Ils vont tuer les juifs et les caricaturistes.
Pourquoi les caricaturistes ?
Les grands esprits de l’Occident libre, laïque et respectueux des droits de l’homme s’évertuent, qui à demander des excuses, qui à crier à la provocation, qui à rejeter toute idée de « guerre des civilisations » pour calmer les manifestations spontanées engendrées par les « caricatures ». De l’autre côté, le « Guide Suprême » (institution essentielle du démocratique Iran) a livré son explication : tout cela n’est qu’un complot sioniste. Et
Faut-il que l’on soit sourd et aveugle pour ne pas voir, entendre et comprendre qu’une nouvelle forme d’antisémitisme a gagné le monde, répandu par l’islam (bien sûr, on dira tout de suite qu’il s’agit de celui « extrémiste » non pas de celui « modéré »).
Dans le temps jadis l’Eglise dont l’enseignement antisémite était prépondérant offrait aux « bons » juifs une porte de sortie : la conversion. Et elle persécutait les autres sans pour autant (sauf cas extrêmes et rares) les tuer. L’antisémitisme éclairé suggérait comme solution l’assimilation. La novation apportée par le nazisme a été qu’il a souhaité (et mis en application) la destruction de tous les juifs : il n’y avait plus de bons ou de mauvais, il fallait tous les tuer. Après la deuxième guerre mondiale, sous la domination intellectuelle de gauches diverses, l’Europe a offert une nouvelle porte de sortie pour aux juifs : devenir antisioniste. Il n’y a pas de solution de continuité entre les diverses variantes, ce à quoi on assiste aujourd’hui c’est simplement l’identification d’Israël comme juif des nations. Il fallait ajouter un codicille, c’est chose faite depuis que le président (démocratiquement élu) d’Iran prône « l’éradication » de l’entité sioniste. Au vu et au su de tous qui, pour donner le change, ont l’air de s’émouvoir comme devant une découverte.
Même Kofi Annan s’est ému. A croire qu’il ne se souvenait plus de la déclaration de son représentant personnel en Irak qualifiant Israël comme « le grand poison dans la région. ». Au moins les pays arabes laissent passer et l’Egypte (premier pays à avoir signé un accord de paix avec Israël) fait écrire Al-Gumhuriya (quotidien du gouvernement, sans doute libre d’écrire ce qu’il souhaite) « c'est les juifs, avec leurs mains cachées et dégoûtantes, qui sont derrière tous les ennuis, désastres et catastrophes dans le monde » comprenant, naturellement, les attaques du 11 septembre et les attentats de Madrid.
D’où est-il parti ce nouvel antisémitisme ? Regardons un peu les pays arabes.
Quelque soit l’état arabe l’opposition principale est constituée par des obédiences islamistes radicales : les Frères Musulmans en Egypte ou en Syrie, le FIS en Algérie, etc., etc., Et vient s’ajouter le Hamas en Palestine, qui dans sa charte indique qu’il s’agit de la branche palestinienne des Frères Musulmans. Tout ce beau monde se réclame d’une lecture identique du Coran, pour simplifier, « tuer le juif où qu’il se trouve ».
Dès lors, ces régimes ou leurs oppositions ne cherchent pas des solutions négociées au conflit Israélo-arabe. Et il est vain de leur demander de le faire comme il est vain de demander au Hamas de reconnaître Israël. Il est vain puisque par delà « la terre » ce
qu’ils ne peuvent accepter c’est « le juif ». Changer cela veut dire veut dire renoncer à ce que le Coran demande aux musulmans : conquête du monde, islamisation, charia. Vaste programme.
Et on arrive aux caricatures. Le fait que les masses musulmanes, dont on ne savait pas qu’elles lisaient les journaux confidentiels danois (Jyssland-Posten est distribué uniquement par abonnement …) se sont mises en marche parce que l’on a caricaturé le Prophète pouvait rester un évènement sans lendemain. En revanche, ce qui perdurera c’est « le complot juif ». Piétiner des drapeaux danois (au fait, a-t-on remarqué qu’il y a une croix dessus ? Ce n’est pas blasphématoire pour les musulmans tellement respectueux des autres religions ?), c’est bien, mais rappeler que derrière tout cela se trouve le juif c’est encore mieux. Et l’année dernière, le site internet du Centre de Presse Internationale appartenant a l'Autorité Palestinienne a publié une série de caricatures : une d'entre elles, montre Ariel Sharon égorger avec un couteau de boucher un nourrisson palestinien. Certes, Ariel Sharon n’est pas un prophète. Il est simplement juif et en tant que tel concentre sur lui tous les pêchés d’Israël …
Caricatures ? Se souvient-on du reportage filmé par un journaliste italien pendant le lynchage de deux réservistes israéliens dans un poste de police palestinien ? Se souvient-on des militants du Hamas posant pour des journalistes et photographes en faisant semblant de jouer au football avec ce qu'ils affirmaient être des restes de soldats israéliens tués en 2004 à Gaza ? Rien de cela n’a été de nature à émouvoir les masses arabes. Ni l’assassinat filmé du journaliste Daniel Pearl (car juif) ni l’égorgement d’un sous-traitant américain en Irak (juif lui aussi).
Le négociateurs des accords d'Oslo (et ceux qui les ont applaudi) pensaient qu'Israël devait prendre le "risque de la paix" en donnant quelque chose de tangible (cession de territoires) pour quelque chose d'intangible, la promesse d'Arafat de ne plus utiliser la violence pour faire avancer les (en très grande partie) justes revendications nationales palestiniennes. Depuis 1993 (Oslo) il y a eu plus de morts israéliens suite aux attentats que pendant les 45 ans précédents d'existence de l'Etat d'Israël. Pendant ces mêmes années la question rituelle quand on soulignait que le régime d’Arafat n’avait ni foi ni loi, la question à caractère rhétorique était « qui gouvernera alors les Palestiniens ? Ce sera le chaos » Aujourd’hui on a la réponse, le peuple palestinien l’a donnée démocratiquement, le Hamas. Dont les deux objectifs prioritaires sont la destruction d’Israël et l’instauration de la charia en Palestine. Non pas l’éducation des enfants ou la création d’une économie non dépendante d’Israël ou, tout simplement, le nettoyage des rues de Ramallah ou des champs d’ordures de Gaza.
Donc, l’ennemi est le juif. Eh oui ! Il faut prendre la réalité telle qu’elle est. Il faut admettre que la « minorité agissante » que représentent aujourd’hui les terroristes islamiques n’est que le sommet de l’iceberg qui menace le vaisseau mondial. Il faut croire cette minorité quand elle dit qu’il s’agit d’une guerre de religion comme on aurait dû croire et prendre au sérieux Mein Kampf ...
Guerre de religion affichée et, logiquement, prenant comme première cible « les juifs », le christianisme ne venant qu’en suite …
De plus prendre les juifs pour cible n’a rien de fortuit -et d’une certaine manière rien à voir avec ce qui se passe au Proche Orient ; en effet, la seule religion à laquelle l’Islam pouvait s’opposer à ses débuts était le judaïsme : le tronc commun historique ne pouvait que devenir un handicap, il fallait (il faut) le détruire. Et comment ne pas comprendre que le discours d’un Bachir el Assad, Président d’une République héréditaire, au moment d’accéder au siège de membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, devant un Pape Jean-Paul II éberlué, devait être pris au premier degré, comme l’expression des convictions d’un musulman évolué (éduqué dans les meilleurs écoles d’Angleterre, médecin de formation, qui devrait afficher un degré d’intelligence relativement élevé) : « les juifs sont de traîtres, ils ont trahi et tué Jésus comme ils ont essayé de trahir et tuer Mahomet, ils n’ont pas de place dans le concert des nations ». L’Occident s’est habitué à croire que le conflit proche-oriental est un conflit national ce qui a culminé par la fameuse formule « la paix contre la terre » qui a pu prendre le pas, pendant longtemps sur la réalité. Sans vouloir remarquer qu’il s’agissait d’une guerre de religions. Et l’Occident est en train de perdre la perdre comme les Etats Unis ont perdu (heureusement) leur guerre du Vietnam : dans la tête de leurs citoyens, non pas sur le champ de bataille.
Le spectre du terrorisme islamique (il faut appeler un chat, un chat) traverse l’Europe et le monde entier. Pourtant on oublie que s’il y a un milliard de musulmans il en reste cinq qui ne le sont pas … Le fer de lance de ces cinq milliards d’hommes et de femmes ne peut être que le monde occidental. Pourtant, par lâcheté (simplifions – Munich), par incapacité de s’organiser -cinquante années après la deuxième guerre mondiale l’Europe est toujours désunie, on trouve toujours les raisons de regarder ailleurs : économiques-pétrole, éthiques- la pauvreté du monde.
Pourquoi les esprits éclairés du monde occidental se taisent-ils et laissent la scène uniquement à de journalistes pour moitié incompétents et pour moitié aveuglés par leur haine du monde libre, haine héritée de leur appartenance aux mouvements anarcho-trotskystes des années 60 et 70 ? S’agissant d’une guerre de religion, si nous voulons que les enfants de nos enfants vivent dans un monde comme celui que nous avons connu, il faut que l’Occident fasse ce qu’Israël fait : parler clair, se battre pour sa survie, ne pas céder aux sirènes de l’abandon.
Citer Nietzsche s’avère approprié car ce dont il s’agit (et que les esprits nobles occidentaux acceptent sans rechigner) c’est d’une « nation » qui nous exècre : « la nation arabe dont l’antisémitisme date de toujours et qui ne pourra cesser avant que le monde soit, par elle, conquis. »