L’écume des jours : les comptes de Jean-François Copé, les enregistrements de M. Buisson, les écoutes de N. Sarkozy … feu à volonté sur la droite …
Mme Taubira qui ment (elle ne savait rien des écoutes …), Monsieur Vals dont le silence est assourdissant (lui non plus ne savait rien), M. Ayrault qui 24 heures après dit qu’ils savaient mais … qu’ils ne connaissent pas le contenu des écoutes, « moi, président » qui aurait dit le 31 janvier en recevant un groupe de députés socialistes à l’Elysée (ce qu’il s’est engagé à ne pas faire pendant la campagne électorale) au sujet de N.Sarkozy (citation apocryphe) « Ne vous inquiétez pas, je le surveille. Je sais exactement ce qu'il fait». Et la main sur le cœur, ceux qui nous gouvernent vous parleront de l’état de droit, du fait qu’ils sont irréprochables (Cahuzac, Guérini, Kucheida, etc.,), du fait que ce n’est plus comme du temps de N. Sarkozy et autres balivernes. Et des bonnes âmes, en utilisant une dialectique ad hoc, vous démontreront, par l’absurde, que l’état de droit de la France d’aujourd’hui est bien meilleur que celui d’il y a 45 ans (De Gaulle). Comme il est sans doute meilleur que celui de l’occupation, de la Nuit du Saint Barthélemy ou de la guerre des Cathares … L’essentiel c’est de faire feu de tout bois contre la droite jusqu’à lui ôter, même, l’espoir d’une alternance. Et, très probablement, ce n’est pas tout, les tombereaux sont pleins, les immondices continueront à être déversées sur la droite. Pourquoi ?
Un observateur lucide -qui ne prendrait pas nécessairement parti- serait fondé à justifier ce que le pouvoir actuel (pratiquement genre « parti unique » car disposant de tous les leviers de l’état, régions, assemblée nationale, sénat, gouvernement, président de la république, une partie des magistrats et plus de 80 % de la presse) est en train de viser deux objectifs : le premier politique – aider le FN à prendre des positions dominantes et le deuxième, masquer, autant que faire se peut, l’échec évident de la gestion socialiste de la France.
L’objectif politique est simple : faire en sorte que Marine Le Pen soit au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017. Avril 2002 à l’envers, FH serait élu avec 80 % des voix comme … J. Chriac, son compère corrézien, l’a été alors.
Ce n’est pas un rêve, ce sera le cauchemar de la droite (sauf si elle se refait une santé en attendant) et, surtout, celui du pays pour encore cinq années. Pour y arriver tout est bon, y compris mentir, transgresser des procédures judiciaires (dans les écoutes on a écouté, pendant 10 mois, deux avocats -N. Sarkozy étant inscrit au barreau de Paris depuis 1981) : tous les clients, relations familiales, amicales, professionnelles de Me. Herzog et N. Sarkozy ayant fait l’objet d’une surveillance comparable seulement à celle que Tonton avait mise en place pour protéger sa « deuxième famille » entretenue avec les fonds de l’état …).
Le deuxième objectif est économique : la gestion socialiste de la France depuis deux années a cumulé tous les écueils possibles et les résultats, occultés pour un temps, sont maintenant visibles. Une note de synthèse résumant les rapports des préfets et destinée au gouvernement qualifiait la situation du pays comme suit : «….. le même constat d'une société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère». Sur la fiscalité, les préfets évoquent le caractère «fédérateur» de la «contestation de l'action gouvernementale» auprès des professionnels et des particuliers. «Lorsque les uns dénoncent la “volatilité et la lourdeur des règles fiscales qui freinent le développement des entreprises”, les autres remettent en cause la légitimité de l'impôt».
Si l’on regarde de plus près on est obligé de constater que -par delà les aspects conjoncturels de la crise économique qui se font encore sentir- ce qui est en cause c’est, d’un côté, la divergence grandissante entre les promesses du socialiste qui voulait gouverner la France « dans la justice » et le réel et d’un autre côté, la divergence grandissante entre la situation de la France et celle (pas seulement de l’Allemagne) de la moyenne européenne. Souvenez-vous, « moi, président », n’avait à la bouche que « la justice ». Comme tout socialiste. Dommage qu’ils n’ont pas retenu ce que Winston Churchill disait « le socialisme c’est la philosophie de l’échec, le crédo de l’ignorance et l’évangile de l’envie, sa mission étant de distribuer la misère de manière égalitaire au peuple ».
Mais trêve de propos généraux, regardons les faits :
- premier objectif économique mis en avant par le candidat FH a été la réduction du déficit du pays – regardez le graphique
qui montre que les promesses du candidat FH étaient soit mensongères soit irresponsables mais en tout état de cause, fausses ; sur ce que l’on sait aujourd’hui (deux années passées, l’année en cours et l’année à venir – données Commission Bruxelles, Cours des Comptes et même Banque de France) la gestion socialiste se traduit par un écart cumulé (en augmentation) de 5,1% du PIB : faites le calcul, avec un PIB de env. 2.060 Milliards d’euros, cela fait plus de 100 milliards d’euros !
- non seulement le déficit augmente mais, corrélativement, la dette publique de la France augmente jusqu’à des niveaux jamais imaginés (certainement pas du temps de Maastricht quand Tonton avait insisté sur le seuil de 60% du PIB …), regardez :
de 2012 (première année de gestion) et jusqu’à fin 2015, la dette publique de la France passe de 90,2% du PIB à 97,3% du PIB ; non seulement elle n’a pas diminué d’un fifrelin mais elle s’accroit de presque 150 Milliards d’euros ;
- mais ce qu’il y a de plus grave c’est que la dette publique augmente plus vite que le PIB …
Autant dire que ce qui s’est passé depuis deux années et ce qui va encore se passer jusqu’à la fin de 2015 (« les coups sont partis » …) font que la France s’endette d’environ 5.000 € par seconde soit d’environ 438 Millions d’euros par jour … soit de 159 Milliards d’euros par an ! Naturellement, à supposer que le déficit budgétaire reste constant à la valeur actuelle …
Ah, mais le pouvoir a pris conscience que l’on va directement dans le mur … et a sorti deux lapins de son chapeau, « le pacte de responsabilité » et la promesse d’une réduction des dépenses de 50 Milliards d’euros pour les trois années 2014 à 2016.
Pour ce qui est du pacte de responsabilité personne n’est capable, pour l’instant, de dire ce qu’il va apporter. Ce qui le sous-tend c’est encore une idée sortie du cerveau d’acier de ceux qui nous gouvernent : puisqu’il faut améliorer la compétitivité de l’industrie française qui croule sous des charges salariales dépassant tout ce que l’on connaît en Europe, on va les réduire (les charges) mais … on va demander à la même industrie de s’engager à faire des embuches … Faut-il, comme notre président, être un haut fonctionnaire qui n’a jamais créé quoi que ce soit ou travaillé en entreprise pour s’imaginer que ledit pacte de responsabilité résoudra le problème du chômage en France. On s’est évertué à convaincre les gens que le CICE (une vraie usine à gaz, qui, en réalité, profite uniquement aux entreprises de main d’œuvre peu qualifiée – la poste en premier lieu) va redonner « des marges » … à l’industrie française. Ces gens-là non même pas lu Joseph Schumpeter (La destruction créatrice) ni le prix Nobel Hayek ni même le prix Nobel français, Maurice Allais … Alors, il ne faut pas s’étonner qu’un ministre se fait photographier avec une marinière, ayant à la main un mixer Moulinex et voulant sauver les emplois des Lejaby … Mais on avait déjà juré que l’on allait garder Florange …
Tandis que pour les 50 milliards d’économies, la Cours des Comptes, remarque avec cruauté qu’il ne s’agit pas de réduction des dépenses mais d’une moindre augmentation (les dépenses de l’état devant augmenter d’encore de 70 Milliards d’euros pendant la période considérée au lieu de 120 milliards d’euros initialement prévus …).
Ce qui devient dramatique pour le standing de la France en Europe (elle se place, déjà, sur tous les paramètres importants dans les trois dernières positions sur les 27 pays de l’Union …) c’est le mensonge permanent élevé au rang de politique de l’état vis-à-vis de Bruxelles. Bruxelles qui ne croît plus à ce qu’on lui raconte depuis 2012 et qui est sur le point de mettre en place les pénalités qui sont de rigueur pour les « mauvais élèves ». Le Gouverneur de la Banque de France trouve utile de déclarer, pour ce qui est des dernières promesses du Gouvernement "La France a engagé sa crédibilité là-dessus. Si elle donnait l'impression qu'elle ne tient jamais ses objectifs, qu'elle les reporte indéfiniment, la qualité de sa signature sur les marchés et sa crédibilité tout entière pourrait être remise en cause" (Christian Noyer, Gouverneur Banque de France). Et cela pendant que les effets de la crise de 2008/2009 commencent à disparaître en Europe où, pratiquement tous les pays (et surtout ceux du « Sud ») ont fait des efforts méritoires. Jugez-en.
Les dépenses totales de la France représentent 57/58% de son PIB par rapport à une moyenne européenne de 42 %. Jusqu’en 2011 seule le Danemark affichait un pourcentage supérieur, la France tient maintenant la première place (sans avoir, et de loin, une protection sociale et une gouvernance comme celle du Danemark …).
Pour comprendre l’inanité du concept « pacte de responsabilité » il est suffisant de comparer les prélèvements pesant sur le travail en France et en Europe : championne toutes catégories, la France veut obtenir par une réduction des charges pesant sur le travail une augmentation du nombre d’embauches … ce qui revient à voir un chien tourner autour de lui pour se mordre la queue …
Ces nouvelles contorsions de nos dirigeants pour « sauver l’économie de la France » sont pathétiques par leur inadaptation au temps qui est le nôtre aujourd’hui et par l’incompétence et l’amateurisme qu’ils traduisent. Car s’il ne s’agit pas d’incompétence ou d’amateurisme comment peut-on interpréter ce qui s’est passé en 2012/13 au plan des impôts ?
On le sait, l’assiette de l’impôt sur le revenu en France est étroite (moins de 50% des foyers y sont soumis et une foultitude de « niches » réduit les rentrées). Mais … parce que la France est « juste » on avait introduit au budget de 2013 une tranche de 75% applicable aux revenus dépassant 1 Million d’euros. Au delà de l’effet négatif sur la capacité de la France d’attirer des investissement étrangers cette tranche d’impôts aurait dû apporter 0,02% du PIB … Heureusement, elle a été invalidée par le Conseil Constitutionnel. Mais le mal a été fait : les investissements étrangers en France ont chuté de 77% en 2013 (données CNUCED) quand ils ont augmenté d’environ 38 % en Europe ! Mais « moi, président » prodigue le 17 janvier 2014 aux ambassadeurs de France réunis à l’Elysée « Si vous connaissez des entreprises qui hésitent entre plusieurs pays, je vous fais confiance pour leur direr que c'est en France qu'il faut venir » Réalisons-nous ce que cela veut dire ? Ce que cela comporte comme méconnaissance des ressorts décisionnaires pour des investissements ?
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Nous a-t-il menti ? Etait-il incapable d’offrir au pays une autre perspective que celle qui allait se révéler impossible à réaliser ? Une citation : « Les 60 engagements de Hollande ont eu, en vérité, un petit côté décalé et ringard car ils faisaient penser aux 110 mesures promises par François Mitterrand en son temps : une rhétorique partageuse, des paris sur la croissance et des chiffres fumeux.Les questions brûlantes noyées dans des formules incantatoires sur une très hypothétique capacité à faire bouger les Allemands sur l’organisation de l’Euroland. Ne reste que l’image sur fond de France profonde d’un candidat qui renvoie aux mirages de 1981. La France de Hollande est figée dans cette époque, dans ce passé qui ne parle plus qu’à un parti sans idées neuves »
Parce que l’idée était (est) toujours de faire du socialisme. Encore une citation : « Le socialisme, c’est une attaque tantôt directe, tantôt indirecte mais toujours continue aux principes mêmes de la propriété individuelle ; c’est une défiance profonde de la liberté, de la raison humaine ; c’est un profond mépris pour l’individu pris en lui-même, à l’état d’homme ; ce qui caractérise [les systèmes qui portent le nom de socialisme], c’est une tentative continue, variée, incessante, pour mutiler, pour écourter, pour gêner la liberté humaine de toutes les manières ; c’est l’idée que l’État ne doit pas seulement être le directeur de la société, mais doit être, pour ainsi dire, le maître de chaque homme – que dis-je ! son maître, son précepteur, son pédagogue … » (Alexis de Tocqueville)
Mais nous avons le privilège d’être conduits vers la justice du socialisme en France par « un crétin boursouflé qui n’arrive même pas à cacher un adultère de vaudeville banlieusard » (citation apocryphe). Bonne gens, tout n’est pas perdu : 83% des français ne lui faisant pas confiance c’est que nous sommes des somnambules, surtout il ne faut pas nous réveiller …