10 octobre 2007
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Texte publié par www.LibertyVox.com
On apprend que « Le Président de la République se rendra mardi 9 octobre et mercredi 10 octobre en Russie où il rencontrera le Président Vladimir Poutine à plusieurs reprises. … La Russie que la France considère comme un partenaire privilégié, l’un des grands acteurs sur la scène internationale … » Et on apprend aussi qu’une semaine plus tard M. Poutine sera en visite à Téhéran pour rencontrer celui qui, non content de prôner l’éradication d’Israël, considère que son « existence prolongée est une insulte à la dignité humaine»
Il ne serait pas exclu que les deux événements soient liés et que la liaison ne soit autre que ce qui s’est passé dans la nuit du 6 septembre à Deir ez Zour.
Deir ez Zor, est une ville située Nord-Est de la Syrie sur le fleuve d'Euphrate à 450 km de Damas. Une population de presque 200.000 personnes y vit, essentiellemnt, d'agriculture et du tourisme. Une des ses banlieus (Al-Jafra) a connu un certain développement industriel lié à des mines de "sel de roche" se trouvant dans les environs. Pas très loin, un pont suspendu sur l'Euphrate lie la rive syrienne de celle irakienne. Ce qui fait qu'il s'agit là d'une des voies utilisées pour le transferts de combattants de toutes les nationalités pour le jihad en cours en Irak. La ville, point de chute de masses d'arméniens fuyant le génocide turc de 1915 est marquée par ce qui s'y est passé et la France l'a occupée en 1921 avant le partage du Proche Orient par les accords Sykes-Picot.
Le 7 septembre la Syrie fait savoir au monde entier que des avions israéliens ont violé son territoire et que devant le feu nourri de ses batteries anti-aériennes ceux-ci ont dû rebrousser chemin en « lançant des munitions sur le sol syrien ». Plusieurs communiqués fantaisistes et/ou contradictoires ont été publiés ensuite sans que l’on sache ce qui s’est passé. Deux d’entre eux ont retenu l’attention des chancelleries occidentales, une protestation dès le 8 septembre du gouvernement Nord-Coréen et la déclaration de B. Assad trois semaines après indiquant que les avions israéliens « ont attaqué un ancien complexe militaire désaffecté transformé en complexe agricole ». Trois longues semaines pour dire qu’il s’agissait d’un site militaire désaffecté … sans rappeler que cela se passait au bout de la Syrie et à plus de 1.000 km d’Israël ? Pourquoi la Corée du Nord a-t-elle protesté ? Pourquoi des avions israéliens se seraient-ils pris à un complexe militaire démantelé en risquant, dans une escapade de plus de 2.500 km, non seulement leur destruction mais le déclenchement d’hostilités avec ce pays pacifique qui est la Syrie ?
On se souvient que la Syrie a signé un contrat avec la Russie, d’une valeur estimée à 730 million de $, pour des équipements Pantsyr-S1E, le nec plus ultra de la technologie russe en matière de détection de cibles aériennes et de conduite de tir automatique pour les détruire. Les premiers équipements ont déjà été installés en Syrie, bien avant leur entrée dans la dotation de l’armée russe. Les mêmes équipements ont été vendus par la Russie à l’Iran pour défendre ses installations nucléaires (pacifiques …). Dès lors, un premier mystère : comment se fait-il que des avions supposés être des F-15 et F-16, des avions non furtifs, n’ont-ils pas été détectés par les radars syriens de défense aérienne ? Depuis, des experts russes, syriens et iraniens s’évertuent à comprendre ce qui a pu se passer pour que, de plus, les systèmes de tir automatique Tor-M1 qui peuvent lancer jusqu’à huit missiles chacun, n’aient rien vu ni rien entendu. Et en premier lieu ils voudraient savoir quand et comment les avions israéliens ont-ils pénétré l’espace aérien syrien en venant d’où ?
Pour voir un peu plus clair, regardons la carte du territoire qui a probablement été survolé par les avions israéliens :
Et reposons-nous la question « que diable sont-ils allés chercher, les avions israéliens, à Deir ez Zour ? » Selon ce que l’on a appris depuis c’était juste après minuit que le 69ème escadron de F15 et F-16 israéliens a croisé le littoral syrien. Sur terre, la formidable défense aérienne syrienne a été rendue inopérante. L’incursion visait une cible à 80 km de la frontière irakienne et un rendez-vous avec un commando Shaldag s’y trouvant déjà sur place pour, entre autres, diriger le tir des avions. Ce commando était arrivé un jour plus tôt, prenant position près d'un grand dépôt souterrain. Israël était en train de détruire un dépôt de composants nucléaires géré par la Corée du Nord. |
Pour mesurer ce dont il a été question (et donc comprendre l’enjeu de ce qui était visé) l’on ne peut d’emblée que faire l’analogie avec deux autres événements du même acabit : le sauvetage des otages d’Air France à Entebbe et la destruction du réacteur Osirak II fourni par la France (et Jacques Chirac …) à l’Irak.
En effet, le courage, l’audace opérationnelle et la qualité du renseignement ont dû avoir été exceptionnels. Les avions ont dû passer beaucoup de temps dans l'espace aérien syrien hostile et exécuter plusieurs passages à des altitudes variables sous le feu supposé des batteries anti-aériennes non seulement pour détruire la cible mais aussi afin d'examiner la réponse des équipements Pantsyr-S1E. Leur succès a démontré à Damas et à Téhéran que leurs nouveaux systèmes anti-aériens russes les laissent vulnérables.
En effet, le courage, l’audace opérationnelle et la qualité du renseignement ont dû avoir été exceptionnels. Les avions ont dû passer beaucoup de temps dans l'espace aérien syrien hostile et exécuter plusieurs passages à des altitudes variables sous le feu supposé des batteries anti-aériennes non seulement pour détruire la cible mais aussi afin d'examiner la réponse des équipements Pantsyr-S1E. Leur succès a démontré à Damas et à Téhéran que leurs nouveaux systèmes anti-aériens russes les laissent vulnérables.
Israël semble avoir utilisé une technologie permettant à ses avions de bloquer les réseaux radar des territoires survolés, de voir ce que les détecteurs radar ennemis voyaient en prenant leur contrôle et en faisant de sorte que l'approche des avions ne puisse pas être vue. Le processus implique de localiser les émetteurs ennemis avec une grande précision et puis de diriger leurs flux de données en incluant des fausses cibles et des algorithmes divergents qui permettent d’exercer un certain nombre d'activités tout en prenant la commande de ces émetteurs. Un avion d'ELINT rempilissait cette tâche. Les autres, équipés de missiles AGM-65 et de bombes de 250 kg on fait le reste.
Le soi-disant centre militaire désaffecté, transformé en complexe agricole, avait retenu l'attention d'Israël depuis longtemps car il pouvait être destiné à l'extraction d'uranium des minerais de "sel de roche". A tel point l'objectif était surveillé que le satellite Ofek, lancé en juin 2007 surtout pour surveiller l'Iran a été détourné de sa mission principalle pour obtenir des images de haute définition, le concernant et ce toutes les 90 minutes. Il y a quelques jours, des rapports ultraconfidentiels indiquaient que les Israéliens ont détruit un complexe nucléaire qui a pu avoir été prévu pour produire du pltonium. L'attaque a causé des victimes nord-coréennes, selon un fonctionnaire américain ayant eu accès à ces rapports, ce qui explique aussi lka protestation de la Corée du Nord. Bien sûr, les israéliens ont fourni aux Etats-Unis des photographies, des matériels pris sur place et des échantillons du sol provenant de l'emplacement du complexe et pris avant et après l'incursion aérienne. Ce qui a conduit Israël à décider l'attaque a pris du temps mais commence à être connu.
Le soi-disant centre militaire désaffecté, transformé en complexe agricole, avait retenu l'attention d'Israël depuis longtemps car il pouvait être destiné à l'extraction d'uranium des minerais de "sel de roche". A tel point l'objectif était surveillé que le satellite Ofek, lancé en juin 2007 surtout pour surveiller l'Iran a été détourné de sa mission principalle pour obtenir des images de haute définition, le concernant et ce toutes les 90 minutes. Il y a quelques jours, des rapports ultraconfidentiels indiquaient que les Israéliens ont détruit un complexe nucléaire qui a pu avoir été prévu pour produire du pltonium. L'attaque a causé des victimes nord-coréennes, selon un fonctionnaire américain ayant eu accès à ces rapports, ce qui explique aussi lka protestation de la Corée du Nord. Bien sûr, les israéliens ont fourni aux Etats-Unis des photographies, des matériels pris sur place et des échantillons du sol provenant de l'emplacement du complexe et pris avant et après l'incursion aérienne. Ce qui a conduit Israël à décider l'attaque a pris du temps mais commence à être connu.
Mais, souvenons-nous que ce pays doit faire face à quatre types de guerres de natures et d’amplitude différente : une guerre conventionnelle probable avec la Syrie, une guerre « asymétrique » avec les Palestiniens (au moins avec le Hamastan – identifié comme tel par N. Sarkozy), une guerre probable due à l’instabilité de la région vu l’incapacité des Etats-Unis à gagner la paix en Irak et, naturellement, un conflit à caractère existentiel avec l’Iran. Or, la Corée du Nord ayant accepté de démanteler son programme nucléaire en échange de relations normales avec l'ouest mais passée maître dans l’art de mener en bateau le monde entier, cherchait des clients pour sa technologie nucléaire. L’Iran c’est tout de suite porté acheteur, surtout pour la transformation de l’uranium en plutonium. Mais les syriens aussi pouvaient être un acheteur nucléaire de technologie nucléaire et c'est avec l'aide de la Corée du Nord, qu'ils ont établi le centre pour traiter le plutonium et pour la construction de certains types d’armes. Au printemps de 2007 le conseiller à la sécurité nationale du Président Bush, Stephen Hadley, a eu entre ses mains les preuves de la coopération nucléaire Syrie-Corée du Nord. Pratiquement en même temps, Meir Dagan, le chef du Mossad, a présenté des preuves identiques à Ehud Olmert : la Syrie cherchait à acquérir le savoir-faire nucléaire de Corée du Nord. Ce qui a constitué l’élément déclenchant du raid aérien a été l'arrivée le 3 septembre d'un navire nord coréen au port syrien de Tartous (le même où la Russie est en train de reconstituer une base navale pour sa flotte en Méditerranée). Selon des sources dignes de foi le navire transportait des matériaux nucléaires libellés comme « ciment ». Transporter du ciment de la Corée du Nord jusqu'à un port syrien en Méditérannée pouvait paraître pour le moins curieux.
Alors ? Que va dire notre Président à l’ancien ami (et aujourd’hui sponsor …)[1] de J. Chirac ?
Rappelons-nous ce qu’il a déclaré au cours de sa rencontre avec les ambassadeurs de France à la fin août : « Premier défi, sans doute l'un des plus importants : comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident. Ce n'est pas la peine d'employer la langue de bois : cette confrontation est voulue par les groupes extrémistes tels qu'Al Qaeda qui rêvent d'instaurer, de l'Indonésie au Nigéria, un khalifat rejetant toute ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité. Si ces forces devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que le XXIe siècle serait pire encore que le précédent, pourtant marqué par un affrontement sans merci entre les idéologies. » Et rappelons-nous les mots de Bernard Kouchner sur la guerre inéluctable avec l’Iran si ce pays ne renonce pas à ses visées concernant le nucléaire militaire. Et aussi le fait, qu’en visite en Israël, ce dernier n’a rien pu apprendre sur ce qui s’est passé à Deir ez Zor. Bref, il se pourrait que M. Poutine soit mis devant une alternative : vous arrêtez de soutenir l’Iran en vous rendant complice de ses efforts pour acquérir la bombe ou la France prendra la tête de l’Europe pour contrer vos positions partout où cela pourra être fait. Car la France, ne l’oublions pas, est une puissance musulmane ( !?) et à ce titre elle doit partager les angoisses des états arabes sunnites tétanisés par la possibilité de voir un Iran chiite disposant d’un arsenal nucléaire. Accessoirement, obtenir de la Russie qu’elle arrête de livrer des armes qui se retrouvent entre les mains d’organisations terroristes, le Hezbollah et/ou le Hamas.
Et que dira Monsieur Poutine à ses hôtes, mollahs ou autres ? Son ambassadeur à Damas, Sergei Kiritchenko avait déjà prévenu B. Assad en août de l’imminence d’une attaque israélienne. Mais tout le monde pensait au Golan … Peut être M. Poutine se souviendra qu’un cinquième de la population israélienne est constituée d’anciens citoyens russes et qu’à ce titre il leur doit quelque chose (le développement fantastique du commerce entre les deux pays plus la participation d’Israël à des projets aéronautiques civiles ou militaires a été rendu possible par la passerelle constituée par la population israélienne d’origine russe). Peut-être leur dira-t-il, fort de ce que N. Sarkozy lui aura dit, que c’est le moment d’arrêter leur course vers la bombe. Et peut-être leur expliquera-t-il pourquoi la totalité du staff russe sur le site du réacteur de Busher a fait ses valises précipitamment le 1er octobre et rentré illico à Moscou. Peut-être aussi leur dira-t-il que les puissances occidentales (moins l’Allemagne sans doute) sont décidées à ne pas les laisser acquérir des armes nucléaires. Tout cela parce que le message de l’Iran au monde occidental reste le même depuis plusieurs années : l’Iran n’a aucune intention de renoncer à son programme nucléaire, il sait déjà comment fabriquer des armes nucléaires, les sanctions contre lui n’ont aucun effet et une attaque militaire comportera un prix énorme pour le monde occidental.
Certes, beaucoup de « peut-être » dans ce qui précède. Mais qui peut affirmer qu’ils sont tous déplacés ? Surtout quand on apprend qu’une ligne aérienne vient d’être ouverte entre Caracas (Venezuela) et Téhéran via Damas. D’ici à apprendre que la révolution socialiste sud-américaine conduite par Hugo Chavez souhaiterait disposer d’un arsenal nucléaire pour s’opposer à la domination des Etats-Unis il n’y a qu’un pas. Peut-être sera-t-il franchi !
[1] La presse bien pensante n’a pas trop fait état du voyage en Russie de J. Chirac en compagnie de son ami G. Schröder, Président du Conseil de Surveillance de Gazprom et qui bénéficie d’une rémunération annuelle de 1,0 M€. Voyage pour « évoquer les problèmes de la fourniture d’énergie à l’Europe … »