra un jour. Autant dire que la prochaine guerre (sur deux, trois ou … six fronts) était une certitude.
Soyons honnêtes, peut-être notre Président est un adepte du pacifisme croyant que tout conflit se résout par la diplomatie. La difficulté actuellement vient du fait que les seules discussions avec le Hamas ou le Hezbollah (aussi l’Iran) ne pourraient être que relatives aux modalités à suivre pour éradiquer Israël et non pas aux celles pouvant le laisser encore en vie. Quant aux demandes répétées de notre Président d’assurer un embargo sur les armes pour Israël… Pendant la Seconde Guerre mondiale, George Orwell a condamné ses compatriotes qui ont appelé la Grande-Bretagne à cesser de se battre. « Le pacifisme », a-t-il écrit, « est objectivement pro-fasciste. C’est du simple bon sens. Si vous empêchez l’effort de guerre d’un côté, vous aidez automatiquement celui de l’autre » (Partisan Revue, 1942).
Se voulant l’apôtre du Liban - il a commencé il y a déjà quatre ans à l’occasion de l’explosion de 2.700 tonnes de nitrate d’aluminium utilisé par le Hezbollah pour faire de explosifs - il a fait des pieds et des mains pour aider le pays. Conférences de donateurs, récolte de fonds (personne n’a su comment ils ont été dépensés), accords de circonstance (Georges Malbrunot - Le Figaro- affirme que Rodolphe Saadé, propriétaire de BFM TV et de CMA-CGM, a obtenu un contrat d’un milliard de dollars pour reconstruire le marché portuaire de Beyrouth après l’explosion de 2020 en échange du silence de M. Macron sur les armes du Hezbollah et évitant les impôts français), jusqu’à y compris une nouvelle conférence des donateurs réunissant à Paris à fin octobre des puissances amies comme l’Algérie et l’Afrique du Sud.
Le Liban. Un grand nombre de libanais, qui n’osent pas le dire publiquement, savent que le pays est incapable de se débarrasser de la mainmise de l’Iran sur leur pays via le Hezbollah, tout comme la France de 1944 était incapable de se libérer seule des nazis et de leurs collaborateurs. Les bombardements alliés sur les villes normandes ont tué presque 70.000 Français dans 1570 villes (Wikipédia). Personne ne les a qualifiés d’actes barbares car ils étaient nécessaires. Autant dire que l’action actuelle d’Israël de destruction du Hezbollah devrait être saluée comme salutaire par notre Président. Que nenni, puisqu’il s’agit d’Israël il ne faut pas le laisser faire. Au fait, entre le 8 octobre 2023 et l’action d’Israël au Liban à partir de septembre 2024 on considère que le Hezbollah a tiré plus de 8.000 munitions (mortiers, fusées anti-char, missiles, drones, etc.,) contre des cibles en Israël. Pendant onze mois aucune demande de notre Président au Hezbollah pour un cessez-le-feu. Avant la conférence de Paris de cette année un membre de la famille Gemayel (qui a donné au pays des présidents et des chefs de gouvernement) a envoyé une lettre ouverte à notre Président : « Alors que la France s’apprête à accueillir la « Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban » à Paris, je vous adresse cet appel urgent. Il est impératif que cette rencontre ne se solde pas par un retour au statu quo, qui a plongé le Liban dans des décennies d’instabilité, de divisions, d’inaction et de délitement progressif de l’État. Durant les quarante dernières années, le Liban a perdu sa souveraineté, devenant un simulacre d’État, où les décisions stratégiques et existentielles ont été dictées au-delà de nos frontières — d’abord par Yasser Arafat, ensuite par les Assad en Syrie, et plus récemment par les mollahs en Iran ». OLJ, Bachir Gemayel, le 24 octobre 2024. Qui peut croire que notre Président ne le savait pas ? Mais s’il fait le contraire, s’il cherche le statu quo ante pour le Liban il ne devrait pas s’étonner que le voisin de ce pays au Sud (Israël) ne voit pas les choses de la même manière.
Israël. Septembre et Octobre 2024, des mois de retour d’Israël à ce qu’il sait faire après la faillite (armée, services secrets, gouvernement) qui a rendu possible le pogrome du Hamas : elle a décapité le Hamas (Haniyeh en plein centre de Téhéran et Sinwar à Rafah - où notre Président et le monde entier avait demandé à Israël de ne pas aller), le Hezbollah (Nasrallah dans son bunker enterré à 60 mètres en dessous des rues) et plus de 30 dirigeants/commandants divers après un « coup de génie », les bipers explosant entre les mains de ses cadres, j’en passe et des meilleurs. Et elle s’est permis, aussi, d’envoyer une armada de plus de 100 avions (chasseurs, bombardiers, avions de ravitaillement, drones, etc.,) à 1.600km de son territoire pour détruire avec son inventaire de missiles, tous de sa conception et de sa fabrication, des sites militaires de l’Iran.
La précision des destructions (fabrications de fusées balistiques, fabrication des mélanges explosifs solides, des rampes de lancement, etc.,) a époustouflé le monde : peu d’armées dans le monde sont capables de faire ce genre d’exploits.
Et que dire de ce qu’Israël montre au monde pendant qu’elle est obligée de répondre à une guerre visant sa destruction ? Deux exemples :
- Après deux années d’études deux sociétés israéliennes vient de signer des contrats de plus de 550 millions de $ pour la fabrication en série de l’Iron Beam – destructeur de cibles volantes avec un laser de puissance (100kw) qui permettra la destruction des munitions adverses pour un coût ridicule (moins de 10 $) face aux intercepteurs du Dôme de Fer qui coûtent 20.000$ pièce !
- L’armée allemande vient d’annoncer le commencement de l’équipement de ses chars d’assaut Léopard avec le système de protection active contre des munitions anti-char Trophy conçu et produit par Israël qui équipe, déjà, ou en cours d’être, 17 armées du monde. Y compris les chars champions, Abrams des Etats Unis. On me dit que Thalès discute une prise de licence pour les chars d’assaut Leclerc, comme Sagem l’avait fait pour les casques des pilotes des Rafales.
Et notre Président a décidé d’arrêter des livraisons d’armes à Israël et interdit la présence de ses sociétés aux expositions militaires de l’année. Le ridicule ne tue plus.