Une nouvelle flottille d’aide aux « pauvres palestiniens de Gaza » devait partir de Turquie, Grèce et Chypre à la fin du mois de juin. La Turquie, dont la politique « arabe » est en train de partir en lambeaux – abandonne, in fine, le « colonel-guide » qui pourtant avait décerné à M. Erdogan le « Prix de la Paix » (suite à sa prise de distances avec Israël) a interdit au bateau de l’IHH (organisateur de la précédente flottille) de prendre la mer. La Grèce (pourtant l’année dernière encore très critique à l’adresse d’Israël pour, pratiquement, tout sujet) a non seulement interdit à tous bateaux d’appareiller des ports grecques vers Gaza mais a fait arraisonner, par des commandos de mer, le bateau américain (« Audacity of hope » - titre du bouquin phare de BHO) qui a essayé de partir de Pirée. Chypre a interdit aussi tout départ vers Gaza. Et, et ce n’est pas rien, Ban Ki-moon et les gouvernements anglais, français et américain ont pris position contre la nouvelle provocation : d’évidence la marine israélienne n’allait pas laisser le blocus de Gaza être violé par les pourfendeurs de son pays. Fussent-ils des députés irlandais, sénateurs français, députés européens, activistes trotskistes et/ou islamistes. Et même pas par le postier Besancenot qui vient de se découvrir une soudaine mais profonde compassion pour les malheurs de la pauvre population de Gaza.
Le postier scrute la mer pour voir les pauvres de Gaza
Crise humanitaire à Gaza : dernier centre commercial, ouvert en avril.
Mais que s’est-il passé pour que le ban et l’arrière ban du monde diplomatique s’oppose, cette fois-ci, à une nouvelle provocation ? N’aurait-elle pu, à répétition, laisser à Israël le rôle du maudit, rôle qui lui sied si bien depuis que l’alliance mondiale des gauches diverses et variées et de l’islamo-fascisme militant se sont donnés la main ?
Tout d’abord les mouvements de foule dans certains pays arabes/musulmans. Personne n’a d’idée, aucune, de ce que l’avenir sera que ce soit pour l’Egypte, la Tunisie ou autres pays du Maghreb ou du Golfe. Ce que l’on sait c’est que les dictateurs « soft » (l’égyptien et le tunisien) ont été remerciés sous (l’absurde ?) pression de Etats Unis. Tandis que ceux qui n’ont pas hésité à tirer sur leur peuple (de milliers de morts en Libye ou Syrie ou à Bahreïn ou au Yémen mais qui n’ont produit aucune condamnation, protestation ou manifestation chez nous de la Bastille à la République) sont toujours sur des « sièges éjectables » mais la distinguée communauté internationale prend son temps. C’est-à-dire elle fait la guerre en Libye (sous prétexte qu’à Benghazi le colonel « aurait pu faire un massacre ») mais assiste sans broncher aux massacres réels commis en Syrie par le président, par filiation, d’une république qui encore il y a trois ans était à l’honneur en France. On ne sait pas de ce que l’avenir sera fait mais … on craint que des régimes pires s’installeraient dans ce pays. Régimes pires ? Les Frères Musulmans sont en train de tisser leur toile pour prendre le contrôle de l’Egypte, remarquez, avec -de nouveau- la complicité de l’Amérique de BHO, tandis que les islamistes tunisiens (bannis du pays depuis le temps de Bourguiba) ont la haute main sur la rédaction d’une nouvelle constitution. De plus, l’Arabie Saoudite (et les pays dont elle a pris la tête) s’est détachée -pour l’essentiel- de la politique américaine au Proche Orient : attitude envers Moubarak et tolérance vis-à-vis de mullahs et de leurs projets nucléaires en sont les raisons.
Alors ? Personne ne sait sur quel pied danser mais … pour tous les acteurs principaux des drames du Proche et Moyen Orient il est urgent de ne rien faire. De plus, pour un temps, reporter tous les malheurs sur le coupable originel -Israël- ne semble pas être porteur de bénéfices pour un éventuel sponsor. Ajoutez que l’imposture de Mohamed Abbas (« on va demander à l’ONU de reconnaître un Etat Palestinien ») semble faire long feu. Les pays arabes (l’Arabie Saoudite et ses vassaux, dont la Jordanie) ne pardonnent pas à M. Abbas son « pacte » avec le Hamas (suppôt de l’Iran) tandis que les principaux pays occidentaux commencent à en avoir assez de subventionner l’Autorité Palestinienne qui, d’évidence, ne veut pas d’un accord négocié avec Israël.
Mais s’il y a une force qui ne veut pas rester en attente de ce qui va se passer … c’est la gauche mondiale et ses alliés islamistes : d’où la nouvelle flottille pour Gaza (comme, dans un autre registre, Durban III – une autre occasion de tirer à boulets rouges sur Israël), pour que l’on n’oublie pas « ce pelé, ce galeux d’où vient tout leur mal » (Jean de la Fontaine). Manque de chance, on peut tout dire de Gaza et de son blocus naval (comme de ceux territoriaux mis en place par Israël et l’Egypte) sauf qu’elle a besoin de l’aide humanitaire qu’un ramassis de barcazes de fortune apporterait en accostant à Gaza.
Nouveau parc aquatique inauguré à Gaza en mai 2011.
Quelques faits, occultés par la presse bien pensante qui a les yeux de Chimène pour tous et toutes ceux qui feraient du tort à Israël (et, en passant, aux juifs … car, on a beau vouloir l’oublier, Israël est, majoritairement, peuplé de juifs …).
Pour commencer il faudrait montrer les clips vidéo montrant les divers quartiers, les immeubles du "gouvernement", les voitures (en partie de luxe) dans les rues, etc., Juste pour se remettre les idées d'aplomb : la contribution internationale annuelle au bonheur des gazaouïs (comme de leurs autres frères palestiniens) est actuellement de 762 $/ tête de pipe : faites le calcul, 1,5 millions (Gaza) x 762 $ = env. 1, 2 milliard de $ et env. deux fois plus pour la Cisjordanie ; alors ... quand on dit qu'il y a plus de 50% de chômeurs à Gaza, il faut relativiser ... En Egypte (ou, presque, tous travaillent) les gens vivent avec moins de 15$ par jour ce qui est moins que les revenus des palestiniens ... Il faudrait se souvenir que "UNRWA" depuis 60 ans les entretient pour un coût total de plus de 250 milliards de $ ("les réfugiés" = ils sont partis -ou ont été expulsés, c'est selon- à 750.000 et sont aujourd'hui, quatre générations après env. 4,5 millions) et si l’on ajoute ce que l'Europe leur donne (500 millions $ bon an, mal an ...) on comprend que les palestiniens n'ont rien à fiche d'un état ... Sans compter, pour Gaza, les revenus de la contrebande (Israël envoie 250 camions de marchandises tous les jours et, maintenant, la majorité des "tunnels" (sauf ceux qui "importent" des armes) fonctionnent dans le sens contraire - les marchandises israéliennes sont commercialisées en Egypte et jusqu'au Golfe ...) ; les tunnels destinés aux achat d'armes sont toujours actifs -selon le dernier comptage le Hamas disposerait de plus de 12.000 fusées et à 1.500 $ la pièce cela fait une dépense de presque 20 Millions de $ ...). Franchement, qui peut croire que les "flottilles" sont faites pour aider les pauvres palestiniens qui n'ont rien et meurent de faim ? Par ailleurs, les infrastructures médicales laissées par Israël à Gaza ont fait que la mortalité infantile là est inférieure pas seulement à celles des pays arabes mais à celle de la ... Turquie. Tandis que l'espérance de vie et supérieure ...
Alors ? Cui prodest ?
Les flottilles pour Gaza – une vraie escroquerie, intellectuelle, émotionnelle qui ne peut avoir -vu aussi ses sponsors- qu’une seule raison : détourner l’attention des médias et, donc, du « bas peuple » des massacres commis en Libye ou en Syrie, des tueries visant des noirs animistes ou chrétiens trucidés au Soudan et de tout ce qui se passe en Irak (la main mise de l’Iran est en cours de réalisation), de l’Afghanistan (retour au pouvoir à terme des talibans) ou de l’Iran est ses intentions nucléaires.
Mais quelqu’un devrait dire aux organisateurs des flottilles que s’ils veulent être efficaces ils devraient s’adresser aux professionnels :
Le bateau d’une compagnie française transportant des armes syriennes pour le Hamas a été intercepté par Israël le mardi 15 mars dernier, à 8 h 20.
Des commandos de la marine israélienne ont intercepté dans les eaux internationales le porte-conteneurs Victoria, affrété par la compagnie française CMA-CGM qui transportait des armes syriennes pour le Hamas. Au milieu de conteneurs chargés de lentilles, de bois et de coton, ont a identifié trois, bourrés d'armes et de munitions de fabrication iranienne, embarquées dans le port syrien de Lattaquié, où elles avaient été acheminées à bord d’un des deux bateaux de guerre iraniens qui ont franchi le canal de Suez trois semaines plus tôt. Le Victoria s’est rendu dans le port turc de Mersin, puis se dirigeait vers Alexandrie, en Egypte, quand il a été intercepté alors qu'il devait livrer sa cargaison au Hamas.
Depuis 2009, deux autres navires de la CMA-CGM ont été impliqués dans des tentatives de contrebande d’armes en provenance ou à destination de l’Iran.
La CMA-CGM avait été renflouée par la France (pour plus d’un milliard d’euros) sous la présidence Chirac avant d’être « vendue » à Jacques Saadé, un Franco-Libanais, protégé de M. Hariri (premier ministre du Liban assassiné par la Syrie et dans l’appartement parisien duquel notre ancien président habite actuellement).
Les bateaux commerciaux ont plus de chances de pouvoir transporter des armes (même s’ils se font prendre de temps en temps) que les barcazes des flottilles. Mais ce qui précède explique, mieux qu’un long discours, les raisons du blocus naval de Gaza.