C’était une tragédie annoncée, ce n’est que le prologue, les paris sont ouverts pour imaginer le script, mais ce qui est certain c’est que le dénouement sera tragique pour le pays.
François Hollande s’est fait élire autant en raison de la haine de Nicolas Sarkozy, haine propagée par le «quatrième pouvoir» (mais pas seulement …) que pour les promesses faites concernant le redressement économique du pays.
Certes, il a crée un « ministère du redressement productif » mais ses promesses sont non seulement restées lettre morte, elles se sont révélées mensongères. Il a été élu en promettant davantage de droits sociaux, l'augmentation des dépenses de toutes sortes et a mis en avant une taxe de 75 % qui, comme l'exil des Huguenots il y a plus de trois siècles, a eu comme effet de faire partir des citoyens français parmi les plus entreprenants vers des rivages plus cléments pour la création de valeur. Et Londres est devenue la sixième ville française avec plus de 300.000 de nos concitoyens heureux d'être installés là-bas.
Classée avant dernière de l’Union Européenne sur les principaux paramètres économiques, la France se distingue -surtout depuis les deux années de présidence Hollande- par un décrochage évident qui prend les allures d’un déclin implacable. N’ayant à la bouche (comme tous les caciques socialistes) que la « justice sociale » le président et son gouvernement semblent avoir oublié que la justice sociale en France (plus avancée que dans le reste des pays de l’Europe sauf ceux du Nord) est payée en endettant le pays. On a inventé, surtout pendant les périodes de gouvernement socialiste et encore plus depuis 2012, la justice sociale à crédit …
Que n’a-t-on fait au nom de cette justice sociale ? On a augmenté les impôts de plus de 30 Milliards d’euros en deux années tout en promettant une pause fiscale … On a « créé » plus d’une centaine de milliers d’emplois «d’avenir » dont l’avenir probable ne peut être que la création de nouveaux postes de fonctionnaires au bout de quelques années. On a assommé de taxes et impôts nouveaux plus de deux millions de petites entreprises auxquelles on a promis un crédit d’impôt pour la compétitivité économique … Aussi en promettant une réforme des procédures diverses dans le cadre d’une « simplification » censée apporter des marges nouvelles aux entreprises et aux personnes physiques … Et on a fait savoir, urbi et orbi que la croissance allait revenir et que la courbe du chômage allait être inversée avant la fin de l’année 2013 … Pendant ce temps on a promis, deux fois, à « Bruxelles » de revenir dans les « clous » économiques que les autres pays respectent (ou sont sur le point de respecter) après avoir fait des efforts remarquables – voir l’Espagne, l’Irlande et, même, l’Italie.
Malheureusement, le chômage a continué à augmenter, dépassant les 11% pour le pays et presque 25% pour les moins de 25 ans. Qu’à cela ne tienne, on continue à accepter de n’avoir que 38% de la population qui travaille (25 millions actifs, 3 millions au chômage) soit entre 10 et 15% de moins que l’Allemagne, le Danemark ou la Suisse. Et significativement en deçà de la moyenne européenne.
C’est ainsi que l’on se retrouve avec plus de 5 millions de gens au chômage et/ou bénéficiant de toutes les inventions socialistes comme RSI, RSA et autres ejusdem farinae. La conséquence est évidente : ne créant pas de valeur (0,3% de croissance en 2013) on s’endette pour subvenir aux besoins de ceux qui ne travaillent pas. Sans oublier les contingents nouveaux de retraités car, par justice sociale, on a compris aussi le fait de revenir à la retraite à 60 ans pour certaines catégories et de ne pas toucher aux « régimes spéciaux » qui -comme pour la SNCF- donnent la possibilité de partir à la retraite entre 50 et 55 ans … Mais notre pays détient un autre record -dont l’influence sur la croissance du PIB n’est pas nulle- les jours perdus de production industrielle, suite à des grèves et autres mouvements de revendication (justes et légitimes, n’est-ce-pas ?) sont annuellement en nombre de 27 pour mille personnes au travail quand ils ne sont que 3,4 en Allemagne. Mais, comme les syndicats fournissent les cohortes de partisans des socialistes on laisse faire tout en réclamant de prendre l’argent de ceux qui gagnent trop …
La «justice sociale à crédit» est devenue une sorte de drogue dont l’accoutumance est indiscutable. Pour détourner l'attention on invente les réformes « sociétales ». Cela on sait faire : en deux années, le mariage pour tous, des réformes dans la justice, le changement des rythmes scolaires, j’en passe et des meilleures. Bien sûr elles sont «clivantes» (le volapuk socialisant …) mais ceux qui ne sont pas d’accord de toute manière ne voteront pas socialiste … Là, il y a eu comme une erreur, on y reviendra.
Sur ce, les élections municipales. Faisons court : le désaveu de la politique conduite par le président Hollande a été franc et massif, il est lié à trois causes principales (dont la traduction a été l’absence du « peuple de gauche » dans les bureaux de vote …).
La première cause, difficilement récusable, est d’avoir érigé le mensonge en discours de l’état. Personne n’a cru que le chômage pouvait être réduit à fin 2013, il continue d’augmenter et on ne voit pas ce qui pourrait le réduire au cours de cette année, soit après trois années de gestion socialiste.
La deuxième cause, difficilement récusable, est d’avoir dilapidé les milliards d’euros obtenus par de nouveaux impôts et taxes en les consacrant à des dépenses improductives sans réduire l’endettement du pays même pas d’un euro. Au contraire, pendant la gestion socialiste, la dette du pays a augmenté (jusqu’au 31.03.14) d’environ 350 Milliards d’euros pour se situer à presque 2.000 milliards € (ou 4.100 milliards € si l’on tient compte des « hors bilan » – dette concernant les retraites des fonctionnaires).
La troisième cause, difficilement récusable, est constituée par le rejet massif de ceux dont l’apport en votes a été essentiel pour l’élection du président Hollande, des réformes sociétales. Les membres de la « diversité » ont vomi le mariage pour tous et/ou l’enseignement du «genre» à l’école primaire. Voilà l’erreur évoquée plus haut.
Que faire ? Du déjà vu ...
Toutes affaires cessantes, le président vient à la télévision pour dire (a) qu’il comprend le message, (b) que ce qu’il a fait (ou fait faire) n’a pas produit suffisamment rapidement des résultats, (c) que l’héritage qui lui a été laissé par l’ancien gouvernement était encore plus mauvais que ce qu’il pensait (pendant combien de temps va-t-il encore utiliser ce couplet ?) mais que (d) qu’il croit à ses décisions (?!) qui sont les meilleures possibles pour la France et que (e) il nomme un gouvernement de combat dirigé par Manuel Vals qui devra redresser la situation de la France tout en donnant une place éminente à la justice sociale … Le changement dans la continuité …
Ce qui dépasse l’entendement c’est la stupidité -l’irresponsabilité- des nouvelles promesses : entre autres, pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés … on va réduire les charges sociales supportées par les mêmes salariés. En oubliant que ces charges sociales financent pour partie la SECU et qu’une autre partie est un « salaire différé » (retraite). En oubliant aussi que les entreprises abondent les retenues salariales en les multipliant par deux ou par trois en supportant le coût. Réduire les charges supportés par les salariés revient à réduire le financement de la SECU (?!) et, aussi, le salaire différé des salariés.
Vous avez dit justice sociale ? C’est plutôt le Sapeur Camembert qui creuse une fosse pour y mettre la terre prise de la fosse qu’il vient de creuser …
A peine a-t-il fini son discours que l’on annonce que le déficit de la France ne sera pas celui auquel on s’est engagé auprès de « Bruxelles » Quand on regarde à la loupe on constate que la dette du pays est passée de 86% du PIB en 2011 à 93% du PIB à a fin 2013. Mais en anticipant la chose, il a promis de faire admettre à l’Europe (à l’encontre des engagements pris et en faisant fi des efforts que les autres pays ont pu faire) qu’il faut laisser du temps à la France pour qu’elle utilise la croissance qui ne tardera pas à revenir …
Le Front National avait fait élire 60 conseillers municipaux en 2008 sous le gouvernement Sarkozy. Il vient de faire élire plus de 1200 conseillers au cours des dernières élections sous le gouvernement Hollande.
Bon courage, Monsieur Vals. On admire votre sens de la loyauté car, à moins d’un miracle, vous serez « carbonisé » en moins de deux ans comme votre mentor Michel Rocard l’a été pendant les années Mitterrand. Les mêmes causes auront les mêmes effets, soyez-en sur.