Mourir pour Israël ?
Il y a, presque, soixante-dix ans on n’a pas voulu mourir pour Danzig. On est mort ensuite à Coventry et à Oradour sur Glane. Staline a signé un pacte de non agression avec Hitler, 20 millions de russes en sont morts. Aujourd’hui, la diplomatie française avec à sa tête J. Chirac fait des pieds et des mains pour apaiser l’Iran et son président qui, non content de nier le Holocauste, prône l’éradication d’Israël de la carte de la terre. Pour l’instant l’Iran ne dispose pas d’armement nucléaire. Il serait stupide de croire que l’intention affichée par ce pays de détruire un autre disparaîtra de son catalogue d’objectifs quand il disposera de l’arme atomique. Non pas si mais quand.
Mais ce qui est important c’est la France, moteur souvent prépondérant de la politique étrangère de l’Europe. On cherche mauvaise querelle à J. Chirac en supposant que ses postures (ou initiatives diplomatiques …) sont uniquement justifiées par son attitude profondément anti-américaine. En réalité, il s’agit d’une constante dans la politique de la France depuis les années trente. C’est son manque de courage et de détermination qui a conduit à la deuxième guerre mondiale pendant laquelle plus de 30 millions d’êtres sont morts dont quelques centaines de milliers de français. Et six millions de juifs partis en fumée pour réaliser l’objectif affiché de Mein Kampf, « l’éradication des juifs de l’Europe »
Que n’a-t-on fait à l’époque pour apaiser Hitler ? En décidant de ne pas mourir pour Dantzig la France (et une partie de l’Europe) était convaincue qu’elle donnera suffisamment de gages à Hitler pour qu’il se contente de la Pologne. Après les Sudètes. Sauf qu’après la Pologne l’Allemagne a occupé la France.
La France qui n’a pas eu le courage de s’opposer à l’entrée de l’Allemagne dans le Ruhr en 1936, qui n’a pas eu le courage de s’opposer à l’intervention de l’Allemagne dans la guerre d’Espagne ni au réarmement de l’Allemagne à partir de 1933. La guerre finie, les tentatives de Mendès France pour assurer la conduite des affaires européennes conjointement avec l’Angleterre ayant fait long feu c’est l’alliance France-Allemagne qui a été promue par De Gaulle. Comme solution pour obtenir une troisième voie entre les Etats-Unis et la Russie. Comme moyen pour apaiser la Russie en disposant de la puissance industrielle allemande et de celle militaire de la France.
D’avoir ignoré que l’apaisement ne fait que retarder les issues décidés par les dictatures de droite ou de gauche (?) a conduit la France d’échec en échec sur le plan international. Ni la sortie de l’OTAN, ni la politique de la « chaise vide » dans les institutions européennes pendant des années, ni les tentatives d’agglutiner autour d’elle des pays arabes ou de l’Afrique n’ont suffi à enrayer son déclin sur la scène mondiale, déclin qui aujourd’hui est irréversible.
En partant pour New York pour tenir son (dernier ?) discours devant l’Assemblée Générale de l’ONU, J.Chirac s’est désolidarisé de ses alliés allemands et anglais et sans rien leur dire a décidé d’apaiser l’Iran : plus de conditions préalables et une « négociation sans chamailleries ». Voilà sept longues années depuis que la diplomatie des trois pays négocie avec l’Iran. Voilà sept années depuis que l’Iran mène l’Europe par le bout du nez et fait avancer, sérieusement et sans encombre, son programme nucléaire militaire. L’Iran menace Israël de destruction totale ? L’Iran veut avoir la bombe ? On ne va pas mourir pour Israël …
Par son comportement envers l'Israël, l'Europe montre qu’en réalité elle ne fera rien qui puisse déplaire au monde musulman. Bien que l'Iran déclare, à répétition, qu'il refuse de suspendre les activités d'enrichissement de l’uranium, l’Europe -et la France la première- continue d’insister pour des nouvelles discussions. Elle s’oppose à ce que le Conseil de Sécurité prenne la moindre petite mesure après avoir été snobé par l’Iran auquel il a demandé, sous peine d’entamer un processus arrivant aux sanctions, d’arrêter ses activités d’enrichissement au plus tard le 31 août 2006.
Mourir pour Israël ? L’Iran aura la bombe. L’Iran veut éradiquer Israël de la carte du monde. Avant de savoir ce que doit faire Israël, entendons les paroles de son ministre des affaires étrangères à la tribune de l’ONU : « Ils nient et raillent l'holocauste, Ils parlent fièrement et d’une manière ouverte de leur désir d’éradiquer Israël de la carte…. De quoi d’autre le monde aurait-il besoin pour en finir avec l'hésitation et les excuses et prendre la menace au sérieux ? La communauté internationale doit faire face à ses responsabilités non pas dans l'intérêt d’Israël, mais dans son sien, propre, pour les valeurs qu’elle prétend défendre ; pour le monde que nous voulons laisser en héritage à nos enfants »
Malheureusement, l'Europe est fatiguée, elle n’a pas le courage de défendre le système de valeurs judéo-chrétiennes qui constitue le fondement de ses nations démocratiques, elle est -dans sa grande majorité- antisémite et devenue démographiquement un champ de conquête pour des musulmans non intégrables. Et les islamo-fascistes ont bien compris qu’il n’est pas nécessaire de l’attaquer : il suffit de s’en prendre aux Etats-Unis pour que tout de suite elle s’en désolidarise comme elle le fait par rapport à Israël. Ce qui manque à l’Europe n’est pas un substitut pour des sources d’énergie (arme actuelle des pays comme l’Iran ou levier de chantage pour d’autres comme l’Arabie Saoudite). Ce qui manque à l’Europe c’est simplement que ses dirigeants n’ont pas le courage de dire à leurs peuples ce qui les attend. Par lâcheté. Figés comme leurs proies devant des serpents ils attendent … Godot.
L’Europe constatera qu’une fois Israël disparu (qu’à Dieu ne plaise), c’est ses pays et ses citoyens qui auront la tête sur le billot : car infidèles …. Elle devrait comprendre, elle qui a vu le film nazi se dérouler entre 1933 et 1945 et, en parallèle et après, la deuxième barbarie rouge, que si elle laisse tomber Israël ce ne sera qu’une question de temps avant que les nations musulmanes armées du Coran (et de la bombe iranienne …) lui offrent l’alternative « musulman ou dhimmi » Ou d’être passé par le fil de l’épée.
Reste l’Amérique. Qui se soucie, tout d’abord, de sa propre sécurité. Et on assiste, de plus en plus à la prise en charge d’un nouveau raisonnement pour définir son attitude vis-à-vis du monde de la terreur. Raisonnement d’une froide logique : l'Amérique est menacée ; elle a besoin d'une coalition pour combattre la menace ; les membres de la coalition ne peuvent être que l'Europe et les pays arabes modérés ; ces derniers, pour des raisons propre, nationales, souhaitent la fin du conflit israélo-palestinien. Quelle autre fin, définitive, que la disparition d’Israël ? Et cela arrangerait tout le monde. Pythia de Delphes, oracle du malheur ?
Ne mourons pas pour Israël. Ayons une vision claire de ce qui pourrait nous attendre et le courage de nous défendre, ceci nous permettra peut-être d’échapper à la violence qui nous est promise.