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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 09:43

  

Le bruit des explosions et des armes lourdes à Gaza n’avait pas l’air d’arriver à l’oreille des dirigeants européens ou des rédacteurs de la presse du continent. Du Guardian au Monde en passant par la presse belge, suisse ou italienne, aucun écho non plus quant aux dizaines de fusées (« artisanales » comme Le Monde n’oublie jamais de préciser) tirées jour, après jour sur le Sud d’Israël. Mais, depuis hier, depuis la première riposte israélienne voilà de nouveau les titres en première page « Un raid israélien sur Gaza fait 6 morts ». Le pourquoi du raid ? Qui sont les morts ? Ce n’est pas nécessaire de le dire comme on n’a pas dit que des dizaines de morts palestiniens (tués par leurs frères) s’entassaient dans les morgues de Gaza (tandis qu’une partie des blessés étaient envoyés pour soins en Israël …).

Pendant ce temps, comme en 1938 quand l’Angleterre et la France essayaient de convaincre la Pologne et la Tchécoslovaquie d'accepter les demandes pacifiques du 3ème Reich avec la formule « paix en notre temps » le monde entier s’évertue à pousser Israël vers la solution pernicieuse de « deux-états-vivant-en-paix-côte à côte ». Et cela à l’encontre des tonnes d’évidences démontrant que les palestiniens ne veulent pas la paix et que le conflit avec Israël n’est pas de nature territoriale mais religieuse. Et surtout qu’ils n’en veulent pas de l’état que le monde entier voudrait leur donner.

Il faut écouter Moubarak quand il décrit avec des traits noirs la situation à Gaza : « Hamas, s’il reste au pouvoir, ne signera jamais un accord de paix avec Israël ». Mais pas seulement le Hamas. Une étude approfondie de nouveaux manuels d'école, édités par l’Autorité Palestinienne avec des fonds européens,  indique clairement que les jeunes sont éduqués selon l’idée que le conflit dont ils sont témoins n’est pas un conflit territorial qui peut se régler par une séparation (création d’un état) mais un conflit religieux existentiel qui ne peut pas être résolu. Ce qui n’empêche pas J. Solana pour l’Europe ou Mme Ferrero-Waldner pour la Commission de Bruxelles de faire des déclarations à répétition en faveur des progrès à réaliser avec  le Gouvernement palestinien (conduit par le Hamas) pour pouvoir, ensuite, recommencer à verser sur eux la manne des subventions.

 

Quand le Hamas a gagné les élections, début 2006, l’Europe (et les Etats-Unis aussi) expliquaient au monde que cela était le résultat de la lutte contre la corruption du Fatah. Et
 J. Solana ajoutait que le Hamas ne voulait pas, en réalité, détruire Israël mais assurer le progrès de son peuple … Si Hamas avait décidé, après sa victoire aux  élections et surtout après le retrait israélien complet
de Gaza, de s’occuper de la corruption et de l’amélioration du niveau de vie des palestiniens, la situation à Gaza serait aujourd’hui différente. Mais la plateforme sur laquelle ils ont gagné les élections (n’en déplaise aux  bonnes âmes pro-palestiniennes de l’Europe) prévoyait essentiellement la lutte contre « l’occupation » (euphémisme utilisé pour dire « la destruction d’Israël »). Et entre les jean-foutres européens et Moubarak, il n’est pas difficile de choisir.

Cela n’empêche pas de sortir de la naphtaline l’initiative saoudienne devenue entre temps initiative de la Ligue Arabe. Pour autant qu’Israël accepte de revenir aux frontières de 1967 (frappées des trois NON de Khartoum en 1967, mais on oublie …) et le retour de 4 millions de « réfugiés » les pays arabes la reconnaîtront et feront la paix avec. Et les palestiniens ? On leur promet un état que les mêmes pays arabes ont refusé de leur donner depuis le partage de 1947, sûrs comme ils étaient de pouvoir « jeter les juifs à la mer » en très peu de temps.

Mais comment peut-on  faire la paix avec un peuple qui ne le veut pas ? Les Palestiniens ont été nourris et choyés  pendant plus de 60 ans par la communauté mondiale. Devenus une cause première des gauches du monde entier (après le Vietnam, mais qui ne se sont jamais occupées de ce qui se passait au Cambodge, en Chine ou à Cuba, comme elles ne s’occupent pas de ce qui se passe en Tchétchénie aujourd’hui) ils ne vivent pas tellement mal : on ne nous montre que les rues détruites de Gaza et les « camps de réfugiés » (soixante années après …) mais jamais les beaux immeubles de là-bas ou de Ramallah ou de Jéricho. Ni qu’il y a pléthore de belles voitures ou qu’ils disposent de la TV, des portables et d’autant d’argent que nécessaire pour acheter des armes et des munitions …

 

Comment peut-on croire qu’Israël accepterait l’initiative saoudienne quand les palestiniens montrent tous les jours qu’ils ne l’acceptent pas ? Comment peut-on croire qu’ils accepteront de faire la paix avec Israël quand ils sont incapables de la faire entre eux ? Combien de médiations (Egypte, Ligue Arabe, Mecque, gouvernement d’union nationale, pour ne citer que quelques unes) y a-t-il eu et combien de cessez-le-feu ont-ils conclus sans que rien ne se passe ? Et pour détourner l’attention du monde de ce qui se passe dans ce territoire où  ils auraient pu montrer ce dont ils seraient capables de faire sur la voie de la construction de leur état, ils tirent des fusées (« artisanales » …) sur Israël. En escomptant soit une incursion de l’armée israélienne soit, encore mieux, une bavure coûtant la vie à plusieurs de leurs enfants, les deux pouvant faire illico les cinq colonnes de toutes les unes de la presse bien pensante.

Deux états côte-à-côte ? Avec un « mini-état » à Gaza on voit ce dont ils sont capables. Ce qui n’empêche pas Le Monde, avec son ignominie habituelle dès qu’il s’agit de la noble cause des palestiniens d’écrire « Boycottés, les islamistes palestiniens, après avoir campé sur des positions incompatibles avec un éventuel processus de paix, ont fait un premier pas, pressés par les Saoudiens. L'accord de La Mecque , qui a débouché laborieusement sur un gouvernement d'union avec le Fatah, puis la relance de l'initiative arabe - qui lie la normalisation avec Israël à la création d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 - auraient pu permettre de sortir d'une impasse mortifère. Israël et les Etats-Unis, qui souhaitent ouvertement que le Fatah élimine le Hamas, en ont décidé autrement. » Ignominie et mensonge car ils ne feront jamais la paix avec Israël. Ignominie et mensonge car on oublie de parler de la condition sine qua non de l’initiative saoudienne (droit au retour des réfugiés) comme du refus du Hamas de reconnaître Israël et d’arrêter le terrorisme. Mais à quoi peut-on s’attendre du Monde, journal de l’élite française …

 

Laissons le dernier mot au réputé chroniqueur égyptien Ahmed Ragab « Jusqu'à ce que les mosquées et les écoles palestiniennes apprennent aux enfants qu'il est immoral d’assassiner des civils israéliens, les enfants palestiniens souffriront plus de la faillite de leurs dirigeants, fussent-ils du Hamas ou du Fatah. Que la malédiction de Dieu tombe sur eux tous ».

 

 

 

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