Sur fond de guerre à Gaza des manifestations populaires « anti Israël » se sont déroulées partout en Europe (de l’Ouest …) les plus importantes ayant eu lieu en France, Angleterre et Allemagne. D’aucuns n’ont pas eu de difficulté d’interpréter les « Israël assassin » et « Mort aux juifs » comme des signes d’un antisémitisme nouveau, rapport aux populations d’origine musulmane - les communautés les plus importantes se trouvant dans les trois pays mentionnés.
Les dirigeants de ces pays, sensibles à ce que l’histoire du continent leur a appris ont pris, presque tous, position contre l’expression d’une maladie (« le socialisme des imbéciles » disait le camarade Lénine après un autre socialiste, Auguste Bebel). Et comme le prurit est apparu pendant la guerre d’agression du Hamas contre Israël, les 28 ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne ont déclaré le 22 juillet, haut et fort, que « les tirs aveugles de roquettes sur Israël par le Hamas et les groupes militants dans la bande de Gaza, visant directement les populations civiles constituent "des actes criminels injustifiables". »
Mais le caractère fallacieux des positions exprimées et des déclarations faites s’est révélé rapidement : quand La Commission des Droits de l’Homme a décidé de lancer une enquête « sur les crimes d’Israël dans les territoires palestiniens occupés » (cela ne vous rappelle pas « le Rapport Goldstone » ?) tous les pays de l'UE sont restés silencieux, en s’abstenant, face à une décision qui affirmait une équivalence morale entre une organisation terroriste et un État démocratique reconnu par le monde comme tel. Si les dirigeants européens sont incapables de faire cette distinction, pourquoi s’en prennent-ils aux masses de l'Europe? Changer le peuple, le vieil adage de Berthold Brecht, était la solution du Comité Central …
La déclaration du 22 juillet (comme celles des américains, canadiens, australiens et autres) affirmait le droit à Israël de se défendre. Attendez, on n’en est pas encore là.
Nathan Sharanski, le « refuznick » le plus connu, aujourd’hui à la tête de l’Agence Juive pour Israël vient de dire « Je crois que nous voyons le début de la fin de l'histoire juive en Europe. Ce qui rend la situation en Europe unique dans l'histoire, c'est le fait que l'Europe est devenue très intolérante des identités dans un environnement multiculturel et post-nationaliste. Ce nouvel antisémitisme est très connecté à Israël -la diabolisation, la dé-légitimation et les doubles standards- sont si profondément encrés dans l’esprit des dirigeants politiques et intellectuels européens que l’on demande, pratiquement, à chaque Juif de choisir entre être fidèle à Israël ou fidèle à l'Europe. » Le pourquoi ? Par delà la « composante musulmane » (entre 15 et 20 millions à l’Ouest de l’Europe) il y a ce que psychiatre israélien Zvi Rex a remarqué (1986) : « Les allemands ne pardonneront jamais aux juifs Auschwitz » Remplacez « allemands » par « européens » et demandez comme un jeune allemand « pourquoi grand-père a-t-il tué les juifs ? Regarde ce qu’ils font à Gaza, lui dit-on, ce à quoi le jeune répond –maintenant j’ai compris ». En clair, les juifs sont les témoins de la faillite morale de l’Europe ce qui conduit à projeter la culpabilité sur Israël et les juifs encore en Europe. Mais ils se souviennent d’Edmon Fleg « Je suis juif parce qu'en tous temps où crie une désespérance, le juif espère »
Regardez la couverture du dernier numéro de Newsweek :
Les « partenaires de la paix » d’Israël reprennent la mantra européenne sous une forme encore plus claire :
Jibril Rajoub, Secrétaire Général Adjoint du Fatah et … président du Comité pour le Sport et la Jeunesse de l’Autorité Palestinienne …
Bon, mais l’Europe qui est le premier donateur de l’Autorité Palestinienne (et indirectement du Hamas pour Gaza) ne peut pas rester de marbre quand tout ce qui a été construit avec son argent est de nouveau détruit (troisième fois …). Pas plus quand elle comprend, enfin, qu’avec ses sous on a construit non pas des maisons, des écoles ou des infrastructures pour la population mais une ville souterraine avec plus de 70 tunnels d’une longueur moyenne de 5 km pour lesquels on a dû utiliser entre 600 et 800.000 tonnes de ciment et qui ont couté (les tunnels) plusieurs centaines de millions d’euros. Accessoirement, depuis 2012, l’Europe sait que dans les premières années de la construction des tunnels plus 160 enfants sont morts : ils creusaient … pour le bonheur de leurs bienfaiteurs, le Hamas (N. Pelham, Institut d’Etudes Palestiniennes).
Donc, l’Europe (qui ne sait plus comment se défaire de ses juifs ou d’Israël …), d’un côté souligne le droit d’Israël de se défendre face à une organisation, qu’elle même considère, terroriste mais, d’un autre côté, lui demande de faire cela d’une manière « non disproportionnée ».
Les bombardements de nuit et de grande altitude Dresde – en deux jours 1.300 avions ont dévérsés 3.900 tonnes de bombes, Tokyo – bombes incendiaires détruisant la moitié de la ville ou Hiroshima & Nagasaki étaient « proportionnels » ? A quoi ?
En essence, Israël est confrontée à une réalité que l’Europe (pour les raisons évoquées) fait semblant de ne pas comprendre : qu’il s’agisse de la Charte du Fatah (jamais modifiée) ou celle du Hamas ou de l’actuelle agression de Gaza, il s’agit du droit d’Israël d’exister en tant qu'état nation du peuple juif. Le nombre de juifs tués parce que juifs est difficile à compter depuis que ce peuple a été le bouc émissaire non seulement du christianisme pendant 2000 ans mais de tous les autres « ismes ». Et l’apparition de l’islam revanchard qui, de tout temps, a voulu avoir les juifs comme dhimis ou de les tuer n’a fait qu’accentuer les menaces auxquelles Israël a à faire face. Le Qatar (qui a acheté la moitié de la France … j’exagère … et que M. Fabius a convié à Paris vu qu’il est notre ami et qu’il a de l’influence sur le Hamas – en clair c’est le bailleur de fonds des terroristes …) : le sermon de sa télé officielle du 18 avril est limpide :
Alors, sachant tout cela, de quel droit l’Europe demande-t-elle à Israël de « faire attention » et d’utiliser « une force proportionnée » ? L’Europe sait qu’il s’agit d’une sorte de « quadrature du cercle » mais néanmoins, avec les Etats Unis de BHO, avec les « gôches » du continent et d’ailleurs, avec le Cuba, la Bolivie et le Venezuela …. elle demande l’impossible. L’Amérique a montré la voie quand le mode de vie des démocraties occidentales a été menacé par les hordes nazies : aucune pitié jusqu’à la capitulation totale, définitive, des agresseurs. Pourquoi Israël ferait-elle autre chose ?
Au lieu de demander à Israël de se battre avec une main liée dans le dos, on devrait l’encourager à raser jusqu’à la terre nue les entités ennemies fussent-elles Gaza ou au Sud Liban (où Hezbollah dispose de plus de 50.000 fusées depuis que la France et autres pays ont sponsorisés la résolution 1701 et se sont engagés à interdire le réarmement de cette autre organisation terroriste qui se distingue maintenant en contribuant à l’assassinat de plus de 180.000 syriens*).1 Et on devrait, tous, dire en chœur « Gaza delenda est ».
Pendant la Coupe l’Allemagne a battu le Brésil 7 à 1 : avez-vous entendu quelqu’un dire « attendez, ils ont utilisé une force disproportionné ! » Et Gaza ce n’est pas du football : il s’agit d’une guerre dont le but n’est pas d’avoir des pertes identiques. Il s’agit d’infliger le maximum de pertes à son ennemi et de minimiser autant que faire se peut les siennes comme dans toute guerre. Et pour ce qui est de Gaza le nombre de pertes palestiniennes (sûr, que des civils … tout l’armement du Hamas étant télécommandé …) est accru parce que le Hamas utilise la population comme bouclier humain.
En se gargarisant des morts civils on fait semblant de ne pas savoir ce qui se passe. Regardez : la moitié des morts « civils » sont des hommes entre 16 et 35 ans d’après les statistiques palestiniennes elles-mêmes (analyse au 24.07.14). Plus que probablement des soldats du Hamas.
Des gens dont le cynisme vise à encourager la mort de leurs enfants (afin de perpétuer un climat de haine et d'agressivité) se déclarent amoureux de la mort. La vulgate islamique: «Nous aimons la mort plus que vous aimez la vie" Ils devraient remercier Israël car il les aide à réaliser leur idéal …
Mais l’Europe ne veut pas comprendre ce qui se « joue » à Gaza pour une raison simple : elle ne veut plus se battre, elle a décidé (Eurabia) simplement de réduire la vitesse de ce qui arrivera inexorablement, de retarder la fin.
Never again ! Allez, une dernière fois …
1 A ceux qui s’indignent du fait que les manifs en Europe ne se préoccupent pas du tout de cela le « cerveau » socialiste de la géopolitique, P. Boniface, répond « Il y a par ailleurs une différence de taille entre la Syrie et Israël-Palestine. La Syrie ne s'est jamais proclamée comme étant la seule démocratie du Proche-Orient et n'a jamais proclamé qu'elle était à l'avant-garde de la promotion des valeurs occidentales. L'armée syrienne n'a jamais été présentée comme "l'armée la plus morale du monde".» La perversité « intellectuelle » n’a pas de limites …