Une fois que tous les gouvernements concernés auront prononcé leurs condamnations et mises en garde, après que le Conseil de Sécurité de l'ONU eut siégé et délivré une injonction et que les instances internationales se mobilisèrent pour une (prévisible) mise en accusation espérée par les ennemis d'Israël, la question qui pourra se poser est : pourquoi y a-t-il eu une flottille « pacifique » sanglant vers une zone militaire, connue comme telle (et autorisée par le droit international en cas de guerre) et quel était le but ultime de l'opération?
Et comment se fait-il que la France, plus prudente dans d’autres occasions, a trouvé bon de (a) « exiger l’ouverture d’une enquête internationale, indépendante et impartiale » tout en prenant position (b) « c’est un acte qui n’est pas justifié, c’est un acte contraire au droit international … » Curieux, non ?
Soyons clairs : le monde a assisté à un crime de guerre commis par la « flottille » et ses organisateurs/sponsors turcs, à bon escient. Car il s’agit d’un crime de guerre que de transporter de civils dans une zone de conflit pour provoquer des actions dans lesquels ils seront nécessairement lésés. Qui a été à l’origine de ce crime de guerre ? Et qui a rendu la chose possible car ayant intérêt à obtenir un certain résultat ?
La ligne rouge correspond au trajet d’un bateau irlandais venant de Lybie …
L’organisateur de la flottille est l’Organisation Non Gouvernementale Turque IHH, bien connue des services occidentaux : cette organisation a acheté trois des bateaux constituant la flottille et a commandé le déplacement d’un gros bateau turc (Mavi Marmaris) chargé de 500 passagers (dont un enfant de 18 mois …) pour aller d’Istanbul à Antalya d’où il devait s’acheminer vers Chypre (qui lui a interdit d’accoster …). En organisant la flottille, le président d’IHH déclarait dans une conférence de presse le 7 avril : « la flottille sera un «test» pour Israël ». « Si Israël s'oppose à la flottille, cela sera considéré comme une «déclaration de guerre" aux pays dont les militants se trouvaient à bord des navires (site IHH, le 7 avril 2010) ». Et lors du lancement de la Marmaris Mavi le 23 mai, il a dit à Israël, " Si vous empêchez la flottille d'atteindre la bande de Gaza, vous resterez isolé dans le monde » En clair, la flottille n’avait pas comme but d’apporter des vivres aux habitants de Gaza (les quantités cumulés des six bateaux représentaient moins d’un quart de ce qui entre tous les jours à Gaza à travers les terminaux israéliens …) mais ouvrir une voie d’accès à ce territoire dont le blocus date de la prise de pouvoir sanglante par le Hamas. Et cela avec la complicité active de la Turquie et de son premier ministre, devenu (ou il était déjà ...) le deuxième pourfendeur d'Israël après Ahmedinejad. Car le Hamas (et son fournisseur, l’Iran) a un besoin impérieux d’une frontière libre pour les livraisons d'armes. En effet, a l'heure actuelle il ne peut se fournir qu’à travers des tunnels creusés sous la frontière avec l'Egypte : qui laissent faire mais, de temps en temps les détruisent. Il s’ensuit qu’Israël doit bloquer la frontière maritime de Gaza puisque les armes souhaitées par le Hamas n’ont pas d’autre utilisation que de détruire les Juifs vivant près de leur frontière commune, dans des villes comme Sderot, Ashkelon et Ashdod. D’un autre côté, si le blocus est suspendu, le Hamas deviendrait encore plus puissant ce qui conduira à l’élimination (plus rapide …) de Mahmoud Abbas qui passe aux yeux des américains pour un homme de paix avec lequel Israël devrait faire la paix. Dont les « sujets » sont ceux qui dansaient dans les rues de Ramallah le 11 septembre 2001 …
Et quand il s’agit d’armer le Hamas, l’IHH (qui ne cache pas son obédience vis-à-vis des Frères Musulmans) est bien de la partie. Cette organisation « humanitaire » a été identifié par la CIA dès 1996 comme une entité terroriste ayant des liens avec l'Iran tandis que le juge Jean-Louis Bruguière a témoigné qu’elle a joué un rôle "important" dans le « complot du millénaire » organisé par Al-Qaïda aux États-Unis à la fin 1999. Selon un rapport de renseignement français, Bulent Yildirim, le président de IHH, a recruté des "guerriers du djihad» et transféré de l'argent, des armes à feu et des explosifs à Al-Qaïda et à d'autres terroristes islamiques dans différents pays.
Alors, cela confine à l’absurde quand on voit les dirigeants européens qui ont encouragé la création de la flottille demandant à Israël, de leurs fauteuils confortables, sur un ton paternel (ou agressif …) de lever le blocus de Gaza ! Qui se souvient encore des soldats européens qui gardaient les points de passage entre Gaza et l’Egypte et qui ont décampé à la première menace du Hamas après que celui-ci a pris le pouvoir à Gaza ? Ils sont allés faire se faire bronzer sur une plage israélienne où ils sont peut-être encore …
Donc, la flottille n’avait pas comme but d’alléger les « souffrances » des palestiniens de Gaza mais, tout simplement, d’ouvrir une brèche dans le blocus du territoire pour, qu’ensuite, d’autres bateaux s’y engouffrent avec des armes et autres joyeusetés. Mais, en condamnant Israël, les pays vertueux (pas seulement la Suède, la Norvège ou l’Irlande mais aussi … le Venezuela, la Chine, la Russie et tout ceux pour lesquels le respect des droits de l’homme est sacrosaint …) ne disent pas ce qu’Israël aurait dû faire. Faire sombrer les bateaux comme la Corée du Nord vient de le faire ? Ne rien faire et laisser le Hamas s’armer, mieux, pour pouvoir, mieux s’attaquer à Israël ?
On dira que j’enfonce des portes ouvertes et que tout le monde sait cela … Certes, mais tout le monde fait semblant de ne pas le savoir et tous les hypocrites du monde se sont donnés la main pour … taper sur Israël. En utilisant la Turquie, pays presque démocratique et occidental (?!) mais qui s’est rapproché à pas rapides de l’Iran pour en faire un front non seulement anti-israélien mais anti-américain ou, si l’on veut, antioccidental (tout en étant membre de l’OTAN …).
Et Israël a décidé d’arrêter la flottille, quitte à risquer la vie de ses soldats car, même si mal informé, ce pays savait qu’il y avait des "militants professionnels " sur les bateaux qui allaient opposer une certaine résistance. Le résultat : huit morts parmi les « militants de la paix » et six soldats blessés par les mêmes pacifistes avec des armes diverses et variées. Mais … huitsmorts pour la cause de la Palestine valent beaucoup plus que les centaines de milliers de morts du Darfour ou les dizaines de milliers de morts du Sri Lanka ou ceux de l’Irak ou l’Afghanistan qui n'ont jamais provoqué des manifestations, des réunions du Conseil de Sécurité ou des demandes d'enquêtes transparentes et impartiales" ...
Mais des dizaines de milliers ou des centaines de miliers de morts ... c'est beaucoup, on ne ressent pas la même chose que quand il s'agit de beaucoup moins. Alors, regardons un décompte macabre en suivant les statistiques (civils morts suite à des actions des pays identifiés) pour l’Aghanistan :
Plus près de nous, rien qu’au mois de mai, des avions américains ont bombardé des maisons civiles dans la province de Farah tuant plus de 100 personnes …
Quant à l’Irak, juste quelques données grappillées uniquement sur le dernier mois :
Baghdad, le 25 mai – 15 morts, Khalis, le 23 mai – 35 morts, Tal Afar, le 14 mai – 25 morts, Baghdad, Falluja et Hilla – le 10 mai – 138 morts.
C’est vrai, en Irak, des civils musulmans tués par d’autres musulmans … cela n’à aucun intérêt ni pour les gouvernements qui protestent contre la « barbarie » israélienne coupable d’un « massacre » … ni pour le Conseil de Sécurité ni pour les gauches du monde entier. La seule chose qui compte c’est de mettre au pilori l’Etat d’Israël coupable de vouloir se défendre.
Et quand on regarde ce qui s’est passé depuis quarante années on trouve quoi ? Jimmy Carter (recyclé depuis, lui aussi, en pourfendeur d’Israël) a activement permis à l'islamo fascisme de Khomeiny le renversement du shah d’Iran déstabilisant une des grandes puissances impériales traditionnelles du Moyen-Orient. La Turquie, une autre grande puissance pendant cinq siècles sous les Ottomans, a reculé d'un siècle de la tolérance politique instaurée par Kemal Atatürk vers l'islam radical et est maintenant l’alliée de l'Iran contre Israël. Irak, un autre centre impérial dont l’histoire est riche de six mille ans depuis Sumer, se déchire entre sunnites et chiites, ce qui signifie (en simplifiant) l'Iran contre les Arabes. Les Saoudiens qui ont financé, pour l’essentiel, la construction d’armes nucléaires et de missiles au Pakistan peuvent les importer à n’importe quel moment. Qui ne voit que la guerre entre l’Arabie Saoudite, berceau de l'islam, et l'Iran se déroule par palestiniens interposés et que la disparition d’Israël n’est qu’un épiphénomène qui réunit tous les protagonistes de ce qui se passera au Proche Orient ?
Mais on se distrait avec la volonté de mettre une fin au conflit israélo-arabe … Toutes les chancelleries comprennent qu’il n’y a pas de solution possible pour un règlement final (sauf une solution finale …) des problèmes soulevés par le statut de Jérusalem ou les « réfugiés » palestiniens de 1948 car les deux parties ne peuvent être d’accord sur rien d’essentiel. Mais … l’Oncle Sam, je veux dire l’Oncle Obama) s’est mis dans la tête de régler ce conflit. Quitte à imposer une (sa) solution. Les arabes n’aspirent qu’à cela en espérant qu’ensuite l’ONU pourra, en vertu du VIème chapitre de sa charte expulser Israël de l’Organisation si elle n’accepte pas le règlement imposé.
La « solution deux états vivant en paix, l’un à côté de l’autre » … quelle rigolade ! L’Oncle Sam (je veux dire l’Oncle Obama) une fois qu’il a décidé de créer un état palestinien, commence à avoir mal à la tête en essayant de trouver une place pour Israël au Proche Orient …