A peine un mois après son élection – largement influencée par le « Sarkozy bashing » de droite (« il n’est pas vraiment français ») et de gauche (l’homme du grand capital pour les « sans dents », « inculte » et « bling-bling » pour l’intelligentsia qui se targue de ne pas l’être et surtout pour « l’anti-immigration/diversité » pour les descendants ou primo-venants de la diversité, incapables de s’intégrer pour être assimilés) la côte de popularité de notre président normal a entamé sa descente :
Tant et si bien que les dernières études le créditent d’une côte de popularité de 10 et 15% et que plus de 75/80% les sondés n’en veulent plus de lui comme éventuel candidat pour un nouveau mandat.
La France vit maintenant deux cauchemars : voir FH rester président pendant encore deux ans et demi et/ou le voir se présenter pour faire en sorte que Marine ne soit pas élue …
Comment est-on arrivé là ? Je crois que l’on peut donner comme première explication le fait que l’on ne peut pas mentir sur tout, à tout le monde, tout le temps. Et, d’évidence, s’il y a quelque chose de permanent depuis l’élection de FH c’est bien le mensonge.
Il a menti dans sa vie privée. Je sais … la France a été tant et tant habituée à voir ses rois et son aristocratie prêcher le droit catholique le jour et remplir leurs lits de maîtresses diverses la nuit, que les frasques de trois des derniers présidents (Valery, François et Jacques) ne l’ont pas affectée beaucoup. On se console en pensant que le caractère d’un bonhomme n’est pas le même dans ses affaires privées (où il peut tricher autant qu’il veut) et dans les affaires de l’état où il doit être un parangon de vertu. L’insoutenable légèreté de l’être …
Mais FH, pour ce qui est de sa vie privée, a menti à trois reprises : quand il a présenté sa candidature aux primaires socialistes quand il était toujours le « compagnon » de Ségolène Royal, au moment des élections quand il s’est affiché avec Mme Trierweiler et ensuite quand sa concubine l’attendait à l’Elysée pendant que lui, déguisé en « passager de scooter » allait passer la nuit avec une dernière conquête. Qu’à cela ne tienne, le bon peuple a fait semblant de ne rien voir et la gauche entière, des écolos au front de gauche, est tombée à bras raccourcis sur ceux qui osaient parler de la vie privée d’un bonhomme qui, néanmoins, peut « appuyer sur le bouton » nucléaire.
Il a menti, aussi, dans la vie publique : Pour maîtriser et diminuer l'endettement de la France, que la droite a doublé en dix ans, je ramènerai les finances publiques à l'équilibre, en respectant l'engagement de 3% de déficit par rapport au PIB en 2013. De mensonge en mensonge, le couperet de Bruxelles était sur le point de tomber il y a deux semaines et FH s’est décidé à annoncer un nouveau plan prévisionnel en reportant à 2017 ce qu'il avait promis pour 2013 :
Après avoir vilipendé la gestion du quinquennat Sarkozy (« 600 milliards de dette supplémentaire ») en oubliant qu’une crise sans égal depuis celle de 1929 à mis à mal l’économie française, il doit constater qu’à mi-chemin de son mandat, la dette est passée de 1.750 milliards € en 2012 à 2.025 milliards € quand j’écris cet article (env. 4.640 €/seconde …) ce qui -rien ne permettant de croire à une inversion de la courbe- conduira à constater une augmentation de 550 à 600 milliards € pendant son quinquennat : autant que pendant le mandat « Sarkozy » mais … sans la crise. Quand, pratiquement tous les pays de l’Union Européenne on fait mieux car sans crise come celle de 2008/2011.
Il a menti, aussi, dans la vie publique en essayant de convaincre le bas peuple de prendre « des vessies pour des lanternes » en promettant « l’inversion de la courbe du chômage pour la fin de l’année 2013 ». Regardez le graphique :
Non seulement il n’y a pas eu « inversion de la courbe mais … en deux ans et demi le nombre total des chômeurs est passé de 4,25 millions à 5,1 millions : 850.000 chômeurs de plus (soit en 27 mois plus de deux tiers du total de l’augmentation du nombre de chômeurs pendant les 5 années du mandat Sarkozy et de la crise connue). Et ce nonobstant les dizaines de milliers d’emplois fictifs (appelés « aidés » ou « d’avenir » ou autres ejusdem farinae …). Et quand on sait que la France ne peut stabiliser le chômage si elle ne dispose d’une croissance de son économie d’au moins 1,9% (productivité augmentant de 1,5% l’an, population active augmentant de 1% l’an - voir la loi d’Okun…) on ne risque pas de se tromper en disant qu’à la fin du mandat de FH la France ne sera pas loin de ou dépassera les 6,0 millions de chômeurs. FH ne le savait pas ? Son cabinet plein d’énarques distingués ne lui a rien dit ? Peu probable, il le savait, il a menti.
Il a menti, aussi, dans la vie publique en faisant croire que les « sacrifices » (payer plus d’impôts) seront réservés aux « plus riches ». Car la justice pour FH est essentielle. Le seuil de « riche » (souvenez-vous) était de 4.000 € (on n’a jamais su s’il parlait « revenu fiscal par foyer » ou « revenu du déclarant).
Cela a commencé avec la pantalonnade des « 75% ». Mais pour montrer qu’il est du côté des « sans dents » … il a exempté de la contribution à l’IRPP des millions de foyers. Comme par hasard, cette mesure (absurde, ignoble sur le plan civique car détruisant toute liaison entre le citoyen et la société qui lui fournit le « régalien ») avantage tous ceux dont l’essentiel des revenus vient des allocations diverses. N’essayez pas de vérifier si cela avantage « la diversité » par rapport aux « souschiens » Marine le fait pour vous … Et l’impôt sur le revenu est payé de la manière la plus imbécile possible (plus de deux tiers …) par « les classes moyennes » (regardez le graphique) soit celles qui créent les richesses du pays. Richesses qui sont ensuite dilapidées par la « justice sociale » mise en place par un gouvernement qui ne semble pas avoir compris le fonctionnement de l’économie de marché …
On pourrait continuer mais … l’on ne peut pas mentir sur tout, à tout le monde, tout le temps. Les 60 engagements de Hollande qui faisaient penser aux 110 mesures promises par François Mitterrand en 1981 procédaient d’une vulgate identique « prenons aux riches pour donner aux pauvres » …, des paris sur la croissance et des chiffres qui se vérifiaient totalement absurdes. Les questions, de vie ou de mort, pour la France d’aujourd’hui et celle de demain ont subi l’application du volapuk de gauche étant traduites dans des vœux pieux quant à une très hypothétique capacité de faire en sorte que « les boches payent » … La France de FH est figée dans une situation qu’elle ne comprend ni ne contrôle pas. Il ne faut pas s’étonner que cela fasse les délices de Marine qui est seule à proposer (elle aussi veut faire prendre des vessies pour des lanternes mais … une partie du peuple est prête à suivre …) des choses autant alléchantes qu’invraisemblables. Merci FH.
S’agitant comme un poisson dans un bocal, FH promet, de plus en plus souvent, des lendemains qui chanteront : « les résultats ne sont pas là mais … j’ai confiance dans mes prévisions » (sic !). Et il annonce, avec des trompettes et des tambours « le pacte de responsabilité » Il y a presque un an (janvier 2014) il a annoncé des baisses de charges (et le CICE – usine à gaz dont tous les robinets ne sont pas encore ouverts …) pour les entreprises pour les rendre compétitives car leur coût du travail est trop élevé pour tenir la concurrence. Et pour montrer (on croit rêver …) son incapacité à comprendre le fonctionnement de l’économie de marché il leur a demandé, en contre-partie, de « faire des embauches ». Ce qui reviendrait à les rendre non compétitives tant que leurs positions commerciales ne leur apportent pas du travail ou même après.
La question que je posais au début du texte était « comment est-on arrivé là ? » On avait été pourtant prévenu par ses camarades socialistes : « Le point faible de François Hollande c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en 30 ans de vie politique? » Ségolène Royal, Septembre 2011 ; « Quand on veut diriger la France, il faut dire ce que l'on va faire. On ne peut pas rester dans le flou. François Hollande a changé trois fois d'avis en trois jours». Martine Aubry, Octobre 2011 ; « Bernadette Chirac a laissé la Corrèze avec 50,9 millions d'€ de recettes. François Hollande, comme président du Conseil Général, a foutu en l'air le département avec 375 millions d'euros de déficit ; ce n'est pas un bon exemple pour la France » Un corrézien anonyme, 2012.
Mais mentir il sait. Dernière illustration la semaine dernière dans son émission sur TF1. Trois sujets : « la France est le premier pays pour l’accueil d’étudiants étrangers » - mensonge, il est quatrième (en n’insistons pas sur le fait que deux tiers ou trois quarts des étudiants viennent d’Afrique, pour des sciences humaines et … oublient d’y retourner) ; « la France est le pays le plus intéressant pour les investissements étrangers » mensonge, Allemagne, Espagne, Italie, Irlande, Belgique, Pays Bas, Luxembourg ont vu les investissements étrangers en 2013 par rapport à ceux de 2012 augmentés de 40% à plus de 400% (OUI, CE N’EST PAS UNE ERREUR – L’Allemagne) ; en France, 2013, les investissements étrangers se sont contractés de 77% ; « le nombre d’emplois aidés sera augmenté car ça ne coûte pas cher aux collectivités locales puisque c’est l’Etat qui paye » ce qui laisse sans voix le présentateur de l’émission qui ose lui dire « L’Etat ce sont les contribuables » Et naturellement, l’argent de l’état a comme origine les impôts de partout, y compris une partie de ceux levés par les collectivité locales …
François Hollande, à l’inverse de ce qu’il a promis (et ce pour quoi il a été élu) « Moi Président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire » a commencé par mentir, même à ceux qui lui ont donné la victoire : « la diversité » à laquelle il a « balancé » « le mariage pour tous » (en suscitant l’opprobre de ceux qui se sentent proches de l’islam), une partie des « classes moyennes » (bobos des villes et des banlieues chic qui croyaient que seulement les réellement riches allaient être mis à contribution), les écolos qui ont cru ses promesses concernant l’arrêt du nucléaire et les « sans dents » qui croyaient (avec MM. Mélenchon et le postier) que le socialisme était en marche. Alors ne plus avoir que la confiance de 10 à15% du peuple français, quoi de plus normal.
Et la France dans tout cela ? La France est aujourd’hui (quel drame …) l’homme malade de l’Europe, celui par lequel l’impossible pourrait arriver. Regardons ce qu’écrit Hans-Werner Sinn (président du « think tank » IFO, conseil écouté du gouvernement allemand) :
« Si les décideurs français échouent à mettre en œuvre les réformes dites « de l'offre » nécessaires et vitales pour stimuler la croissance, ceci pourrait être le dernier clou dans le cercueil de l'euro. … il est essentiel que la France diminue son secteur public pléthorique, qui représente actuellement 55% du produit intérieur brut (PIB), d’au moins 10%. Si la France continue comme aujourd’hui et ne veut pas réduire son secteur publique ni de passer par l'austérité, mais plutôt chercher des solutions keynésiennes, elle va menacer la stabilité de l'Euro-système. Les taux des emprunts à l'heure actuelle nous permettent une relance keynésienne de la demande, qui pendant un an ou deux peut aider, mais cela reporte simplement les réformes nécessaires et cela aggrave la situation à long terme. C’est comme si quand vous êtes malade et vous avez besoin de chirurgie vous prenez des médicaments pour atténuer la douleur…. De très nombreux travailleurs qui ont quitté le secteur de la fabrication compétitive de la France travaillent aujourd'hui pour l'Etat. L'industrie française est en train de mourir depuis des décennies. La part du secteur manufacturier dans le PIB est seulement de 9 %, moins de la moitié de cette part en l'Allemagne. La France pourrait mettre l'avenir de la monnaie unique en risque pendant que la crise ukrainienne menace de déclencher une "une récession de trois trimestres" dans certaines parties de l’Union Européenne »
Requiem pour une France moribonde. Mais … que tous ceux qui sont « protégés » par l’Etat, fonctionnaires ou retraités de la fonction publique, bénéficiaires de régimes spéciaux et/ou d’allocations multiples et exemptés d’impôt, que tous ceux qui ont choisi François Hollande se rassurent, la France ne peut pas être mise en faillite. Certes, elle peut être obligée (comme on a voulu le faire pour la Grèce à un moment donné) de quitter l’euro. Qu’à cela ne tienne … nous avons Marine !
On a tout prévu, c’est nous les meilleurs …