Honneur aux lecteurs : ils ne se laissent pas conter, ils veulent des réponses : cela fait suite au texte "Contre les Palesiniens".
« Vous parlez de « palestiniens », pourquoi pas du « peuple palestinien » ? On devrait dire « être palestinien n’est pas une nationalité, c’est une profession … ». J’ai repris les trois caractéristiques principales qui sont attachées à la notion « peuple » : unité de langue, unité d’histoire, unité géographique. On s’accorde, généralement, qu’au moins deux de ces caractéristiques sont nécessaires pour parler, non pas d’un groupe ethnique, d’un peuple par rapport à un autre. Les « Syriens du Sud », populations migrantes venant de Syrie vers le territoire appelé par les Romains « Palestine » (pour rompre la relation « Hébreux – Royaume d’Israël) n’ont jamais disposé de ce qui est une condition nécessaire pour constituer un peuple. D’ailleurs, Zuheir Mohsen, au nom de l’OLP, en 1977 (déjà …) donnait un interview au journal hollandais Trouw :
Le peuple palestinien n'existe pas.La création d'un Etat palestinien n'est qu'un moyen pour continuer notre lutte contre l'Etat d'Israël pour notre unité arabe. En réalité, aujourd'hui, il n'y a aucune différence entre Jordaniens, Palestiniens, Syriens et Libanais. Nous parlons aujourd'hui de l'existence d'un peuple palestinien, uniquement pour des raisons politiques et tactiques car les intérêts nationaux arabes exigent que nous affirmions l'existence d'un peuple distinct palestinien à opposer au sionisme. Pour des raisons tactiques, la Jordanie, qui est un Etat souverain avec des frontières définies, ne peut pas réclamer Haïfa et Jaffa, mais moi comme Palestinien, je peux réclamer Haïfa, Jaffa, Beer-Shev’a et Jérusalem. Toutefois, quand nous aurons acquis notre droit à toute la Palestine, nous n'attendrons pas même une minute pour unir la Palestine et la Jordanie.
Tant et si bien que ce n’est qu’à partir de la création par Yasser Arafat de l’OLP (Organisation de la Libération de la Palestine) que le mot « palestinien » a été forgé pour les Syriens du Sud. En effet, jusqu’en 1948, les juifs installés dans le territoire en cause étaient considérés comme « palestiniens » … Cela étant, comparez avec les Kurdes : unité de langue, unité d’histoire et unité géographique, les trois caractéristiques sont là et les font se différencier et des turcs et des iraniens et des irakiens et des syriens. Leur territoire se trouve « occupé » par la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie et bien qu’ils soient presque 30 millions personne ne veut leur « donner » un état. Réunis au Sud de la Turquie, récemment, 850 délégués kurdes venus de Turquie, Irak, Iran, Syrie viennent de déclarer leur « autonomie ». Avez-vous entendu quelque chose ? Curieux, non ?
Le groupe de « personnes déplacées » en 1948 où se trouve-t-il ? Au moment du partage du territoire par l’ONU en 1947/8 la communauté internationale avait décidé de la « création de deux états, un arabe et l’autre juif ». Remarquez, on ne parlait pas de « peuple palestinien » mais de « peuple juif » … tandis qu’aujourd’hui on ne parle que du « peuple palestinien » et quand Israël demande qu’elle soit reconnue comme « état juif » non seulement les arabes ne le veulent pas mais … le ministre des affaires étrangères de la France souligne, in petto, qu’il y a des arabes en Israël ! Expulsés ou partis, env. 600.000 personnes on quitté le territoire destiné à l’état juif. Les deux raisons majeures sont connues mais occultées car elles ne peuvent pas supporter la « narrative » arabe. La première : les pays arabes (Egypte, Syrie, Liban, Jordanie, Irak pour l’essentiel) n’acceptant pas le partage ont décidé de régler la chose par les armes : cinq armées, à l’époque toutes armées et instruites par les anglais, se sont lancées dans une guerre qui allait « jeter les juifs à la mer » (c’est une obsession qui a cours encore aujourd’hui …) et pour préserver leurs frères des affres de la guerre leurs ont demandés de partir pour revenir ensuite quand les juifs ne seraient plus là. La deuxième : les exactions de la guerre (de deux côtés) ont fait qu’une partie des populations arabes du territoire assigné aux juifs a trouvé sain de s’enfuir (« les expulsés »). On occulte cependant le fait que des groupes entiers ont fait confiance aux «juifs » et sont restés sur place en ne le regrettant pas : Haiffa ou Abu Gosh (près de Jérusalem) sont des exemples connus. Et ils ont eu raison car leur nombre a été multiplié par trois en 60 ans et ils représentent aujourd’hui 20 % de la population d’Israël disposant de 12 % des députés à la Knesset. Mettez en parallèle le sort de ceux qui sont partis (ou expulsés) : ils croupissent depuis 60 ans dans des camps de refugiés au Liban, Syrie ou Jordanie, sans d’autres droits que ceux d’utiliser la mendicité internationale pour survivre. Certes, sans travailler, ce qui, là où il fait très chaud n’est pas déplaisant. Groupe ethnique recevant, (ad vitam æternam ?), dix fois plus d’aide internationale par tête que tout autre, pourquoi voudraient-ils renoncer à cela ? Ils laissent parler les journalistes du monde entier qui viennent verser une larme sur les souffrances du peuple palestinien à Gaza avant de rentrer dans les hôtels 4 et 5 étoiles du front de mer et prendre un excellent diner dans un restaurant de poissons …
On en compte aujourd’hui entre 4 et 5 millions d’êtres dont le seul mérite devant l’éternel (à l’exception des contributions au terrorisme) c’est leur patience « un jour les juifs seront tous tués et ils récupéreront leurs possessions anciennes » Vaste programme mais … quand on a derrière soi 1,5 Milliards de musulmans, on peut croire que cela sera ainsi.
« Vous parlez de « territoire légué par Allah » mais le Fatah est laïque » Oui, le Fatah se présente comme « laïque » mais il suffit de voir que, chaque vendredi, ses dirigeants se déchaussent et écoutent attentivement le prêche de l’imam. Il suffit, d’ailleurs, de lire la carte du Fatah (qui n’a jamais été modifiée nonobstant les mensonges et les mises en scène d’Arafat pour François Mitterrand et Bill Clinton) pour avoir une vue claire de son objectif : « libérer la Palestine par étapes » - langage codé disant « destruction d’Israël et instauration (Hamas dixit) d’un califat islamique.
Israël a un gouvernement de « droite », pourquoi « le camp de la paix » (Shalom Achshav) a-t-il disparu ?
Tout d’abord, il faut relativiser : quand on parle de « droite » en Israël c’est comme parler des radicaux-socialistes chez nous. D’un autre côté, il s’agit d’un gouvernement élu qui représente, certes, une dérive de la société israélienne par rapport au « centre » ou au « centre-gauche ». Mais, souvenons-nous, Ariel Sharon, qualifié d’extrême droite, (« l’assassin », « le boucher de Sabra et Chatilla », j’en passe et des meilleures) a été encensé comme pas un quand il a fait évacuer Gaza de toute présence israélienne (civile et/ou militaire). Toutes les chancelleries ont applaudi et pour un (court) moment on s’est arrêté de crier « Sharon assassin » sur le pavé de Paris. Le gouvernement actuel, moins enclin que ses précédents à faire des concessions pour rien et plus fort car disposant d’une légitimité inattaquable (deux tiers du parlement, plus de 60% d’opinions favorables) que ses adversaires internationaux (BHO, « le Quartette », la Suède, la Norvège et autres coryphées de la paix) ont du mal à contester. Et comme aucune des tentatives faites depuis Oslo (plans de paix multiples, initiatives diverses et variées) n’a reçu la moindre approbation de la part des palestiniens, « le camp de la paix » israélien (qui n’a jamais eu de pendant du côté des palestiniens) a fondu comme beurre au soleil : cela a pris du temps mais, eux aussi, ont compris que le conflit n’est par territorial mais existentiel. Et sont, sans doute, convenus qu’en disparaissant ils arrêtaient de contribuer à la disparition de l’état qui est le leur aussi.
En lisant votre texte on se pose la question « Israël a-t-elle un avenir au Proche-Orient ? »
D’autres que moi sont mieux à même de faire la démonstration de l’impossibilité de faire disparaître Israël du Proche Orient. Même si son allié unique, sous l’impulsion d’un président « post-moderne, tiers-mondiste, décidé à rogner les ailes de son pays » le laisse tomber. Même si l’Europe, en voie d’être colonisée par les ennemis irréductibles de ce petit pays passe des menaces feutrées à une hostilité ouverte. Israël est une des grandes puissances militaires du monde actuel capable non seulement de défendre son territoire mais de projeter des éléments de force à très grande distance. Par delà sa puissance militaire Israël est un pays « post-industriel » : aucune des technologies de pointe (électronique, biologie, chimie, environnement) ne lui est étrangère, au contraire, le pays tient un rang de premier ordre dans le développement du monde technique et industriel. Auto-suffisant pour ses besoins alimentaires ce pays a développé une des agricultures les plus évoluées. Reste les sources d’énergie. A point nommé, après une dizaine d’années d’explorations terrestres et maritimes, Israël a mis à jour des gisements de gaz en Méditerranée dont les dimensions vont la placer à égalité avec les principales réserves prouvées du monde. Jugez-en : Tamar, Dalit, Léviathan, un total prouvé de presque 1.000 Milliards de m3soit plus que l’Iran et l’Arabie Saoudite réunies …
Et se lance dans l’exploitation des schistes bitumineux dont ses sous-sols d’Israël sont gorgés et qui vont lui ouvrir des capacités pétrolières d’un ordre de grandeur équivalent à celles de l’Arabie Saoudite … L’Europe dédaignera-t-elle l’existence de ces sources d’énergie à sa porte ? Peu probable, même si le Liban (gouverné par le Hezbollah) s’est réveillé, non pas pour faire des prospections mais pour contester la propriété d’Israël (et de Chypre) sur une partie des sites.
Mais, je crois, que rien n’explicite mieux le propos : en 1967 la France remboursait à Israël le prix des 50 Mirages commandés à Dassault (embargo décidé par De Gaulle). La France les a vendus ensuite à la Libye ... Et 44 ans après, la France achète des avions à Israël (c'est déjà fait pour d'autres modèles). Sic transit gloria mundi...
The French Defense Ministry decided last week to purchase unmanned aerial vehicles from Israel, thereby bringing an end to a 44-year-old embargo on weapon purchases imposed by President Charles de Gaulle. The approved sale of Heron TP, or Eitan, will be the first time the drone is sold to a foreign country.
Alors ? Israël survivra dans un environnement hostile aggravé par l’indolence, le parti-pris et l’hostilité -presque- universelle, que d’aucuns assimilent à une nouvelle forme d’antisémitisme. Dommage que le monde ne comprend pas qu‘Israël n’est que le canari des mines de charbon … mais qui ne veut pas disparaître …