Celui qui aime indûment un dieu, contraint les autres à l’aimer, en attendant de les exterminer s’ils s’y refusent. Point d’intolérance idéologique ou de prosélytisme qui ne révèlent le fond bestial de l’enthousiasme.
E. Cioran, Précis de décomposition.
Nous voilà arrivés en phase cinq. Un peu elliptique de sujet, n’est-ce-pas ? Bon, commençons à dérouler les phases qui deviennent classiques dès qu’un attentat terroriste se passe en France.
Phase 1– des militaires ou des enfants sont trucidés en plein jour. La presse, avec une unanimité qui confine à l’instinct grégaire mais aussi les autorités qui ne savent pas sur quel pied danser commencent par dire qu’il s’agit de faits divers, sans liaison entre eux, ayant à l’origine, sans doute, un « tueur en série » Elle ne dure pas longtemps cette phase car elle risque de faire peur aux gens. Mais comme nos journalistes font de l’investigation (n’est-ce pas ?) on arrive à la phase 2.
Phase 2– apprenant, surtout, l’origine ethnique des victimes (deux paras musulmans et trois enfants et un adulte juifs) on décrète qu’il s’agit d’un crime de l’extrême droite et de ses suppôts néo-nazis. Et on oriente vite le courroux des populations et les efforts des enquêteurs des diverses polices vers tous ceux qui de près ou de loin peuvent être reliés à ces mouvances. Et quand on apprend que trois paras ont été exclus du régiment auquel appartenaient les premières victimes (militaires) trois ans auparavant … la piste des néo-nazis prend de l’importance. Mais, comme les victimes suivantes ne sont que des enfants juifs … les commentaires des journalistes qui savent tout commencent à changer et on les entend, de plus en plus, bredouiller des formules qui mélangent tout. Pendant ce temps, la gente policière commence à se poser des questions et s’interroge sur la possibilité d’avoir affaire à un jihadiste. Il y en a pas mal dans notre pays car le terreau le permet -5 millions de musulmans dont la très grande majorité, tout en espérant devenir majoritaire en Europe et en France un jour, est en instance d’intégration, comporte, comme dans tous les pays où PEW a fait des enquêtes quelques 5 à 7% de gens qui supportent et apprécient Al-Qaida.
Phase 3– les autorités (non pas les journalistes d’investigation …) font savoir que le « suspect » est un citoyen français d’origine algérienne, musulman bien sûr. C’est le moment quand l’intelligentsia française, de gauche comme il se doit, s’insurge quant au fait que l’on parle de « l’origine » du tueur présumé. Certes, ni les intégristes de Monseigneur Lefebvre, ni les « haredim » juifs portant kipa et papillotes, ni les hindous portant turban n’ayant jamais tué personne en France, on ne rappelle pas leur origine … mais c’est injuste, n’est-ce-pas ? Effectivement, rappeler l’origine de parents nés à l’étranger dans la république laïque française cela peut paraître curieux. Mais … comment faire pour détecter les inclinaisons profondes de citoyens français sans couler sous les quolibets de tous ceux qui défendent les droits de l’homme et … la démocratie ? C’est le moment de passer à la phase 4.
Phase 4– Les ordres sont donnés pour prendre vivant le « suspect ». Il est toujours « suspect » bien qu’il vient de faire savoir aux policiers qui le cernent dans son réduit qu’il a tué les militaires et les enfants juifs car il voulait venger les « enfants de Gaza ». Explication (et excuse) parfaitement recevable qui est popularisée à satiété par tous les organes de presse, les radios et les télévisions et même par le ministre en charge de la conduite des opérations. Pour ce qui est de militaires assassinés come ils étaient musulmans eux aussi … cela n’a pas beaucoup d’importance. En Irak, en Afghanistan, des musulmans tuent des musulmans tous les jours de la semaine sans que personne (ni les musulmans « modérés », ni les élites intellectuelles françaises ou européennes) soit gêné … Une étude récente rappelle qu’en 2010 des musulmans ont tués 29.831 musulmans (en Irak, Afghanistan, Afrique, Asie ou ailleurs). Et nous voilà en phase cinq.
Phase 5– le politiquement correcte prend le dessus et on voit se dérouler la vulgate connue depuis les premiers attentats en France : le « suspect » (pas encore le « terroriste », pas encore « l’assassin ») n’est qu’une "petite frappe" oui, il est parti faire quelques voyages touristiques au Pakistan et en Afghanistan mais … on le connaît comme « un gentil gars » et on publie une photo riante du monstre qui a tiré par les cheveux une fillette de 8 ans pour lui loger trois balles à bout pourtant dans la tête parce qu’elle était juive et puis … il ne fait pas partie d’un groupe … il s’est « auto-radicalisé » et autres fariboles ejusdem farinae… Tout cela parce que les élites qui nous gouvernent, de droite et surtout de gauche, depuis des lustres ne veulent pas admettre qu’une partie de l’islam n’est qu’une fabrique de terroristes. Et comme on ne voit pas les masses de musulmans « normaux » sortir défiler de la Bastille à la République pour crier leur dégoût et désapprobation on laisse passer l’orage et la justice passera. Elle mettra dix ans, en respectant scrupuleusement les droits de assassins sans penser aux droits des victimes. Et pendant ce temps on n’osera pas dire que c’est le fondement de l’islam (« tue l’infidèle ») que tout le monde s’évertue à escamoter qui est responsable d’une grande partie de ce qui nous arrive. Les mots de Cioran étaient prémonitoires.
La réalité cristallisée par ce que la France vient de vivre à Montauban et à Toulouse est et sera de plus en plus difficile à mettre sous le tapis : des enfants de la république deviennent ses fossoyeurs sous la chape du silence tirée par ceux qui ont détruit l’enseignement et le consensus social par les métastases de l’état providence. Et quand un enseignant demande à ses élèves de garder une minute de silence pour l’assassin de Toulouse, le Syndicat SGEN-CFDT de Haute Normandie prend sa défense déclarant que « Ce n'est pas du tout un acte politique d'une extrémiste, mais d'une collègue qui a des soucis de santé, qui est fragile et qui fait l'objet d'un suivi psychologique» D’évidence il sera de plus en plus difficile de lutter contre ce qu’on espère n’être que des « loups solitaires » car depuis de lustres on nie ou on cherche des raisons qui passent la rampe pour justifier les actions des assassins qui sont parmi nous. Aussi longtemps que nous avions affaire à des terroristes islamistes qui arrivent en Europe occidentale du Moyen-Orient et ne font pas partie des sociétés indigènes, il était possible de les surveiller et de déjouer leurs intentions terroristes. Ils étaient des étrangers. Ce que l’on ne peut plus cacher aujourd’hui, ce que l’on voit, c’est que les terroristes sont des citoyens français ou européens mais d'origine musulmane. Et quand l’assassin de Toulouse et Montauban vit dans trois appartements différents, dispose d’une BMW et d’une Clio (à part le scooter avec lequel il a commis ses méfaits) et d’un arsenal évalué à quelques 30.000 euros tout en bénéficiant du RSA après avoir été condamné 15 fois par la justice … n’arrivera-t-il pas un moment quand on devra demander des comptes ? Car rien de ce qui se passe n’est apparu par « génération spontanée ».
Un exemple ?
En Janvier 2002, lorsque les grands éruptions antisémites en France avait déjà eu lieu depuis plus d'un an le socialiste Hubert Védrine justifie l'empathie pour la violence des Musulmans contre les Juifs en France en déclarant :«On ne doit pas nécessairement être choqué que les jeunes Français d'origine immigrée ont de la compassion pour les Palestiniens quand on voit ce qui s’y passe" - Hubert Védrine, était ministre des Affaires Etrangères à l’époque. Il a fait des émules, l’assassin de Toulouse a justifié ses assassinats par le sort qui est fait aux enfants de Gaza.
Supposer, dans cet environnement intellectuel que le terrorisme des déjections du monde musulman français disparaîtra de lui-même c’est ne rien comprendre à la marche historique du monde. Mais, un jour, peut-être, on demandera des comptes aux têtes pensantes de notre république, aux consciences qui décident ce qui est politiquement correcte et ce qui ne l’est pas. Encore que … on n’a rien demandé à Sartre ou à Simone de Beauvoir qui, jusqu’à la fin, ont nié les crimes d’un Staline ou d’un Mao Tse Tung mais on a persécuté Albert Camus qui avait vu juste …
Quant aux feuilles de choux de la république, celles qui lavent et formatent les cerveaux de leurs lecteurs, n’en parlons plus. Réaliser que Libé (« des milliers de personnes ») est plus honnête que Le Figaro (« des centaines de personnes ») …