Décidément, les derniers textes mis en ligne, semblent créer plus de questions qu’ils n’éclairent par leur logique, en apparence tout du moins, irréfutable et par les arguments qu’ils apportent à un débat qui ne peut pas nous laisser indifférents. Voilà, donc, les quatre grandes questions qui me sont posées :
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- pourquoi ne pas soutenir les « révolutions arabes » ?
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- Israël a-t-elle raison de craindre des développements qui pourraient lui être nuisibles ?l
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- les Etats Unis ayant encore fait preuve de solidarité avec Israël en mettant leur véto à une résolution concernant les « colonies », pourquoi Israël n’accepte pas les demandes de BHO (gel des « colonisations, etc.,) ?
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- Sait-on quelle ligne d'action ou de comportement va choisir l'Europe ?
Bien entendu, on a parfaitement le droit de ne pas retenir les leçons de l’histoire et de faire comme si tout nouvel évènement avait une nature et une forme unique. Mais ce que l’on nous apprend en statistiques en soulignant qu’à chaque jet une pièce a toujours 50% de chances de tomber d’un côté ou de l’autre n’a pas l’air, mais pas du tout, d’être vrai dans l’évolution historique de l’humanité. Depuis que l’on fait des révolutions ... on a pu constater (1) que ceux qui les ont faites ne sont pas ceux qui en profitent et que (2) pratiquement, toute révolution commence par « manger » les révolutionnaires.
Ceux qui lavent nos cerveaux veulent nous faire oublier que le support par l’Amérique de Jimmy Carter (et par la France de Giscard) de la révolution populaire iranienne a permis la prise de pouvoir des ayatollahs. Ou que « la marche vers la démocratie » (une autre forme de révolution) du Liban après l’assassinat de Hariri a conduit à une prise de pouvoir même pas déguisée du Hezbollah, suppôt de l’Iran et de la Syrie. Ou que l’angélisme des Etats Unis qui a imposé des élections aux palestiniens en 2006 a conduit à la prise de pouvoir par un coup de force (militaire) du Hamas à Gaza. Ou que, devant nos yeux hagards, la révolution laïque et démocratique lancée il y a 80 ans en Turquie a donné (donne) la possibilité à un parti islamiste de retransformer le pays en le faisant revenir à l’islam avec des conséquences géopolitiques d’une importance extrême. Comme on veut, en réalité, oublier (et faire oublier) que tout changement brutal, non évolutif (« révolution sociale ») comporte dans son sein les germes d’un totalitarisme qui seul peut permettre de maintenir « les acquis de la révolution ». A moins qu’une autre révolution arrive mais ... on, n’en connaît pas beaucoup d’exemples dans l’histoire récente.
Alors ... les révolutions arabes (« du jasmin », « du printemps » et autres fariboles), montées en épingle par nos laveurs de cerveaux qui n’en ont pas, attendons quelques mois (pas des années ...) pour les voir se transformer, ici, en reprise par l’armée du contrôle de la société ou, là, l’arrivée au pouvoir des exposants d’un islam victorieux. Sans doute, la rivalité entre les deux forces majeures du monde arabe, l’armée et l’islam, pourra faire que l’une prend le pas sur l’autre. Regardez l’Egypte : pendant que l’on s’extasie sur la « révolution » on occulte le fait que le régime de Monsieur Moubarak était en réalité maitrisé par l’armée et que dès lors, lui assigner la mission de conduire le pays vers la démocratie (BHO) n’est qu’une sinistre rigolade. Et quand on nous dit que les Frères Musulmans est un mouvement séculier qui a renoncé au terrorisme (lJ. Clapper, le responsable de la sécurité nationale des USA devant une commission du Sénat américain), par delà l’idiotie de l’affirmation on observe la négation de la réalité : Qaradawi, banni de l’Egypte depuis des lustres, retour au pays, fait un discours devant un million d’égyptiens place Tahrir pour dire quoi ? « Un message à nos frères en Palestine : j'ai l'espoir que Dieu Tout-Puissant, qui est heureux comme moi de la victoire en Égypte, qu'Il me comblera par la conquête de la mosquée al-Aqsa, pour me préparer le chemin pour prêcher dans la mosquée al-Aqsa.Qu'Allah nous prépare la voie pour (prêcher) dans la mosquée al-Aqsa en sécurité - pas dans la peur, sans hâte. Qu'Allah réalise cette conquête pour nous. O fils de la Palestine, je suis convaincu que vous serez victorieux»
Et le million d’égyptiens présents lui ont répondu, en cœur, trois fois, « Amin »
Chassez le naturel, il revient au galop ... Pourquoi ne pas soutenir les révolutions arabes ? Simplement parce qu’elles sont des révolutions et non pas l’expression de l’évolution des sociétés civiles arabes qui ... ne peuvent pas exister là où l’islam règne en maître. L’Egypte changera, sans doute, mais rien ne peut affirmer que ce sera pour le bien. Passons vite sur le pays le plus évolué (Tunisie) ou sur celui le plus barbare (la Lybie de Khadafi) pour admettre que même s'ils n'ont pas été à la pointe des mouvements de protestation, les islamistes, sans aucun doute, attendent leur heure pour bénéficier d'un espace politique nouveau à moins que l’armée .... Ne pas voir que le choix actuel dans les pays arabes se résume « au sabre ou au goupillon (ou le voile ...) » c’est prendre des vessies pour des lanternes ...
Oui, Israël a raison de craindre ce qui, d’évidence, arrivera dans le monde arabe et surtout dans les pays qui lui sont voisins. Quand pendant plus de 18 ans on a obligé ce pays à s’inscrire dans un processus de paix alimenté uniquement par des illusions, quand pendant ces longues années on lui a demandé d’accepter « la terre contre la paix », soi-disant en passant lui demander de « rendre » des territoires contre deux éléments immatériels (la paix et la reconnaissance, ni l'une ni l'autre n'étant pas « coulées dans le béton »), on voit bien qu’il ne peut que craindre les changements de régime. Non pas parce que, comme d’aucuns bien intentionnés le proclament, « Israël, pays démocratique, ne veut pas que la démocratie s’installe dans les pays arabes » mais simplement parce que ce qui va se passer ne pourra qu’avoir des conséquences graves sur son existence. Car si l’on dit que les révolutions sont justifiées par le sort misérable des peuples arabes, comme il est certain que même avec une baguette magique ce sort ne changera pas, les régimes en place (vieille loi vérifiée partout dans le monde) aura besoin d’un bouc émissaire extérieur et, tout porte à croire qu’Israël gagnerait la première place à tout concours ouvert pour en choisir un ... Et des aventures militaires, les pays arabes limitrophes, en ont un certain nombre à leur compte. Mais ce qui est, par delà tout, inquiétant, c’est l’irruption concomitante dans le paysage proche oriental des révolutions encensées par tous les experts et laveurs de cerveaux et de la puissance iranienne qui non contente d’agir par des supplétifs (Hezbollah, Hamas, Syrie) vient de s’installer en Méditerranée pour ... « assurer un entrainement naval et un échange de personnels avec la Syrie » à l’occasion de l’arrivée à Lattaquié de deux bâtiments de la marine iranienne. Qui ont emprunté le Canal de Suez, ce que l’Iran n’a jamais fait depuis 1979 sous le règne de Monsieur Moubarak. Rien de changé en Egypte ?
Effectivement, le véto des Etats Unis à une résolution s’attaquant aux « colonies » (qui selon leur propre langage sont « illégitimes » en évitant de les considérer « illégales » ce qu’elles ne sont pas) a donné naissance à un certain émoi : BHO serait-il solidaire d’Israël ? Que non ... Son véto n’est rien d’autre qu’une manœuvre politique interne qui tient compte de la composition actuelle du Congrès (majorité républicaine) et de l’adhésion de la majorité du Sénat (90 sur les 100 membres) à une politique équilibrée en faveur d’Israël. On l’a très bien compris quand son ambassadrice à l’ONU, pour s'excuser pour son vote a prononcé la plus dure, injuste et déloyale diatribe qu’une administration a jamais prononcé contre Israël. Dire que les « colonies » en Cisjordanie violent les obligations internationales d’Israël, détruisent la confiance entre les parties et menacent les prospects de la paix à un pays qui chaque fois qu’il a quitté un territoire n’a reçu que des fusées ... c’est dépasser les bornes. D’autant plus que quelques semaines auparavant, Mme Clinton, suggérant à des pays arabes de faire de gestes en faveur d’une paix avec Israël disait « Quand Israël a quitté le Liban elle s’est trouvée ensuite face au Hezbollah et à ses 40.000 fusées et quand elle a quitté Gaza, elle s’est trouvée ensuite face au Hamas et à ses 20.000 fusées » Ce que Mme Clinton n’a pas dit c’est que Gaza est devenu un camp militaire sur ses 400km2 que le Hamas, financé par l’Iran, contrôle intégralement et lui applique un régime de transition vers un « califat » régi par la charia. « La prison à ciel ouvert » combine des camps de réfugiés (60 ans après la partition décidée par l’ONU) avec des camps militaires tous voués à la destruction d’Israël. Camps de réfugiés soutenus par UNRWA, invention unique du monde pour maintenir aux bénéfices accordés aux « réfugiés » un nombre illimité, à ce jour, de générations de palestiniens ayant quitté (ou ayant été expulsés, c’est selon ...) les endroits où ils se trouvaient en 1948.
S’opposant à la création de l’UNRWA en 1948, Stalin avait donné comme instruction à son représentant à l’ONU de dire « L’objectif devrait être de faire travailler les réfugiés palestiniens dans un système productif normal pour qu’ils gagnent leur vie. Nous avons besoin d’une classe ouvrière palestinienne consciente non pas d’un lumpenprolétariat palestinien parasitique. » Mais on a créé UNRWA qui depuis, avec des dizaines de milliards de dollars donnés par l'Occident (les frères arabes n'ont pas contribué, même pas avec un pour mille de leurs revenus pétroliers ...) fait végéter des générations de palestinens qui disposent d'un revenu per capita supérieur à celui des syriens opu des égyptiens ... Alors, pourquoi renoncer à ces pactoles ? Après le départ d’Israël de Gaza en août 2005, les palestiniens ont eu une occasion unique de montrer ce qu’ils savaient : transformer un territoire bordant la Méditerranée en Hong Kong ou Singapour et commencer à créer les fondements de l’état qu’ils n’avaient pas voulu en 48 ou en 77 ou en 2001. Faut-il faire un dessin ?
Rassurez-vous, avec les milliards de dolars et d’euros que la « communauté internationale » leur consacre, les « réfugiés palestiniens » n’ont besoin de rien. En jetant des sous aux palestiniens la communauté internationale se donne bonne conscience, l’Europe efface et occulte ce qu’elle a fait pendant la deuxième guerre mondiale et tout le monde, en cœur, crie haro sur le baudet. Le baudet ? Israël, bien entendu.
L’Europe. Le bloc le plus actif et le plus efficace pour faire que le monde entier s’éloigne d’Israël.
L’Europe, qui depuis huit années « discute » avec l’Iran pour qu’il arrête son programme nucléaire militaire. L’Europe qui, en même temps, contribue à ce programme par la vente d’équipements « double usage » ou par des achats de produits iraniens : plus du tiers des importations iraniennes sont d’origine européenne. Alors ... entre l’emploi dans l’industrie allemande et les intérêts existentiels d’Israël ... si c’était à choisir ... demandez à Mme Merkel et aux socialistes allemands quel serait leur choix. Ou à l’Italie qui fait d’excellentes affaires avec l’Iran et, jusqu’ici, avec la Lybie.
L’Europe, qui n’a aucune difficulté pour participer au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU avec des parangons de la liberté : Bangladesh, Chine, Cuba, Pakistan, Russie, Arabie Saoudite et depuis peu la Lybie. Et qui ne s'est jamais opposée à une de la moitié de toutes les résolutions de ce conseil qui, elles, ne concernent qu'Israël. A croire qu'aucun forum, organisation non gouvernementale, le Juge Goldstone et tutti quanti ne remarquent pas ce qui se passe maintenant dans les pays arabes où on tue et on fait tuer à tire larigot … Seule excuse, elle a été rejointe par les Etats Unis de BHO ... Etats Unis qui, actuellement, caressent dans le sens du poil Cuba et/ou Venezuela mais snobent la Colombie ou le Honduras (qui a réussi à se défaire d’un président qui voulait garder son poste à vie ...). Etats Unis qui n’ont pipé mot pendant que des manifestants iraniens se faisaient trucider par les nervis d’Ahmadinejad qui avait truqué les résultats des élections. Parce que BHO voulait parler, d'égal à égal, au Guide Suprême soi-disant pour qu’il arrête le programme nucléaire militaire. En regardant bien, les « erreurs » de BHO sont devenus un facteur majeur pour la dissémination de l’islam à travers l’Iran, ses supplétifs et des myriades de « al qaida » dans les pays qui ont été séduits par l’arrivée de « l’autre ». Voulant régler des problèmes (il a reçu un Prix Nobel pour cela ...) il n’a fait que les aggraver.
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Les révolutions dans le monde arabe ? De 1980 à 2010 les pays arabes pétroliers ont absorbé plus 30.000 Milliards de $, revenus du pétrole. Ne demandez pas ce qu’ils ont fait avec. Mais sachez, qu’aujourd’hui, la valeur des exportations (autres que le pétrole) de 21 pays arabes/musulmans est à peine égale à celle de la Finlande. L’Egypte a multiplié par deux sa population pendant la même période et ... l’analphabétisme touche un tiers de sa population. L’indice du développement humain (graphique ci-après pour trois groupes) est le cruel témoin d’une vérité que l’on ne veut pas dire : tant que des sociétés civiles n’arriveront pas à se libérer de la chape de plomb de la charia aucune révolution, fût-elle « du printemps » ou de « jasmin » ne changera rien à ce monde qui, de plus en plus, vit en « parasite » du monde occidental comme l'Union Soviétique et les « pays socialistes » l’ont si bien fait pendant le 20ème siècle ...