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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 18:12
J'ai lu votre papier, c'est vraiment une vision d'apocalypse.

Je pense après cela que les Etats arabes feront tout pour détruire Israël

aidés par l'Europe et l'Amérique ; déjà ils s’y préparent.

Bat Ye’or – 08.12.09

Il s’agit du texte « Aujourd’hui, dimanche 6 juin 2010 » ... qui par delà quelques quolibets m’a valu un intérêt dont l’amplitude peut être considérée proportionnelle à l’inquiétude que sa lecture a pu provoquer. D’où la question de plusieurs lecteurs, « que s’est-il passé ensuite ? » Continuons donc « C’est arrivé demain » (René Clair, 1944).


Ce dimanche 6 juin 2010, on a vu l’Iran et Israël, pour une fois, d’accord : l’un, qui dénonçait «l’agression » de l’autre et l’autre, s’étant considéré en « légitime défense » ne niant pas avoir détruit une très grande partie de l’infrastructure énergétique de l’Iran. On n’était pas d’accord sur les dégâts réels ni sur le nombre de fusées iraniennes ayant réussi à atteindre Israël mais, le monde avait déjà assisté à ce genre de joutes : ceux qui savaient ne parlaient pas et ceux qui parlaient ne savaient rien ... Mais les réactions, depuis hier,  commencent à pleuvoir.


Tout d’abord l’ONU qui demandait aux deux parties d’arrêter instamment tout acte de guerre et de s’abstenir de toute provocation. Vu qu’elle avait fait ce qu’elle devait faire Israël acceptait l’injonction mais ... l’Iran pas. De plus, considérant que les Etats Unis étaient, en sous main, partie prenante au conflit, l’Iran essayait d’utiliser l’armement qui lui restait contre les troupes américaines au Koweït, Abu Dhabi ou Arabie Saoudite. Des demandes d’expulsion d’Israël de l’ONU ont commencé à arriver. L’ONU ? Combien de divisions ? aurait dit le Petit Père des Peuples. Et sans attendre la réponse on passait aux affaires courantes.


A tout seigneur tout honneur. Les Etats Unis. Depuis qu’il s’est retrouvé rejeté, au printemps de 2009, par 96% des israéliens (cas unique, pour un président, dans les annales des relations israélo américaines) le président américain a considéré pendant toute l’année 2009, que son problème le plus sérieux était de trouver un moyen pour empêcher  Israël d’attaquer l’Iran. Il ne l’avait pas trouvé. Du Salon Ovale, BHO fait savoir, urbi et orbi, que les Etats Unis désapprouvent l’action d’Israël et lui demande d’y mettre fin, sans conditions et immédiatement. Il fait savoir à l’Iran que toute action de représailles qui serait dirigée contre les intérêts des Etats Unis dans la région sera réprimée avec une force sans appel. En attendant, il a demandé à l’ONU de réunir d’urgence le Conseil de Sécurité en vue de décider, dans le cadre de l’Article 7 de la Charte, des actions militaires appropriées contre les belligérants s’ils n’arrêtent pas, sous 24 heures toute opération impliquant des moyens de destruction massive. Et pour montrer que les Etats Unis n’ont pas de partie liée avec Israël il ordonne un embargo immédiat sur tous moyens, civiles et/ou militaires américains, auxquels Israël a eu accès. Du déjà vu, BHO ne pouvait pas faire moins que le Général de Gaulle en 1967 pour punir Israël. Et ce pays, comme en 1967, constate (ce qu’il soupçonnait) que son principal allié le laisse, seul, au milieu du guet. La presse bien pensante américaine, du New York Times au Washington Post, du Los Angeles Times au Wall Street Journal se déchaine contre « l’irresponsabilité du gouvernement israélien de droite » qui non seulement a repris les constructions en Cisjordanie arrêtées il y a dix mois mais n’a pas fait avancer le règlement du conflit israélo-palestinien. Dick Cheney et John Bolton essayent de faire entendre leur voix, « on vous l’avait bien dit » ... Car ce que tous les apaiseurs en rond occultent c’est la décision de Etats Unis (incapables d’appliquer des sanctions fortes, décisives, à l’Iran par manque de volonté mais aussi suite à l’opposition ouverte ou cachée de la Russie et de la Chine) de vivre avec un Iran nucléaire. Et d’imposer cette décision à Israël : l’aurait-elle acceptée que ce pays aurait perdu toute capacité de défense et, partant, de volonté de survivre. Mais quelqu’un qui avait comparé la Shoah avec les « souffrances du peuple palestinien » était, honnêtement, incapable de comprendre cela.


L’Europe, sous présidence espagnole, commence à parler par la voix de M. Zapatero. Il n’a jamais aimé Israël, il est socialiste, il a paradé à Madrid avec un foulard palestinien au cou. De plus, L’Espagne est le quatrième partenaire commercial de l’Iran, cela crée des obligations. Il dénonce, donc, avec la plus grande vigueur, « l’agression israélienne » et annonce qu’il va proposer à l’Union Européenne l’interruption de toutes ses relations avec Israël et l’introduction d’un régime de visas pour les voyageurs israéliens venant en zone Schengen.


L’Europe. Devant elle des trois voies possibles pour sa survie compte tenu de l’arrivée massive et de l’existence préalable de masses musulmanes – intégration et assimilation, prédominance des musulmans ou prédominance des « indigènes » c’est la deuxième qui prévaut. En clair, la première voie n’est pas de mise (impossibilité existentielle pour un musulman de se « fondre » dans un monde judéo-chrétien) et des deux restantes celle qui a pris la tête c’est la prédominance musulmane. Un mélange de laisser-faire par peur d’affronter la réalité, combiné avec une idéologie dominante refusant d’admettre les différences des cultures, fait que les gouvernants européens sont restés passifs quand les têtes de pont de l'Islam radical se sont installées un peu partout et sont devenues un élément moteur du processus de délitement de la civilisation occidentale visant la transformation de l’Europe en « dar el islam ». La prédiction politique de Bat Ye’or (Eurabia) quant au choix des élites européennes, d’un côté et celle de Boumediene, Kadhafi et Tarik Ramadan, démographique, d’un autre côté, se sont révélées justes, l’Europe est un territoire presque conquis avec l’aide des ventres des femmes musulmanes. Ce qui fait que de Malmö à Séville et de Vienne à Londres il faut tenir compte de la « rue musulmane » car elle tient les clés des élections locales ou nationales et commande, d’une manière directe ou indirecte (autocensure, peur car intimidation, etc.,), les destinées des pays du vieux continent. Les Pays Bas et puis les Suisses avaient essayé de résister (tous les sondages de la fin de l’année 2009 montraient que les « indigènes » approuvaient le résultat du référendum suisse sur les minarets de 72 à 92 % mais ... les élites éclairées n’en ont eu cure), peine perdue. Les gazettes de l’Europe, sous le contrôle de plus en plus appuyé des « écologistes » (« pastèques » car verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur) avaient lavé les cerveaux des gens en retournant les termes de l’équation, « les indigènes n’ont pas su intégrer les musulmans » et avaient réussi dans un temps record à imposer la nouvelle vulgate : tout est la faute du Grand et du Petit Satan, haro sur Israël et les Etats Unis. L’Europe annonce la tenue d’une réunion extraordinaire des 27 chefs d’état et de gouvernement, et examinera -en attendant- la proposition de M. Zapatero tout en intimant aux belligérants d’arrêter toute action militaire sous peine de rétorsions de part (sans autre précision).

dry bones

La France, par la bouche de Bernard Kouchner, rappelle les mises en garde adressées à l’Iran (« la bombe – le bombardement ») et dit comprendre, sans l’approuver, l’angoisse existentielle d’Israël devant les menaces répétées de l’Iran. Il rappelle aussi ce qu’il a toujours dit à Israël « il faut prendre des risques pour la paix » ce qui veut dire que ce pays doit arrêter toute autre action militaire et reprendre les négociations avec les palestiniens en vue de permettre la création d’un état pour ces derniers. Car, comme tout le monde le sait, la « centralité » de ce conflit commande tous les autres auxquels le monde a à faire face : Irak, Afghanistan, Pakistan, Cachemire, Indonésie, Sri Lanka, Thaïlande et tant d’autres. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, dont les relations avec l’Iran sont mauvaises, a du mal a cacher sa satisfaction : l’Iran a pris un coup sur la tête, son programme nucléaire est en lambeaux, Israël peut se faire taper sur les doigts (avec mesure ...) et son ennemi intime, BHO, se retrouve avec une troisième guerre sur les bras. Car, il sait, lui, que l’Iran ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas fait des dégâts, où qu’il pourra, de par le monde. Ce n’est pas mal pour quelqu’un qui avait reçu l’année d’avant le Prix Nobel de la Paix …


L’Allemagne, premier fournisseur commercial de l’Iran mais ayant une relation particulière avec Israël, hésite entre deux attitudes : condamner, tout en comprenant ou annoncer qu’elle comprend, tout en condamnant le recours à la force. Et fait savoir qu’elle suspend la livraison des trois sous-marins Dolphin en cours de construction en Allemagne. Sous-marins ? Dolphin ? Troisième force de frappe d’Israël, celle qui a empêché toute velléité iranienne de réponse aux attaques israéliennes ... Cela faisait un moment depuis que Mme Merkel (dont le cursus initial en Allemagne de l’Est l’avait vacciné contre plusieurs vulgates gauchisantes, tiers-mondistes, anti-américaines et, naturellement, antisionistes -pour ne pas dire antisémites) était en butte aux pressions de cercles industriels et diplomatiques qui lui demandaient une « réévaluation » des relations historiques avec Israël fondées, en partie, sur le binôme « bourreau - victime » hérité de l’Allemagne nazie. L’Allemagne vient de faire le service minimum mais ses industriels sont, somme toute, reconnaissants à Israël car … l’Iran aura à reconstruire ses infrastructures et cela créera d’énormes retombées pour eux car premiers fournisseurs de ce pays.


Un moment de détente est intervenu quand Serguei Lavrov, le ministre des Affaires Etrangères de la Russie est apparu à la télévision russe pour dire, sans rire, en substance « La Russie n’a eu aucune preuve de l’existence d’un programme nucléaire iranien à finalité militaire. Par conséquent, elle ne peut que condamner l’agression injustifiée d’Israël contre un pays avec lequel la Russie entretient des relations de voisinage excellentes et dont elle apprécie l’influence sur la scène politique régionale. La Russie, comme l’a souligné son Premier Ministre Vladimir Poutine, qui est allé en Israël au mois de mars 2010, est liée à ce pays par le million d’israéliens d’origine russe et pour lesquels elle a une responsabilité évidente. Elle demande, par conséquent, à l’Iran et à ses alliés d’arrêter, sans délai, toutes attaques contre les populations civiles d’Israël » Cela a fait rire dans la Chancelleries du monde entier mais on a compris aussi que la Russie n’était pas trop mécontente d’arrêter d’être mal jugée  car s’étant toujours opposé aux sanctions contre l’Iran. Israël a retiré les marrons russes du feu iranien …


L’histoire ne retiendra pas les vociférations, d’autant plus ignobles que leurs effets sont nuls, des pays « socialistes » d’Amérique Latine : Venezuela, Bolivie, Cuba, Nicaragua n’ont fait que ressortir le dictionnaire des insultes utilisé à chaque occasion propice contre Israël.


C’est l’attitude des pays principaux arabes qui retient l’attention du monde. L'Arabie saoudite et les autres membres du CCG (Conseil de Coopération du Golfe), qui s'inquiétaient de la possibilité que l'Iran obtienne l'arme nucléaire, ne pouvaient pas rester sans glas. Cela fait plus de 30 ans depuis que le conflit irano saoudien (souvent ouvert comme l’année dernier au Yémen, souvent caché) et ses divers aspects -géostratégiques, religieux, ethniques et économiques- affecte le Moyen-Orient et empêche tout progrès vers la paix de la région. Mais, bien qu’une coopération secrète avec Israël existait ils ne pouvaient pas ne pas réagir. Tout en sachant que l’action militaire israélienne allait leur rendre « la vie difficile pendant 18 mois ils savaient aussi que sans elle ils auraient eu une vie difficile pendant 18 ans … » Ils ont donc condamné Israël, fauteur de guerre, corps étranger dans un Proche Orient autrement pacifique, usurpateur de terres arabes et oppresseur du peuple palestinien. Mais, à la différence de 1973 (Guerre du Kippour) ils n’ont pas décidé d’arrêter les livraisons de pétrole au monde assoiffé nonobstant les contraintes créées par la Conférence de Copenhague de décembre 2009 et ils ont mis en garde l’Iran quant à sa tentation de bloquer la circulation des tankers dans les eaux du Golfe Persique. Et pour faire comprendre à l’Iran qui est le détenteur du pouvoir dans cette partie du monde ils ont organisé une fuite faisant savoir qu’en vertu d’un accord pris de très longue date, le Pakistan avait installé certains de ses moyens militaires non conventionnels (armes nucléaires ?) en Arabie Saoudite. L’Egypte ne pouvait pas faire mieux sauf de rappeler son ambassadeur en Israël et … de suivre la démarche de l’Arabie Saoudite en obtenant du Pakistan (frères sunnites) le même traitement. Bref, comme pour la guerre au Liban (2006) ou celle de Gaza (2008) ces pays, sachant qui sont les vrais responsables de la situation dénouée par Israël, la condamnent du bout des lèvres. Tandis que la Syrie (à laquelle l’Iran avait demandé depuis décembre 2009 d’être prête a lancer sur Israël ses SCUD chargées de produits chimiques en cas d’attaque israélienne) comme le Liban sous l’influence du Hezbollah, restaient pourtant sans réagir ayant compris que leurs pays pouvaient disparaître dans la tourmente si d’aventure ils suivaient les demandes de l’Iran. Enfin, le pays « musulman modéré » qu’était la Turquie était encore à vouloir déterminer si l’armada israélienne avait franchi ses frontières en allant vers l’Iran. Et pour une fois, son premier ministre trouvait qu’il était urgent de se taire.


Les palestiniens ne pouvaient pas rester en dehors du concert mondial d’imprécations destinées à Israël. Certes, ils étaient frustrés de ne plus avoir pu manifester leur joie à l’arrivée des fusées iraniennes sur Tel Aviv comme ils l’ont fait du temps de Saddam Hussein en 1991. Mais, ayant refusé depuis presque 18 mois à « négocier » avec Israël ils n’ont pas grand argument à utiliser aujourd’hui. Et pour ce qui est de leur état … de toute manière ils n’en veulent pas mais si Israël s’en est pris à l’Iran ils comprennent qu’elle ne se décidera pas à se suicider pour leur faire plaisir, à eux comme à pas mal de gens dans le monde.


Israël vilipendé par un monde en furie. Israël vomi par toutes les gauches du monde et par les intelligentsias dont la haine exprime, selon certains, l’horreur impuissante d’avoir à faire à des gens qui ne se soumettent pas et qui, de plus, réussissent dans leurs entreprises. Un monde entier qui n’arrive pas à comprendre comment les pressions des Etats Unis sur Israël n’ont pas pu l’empêcher d’attaquer l’Iran. Plus profondément, on n’arrive pas à admettre l’enseignement des sages d’Israël selon lequel « il ne faut pas tolérer les intolérants, car être bon avec ceux qui sont cruels conduit à être cruel avec ceux qui sont bons »


Aujourd’hui, mardi 8 juin 2010, nonobstant les dangers qui se profilent à l’horizon (des actes du terrorisme islamique dans le monde occidental, principalement) le monde dans lequel nous vivons est un monde plus sûr. Arrêter l’Iran sur la voie de l’acquisition d’armes nucléaires restera un fait majeur qui change les données géopolitiques non seulement du Proche Orient mais du monde entier. Et, peut-être, cela conduira l’Europe, premièrement, à se souvenir de ses fondements judéo-chrétiens et des dictons d’égale importance «aimer son prochain» et « œil pour œil, dent pour dent » 


Quant à Israël, ce pays attendra, patiemment, soit de nouvelles tentatives visant sa destruction (par la force ou par d’autres moyens) soit que le temps vienne quand Israël sera, réellement, « lumière des nations » (Is 42, 6).

 


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