28 décembre 2007
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Monsieur le Président de la République,
Vous qui, moins que tous les politiques du pays, n’employez pas la langue de bois, vous qui, à la différence des politiciens de droite et de gauche, avez réussi à rejeter le Front National à l’extrême d’où les socialistes n’auraient jamais dû les sortir, vous qui vous situez, au moins intellectuellement, presque à mi-distance entre le christianisme et le judaïsme, vous qui, tout en considérant que GWB a eu tort d’entreprendre la guerre en Irak, vous avez compris que l’opposition frontale de votre prédécesseur à l’Amérique était stérile et porteuse de dangers pour le monde, vous qui, toute en ne renonçant pas à la politique arabe de la France, vous avez renoué les fils d’une collaboration intelligente avec Israël, vous qui, n’en déplaise aux belles âmes, vous êtes en représentation permanente, vous qui, sans vous soucier de qu’en dira-t-on, vous avez pris avec vous pour voir le Pape le prêtre des loubards, bref, vous qui êtes tellement différent de tous ceux qui vous ont précédés, vous nous devez des explications au moins pour deux sujets : la conférence de Paris pour les palestiniens et vos souhaits de voir se réaliser une vieille tentative de rapprocher encore plus l’Europe et les pays arabes. On pourrait croire que cela se trouve sur la route de Tel Aviv ou de Jérusalem … mais il n’en est rien.
La conférence. Elle a fait suite à celle d’Annapolis pour laquelle les Etats-Unis ont tordu les poignets de tous leurs obligés arabes (mais modérés …) pour qu’ils s’assoient avec Israël et la « communauté internationale » pour soutenir la création d’un état palestinien. Ce que sous-tend cette belle intention -par delà la monnaie d’échange qu’elle représente pour payer les amis arabes pour s’opposer à l’Iran- c’est la conception que vous savez erronée selon laquelle le conflit israélo-palestinien est « la mère de tous les conflits » et qu’il suffit de le régler pour que la paix du monde ne soit plus menacée.
Monsieur le Président,
Vous êtes le seul à pouvoir dire que la paix entre Israël et les palestiniens (ou les arabes) n’est ni pour demain ni pour après-demain si toutefois elle le sera pour un temps futur. Vous êtes le seul à pouvoir dire que les arabes n’acceptant ni aujourd’hui ni demain l’existence d’un état juif au Proche-Orient, aucune paix n’est possible. Vous êtes le seul à pouvoir dévoiler la mystification appelée « initiative arabe » dans la cadre de laquelle on accepterait Israël mais à condition que ce ne soit pas le même état. Car pour cela elle devrait voir ses frontières rognées et devenues de nouveau indéfendables, elle devrait accepter 4,5 millions d’étrangers nés ailleurs (mais qui selon la Charte de l’OLP, toujours en vigueur, resteront palestiniens de père en fils et auraient droit dès lors au retour dans les foyers que leurs ancêtres ont quittés en 1948 …). Et vous êtes le seul à pouvoir dire clairement « arrêtons de nous faire des illusions, que le statu quo soit figé, que les palestiniens qui se trouvent dans des pays arabes deviennent citoyens de ces pays, que les territoires qu’Oslo a rendu à l’Autorité Palestinienne soient gérés par l’ONU (comme le Timor Occidental l’a été après sa séparation de l’Indonésie musulmane) pendant autant de générations que nécessaire pour qu’un « nouveau peuple » palestinien (éduqué, sans haine comme les pieds noirs qui ont quitté leur pays et ont effacé la douleur pour s’accorder l’espoir, capable de comprendre et accepter l’autre fût-il juif et israélien de surcroît). Vous êtes le seul mais… dans votre discours à la conférence on a entendu, malheureusement, les mêmes contrevérités professées par la diplomatie française en vertu du dogme de la politique arabe de la France, les mêmes faux semblants qui ne généreront rien d’autre que de faux espoirs. Et vous avez assisté, que dis-je, vous avez contribué à cet ignoble téléthon qui s’est conclu avec des dons records de plus de 7 milliards de $ pour les (toujours) pauvres palestiniens. Mais vous n'aimez pas parler pour ne rien dire. Dire en même temps que le futur état palestinien devra comprendre Gaza, aujourd’hui c’est prendre les gens pour des imbéciles. Car on ne voit pas pourquoi on ne croirait pas le Hamas qui dit qu’il ne reconnaîtra jamais Israël. Comme le Hezbollah ne le reconnaîtra jamais. Comme l’Iran dont les deux derniers ne sont que des supplétifs en postes avancés ne le reconnaîtra jamais. Poser comme postulat la présence de Gaza dans le futur état palestinien veut dire, ipso facto, qu’il n’y aura pas d’état palestinien. Vous le savez, pour quelle raison ne voulez-vous pas le dire à ceux qui vous ont fait confiance en vous élisant ?
Mais vous avez assisté, contribué, à assurer de nouveaux fonds aux palestiniens. Vous savez pourtant que ce n’est que « du bon argent qui suit le mauvais argent ». Vous savez que depuis que l’on a accepté le cancer des 700.000 « réfugiés » palestiniens en 1948 (50 millions de personnes déplacées après la deuxième guerre mondiale en Europe –tous intégrés, 800.000 juifs obligés à quitter les pays arabes –tous intégrés en Israël, en France ou aux Etats-Unis) il a métastasé et a été utilisé comme fer de lance pour la conquête de l’Europe, en premier, en attendant celle du monde. Des dizaines de milliards de $ ont été distribués aux palestiniens rien que pour qu’ils restent la lie de la terre et pour montrer, génération après génération, la soidisante inhumanité d’Israël devenu le Juif du monde. Et permettre, par là-même, que l’antisémitisme trouve de nouvelles couleurs sous l’appellation « antisionisme ». Savez-vous ce qu’ils ont fait de l’argent qui leur a été dispensé ces dernières années ? Regardez bien, Monsieur le Président, le graphique qui suit (cité par D. Pipes, « peigné » pour cette lettre) :
Il a été dressé par un chercheur, S. Stosky, et il montre une corrélation pour le moins troublante entre l’aide fournie aux palestriniens (échelle de gauche en millions de $) et le nombre de morts (annuellement, tous confondus, du côté israélien et du côté palestinien, échelle de droite) résultants des actions d’attaque palestiniennes ou de défense israélienne. La courbe pleine enregistre l’aide, la courbe en pointillé enregistre le nombre de morts un an après l’aide. Et la conclusion semble claire et prévisible : pour chaque 1,25 Millions de $ d’aide, un an après il y aura un mort. Vous avez contribué, pour la France, avec 100 millions de $ pour chacune des trois années à venir ? Vous serez, vous êtes, à l’origine de probablement 100 morts pour 2008. Car ce que ce graphique nous apprend c’est que plus il y a de l’aide, plus il y a de morts suite aux activités terroristes des palestiniens. L’Europe ? Plus de 50 % des dons proviennent de ce continent (voir tableau suivant publié par Guysen et ne remarquons même pas que les riches frères arabes qui sont assis sur de trillions de $ versent deux fois moins que l’Europe ...).
Monsieur le Président, pourquoi ? Vous ne pouvez pas ne pas expliquer au peuple français pourquoi vous ne voulez pas rompre avec le passé de vos prédécesseurs qui se sont rendus complices (par leur attachement à des relations contre nature avec tout ce qu’il y avait comme dictatures sanguinaires au Proche Orient) de la diabolisation d’Israël en faveur d’une mansuétude inexplicable en faveur de ce peuple dont l’essentiel de sa contribution au bonheur de l’humanité depuis quarante longues années a été le piratage aérien, la prise d’otages et les assassinats par suicide. Et l’aide fournie montre clairement que plus il y en a (pointillé) moins le PNB (courbe pleine) est important … Regardez le tableau qui suit (même source, données Banque Mondiale) pour voir comment on a transformé un peuple en assistés de la « communauté internationale ».
Quand on y pense … si l’on arrête les dons il y aurait une chance (probabilité non nulle) pour que l’on arrête de verser le sang sur ce timbre poste -à l’échelle de la planète- qui est Israël et/ou la Palestine et pour que les palestiniens commencent à s’occuper d’eux-mêmes …
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Mais vous ne ménagez pas vos efforts pour donner vie à une partie de ce que des auteurs sérieux appellent « Eurabia ». Vous voulez voir se réaliser « l’Union Euro-méditerranéenne » en vous référant à Hadrien qui avait utilisé le concept de « Mare Nostrum ». Tout en sachant qu’aucun des pays arabes en cause n’y consent si Israël en fait partie. Conclusion : vous voulez faire cette union sans Israël. Ce n’est pas nouveau. Depuis la première rencontre Europe–Pays Arabes de Venise en 1977 « depuis plus de trois décennies, L’Europe planifie avec les pays de la Ligue Arabe la fusion des deux rives de la Méditerranée. Par le Dialogue euro-arabe, elle a développé une structure d’alliances et souvent d’allégeances, avec le monde arabe. Elle sacrifie son indépendance politique tout comme ses valeurs culturelles et spirituelles en échange de garanties (quelque peu illusoires) contre le terrorisme et d’avantages économiques que lui dispensent les pays arabes » (4-ème de couverture, Eurabia de Bat Ye’or). ….Les compromissions de la CE avec l’OLP dans les années 70 neutralisèrent le terrorisme sur le sol européen en échange d’une stratégie anti-israélienne (même œuvre). Mais ses sacrifices ne confèrent aucune protection à l’Europe : Madrid et Londres sont deux exemples parmi d’autres. Autant dire que continuer la même politique que celle de vos prédécesseurs, non seulement fait injure à vos promesses de rupture avec le passé mais, de plus, est d’une efficacité contestable. Certes, vous devez tenir compte des changements ethniques auxquels la France a eu à faire face pendant ces trente dernières années. Mais, que l’on sache, pendant les émeutes des cités ou pendant les manifestations pacifistes, pendant que l’on crie « mort à Israël » on entend aussi « nique la France »
Mais accordons le bénéfice du doute à votre projet d’union euro-méditerranéenne dans la mesure où ce qu’elle présuppose c’est que le développement économique devrait conduire à la création d’états de droit, à la démocratie et au progrès en général. Ce n’est pas parce que le concept que vous suivez s’est vérifié dans des pays ayant échappé à des dictatures (les pays de l’Est de l’Europe, le Timor Oriental, etc.,) que cela pourrait advenir dans des pays musulmans. Monsieur le Président, la démocratie en Irak ne vous suffit pas comme contre preuve ? Ce que les palestiniens ont fait (et font) de tout l’argent que l’on leur donne ne suffit pas pour comprendre ce dont il est question ?
Ce dont il est question c’est le triptyque de l’islam : oumma, charia, dhimmi. Oumma – le monde ouvert qui tôt ou tard sera conquis par la dawa (conviction) ou par le glaive. Charia – la loi qui s’appliquera à tous et qui est resté figée à ce qu’elle a été à sa naissance dans le désert à côté des chameaux et des chameliers. Le dhimmi – juifs et chrétiens qui pourraient continuer à professer leur religion comme citoyens de deuxième classe payant tribut pour être protégés. Et puisque c’est comme cela, pourquoi accélérer les choses ? Pourquoi vouloir dissoudre ce vieux continent de l’Europe dans un magma arabo-musulman ? C’est vrai, ces questions viennent trop tard. C’est il y a trente ans qu’on aurait dû les poser. Et si on ne l’a pas fait alors peut-être que l’on devrait le faire maintenant.
Monsieur le Président, vous perdez votre temps. Car comme « la Nakba (création d’Israël – note MB) remplace la Shoah qui n’aurait jamais existé ; Jésus est musulman et non juif ; le christianisme descend de l’islam et non du judaïsme. La Bible est un plagiat falsifié du Coran ; non seulement elle lui est inférieure mais elle lui est postérieure » (EurabiA, l’axe euro-arabe – Bat-Ye’or).