Pas un seul jour, pas une seule semaine, pas un seul mois sans que l’on abreuve, à jet continu, le monde entier de la formule « deux états pour deux peuples » panacée pour la paix non seulement pour le conflit interminable israélo-arabe (ou palestinien) mais aussi (puisque panacée ...) pour les 28 régions du monde où des conflits comportant au moins comme une partie des musulmans. Quand il ne s’agit de deux parties musulmanes ... On a inventé, cependant, (l’Europe ...) un attribut pour ce conflit, « sa centralité » pour les affaires du monde. Il suffit, cependant, de regarder les choses d’un peu plus près pour voir (comprendre) qu’en réalité personne n’en veut de ces « deux états ».
Tout d’abord les palestiniens. Peu importe ce que l’on dit dans les conférences internationales ou quand on utilise les « mégaphones » internationaux (ONU, Conseil des Droits de l’Homme, les parlements de divers pays sensibles aux « souffrances des palestiniens », etc.,). Regardons quelques éléments historiques : bien avant la renaissance de l'État d'Israël, le but des arabes présents en Palestine n’a pas été la construction d’un pays qui leur soit propre. Pendant que les premiers sionistes ont commencé à labourer la terre, ce qui n’était pas un travail de tout repos, les dirigeants de la communauté arabe n’avaient de cesse que d’inciter leurs troupes à des émeutes contre les britanniques et surtout pour tuer les Juifs. Lorsque l'ONU en 1947 a procédé au partage de la terre de Palestine (ou de ce qu’il restait après l’ignoble découpage par l’Angleterre de 78 % de sa superficie pour créer le royaume hachémite de Jordanie) entre un « état juif et un état arabe » Israël renaît de ses cendres et se met à construire. Mais les Arabes de Palestine et d’ailleurs n’ont pas voulu d’un état, ils ont tenté uniquement de détruire l’état juif. Cinq armées arabes se sont battues uniquement pour détruire Israël, non pas pour construire un état arabe, fût-il palestinien. Alors que des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés par la guerre et depuis détenus dans des camps de réfugiés dans le seul but de maintenir leur haine, un nombre plus grand de Juifs furent chassés de leurs foyers ancestraux dans tous les pays musulmans où ils résidaient, mais ils ont été reçus en Israël, qui était à construire. Après la guerre de 48 il y a eu celle de 56 et ensuite celle de 67. On oublie cependant que l’OLP s’est crée en 1964 pour libérer la Palestine, c’est-à-dire pour détruire Israël. Depuis, constatant que la victoire par les armes contre Israël ne semblait pas possible, les palestiniens ont décidé de recourir au terrorisme. Cette stratégie a échoué dans les années 70 avec l’arrêt des détournements d'avions, a échoué dans les années 80 en détruisant le Liban au passage et a échoué dans les années 90 avec les homicides par suicides et a échoué au milieu de cette décennie avec les fusées à partir du Liban et de Gaza. Mais pendant toute la période ouverte par le partage dicté par l’ONU aucune tentative de créer un état : les chartes de l’OLP et du Hamas s’occupaient (s’occupent) de la destruction d’Israël. Aujourd’hui (et sans s’occuper des raisons de la situation actuelle) les palestiniens ne veulent pas d’un état car la déchirure entre la Fatah (un peu) séculier et le Hamas (instaurant un régime islamique à Gaza) est telle qu’il est impossible d’imaginer une synthèse des souhaits des uns et des autres. Deux preuves évidentes : (a) le choix par l’Autorité Palestinienne de renoncer aux négociations avec Israël en posant des conditions qu’elle n’a jamais posé pendant les 16 années depuis Oslo (et en donnant l’impression qu’elle veut « un état mais pas des négociations ») et (b) le rejet immédiat (laissons de côté les adjectifs imprécateurs ...) de la tentative du premier ministre Salem Fayyed de préparer les institutions pouvant assurer la création d’un état en 2012. Bref, les palestiniens n’en veulent pas, un état est la dernière chose dont ils en ont besoin car cela les amènerait à s’occuper de voiries, santé, éducation et autres activités bien moins attrayantes que celles relatives à leur contribution à la politique mondiale et, surtout, pourrait leur faire perdre tous les subsides du monde occidental qui les fait vivre.
Les pays arabes. Aucun des pays arabes n’a réellement envie d’un nouvel état car il y en a déjà 22 qui, somme toute, ne s’entendent pas tellement bien entre eux. La fameuse initiative arabe (Arabie Saoudite), diktat plus qu’ouverture pour des négociations, met l’accent sur la nécessité de « rendre les terres et de recevoir les réfugiés ». Ce qui veut dire en clair que les terres doivent être rendues à leurs anciens « propriétaires » : Israël les a gagnées sur la Jordanie (Cisjordanie) et l’Egypte (Gaza) on voit ce que cela veut dire. Quant au 4,5 millions de réfugiés (650.000 au départ, en 1948 ...) imposer à Israël de les reprendre dit en clair que l’on veut la détruire en s’assurant que le caractère juif disparaîtra en moins d’une génération par le biais de l’évolution démographique. De plus, si les pays arabes avaient réellement voulu créer un état palestinien ils auraient pu le faire pendant les 19 ans qui se sont écoulés depuis 1948 jusqu’à la guerre de 67 période pendant laquelle ils disposaient et de la Cisjordanie et de Gaza. Ils n’en non pas voulu car ce qui primait c’était la destruction d’Israël non pas la construction d’un état palestinien. L’Arabie Saoudite sait cela est c'est la raison pour laquelle elle pousse cette "initiative" en avant. Mais d’état palestinien ils n’en veulent pas, ils en ont assez de Gaza contrôlé par des suppôts des iraniens. Quant à l’Egypte, pays en « paix » avec Israël il suffit de se souvenir que le blocus de Gaza est autant le leur que celui d’Israël pour comprendre que pour eux un état palestinien est à éviter car il serait le foyer de leur ennemi intérieur, les Frères Musulmans dont le Hamas est une succursale.
Les Etats Unis et l’Europe. Ni les uns ni les autres n’en veulent pas d’un état palestinien, quoi qu’ils en disent. En effet, la création d’un tel état conduirait (on ne voit vraiment pas quoi opposer à cet argument) à un nouveau « Gaza » ou à un nouveau « Sud Liban »., nouvelles sources de tension. Et la tentation sera grande (pour l’Iran ou pour un autre pays révolutionnaire ou une organisation messianique attendant le 13ème imam) d’essayer de détruire Israël : entre la frontière Est d’Israël à la hauteur de Nataniya et la mer le « grand Israël » ne fait que 13 km. Et entre l’aéroport international Ben Gourion (poumon du tourisme et de l’économie israélienne, plus de 3 Millions de passagers cette année) et la première ville de Cisjordanie seulement 6 km : prendrait-on le risque de faire décoller ou atterrir des avions quand n’importe quel illuminé pourra utiliser un RPG pour les détruire ? Les Etats Unis et l’Europe n’en veulent pas, en réalité, d’un état palestinien car une telle entité, par delà les ressources qu’il faudra lui allouer (des dizaines de milliards de $ si l’on veut « compenser » les réfugiés ...) et qui se révéleront plus voraces que celles accordées actuellement (quelques milliards de $ seulement) constituera un foyer de tension : partagé entre la Cisjordanie et le Gaza, soit entre les arabes sunnites qui ont la haute main sur la Cisjordanie et les musulmans chiites (l’Iran) qui contrôlent le Gaza et le Sud Liban par Hamas et Hezbollah interposés, il ne sera pas toujours dimanche dans cette région. Mais ce qui est vrai pour les Etats Unis et l’Europe est vrai aussi pour la Russie : bien qu’elle n’ait jamais mis la main à la poche pour financer les palestiniens (autrement qu’en leur envoyant des armes de temps à autre), elle sait ce que peut devenir un « état » ou l’islam est la force principale. La Tchétchénie ou les autres « républiques autonomes » du Caucase sont là pour rappeler à la Russie l’incompatibilité entre cette religion et un état de droit (ce que la Russie, manifestement, n’est pas encore ...).
Alors ? Vu la profonde division entre le Fatah et le Hamas la seule chose sur laquelle ils peuvent s'entendre est la haine d’Israël et de ses habitants juifs. Les deux forces politiques se disent que les Israéliens n’ont aucune raison de négocier la création d’un état palestinien ou que s’ils le font le feront d’une position de force qui pourrait leur faire accepter ce qu’ils ne voudraient pas. Et alors ... Mahmoud Abbas ne veut plus négocier et le Hamas ... n'en parlons plus.
Reste Israël. Toutes les enquêtes d’opinion font montre d’une adhésion de la majorité (variable, de 57 à 67%) à l’idée de la création d’un état palestinien. Mais, une majorité identique ne croit pas à la possibilité de voir un tel état vivre en paix avec Israël. Schizophrénie ? Plus que probable car, chat échaudé craint l’eau froide, toutes les tentatives (avant et après Oslo) se sont soldées par des échecs et des milliers de morts. Mais, le monde étant ce qu’il est et le recyclage de l’antisémitisme ayant abouti à l’antisionisme, Israël est devenu le paria du monde. L’état juif est devenu le juif des états ... Quand un quart de la population de Bruxelles (un exemple ...) se réclame de l’islam, il n’est pas surprenant de voir la Belgique prendre des positions anti-israéliennes. Quand un tiers de la population de la troisième ville de Suède (Malmö) se réclame de l’islam il n’est pas surprenant que les matchs de Coupe Davis Israël - Suède se jouent sans public ou qu’Aftonbladet laisse écrire que l’armée d’Israël tue des palestiniens pour faire commerce de leurs organes. Ni que le gouvernement suédois (la Suède préside l’Europe jusqu’à fin décembre ...) ne trouve rien à redire. Alors, Israël a-t-il besoin d’un état palestinien ? Comme de se tirer une balle dans le pied ... Regarder Gaza : ils l’ont quittée et, comme résultat, ils ont eu 12.000 projectiles divers tirés sur le Sud d’Israël avant l’opération « Plomb Fondu » ... pour laquelle Israël a été (ou va être) condamné par toute les autorités morales du monde : le Soudan, la Somalie, l’Arabie Saoudite, le Pakistan et ... même le Venezuela tandis que les démocraties occidentales s’abstiennent, font la sourde oreille ou « demandent » au Hamas et à Israël (remarquez l’équivalence ...) de faire leur propres enquêtes sur ce qui s’est passé réellement là-bas !
Non, Israël n’a pas besoin d’un état palestinien tant que ce peuple n’arrivera pas à « aimer plus ses enfants qu'ils ne nous haïssent » (Golda Meïr). Tant que la volonté de construire ne prévaudra pas chez les palestiniens sur celle de détruire Israël, cette dernière n’a aucun intérêt à voir s’installer à 6 km de son principal aéroport un ennemi dont la raison d’être est sa destruction. Shimon Peres a essayé, Itzhak Rabin a essayé, Ehud Barak a essayé, même Ariel Sharon a essayé et Ehud Olmert après lui : il n’y a rien à faire, il n’y aura pas d’état palestinien pendant au moins une génération encore. Et ceux qui demandent à Israël (comme Bernard Kouchner ou autres diplomates européens) de « prendre des risques pour la paix » se voient répondre que parmi les 613 commandements de la liturgie juive il y en a un interdisant d’une manière absolue le suicide.
Mais pourquoi, alors, ce tohu-bohu autour d’une idée dont personne n’en veut et qui n’a aucune chance (ni raison) de se réaliser ? C’est là que le concept de « centralité du conflit israélo-arabe » prend tout son sens : pendant que le monde entier s’occupe de celui-ci, pendant que l’on déverse des tombereaux d’insanités sur Israël et son peuple, on ne s’occupe pas du reste de monde. Silence, on assassine ... des noirs au Soudan, des chiites en Irak, des sunnites au Yémen, des pachtouns an Afghanistan ou au Pakistan et on s’est tellement habitué aux homicides par suicides (une des dernières contributions de l’islam - ou des « islamistes » au bonheur de l’humanité) que les dizaines de morts journaliers à Baghdâd ou dans les villes du Pakistan ne font plus la « une » des gazettes du monde occidental. On s’habitue à tout, c’est tout ...