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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 18:59

 

 

Cessation des hostilités : pourquoi ?

 Le 27 juillet 2006, au bout d’une quinzaine de jours après l’agression caractérisée du Hezbollah contre Israël, le Président iranien déclarait : « Le régime d’occupation de la Palestine a poussé réellement le bouton de sa propre destruction en lançant un nouveau round d'invasion et d’attaque barbare sur le Liban". Le sort des armes semblait, à ce moment là, épargner à son supplétif, le Hezbollah, une sinistre défaite.

 Une semaine après, nouvelle déclaration à la réunion de l’OCI en Malaisie : « Bien que la solution principale soit l'élimination du régime sioniste, un cessez-le-feu immédiat doit être mis en application à ce stade »

 Que s’est-il passé entre temps ? Et comment est-on arrivé à une cessation des hostilités qui, d’évidence, fait perdre presque tout au Hezbollah tout en améliorant sensiblement la situation d’Israël ?

 Naturellement, on assistera tout d’abord à l’habituelle déferlante de propagande tentant à prouver que le Hezbollah est sorti victorieux de la confrontation avec Israël. Que la presse arabo-musulmane et les masses dont elles font le lavage du cerveau à jet continu s’y lancent à corps perdu dans la création d’une nouvelle vulgate (comme les victoires de 1948, de 1956, de 1967, de 1973 ou celles des deux Intifadas …) n’a rien d’anormal. Qu’une partie non négligeable de la presse occidentale  fasse de même cela paraît pour le moins suspect.

 Mais essayons de faire le bilan fondé sur les chiffres connus indiqués de part et d’autre.

 Israël  a subi la pluie de Katiouchas et autres Khaibar (un total de presque 4.000), a eu 150 morts (dont une centaine de militaires), a vu environ 300.000 habitants du Nord du pays se transformer en réfugiés (bien accueillis partout quand ce n’est l’Etat qui a pourvu à leurs besoins) et des destructions de biens évalués à un milliard de dollars. Le G8 d’abord et la plus grande partie de la communauté internationale ensuite, ont considéré qu’Israël a été agressé et, nonobstant la « disproportion » de sa réaction ne l’ont pas condamné comme il était de rigueur auparavant dans des cas pareils. Au moment de la cessation des hostilités Tsahal se trouve sur le Litani et il ne faut pas être grand stratège pour comprendre qu’au moment de la retraite elle remettra à la force internationale un territoire, pour l’essentiel, nettoyé de ce qui a permis au Hezbollah de tenir pendant trente jours.

 Le Liban – pris en otage par le Hezbollah qui a testé la capacité d’Israël de répliquer à une agression, le Liban a vu deux tiers (ou trois quarts, c’est selon …) des infrastructures du pays détruites, un quart de sa population (1 Million de personnes) devenant des réfugiés (et au retour ne retrouvant rien de ce qu’ils avaient eu), presque mille morts (tous des civils car … les « combattants » du Hezbollah ne portent pas d’uniforme …), son armée mise, pour l’essentiel, sous le contrôle d’une force internationale évinçant le Hezbollah (de plus devant être désarmé) d’un territoire qu’il contrôlait auparavant en totalité, des destructions de biens de plusieurs milliards de dollars ramenant le pays là où il était vingt ans auparavant.. Pour ce qui est du Hezbollah proprement dit, son arsenal (plus de 12.000 Katiouchas) a fondu comme beurre au soleil (tirées ou détruites par Israël, elles ne seraient pas plus de deux à trois mille), l’essentiel de ses postes de commande contrôle ont été détruits, ses positions fortifiées le long de la frontière libano-israélienne démantelés, obligation de quitter le Sud du Liban sans ses armes.

 Alors ? Victoire du Hezbollah ?

 Ce qui semble cependant beaucoup plus important et explique, peut-être, la volte face du Président iranien c’est la démonstration du prix qu’un agresseur doit payer s’il s’attaque à Israël. Tout angélisme mis de côté, un pays dont l’existence même est mise en question n’a rien à pardonner à ceux qui l’affrontent. Car ce dont il est question c’est bien de la destruction d’Israël. Tous ceux qui commentent, avec la totale assurance que seule leur confère l’ignorance crasse des tenants et des aboutissants de l’affaire proche orientale, tous ceux qui « grouillent, grenouillent et scribouillent » forts seulement de leur haine d’Israël n’ont rien compris de l’histoire. Et ils font semblant de croire -et d’une manière ignoble lavent les cerveaux de ceux qui les lisent, écoutent ou suivent- que les propos assassins du Président iranien, du Hamas ou du Hezbollah, ne sont que des rodomontades sans intérêt. Comme on pensait après la publication de Mein Kampf. Aucune disproportion ne peut être invoquée quand il s’agit de la vie de six millions d’israéliens qui sont les ombres de six millions de juifs détruits par d’autres barbares, en Europe. Et, tout en regrettant les morts par effet collatéral, Israël ne peut que submerger sous un déluge de fer et de feu tous les endroits d’où il est attaqué. Massacre de Cana ? Les 27 morts (non pas cinquante) doivent peser sur les consciences (s’ils en ont …) de ceux qui ont tiré de cette ville plus de 500 Katiouchas vers des localités situées à moins de 30 km en Israël (Naharya, Kyriat Shmona, Métula, etc.,). Quant à Koffi Annan qui s’est empressé à s’interroger s’il ne s’agissait de « presque un crime de guerre » qui le prend encore au sérieux ? L’homme qui a laissé son représentant au Proche Orient dire que « Jénine – on n’avait jamais vu cela depuis la deuxième guerre mondiale, des milliers de morts (qui n’étaient que cinquante, moitié israéliens, moitié palestiniens … )» qui a couvert un autre crime du Hezbollah (assassinat de soldats israéliens, occultation des preuves existantes dans les archives de l’ONU, etc.,), qui a certifié que la « Ligne Bleue » était la frontière entre le Liban et Israël et qui maintenant dit qu’il faut faire des vérifications, l’homme qui adorait les cigares offerts par Saddam Hussein (« I can do business with this man »).  Koffi Annan, suppôt de tous les dictateurs de la planète et dont des proches se sont compromis dans les affaires « pétrole contre nourriture » gérées par l’ONU dont il est, malheureusement, secrétaire général.

 La cessation des hostilités a été obtenue non pas parce que la France (cocorico !) a « convaincu » les américains d’accepter son point de vue. Elle a été, en réalité, demandée en sous-main par l’Iran qui a perdu dans l’affaire pratiquement la totalité de ses investissements de plus de six ans, à raison de plus de 300 Millions de dollars annuellement, dans les infrastructures construites pour le Hezbollah. Eviter une trop grande déroute du Hezbollah devenait urgent. C’est cela qui justifie la demande d’un cessez-le-feu (qui n’a pas été admise, seulement une « cessation des hostilités » provisoire) immédiat car, par delà le mal induit par les deux cents Katiouchas tirées quotidiennement sur le Nord d’Israël et les morts qu’elles ont provoqués, sous le prisme géopolitique l’Iran (et son bras armé, le Hezbollah) a perdu la partie.

 Si la diplomatie libanaise se targue d’avoir obtenu « un triomphe », si le Hezbollah clame sa victoire, tout cela n’est que de la poudre aux yeux pour ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas voir la vérité. Si la résolution 1701 est appliquée Israël trouve tout ce qu’elle souhaitait : une frontière libre des bandes terroristes, un territoire d’une profondeur de 40 km exempt de forces armées autre que celle libanaises et internationales et l’interdiction du réarmement du Hezbollah. Et si la résolution 1701 n’est pas appliquée (comme la 1559 que la communauté internationale n’a pas eu le courage ou la volonté de faire appliquer), Israël aura tout loisir de recommencer !

 Recommencer ? Bien sûr, car rien n’est réglé. Tant que l’on n’aura pas compris que ce qui se joue au Proche Orient est un prologue de ce qui se jouera sur la rive Nord de la Méditerranée , rien ne changera. Cessation des hostilités ? Il faudrait se souvenir des paroles de Daladier en rentrant de Munich et reçu par les pacifistes de l’époque : Oh, les cons …

 

 

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