Un cri de désespoir retentait sur les rives de Quarante années après on prépare de nouveau « l’Etatcide ». Après avoir demandé l’éradication d’Israël de la carte en 2005, après avoir provoqué la guerre du Liban en juin 2006, l’Iran annonce froidement que « le compte à rebours de la destruction d’Israël par le Hezbollah et les palestiniens à été déclenché ». Et son ministre des affaires étrangères encourage à Damas les factions palestiniennes qui se combattent à Gaza à ne pas arrêter la « résistance » contre Israël. « Des capitales européennes » morigènent l’Iran : le ministre des affaires étrangères de l’Espagne annonce qu’il a demandé à un Directeur de son ministère de convoquer l’ambassadeur iranien et le ministre des affaires étrangères français (qui l’eut cru …) déclare que si « les propos évoqués ont été réellement tenus, ils sont inacceptables ». On efface tout et on recommence. On oublie qu’au moment de la décision de partage de Guerre de 48, guerre de 67, guerre de 73, guerre du Liban en 2006, intifada de 1988, intifada de 2000, guerre d’usure à partir de Gaza depuis 2006 : le Conseil de Sécurité est resté sourd à tout ce qui a été entrepris pour tenter de détruire Israël. Il reste sourd à ce qui se passe encore aujourd’hui : 360 fusées (ne jamais oublier, « artisanales ») tirées sur une ville israélienne pendant les deux dernières semaines. Il se pourrait que la raison pour laquelle personne ne veut réellement comprendre ce dont il s’agit soit liée à « l’occupation » par Israël de territoires sur lesquels ne se manifestait aucune souveraineté en 1967. En effet, la guerre de 48 s’est terminée par des armistices imposés par l’ONU et les territoires affectés à un état palestinien ont été occupés par l’Egypte et Pour ce qui est de la ligne religieuse il n’y a pas grand’chose à dire ni à faire. Tant que le monde ne comprendra pas qu’il s’agit là des prolégomènes de ce qui suivra (car la revendication de l’islam à la terre entière lui est consubstantielle) il n’y a rien à faire. A peine peut-on se souvenir du dicton « on commence toujours avec les juifs … » En revanche, pour ce qui est de la ligne nationale, il semblerait que l’on se laisse berner trop facilement par des vérités qui n’en sont pas. En voilà une floraison : · · puisque les Arabes ont vécu là – les juifs n’ont aucun droit pour y retourner même s’ils ont vécu là avant les arabes ; passé à la trappe le fait que des conquérants (colonisateurs) venus d’Europe, grecs ou romains, ont détruit le pays juif et expulsé sa population pour une deuxième fois en moins de 500 ans ; population qui s’est répandue en Europe avec le bonheur que l’on connaît : expulsion d’Angleterre au 13ème siècle, inquisition, destruction en tant que « race » par les nazis dont on oublie avantageusement qu’ils étaient des européens ; · · les territoires « occupés » - résultat d’une guerre imposée, du moment qu’il n’y avait pas de souveraineté exprimée, ces territoires devraient être considérés comme « disputés » surtout quand il s’agit d’une prise de guerre (1967), pendant une guerre de défense ; le Tibet conquis par Bref, on commence par contester ses actes de propriété pour récuser ensuite les prises de guerre qui depuis le commencement des âges ont caractérisé toujours le statut de vainqueur et de vaincu. Mais que vaut une « ligne nationaliste » quand il s’agit de revendiquer ce qu’une autre nation détient ? Rien, nulle part dans le monde, sauf au Proche Orient. Pourquoi ? Parce que ce dont il s’agit ce n’est pas un conflit territorial. Ce dont il s’agit c’est la « ligne religieuse ». Et parce qu’il n’y a donc, rien à faire. Quand une seule victime d’une bavure israélienne enflamme l’univers entier (y compris le Conseil de Sécurité de l’ONU) et 250.000 morts au Darfour n’impressionnent personne il y aurait (non ?) comme un « double standard ». Parce que ce dont il s’agit tient en réalité, quoi qu’on en dise, au complexe indélébile de l’Europe lié à Et l’Europe ne peut des lors que s’inscrire dans la cohorte de ceux qui, peu ou prou, diabolisent Israël pour mieux préparer la «solution finale». Après les boycotts de Quarante années et rien n’est résolu. Rien n’est résolu du côté des palestiniens non plus. S'ils n'avaient pas choisi la guerre et la non reconnaissance d'Israël peut-être que leur sort serait différent. Car il faut bien l’admettre, les Palestiniens sont les gens les plus opprimés du monde arabe. On leur dénie le droit à la citoyenneté dans les pays qui les ont accueillis il y a soixante ans quand les mêmes pays n’ont pas réussi à détruire Israël. Ils n’ont accès à aucun métier ou forme d’éducation. Mais ce n’est pas grave car les 650.000 palestiniens partis (ou expulsés) d’Israël sont devenus 4,5 millions aujourd’hui et la communauté internationale les a pris en charge : des milliards de dollars volés aux pauvres d’Europe ont été déversés sur des « réfugiés » dont leurs frères arabes n’ont que faire. Sauf de les utiliser, à répétition, comme fer de lance dans la lutte sans fin qui vise la destruction d’Israël. Depuis deux semaines, l’armée libanaise utilise l’artillerie lourde contre une faction palestinienne qui s’abrite dans un « camp de réfugiés ». 100 morts en quinze jours, les journaux en font état mais aucune des grandes autorités morales du monde ne se manifeste. Quand des chrétiens tuent des musulmans, c’est une croisade. Quand des juifs tuent des musulmans, c’est un massacre. Quand des musulmans tuent des musulmans tout le monde se tait. Ainsi va le monde, quarante années après la guerre de 1967. Quant au cri de désespoir de Raymond Aron il n’était que prémonitoire.