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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 19:37


 

Sollicité par des lecteurs fidèles de mon blog je me suis décidé, à l’orée d’une nouvelle année de tenter de faire un point de la situation actuelle du Proche Orient. Il ne sera ni exhaustif ni (dirons certains) totalement objectif mais, peut-être il apportera quelque lumière pour éclaircir quelques tenants et aboutissants.


Rien ne va plus : tout le monde a compris (même si d’aucuns suivent la politique de l’autruche) que le Proche Orient est un champ de ruines diplomatiques, résultat de la décision irresponsable des Etats Unis et de l’Europe de s’occuper de ce qui ne les regarde pas. Certes, comme l’enfer, tout était (est) pavé de bonnes intentions : le désir des Etats Unis, initialement, d’apporter la démocratie à des pays et des peuples qui n’en voulaient pas, le souhait de l’Europe de transposer sa voie vers la paix définitive à des quidams dont les buts sont antinomiques avec un état de paix, la nécessité pour le monde développé (faisons simple, judéo-chrétien) de trouver un bouc émissaire à jeter en pâture à des forces montantes dont le but ultime est la conquête du monde.


D’évidence on assiste à une tragédie car l’on observe l’unité de lieu, l’unité de temps et l’unité d’action.


Le lieu – des confins du sous-continent indien, du Pakistan et sa démocratie vérolée par « l’islam extrémiste » en passant par l’Afghanistan, l’Irak et jusqu’au Proche Orient, il n’y a que guerre, terreur, assassinats. Et au Proche Orient proprement dit, un Liban jeté dans les pinces d’une organisation terroriste qui fait la loi du pays fort de l’appui de ses sponsors iraniens et syriens et une « Palestine » divisée et dont une moitié affiche ouvertement sa volonté de faire disparaître l’état d’un peuple attaché à une terre depuis presque quatre millénaires tandis que l’autre moitié envisage la même chose mais en y parvenant par des voies différentes. Ce lieu est le territoire de populations dont la religion leur a interdit de suivre le développement du monde moderne. Et dont le but ultime, consubstantiel à son identité n’est autre que de conquérir le monde et d’y installer, en maître sa religion. Un grain de sable dans ces territoires désertiques qui n’en manquent pas ... Israël, acteur idéal pour le rôle du vilain. Ce qui met tout le monde à l’aise car il s’agit, bien sûr, du même juif qui a servi de repoussoir au christianisme pendant deux millénaires.


Le temps – tout se passe « ici et maintenant ». Les convulsions du monde arabe depuis la fin de l’empire ottoman sont dues, d’évidence, à l’absence de vrais « états nations » (dans le sens de Barrès ou ... de Régis Debray). En effet, à part l’Egypte, vieille nation endormie depuis que l’islam a tiré sur elle la chape de l’inculture religieuse, tous les autres « états » ne sont que des constructions artificielles œuvres des puissances coloniales qui ont dépecé l’empire ottoman : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie pour ne pas aller jusqu’à l’Arabie Saoudite et les Pays du Golfe. Aucun de ces états n’a de légitimité historique, sa naissance n’ayant été rien d’autre que l’expression de la volonté d’un tiers à un certain moment. Rien d'autre n’unit ces pays, depuis mettons soixante années, que la décision de faire disparaître un intrus qui de plus se targue de disposer d’actes de propriété vieux de quatre millénaires ... Et le temps devient une contrainte pour tous les présents : pour les régimes dictatoriaux qui doivent faire face à une démographie galopante conduisant à créer des générations de mécontents et, partant, des révoltés en puissance, pour ceux qui voudraient mettre un couvert bien étanche sur une cocotte qui risque d’exploser (allusion aux agissements et ambitions d’un autre acteur, éloigné, l’Iran), pour le « monde libre » qui tout en consommant le pétrole dont ces territoires disposent y déverse ses productions diverses en commençant par des armements en quantité suffisante pour faire sauter la planète. Le temps compté ? Pour quoi ? Pour qui ? D’évidence, pour le même, Israël.


L’action – au bout de sept guerres (48, 56, 67, 73, 82, 2006, 2008) dont cinq menées par des états et deux par des milices à caractère terroriste, les pays arabes n’ont pas réussi à éradiquer « le cancer » qui les minent. D’un côté, ils ne peuvent pas accepter l’existence d’Israël -seul pays non musulman dans un océan islamique- et d’un autre côté, ils ne peuvent que constater la capacité de résistance de l’intrus. Comme le juif pendant les 2000 années de persécutions chrétiennes, Israël est objet de haine mais aussi de jalousie. Et puisque les armes n’ont rien réglé jusqu’ici ... l’action se déplace maintenant sur le terrain de la diabolisation de ce pays sujet depuis deux décennies d’un processus de déligitimation. Tout est bon pour le vilipender et pour l’identifier aux pires bourreaux européens des juifs il n’y a pas si longtemps. La coïncidence historique d’un président américain dont l’enfance a été proche de l’islam et l’adolescence proche du communisme avec la prise de contrôle des moyens de communication (journaux, radio, télévision) par de générations gauchisantes en quête de causes « révolutionnaires » (comme le Vietnam, comme Cuba, comme la Chine de Mao) fait que les pays développés s’associent volontairement à un processus qui devrait conduire à la disparition de l’empêcheur de tourner en rond, Israël.


Unité de lieu, unité de temps, unité d’action, la tragédie se déroule sous nos yeux. Le seul « hic » vient toujours de l’empêcheur  de tourner en rond qui, curieusement, n’entend pas faire l’objet du sacrifice auquel le monde voudrait le convier. Monde qui assiste sans broncher aux objectifs clairement explicités par ceux qui vouent Israël à la disparition : le Hamas, gouvernant Gaza suite à un « coup d’état » sanguinaire contre ses camarades du Fatah, qui annonce « Israël a deux options : être détruit ou quitter le territoire « du fleuve à la mer » (du Jourdain à la Mer Méditerranée). Et le « président » (on se demande de quoi et pendant encore combien de temps car son mandat est expiré depuis deux ans ...) qui fait croire que l’objectif du Fatah est la création d’un état palestinien dit clairement : « si un état palestinien voit le jour il ne sera permis à aucun juif de s’y trouver ». Comme d’ailleurs en Jordanie ou en Arabie Saoudite pays que personne n’accuse de faire de « l’apartheid ».


Mais le ban et l’arrière ban du monde a décidé que les « palestiniens » doivent avoir un état. Est-on sûr que c’est cela que ces « syriens du Sud » (comme on les appelait jusqu’en 1948) veulent avoir un état ? Il est tellement facile de démontrer le contraire que cela ne vaut pas la peine de le faire (occasions manquées 1948, 1973, 2000, 2008). Certes, on s’est habitué à rappeler le mot d’Abba Eban « les palestiniens ne perdent pas une occasion de perdre une occasion » Mais à la lumière du temps passé depuis que ce mot a fait florès, on est en train de comprendre qu’en réalité ils n’ont perdu aucune occasion car ils ne veulent pas d’un état.


La vraie question que l’on doit se poser est d’une autre nature : si un état palestinien voit le jour qui garantirait qu’il ne prendrait pas la voie suivie par le Hamas à Gaza ou le Hezbollah au Liban ? Est-on certain que le risque y associé pour l’existence d’Israël mérite d’être pris ? Pour créer un 50èmeétat musulman ? Si l’on accepte de se poser cette question on voit de suite que le problème auquel la région est confrontée n’est pas celui des frontières, des « colonies », de Jérusalem ou des « réfugies ». Et que la solution n’est pas la création d’un état palestinien. De toute manière, divisés comme ils sont (Hamas et Fatah), dirigés par des illuminés islamiques (Gaza) ou des dirigeants corrompus (Cisjordanie) ils sont incapables de créer et/ou gérer un état de droit. Et quand on donne comme exemple l’expérience « Fayyad » en Cisjordanie on devrait se souvenir qu’elle est faite sous le parapluie de l’armée israélienne qui garde le territoire face à une prise de pouvoir certaine du Hamas si elle n’était pas là ...


En réalité, les anciens « syriens du Sud » ne veulent pas d’un état, ce qu’ils veulent c’est de détruire Israël pour y prendre place. Mais cela vaut-il la peine de le faire ? Créer un nouvel état musulman pour détruire l’incubateur scientifique, culturel, innovateur qu’est Israël ? Ne faudrait-il pas se souvenir que l’Europe, après avoir mis en place la solution finale pour ses juifs, les a fait fuir en les remplaçant ... par des masses musulmanes dont la contribution à son progrès est, jusqu’ici, loin d’être celle des juifs habitant jadis l’Europe ?


L’Europe (mais pas seulement) on lui reproche d’avoir assisté sans lever le petit doigt à l’holocauste exécuté par l’Allemagne nazie. Aujourd’hui, elle a changé : elle aide à la mise en place d’un deuxième holocauste en fournissant aux ennemis jurés d’Israël non seulement des moyens financiers mais, surtout, un confort « moral et éthique » en assimilant les juifs d’Israël à leurs bourreaux nazis d'autre fois : ils se comporteraient avec les « palestiniens » comme les nazis se sont comportés avec les juifs en Europe. Ad nauseam ...


Que peut-on imaginer pour arrêter la marche implacable vers son dénouement  de la tragédie que nous regardons de loin ? Laissons de côté les utopistes qui semblent croire et faire croire au monde qu’il suffirait qu’Israël cède quelques milliers de km carrés pour que la paix du monde soit obtenue d’un coup, pour toujours. La seule chose qui peut arrêter la marche vers la mort d’Israël est en réalité constituée par sa capacité de choisir « l’option Samson ». Pas Massada, Israël ne se suicidera pas. Ou pas seule. Disposant, sans doute, d’armes de destruction massive et de vecteurs pour les transporter, il serait sage de regarder ce que cela pourrait faire non pas au Liban ou à Gaza mais à Istanbul, Athènes, Berlin, Paris ou Londres. Scénario catastrophe ? Certes. Mais pas tout à fait inenvisageable si ce pays est poussé dans ses derniers retranchements. A moins que les stratèges du Quai d’Orsay ou du Foreign Office pour ne pas parler de gnomes de Bruxelles ou des pacifistes d’Oslo (dont 25% de la population est musulmane ...) considèrent cette hypothèse comme irréaliste.


Une note gaie in fine. Le blocus de Gaza étant fortement atténué, le territoire a commencé à être inondé de marchandises (de qualité) de fabrication israélienne, marchandises vendues et achetées en monnaie israélienne. Les tunnels qui de l’Egypte déversaient des marchandises chères et de mauvaise qualité ont commencé à fonctionner dans l’autre sens : Gaza exporte vers l’Egypte et plus loin des marchandises israéliennes car les acheteurs de là-bas préfèrent la qualité israélienne. Ce n’est pas tout : l’essentiel des ressources financières des populations de Gaza viennent de l’Iran ... qui se trouve maintenant financer l’achat par ces mêmes populations de marchandises israéliennes ... Tandis que du côté de Monsieur Abbas ... on vient de changer, depuis récemment, la législation en permettant à 35.000 ouvriers palestiniens (qui soutiennent une population d’environ 200.000 personnes) de travailler dans les « colonies » israéliennes condamnées, par ailleurs, tous les jours de la semaine par le Fatah, les Pays Arabes et, naturellement, l’Europe et dont on s’escrime pour boycotter les produits !

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