Au son de la 9ème de Beethoven (avant les accords de Bon Jovi …) pratiquement sur tout le long des 155 km où fût érigé le « mur », non seulement l’Allemagne mais l’Europe (et surtout celle de l’Est) on fêté le 20ème anniversaire de sa démolition. Aux premières loges, devant la Porte de Brandebourg, à deux pas du Reichstag, on ne pouvait pas manquer de voir les dirigeants de l’Europe entourant le symbole de ce qui s’est passé en 1989, Lech Walesa. Et, presque d’une manière inattendue, le Président de la Russie, par sa présence, se détachait de son premier ministre pour lequel la disparition de l’Union Soviétique a été la plus grande catastrophe du 20 siècle.
Ils sont venus, ils sont tous là … Deux absents, pourtant présents, un, comme fantôme et l’autre … Le fantôme ? Ronald Reagan dont la politique éclairée a contribué plus que toutes autres choses à l’implosion de l’URSS. Et dont les mots « Monsieur Gorbatchev, faites tomber ce mûr » ont encore la résonance d’antan pour ceux qui ont vécu les événements de 1989. L’autre ?
Un anniversaire, en réalité, c'est se souvenir. Cet anniversaire-ci soulignait non seulement que le Mur était tombé, mais le fait qu’il avait été le symbole de la guerre froide et de la division de l'Europe. Symbole d'une idéologie qui nie la dignité humaine et la vérité mais qui confère tous droits à un pouvoir despotique inspirant uniquement de la peur à ceux qu’il domine. Quand le mur est tombé, pour un court instant, le monde avait compris que la vérité et la dignité humaine pouvaient triompher du pouvoir despotique qui l’avait mis en place. L’autre ? L’absent ? BHO, président des Etats Unis pour lequel la dignité humaine peut (doit) s’effacer quand on s’incline devant le roi de l’Arabie Saoudite, quand on cajole le nouveau « Staline » de la Russie ou quand on n’arrête pas de faire des mamours au dictateur soudanais ou de proposer des « discussions franches et respectueuses » au dictateur iranien.
Quand en 1961, Khrouchtchev ordonna la construction du Mur, c’était pour empêcher les allemands de passer, librement, d'une partie de leur pays à l'autre. Surtout parce que, pendant les années précédant sa construction plus de 2 millions d’allemands de l’Est étaient partis s’installer à l’Ouest. Par sa construction, le communisme reconnaissait que le choix entre le paradis collectiviste et l'enfer capitaliste se faisait en faveur de ce dernier. Les gens choisissaient, en réalité, le monde de la liberté en Occident. Et 1989 n’a été que la suite logique de ce mouvement, continu, entre le despotisme de l’Est et les sociétés ouvertes de l’Ouest.
Mais depuis 1989 la liste est longue des peuples qui ont remplacés ceux de l’Est dans la misère, le despotisme et le manque de libertés. Que l’on l’appelle « modérée » ou « extrémiste » une religion a pris la suite du communisme : l’islam. Au Soudan, en plus d'un génocide (non reconnu non comme tel par les Nations Unis), des dizaines de milliers d'Africains furent réduits à esclavage. En Algérie, la minorité berbère kabyle a été supprimée. Les Noirs du Sud de la Mauritanie vivent en esclavage en Égypte où les Coptes sont assassinés sans que cela porte à conséquence. En Irak, du temps de Saddam (dont d’aucuns regrettent la disparition) des Kurdes ont été gazés et des chiites tués par des dizaines de milliers en remplissant des fosses communes. En Iran, une « mullocratie » sans foi ni loi assassine tout ce qui ne se plie à ses diktats. La Syrie a occupé pendant trente ans le Liban après avoir massacré des dizaines de milliers de sunnites à Hama. Et l’Arabie Saoudite continue à décapiter (et crucifier ensuite …) à tour de bras (si l’on peut parler ainsi …). L’Egypte, la Libye, la Syrie voilà trois pays dont les peuples n’ont qu’un simulacre de liberté et qui sont tenus d’une main de fer par des dictateurs plus ou moins sanguinaires. Les guerres inter musulmanes ou les guerres civiles dans ces pays ont fait de millions de morts.
Certes, c’est beaucoup moins que les dizaines de millions de morts de Staline ou de Mao mais la différence est de taille : un citoyen du monde sur quatre, aujourd’hui, se réclame de l’islam et ce pourcentage ne fait qu’augmenter. La conquête des continents et des sociétés occidentales est implacablement visible à l’horizon de la fin du siècle. Elle commence par l’Europe.
Mais « l’absent » de Berlin, celui qui se réclame d’une « origine africaine » et d’une éducation « dans l’islam », celui qui, à mots couverts (ou pas tellement …) se réclame d’eux n’a rien à dire aux allemands, tchèques, polonais, hongrois et autres roumains quand ils vivent des moments exaltants qui leur rappellent leur libération de l’esclavage.
Il n’a rien à leur dire car, si le mur de Berlin a fait des métastases dans le reste du monde, il n’a pas grand’chose à dire contre : des murs de 2.700 km au Maroc, 3.300km entre l’Inde et le Pakistan, 900 Km entre l’Arabie Saoudite et le Yémen, 2.450 km entre le Pakistan et l’Afghanistan, plus de 1.200 km entre les Etats-Unis et le Mexique (plus de 8.000 tentatives pour le franchir se soldant par la mort). Pour tous ces murs une seule raison : empêcher des « crève-la-faim » d’entrer pour manger le pain des indigènes … Un seul mur (frontière Est d’Israël) vilipendé par le monde entier quand sa raison d’être est d’empêcher des homicides par suicide … Et « l’absent » tout en étant contre son existence veut, en revanche, en créer un autre pour séparer Jérusalem Ouest de « Jérusalem Est » … Quelle dérision …
« L’absent » qui, de plus en plus, montre qu’il est plus disposé à avoir affaire à des despotes qu’à des peuples libérés, n’avait rien à faire à Berlin : il aurait pu déplaire à Monsieur Poutine. De plus, si l’on regarde de plus près, sachant que son premier mentor (« Uncle Frank ») était communiste, on comprend qu’il ne pense pas que le communisme était si nocif. Un peu trop autoritaire, peut-être et pas tout à fait meilleur comme système économique, mais certainement pas plus mauvais, moralement, que le régime capitaliste (impérialiste …) des Etats-Unis dont les méfaits lui ont demandé tant de repentances (au Caire, à Istanbul, au Kenya ou ailleurs). Alors, être présent à Berlin aurait pu laisser croire qu’il admirait ce que Ronald Reagan avait fait. Voyons …
En fait, il est venu à Berlin mais … pendant sa campagne électorale de 2008 quand300.000 allemands lui ont fait un triomphe pour le remercier de ne pas être George W. Bush …
Quo vadis ?
Rien de ce qu’il a entrepris n’a obtenu de succès depuis dix mois : aucun « geste » des arabes pour le conflit israélo-palestinien, rien du côté des turcs, pas d’avantage au Soudan, rien à l’intérieur des Etats Unis (sauf de « nationaliser » des banques ou des constructeurs d’automobiles), rien (pour l’instant) pour sa grande réforme du système de la santé qui aurait dû être approuvée par le Congrès et le Sénat avant les vacances, rien du côté des russes (qui font entendre de nouveaux bruits de bottes du côté de la Géorgie). Bref, voilà une première année de son mandat qui se termine en queue de poisson. Ce n’est pas juste, cela ne pouvait pas satisfaire son égo … Heureusement, le Prix Nobel de la Paix vient mettre un peu de baume sur son âme meurtrie … Et comme on n’a pas l’habitude de retirer le Prix Nobel (même quand il a été attribué à l’inventeur des rapts d’avions, bénéficiaire corrompu des largesses occidentales car un des meilleurs artisans de la destruction -souhaitée- d’Israël, j’ai nommé Yasser Arafat de triste mémoire) il ira à Oslo pour le recevoir. Sans vergogne car s’il y en a un qui sait qu’il n’a rien fait pour le mériter c’est bien, lui, « l’absent » …