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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 18:58

 

Le 4 juin 1967, sept divisions égyptiennes se trou­vent massées face à la frontière israélienne du Néguev : 100 000 hommes et plus de 1 000 chars, dont 60 Staline 3 (45,8 tonnes, canon de 122 mm, blindage de 200 mm), 100 T. 55 (36 tonnes, canon de 100 mm, équipement infrarouge pour combat de nuit), 450 T. 54 (36 tonnes, canon de 100 mm), 200 chasseurs de chars S.U. 100, 50 chars amphi­bies P.T. 76. On a rarement vu dans un secteur aussi limité se déployer une telle puissance.

 Depuis plusieurs semaines le Colonel Nasser n’arrête pas de menacer Israël de destruction et le chef des palestiniens, Ahmed Choukeiry, de « jeter les juifs à la mer ». Le 16 mai l’Egypte demande aux troupes de l’ONU de se retirer du Sinaï (où elles veillaient au cessez-le-feu entre Israël et l’Egypte depuis la guerre de 1956) ce qui est fait le 18 mai. Ensuite, dans la nuit du 22 au 23 mai Nasser annonce au monde ébahi la fermeture du détroit de Tiran, seule voie maritime d’Israël pour son approvisionnement en pétrole, ce qui constitue le casus belli le plus évident. Et le 26 mai, au Caire, Nasser déclare « Nous avons attendu le jour ou nous serions tout à fait prêts pour engager la bataille contre Israël, en étant sûrs de la victoire … Notre objectif fondamental sera la destruction d’Israël »  

 Enfin, la proclamation transmise le 3 juin à l’armée égyptienne dit « Cette noble guerre que vous menez pour venger le crime commis par les impérialistes israéliens contre le sol de la Palestine est le point de mire du monde entier, qui attend de voir l'issue de votre guerre sainte pour la conquête des droits du peuple arabe ».

Que les provocations aient été faites avec ou sous le contrôle de l’Union Soviétique et sur la base d’informations volontairement biaisées pour justifier un conflit, peu importe. Ce qui importe c’est qu’à l’encontre d’une injonction du Général de Gaulle, sans attendre que les Etats-Unis constituent une force navale pour faire sauter le blocus maritime, sans se cabrer devant l’épreuve, Israël déclenche le 5 juin 1967 à 06h45 son offensive aérienne prélude d’une victoire totale au bout de six jours. La guerre est finie six jours plus tard et la légende veut que ne disposant pas de véhicules, Israël les ait loués à Hertz avec le tarif de la semaine…

Le 12 juin le Premier Ministre israélien, Levy Eshkol tire les conclusions de ce qui s’était passé en déclarant « Qu'on ne s'imagine pas qu'Israël est prêt à revenir à la situation qui prévalait il y a une semaine encore. L'exis­tence de l'État d'Israël est assurée en droit et, cependant, il a fallu lutter à maintes reprises pour faire respecter ce droit. Nous avons souvent expliqué au monde que nous ne sommes pas tournés face au passé mais vers l'avenir — vers la paix ». Ce qui ne faisait que répondre au discours de démission de Nasser qui allait constituer le viatique de tous ceux qui, depuis, s’activent pour faire disparaître Israël : « La liquidation de l'impérialisme occidental laissera Israël isolé en face des pays arabes. Quels que soient les circonstances et le temps nécessaire, la force des pays arabes finira par submerger celle d'Israël. Nous continuerons donc à lutter contre les séquelles de cette der­nière agression dont nous sommes victimes. ». Et, comme par le passé, après avoir déclenché la guerre, les arabes se sont constitués victimes.

Depuis, rien n’a changé à la dissymétrie de la situation au Proche Orient : « du côté d’Israël, l'ob­session de la sécurité, la conscience que chaque crise met en cause l'existence de l'Etat et de la nation d’où la doctrine de l'attaque préventive, inacceptable en théorie, inévitable en pratique ; du côté arabe, la confiance dans l'issue finale : le parti qui dispose du temps, de l'espace et du nombre l'emportera, fût-ce au siècle prochain » disait Raymond Aron, une année après la guerre de six jours.

Mais à peine terminée, la guerre de six jours changeait profondément le paysage politique mondial. La France , oubliant ses anciens engagements, se rangeait du côté de l’Union Soviétique par son attitude anti-israélienne qui faisait pendant à son attitude anti-américaine. Le Général de Gaulle, allait plus loin en parlant dans une conférence de presse d’un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » ce qui donnait un signal attendu depuis longtemps par pas mal de gens, signal qui autorisait le renouvellement de l’antisémitisme. Et pendant les 40 années qui se sont écoulés depuis, par delà l’apparition de l’antisémitisme islamique, par delà celui traditionnel des gauches modérées ou extrêmes, rien n’a arrêté sa prolifération car les justifications étaient devenues maintenant non seulement économiques ou religieuses mais politiques. Jusqu’à la prise de position de H. Védrine, ministre des Affaires Etrangères au gouvernement Jospin « Les conservateurs israéliens et les représentants de l’extrême droite continuent à imposer leurs politiques au reste du monde, y compris leur rejet de n'importe quel véritable processus de paix sans lequel le problème du Moyen-Orient ne sera jamais réglé. Tant qu’Israël ne sera jamais confronté, aucun leader palestinien ne pourra contenir la fureur de son peuple désespéré et la région demeurera un baril de poudre qu’aucune volonté  d’une coalition anti-terroriste ne sera en mesure de désamorcer. Les néo-conservateurs américains réagissent à l’unisson d’une partie du Likoud en Israël; les deux groupes sont tellement étroitement liés que souvent il est difficile de savoir quel pays a plus d'influence sur l'autre : les Etats-Unis ou l'Israël. » Un des poncifs les plus souvent utilisés par les antisémites de tout poil, les juifs qui commandent la politique des Etats-Unis. Heureusement, on n’a pas donné suite à l’idée saugrenue de le voir siéger dans le gouvernement actuel de la France.

 

Mais la victoire d’Israël en 1967 n’a rien changé quant au fond du problème. Avec un angélisme incompréhensible, avec le reflet d’un hegelisme digne de meilleures causes, avec la logique pervertie d’une dialectique de bas étage, on est arrivé à dire urbi et orbi que l’on connaît la solution … « deux états vivant en paix côte à côte … ». Et ceci passe pour un postulat qui, comme tout postulat, n’est pas à démontrer. Pourtant, si on n’oublie pas tout, force nous est de reconnaître qu’en réalité personne (du côté arabe) n’a accepté l’existence d’Israël en tant qu’état juif. Le périphrases actuelles dont le monde de l’Ouest se contente (libération des territoires occupés veut dire, laissons de côté les faux semblants, libération de la Palestine de l’Etat Juif), les « avancées arabes » comme l’initiative saoudienne que l’on prend pour argent comptant, les proclamations concernant la nécessité d’un cessez-le-feu (malheureusement annulé par un « massacre » commis par la soldatesque israélienne ») ne résistent pas devant un examen froid et lucide. Le vrai problème, 60  ans après le partage de 1947 et 40 ans après la guerre de six jours  c’est le rejet d’Israël par les arabes en général et les Palestiniens en particulier. Trois générations ont été élevées dans la haine du Juif et dans l’espoir non seulement de revenir mais d’éliminer les Juifs. Et si les esprits sagaces des diplomaties occidentales font semblant d’ignorer cela, au moins pour l’Angleterre et la France , c’est que cela correspond aux lignes de force de ce que l’on appelle « la politique arabe ». Depuis cinquante ans (et surtout depuis l’aventure du Suez en 1956) ces deux pays ont contribué par leur politique adverse vis-à-vis d’Israël à ce qu’elle soit constamment rejetée par les pays arabes. Un faisceau d’indices concordants (géopolitiques, économiques, militaires) emporte la conviction, Israël n’a eu d’adversaire plus constant dans le monde de l’Ouest que ces deux pays-là.

Qui par ailleurs demandent à Israël de « négocier ». Négocier quoi, négocier avec qui ? Six années et quatre mille morts après Camp David, tout ce que les Palestiniens ont obtenu c’est de détruire, non seulement les trois quarts de leurs principales structures, mais surtout, toute velléité israélienne de leur faire confiance. Et si un jour les bonnes âmes de l’Occident obligent Israël à reprendre des négociations avec des partenaires congénitalement incapables d’un  compromis avec « le Juif – infidèle », de se voir proposer beaucoup moins qu’il y a six ans. Moins, car la preuve est faite que le dessein fondamental est la destruction de l’Etat d’Israël. Sur cette Terre Sainte dont les dimensions sont celles d’un timbre poste à l’échelle mondiale, l’échange « terre contre paix » ne peut se faire que dans le temps : la terre on la donne, il reste ensuite à espérer la paix … Et pour avoir la paix il faudrait extirper du côté palestinien toute velléité de destruction d’Israël : souvenons-nous qu’avant d’entrer dans la Terre Promise , Moïse a imposé à ses congénères quarante années dans le désert pour détruire l’ancien et créer le nouveau. Jusque-là, les bonnes âmes de l’Occident pleureront les dégâts collatéraux des bombardements israéliens qui seront condamnés en oubliant Kossovo, Afghanistan et autre Tchétchénie … Et quand les palestiniens se tuent entre eux (50 morts la semaine dernière) les unes des journaux, TV comprises, titrent sur « un mort après un raid israélien sur Gaza » (en oubliant de dire que pendant les dix derniers jours on a tiré 120 fusées (« artisanales ») sur le Sud d’Israël.

Négocier … L’initiative saoudienne ne propose pas une négociation. Elle demande d’Israël qu’elle se retire  sur les frontières de 1967 et qu’elle permette le retour de 4 Millions de « réfugiés ». Une fois qu’Israël aura fait ce que la Ligue Arabe lui demande, elle sera ensuite reconnue par le pays arabes … en tant qu’état arabe en Palestine sans doute car, la démographie aidant, il n’y aura plus de majorité juive ni d’état juif. Vous avez dit négociation ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais que n’a-t-on négocié pendant les quinze dernières années depuis les accords d’Oslo ? Pour commencer, Oslo. Cas unique dan l’histoire du monde où un pays (Israël) installe sur des territoires disputés (qu’il contrôle) une autorité forte initialement d’une armée de 13.000 hommes (devenus avec le temps plus de 70.000 …) en leur donnant des armes qui -il ne fallait pas être grand clerc pour le prévoir- allaient se retourner contre lui. Les plans Mitchell, Zinni, Tenet, la Feuille de route, l’espoir créé par la disparition d’Arafat, l’élection démocratique du Hamas, voilà en accéléré ce qui s’est passé depuis Oslo. Et plus de morts du côté Israël que pendant les quarante années précédentes. Et quand Israël propose à Camp David de céder Gaza et 97 pour cent de la Cisjordanie pour qu’un état palestinien jamais créé puisse voir le jour, les Palestiniens rejettent l’offre et prennent la voie des attentats suicides. Par une logique Orwelliene les Palestiniens justifient les massacres auxquels ils se livrent par la décision de se libérer de l’occupation israélienne. Occupation qu’Israël a offert de faire disparaître il y a des années de cela. Quant à L'Egypte, l'Arabie Saoudite et la Syrie qui demandent « uniquement » qu’Israël se retire sur les frontières d’avant 1967 il suffit de lire leurs medias officiels qui comparent régulièrement Israël et l’Allemagne nazie et exaltent les vertus des filles palestiniennes qui commettent des suicides en se faisant exploser parmi les civils israéliens à Tel Aviv. Et on n’a pas de difficulté à comprendre que les Palestiniens se partagent en trois groupes : - ceux dont la haine du juif est intacte, mais se voulant réalistes essayent de « négocier » avec Israël,  - ceux dont la haine du juif est intacte, mais qui se vouent à la destruction d’Israël et au support du terrorisme - mais peu disposés à reconnaître cela publiquement et - ceux dont la haine du juif est intacte et qui sont disposés à l’admettre publiquement. Le premier groupe – les modérés ! Le deuxième – le Fatah de M. Abbas. Le troisième – le Hamas.

A chaque sondage 75 % de la population de la Cisjordanie et de Gaza approuvent les assassinats « attentats suicides ». Et ils attendent, maintenant, après la deuxième guerre du Liban et l’implication de l’Iran, que ce pays dispose d’une arme nucléaire. L’Europe, par la voix de J. Solana n’y voit pas d’inconvénient « l’Iran avance de façon constante vers l’acquisition des armes nucléaires et les négociations ne progressent pas… Mais ceci ne signifie pas la guerre…. On doit résister à la tentation de décider des frappes militaires, qui pourraient créer une situation plus mauvaise que la possession d’armements nucléaires par l'Iran »

Et que doit faire Israël 40 ans après avoir gagné une guerre contre les armées de sept pays arabes (même l’Algérie et la Libye y ont participé …) ? Relisons Montesquieu, L’Esprit des Lois : « Entre les sociétés, le droit de la défense naturelle entraîne quelques fois la nécessité d’attaquer lorsqu’un peuple voit qu’une plus longue paix en mettrait un autre en état de le détruire et que l’attaque est, dans ce moment, le seul moyen d’empêcher cette destruction … »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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