Pour des raisons professionnelles (mais pas seulement ...) je viens de passer quelques jours en Israël. A quelques semaines près, quarante années après la guerre de 1967, je reprends la route du Golan, cette fois-ci du côté Est : en partant de Tel Aviv, par Hedera et Megiddo (et ses 8.000 années + les étables et les citernes d’eau du Roi Salomon …) on laisse de côté Affula et Bet Shean pour suivre une partie du Jourdain (à partir de Hamat Geder – sources d’eau chaude, lieu de villégiature biblique …) pour monter vers Eliiad au triangle de trois frontières (Syrie, Jordanie et Israël). Nous sommes sur le Golan, l’occasion m’a été donnée par un ami de longue date de visiter une exploitation vinicole créée il y a une dizaine d’années.
Le Golan. L’Europe, la première, demande à Israël de « rendre » le Golan à
Mais les mêmes réclament qu’Israël « rend » le Golan. Non pas une partie, non pas un morceau mais TOUT le Golan. Sans se souvenir que le plan de partage de 1948 donnait à Israël la propriété de la partie Sud Est du Golan et que
Il y a quarante ans je suis allé jusqu’à Qunaytra devenue ville frontière avant de devenir ville fantôme. A
Entendons-nous bien, je ne compare pas les réalisations de deux pays. Ce serait une caricature, tant un vit dans le monde post industriel tandis que l’autre se complaît dans la fange du sous-développement maîtrisé par une dictature héréditaire dont les faits de mérite sont l’exploitation pendant 30 ans d’un autre pays (le Liban) et le support accordé à tous les terroristes musulmans agissant en Israël, en Irak ou ailleurs. Je me limite à comparer ce qui a été fait sur le Golan pendant les 19 années de possession syrienne et pendant « l’occupation » israélienne. La population totale du Golan est d’environ 40.000 personnes dont 19.300 Druzes, 16.500 Juifs et 2.100 Arabes. 16.500 Juifs qui s’y sont installés depuis la guerre de 1967. Et qui ont fait du Golan un des premiers greniers d’Israël (par ailleurs subvenant totalement à ses besoins alimentaires – performance inconnue dans aucun des pays musulmans de la région …), qui y cultivent des fruits et des agrumes (200 tonnes de pommes exportées il y a un mois par des villages druzes vers
Château Golan créé par un ingénieur sorti du Technion produit aujourd’hui des vins qui ne se trouvent que sur les tables des meilleurs restaurants israéliens. L’exploitation vinicole, bien que jeune par rapport aux normes françaises, impressionne par son sérieux, par l’évident souci du détail venant d’une vision claire quant aux futurs développements et par le fait que les choses s’y passent « by the book ». Les méthodes de vinification utilisées par un jeune, diplômé d’une Université Américaine, ne sont pas celles qui ont cours en France. La voie qui a été suivie (comme en Australie, Chili, Afrique du Sud) est celle qui consiste à produire un vin dont la robe, le nez, le goût et le moelleux correspondent à ce que le plus grand dénominateur commun demande. Les cépages utilisés sont le merlot, le cabernet, le sauvignon, syrah, mourvèdre, etc.) et les vins conservent leurs qualités et caractéristiques aussi quand il s’agit d’un mélange. Parmi ceux que j’ai eu la possibilité de goûter j'ai vraiment apprécié un « Merlot 2005 » qui pourrait se révéler un vin de longue garde d’une année qui a été exceptionnelle en Israël (comme en France d’ailleurs).
Pourquoi évoquer cette expérience à laquelle je ne m’attendais pas ? Parce que j’ai compris, d’un coup, en une seule image ce dont il est question : Israël est porteur de projet, ce pays ne sait pas ne rien faire et après avoir fleuri le désert (ce n’est pas seulement une formule) a entrepris de faire ses classes dans une des cultures les plus anciennes mais aussi les plus difficiles à acquérir, produire du vin. L’explication s’impose d’elle-même : ce pays aime la vie. Tandis que les cousins musulmans s’évertuent à expliquer qu’il gagneront contre Israël (et contre les autres pays cibles) car eux ils aiment la mort …
« Rendre »