La confusion des esprits D’un côté, ceux qui pensent que l’assassinat du jeune Ilan est un acte à connotation antisémite, d’une autre côté, tous ceux qui -directement ou indirectement, insidieusement ou sournoisement- pensent le contraire et, avec de plus en plus de force demandent que l’on attende les résultats de l’enquête. Entre temps, on souligne que l’on parle tellement beaucoup d’un « juif français » pour des raisons qui restent à dévoiler tandis que l’on ne parle pas autant quant c’est un « français breton ou chtimi » qui est victime.
Le président d’un état membre de l’ONU appelle à l’éradication d’un autre état qui acquiert ainsi le privilège d’être le seul auquel on conteste le droit d’être ou celui de devoir justifier ses raisons pour continuer d’exister.
Le gendarme international auquel on a confié la mission de surveiller, détecter et amener devant le Conseil de Sécurité de l’ONU tout état qui transgresserait les obligations qu’il aurait contracté pour éviter la prolifération nucléaire, fait tout ce qu’il peut pour éviter cela mais suggère que l’on règle le problème de l’Iran en demandant à Israël de renoncer à son armement nucléaire présupposé.
Trois faits qui, en apparence, n’ont rien à voir entre eux. Vraiment ? En réalité, le fil d’Ariane est visible pour tous sauf pour ceux qui ne veulent pas voir.
Tout d’abord, l’incident « Ilan » aurait pu intervenir dans n’importe quel pays en Europe. La vulgate dominante identifiant maintenant les juifs (riches, bien sûr) à Israël qui persécute, spolie et tue les pauvres (cette fois-ci les palestiniens) il n’est pas anormal que la confusion s’installe dans les têtes les plus vides ou disponibles pour les causes les plus douteuses. Ce qui est différent chez nous c’est que la victime, cette fois-ci, est un « juif français ». On n’entend personne dire que c’est un « français juif » qui a été assassiné, l’inversion n’est certainement pas innocente, du bas peuple jusqu’aux élites qui façonnent notre mode de vie, d’expression et de pensée. On souligne ainsi à satiété qu’il s’agit d’un élément étranger au corps national. Et personne, non plus, pour expliquer que si « on parle tant parce que juif » c’est qu’en vérité, dans le subconscient de beaucoup (de tous ?) tuer un juif après
En appelant à l’éradication d’Israël le président iranien n’a certainement pas surpris les chancelleries occidentales. Cela fait presque trente ans que cet objectif est inscrit sur le frontispice de la république islamique. Ce qui a surpris c’est qu’il l’ait dit, urbi et orbi. Un ambassadeur français a pu parler à Londres de ce « pays de merde » sans que cela appelle de la part du Quai une autre sanction que de l’élever au titre prestigieux d’Ambassadeur de France. Toutes les extrêmes gauches européennes comme toutes les gauches extrêmes du continent prônent la construction d’un « état binational », euphémisme qui cache à peine le souhait de voir disparaître Israël. Mais qui est utilisé parce qu’Israël est un « pays raciste, où règne l’apartheid ». Et pour couronner le tout, voilà que le peuple palestinien, d’une manière démocratique, élit le parti dont le but affiché est double, faire disparaître Israël et instaurer la charia en Palestine. Faire disparaître Israël ne devrait pas inquiéter beaucoup un José Bové chez nous ou le Maire de Londres (suspendu pour propos antisémites, tout socialiste bon teint qu’il est). Mais, la charia ne leur pose de problème aucun ? Et de l’Ouest en Est de l’Europe, du Nord au Sud, on s’évertue à expliquer que le choix des palestiniens s’explique par la corruption, le népotisme et l’inaction des précédents gouvernants (dirigés par Y. Arafat, qui a eu droit au moment de sa mort à des marques réservées aux chefs d’états). Qui aura le courage de dire un jour que s’il s’agissait de la propreté des rues, de l’enseignement, d’instaurer la loi et l’ordre, de la création d’une économie propre, bref d’avoir un état … cela aurait pu être fait et en 1948 et en 1977 et en 2000 (pour ne prendre que ces trois occasions ratées). Non, le choix démocratique du peuple palestinien s’est fait en faveur de ceux qui veulent détruire Israël. Mais Israël devrait continuer à accepter que des palestiniens viennent y travailler et de les aider par d’autres moyens. De les aider à acquérir ce qu’il faut pour qu’ils puissent la détruire. Il ne faut surtout pas le dire, il faut attendre, voir peut-être Hamas changera, continuer à leur verser les centaines de millions d’euros et … les inviter au Kremlin.
La fameuse communauté internationale se préoccupe depuis quelques années, avec le succès que l’on connaît, de retarder l’accession à la bombe atomique du régime des mollahs en Iran. Une pantomime sans fin qui n’amuse plus personne se déroule en silence :
Pendant ce temps, le chef l’organisation qui est chargée de surveiller, contrôler et -éventuellement amener aux sanctions- tout un chacun qui tricherait avec les traités de non prolifération (ce que l’Iran a fait pendant 18 ans …), Prix Nobel de
Dérision ? Certainement pas. Confusion des esprits, oui. Permanence de la haine du juif, oui. Souhait de sa disparition en tant qu’être, peuple, nation, sans doute. Voilà ce qui lie les trois faits évoqués et voilà pourquoi.
Et on parlera de la paranoïa juive quand on saura que l’auteur de ces lignes est juif.