Cela tombe bien. Puisque l’on me suggère d’écrire un peu sur ce qui se passe chez nous, je vais le faire. Je laisse de côté tout ce que, probablement (surement) les lecteurs savent, pour m’attacher à de aspects moins connus ou mal connus. Ils en sont légion ! Et selon l’adage « L’avenir est certain, seul le passé est imprévisible » (Mandla Langa), je ne parle de l’avenir qu’éventuellement, en tant que prolongation d’un passé/présent que j’aurais regardé de près.
La France, 2025 (après JC). République (5ème) dans laquelle, selon sa constitution, un homme élu par le peuple l’éclaire par sa vision des choses qu’un gouvernement adoubé par la majorité de ses représentants met en pratique pour le bien de tous. L’homme en question, élu il y a huit ans la première fois et il y a trois ans la deuxième fois, notre actuel président, semble avoir quelques soucis à se faire quant à son acceptation par le peuple. Remarquez, il y a du progrès : son prédécesseur, à la fin de son mandat constatait que seulement 12% de la population avait une opinion positive le concernant. Autant dire que 9 sur 10 citoyens avaient une opinion négative. L’actuel président est, quand même, mieux loti car
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seulement 8 français sur 10 ont une opinion négative le concernant.
Pourquoi, diable ?
Certes, il nous a laissé des souvenirs qui ne vont pas dans le sens du poil. Raconter « qu’il n’y a pas de culture française » ou le voir dire « la colonisation a été un crime contre l’humanité » en Algérie (?!) - Le Monde 16.02.17, ou dire à un sans emploi « Je traverse la rue et je vous en trouve (du travail) » (17.09.18, YouTube) ça laisse de traces. Mais il serait exagéré de dire que les opinions négatives sont dues seulement à ces moments curieux. Non, si nos concitoyens le désapprouvent à 90% cela doit être en rapport avec la situation du pays après sept années de gouvernance pendant lesquelles il nous a promis plein de choses. Et aussi que notre avenir (en cours d’être transformé en passé) s’appelle Europe.
La France en 2025. Quand seulement 11% de son PIB provient des activités manufacturières (presque 25% en 2016), on peut dire qu’elle s’est transformée en un immense hypermarché destiné à satisfaire les besoins, de toute nature, des habitants du pays transformés en consommateurs. Trois conséquences visibles : disparition de l’ancienne classe ouvrière, réduction significative de la qualité des produits importés vs ce qu’elle fabriquait jadis et, peut-être le plus important, des biens culturels de moins en moins évolués car destinés à des populations (dont une partie importée) de plus en plus acculturées. Et être obligée d’importer, peu ou prou, 65% de tous les produits manufacturés qu’elle distribue (INSEE). Lorsque M. Macron a pris le pouvoir sur une plate-forme qui voulait (annoncer que) secouer la France trop étatiste pour devenir compétitive dans l’économie mondiale, la dette publique était d’environ 98,5% du PIB. En 2024, elle a atteint 115 %. En 2017, la France affichait un déficit budgétaire de l’ordre de 3,4 % du PIB, presque conforme à celui prévu par « Maastricht » (3%). En 2024, ce déficit avait dépassé 6 % du PIB et le pays, pour survivre, est obligé d’emprunter presque 300 milliards d’euros. La confiance des entreprises est en baisse car leurs bénéfices seront inférieurs aux attentes et elles prévoient déjà de réduire leur production. La France est maintenant prise dans un cercle vicieux de baisse des investissements, de baisse de la production, de chute de la rentabilité et de faiblesse de la demande. La croissance du PIB était déjà stagnante, si les entreprises réduisent leur production et leurs effectifs dans la mesure où les experts le prévoient une récession est inévitable. De plus, le quatrième gouvernement depuis 12 mois s’évertue à doter le pays d’un budget censé se placer sur une trajectoire de retour à ce que les performances de la France étaient. Entre autres, le gouvernement parie que le secteur des entreprises et « les plus riches » pourraient absorber quelques 21 milliards d’euros de taxes et impôts supplémentaires (nous sommes le champion mondial des prélèvements) pour ramener le déficit de la France à 5 %. Au bout de deux semaines de discussions, on se contenterait de 5,4% et comme, historiquement les prévisions de Bercy étaient sujettes à des erreurs d’env. 10% il y a gros à parier que l’on terminera l’année 2025 avec un déficit de 6% du PIB soit autant que l’année dernière. Mais la réduction du déficit (au départ nécessaire de 60 milliards d’euros, dernièrement seulement de 53 milliards…) doit se faire aussi via une baisse de 32 Md€ des dépenses publiques (chose que pas grand monde croit) en espérant que la promesse de « stabilité » stimulerait l’investissement et compenserait facilement les pertes éventuelles dues aux hausses d’impôts et taxes. Heureusement… l’avenir est certain, non ? Que notre Président n’ait pas réussi à faire ce qu’il a promis en 2016/17, soit. De toute manière on ne le croyait qu’à moitié. Mais, on se disait que ses promesses liées à « l’Europe est notre chance » étaient, peut-être, de nature à nous aider.
L’Europe ? Tu parles, Charles !
Le constat est immédiat : deux décennies de stagnation économique, en retard sur les USA, quel que soit le secteur. Malgré un niveau de vie élevé, des salaires compétitifs et une excellente éducation, le continent est confronté à des problèmes auto-infligés en matière d’innovation, d’immigration, d’industrie, d’intégration et d’énergie.
Regardons quelques aspects seulement dont l’évidence résulte de graphiques simples :
L’évolution du PIB de l’Europe et des Etats Unis (Statista) :
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Pratiquement égaux jusqu'en 2010 à fin 2024 on trouve une différence d'env. 14.000 milliards de $ !
Une des causes de la dérive, la quantité de travail fourni pour créer du PIB :
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une deuxième cause liée à un changement de population en Europe selon :
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car, sachant que les 2,73millions partis faisaient partie de ceux qui produisaient du PIB et les 7,03 millions en très grande majorité non qualifiés, le tout faisant un changement de population d’env. 10 millions soit env. 2,5% de la population totale ; moins de travailleurs, moins d’heures travaillées par des travailleurs moins qualifiés… ceci justifie cela ;
une troisième cause -des ambitions déraisonnables couplées à des capabilités (innovation, production, etc.,) réduites – un exemple qui dit tout : voulant dépasser tout le monde en % d’énergies renouvelables disponibles l’Europe à prévu :
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Mais comme l’essentiel dot venir des panneaux solaires elle n’a pas réalisé qu’elle deviendra dépendante de son premier (ou deuxième) concurrent mondial, la Chine :
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85% des panneaux solaires viennent de Chine, personne ne semble en mesure de fournir à des prix équivalents ni ne dispose de matières nécessaires pour les fabriquer ; ajoutez que l’énergie espérée devrait aussi alimenter la moitié du parc automobile en voiture électriques car on n’aura plus le droit de fabriquer des voitures à moteur thermique après 2035 (encore une prévision/espoir pour le moins absurde).
L’Europe, notre chance ? Le PIB/habitant France 2023 = 44.460$, le PIB/habitant Etats Unis = 81.632 $.Les Etats Unis ont, peu ou prou, doublé leur PIB/habitant par rapport à 2010. Le PIB/habitant France en 2016 (l’année de la campagne pour les élections présidentielles de M. Macron) = 37.062 $. En huit ans notre pays avec l’aide de l’Europe a augmenté son PIB/habitant de 7.000$. Transformé en guichet de distribution d’aides (30% du PIB en dépenses sociales) et hypermarché distribuant des produits venant d’ailleurs, notre pays doit une fière chandelle à son Président qui a présidé à sa destinée depuis, bientôt, huit ans. Avec l’aide de l’Europe.
ooo
In cauda venenum… Puisqu’il a beaucoup de temps disponible depuis que c’est le gouvernement qui gouverne, non plus son cabinet de l’Élysée, notre Président s’occupe du reste du monde. Une mention spéciale pour le Liban (j’ai déjà rappelé une partie des raisons pour lesquelles son souci pour ce pays est important). Il s’est entremis, in extremis (avec l’accord d’Israël) dans le « cessez-le-feu » entre le Hezbollah et Israël. Qui disait clairement que le Hezbollah devait se retirer au-delà du fleuve Litani (env. 30 km de la frontière avec Israël) que l’armée libanaise et les troupes de l’ONU (UNFIL) devaient occuper le terrain ainsi libérer et cela dans 60 jours après le 27.11.2024. Si cela était Israël devait, aussi, se retirer du Liban. Vous avez compris, tel n’a pas était le cas. L’armée libanaise vient de publier hier la carte actuelle du Sud du Liban :
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Regarder bien, le Hezbollah aurait dû quitter le territoire jaune avant le 26.01.25
Que fait notre Président ? Il téléphone à M. Netanyahou pour lui demander de retirer ses troupes bien que ni Hezbollah, ni l’armée libanaise ni les troupes de l’ONU n’ont pas fait ce qui constituait l’essentiel de l’accord de cessez-le-feu. Et pour l’amadouer … il lui a promis que la France ne s’opposera pas à la présence des sociétés israéliennes au Salon du Bourget en juin 2025.
Mais, (heureusement ?), il y a un nouveau shérif dans le monde : les Etats Unis de M. Trump ont décidé de prolonger le cessez-le-feu jusqu’au 18.02.25 en espérant que le Liban fera ce qu’il s’est engagé de faire. Le monde a commencé de battre la générale… les plaques tectoniques commencent à bouger mais un grand acteur français (Jacques Weber) vient de déclarer, aujourd'hui sur RTL que « M. Trump est un monstre et il faut le supprimer »