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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 12:42

 

 

Qu’à cela ne tienne, nos gouvernants n’ont à la bouche que les mots qui portent … juste, justice, effort juste, reprendre ce qui a été donné injustement, redressement dans la justice, rétablir la justice fiscale, bref, ils ont pour viatique les formules qui, selon eux, parlent encore au « peuple ».

 

Et peu importe qu’ils sachent parfaitement, que tout ce verbiage n’a que le mérite de faire passer les pilules amères qu’ils seront obligés d’administrer au « peuple » s’ils ne veulent pas faire s’abattre sur lui les sept plaies de l’économie moderne. Chômage structurel endémique, coût du travail supérieur à la concurrence sur les marchés prioritaires, population jeune non formée, état providence en cessation de paiements, balance commerciale déficitaire, endettement hors capacité de remboursement, incapacité absolue d’un retournement économique et financier.

 

On devrait prendre chacun des éléments mentionnés et démontrer que la France n’a aucune chance de les corriger. Il suffit de réfléchir quelques minutes pour le comprendre. Mais, si on n’occulte pas ce dont il est question on est taxé de « déclinologue », mot d’infamie, s’il en est.

 

Les socialistes qui nous gouvernent (on devrait se souvenir qu’ils ont gagné les élections avec les voix des « quartiers » ou avec une partie de celles de Marine, c’est selon mais … c’est !) montrent, pour l’instant, avec force, deux lignes d’action : défaire l’essentiel des changements introduits par l’ancienne présidence et respecter les promesses (absurdes) faites pendant la campagne électorale pour la présidentielle.

 

Défaire les changements économiques essentiels des cinq dernières années.

 

Première mesure – revenir sur une partie de la reforme des retraites en la justifiant et par son caractère « juste » (ceux qui on commencé à travailler tôt) et par son coût supposé minime mais qui de 400 millions € annoncés au départ se trouve maintenant (Jean-Marc Ayrault, Assemblée Nationale) évalué à 1 milliard d'euros la première année, puis de 2 la suivante, et jusqu'à 5 en 2017 soit au moins 15 Milliards $ pour la législature ! Mais c’est une mesure « juste », n’est-ce pas ? Et puisqu’elle est juste, pour la financer on va augmenter les cotisations de tout le monde -surtout des entreprises- et peut leur chaut si cela augmentera encore le coût du travail et que l’effet sera divergent par rapport à ce qu’ils veulent obtenir par ailleurs : « le redressement productif » …

 

Deuxième mesure – revenir sur les avantages donnés à 8/9 millions de gens pour ce qui est des heures supplémentaires. Par delà la volonté farouche d’effacer ce que l’ancienne majorité avait fait, d’évidence le substrat idéologique de cette décision est le même que celui qui les a conduit à instaurer les 35 heures : faire travailler moins tout le monde pour pouvoir « partager » le travail (et, selon eux, faire embaucher du personnel …). Regardez-les : aucun de ceux qui sont à l’origine des 35 heures ou de la suppression des avantages liés aux heures supplémentaires n’a jamais, vraiment jamais gagné un sou autrement qu’en émargeant au budget de l’état. Aucun d’entre eux n’a connu la vie réelle des entreprises ni les contraintes économiques auxquelles ces dernières sont soumises sur les marchés non protégés. Mais cette décision à caractère idéologique les fait réduire le pouvoir d’achat d’une partie de la population : si l’on admet qu’en moyenne les populations en cause gagnaient env. 150 €/mois avec les heures supplémentaires, c’est une ponction de plus de 2.000 € dans l’année à laquelle on doit s’attendre. Plus l’augmentation annoncée de la CSG … plus le fait de faire des heures supplémentaires soumises aux charges sociales et fiscalisées sera nocif et pour les salariés et pour les entreprises …

Mais le « redressement dans la justice » ne peut être envisagé sans rendre gorge au riches … Tranches d’impôt majorées, contribution « exceptionnelle » de 75% : cette dernière, présentée comme « temporaire » est annoncée aujourd’hui comme « temporaire jusqu’à la fin du désendettement » (J. Cahuzac, Assemblée Nationale). Endettement qui se monte à plus de 1.800 Milliards d’euros tandis que la taxe ne devrait produire que « quelques centaines de millions annuellement » mais dont l’aspect « moral » est essentiel et mis en avant … On fera quelques exceptions pour les artistes proches du pouvoir ou autres catégories … ce qui nous rappelle l’exclusion des oeuvres d'art de l’ISF par Monsieur Fabius, le plus jeune premier ministre que Mitterrand a « donné à la France »

 

Il est impossible que l’actuel ministre des finances qui a enseigné à Sciences Po (en alternance avec l’actuel président de la république …) ne connaisse pas la « courbe de Laffer » : elle dit clairement (vérifié depuis des lustres dans toutes les économies transparentes des pays ayant choisi « l’économie de marché »)  que les recettes fiscales d’un pays qui peuvent augmenter en augmentant le taux d’imposition décroissent dès que ce taux dépasse un certain niveau considéré comme optimal.

Laffer.jpg

 

 

Ce que les tenants de l’économie « libérale » ont tendance à faire c’est de réduire les taux d’imposition dans une zone acceptable et cohérente avec les besoins de l’état (flèche bleue). Ce que nos gouvernants socialistes sont en train de faire, par idéologie, c’est de suivre la flèche rouge. En faisant semblant d’oublier que depuis la Grèce antique on sait que « prendre aux riches pour donner aux pauvres fait que les riches sont un peu moins riches mais que les pauvres ne sont pas moins pauvres… » (Aristote). Mais cela ne les empêche pas de vouloir faire du « Robin des Bois » en étant sûrs que cela plaira au peuple …

Le programme de F. Hollande -puisqu’il a été élu c’est qu’il a été approuvé par la majorité, n’est-ce-pas- fait fi de l’histoire de l’état providence installé dans notre pays à partir de 1945 (bien avant sa « théorisation » par la social-démocratie allemande …). Rappelez-vous ses principales étapes (tableau, ci-après). Mais rappelez-vous aussi que (Pierre Rosanvallon, La crise de l’Etat-Providence) trois crises ont eu raison des fondements de ce système qui a pu se développer uniquement pendant « les trente glorieuses » : « fin de la forte croissance remettant en cause le financement de l’Etat, la prise en charge sociale et économique des victimes des récessions accroissant ses dépenses1, les impôts (et taxes) touchant une part toujours croissante de la population et devenant de plus en plus impopulaires »La sanction est évidente : l’État ne parvient pas à résoudre les problèmes socio-économiques comme il semblait y parvenir auparavant. Le chômage augmente, la mobilité sociale diminue. La théorie économique remet en cause le compromis keynésien et l’efficacité de l’État. Enfin il subit une crise de légitimité. L’opacité des dépenses publiques suscite des questions quant à l’utilisation de la solidarité nationale (1)

 

Année

Mesure(s)

1945

création des comités d’entreprise dans les sociétés de plus de 100 salariés et mise en place de la sécurité sociale (par ordonnance)

1950

Institution du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)

1956

3 semaines de congés payés - création du minimum vieillesse

1958

Lois sur l’assurance chômage et création de l’UNEDIC et de l’Assedic

1973

Indemnisation du chômage à 90 % du salaire brut pendant un an.

1982

5 semaines de congés payés.

1983

Retraite à taux plein à 60 ans

1988

Création du Revenu Minimum d’Insertion (RMI)

1999

Création de la Couverture maladie universelle (CMU)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce que les socialistes ont fait, à partir de la première présidence Mitterrand, cela a été entretenu ensuite par tous les gouvernements, de droite et de gauche : vivre à crédit en faisant appel à l’endettement. Regardez l’évolution de la dette (graphique ci-après) et vous constaterez que les socialistes ont été les premiers à faire « exploser » la dette : de 20% du PIB elle grimpé à plus de 50% du PIB en 1995 (avec un PIB presque trois fois supérieur …). Depuis on n’a fait que faire prospérer la dette car personne n’a eu le courage d’en mettre le holà. Et nous sommes aujourd’hui à, presque, 90% du PIB et les socialistes, à l’encontre de la Cour des Comptes font le procès de l’augmentation de la dette pendant les années de la présidence Sarkozy …

filename.jpg

 

 

Mais voilà nos socialistes revenus au pouvoir. La frénésie des dépenses recommence bien que l’on paye tribut au « politiquement correct » et on parle d’efforts, de réduction des dépenses et autre fariboles. S’ils avaient voulu, réellement, faire œuvre de salubrité publique ils auraient commencé par s’attaquer, par exemple, aux vraies causes des dérives de l’UNEDIC : les intermittents du spectacle (270.000 personnes) ont fait accumuler un déficit de 9 Milliards d’euros tandis que plus de 20 millions de salariés actifs étaient à l’équilibre. Faisant court, les intermittents, en 2011 ont cotisé pour 232 Millions d’euros et ont reçu des indemnités de 1,3 Milliards d’euros ! Mais … ils votent (presque ) tous, comme un seul homme, pour les socialistes …

 

Ce qui nous attend ? Chômage structurel endémique, coût du travail supérieur à la concurrence sur les marchés prioritaires, population jeune non formée, état providence en cessation de paiements, balance commerciale déficitaire, endettement hors capacité de remboursement, incapacité absolue d’un retournement économique et financier. Autant dire des lendemains qui ne chanteront pas. Sauf pour ceux qui nous gouvernent, convaincus comme ils sont qu’en prenant aux riches les pauvres seront contents. Et s’ils ne le sont pas on leur jettera en pâture la famille Peugeot …

 

1 Sans parler du déferlement de l’immigration consommatrice de richesses non produites ni des effets de la « mondialisation ».

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