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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 09:39

 

 

 

Pendant la campagne électorale pour la présidentielle, S. Royal a rencontré des membres du Hezbollah en présence de l’Ambassadeur de France au Liban. Erreur de traduction ou inattention opportune, elle n’a pas réagi à la comparaison faite entre les nazis et Israël. Ce fut un tollé général à droite mais à gauche, le futur ministre des affaires étrangères notait que « L'erreur la plus importante est que Ségolène Royal est allée rencontrer des organisations terroristes sans respecter le protocole international en la matière, ce qui, hormis le risque de faire passer la France pour incompétente, représente un risque considérable en matière diplomatique et géopolitique »

Et pour souligner ce qui se passait au Liban il disait à un autre moment «Cette résolution (1701) exigeait la démilitarisation, le désarmement des milices, de toutes les milices du Liban : cela n'a pas été fait. Et tant qu'un pays bombarde un autre, ou va enlever des soldats, ou attaque sur le territoire d'un autre, évidemment les ferments de guerre sont renouvelés. Tout le monde le connaît, l'agresseur. Ce n'est même pas le Hezbollah, que je connais par cœur, et qui, je vous le rappelle, fait partie du gouvernement libanais. Mais il est certain que la Syrie - et sans doute, aussi, l'Iran - ont décidé de faire attaquer ces milices-là. Ça ne peut pas être décidé par un chef local. »

 Les journaux nous apprennent que Bernard Kouchner est à Beyrouth où il rencontre « tous ses amis » y inclus (selon les dépêches d’agence) le chef du Hezbollah (celui qui a lancé la guerre l’année dernière). Non content d’avoir accordé, sans aucune contrepartie, une sorte de légitimité internationale au Hezbollah en l’invitant à Paris, voilà qu’il oublie le passé récent et court d’après cette organisation terroriste pour l’amadouer et pour la faire rentrer dans le jeu politique (oh, combien compliqué …) du Liban. En faisant, à l’occasion preuve d’une curieuse perte de mémoire : si l’Iran et la Syrie sont les vrais tireurs de ficelles (voir plus haut) pourquoi s’occuper du Hezbollah ?

Quant à la discussion avec le Hezbollah, toujours selon les mêmes agences, il sera discuté d’un accord possible pour la libération des soldats israéliens enlevés par le Hezbollah en échange de «libanais prisonniers détenus dans les geôles israéliennes ». « Prisonniers » (5 en nombre) qui purgent des peines pour avoir assassiné une famille israélienne en tuant un gosse devant son père avant de tuer celui-ci. Malheureusement, selon des diplomates allemands (au cœur des tractations concernant « l’échange » de prisonniers il est probable qu’un des soldats est mort. Le bon docteur Kouchner, même s’il est ministre d’un pays qui s’est toujours compromis avec des dictateurs, assassins et autres « révolutionnaires » aurait-il oublié le bon sens ?

Si le bon sens prévaut il faudrait comprendre que sauf de s’opposer, rapidement, aux ambitions iraniennes ce sera bientôt trop tard. Non seulement parce que l’Iran s’approche à grands pas du seuil de la possession de suffisamment d’uranium enrichi pour pouvoir planifier la construction d’une bombe. Mais aussi parce que l’Iran, ave l’aide de la Russie , s’arme comme jamais un pays ne l’a fait. Une nouvelle vient de tomber : Téhéran et le groupe russe d’armement Rosoboronexport sont sur le point de signer un contrat gigantesque de dizaines de milliards de dollars comportant la vente à Téhéran de 250 avions chasseurs-bombardiers Su-30MKM et de 20 avions ravitailleurs IL-78 MKI. La livraison du premier avion est prévue pour avant la fin de 2007. Et quand on sait que le rayon d’action d’un SU-30MKM est de 4.000 km et qu’il peut rester en air pendant 8 heures, on n’a pas besoin d’être expert en stratégie militaire pour savoir que la cible n’est autre qu’Israël. Sauf à prétendre, comme la Russie , qu’il s’agit d’armes défensives. Ce qui revient à dire que les avions pourraient bombarder le territoire iranien … Non content d’avoir reconstitué le stock de Katiouchas du Hezbollah (plus de 20.000 pièces ? transportées au Liban au vu et au su de l’UNFIL …), non content d’avoir fourni aussi (et à la Syrie , pour des raisons défensives comme la Russie …) des fusées à longue portée, l’Iran se prépare pour la solution finale du problème israélo-palestinien. Mais vous ne trouverez pas cette nouvelle dans la presse française. Pourquoi ? Une partie des systèmes électroniques de l'avion est constituée de produits de la société  française Thales. Le contrat de Moscou avec Téhéran doit donc être approuvé par Paris . Et Paris va l’approuver … pendant que le bon docteur discute avec les « sous-fifres » du Hezbollah qui font néanmoins partie des amis de la France.

Pendant ce temps, on amuse les foules avec les progrès de la route vers la paix, avec les « négociations » israélo-palestiniennes et avec la conférence de paix imposée par les Etats-Unis qui devrait avoir lieu à l’automne. Conférence à laquelle aucun pays arabe majeur (surtout pas l’Arabie Saoudite) n’a annoncé sa participation. Israël semble se prêter à ces jeux sans lendemain en faisant comme si la nouvelle Autorité Palestinienne est enfin le partenaire recherché pour faire la paix. Comme on a la mémoire courte, on l’a trouvé : Mahmoud Abbas. Nonobstant tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a dit, puisqu’il promet de nouveau la paix … ce sera Mahmoud Abbas. Et on voit le ballet habituel de ministres européens, en attendant la semaine prochaine Condoleeza Rice, entre Jérusalem et Ramallah pour, au moins, justifier les millions d’euros (et de dollars) qui coulent de nouveau à flots pour aider le Fatah, le bon, et pour faire la nique au Hamas, le mauvais. Malheureusement, Mahmoud Abbas peut tout promettre mais … il ne peut rien donner. Après avoir perdu Gaza il a besoin désespérément de donner des gages à ceux qui veulent détruire Israël pour maintenir son gouvernement en Cisjordanie. Tandis que pour faire la paix il faudrait commencer par changer (enfin …) la Charte de l’OLP (qui prévoit toujours la « libération de toute la Palestine  ») et, surtout, l’éducation des enfants pour qu’ils ne soient plus programmés comme « martyrs » marchant sur Jérusalem pour libérer Al-Aksa des juifs impurs et infidèles. Alors la paix … on négocie, nouvelle poudre aux yeux de ceux qui en redemandent.

La France  ? La France de Nicolas Sarkozy ne changera rien de sa politique arabe. Que compte Israël devant la possibilité de récupérer le Liban, ripoliner la Syrie en la faisant revenir dans « la famille mondiale » comme elle vient de le faire avec la Lybie et, accessoirement, garder ses investissements en Iran (industriels, commerciaux, pétroliers) ? Et recouvrer ainsi sa réputation de meilleur ami du monde arabe.

En invitant le Hezbollah à Paris la France a fait, avec panache, le geste que tout le monde attend des Etats-Unis : inviter Al Qaida à Washington pour parler de la situation en Irak. Vous ne le croyez pas ?

A l’autre bout du monde, mais du même monde, l'OTAN et des troupes afghanes accrochés par des talibans ont appelé à l’aide l’aviation (y compris française) : au moins 50 talibans et des douzaines de civils « suspects » y compris femmes et enfants, fonctionnaires locaux et villageois ont été tués vendredi. Cela vient un jour après que des rapports de la coalition menée par l'UE et des troupes afghanes avait annoncé la mort de plus de 60 personnes suspectées d’être des Talibans. Et l’armée libanaise pilonne toujours le camp de réfugiés palestiniens à côté de Tyr depuis bientôt trois mois mais l’assaut final est imminent.

 Ainsi va le monde, on vit une époque formidable !

 

 

 

 

 

 

 

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