Nous sommes en mai 2014 et les Français n'ont pas encore digéré la Révolution Française, 235 ans après celle-ci.
Ils ont supprimé les privilèges mais se sont dépêchés de les remplacer par les avantages acquis. Ils ont d'ailleurs tellement développé le principe de ces avantages qu'ils ne cessent pas d'en créer de nouveaux. Une partie d'entre eux est rassemblée dans une vaste encyclopédie nommée humoristiquement "code du travail", mais ce n'est sans doute que la partie émergée de l'iceberg.
Qu'un gouvernement, de droite ou de gauche, tente timidement d'en supprimer un et c'est une levée de boucliers soutenue par les syndicats avec menace constante de grève. Ces menaces s'exercent même parfois de façon préventive si une ébauche de rumeur sans fondement vient à l'oreille de ces messieurs.
Même les nombreux compatriotes qui sont venus de l'étranger depuis 1789 ont assimilé ce système du fromage inépuisable, ce qui me fait dire que s'ils ne peuvent pas se targuer d'avoir des ancêtres gaulois (qui en a d'ailleurs, à part une infime minorité de Français ?), ils sont les héritiers directs des sans culotte.
On pourrait penser que l'incapacité de nos gouvernements successifs à réaliser les réformes en profondeur qui seules pourraient nous sortir du purin dans lequel nous nous enlisons, pourrait être rattrapée par un gouvernement très dur qui serrerait la vis aux récalcitrants, d'où la tentation de l'extrême droite.
Mais il ne faut pas se leurrer: une extrême droite au pouvoir ne ferait que transférer certains privilèges d'une catégorie à une autre et en créerait de nouveaux pour avoir la "paix sociale".
Ces réflexions me laissent bien désabusé. A 75 ans, je ne crains plus grand chose, mais je pense à nos enfants et petits enfants. J'ai la chance qu'un de nos deux fils soit allé vivre aux USA. Quant à l'autre, la vie n'a pas voulu qu'il puisse avoir d'enfant. Il en souffre encore mais il s'en réjouira peut-être demain. Mais mes autres parents et amis, où vont ils aller ?
Tout cela est bien triste.
Ralbol94