Les démissions de l’Occident
Quelques caricatures du Prophète et voici l’Occident demander des excuses aux régimes respectueux des croyances des autres : l’Arabie Saoudite, la Libye et, bien sûr, la Syrie ! Pendant ce temps, on construit à Rome, pas loin du Vatican, la plus grande mosquée d’Europe tandis qu’arriver avec une Bible à Ryad peut conduire un musulman à la mort pour apostasie. Ici on crie à la provocation, là au blasphème, tandis que les gauches multiples regardent ailleurs. En attendant que de Londres à Paris, des Pays Bas au Danemark, les territoires où l’Etat-hôte n’a plus le droit d’entrer autrement qu’avec des cars de police ou des voitures de pompier, se mettent en marche pour demander justice contre l’humiliation.
Quelle pantalonnade … Les héritiers des Lumières, les Etats Nations où la séparation du religieux et du civil existe depuis des lustres, les pays où l’humour a toujours eu le dernier mot, partout on se prosterne devant les fatwas du monde musulman et on proteste de sa bonne foi en regrettant que le « sacré » fût transgressé par des caricaturistes danois ! Et quand un journal français fait de même, les voix françaises autorisées des musulmans modérées crient à la provocation et le directeur du journal est licencié sur le champ. On dirait que l’on a oublié la fatwa condamnant Salman Rushdie à la mort.
Comment est-on arrivé là ? De démission en démission, le monde dans lequel nous vivons montre être prêt à toutes compromissions pour apaiser le monstre. Peu d’entre nous se souviennent d’une prophétie d’André Malraux (faite à la suite de celle connue de tous « le vingt-et-unième siècle sera religieux ») : « l’explosion musulmane au vingt-et-unième siècle dépassera celles du communisme et du nazisme du vingtième siècle ». Nous y voilà, quo vadis ?
Notre pays, fort de sa laïcité gravée sur tous les frontons républicains, pensait être à l’abri de la déferlante islamique en érigeant au rang de dogme sa politique arabe, son bouclier pendant les quarante dernières années. Qui se souvient encore des « marchés » passés par nos « Services » avec les terroristes palestiniens ou avec les iraniens au chantage desquels on a succombé chaque fois qu’il était nécessaire ? Qui se souvient des agents de police français tués par des « diplomates » iraniens à Paris ? Et plus loin encore, qui se souvient des militaires français tués dans un attentat à Beyrouth ou de l’Ambassadeur Delaporte assassiné par les syriens ? Personne ne s’en souvient, sauf les commanditaires des actes évoqués qui, eux, ont appris et compris que nous céderons toujours pour ne pas avoir à subir pire. Le deuxième bouclier, subconsciemment, se voulait être la présence de 4, 5 ou 6 millions de gens originaires des pays du Maghreb. Dont une partie sifflent la Marseillaise, « niquent la France » et contribuent au mal être du pays qui n’en peut mais. Et qui déclare (au Wall Street Journal, pendant les émeutes de novembre) « nous avons immigré en France à la maternité de la ville »
Nous avons aussi pensé que s’opposer à la guerre en Irak, admonester ceux qui en Europe ne pensent pas comme nous, crier à tue-tête « Bush-Sharon, assassins » protégerait notre société laïque et libérale car « ceux d’en face » comprendront que nous sommes de leur côté, d’une certaine manière. Et quand on s’est attaqué à l’Espagne, un peuple fier a tout de suite tourné casaque et le pays a retiré ses troupes d’Irak, ce que les assassins lui demandaient. Voilà comment nous sommes arrivés là.
Les deux grandes querelles actuelles, la bombe pour l’Iran et le Hamas, librement choisi par tout un peuple, les deux demandant avec force l’éradication de l’entité sioniste, qu’en faisons-nous ? Pour l’Iran, on a réussi à temporiser et leur donner deux années pendant lesquelles il faut être naïf que de croire qu’ils sont restés sans rien faire (après un programme caché car illégal déroulé sur 18 ans …). Et le Hamas ? Qui s’est opposé (comme pour le Hezbollah libanais) pendant des années à ce qu’il figure sur la liste des organisations terroristes ? La France. La France qui forte de sa position de pilier de l’Europe lui a imposé une de ligne de conduite finalement acceptée par les autres, volens-nolens.
L’Europe qui ne peut plus, maintenant, ignorer les fondements du Hamas tels que gravés dans le marbre de sa charte dont les articles abondent en références antisémites puisées, nommément, dans Les Protocoles des Sages de Sion. Mais, dit-on, la charte de l’OLP aussi inscrivait la destruction d’Israël parmi ses objectifs, elle a changé en reconnaissant Israël. Deux observations : premièrement, à l’encontre des mensonges répétées qui ne deviennent pas des vérités pour autant, la Charte de l’OLP n’a pas été modifiée et, deuxièmement, la charte du Hamas a une filiation religieuse s’inscrivant dans le droit fil de la « doctrine » selon laquelle pas un pouce de territoire appartenant au Dar-el-Islam ne peut être cédé ou gouverné par des infidèles.
Arrivés là, que faire ? Se confondre en excuses auprès des tyrans et potentats orientaux en leur expliquant que, voyez- vous, cela n’engage que la responsabilité de la presse qui chez nous est libre. Un porte-parole du Quai d’Orsay est obligé à s’abaisser pour donner des explications, en service commandé, certes, mais appartenant à un service dont les compromissions vis-à-vis de l’Irak de Saddam ou d’autres monarchies arabes éclairées sont sans nombre. Le Quai d’Orsay, fer de lance de notre politique arabe, foyer de tous les « anti » américains ou israéliens ou tout simplement juifs. Quelle dérision.
Et sur ce fond nauséabond notre Jupiter décrète que nous pourrions utiliser des frappes nucléaires contre des états voyous ou utilisant des terroristes pour affirmer leur puissance. Faut-il que l’on soit arrivé à la conclusion que la déferlante terroriste (eh, oui, islamique) risque de nous submerger, à court ou moyen terme, pour dire cela. Aurait dit Bush la moitié du tiers que des millions auraient défilé dans les villes européennes pour le houspiller. Serait-on en train de comprendre ce qui se passe avec Israël depuis des années et des années ?
Israël dont les grandes et moins grandes puissances s’évertuent à lui reconnaître « le droit à l’existence » comme si ce pays, le seul entre les 191 enregistrés à l’ONU avait besoin de la bénédiction des autres pour exister … Et que fait-on avec ceux qui lui conteste le droit de vivre ? Bon, écoutez, on va voir ce qui se passe pendant deux ou trois mois, voir si le Hamas revient à des meilleurs sentiments, s’il met un peu d’eau dans son vin (sic !). Qui nous dit cela ? L’ineffable Javier Solana qui allait à Gaza demander conseil au Scheik Yassine, se souvient-on de la photo où il écoute, (religieusement) « le guide » sur son fauteuil roulant ?
Eh bien, voilà, l’Europe laïque doit maintenant avaler la couleuvre Hamas. Car, ne nous trompons pas, on va trouver les raisons d’espérer, de s’arranger, de regarder ailleurs et … d’attendre l’inévitable tout en versant notre écot de quelques centaines de millions d’euros au peuple palestinien qui, démocratiquement, s’est doté d’un nouveau fer de lance dans sa quête de la destruction d’Israël. En paraphrasant Churchill, on devrait dire « l’Europe avait à choisir entre la dignité et la soumission, elle a choisi la soumission et elle a eu l’indignité ».
Depuis Oslo, pendant une quinzaine d’années, presque, le tissu de la société civile palestinienne a été déchiré par une bande de corrompus, devenant ingouvernable, avec des villes sans loi ni ordre mais ayant disposé de toute la manne que l’Europe pouvait leur verser. Ce que le Fatah a réussi avec l'Intifada c'est d'avoir crée, avec une politique constante, un peuple de pauvres. Europe complice de ce qui se passait sous ses yeux, incapable de réagir par peur de représailles de natures diverses mais ayant l’origine au Proche Orient ou dans ses propres territoires. Aujourd’hui on dit que le gouvernement, sans foi ni loi, par le Fatah est la cause unique du choix du Hamas : où est le Commissaire Chris Patten qui disait que l’Europe avait besoin d’une enquête sur l’utilisation des fonds versés à Autorité Palestinienne « comme d’un trou dans sa tête » ?
Quelle plaisanterie … Pendant les années d’après Oslo, il y a eu plus de morts en Israël par attentats que pendant les 45 années précédentes tandis que l’Europe et le reste du monde versaient aux palestiniens plus de 15 milliards d’euros. Pourquoi faire ? Pour choisir, aujourd’hui, démocratiquement, le Hamas dont les buts sont connus. Ne faudrait-il pas que l’Europe comprenne que tant que ce peuple ne se sera pas désintoxiqué de la rage de détruire Israël il ne pourra ni jouir d’une liberté totale ni vivre une vie décente ? Certes, pour cela il faudrait que le Coran subisse un aggiornamento fondamental : tant que les musulmans se considèrent nation ouverte sur un territoire sans fin et dont l'obligation sacrée est de combattre l'infidèle ("tuer le juif où qu'il se cache") on peut toujours vivre avec l'illusion d'un changement. Vaste programme …
Surtout quand le mouvement islamique (que d’aucuns appellent « radical ») procède d’une stratégie s’appuyant sur, d’un côté, l’interdiction de changer quoi que ce soit dans les pays arabes et, d’un autre côté, la volonté de dominer des régions entières (l’Iran), voire, le monde (les mouvements jihadistes). Comme les pestes brunes ou rouges au vingtième siècle.
Caricatures – Iran et sa bombe – Hamas choisi par le peuple palestinien – intolérance islamique vis-à-vis des pays qui ont accueilli, malheureusement, à bras ouverts des populations s’y réclamant, la chaîne des démissions européennes est ininterrompue. La bonne nouvelle ? La fin s’approche à grands pas. Entre 2025 et 2050 plus du quart de la population européenne imposera, directement ou indirectement, sa loi, la charia, au reste. Et nous vivrons heureux la dhimmitude qui nous sera accordée, à moins que l’on ait fait de nous jusque-là des sujets du Prophète.