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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 10:52

 

 

 

Deux ans, presque, depuis qu’Israël s’est retirée de la bande de Gaza en laissant les clés du territoire à l’Autorité Palestinienne. En moins de deux ans on a transformé ce territoire en mini-Afghanistan où la seule loi qui a cours est celle des bandes armées. Bandes armées qui interrompent les tueries intra palestiniennes, de temps en temps, uniquement pour « résister » à Israël ou pour conjuguer leurs capacités dans l’enlèvement de personnes..

 

La Banque Mondiale vient de publier une étude sur l’économie de Gaza dans laquelle on peut trouver, en guise de conclusion, la formulation suivante : « L'Autorité Palestinienne a marqué des progrès pendant les 10 dernières années en créant un climat propice à l’investissement mais l’accession du Hamas au pouvoir a mis un arrêt au cours de l'année dernière»

 Les dix années dont on parle ce sont dix années d’occupation israélienne de Gaza. « l’année dernière » est comptée depuis que le Hamas a démocratiquement conquis le pouvoir avec un programme appelant, entre autres, à la destruction d’Israël et à l’application de la Charia. Pour ce qui est de détruire Israël il faut attendre encore un peu mais, en revanche, on a réussi à détruire l’économie de Gaza, en général et ce qui existait comme industrie, en particulier. Sauf celle de la fabrication des fusées « artisanales » pour lesquelles le marché est toujours demandeur.

Naturellement, la Banque Mondiale (comme l’ONU, comme « la communauté internationale » comme l’Europe …) assigne à Israël une grande partie de la responsabilité du déclin de Gaza. Pourquoi ? « Les dizaines de milliers de Palestiniens qui travaillaient en Israël contribuaient massivement au développement de l’économie de Gaza et de la Cisjordanie. Tel n’est plus le cas aujourd’hui ». Vous avez bien lu, puisque Israël n’accepte plus des travailleurs palestiniens (les mêmes qui ont amené le Hamas au pouvoir …) par peur d’attentats, elle est responsable du déclin de l’économie palestinienne.

L’ancien Président de la Banque Mondiale avait investi, de ses propres deniers, 500.000$ pour maintenir les productions de légumes et fleurs dont les israéliens de Gaza s’étaient fait une spécialité. Une année après le départ d’Israël il est parti, lui aussi, sur la pointe des pieds, ses fonds n’ayant servi qu’à payer la destruction de ce qui existait et, probablement, des salaires des « forces de l’ordre ». Mahmoud Abbas, paraissant excédé pendant un court moment (tirs de Qassam sur Israël) s’est révolté, dans son bureau, en maugréant contre ceux qui « au lieu de privilégier la tranquillité nécessaire pour attirer des investisseurs, préfèrent tirer des fusées ». Cette déclaration a fait un énorme effet et … les choses ont continué comme par le passé.

 

 

 

C’est dans ces conditions, qu’une nouvelle industrie s’est développée et est aujourd’hui très florissante : l’industrie du rapt et des enlèvements. Le monde a été ému du rapt du caporal Shalit ( la France , pendant un court moment, à fait savoir qu’elle ferait de son mieux pour le libérer car bénéficiant d’une double nationalité) mais on est passé vite aux affaires courantes. En revanche, le rapt journalier d’enfants ou de « fonctionnaires » ou de « militants » ne semble émouvoir personne. Sauf quand il s’agit d’un journaliste.

Le dernier en date à être enlevé c’est le correspondant de la BBC , A. Johnston. Normalement, il n’aurait pas dû être enlevé. En effet, il s’agit d’un journaliste qui -selon les dires de ses collègues palestiniens- est un « journaliste de Gaza, correspondant pour l’étranger ». En clair, il habite l’endroit, il a épousé la « cause palestinienne » et, pour vivre, il est correspondant de la BBC. On peut se poser des questions sur son impartialité dans les reportages et les « papiers » qu’il fait diffuser par la BBC mais … on n’en est pas là quand même.

En revanche, là où on est c’est le Premier Ministre palestinien qui nous l’a dit il y a dix jours : « Les enlèvements sont le fait de groupes financièrement riches et ayant de l’influence qui coopèrent avec des membres des forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne » Les représentants de l'ONU sur place et même des fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne soulignent que «  La bande de Gaza est pleine de gangsters et de bandits responsables de
l’ anarchie et que l’Autorité tolère sans les poursuivre ;  elle sera déclarée bientôt « zone dangereuse » ce qui veut dire que toutes les organisations internationales quitteront le territoire
 »

Et on apprend que pour ce qui est du journaliste de BBC le Gouvernement palestinien négocie avec le groupe qui l’a probablement enlevé une rançon proche de 5 Millions de $. Gouvernement qui dispose de quelques dizaines de milliers de membres des forces de sécurité pour le million d’habitants de Gaza !

Au même moment, pendant qu’un de ses membres est kidnappé et tenu sans contact aucun depuis un mois, l’Union des Journalistes Anglais vote à majorité (65 vs 55) une motion de boycott des produits israéliens. Motion dirigée, donc, vers Israël non pas vers l’Autorité Palestinienne ! Perfide Albion

Car, au même moment et pour la même raison, le syndicat palestinien des journalistes a appelé au boycott non pas de l'Israël, mais de l’Autorité Palestinienne contre le manque total de liberté d’expression dans les territoires contrôlés par cette autorité.

Le premier pas pour revenir (presque) aux frontières de 1967 a été le retrait de Gaza. Il était prévu qu’il soit suivi d’un retrait de Cisjordanie. Qui peut croire encore qu’Israël pourrait faire ce deuxième pas ? Et, surtout, qui peut sérieusement lui demander de le faire ?

 

 

 

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