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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 08:12
Texte mis en ligne (avec quelques retouches ...) par libertyvox@libertyvox.com


Entrées dans une zone de turbulences, par temps fort, les grandes puissances économiques cherchent des solutions pour redonner aux marchés financiers la confiance dont ils ont besoin pour pouvoir fonctionner sans encombre. Il est remarquable que le plus grand détenteur de réserves en dollars, (trois mille milliards …) la Chine, brille par son absence de toutes les grandes rencontres dont le but est de montrer la solidarité du monde face à une crise  dont on s’efforce encore à occulter les raisons profondes. Mais ce qui est encore plus remarquable c’est que l’Europe avec notre président à sa tête, s’active à faire entrer la Russie dans le cercle de ceux qui devraient décider de ce qu’il y a à faire. La Russie de Monsieur Poutine. A-t-on raison de vouloir cela ?


De premier abord il semblerait que cette démarche soit justifiée. La Russie n’a-t-elle pas été admise au G7 qui est devenu G7+1 ? N’a-t-elle pas des réserves de plus de 500 milliards de dollars ? Certes, sa dernière aventure en Géorgie -agression qui n’est que la répétition de ce qu’elle a fait pendant les 100 dernières années, chaque fois que les pays limitrophes semblaient ne pas vouloir tenir compte de sa volonté- a rafraîchi l’enthousiasme d’une partie de l’Europe pour la considérer comme un pays « en voie de démocratisation ».  Certes, son opposition actuelle aux tentatives de solution des conflits partout dans le monde (Iran, Proche-Orient, Soudan et tout dernièrement l’Amérique latine) qui traduirait sa volonté de revenir au statut de l’Union Soviétique,  pose problème à tous ceux dont l’apaisement sert de viatique. Certes, le fait que l’Europe est prisonnière des fournitures russes de gaz et pétrole rend les choses délicates dès qu’il s’agit de fixer des « lignes rouges » à ne pas transgresser comme, par exemple, respecter l’intégrité de la Géorgie. Pourtant -et pour des raisons différentes- trois pays (la France, l’Allemagne et l’Italie) se sont faits les chantres de la collaboration avec la Russie de Monsieur Poutine.


L’Allemagne parce que premier investisseur occidental en Russie et parce que « l’Ost Politik » fait partie de ses intérêts vitaux (rien de nouveau sous le soleil, Hitler aussi avait besoin de « l’espace vital » qui se trouvait à l’Est). Aussi parce que son dernier Chancelier  (G. Schröder) avant de se vendre à Monsieur Poutine pour un salaire annuel de 1 Million d’euros a imposé au parlement allemand un accord énergétique et le trajet d’un oléoduc financé en grande partie par son pays : trajet conçu par la Russie pour éviter de passer par la Pologne …


L’Italie parce que premier investisseur dans l’industrie automobile russe et premier fournisseur de ce pays dans des produits de l’industrie alimentaire et/ou du luxe. Aussi parce que l’Italie soutient la politique de la Russie d’opposition à l’application de sanctions contre l’Iran. Pays dans lequel l’Italie vise (espère), mettre la main sur l’exploitation d’un énorme gisement gazier et pour laquelle elle est prête à financer la construction d’un nouveau gazoduc qui, selon les souhaits de la Russie et de l’Iran, ne passerait pas par des pays « non sûrs » (Géorgie, Turquie, etc.,).


La France ? Constance diplomatique oblige, notre pays ne fait que suivre sa ligne traditionnelle qui consiste à favoriser la Russie face aux Etats Unis. Constance diplomatique depuis le Général et qui a culminé par l’impensable alliance « Chirac – Schröder – Poutine » contre les Etats Unis au moment du déclenchement de la guerre en Irak. Et nonobstant les professions de foi de notre président concernant son amitié pour les Etats Unis (ce qui a fait que d’aucuns l’avaient rangé dans la catégorie des « atlantistes »), lui aussi fait le lit de la Russie sans se préoccuper de ce que ce pays et son dictateur actuel représentent. « Real Politik » ?


Mais quelle Russie veut-on faire entrer dans le cercle des décideurs pour résoudre les problèmes mondiaux et, cette fois-ci, la crise financière ?


En avril de cette année la Russie a approuvé la résolution 1808 du Conseil de sécurité des Nations Unies relative à la souveraineté de la Géorgie, son indépendance et son intégrité territoriale. Par ailleurs elle a toujours déclaré qu’aucune opération militaire d’un pays contre un autre ne pouvait se faire sans l’autorisation de l’ONU. Mais pendant des années elle a préparé l’opération « Géorgie » et dès la première réponse du gouvernement de ce pays à ses provocations elle l’a envahi en détruisant tout sur son chemin. Ensuite, elle a reconnu « l’indépendance » des deux provinces rebelles (avec Cuba, Venezuela et le Hamas …) et, en vertu d’accords militaires tout de suite négociés et mis en œuvre, elle y a installé ses fusées et son artillerie pour tenir sous leurs menaces Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte tout cela rappelle l’invasion de la Pologne en 1939 quand l’Armée Rouge y est allé pour « protéger les minorités russes et biélorusses » de ce pays. Et la déclaration de Sergueï Lavrov le Ministre Russe des Affaires étrangères faite à la mi-septembre, semble sortie tout droit des archives de son ministère : « C’est le leadership géorgien stupide qui a plongé le pays dans cette malheureuse guerre. La Russie a réintégré la scène internationale en tant qu'Etat responsable qui peut défendre ses citoyens", a-t-il dit. "Si d'aucuns doutaient de cela, nos actions pour contraindre la Géorgie à (accepter) la paix (...) et la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie devraient avoir dissipé leurs doutes", a-t-il ajouté. Remplacez la Géorgie par la Pologne et vous trouverez exactement ce que l’Union Soviétique de Staline avait déclaré en 1939 quand ses troupes ont occupé, presque, la moitié du pays.

Et qu’a fait la France de Nicolas Sarkozy ? A la tête de l’Europe elle a fait conclure un « plan de paix » qui, entre autres, prévoyait le retrait des troupes russes sur les positions d’avant l’invasion de la Géorgie. Quelques heures après que Nicolas Sarkozy ait signé de sa main les accords conclus, plusieurs de ses stipulations ont été contredites par le Kremlin, laissant l'énergique président français paraître pour un idiot. Alors … un deuxième tour à Moscou pour obtenir que les troupes russes se retirent : promis, juré ce sera fait dans les dix jours après l’envoi d’observateurs européens au plus tard le 1er octobre. Et on envoie notre Kouchner national pour constater, le 8 octobre que les russes n’ont pas respecté leur parole. Qu’à cela ne tienne, avec le culot monstre que l’on lui connaît, il répond à une journaliste qui lui fait remarquer que les accords sont violés "Les phrases, c'est quelque chose, la réalité, ça en est une autre. Vous avez une autre solution ? " Voilà pour la Géorgie. Sauf que …  Monsieur Poutine a eu à constater que les marchés financiers ont pris conscience de ce qui se passait et la bourse de Moscou a perdu plus de 500 Milliards de $ de capitalisation (Gazprom seul a vu sa capitalisation passer de 350 Milliards de dollars en mai 2008 à moins de 150 Milliards de dollars en août 2008 bien avant la crise financière …) et que plus de 45 milliards de dollars sont sortis de Russie courant août et septembre. Le tout comme conséquence de l’agression contre la Géorgie.


Mais cette saignée des finances russes venait après une autre, qui s’est passée au mois de juillet quand le dictateur actuel s’en est pris au groupe Mechel, géant du charbon et de l’acier, denrées convoitées par son entourage car représentant deux secteurs de très grande rentabilité économique. En lançant une menace, à peine voilée, de lui faire subir le même sort que celui de Youkos. Vous vous souvenez ? Premier groupe pétrolier du pays, dépecé, démembré, mis en faillite, détruit (ainsi que la valeur qu’il représentait) car son actionnaire principal a eu des velléités politiques opposés au Kremlin. La sortie de Monsieur Poutine a coûté 60 Milliards de dollars à la capitalisation de cette société mais … plus de 20 % à la bourse de Moscou. Monsieur Poutine a-t-il compris quelque chose ?

On nous dira que l’économie de la Russie a été reconstruite pendant les années de présidence Poutine. Sauf que cela a été fait sur un seul pilier, l’énergie. C’est à dire sur le pétrole et le gaz. En effet, ces dernières années les prix du pétrole et du gaz ont explosé. La Russie de Monsieur Poutine n’y est pas étrangère. On  peut situer le commencement de la vertigineuse augmentation du prix du baril à l’année 2002 car jusque-là le prix du baril est resté pratiquement constant. Que s’est-il passé en 2002 ? C’est la découverte par la communauté internationale du programme nucléaire à but militaire caché. Suivie, rapidement, par la guerre en Irak et par l’envolée des prix qui se voient multiplier par cinq !
 
C’est là qu’il faut trouver les raisons de l’opposition russe à toute sanction sérieuse contre l’Iran. En maintenant un régime de sanctions trop faibles pour modifier le comportement de l’Iran, la Russie perpétue une situation qu’elle juge bénéfique pour elle. Non seulement l’augmentation des prix déstabilise les marchés internationaux du pétrole -les prix étant plus élevés qu’ils ne devraient être- mais les grandes réserves de gaz naturel de l’Iran sont hors d’atteinte pour une utilisation européenne, ce qui renforce la dépendance du continent de la Russie.  En clair, la politique actuelle sert parfaitement les intérêts de Moscou. D’une part, elle empêche toute action militaire contre l’Iran, de l’autre, elle a enrichit la Russie par le maintien d’un prix du pétrole élevé, tout en lui permettant de dicter en grande partie la politique européenne en facilitant son dépendance énergétique vis-à-vis d’elle.

Mais ce faisant, Monsieur Poutine a rendu l’économie de la Russie  presque totalement dépendante du prix du pétrole. Ce qui, par contrecoup, peut provoquer son effondrement si le prix du baril se contracte. En effet, le budget russe est constitué sur la base d’un baril à 95 $, attendons-nous à voir la Russie souffrir quand celui-ci descendra vers 65 $ (il est déjà à 70 $ et la tendance baissière est évidente car, de plus, il y aura une réduction de la demande suite à la crise financière …).


La Russie de Monsieur Poutine fait illusion quand on ne regarde que les grattes-ciel de Moscou, les constructions de luxe partout et, même, la préparation des jeux olympiques à Sotchi. Elle fait illusion car, en réalité, la société russe est encore plus faible qu’elle ne l’était pendant l’époque soviétique. « C’est parce que la Russie n’a rien, que le pétrole et le gaz. Nos magasins vendent des vêtements turcs, des appareils électroniques chinois, des chaussures de sport d’Indonésie, des téléphones portables taïwanais  et ainsi de suite. Même le ciment est maintenant moins cher à importer de l’étranger que de le produire en Russie. » (Kommersant, Moscou).


La Russie n’a rien, elle n’est pas un « grand pays » et toutes le rodomontades des « agents d’influence » (ou des « idiots utiles » …) n’y changent rien.

À la fin de la guerre froide, l’Union Soviétique avait une population totale de près de 300 millions d’habitants et un produit national brut estimé à environ 8.200 $ par habitant. À cette époque, les Etats-Unis avaient une population de près de 250 millions et un produit intérieur brut d’environ 20.800 $ par habitant. Déjà à l’époque les Etats Unis avec une population inférieure assuraient une économie égale au double de l’Union Soviétique. Vingt ans plus tard, la population russe est d’environ 140 millions d’habitants, avec un PIB d’environ 9.300 $ par habitant $, alors que la population des Etats-Unis dépasse 300 millions d’habitants, avec un PIB de 44.000 $ par habitant (chiffres 2006). Aujourd’hui, la population des Etats-Unis est le double de la Russie et l’économie américaine est dix fois plus grande.

Monsieur Poutine a présidé à cette descente aux enfers de la Russie. Comment ? Pourquoi ? Essentiellement parce qu’il a décidé que la plus grande tragédie du 20ème siècle a été la disparition de l’Union Soviétique et que, dès lors, il fallait par tous les moyens (faire revenir la Russie au standing qui était le sien il y a plus de vingt ans. Sauf que …


Sauf que la population russe est en train d’être décimée par les ravages du Sida, de l’alcoolisme et de la tuberculose ( ?!) pour ne pas parler du tabagisme, des suicides (un des plus grands taux au monde) ou … des accidents de circulation. La tuberculose ? L’Organisation Mondiale de la Santé considère qu’il s’agit d’une épidémie. Maladie totalement éradiquée dans les pays développés. Mais regardez les chiffres : 300 millions d’habitants aux Etats Unis, 650 personnes mortes de cette maladie. Russie, 140 millions d’habitants … 24.000 morts en 2007. La Russie représentait 21% des cas de tuberculose enregistrés en Europe en 1990, elle a représenté 35 % en 2006 (Statistiques OMS). Mais ce qui est plus grave c’est le Sida : en Europe occidentale, 70% des personnes infectées  sont des hommes de plus de 30 ans, en Russie, 80% des personnes infectées sont âgées de 15 à 29. Un dessin pour la suite ? Et pour conclure,  un extrait d’un rapport du Docteur Guennadi Onischenko, Directeur des Services Sanitaires de Russie : « 9% seulement des hôpitaux de Russie qui soignent la tuberculose répondent aux normes d’hygiène, 21% ne disposent pas d’eau courante, chaude ou froide et 11% n’ont pas le tout-à-l’égout » (cité par H-M. Fechbach,Woodrow Wilson International Center for Scholars). Ce qui explique, en partie, pourquoi l’espérance de vie de l’homme russe n’est que de 57 ans (et décline constamment) et que l’écart avec celle des femmes (14 ans) est le plus grand connu dans le monde développé.


Alors que Monsieur Poutine, disposant de pouvoirs sans limite,  a capitalisé sur son industrie pétrolière, la volatilité du marché mondial du pétrole signifie que le risque d’un retournement est élevé. Et que la population russe, déjà mal lotie, s’enfoncera encore dans sa misère. La bourse russe, thermomètre de son ouverture à l’économie de marché, vient de voir partir en fumée plus de deux tirs de sa capitalisation du mois de mai 2008. Combien ? Presque 1.000 milliards de $ ! Mais au lieu de s’occuper de la santé, du développement des infrastructures, de la ré-industrialisation du pays, bref, de tout ce qui conditionne l’avenir des russes, Monsieur Poutine et son entourage on veillé à l’accaparation des moyens de productions les plus rentables et au partage des profits en faveur d’une nouvelle nomenclature, pour l’essentiel, d’origine KGB. Comme Monsieur Poutine lui-même.


Trois événements apparemment sans relation, ont conduit à cette dégringolade : l’affaire Mechel, la guerre en Géorgie et la crise financière. Mais si l’on regarde de près on est forcé de voir que les deux premiers sont dus directement à la gestion du pays par Monsieur Poutine tandis que le troisième –par delà la cause déclenchante,  les « sub-primes » aux Etats-Unis- est sans doute lié à la politique des « prix forts » pour le pétrole et le gaz, ce qui fait l’essentiel de la philosophie de Monsieur Poutine.

Alors ? Est-on certain que Monsieur Poutine a conduit la renaissance économique de la Russie ? Qui est Monsieur Poutine ?

Monsieur Poutine n’est désormais qu’un tyran classique. Pour asseoir son pouvoir il a réduit au silence les médias russes (trois chaines nationales de TV et une myriade de radios du temps de M. Eltsin, entièrement libres, plus aucune aujourd’hui qui ne soit contrôlée par le Kremlin). Mais la Douma vient de promulguer une loi assurant la liberté d’expression … aux chiens : ils auront le droit d’aboyer deux heures de plus tous les jours … Ensuite il a laissé assassiner ses opposants, surtout journalistes. Il a fait procéder à la nationalisation de pans entiers des industries, pour contrôler directement ou par ses séides leurs profits. Il a fait reprendre par des moyens de coercition fiscaux, écologiques ou autres, l’essentiel des investissements énormes du monde occidental dans l’exploitation du pétrole et du gaz en Sibérie. Petites choses. Il a fait empoisonner le Président de l’Ukraine Viktor Iouchtchenko et commandité l’assassinat d’un ancien du KGB qui a tourné casaque. D’où le sobriquet de « Vlad l’Empoisonneur » (par référence à Dracula, « Vlad l’Empaleur » …).

Regardez la traduction de l’évolution de la Russie dans les classements au plan mondial : pour le taux de mortalité à 5 ans (TMM5 – UNICEF) elle se classe 125ème, pour l’indice de développement humain (PNUD – ONU) elle se classe au 67ème rang bien loin du Costa Rica, les Bahamas ou les Seychelles …
                          Derrière Panama et la Malaisie ou la Bulgarie et le Mexique …


et pour la corruption, parmi 159 pays la Russie se place au 126 rang (juste devant la Guinée Equatoriale ; elle était au 90ème rang au début des années 2000 quand Monsieur Poutine avait pris les rênes du pouvoir).

La corruption, elle ronge tout en Russie. Et comme le principal responsable se trouve être Monsieur Poutine, aucune amélioration n'est probablement à attendre tant qu'il sera là. Dans une note aux investisseurs, UBS (Suisse) rappelle diplomatiquement le vieux paradigme de l'augmentation du risque politique de retour en Russie et réduit son évaluation de marché boursier russe de 20 pour cent, soit une valeur marchande de       300 milliards de $. En réalité, en cinq mois c’est plus de 1.000 Milliards de $ qui sont partis en fumée …

La Russie de Monsieur Poutine, voilà le partenaire que notre président veut imposer à l’Europe. En oubliant tout à la faveur de la crise financière … Ce faisant il participe de la trahison des idéaux de l’Europe en lui facilitant la voie de son suicide. Non seulement l’Europe est prisonnière de la Russie, non seulement elle n’a d’alternative que l’Iran pour satisfaire ses besoins d’énergie mais on s’efforce de faire rentrer la Russie de Monsieur Poutine dans le cénacle européen. Comme si elle partageait ses valeurs. Mais qu’importe, l’Europe rencontrera la Russie le 15 octobre pour parler avenir …


Les valeurs de l’Europe ? Toutes affaires cessantes, pendant la crise financière, Nicolas Sarkozy sponsorise avec l’Emir du Qatar, le 7 octobre à Paris, un grand débat à l’Assemblée Nationale avec le thème « L’Etude de la culture et de la langue arabe en France » (Al-Raya, Qatar).




 
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