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19 novembre 2024 2 19 /11 /novembre /2024 17:29

L'âme de l’homme est immortelle, son salut est dans l'autre vie.

L'État n'a pas d'immortalité, son salut est maintenant ou jamais

Cardinal Richelieu (Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État,1629)

Il me semble que la deuxième phrase est d’une actualité flagrante.

 

Oui, la France voit son Etat délabré depuis des années se trouver dans une situation, interne et externe, qui d’inquiétante pendant les dernières années se trouve, actuellement, en déliquescence majeure vis-à-vis de ses citoyens et, aussi, de l’étranger.

Vis-à-vis de ses citoyens, car il a du mal (un euphémisme) à assurer leur sécurité devant des crimes (120 coups de couteau/jour – France Info, 03.05.24), bagarres de rue avec armes à feu et leur protection devant l’emprise généralisée de la distribution de narcotiques. Vis-à-vis de ses citoyens, car l’enseignement est en berne (parmi les derniers pays de l’Europe – Euronews, 2022), le système de santé (dont la réputation « meilleur du monde » a été perdue depuis des lustres), la justice considérée laxiste et inefficace, entre autres. De plus, 5ème puissance économique mondiale encore en 2021 elle est reléguée à la 7ème position en 2024 en train de devenir la 8ème en 2025 (JDN,15.02.24). Et tout en étant championne mondiale des impôts (Le Point, 13.12.23), quel que soit le secteur d’activité on vous dira que l’on pourrait faire mieux si on avait les moyens. Car le leitmotiv pour la santé, l’éducation, la justice – pour tout « nous n’avons pas les moyens ». J’essaierai plus loin d’adresser ce sujet.

Vis-à-vis de l’étranger, car ayant laissé la gestion de ses affaires à l’abandon, entre les mains d’une classe politique de gauche ou de droite (faisant la politique de la gauche) qui n’a pas hésité à abandonner une grande partie de sa souveraineté entre les mains des gnomes de Bruxelles et n’a pas su (ou voulu) protéger son territoire face à des déplacements de populations qui l’encombrent en ne produisant pas autant qu’elles coutent.

Pays d’immigration pendant des siècles ayant su assimiler des générations successives devenues français, économiquement et culturellement, elle s’est laissé envahir par des populations dont la religion, la culture, les rites, les mœurs se sont révélées antinomiques avec les siens propres. Et l’assimilation est devenue un lointain souvenir. De plus, elle consacre un pourcentage du PIB à des dons aux pays aussi pauvres que la Chine en laissant de côté ses propres pauvres. En quelque sorte, les pauvres d’un pays riche donnent des sous à des riches dans des pays pauvres.  Une population totale de 58,6 millions en 1992 devenue 68,7 en 2024, entre la moitié et les trois quarts de la différence – un nouveau petit peuple qui a acquis, pour lui et pour un certain étranger, des places distinctes dans ses territoires. Une des conséquences majeures est apparue graduellement en parallèle avec la désindustrialisation du pays entamée par des dirigeants qui voulaient avoir un pays « sans usines ». Le PIB du pays augmentait moins vite que ses dépenses, la différence était compensée par une dette extérieure. Tant et si bien que l’État français se trouve face à une dette comptable de 3.250 milliards d’euros et une dette totale (comprenant la dette hors bilan) de plus 8.000 milliards d’euros. Ce qui fait que vu de l’étranger, la France n’est plus ce qu’elle était. Si elle peut encore emprunter de l’argent cela se fait à un taux supérieur à celui de la Grèce ou de la Bulgarie tant sa signature commence à créer des inquiétudes pour les prêteurs. En Europe le fameux couple France-Allemagne c’est de l’histoire ancienne, à Bruxelles depuis que l’on a renoncé à la règle du véto en faveur de la « majorité qualifiée » sa position est devenue presque périphérique.  Au Proche Orient (et ailleurs) tout en se mêlant de tout, le résultat est nul ou négatif. La France n’est même plus capable d’assurer à son protégé historique, le Liban, une protection contre un pays lointain (l’Iran) agissant via son suppôt local (Hezbollah). Dirigé depuis sept ans par un président inconsistant, réputé faire tout et son contraire « en même temps » (une fois il propose de faire une coalition pour détruire le Hamas, 12 mois après il se prononce en faveur de l'arrêt des livraisons d'armes à Israël pour la guerre à Gaza) incapable d’assurer la continuité démocratique de la majorité qui l’avait élu, l’État français est en train de comprendre que son salut est maintenant ou jamais.

Mais comment en est-on arrivé là ? Au cours des dernières décennies, alors que le pouvoir du gouvernement a baissé significativement face à une croissance exponentielle des pouvoirs de Bruxelles, l'État administratif est devenu la quatrième branche de gouvernement. Protégé́ à la fois par la règlementation de la fonction publique et par les ukases de Bruxelles, il fixe la plupart des règles et règlements qui régissent le pays. Les personnes sur lesquelles chaque administration s'appuie pour mener à bien ses politiques - la vaste bureaucratie de fonctionnaires - sont aussi biaisées envers toute opposition (de droite) que les médias. De plus les « experts » et leurs alliés fonctionnaires sont engagés à faire en sorte que des orthodoxies libérales sur un large éventail de questions, non seulement ne soient pas appliquées, mais soient condamnées avec ceux  qui voudraient les maîtriser ou les appliquer. Plutôt qu’interdire  la politique à la bureaucratie, l'État administratif est devenu un associé de tout gouvernement partisan dédié à la promotion des intérêts et des idées des idéologues de gauche. C’est ainsi que l’Etat français est non seulement champion du monde des impôts mais aussi celui dont les dépenses sociales « En 2022, les dépenses de prestations sociales représentent 32,2% du PIB en France, soit pour la 7e année consécutive, le niveau le plus élevé de l'Union européenne, soit 849 milliards d'euros » Fondation IFRAP, 9 janv. 2024. On verra que ceci explique cela. Un résumé :

En millions                         1992               2023

Population totale (millions) 58,56            68,7  ∆ =  17%

France emploi public 1992 : 4,33               5,95∆= +37%

Pendant la même période l’Allemagne a réduit l’emploi public de 6,7 à 4,9 millions.

Résultat :

Allemagne 56,3 fonctionnaires/million habitants

France       87,7

France salariés public/total salariés      5.95/27 = 22%

Allemagne                                            4,9/45,4 = 10,8%

France total salariés/total population 27/68,7= 39,3% 

Allemagne                                        45,3/87 = 52,0%  

Et quand on veut comprendre pourquoi le pays baisse dans le classement mondial il suffit d’une comparaison avec l’Allemagne quant à ce qu’une heure travail produit pour le PIB (en euros) :  

 

France : =1.669 heures travaillées an. /salarié PIB/habitant : 38.97522,93€

Allemagne = 1.362               PIB/habitant 51.000 37,45€ soit 63% de plus.

En travaillant 20% moins qu’en France un salarié en Allemagne contribue au PIB 63% plus qu’un salarié français. Pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que ce que produit le salarié allemand ne peut pas être produit par un salarié français. Une des explications : la contribution des 2 à 3 millions immigrants des dix dernières années destinés (par manque de qualification +) à des emplois subalternes.

oooo

La France peut à peine maintenir son économie presque « nette zéro » au-dessus de la ligne de flottaison, avec une croissance de moins de 1% depuis des années. Son système de protection sociale et ses coûts de santé gonflés, associés à de vastes niveaux d'endettement (le service de la dette -55 milliards €- sera le premier poste du budget annuel en 2025 avec un montant de l’ordre de 70 milliards d’euros !) et de déficits profonds (plus de 6% du PIB actuellement), ne lui donnent guère de marge d'ajustement budgétaire – à moins que des réductions radicales ne soient mises en œuvre, ce qui est impossible politiquement et à une éventuelle reprise. Son argent est tout simplement à court d’argent, et emprunter davantage – pour couvrir, par exemple, des augmentations majeures des dépenses de défense – augmente le risque du déficit, car le service de la dette devient trop cher. Ajoutez que la compétitivité économique française a été bien détruite ces dernières années, d'abord par des réglementations européennes et le protectionnisme qui lui ont fait perdre comme à l’Europe leurs places dans la course mondiale à l'innovation et à la technologie. Ensuite, sa compétitivité a reçu un coup de grâce via des politiques « anti-monopole » de l’Europe – qui, associées à la guerre en Ukraine, ont conduit à des prix de l’électricité de deux à quatre fois plus élevés que ceux auxquels sont confrontés les concurrents non européens. Nous parlons de la France, à qui les 54 centrales nucléaires assuraient une énergie décarbonée à un prix inférieur à tout ce qui se faisait en Europe.

 

Quo vadis Francia ? Une analyse sommaire (superficielle) indique les raisons de la déliquescence économique. Si on suit la logique marxiste (« l’infra structure économique conditionne la superstructure culturelle ») on n’a pas du mal à comprendre la dépréciation du fonds culturel ou de la langue du pays auquel on assiste. Quand une équipe nationale de football ne chante pas la Marseillaise (soit parce que ses membres ne connaissent pas ses paroles soit pour des hautes raisons socio-politiques), quand la police nationale n’est plus respectée ni protégée par la justice du pays, quand la voix de la France s’est éteinte dans des forums internationaux, quand son Président fait le bonheur des caricaturistes mondiaux le comparant au coq gallique mais sans sa superbe, il est grand temps de se réveiller. La France l’a fait avec Napoléon III, avec Clémenceau et, dernièrement, avec De Gaulle. Dernièrement.

 

L’espoir fait vivre, dit-on…

 

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