Le bruit des explosions et des armes lourdes à Gaza n’avait pas l’air d’arriver à l’oreille des dirigeants européens ou des rédacteurs de la presse du continent. Du Guardian au Monde en passant par la presse belge, suisse ou italienne, aucun écho non plus quant aux dizaines de fusées (« artisanales » comme Le Monde n’oublie jamais de préciser) tirées jour, après jour sur le Sud d’Israël. Mais, depuis hier, depuis la première riposte israélienne voilà de nouveau les titres en première page « Un raid israélien sur Gaza fait 6 morts ». Le pourquoi du raid ? Qui sont les morts ? Ce n’est pas nécessaire de le dire comme on n’a pas dit que des dizaines de morts palestiniens (tués par leurs frères) s’entassaient dans les morgues de Gaza (tandis qu’une partie des blessés étaient envoyés pour soins en Israël …).
Pendant ce temps, comme en 1938 quand l’Angleterre et
Il faut écouter Moubarak quand il décrit avec des traits noirs la situation à Gaza : « Hamas, s’il reste au pouvoir, ne signera jamais un accord de paix avec Israël ». Mais pas seulement le Hamas. Une étude approfondie de nouveaux manuels d'école, édités par l’Autorité Palestinienne avec des fonds européens, indique clairement que les jeunes sont éduqués selon l’idée que le conflit dont ils sont témoins n’est pas un conflit territorial qui peut se régler par une séparation (création d’un état) mais un conflit religieux existentiel qui ne peut pas être résolu. Ce qui n’empêche pas J. Solana pour l’Europe ou Mme Ferrero-Waldner pour
Quand le Hamas a gagné les élections, début 2006, l’Europe (et les Etats-Unis aussi) expliquaient au monde que cela était le résultat de la lutte contre la corruption du Fatah. Et Cela n’empêche pas de sortir de la naphtaline l’initiative saoudienne devenue entre temps initiative de Mais comment peut-on faire la paix avec un peuple qui ne le veut pas ? Les Palestiniens ont été nourris et choyés pendant plus de 60 ans par la communauté mondiale. Devenus une cause première des gauches du monde entier (après le Vietnam, mais qui ne se sont jamais occupées de ce qui se passait au Cambodge, en Chine ou à Cuba, comme elles ne s’occupent pas de ce qui se passe en Tchétchénie aujourd’hui) ils ne vivent pas tellement mal : on ne nous montre que les rues détruites de Gaza et les « camps de réfugiés » (soixante années après …) mais jamais les beaux immeubles de là-bas ou de Ramallah ou de Jéricho. Ni qu’il y a pléthore de belles voitures ou qu’ils disposent de Comment peut-on croire qu’Israël accepterait l’initiative saoudienne quand les palestiniens montrent tous les jours qu’ils ne l’acceptent pas ? Comment peut-on croire qu’ils accepteront de faire la paix avec Israël quand ils sont incapables de la faire entre eux ? Combien de médiations (Egypte, Ligue Arabe, Mecque, gouvernement d’union nationale, pour ne citer que quelques unes) y a-t-il eu et combien de cessez-le-feu ont-ils conclus sans que rien ne se passe ? Et pour détourner l’attention du monde de ce qui se passe dans ce territoire où ils auraient pu montrer ce dont ils seraient capables de faire sur la voie de la construction de leur état, ils tirent des fusées (« artisanales » …) sur Israël. En escomptant soit une incursion de l’armée israélienne soit, encore mieux, une bavure coûtant la vie à plusieurs de leurs enfants, les deux pouvant faire illico les cinq colonnes de toutes les unes de la presse bien pensante.
J. Solana ajoutait que le Hamas ne voulait pas, en réalité, détruire Israël mais assurer le progrès de son peuple … Si Hamas avait décidé, après sa victoire aux élections et surtout après le retrait israélien complet de Gaza, de s’occuper de la corruption et de l’amélioration du niveau de vie des palestiniens, la situation à Gaza serait aujourd’hui différente. Mais la plateforme sur laquelle ils ont gagné les élections (n’en déplaise aux bonnes âmes pro-palestiniennes de l’Europe) prévoyait essentiellement la lutte contre « l’occupation » (euphémisme utilisé pour dire « la destruction d’Israël »). Et entre les jean-foutres européens et Moubarak, il n’est pas difficile de choisir.
Deux états côte-à-côte ? Avec un « mini-état » à Gaza on voit ce dont ils sont capables. Ce qui n’empêche pas Le Monde, avec son ignominie habituelle dès qu’il s’agit de la noble cause des palestiniens d’écrire « Boycottés, les islamistes palestiniens, après avoir campé sur des positions incompatibles avec un éventuel processus de paix, ont fait un premier pas, pressés par les Saoudiens. L'accord de
Laissons le dernier mot au réputé chroniqueur égyptien Ahmed Ragab « Jusqu'à ce que les mosquées et les écoles palestiniennes apprennent aux enfants qu'il est immoral d’assassiner des civils israéliens, les enfants palestiniens souffriront plus de la faillite de leurs dirigeants, fussent-ils du Hamas ou du Fatah. Que la malédiction de Dieu tombe sur eux tous ».