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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 20:45

When planning his invasion of Ukraine, Putin could count on many known facts. He knew that militarily Russia dwarfs Ukraine. He knew that NATO would not send troops to help Ukraine. He knew that European dependence on Russian oil and gas would make countries like Germany hesitate about imposing stiff sanctions. Based on these known facts, his plan was to hit Ukraine hard and fast, decapitate its government, establish a puppet regime in Kyiv, and ride out the western sanctionsBut there was one big unknown about this plan. As the Americans learned in Iraq and the Soviets learned in Afghanistan, it is much easier to conquer a country than to hold it. (Yuval Harari –Sapiens- Guardian, 28.02.22). Et, j’ajoute – il n’imaginait pas “l’énorme” réaction de l’Europe et du monde entier.

Notre Président qui cause toujours au Dr. Folamour vient de lui parler encore pour une heure et demie, hier. Sa conclusion : « le pire est à venir ».

Peu importe le déroulement de la guerre en Ukraine, Poutine perd. Même si les forces russes prévalent sur le terrain et dans les airs, il perd. Même s’il prend Kiev demain, il perd. La Russie n’a pas les forces (et peut-être la volonté) pour occuper l’Ukraine face à une société civile et à un mouvement de guérilla. Et cela s’ajouterait au fait d’avoir déjà renforcé l’OTAN, réveillé l’Europe, isolé son pays, ruiné son économie et aliéné de nombreux Russes, y compris ses « amis ». La suite des choses dépend moins de l’issue militaire du conflit que d’autres facteurs qu’il a déjà mis en branle et qui l’affecteront davantage. (Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, War on Rocks 02.03.22).

Dans mon dernier texte j’ai utilisé l’anaphore « Oui, Mister Poutine a perdu son pari ». C’est manifestement vrai, mais il reste Dr. Folamour. J’y reviendrai.

Vous avez, peut-être, remarqué qu’il est impossible d’ouvrir la télé (les chaînes d’information) sans trouver des « stratèges en fauteuil, des journalistes « spécialisés » en géopolitique, commentateurs et politologues » (dont la moitié ou les trois quarts sont incapables de vous montrer où se trouve le Donbass sur une carte de l’Europe) qui, insidieusement, promeuvent une vulgate qui laisse rêveur. Naturellement, avec la totale assurance que leur confère leur (presque) complète ignorance du sujet. Certes, ils commencent par dire que, bien sûr, Poutine est coupable, c’est un criminel. Mais (il y a toujours un MAIS) il faut savoir comment on est arrivé à la guerre d’aujourd’hui. Rassurez-vous, si vous ne le savez pas ils vous diront en insistant sur deux « vérités ». La première, dit que les Ukrainiens ont bombardé depuis 2008 les russophones du Donbass et Luhansk en faisant 14.000 morts. Sans noter que les russophones faisaient de même et que les morts étaient et russes et ukrainiens. Ni que les russophones étaient « épaulés » par les troupes russes. Et ils semblent oublier les deux missiles tirés par une unité de l’armée russe qui ont détruit en vol le MH370 avec 239 personnes à bord au dessus de l’Ukraine. Ensuite, « le responsable c’est l’Occident - Américains surtout - qui n’a pas respecté la promesse faite à M. Gorbatchev au moment de la prise de décision concernant la réunification de l’Allemagne » Quelle promesse ? L’OTAN ne se développera pas vers l’Est. Qui ? Jim Baker (Secrétaire d’Etat de M. Bush-père) en 1989. À force de répétition, le mythe d’une promesse violée en ce qui concerne l’élargissement de l’OTAN est devenu un mythe fondateur de la politique étrangère de la Fédération russe actuelle. (Mark Kramer, Le Mythe d’une promesse de non-élargissement de l’OTAN – CAIRN 02.03.22). Jim Baker a lui-même définitivement démenti avoir fait une telle promesse. D’ailleurs, M. Gorbatchev lui-même a levé ses réserves à l’égard d’un élargissement de l’OTAN pour donner son accord à l’intégration d’une Allemagne unifiée au sein de l’OTAN ( [11] Asmus, Opening NATO’s Door)

 Qu’importe, la Russie prétend justifier ses demandes concernant l’adhésion des pays de l’ancien Pacte de Varsovie à l’OTAN par ce mensonge répété tant de fois qu’elle en arrive elle-même à y croire. Et, donc, puisque l’Occident n’a pas respecté sa promesse, la Russie se croit en droit de faire une guerre pour « démilitariser » (accessoirement « dénazifier » un gouvernement dont le Président est juif) l’Ukraine qui pourrait avoir envie de joindre un jour l’OTAN.

Alors ? Nos spécialistes en géopolitique ne peuvent-ils faire un peu de travail de recherche pour commencer à comprendre qu’ils se trompent ? Non, ils ne le feront pas car il y a en France toujours une propension, sorte de volonté de se reprocher (surtout reprocher aux américains) les pêchés d’Israël (so to speak).

Bon revenons à ce qui se passe aujourd’hui. Dr Folamour continue son aventure et ses actions laissent la Russie politiquement isolée, économiquement dévastée et militairement contestée par une armée (ukrainienne) qui, paraît-il n’en est pas une. Confirmé par l’Angleterre, les forces armées ukrainiennes ont affirmé jeudi 03.03.22 avoir tué environ 9.000 soldats russes et détruit 217 chars d’assaut, 11 systèmes antiaériens, 30 avions, 31 hélicoptères et trois UAV. Et la Croix Rouge, avec le sens de la litote habituel, vient de déclarer « Le Comité international de la Croix-Rouge dit être au courant des demandes de l’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU et d’autres pour rapatrier des milliers de corps des soldats russes tués au combat » Les cercueils plombés commenceront à gagner Moscou et autres villes russes et, peut-être, comme pendant la guerre d’Afghanistan, les mères russes commenceront à se faire entendre par Dr Folamour.

En attendant, Dr Folamour, voyant des nazis partout, utilise l’aviation, les tanks et des soldats tchétchènes qui tuent en criant « Allahu Akbar » pour détruire tout ce qui vit, de préférence, dans les villes ukrainiennes. Et il ne se gène pas d’utiliser des bombes à fragmentations ou des munitions thermobariques, deux munitions mises hors la loi par le droit international.
Lanceur thermobarique perdu dans la boue par manque de combustible (!)
 Et les cerveaux d’acier qui gouvernent le monde n’arrivent à comprendre pourquoi l’invasion de Poutine qui coûte (presque) 18 milliards d’euros par jour (?!) n’a pas l’air de réussir pour l’instant : le chef du MI6 (UK) avertit que la guerre est « impossible d’être gagnée » et l’ancien Ministre de la Défense dit que la Russie va manquer d’argent et d’armes si Kiev tient bon pendant 10 jours. Et pendant ce temps Moscou assiste bouche bée à l’oblitération d’un convoi de 56 chars, de l’armée tchétchène et du général Magomed Tuhaev qui les commandait, par des drones armés que la Turquie amie de la Russie a mis à la disposition des ukrainiens. Résumons.
 
• L’invasion de Vladimir Poutine en Ukraine ne se déroule pas comme prévu en raison de l’excès de confiance du Kremlin à l’égard des objectifs de guerre.
• Le chef du MI6 a transmis à ses 130.000 followers samedi dernier un article (Lawrence Freedman, A Reckless Gamble, King’s College London) affirmant que la guerre de la Russie est "impossible à gagner" en raison de la résilience de l’Ukraine et des erreurs du Dr Folamour ;
• Les services de renseignement ukrainiens affirment que la Russie est à court d’argent, d’armes et de ressources ;
• Si Kiev peut retarder l’avance de la Russie sur Kiev pendant 10 jours, le Kremlin pourrait devoir entamer des négociations. Dans un tel cas, bien que l’Ukraine n’aura pas gagné, la crise actuelle se déplacera, plus forte, en Russie.
Alors ? Notre président (il a raison) continue de parler au Dr Folamour. Il l’a fait encore hier, pendant une heure et demi, et il a fait dire après « le pire est à venir ». Le pire ? Le couplet Poutine-Le Drian concernant l’existence d’armes nucléaires des deux côtés a laissé des traces. Le Ministre Lavrov est revenu dessus pour prétendre que « un ministre français parle d’utiliser l’arme nucléaire » Et le résultat immédiat, pour nous, c’est de voir de nos concitoyens chercher, déjà, dans les pharmacies, des capsules d’iode… si des retombées radioactives nous arrivaient.

Nous assistons, médusés, à ce qui se passe en essayant d’imaginer ce qui pourrait se passer. Pendant ce temps, Dr Folamour qui, d’un côté, considère que l’Ukraine est une fiction en tant que nation, car russe, (en oubliant que Kiev existait en 988 – christianisation- quand Moscou n’était pas encore un village) continue, d’un autre côté, a détruire, méthodiquement, des villes ukrainiennes en faisant des milliers de morts russes et ukrainiens, également. Au vu et au su du monde entier qui, pour la première fois depuis que l’ONU existe, vient de condamner la Russie pour son agression (141 voix contre cinq). Et je paraphrase Cicérone (que diable !) Quousque tandem abutere, Poutine, patientia nostra?

 

 

 

 

 

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26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 20:54

Dans le dernier texte mis en ligne j’avais écrit « Mais, une incursion russe en Ukraine pourrait, de manière perverse, sauver l'ordre européen actuel. L'OTAN (que notre Président considérait « en état de mort cérébrale ») n'aurait d'autre choix que de réagir avec fermeté, en imposant des sanctions sévères et en agissant dans une unité décisive. Plusieurs lecteurs (verba volant, scripta manent) me demandent si je n’ai pas changé d’avis. Oui, l’incursion russe en Ukraine en étant à son troisième jour, il est grand temps de regarder ce qui se passe pour imaginer ce qui pourrait advenir.

Donc, c’est la Russie de M. Poutine qui est sortie du Zugzwang. J’écrivais « Entre conflit armé ou retraite humiliante, il voit désormais sa marge de manœuvre se réduire à néant. Il pourrait envahir et risquer la défaite, ou il pourrait reculer et n'avoir rien à montrer pour sa gloire. L’avenir n’est pas écrit sur les murs mais, une chose est claire : le pari de M. Poutine semble avoir échoué. » M. Poutine a choisi le conflit armé là où il pensait tout obtenir simplement en montrant 150.000 soldats russes autour de l’Ukraine. Et son pari est perdu car, en un rien de temps, son pays se trouve au ban des nations, cible à des sanctions qui graduellement feront de plus en plus mal même si les crédules, naïfs, jean-foutres qui gouvernent le « monde libre » ont, pour l’instant peur de leur ombre. A tel point que, Ben Wallace, le ministre de la Défense britannique a comparé les efforts diplomatiques occidentaux pour empêcher une invasion russe de l’Ukraine à l’apaisement de l’Allemagne nazie avant la Seconde Guerre mondiale (Twitter, 24.02.22). Regardez : les sanctions les plus dures déjà mises en place, immédiatement, sont l’exclusion de l’Eurovision et l’annulation de la finale de la Ligue de football à Saint Petersburg. Et j’ai oublié le déplacement du Pape à l’Ambassade de la Russie à Rome pour porter la bonne parole.

Souvenons-nous de ce que chantait Boris Vian :

Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'État lui ont rendu visite
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna était aussi petite

Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés, en disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages, il n'est plus rien resté

Pourquoi ? Tout d’abord parce que, pour la première fois dans l’histoire depuis 75 ans, un chef d’état laisse entendre que ses forces nucléaires sont en alerte et, donc, qu’il pourrait les utiliser. « La Russie d’aujourd’hui reste un des États nucléaires les plus puissants » dit Mister Poutine, façon de menacer ses adversaires de conséquences inimaginables. En faisant ce qu’il a fait il a déjà confié au monde éberlué son éventuelle, possible, décision de faire sauter la planète. Dr. Folamour, vous dis-je. Soit. On le croyait rationnel, il est d’évidence paranoïaque (R. Girard, Le Figaro 24.02.22). Là où les choses se compliquent, c’est quand on entend un ministre français rappeler vendredi sur France Inter, à Vladimir Poutine, que « l’OTAN aussi était une alliance nucléaire » Je vous le dis, les paroles de Boris Vian étaient prémonitoires, on ne devrait pas les oublier.

Mais, au fait, tout ça pourquoi ? Parce que Moscou veut un veto sur l’adhésion à l’OTAN et la politique étrangère de Washington. Il veut également interdire les missiles stratégiques et balistiques et les équipements moins sophistiqués, sur tout le territoire de l’ex-Union soviétique et de l’ancien pacte de Varsovie. En tout quelques 14 pays qui devraient changer leur statut actuel - et leur protection via l’OTAN - en faveur d’une « finlandisation » souhaitée par la Russie. Et il veut contrôler l’Ukraine de 45 millions d’habitants car la démocratie là-bas peut infecter le régime poutinien en Russie (pas la même chose en Géorgie, Biélorussie ou Kazakhstan où il l’a déjà fait). Naturellement, en laissant de côté le droit de tout peuple/nation/pays de disposer de lui-même. Et aussi que les états en question, lors de l’effondrement de l’Union Soviétique qui les dominait, se sont trouvés libres pour la première fois, pour certains, depuis des siècles. Mais attaquer un pays voisin qui ne l’a pas provoqué ? Pourquoi risque-t-il le sang de ses propres soldats? Pourquoi risquerait-il des sanctions, et peut-être une crise économique, pour finir? Et s’il n’est pas vraiment prêt à risquer ces choses, alors pourquoi joue-t-il à ce jeu complexe? Ce faisant, la Russie viole le Mémorandum de Budapest, signé en 1994, garantissant la sécurité de l’Ukraine qui renonçait à son armement nucléaire. Avez-vous déjà entendu Poutine ou l’Occident en parler? Bien sûr que non. La raison ? Pour Poutine qui ment comme il respire, aucune raison de l’évoquer. Pour les Biden, Johnson, Macron, Borell, Scholz – le mentionner demanderait soit la solidarité économique/militaire avec l’Ukraine soit l’admission de leur irresponsable couardise complice de Poutine.

Certes, on ne connaît pas le résultat de l’invasion. On sait seulement qu’elle paraît moins rapide que prévu car les ukrainiens se défendent. Les fusées anti-char, les JAVELIN américains, les NLAW suédois, les SWINGFIRE anglais (pas les MILAN français car nous, nous préférons plutôt parler que de donner des armes aux ukrainiens) posent de sérieux problèmes au colonnes de tanks russes. Et quand on entend Mister Poutine, dans un discours télévisé (25.02.22), exhorter l’armée ukrainienne à « prendre le pouvoir dans ses propres mains » et ajouter « Il me semble qu’il sera plus facile pour nous d’être d’accord avec vous qu’avec cette bande de toxicomanes et de néo-nazis », en faisant référence à la direction de Kiev sous le président Volodymyr Zelensky, qui est juif on a, confusément, le sentiment qu’il y aurait comme un grain de sable dans l’avance de l’armée russe vers Kiev. Car ce que Mister Poutine planifia c’était un « blitz krieg » Mais Mister Poutine n’est plus en train d’orchestrer un coup d’État sans effusion

de sang en Ukraine. Il tente plutôt de devenir une force d’occupation bien que pour l’instant il n’ait occupé aucune grande ville. Cela est une attitude beaucoup plus difficile pour un pays, même grand et riche — vous n’avez pas besoin de regarder beaucoup plus loin que l’Afghanistan pour voir le problème avec les forces extérieures (qui, à terme, devront rentrer chez eux), essayer d’imposer des idéologies ou des gouvernements à un peuple qui n’en veut pas. Ajoutez à cela des sanctions paralysantes, et vous vous retrouvez face à une longue bataille qui n’est pas facile à gagner.

Oui, Mister Poutine a perdu son pari. Occuper ou pas l’Ukraine devient secondaire par rapport à ce que la Russie perd sur le plan mondial. Certes, tout un chacun commence à regarder si, des fois, les sanctions contre la Russie ne risquent pas de coûter trop cher. Pourtant depuis 40 ans les présidents américains avertissent l’Europe (l’Allemagne en premier lieu) sur la dépendance gazière face à la Russie. Ce qui était imaginé (prévu) arrive et… « Olaf Scholz, pour l’Allemagne, tire le frein à main et demande que l'arme Swift ne soit déclenchée qu'en dernier recours » (Marianne, 25.02.22). Ultime recours ? Quand la Russie utilisera une arme nucléaire ? Ne sont-ils pas ces dirigeants qui dirigent le monde vers sa perte hors de la réalité ?

Oui, Mister Poutine a perdu son pari. Mais, ce qui se passe est moche et va le devenir encore plus. Dr. Folamour ne va pas s’arrêter de sitôt. On ne lance pas une attaque militaire à grande échelle contre un autre pays pour que, trois jours plus tard, on puisse se dire : « Je pense que j’ai fait valoir mon point de vue », et rentrer chez soi. Il n’a jamais été intéressé par les négociations (demandez à notre Président qui a fait tout ce qu’il pouvait faire y compris promettre d’obtenir la garantie que l’Ukraine n’entrera jamais dans l’OTAN), il n’a jamais été ouvert à la discussion, il a mis en marche une invasion préparée de longue date qui va se dérouler jusqu’au point où dans dans sa tête il pourra dire qu’il a gagné.


Oui, Mister Poutine a perdu son pari. Nous ne sommes plus pendant la décennie commencée en 1979 quand il fallait voir arriver les innombrables cercueils d’Afghanistan pour comprendre que la guerre, là-bas, était perdue. Aujourd’hui, même les russes partisans de Mister Poutine ont accès via leurs smart phones au Facebook, Twitter, Tik-Tok et autres réseaux. Et ils ont commencé de voir des tanks détruits sachant que dans chacun il y avait au moins deux soldats.

Et pour tous les russes beaucoup de choses changeront. L’élite dirigeante russe n’a peut-être pas peur des sanctions. Elle n’a rien à craindre, mais le niveau de vie des Russes ordinaires risque de se dégrader considérablement, de même que leur mode de vie, leur psychologie, leur éducation et leur compréhension du bien et du mal. Les Russes sont maintenant complètement identifiés aux yeux du monde avec le Kremlin. Discrédités par le Kremlin. Ils sont maintenant du côté du mal, et si leur psychologie nationale leur permet de justifier la guerre, cela va gâter la nation, la rendre dysfonctionnelle, non structurante, non créatrice.


La guerre et sa justification marquent la dégradation d’une nation, une dégradation qui est avant tout spirituelle, mais aussi sociale et économique. Dr Folamour ou Mister Poutine a opposé sa nation au monde entier, transformant les citoyens russes en otages d’idées difficiles à imaginer au XXIe siècle. Dans sa folie hyperbolique   Dr Folamour s’est fixé de grands objectifs mais peut-être irréalisables. C’est vrai, l’Union Soviétique dont Mister Poutine a dit un jour que l’effondrement est la plus grande catastrophe du 20ème siècle (pas les dizaines de millions de morts de la première guerre mondiale, ni ceux de la deuxième, ni les 100 millions de victimes du communisme européen ou asiatique) s’était fixé aussi de grands objectifs -la victoire du communisme dans tous les pays du monde- irréalisables. Lénine, Staline et leurs épigones voulaient créer une révolution internationale, soumettre le monde entier à la dictature soviétique du prolétariat. En fin de compte, ils ont échoué, mais ils ont fait beaucoup de dégâts en essayant. Mister Poutine échouera aussi, et lui aussi va faire beaucoup de dégâts en essayant. Pas seulement en Ukraine, en premier lieu dans sa Russie.

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 19:51

Pour une fois c’est de la géopolitique (un des titres du blog) car plusieurs lecteurs semblent surpris par mon silence sur ce qui se passe aux confins de l’Europe pendant que chez nous - élection présidentielle oblige - les gens sont interpellés par le décalage entre ce que l’on nous raconte et ce qui se passe, tout en suivant le progrès des convois de la liberté vers Paris et Bruxelles. Pourquoi faire ?

Peut-être parce qu’ils « sentent confusément » que nos lendemains ne chanteront pas.

Le gambit du Président

Commençons par le commencement. L’effondrement de l’Union Soviétique, en décembre 1991, a laissé plusieurs républiques constitutives en possession d’inventaires énormes de moyens militaires et, surtout, nucléaires. Effrayés par l’éventuelle dissémination d’armes nucléaires, les Etats Unis tout en participant à leur démembrement (bombes, fusées, sous-marins, etc.,) ont réussi à négocier, en 1994, un accord appelé « Mémorandum de Budapest » sur les garanties de sécurité à l’abri desquelles l'Ukraine acceptait de renoncer à ses armes nucléaires (plus de 2.000 qualifiées de « stratégiques ») ainsi qu'à ses missiles balistiques intercontinentaux et à ses bombardiers stratégiques. En échange, la Russie s'est engagée à "s'abstenir de recourir à la menace ou à l'usage de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de l'Ukraine", tandis que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont promis « de fournir une assistance à l'Ukraine... si l'Ukraine devait être victime d'un acte d’agression »

Nous sommes en 2014, M. Poutine envahit l'Ukraine, annexe la Crimée et met en place une occupation par procuration de deux régions de l'Est de l'Ukraine, alimentée par l'argent russe, dirigée par des responsables russes et soutenue par des militaires et des services de renseignement russes. Le Président américain est M. Obama, il laisse faire, constitue des « sanctions » auxquelles l’Europe s’associe, qui ne servent à rien et… vogue la galère. Les garanties des Grandes Puissancestu parles !

Maintenant, M. Poutine, en paraphrasant W. Churchill « un rebus enveloppé de mystère au sein d’une énigme » semble sur le point de revenir pour prendre une autre bouchée, encore plus grande, de l'Ukraine. Pourquoi ne le referait-il pas ? Les Etats Unis ont comme président un vieillard cacochyme, dont l’intellect semble en perte de vitesse, marionnette de son entourage (tous, anciens collaborateurs de l’Administration Obama) qui le font regarder uniquement vers la Chine et qui sont en train de passer l’Europe par pertes et profits. Puisque les 27 pays qui la forment n’ont pas réussi à faire autre chose que créer une bureaucratie autonome qui les pousse vers des horizons indéfinis mais progressifs et inclusifs loin de ce qu’il était - presque - le but initial, l’union fondée sur l’héritage judéo-chrétien de sa civilisation.

Ce faisant, M. Poutine, que d’aucuns prennent pour un grand joueur d’échecs et non pas pour ce qu’il est - un prédateur opportuniste avec une mission auto-assignée - qui à défaut de ressusciter l’Union Soviétique, veut recréer la géopolitique de la Russie via ses anciennes zones d’influence et, éventuellement, le contrôle des anciennes républiques soviétiques (déjà la Géorgie, Abkhazie, le Kazakhstan, la Biélorussie, la Crimée) réussit à imposer au monde occidental un Zugzwang : quelque soit leur prochain mouvement il rendra leur posture pire. En effet, 40% de la consommation de gaz en Europe vient de Russie (Nord Stream 1 et 2) comme plus de 60% de celles de l’Allemagne et de l’Italie. A bon entendeur ... Et si quelqu’un avait des velléités de participation militaire à la défense de l’Ukraine… il vient de rappeler utilement que la Russie est une puissance nucléaire.

Considérant le moment utile pour faire avancer son projet, en décembre 2021 le Kremlin avait demandé un ensemble de garanties « à toute épreuve, étanches et à l'épreuve des balles », selon les mots de Sergei Ryabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, comme la promesse de ne pas étendre l'OTAN plus à l'Est et de retirer les infrastructures militaires étrangères du territoire de quatorze pays d'Europe Centrale et Orientale qui ont rejoint l'OTAN après 1997. (newyorker.com 03.02.22).

 Les demandes russes contenaient un degré de culot éhonté qui exposait le peu de chances qu'elles avaient d'être acceptées. Ce qui est clair, c'est que les exigences que la Russie a avancées et qualifiées d'impératives ne peuvent pas être acceptées ni par l’Europe ni par les Etats Unis. Néanmoins, pour montrer de quel bois il se chauffe, M. Poutine installe plus de 100.000 soldats sur la frontière Est de l’Ukraine et encore 30.000 au Nord-Est, en Biélorussie. Pourquoi, out of the blue se fait-il fauteur de guerre ? Une explication, pertinente, par la voix d’un Général-Colonel à la retraite L. Ivashov (deuxième grade le plus élevé dans l’hiérarchie militaire russe) publiée par Echo-Moskvy : Pour être clair, Ivashov pense que l'OTAN est une puissance hostile, mais son expérience lui a appris que la menace OTAN/États-Unis est maîtrisée et aucune menace extérieure n'est imminente de la part des puissances occidentales. L'accumulation massive de troupes russes aux frontières de l'Ukraine et de la Biélorussie n'est donc pas destinée à faire face à une menace de l'Occident. Il s'agit plutôt de détourner l'attention de la santé interne, des défis démographiques, de l'effondrement du niveau de vie et de la corruption généralisée dont souffrent les citoyens russes sous la mauvaise gestion du régime incompétent de Poutine. The Hill, 11.02.22

Mais, une incursion russe en Ukraine pourrait, de manière perverse, sauver l'ordre européen actuel. L'OTAN (que notre Président considérait « en état de mort cérébrale ») n'aurait d'autre choix que de réagir avec fermeté, en imposant des sanctions sévères et en agissant dans une unité décisive. En durcissant le conflit, M. Poutine pourrait rallier ses adversaires. Car alors qu'aucun nouvel état ne pourrait rejoindre l'OTAN voilà que la Finlande et la Suède, deux récalcitrants, envisageraient de rejoindre l'alliance. En clair, voilà le boomerang : en menaçant la souveraineté de l’Ukraine M. Poutine est en train de faire ce que les Etats Unis n’ont pas réussi : unifier l’Europe sous le drapeau de l’OTAN.

N’ayant pas encore envahi l’Ukraine (hésiterait-il ?) il a laissé du temps au monde occidental pour ne rien faire (seule possibilité pour sortir du Zugzwang). Se retenir, en revanche, pourrait avoir l'effet inverse : la politique de pression maximale, à moins d'une invasion, pourrait finir par diviser et paralyser l'OTAN.

Que faire (vieille question russe, le titre même d’un livre écrit par Vladimir Ilitch) ? Entre conflit armé ou retraite humiliante, il voit désormais sa marge de manœuvre se réduire à néant. Il pourrait envahir et risquer la défaite, ou il pourrait reculer et n'avoir rien à montrer pour sa gloire. L’avenir n’est pas écrit sur les murs mais, une chose est claire : le pari de M. Poutine semble avoir échoué.

Dans les dernières semaines de la Première Guerre mondiale, un général allemand a envoyé un télégramme à ses alliés autrichiens résumant la situation. C'était, écrivait-il, "grave, mais pas catastrophique". La réponse est revenue : "Ici la situation est catastrophique, mais pas grave." C’est ce que l’Ukraine a l’air de dire tant elle ne croit pas à l’invasion russe qu’elle considère comme un bluff que les européens ne saisissent pas. Et nous en arrivons au gambit de M. Macron.

Aussi super-intelligent qu’il soit, il est difficile d'accepter l'idée qu'il pourrait résoudre l'impasse en concevant une position de négociation plus nuancée que le reste du monde n’a pas encore trouvé. Parce que si M. Poutine n'est qu'un prédateur opportuniste violent, des stratagèmes raffinés ont peu de chances de fonctionner. La recherche d'un ensemble complexe de mesures - conciliantes, radicales ou les deux - qui contrecarreraient M. Poutine ou répondraient à ses multiples motivations est probablement futile. Alors ? Pourquoi est-il allé à Moscou (comme d’autres à Canossa) en se parant et du titre de Président de la France et de celui octroyé par la présidence de la France de l’Union Européenne pendant six mois ?

Arrivé à Moscou, au grand plaisir de M. Poutine qui allait parler uniquement à la France et à son Président (l’Europe il ne connaît pas, il n’est pas le seul…) M. Macron a dû accepter une distanciation sociale

après qu’il ait refusé de passer un test PCR administré par la Russie (pour ne pas laisser connaître son ADN à la Russie), a déclaré vendredi le Kremlin. MM. Poutine et Macron ont parlé, pendant cinq heures, en étant assis aux extrémités opposées d'une table de 13 mètres de long au Kremlin, le président français espérant convaincre M. Poutine de prendre des mesures pour désamorcer la crise actuelle Russie - l'Ukraine. (11.02.22 – Moscow Times).

M. Poutine est bloqué (comme ses 130.000 soldats, chars d’assaut, canons, fusées, avions) sur les frontières de l’Ukraine. M. Macron (la France) est bloquée sans solution pour sa sortie au Mali depuis que la Russie se mêle des affaires de ce pays. Et, bien que tous les spécialistes en géopolitique ne soient pas d’accord sur l’explication, elle reste plus que plausible.

Retirez les « Wagner » (supplétifs mercenaires de l’Armée Russe) du Mali, et je vous trouve une solution pour l’Ukrainepar exemple la finlandisation aurait-il dit à M. Poutine. M. Poutine discute avec la France tandis que EM veut lui faire croire qu’il parle au nom de l’Europe. Comme si VVP ne savait pas qu’il y a trois groupes en Europe : ceux qui s’opposent à la Russie, ceux qui penchent du côté de la Russie et ceux qui se taisent. Et qu’obtenir une position commune tient à trouver le PPDC (le plus petit dénominateur commun), tâche souvent impossible.

Nous voilà au seuil du moment quand un des deux adversaires devrait « cligner » le premier. Le monde occidental est sorti, pour l’instant du Zugzwang, c’est la Russie qui s’y trouve. Les paris sont ouverts, les bookmakers de Londres donnent la Russie perdante à 3 contre 1. Et, vous lecteur, qu’en pensez-vous ?

 

 

 

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20 janvier 2022 4 20 /01 /janvier /2022 15:22

La description sommaire de l’état d’Israël à la fin de 2021 a conduit certains des lecteurs du blog à suggérer que j’en fasse autant pour la France, en ce début d’année 2022. Début d’année différent de tant d’autres car l’élection présidentielle forme, déjà, la ligne bleue des Vosges – limite de l’horizon pour le réel actuel, le reste (l’avenir) n’étant fait que des supputations prétentieuses des différents candidats, chacun se distançant des autres par la teneur de promesses impossibles de tenir. Mais ce n’est pas la première fois que cela nous arrive, j’ai vu le film huit fois ces 40 dernières années.

 

Tout indique malheureusement que la France est en train de décrocher des pays cœur de la zone euro. Notre pays est engagé dans une sorte de fuite en avant. Il est devenu celui qui dépense le plus, taxe le plus, emprunte le plus sans pour autant parvenir à faire baisser durablement la pauvreté, le chômage ou encore le sentiment d’insécurité qui mine le quotidien des Français - Agnès Verdier-Molinié - Le Figaro 15.01.22 (interview avant la sortie du livre Le vrai état de la France).

Naturellement, si l’on accepte le constat de l’auteurE (!) - sévère, mais incontestable, tout ce qui nous reste, si l’on veut échapper à l’inéluctable déclin, il faut essayer de comprendre où le bât blesse. Bref, on va faire l’inventaire de ce qui est occulté soit pour de ne pas désespérer Billancourt (J-P. Sartre serait surpris d’entendre qu’il n’y a plus d’ouvriers, depuis longtemps, à Billancourt…) soit parce que nos dirigeants, vivant dans leur monde à eux, se convainquent eux-mêmes du contraire. Certes, un quidam quelconque qui paye la baguette 1,15 € (soit en francs d’il y a vingt ans 7,54 Francs - le double de ce qu’elle coutait jadis) et les entend dire (comme notre Président pendant deux heures il y a deux semaines) que tout va bien et que nous faisons, tout, mieux que nos voisins proches ou lointains… a du mal à les croire. Il n’est pas le seul, c’est pour cela, sans doute, que 68% des français (dont 5% d’indécis) ne sont pas contents de leur Président (dont la cote de popularité baisse en accéléré, étant maintenant de 32%).

Pour ce qui est du Président, vu que dans la 5ème république tout découle de ses décisions, monarque républicain, il y a la forme et le fond, comme d’habitude. La forme, exemplaire avec « l’envie d’emmerder les non vaccinés » Entendons-nous bien, ce n’est pas l’utilisation d’un mot couramment présent dans le langage des français, encore que « un Président de ne devrait pas dire ça » qui pose problème. Selon moi, ce qui pose problème c’est d’avoir parlé de l’envie de faire quelque chose : son bon plaisir. En oubliant que nul ne peut être puni (emmerdé) s’il ne transgresse pas une loi. Pour la loi, il a craint de rendre la vaccination obligatoire pour le Covid-19 comme elle est pour onze maladies pour les enfants à leur naissance ! Pour la forme aussi, il a en réalité souligné - ce que l’on savait déjà- qu’il n’y a que deux personnes qui ont le pouvoir absolu dans notre pays : lui et le Secrétaire Général de l’Élysée, Alexis Kohler.

Et il y a le fond : essentiellement des mensonges, par omission ou directs, un quinquennat pendant lequel rien (ou presque) de ce pourquoi il a été élu n’a été réalisé. Ce qui ne l’a jamais empêché de discourir sur les succès obtenus, sur le fait que chez nous c’est mieux que chez les voisins et que l’avenir sera rose car conduit d’une main de maître par lui-même. Mais il n’a jamais tenté d’expliquer sa décision « quoi qu’il en coûte » tout en sachant que sa gestion avant la pandémie et celle y relative ont ajouté à la dette du pays plus de 650 milliards d’euros (presque 500 milliards à fin 2020) – on (il) a oublié une des promesses phares  de la campagne de 2016 de réduire la dette du pays :

      Et quand lui (ou son Ministre des finances) nous abreuve de moult mensonges selon lesquels, chez nous c’est mieux que chez les autres, regardez quatre aspects fondamentaux pour l’avenir immédiat du pays :

- la balance commerciale d’une partie des pays de l’Europe :

notre pays, encore la 6ème puissance économique mondiale, qui avait un solde positif de sa balance commerciale en 2002 (plus de 2 Milliards €) est devenu la lanterne rouge de l’Union Européenne : 83 milliards de déficit commercial quand l’Allemagne affiche un solde positif de 183 milliards €. En n’avoir rien fait pour une (modeste, même) réindustrialisation du pays, le quinquennat de M. Macron n’a fait que prolonger l’incapacité de réagir de son prédécesseur : résultat direct de l’approche idéologique de cette nouvelle gauche « un pays sans usines » Et, accessoirement, de plus, sans (ou avec moins d’) ouvriers-classe populaire (l’ancien prolétariat) qui ne font plus bien dans le paysage car, de toute manière, ils ne correspondaient pas au profil nécessaire pour les grandes transformations (homme-femme, procréation, « wokisme » et écriture inclusive et autre ejusdem farinae) qui se dessinaient à l’horizon.

- et le PIB brut par habitant :

puisque le blog s’appelle « France-Israël » j’ai ajouté les données pour ce pays aussi : pourrait-il nous expliquer pourquoi le PIB/ habitant israélien était (à fin 2020) supérieur de 12% à celui français quand dix ans auparavant il était inférieur de 25% ? D’une certaine manière (encore que) ce sont les évolutions qui sont plus importantes que les valeurs absolues : à part un échec majeur de gestion du pays que peut-on retenir du quinquennat de M. Macron ?

- et l’éducation – la France est le pays européen qui dépense le plus pour l’éducation (en valeur absolue et en pourcentage du PIB) ; pourtant, on le sait via tous les classements PISA ou OCDE, que nous nous classons derniers ou avant derniers dans l’Union Européenne pour ce qui est des résultats des dépenses consentis - selon les statistiques de l’armée (Service National Universel) seulement 3/4 des jeunes de 15 à 17 ans qui se présentent sont des lecteurs efficaces et un sur quatre (env. 25%) ... médiocres, très faibles ou ayant des difficultés sévères :

Pays avec le plus grand ministère de l’éducation du monde (plus d’un million de personnes employées), qui paye ses enseignants (en moyenne) moitié que l’Allemagne, est incapable d’assurer une éducation correcte à sa jeunesse. En créant ainsi un handicap insurmontable pour son développement positif au cours de leur vie. Pourtant, souvenez-vous, l’éducation a été un des objectifs principaux -vantés comme tels- des promesses de M. Macron en 2016.

- et je reprends la phrase « notre pays est devenu celui qui dépense le plus, taxe le plus, emprunte le plus». Emprunte le plus : la dette actuelle est de 2.950 milliards d’euros (il faudrait ajouter la dette de l’Etat "hors bilan" pour les retraites à verser aux fonctionnaires, soit encore, env. 1.000 milliards…). On peut gloser sur la chose en suggérant que cette dette ne sera jamais acquittée mais si le taux d’intérêt à 10 ans des Emprunts d’État se retrouve à 4% l’an, le service de la dette atteindrait en 8 ans environ 80 milliards d’euros en devenant proprement in-finançable. (Le Figaro, idem)

Cela étant, en laissant de côté la situation réelle du pays et même les visées européennes de notre Président il me semble que l’on doit se poser la seule question qui vaille : y a-t-il une possibilité réelle pour notre pays de retrouver son aura d’antan ? On s’évertue à nous convaincre que cela sera possible uniquement dans le cadre Européen. Peut-être. Ce que l’on voit de l’Europe (depuis pas mal de temps déjà) conduit quand même à un questionnement essentiel : Vladimir Boukovski (ancien dissident de l’URSS) nous a avertit en 2005 (après le tour de passe-passe du référendum constitutionnel de l’Europe) d’une manière prémonitoire de ce qui se voit, déjà, au jour le jour : J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché. Lisez son texte et réfléchissez à la future élection présidentielle.

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L’Union européenne : la nouvelle Union soviétique

Il est étonnant qu’après avoir enterré un monstre, l’URSS, on en construise un tout autre semblable, l’Union Européenne. Qu’est-ce, au juste, que l’Union Européenne ? Nous le saurons peut-être en examinant sa version soviétique.

L’URSS était gouvernée par quinze personnes non-élues qui se cooptaient mutuellement et n’avaient à répondre à personne. L’Union Européenne est gouvernée par deux douzaines de gens cooptés qui se réunissent à huis clos, ne répondent à personne et ne sont pas limogeables. On pourrait dire que l’UE a un parlement élu.

L’URSS aussi avait une espèce de parlement, le Soviet Suprême. Nous avalisions sans discussion les décisions du Politburo, tout comme le Parlement Européen, où le temps de parole de chaque groupe est rationné et souvent se limite à une minute par intervention. À l’UE, il y a des centaines de milliers d’eurocrates, avec leurs émoluments énormes, leur personnel, leurs larbins, leurs bonus, leurs privilèges, leur immunité judiciaire à vie, simplement transférés d’un poste à un autre, quoi qu’ils fassent, bien ou mal. N’est-ce pas l’URSS tout crachée ?

L’URSS fut créée par la contrainte, très souvent avec occupation armée. On est en train de créer l’UE, pas par la force armée, non, mais par la contrainte et la terreur économique. Pour continuer d’exister, l’URSS s’est étendue toujours plus loin. Dès qu’elle a cessé de s’étendre, elle a commencé à s’écrouler. Je soupçonne qu’il en sera de même pour l’UE.

On nous avait dit que le but de l’URSS était de créer une nouvelle entité historique, le Peuple Soviétique. Il fallait oublier nos nationalités, nos traditions et nos coutumes. Même chose avec l’UE, semble-t-il. Ils ne veulent pas que vous soyez anglais ou français, ils veulent faire de vous tous une nouvelle entité, des européens, réprimer vos sentiments nationaux, vous forcer à vivre en communauté multinationale. 73 ans de ce système en URSS se sont soldés par plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs au monde.

Un des buts grandioses de l’URSS était de détruire les états-nations. C’est exactement ce que nous voyons en Europe aujourd’hui. Bruxelles a l’intention de phagocyter les états-nations pour qu’ils cessent d’exister.

Le système soviétique était corrompu du haut jusqu’en bas. C’est la même chose pour l’UE. Les activités antidémocratiques que nous voyions en URSS, fleurissent en Union Européenne. Ceux qui s’y opposent ou les dénoncent sont bâillonnés ou punis.

Rien n’a changé.

En URSS nous avions le goulag. Je crois qu’on l’a aussi dans l’UE. Un goulag intellectuel, nommé « politiquement correct ». Essayez de dire ce que vous pensez sur des questions de race ou de sexualité, et si vos opinions ne sont pas bonnes, vous serez ostracisés. C’est le commencement du goulag. C’est le commencement de la perte de votre liberté.

En URSS, on pensait que seul un état fédéral éviterait la guerre. On vous raconte exactement la même chose dans l’UE.

Bref, c’est la même idéologie dans les deux systèmes. L’UE est le vieux modèle soviétique habillé à l’occidentale. Mais, comme l’URSS, l’Union Européenne porte en elle les germes de sa propre perte. Hélas, quand elle s’écroulera, car elle s’écroulera, elle laissera derrière elle une immense destruction et de gigantesques problèmes économiques et ethniques. l’ancien système soviétique était irréformable. De même, l’Union Européenne.

Mais il y a une alternative à être gouvernés par deux douzaines de ronds-de-cuir à Bruxelles. L’indépendance. Vous n’êtes pas forcés d’accepter ce qu’ils vous réservent. On ne vous a jamais demandé si vous vouliez vous joindre à eux.

J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché. Vladimir Boukovski (2005)

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8 janvier 2022 6 08 /01 /janvier /2022 09:57

L’année finie, des lecteurs m’ont rappelé que le blog s’intitule « France – Israël » ce qui demanderait, de temps en temps de laisser de côté ce qui ne va pas en France pour évoquer ce qui va en Israël. Pays curieux, dont on parle pratiquement tous les jours, qu’il s’agisse du Covid-19 (ils ont été les plus rapides à faire ce qu’il fallait et leur économie, l’emploi, le nombre de décès ont annoncé des performances meilleures que celles de, pratiquement, tous les pays de l’OCDE), de la géopolitique moyen-orientale, de l’Iran et sa quête de la bombe ou, simplement de « l’oppression des palestiniens » en Cisjordanie ou à Gaza. Vox populi… essayons de regarder Israël en ce début d’année, après une 2021 à nulle autre pareille.

Israël – janvier 2022

Plantons le décor. Au bout de quatre élections pour la Knesset (Assemblée Nationale, 120 députés) force a été de reconnaître les limites (l’absurdité) du système électoral de représentation « proportionnelle » (presque intégrale). Et dans un pays où on a l’habitude de dire que deux citoyens peuvent créer deux partis mais qu’il y aura toujours un troisième citoyen pour annoncer une dissidence de l’un d’entre eux, on a vu -ce que personne, nulle part au monde n’a pu voir jusqu’ici- l’avènement d’un gouvernement incluant l’extrême gauche, l’extrême droite, un parti de droite, un parti du centre, un parti socialiste et, même, un parti arabe,  le tout avec un Premier Ministre d’extrême droite qui va laisser sa place au bout de deux ans à un centriste. Imaginez, pour un instant, un gouvernement français avec MM. Mélenchon, Jadot, Roussel, Castex et Mmes Pécresse et Le Pen + M. Zemmour avec comme Premier Ministre Mme Le Pen laissant sa place au bout de deux ans à Mme Pécresse.

Eh bien, ce gouvernement improbable a réussi faire naviguer le pays parmi les nombreux écueils qui s’appellent la pandémie, le maintien d’une économie en croissance (7,1% en 2021 – 5,5% annoncée pour 2022), le développement des exportations (140 milliards de $ sur un PIB de 410 milliards de $ (34% ! Allemagne=24%, France=12%), l’approbation d’un budget en augmentation (de 575 Milliards de Shekels à 609 Milliards de shekels) avec un déficit de 3,8% (soit, presque Maastricht !). Tout en augmentant les dépenses militaires (presque 6% du PIB -Etats Unis 4,8% et Union Européenne 1,8%). Et un PIB/habitant égal à ε près celui de la France – 38.700€). Que représentent les 140 milliards de $ (soit 120 milliards d’euros) d’exportations ? Ils représentent 13.233€/habitant. Pour la France le total exportations de 644 milliards d’euros représentent 9.681 €/habitant. Une productivité supérieure de 35% en faveur d’Israël. Pourquoi ?

Entre autres (à part un Etat maigre, soucieux de ses dépenses ne faisant pas du « quoi qu’il en coûte »), à cause des investissements dans la recherche & développement : en % du PIB 1,5% en Italie, 2% dans l'UE en moyenne, 2,8% en Finlande, 4,5% en Corée et 4,9% en Israël. (Israël Hayom 27.12.21). Et n’oublions pas les 6% des dépenses pour la défense !

Pour ce qui est de la pandémie, ils ont réagi, chaque fois qu’un nouveau variant s’est manifesté, avec une rapidité qui a ébloui le monde. Souvent en sur-réagissant mais le résultat est là : au bout de deux ans ils enregistrent 8.259 décès pour une population de 9,3 millions. Proportionnellement, avec le même taux, la France aurait dû avoir (population 67,5 millions soit 7,26 plus) 59.960 décès. Elle en a eu 125.000 soit, proportionnellement, 2,1 fois plus. Et face au dernier variant, Omicron (dont la diffusion est « instoppable » mais la létalité réduite) ils tirent la conclusion logique (présomptueuse ? courageuse ?) en ouvrant les aéroports, arrêtant les contraintes (confinement, tests PCR, quarantaine, etc.,) et en libérant l’économie comme personne ne l’a fait encore.

Champion de la « start up nation » Israël enregistre 79 licornes (sociétés privées évaluées à plus d'un milliard de dollars) au 15 décembre, avec 41 d'entre elles nées en 2021, contre 19 nouvelles en 2020, selon Tech Aviv, qui suit l’industrie. Trente-trois de ces licornes, soit quelque 42 %, sont basées en Israël, le reste à New York, 19 ; Silicon Valley, 15 ; cinq à Boston ; trois à Londres ; deux à Los Angeles ; et une à Singapour et à Chicago. Les introductions en bourse et les SPAC ont représenté une valeur d'environ 71 milliards de dollars, selon le rapport de PwC, en hausse significative par rapport aux 19 offres en 2020 pour une valeur totale de 9,3 milliards de dollars.

Arrêtons-nous là une seconde. « Pourquoi beaucoup de gens pensent-ils qu'Israël est un État « raciste », « d'apartheid » qui opprime les Palestiniens et se livre à un « génocide ethnique » ? Pourquoi pensent-ils qu'Israël « occupe illégalement le territoire palestinien » et « vole des terres palestiniennes ? Pourquoi pensent-ils que donner de l'argent et un État aux organisations terroristes, telles que l'OLP et le Hamas, apportera la paix ? Pourquoi soutiennent-ils les ONG qui diabolisent Israël et cherchent à le détruire ? Pourquoi soutiennent-ils le BDS contre Israël ? Pourquoi les pays européens et les Nations Unies s'opposent à l'existence d'Israël afin de parvenir à « l'autodétermination palestinienne » ? Bien que tout ce qui précède soit faux et réfuté, pourquoi les gens les croient-ils encore ? Cela n'a aucun sens. » Sun-Sentinel.com 04.01.22.

« Le tableau est compliqué. Nous avons constaté, par exemple en 2021, que le mot « apartheid » pour Israël a été mentionné 704 fois dans les médias (du monde), en moyenne deux fois par jour ; « crimes de guerre » 570 fois, avec une moyenne de deux fois par jour ; et « génocide » 494 fois, en moyenne un peu plus d’une fois par jour. Ces concepts ont été mentionnés d'une manière qui ne s'appliquait pas à la situation. Heureusement, les références à Israël et ses actions contre le coronavirus étaient également courantes, avec 7 000 mentions » Israël Hayom 03.01.22

Pourquoi ? Ne cherchez pas. Il n'y a rien à faire, on n'arrêtera pas le conflit avec les Palestiniens même dans 50 ans... Probablement, avec des états arabes on trouvera moyen de vivre ensemble. Mais alors, pourquoi faire des concessions en Cisjordanie (berceau de peuple juif trois fois millénaire) ou à Gaza ? Pour gagner l'estime et l'approbation du monde ? On ne l'aura jamais : il y a 1,5 Milliards de musulmans (tous pauvres ou réputés tels), les sociétés occidentales s'appauvrissent et les pauvres (qui emmerdent le monde depuis 2000 ans...) imposent de plus en plus la vulgate de gauche "les pauvres ont raison, les riches on tort". Et comme les juifs et Israël ne sont pas les plus mal lotis... Israël sera de plus en plus et toujours le "juif des nations". Il faut, je crois, avoir le courage de le dire.

Bon, faut nuancer… Heureusement qu'il y a la haute technologie, les vaccins et les accords d'Abraham pour équilibrer, un peu, le tableau, parce que quelqu'un qui ne connaît pas Israël pourrait penser que c'est un pays de guerriers et de religieux. Quand vous dites ce que nous ne sommes pas, par exemple pas des racistes ou des nazis, le message ne passe pas. Mais quand vous montrez ce que nous faisons, alors l'histoire commence à changer." (Idem)

Certes il faut regarder la démographie pour savoir ce qui est possible, probable ou impossible. Regardez l’évolution de la population d’Israël :

Presque 10 millions d’habitants en 2021 (en partant d’env. 1,2 millions en 1950), une augmentation naturelle actuellement de 2%, une immigration qui, bon an, mal an amène entre 25 et 35.000 immigrants. Exemple : la France. LIBE 23.04.18 «Entre 2000 et 2017, 55.049 juifs ont fait leur Alyah», (2017-2021=10.000 – total env. 70.000 - MB) a indiqué l'historien, soit plus qu'entre 1970 et 1999, période pendant laquelle 48.097 juifs sont partis. Ici, Marc Knobel s'appuie sur les données de l'Agence juive, chargée d'accompagner les candidats à l'Alyah (Olim). Total partis de France 2000 – 2020 env. 60.000 soit 12/14% du total de la population juive de France – 120.000 depuis 1948. Pourquoi ?

En 2019 on a assisté en France a des agressions contre les catholiques (1052), contre les juifs (687) et contre les musulmans (152) ; en 2019 on comptait en France, environ 11,5 millions de chrétiens catholiques (religion majoritaire), de 6 à 8 millions de musulmans, environ 500.000 juifs. Faites le calcul : 1,53 agressions/1000 personnes pour les juifs, 0,0217 pour les musulmans soit 77 fois moins. Mais on crie à « l’islamophobie ». Ce n’est pas tout (et peut-être pas le plus important) mais c’est « l’apartheid » (n’ayons pas peur des mots) dans les plus de 750 territoires « perdus » de la République où il n’y a plus d’élèves juifs dans les écoles publiques et d’où des familles juives ont dû partir car l’environnement ne permettait plus leur présence. Et la vulgate dominante (Le Monde entre autres) qui accuse Israël (donc les juifs » de tous les pêchés d’Israël :-)

Pourquoi l'avenir d'Israël est devant elle ? La démographie ! Selon

La guerre aux portes de l’Europe vu les visées de M. Poutine sur l’Ukraine et, surtout, l’Europe, après avoir conquis la Syrie. La Turquie qui tente de reconstituer l’empire ottoman et fait la guerre en Arménie, en Libye et s’installe dans la Corne de l’Afrique. Bruit de bottes en Extrême Orient où on se demande non pas si mais quand la Chine va avaler Taiwan. Dans cette mare de boue et de sang (qui se prépare) Israël vient de signer des accords de reconnaissance et de paix avec trois pays arabes (UAE, Bahreïn et Soudan) : savez-vous ce que le Quai d’Orsay a fait ? « Du coup, le Quai d'Orsay a pris le deuil ». (Le Figaro, 20.05.21).

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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 22:50

Noël arrive, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes (c’est de saison). Non seulement on navigue à vue pour ce qui est du Covid-19 et de ses variants (car on craint toujours de surcharger les hôpitaux - vu que le nombre de lits de réa non seulement n’a pas augmenté mais a diminué !), non seulement on nous fait peur avec ceci et avec cela mais - j’ai le sentiment - on nous endorme pour arriver, en janvier, à commencer à supputer ce qui va se passer en avril. Et puis… vogue la galère, nous nous sommes habitués à subir ce que nos élites gouvernantes décident.

Ainsi va la vie, c’est dommage (pour les plus jeunes) mais (puisque l’on me l’a demandé) essayons de regarder la vérité économique du pays pour comprendre pourquoi (dernier texte mis en ligne) notre revenu PIB/habitant (33.900€) est tellement plus petit que celui de l’Allemagne (40.500€) ou d’Israël (38.700 !).

Drôle de pays

 

Quel drôle de pays sommes-nous : Jupiter a parlé, pendant plus de deux heures, et tout ce que nous avons compris c’est qu’il était content de ce qu’il a fait pendant plus de quatre ans. Pourtant, l’émission TV devait répondre à la question « Où va la France » On ne le sait pas et comme ce dont on nous parle, en réalité, c’est du nouveau variant du mauvais virus et de sa menace pour l’engorgement des services de réa des hôpitaux.

Quel drôle de pays sommes-nous : l’année dernière, dans l’affolement général concernant le nombre de lits de réa (6.000 à l’époque) l’Etat a annoncé sa décision d’en créer 10.000 de plus. Actuellement, non seulement on n’a rien créé mais on dispose de 20% de lits en moins car on a fermé des lits faute du manque d’infirmières pour les couvrir. Et, donc, on a peur de l’engorgement.

Quel drôle de pays sommes-nous : on vit une pandémie depuis deux ans, on nous dit à longueur de journée que nous sommes mieux lotis que les pays voisins (c’est peut-être vrai) mais le taux d’anxiété de la population ne fait qu’augmenter. Où est l’erreur ?

Alors ? On fait quoi ? Bon, on laisse passer Noël et la trêve des confiseurs et on verra ensuite. Quoi ? Eh bien, on verra les caisses de l’Etat se vider de ce qu’elles ne contiennent plus (sauf les reconnaissances des dettes) et on verra les quatre chevaliers de l’apocalypse nous raconter ce qu’ils feraient si nous leur accordions notre confiance en avril 22. Les quatre EM, VP, MLP et EZ. Quel drôle de pays sommes-nous.

Trêve de plaisanterie. Plusieurs lecteurs du dernier texte mis en ligne me demandent de fournir plus d’informations concernant l’état des indices économiques qui donnent une vue plus précise de la santé du pays et, éventuellement, de ce que l’on pourrait appeler l’inexorabilité de notre déclin. Déclin ? Et on ne le sait pas ?

Nous ne le savons pas, car nous vivons sous la tente à oxygène de la dette qui maintient artificiellement notre niveau de vie. Mais pour combien de temps encore ? La vérité est que la France n’a cessé de s’appauvrir relativement aux autres. Sur une longue période, sa démographie s’affaiblit, sa productivité ralentit, sa croissance fléchit, sa richesse par tête décroche. Elle réussit le prodige d’avoir le plus haut niveau de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires du monde, tout en en ayant les administrés les plus malheureux des grands pays riches. (« Solon » - Le Point 12.12.21).

Commençons en « vue d’avion » : la « richesse comptable » de la France est ce que l’on appelle « l’actif net », c’est-à-dire la différence entre l’actif et le passif. De 1.128 milliards d’euros en 2007 on est passé à 167 Milliards en 2020. Une chute dont les conséquences se feront apparaître dans peu de temps.

La population du pays a augmenté de 7,78 millions entre 1995 (59,28 millions) et 2020 (67,06 millions) soit de 13%. L’emploi public total pendant la même période a augmenté de 17% mais …

les collectivités locales (le « millefeuille » français) de 47%, les hôpitaux de 34% (et pourtant on réclame toujours des moyens) et la fonction publique de 32% ! Quand on consulte les chiffres de l’OCDE qui donnent le coût annuel des productions des services publics dans les différents pays membres, on constate que la France a un coût de production, en parts de PIB, qui est élevé : 27% en 2018 quand la moyennes des pays Européens (21 pays) est de 23,6% ; l’écart est de 3,4% du PIB soit 84 milliards d’euros. Il s’agit d’un surcoût qui aurait pu être réduit si M. Macron avait respecté sa promesse (campagne électorale 2016/7) des réduire le nombre de fonctionnaires de 120.000. Rien n’a été fait, le nombre de fonctionnaires en 2020 était supérieur et la masse salariale a augmenté de 5,6 milliards d’euros après 4 milliards pendant l’exercice précédent (Le Figaro, 14.10.212). Nous dépensons autant (% du PIB) que les pays socialistes scandinaves !

Et si l’on compare notre pays avec l’Allemagne, regardez l’évolution divergente du nombre de millions de personnes employées :

Et l’éducation. Depuis 1984, sous Chevènement, la part de l’éducation nationale dans le budget de l’État est passée de moins de 2% à 6,6 % du PIB en 2020. Tant et si bien que de 53 milliards de francs en 1984 on est arrivé en 2020, à un budget de l'éducation qui atteint 161 milliards d'euros (education.gouv.fr). On a du mal à comprendre qu’une multiplication par (presque) 20 fois de la dépense pour l’éducation conduit quand même les syndicats (et toute la gauche) à réclamer « des moyens » tout en sachant que les émoluments des enseignants français sont (presque) moitié de moins que ceux de leurs équivalents allemands ! Les « moyens » ne sont pas ce qui manque le plus. La France est seule en Europe à disposer d’un ministère de l’éducation employant plus de 1,1 millions de personnes, ce qui en fait le deuxième ou troisième employeur mondial après les armées russe et chinoise... Il est dirigé « en cogestion » par le ministre et les syndicats, de gauche naturellement, qui défendent les intérêts des personnes employées plus que ceux des élèves qui leur sont confiés.

Enfin, on doit ajouter ce qu’on appelle « les engagements hors bilan » du pays (coût des retraites à servir, dettes diverses programmes d’investissement civiles ou militaires, etc.,) : En 2020, le total de la dette hors-bilan de la France est de plus de 4.000 milliards d'euros soit 145% de la dette selon Maastricht. ... Les engagements pris par l'État pour honorer le paiement futur des pensions des fonctionnaires s'élèvent à 2.200 milliards, soit plus de la moitié du hors-bilan global : de 2017 à 2020 ces engagements ont bougé de (millions) :

Et le total comparé avec l’Allemagne :

qui nous explique pourquoi la dette publique est (presque) deux fois plus grande (rapport au PIB) en France par comparaison avec l’Allemagne.

Comment diable peut-on dire que nous ne sommes pas en train de décliner ? Comment peut-on nous dire (M. Le Maire – émission avec E. Zemmour) que tous les indices sont au vert. Peut-on être daltonien à ce point ?

oooo

Mais le blog s’appelle « « France-Israël ». J’ai honte pour notre pays : « Au total, l'Assemblée générale a adopté 14 résolutions anti-israéliennes en 2021, tandis que les 194 autres pays du monde ont été frappés par un grand total de quatre résolutions de condamnation – contre la Corée du Nord, l'Iran, le Myanmar et les activités russes en Crimée. Entre-temps, un projet de résolution contre le régime syrien soulignant ses crimes contre l'humanité a été ajourné. Nous notons que si la France, l'Allemagne, la Suède et d'autres États de l'UE ont soutenu la quasi-totalité des 14 résolutions adoptées contre Israël lors de cette session de l'Assemblée générale, les mêmes nations européennes n'ont pas réussi à introduire une seule résolution de l'AGNU sur la situation des droits de l'homme en Chine, Venezuela, Arabie saoudite, Cuba, Turquie, Pakistan, Vietnam, Algérie ou sur 170 autres pays", https://unwatch.org/ 17.12.21.

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 22:12

Sonnez trompettes, résonnez musettes, une Nouvelle Europe va naître des cendres de l’ancienne : foi de Te Hakaki Taha’Oa, je veux dire E. Macron, (Grand Chef qui marche et va loin) qui nous l’a annoncé hier. Deux heures pendant lesquelles rien ne nous a été caché : tout sera à refaire, les frontières, la défense, l’immigration, l’industrie, le financement, les investissements, bref, des lendemains qui chanteront. En allemand, peut-être, car à part la vision de son Président et sa volonté farouche notre pays n’a pas grande chose d’autre à apporter.

Et pendant cela, le pays n’en peut mais, on nous ment en nous disant que tous les indicateurs sont au vert en oubliant de nous dire que, vraiment, ils sont au rouge !

 

Quo Vadis IV

Un peu plus de 8 millions de chômeurs, quatre à cinq millions de français assistés, une dette à 120% du PIB, une balance commerciale déficitaire depuis plus de 30 ans, le plus grand déficit commercial de l’Union Européenne, des militaires un peu partout dans le monde – en Afrique, au Moyen Orient, à Djibouti comme à Chypre, en Polynésie comme dans les Caraïbes. Et le retour du sentiment général d’il y a soixante ans que l’on devrait conforter « La Corrèze avant le Zambèze» Oh que non.

A quatre mois d’une élection présidentielle qui semble, pour la première fois dans l’histoire de la 5ème République (peut-être même de toutes les Républiques jusqu’à la dernière) se décider à droite, suite à la disparition de la gauche du champ de probables participants au 2ème tour de l’élection. Ne posez plus la question « la gauche – combien de divisions ? » Le pays qui, il n’y a pas si longtemps, abritait deux partis communistes, trois ligues trotskistes, un parti socialiste, un parti d’ultra gauche (on ne dit pas « extrême gauche » extrême est gardé uniquement pour la droite), un ectoplasme écologique (succursale du Parti Socialiste) a changé. Plus de sa moitié voire même deux tiers, se déclarent, à chaque sondage, proches des positions de droite. Et notre Président (dont on ne sait pas encore s’il est de gauche ou de droite -vu qu’il dit chaque fois « en même temps ») semble s’occuper de l’Europe plus que de son pays.

Deux heures durant il nous a fait l’inventaire de ce qu’il fera faire à l’Europe de 27 pays pendant les six mois de présidence de l’Union par la France. Je ne reprendrai pas le détail, il est homérique et, bien entendu, d’évidence impossible à réaliser. Car (1) il ne sait pas s’il sera réélu en avril, et (2) il aura au mieux six mois pour transformer du fond en comble l’Europe. Il semble avoir oublié que les grandes décisions en Europe se prennent à l’unanimité (certaines à majorité qualifiée) et que les intérêts de l’Europe du Sud ne sont pas ceux de l’Europe du Nord et que les intérêts de l’Europe de l’Est ne sont pas ceux de l’Europe de l’Ouest. On le voit depuis que la construction européenne s’est boursouflée jusqu’à 27 pays et depuis que la lourdeur des bureaucraties mises en place empêche toute réalisation sérieuse dans un laps de temps raisonnable. Le tout, jusqu’ici, sous l’œil vigilant de l’Allemagne de Mme Merkel.

C’est vrai, elle est partie et la coaliton qui la remplace n’a pas encore fait savoir de quel bois elle se chauffe. Notre Président, digne héritier du « couple franco-allemand » qui avait préempté le rôle de dirigeant de l’Europe, semble espérer faire tout seul ce qu’il n’a pas eu la possibilité de faire avec Mme Merkel. Comme François Hollande ou Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac n’ont pas pu faire avant lui : réaliser le rêve de De Gaulle, la France « levier » d’une Europe multiplicatrice de sa puissance pour compter, encore, dans le monde.

Si la France n’a pas pu être égale à l’Allemagne ceci s’explique par l’évolution divergente des deux pays sur plusieurs domaines.

Tout d’abord la capacité de la France d’exporter plus qu’elle n’importe :

Ce que le déficit structurel de la balance commerciale de la France dit c’est que la capacité de produire (industrie) et sa compétitivité ne correspondent plus à son rang de 5ème puissance économique mondiale. Elle n’est, d’ailleurs, plus que 6ème et sur le point d’être dépassé par l’Inde et devenir 7ème. De plus, l’Allemagne dont le solde positif de la balance commerciale dépasse 228 milliards d’euros dépasse de la tête et des épaules la France, pays ayant le plus grand déficit commercial des principaux pays de l’Union.

Il serait bon de se souvenir qu’en 1990 le solde de la balance était positif pour la France et négatif pour l’Allemagne !

Naturellement, il faut regarder comment « le déclin » de la France s’est répercuté sur nos concitoyens :

                                   France                         Allemagne

Supérieur jusqu’en 1990 à celui de l’Allemagne, le PIB/habitant lui est maintenant inférieur de plus de 15% ! Nos concitoyens, surtout ce qu’on appelle « classe moyenne » en savent quelque chose car depuis des années déjà ils savent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux – changement majeur dans l’histoire des derniers deux cents ans de la France.

Souvenons-nous : M. Macron nous avait promis une sorte de refondation de la République via des reformes structurelles que le pays n’avait pas entrepris depuis des lustres. Il s’agissait de réduire la dette publique du pays (elle était de 93% du PIB, elle est fin 2021- à 120% du PIB), de changer les régimes de retraites, de réduire le nombre de fonctionnaires, de… A quatre mois d’une élection à laquelle il se présentera avec un bilan contraire aux promesses, il me semble qu’il devrait préparer sérieusement sa défense. Je recommande aux lecteurs deux bouquins qui viennent de sortir : Marcel Gauchet, 2ème volume de « Comprendre le malheur français » intitulé « Macron, les leçons d’un échec » et « La France sous nos yeux » de J. Fourquet et J-L. Cassely.

« En proposant des solutions à tous les problèmes sans en chercher leur cause, Emmanuel Macron s’est agité dans le vide pendant cinq ans. Son arrogance de surdiplômé a alimenté la haine des élites. Mais en dehors de la communication présidentielle, le macronisme n’a rien produit. Quant à la refonte promise de l’Union Européenne, il n’a fait que nous prouver que tout continuerait comme avant. Et ridiculiser la France. » M. Gachet.

Au lieu de vouloir créer une nouvelle Europe dont personne, à part lui, n’en veut il devrait s’occuper plus de son pays. L’outrecuidance qui consiste à jouer au « Président » de l’Europe qui montre la voie de salut pour l’ensemble des 450 millions d’européens mériterait, toutefois, un prix.

Mais comme il ne semble pas s’occuper de la France (sauf, en tant que Jupiter, énoncer des règles/instructions/décisions concernant le Covid-19) il a suffisamment de temps pour s’occuper… du Liban. Pays en état de déliquescence avancée, géré par une organisation terroriste suppôt de l’Iran, il trouve le temps d’organiser des conférences pour le sauver et, à l’occasion, lui verser des centaines de millions d’euros qui, naturellement, n’ont aucune chance d’arriver à ceux qui n’ont pas de quoi acheter leur pain. Mais ce n’est pas tout.

Il a trouvé le temps pour faire un tour dans le Golfe Persique pour rencontrer les bailleurs de fonds des activités salafistes en France : le Qatar et l’Arabie Saoudite.

Il a oublié, notre Président, ce qu’il disait concernant le Prince saoudien considéré responsable de l’assassinat et le démembrement de J. Khashoggi « Le président de la République a déclaré pencher pour « prendre des sanctions individuelles » contre les responsables de l’assassinat du journaliste, qu’il « condamne avec fermeté » (Le Monde 26.10.2018). C’était urgent car l‘Arabie Saoudite (et, presque, tous les pays de la Ligue Arabe) avait déclaré le Hezbollah - qui maîtrise le Liban- organisation terroriste et a interdit toutes importations de ce pays et sa mise à l’index pour un avenir non déterminé. Notre Président n’a rien d’autre à faire que de dédouaner le Hezbollah pour sauver le Liban. On devrait paraphraser « C'est plus près que Caracas, Est-ce plus près que Pézenas ?» (Boby Lapointe). Non, ce n’est pas plus près, mais on va nous dire que c’était pour vendre 80 Rafales aux Emirats. Bravo pour Dassault mais en regardant de plus près on constate qu’il s’agit de remplacer 50 Mirages vendus il y a vingt ans et que les milliards d’euros dont on nous parle ne sont pas aussi nombreux qu’annoncés. Pas de problème, l’Etat Français s’arrangera avec Dassault ! Car le prix d’un Rafale (vendu 155 millions d’euros- prix catalogue avant remises…) est, selon certaines sources (entre autres La Cour des Comptes) de plus de 203 millions d’euros (Portail Aviation, 17.12.2013). Et le coût total du programme Rafale a été pour le pays de 46 753 M€ soit 46,75 Milliards) !

Oui, mais il y a une élection dans quatre mois. Ce que celui (ou celle, mon obole à l’écriture inclusive et la théorie du genre) aura à faire est immense par rapport même à ce que Hercule a eu à faire pour nettoyer les écuries d’Augias ! On le sait, on le voit tous les jours, le choix de nos compatriotes se portera sur un des quatre impétrants (tes) M. Macron, Mmes Pécresse et Le Pen et… le dernier, l’imposteur, le « sulfureux polémiste d’extrême droite » (AFP), M. Zemmour. « L’écho mesurable rencontré par le discours de Zemmour a levé une série d’interdits et imposé des thèmes qui seront désormais incontournables, quoi qu’il arrive » (M. Gachet)

Ce dernier supporte vaillamment tous les quolibets qui lui sont réservés comme les tombereaux d’insultes disponibles pour nul autre. Je l’ai déjà écrit, je pense que ses chances pour gagner cette élection sont nulles ou très improbables. Toutefois il a réussi à mettre dans le centre du débat les sujets qui fâchent depuis des dizaines d’années et que personne ne voulait évoquer. Mais au lieu de comprendre ses constats (approuvés, selon des enquêtes d’opinion, par 65 à 75 % de nos concitoyens) on s’évertue à le diaboliser, en particulier, en lui reprochant de vouloir « réhabiliter Pétain », donc, d’être pétainiste, ultime injure par les temps qui courent.

Souffrez, lecteur, de lire mon témoignage. Pendant plus de cinq ans j’ai été DG d’une société dont le PDG (Polytechnique, Supélec, IHEDN) disposait du titre de « Juif d’Honneur » que le Maréchal lui avait octroyé pendant qu’il était responsable de la construction de sous-marins à l’Arsenal de la Marine à Toulon. Ceci ne dit rien des actes ignobles et impardonnables de Vichy pendant l’Occupation mais m’a fait, toujours, penser que ce qui s’était passé pendant la période noire du pays mérite des nuances que les auteurs américains (Hilberg, Paxton) qui font autorité en la matière n’ont pas toujours introduit dans leurs narratives. Au fait : je ne suis pas pétainiste, veuillez bien le croire !

 

 

 

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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 09:06

Les jours passent, bientôt Noël (si, si, on a encore le droit d’utiliser le mot - la Commission Européenne va revoir ses recommandations pour son « lexique d’expression « inclusive » - Le Point, 30.11.21) et il semble que tout ce que l’on trouvera devant la cheminée ou dans nos pantoufles ce ne sera que le prolongement de la « moitié » de vie actuelle car, figurez-vous que le Covid-19 a muté encore et nous récompense avec l’Omicron ! Mais le monde politique nous avertit, non pas contre la maladie mais contre ce qui devrait être interdit en vue de l’élection présidentielle d’avril 2022.

 

On ne peut pas y échapper. Dès qu’on ouvre la radio, on regarde la TV ou on essaye de lire une des gazettes qui tiennent le haut du pavé, on tombe toujours sur ce qui est devenu le « leitmotiv » de la vie médiatique du pays actuellement : l’élection présidentielle d’avril 2022. Avec son corollaire, depuis quelques mois, l’irruption dans un paysage auparavant apaisé d’un martien venu nous dire que le roi était nu : Éric Zemmour.

Déjà affublé, grâce aux soins de l’(i)Monde, du label « polémiste d’extrême droite », la politiquement neutre AFP a trouvé mieux : « Le sulfureux polémiste d’extrême droite Éric Zemmour » Une grande partie des media a sauté sur l’occasion et, vous pouvez voir le même épithète, y compris sur des supports loin de la politique comme France 24, sudinfo, lorientlejour, Boursorama, sudradio, boursedirect.fr, et autres, utilisé à profusion.

Accréditer l’idée que EZ est « d’extrême droite » veut dire, il me semble, deux choses : (a) il s’apparente aux membres des ligues des années 1930 qualifiées « d’extrême droite » car, entre autres elles voulaient abolir la République et (b) que l’establishment politique français vient d’adouber Marine Le Pen et le Front National car ils ne sont pas aussi de droite que EZ. Vous pouvez le constater, aucun des meetings, rencontres, interviews de MLP n’ont plus été qualifiés d’extrême droite et nulle part on n’a vu la présence soutenue des « antifa » comme pour saccager les endroits où EZ avait fait présence.

Pas mal, non ? On sait maintenant qui est « l’ennemi » et nous sommes sommés de l’agonir de quolibets divers, de ne lui laisser aucun espoir quant à une éventuelle percée auprès du peuple, de lui faire comprendre qu’il n’a rien à voir avec nous. Nous, qui ? Tout d’abord une partie des élites qui nous gouvernent depuis plus de 40 ans. Ensuite tout ce qui « grouille, gribouille, scribouille » dans les medias, pour l’essentiel des représentants de la « gauche ». L’indignité de l’impétrant mérite-t-elle un tel honneur ?

Commençons par nous dire que, de toute évidence, les chances d’EZ d’accéder à la magistrature suprême sont nulles ou totalement improbables. Il n’a eu, à son actif, aucune fonction élective dans un pays où l’Etat constitue la Nation, aucune expérience de « management » d’une entreprise humaine (économique, associative, sportive – en laissant de côté sa présidence de l’association football de Sciences Po quand il y était étudiant). De plus, ses évidents talents de polémiste qui cherche le combat (intellectuel) et abhorre l’apaisement, ne le poussent pas vers les compromis qui sont le modus vivendi, la nature même, de ce que l’on appelle la démocratie. Mais alors pourquoi tout ce tintamarre ?

Force nous est de reconnaître que EZ peut s’enorgueillir de pourcentages allant de 62 à 75% d’opinions favorables concernant ses thèses/constats (immigration, sécurité, économie, éducation, culture, etc.,). Cela devrait nous interpeller. La seule explication qui tient debout vient du fait que la classe politique française, de gauche comme de droite, a, pendant des décennies, interdit la propagation de la vérité du réel par le truchement du « politiquement correct », du « vivre ensemble », de « l’égalité des cultures » ou par des arguments économiques (« leurs jeunes paieront les retraites de nos vieux ») aussi frelatés que pernicieux pour l’avenir du pays. A cela s’ajoutent les conséquences du rôle maléfique joué par les medias qui, de droite et de gauche ont, pendant des décennies, imposé des « tabous » qu’ils ont inventés de toutes pièces et ont travesti le réel que nous vivons en faveur d’une « narrative » qui transforme tout incrédule en ennemi, naturellement islamophobe, qui s’est efforcée et qui s’efforce encore aujourd’hui, par exemple, d’instiller l’idée que l’accroissement d’actes islamophobes dépasse celui des actes antisémites.

EZ doit penser que dire le vrai suffirait à convaincre. Et, il dit le vrai : l’immigration de peuplement que la France subit depuis 40 ans n’est pas une richesse, la sécurité de sa population s’est significativement détériorée depuis que des « territoires » ne semblent plus faire partie de la République, l’enseignement, ascenseur social méritocratique pendant plus d’un siècle a été détruit par « la discrimination positive » qui a tiré son niveau vers le bas (tant et si bien que la France est 26ème pays sur 27 en Europe pour le niveau d’instruction des ses jeunes de 15 à 29 ans – un sur sept des jeunes de 15-29 ans n’est ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2019 – Les Clés du Social, mai 2021 ), que les soins de santé de sa population sont obérées par « la protection de la maladie pour tous » car dès qu’on met son pied en France on a le droit de se faire soigner à l’hôpital, j’en passe et des meilleurs. Et que tout cela a conduit au déclin de la France sur le plan mondial : sa balance commerciale est structurellement négative depuis des lustres, son pourcentage du PIB qui vient des activités industrielles est descendu de 24% il y a 30 ans à 12% actuellement comme conséquence des délocalisations et de la désaffection pour l’industrie, idéologie première de ses élites qui ont voulu transformer la France en pays de services, pays « sans usines ». De plus, la France se trouve soumise aux contraintes imposées par son appartenance à l’Union Européenne et sa capacité de se transformer en faveur de sa population autochtone est quasi-nulle vu la tutelle des juridictions européennes qui sont supérieures aux juridictions françaises.

Bon, si nos concitoyens sont, en grande majorité, d’accord avec les constats de EZ, cela ne veut pas dire qu’ils le considère candidat préféré pour la magistrature suprême.

Mais on doit se poser la question : « les autres » qui questionnent EZ, qu’ont ils appris en occultant la vérité ? Rien, parce qu’ils refusent de combattre le terrorisme islamique en espérant qu’ils seront épargnés dans un effort sans fin pour calmer, apaiser et apaiser encore, les agresseurs djihadistes. Notre pays n’est toujours pas en état de traiter la menace islamique avec le sérieux qu'elle mérite parce que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas appeler un chat un chat, parce qu’ils pensent qu’en plantant des fleurs on arrêtera les balles. Et je vais le dire, avec Samuel Huntington (Le Choc des Civilisations) « Le problème de fond pour l'Occident n'est pas l'intégrisme islamique, c’est l'islam, une civilisation différente dont les gens sont convaincus de la supériorité».

On n’a pas voulu mourir pour Danzig, on est mort ensuite à Coventry et à Oradour sur Glane. Staline a signé un pacte de non-agression avec Hitler, 21 millions de russes en sont morts. L’Europe et la France pactisent aujourd’hui avec ses conquérants de demain, il ne faut pas être grand clerc pour prévoir ce qui va advenir. Et ce qui va advenir inquiète non seulement EZ mais une grande partie de nos concitoyens. Sauf qu’EZ se considère capable (un peu de mégalomanie ne fait du mal à personne) primo, de nous alerter du danger qui menace la France et, secundo, de croire que la mission qui s’impose, sauver la France, lui est dévolue.

Alors, on fait quoi ? A part de faire l’inventaire des quatre cent mille morts en Syrie, cinq millions de personnes déplacées, des dizaines de milliers en Irak, en Libye, en Afghanistan, des gens décapités et des femmes forcées à l'esclavage en Irak, violées ou transformées en esclaves sexuelles au Nigeria, au Soudan ou ailleurs au Moyen-Orient… ai-je oublié quelque chose ? Ah, oui, j’ai oublié qu’en même temps, trois pays de l’Europe (seule au monde, ayant réussi à trucider plus de six millions d’êtres il y a 80 ans) s’évertuent, avec le phare de la démocratie mondiale, les Etats Unis et les pires autocraties existant aujourd’hui, je veux dire la Russie et la Chine (je sais, on va me reprocher d’oublier la Corée du Nord) d’obtenir du pire acteur déstabilisant le Proche, le Moyen et même l’Extrême Orient, je veux dire l’Iran, qu’il renonce à tenter de se doter d’une arme nucléaire. Vous pouvez parier, si l’Iran n’aura pas réussi ce qu’il cherche ce sera parce que le paria de la communauté internationale, Israël, menacé de destruction par le même Iran, aura choisi une des branches de l’alternative connue « la bombe ou le bombardement » The bottom line is simple and clear: either Israel, to the best of its ability, using missiles and bombs, destroys Iran’s nuclear installations, or it will have to live with a nuclear Iran in the years to come (Haaretz, 27.09.21)

 

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13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 15:09
Les commentaires -questions, reproches- arrivent après mon dernier texte, je vais donc laisser le temps au temps pour déterminer les lignes de force et répondre, clarifier, préciser, ensuite.
 
En attendant et sachant qu’un jour je vais écrire une sorte de revue de la presse française d’aujourd’hui, j’ai pensé qu’il serait, sinon édifiant, au moins informatif de reprendre un texte d’un blog américain : on vit de nouveau une période pendant laquelle nous sommes envahis par ce qui vient des States. Pas du Coca Cola, des jeans Levy-Strauss ou des Camel cette fois-ci  : les « fake news », le « woke », la deconstruction de tout (soyons honnêtes, les français Jacques Derrida, Gilles Deleuze et autres après Michel Foucault en sont pour quelque chose car à l’origine de ce qui nous menace), le racialisme, la théorie du genre et autres ejusdem farinae. Le tout farci de mensonges et de mi-vérités pour laver nos cerveaux qui n’attendent que ça.
 
Voilà, donc,

When All The Media Narratives Collapse

In case after case, the US MSM just keeps getting it wrong.

 

Andrew Sullivan

The Dish - 12.11.21


The news is a perilous business. It’s perilous because the first draft of history is almost always somewhat wrong, and needs a second draft, and a third, and so on, over time, until the historian can investigate with more perspective and calm. The job of journalists is to do as best they can, day by day, and respond swiftly when they screw up, correct the record, and move forward. I’ve learned this the hard way, not least in the combination of credulousness and trauma I harbored in the wake of 9/11.

But when the sources of news keep getting things wrong, and all the errors lie in the exact same direction, and they are reluctant to acknowledge error, we have a problem. If you look back at the last few years, the record of errors, small and large, about major stories, is hard to deny. It’s as if the more Donald Trump accused the MSM of being “fake news” the more assiduously they tried to prove him right.

And these mass deceptions have consequences. We are seeing this now in the Rittenhouse case — a gruesome story of a reckless teen with a rifle in the wake of the police shooting of Jacob Blake in Kenosha. The impression many got from much of the media was that a far-right vigilante, in the middle of race riots, had gone looking for trouble far from home and injured one man, and killed two, in a shooting spree.

Here’s the NYT on August 26, the morning after the killings: “The authorities were investigating whether the white teenager who was arrested … was part of a vigilante group. His social media accounts appeared to show an intense affinity for guns, law enforcement and President Trump.” Rittenhouse’s race is specified; the race of the men he killed and injured were not (they were also white).

Almost immediately, the complicated facts became unimportant. The far right viewed Rittenhouse as a hero — which he surely wasn’t. He had no business being there with an AR-15. The MSM and far left viewed him as a villain, appalled that he was being elevated, in Jamelle Bouie’s words, “as a symbol of self-defense.” (Another NYT article, painting Rittenhouse as a MAGA fanatic, did note at the very bottom of the page: “Supporters of Mr. Rittenhouse said he was being attacked by the mob and acted in legitimate self-defense.” So they did have a caveat.)

But notice how the narrative — embedded in a deeper one that the Blake shooting was just as clear-cut as the Floyd murder, that thousands of black men were being gunned down by cops every year, and that “white supremacy” was rampant in every cranny of America — effectively excluded the possibility that Rittenhouse was a naive, dangerous fool in the midst of indefensible mayhem, who, in the end, shot assailants in self-defense. And so when, this week, one of Rittenhouse’s pursuers, Gaige Grosskreutz, admitted on the stand that Rittenhouse shot him only after Grosskreutz pointed his pistol directly at Rittenhouse’s head a few feet away, it came as a shock.

Money quote from the defense lawyer: “It wasn’t until you pointed your gun at him, advanced on him, with your gun (and your hands down) pointed at him, that he fired? Right?” To which Grosskreutz answered: “Correct.” Here’s how the NYT first described this a year ago, on August 26: “Video footage from the scene of the shooting appears to show Mr. Rittenhouse running and then firing his gun, striking a man in the head. He then flees and is chased by bystanders before tripping, falling to the ground and shooting another man.”

A day later, in another NYT piece (which I relied on at the time), here’s the account of video footage they embedded: “As Mr. Rittenhouse is running, he trips and falls to the ground. He fires four shots as three people rush toward him. One person appears to be hit in the chest and falls to the ground. Another, who is carrying a handgun [Grosskreutz], is hit in the arm and runs away.” Any sense of self-defense there? (And when you watch the full version of the same video on YouTube, you see that, for some reason, the NYT cut off the key moment showing Rittenhouse’s self-defense — the moment that proved so critical in court!)

I haven’t watched the whole trial. But if you watch for any length of time, you realize you’ve been led to believe a media narrative that was way off. (Independent journalists last year, like Jesse Singal, were more clear-eyed.) Because of that narrative whiplash, we may have more rioting and violence if he’s acquitted. The judge is already being targeted. I’m not defending Rittenhouse. And I understand news gathering is fallible. But there’s a media pattern here. And it reaches far wider than Rittenhouse.

We found out this week, for example, that a key figure in the emergence of the Steele Dossier, Igor Danchenko, has been indicted for lying to the FBI. He is also charged with asking a Clinton crony, Charles Dolan Jr: “Any thought, rumor, allegation. I am working on a related project against Trump.”

The evidence from another key source for the dossier, Sergei Millian — touted across all media, including the Washington Post — has also been exposed as potentially fake. What has the Post done? As their own indispensable Erik Wemple notes, instead of a clear retraction, the Post has just added editors’ notes to previous stories, removed sections and a video, and altered headlines retroactively. This is a bizarre way of correcting the record: “No such case comes immediately or specifically to mind, at least no historical case that stirred lasting controversy,” said W. Joseph Campbell, a professor and journalism historian at American University.

This doesn’t mean that Trump wasn’t eager for Russian help. But Trump was right, in the end, about the dodgy dossier; he was right about the duped FBI’s original overreach; and the mass media — Rachel Maddow chief among them — were wrong. And yet the dossier dominated the headlines for three years, and the “corrections” have a fraction of the audience of the errors. Maddow gets promoted. And the man who first published it, Ben Smith, was made the media columnist for the NYT.

Think of the other narratives the MSM pushed in recent years that have collapsed. They viciously defamed the Covington boys. They authoritatively told us that bounties had been placed on US soldiers in Afghanistan by Putin — and Trump’s denials only made them more certain. They told us that the lab-leak theory of Covid was a conspiracy theory with no evidence behind it at all. (The NYT actually had the story of the leak theory, by Donald McNeil, killed it, and then fired McNeil, their best Covid reporter, after some schoolgirls complained he wasn’t woke.) Wrong. Wrong. Wrong.

The MSM took the ludicrous story of Jussie Smollett seriously because it fit their nutty “white supremacy” narrative. They told us that a woman was brutally gang-raped at UVA (invented), that the Pulse mass shooting was driven by homophobia (untrue) and that the Atlanta spa shooter was motivated by anti-Asian bias (no known evidence for that at all). For good measure, they followed up with story after story about white supremacists targeting Asian-Americans, in a new wave of “hate,” even as the assaults were disproportionately by African Americans and the mentally ill.

As Greenwald noted, the NYT “published an emotionally gut-wrenching but complete fiction that never had any evidence — that Officer Sicknick’s skull was savagely bashed in with a fire extinguisher by a pro-Trump mob until he died.” The media told us that an alleged transgender exposure in the Wi Spa in Los Angeles was an anti-trans hoax (also untrue). They told us that the emails recovered on Hunter Biden’s laptop were Russian disinformation. They did this just before an election and used that claim to stymie the story on social media. But they were not Russian disinformation. They were a valid if minor news story the media consciously kept from its audience for partisan purposes.

More recently, the MSM were telling us for months that inflation is a phantasm. We were told that the “2021 Inflation Scare is another in a series of false alarms going back several decades.” We were assured that “the numbers at least for now are on the side of those expecting the trend to subside and then stabilize at lower levels.” Any concern was “fearmongering politics.” And now we wake up to the highest inflation in 30 years, counter-balancing wage increases. Still, they tell us, all will be well.

We were told that vaccines would end the Covid pandemic. But they merely altered Covid to a manageable disease that you could still contract while vaccinated. We were told that the migrant surge at the border was just seasonal, and nothing out of the ordinary, even as 1.7 million migrants were illegally trying to get into the country in the last year. We were told that sending migrants back to their home countries was a wicked and unconscionable Trump tactic — even as the Biden administration swiftly copied it with Haitian immigrants — to much success. The cruelty is the point, eh?

We were — and still are! — being told by most of the media that critical race theory isn’t in high schools at all. Meanwhile, a tsunami of evidence is out there showing that it absolutely is — in every subject, and every class, as the central philosophy behind many states’ education policies.

We all get things wrong. What makes this more worrying is simply that all these false narratives just happen to favor the interests of the left and the Democratic party. And corrections, when they occur, take up a fraction of the space of the original falsehoods. These are not randos tweeting false rumors. They are the established press.

And at some point, you wonder: what narrative are they pushing now that is also bullshit? One comes to mind: the assurance that the insane amount of debt we have incurred this century is absolutely nothing to be concerned about because interest rates are super-low and borrowing more and more now is a no-brainer. But when inflation spikes and sets off a potential spiral in wages to catch up, will interest rates stay so quiescent? And if interest rates go up, how will we service the debt so easily?

I still rely on the MSM for so much. I still read the NYT first thing in the morning. I don’t want to feel as if everything I read is basically tilted through wish-fulfillment, narrative-proving, and ideology. But with this kind of record, how can I not?

We need facts and objectivity more than ever. Trump showed that. What we got in the MSM was an over-reaction, a reflexive overreach to make the news fit the broader political fight. This is humanly understandable. It is professionally unacceptable. And someone has got to stop it.

 

 

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10 novembre 2021 3 10 /11 /novembre /2021 15:04

Un mot, tout d’abord : pour une fois, je n’ai pas attendu les réactions de certains de mes lecteurs aux 27 minutes de fariboles de notre Président : il n’est pas possible de rester de glace devant ce qui, osons le mot, est une pantalonnade. Il se prenait, déjà, pour Jupiter, mais, au lieu de tonner pour que le pays se redresse et se répare, il nous a raconté des cracks que personne, un tant soit peu réveillé hier soir, n’a pu avaler sans s’étouffer !

J’essaye, donc, de précéder ce qui me sera, sans doute, demandé par certains de mes lecteurs : un commentaire sur le dernier discours (ou premier de campagne) de notre Président.

 

On nous a fait savoir, il y a plus de dix jours, que le Président allait parler au pays hier soir. Il l’a fait.

Bon Dieu de b….l de m…e ! Dans quel pays ce bonhomme vit-il ? Comment peut-il nous assener des mensonges au kilo (ou à la tonne) ? De Sirius on a pu croire, absolument, si on a écouté le Président, que tout va bien en France, Madame la Marquise. Et cela parce que nous sommes restés unis. Ensemble.

Où était-il pendant les six derniers mois pour ne pas savoir que, pratiquement, chaque semaine, son Ministre de l’Intérieur allait en France et en Navarre pour consoler, ici un policier, là plusieurs, ici un point deal attaqué à la Kalash, là un quidam attaqué au couteau par un illuminé se référant au prophète ou criant Allah Akbar. Ne sait-il pas ce qui se passe dans les 600 (ou 750) territoires perdus de la République (Le Salon Beige, 10.05.21) ? Rambouillet, Trappes, Avignon, Marseille, Cannes, cela ne lui dit rien ? Et le silence, assourdissant, du 93 contrôlé et géré par les caïds de la drogue et/ou par les relations serrées de clientélisme, le laisse froid ? Est-il allé récemment à Montfermeil ou à Aulnay-sous-Bois ? Nous raconter que la violence est partout dans le monde ? De qui se moque-t-il ?

Bon, restons calmes et regardons deux ou trois aspects particuliers qui méritent qu’on s’y arrête dans ce qui nous a été dit (ou pas) hier soir.

Tout d’abord, nous apprenons que nous nous sommes mieux sortis que tous nos partenaires européens de ces deux années horribilis marquées, essentiellement, par la pandémie Covid. Et, le summum : notre déficit budgétaire n’est « que » de 5% ! Comme si on avait effacé la mémoire de nos concitoyens dans laquelle l’obligation « Mastricht » nous imposait 3%. D’où a-t-il sorti son 5% ? Regardez le déficit public dans l’Union Européenne au 1er trimestre de 2021 :

Six pays se trouvent en deçà de 3% et, donc au moins ceux-ci font mieux que la France. La France dépasse, même, la moyenne de la zone euro.

Et quand on regarde l’Allemagne, au 2ème trimestre 21 son déficit public est de 6% tandis que le nôtre est de 9,6%. Et n’oublions pas l’endettement du pays (que notre Président avait promis pendant sa campagne de 2016/7 de réduire significativement) en le comparant avec les autres pays de l’Union Européenne : la moyenne européenne est de 93% du PIB, la France se trouve à 125% et l’Allemagne … à 75%

Et quand je dis Bon Dieu de... Je veux dire pourquoi, diable, nous nous laissons  prendre pour des jeanfoutres incapables de lui dire ses quatre vérités.

Ensuite, la sortie de la dernière vague de Covid -19. Nous avons fait mieux que tous les autres, nous a-t-il dit hier soir. Sans blague ?

Regardons le nombre de décès par 100.000 habitants (Covid Tracker) : notre pays a fait mieux que l’Angleterre et l’Italie mais moins bien que la Suède, l’Allemagne (1,5 fois moins bien !), les Pays Bas pour ne pas parler d’Israël (deux fois moins bien) ou le Danemark (quatre fois moins bien).

Et puis il nous a dit, dans le registre des performances, « nous avons injecté 100 millions de doses ». Peut-être, mais puisque seulement 3,3 millions de nos concitoyens ont eu le rappel (3ème dose) il faudrait se souvenir qu’il y a en France quelques 17 millions de gens au-dessus de 65 ans et que la cinquième vague qui se précise n’est pas du tout maîtrisée pour l’instant. Autant dire que, si nous avons fait ce que les autres ont fait aussi (mais moins bien que les « champions ») il n’y a pas de quoi pavoiser.

Et quand je dis Bon Dieu de... Je veux dire pourquoi, diable, nous nous laissons prendre pour des jeanfoutres incapables de lui dire ses quatre vérités.

Mais il y mieux, dans ce qu’il nous a dit hier soir. Au détour d’une phrase, faisant partie d’un programme de réalisations futures, il nous apprend que l’on commencera à construire des centrales nucléaires ! L’homme qui a arrêté Fessenheim et qui s’est engagé, en 2020 (?!) à réduire le nucléaire à 50% de ce qu’il fournit en électricité en 2035 (Ministère de le Transition Ecologique et Solidaire), sans crier gare, nous fait savoir que pour « décarbonner» notre énergie on revient au nucléaire. Après avoir abandonné [le projet de réacteur à neutrons] ASTRID qui s’inspirait du Superphénix arrêté en 1997 et qui était, déjà, à la pointe de ce que seule la France savait faire. Après avoir fait des plans pour l’arrêt de centrales actuelles, après avoir accepté la demande de Bruxelles (?!) de « démanteler » l’EDF, après avoir fait disparaître FRAMATOME, AREVA et laisser les ingénieurs qui ont construit les centrales des années 70/80 quitter la filière nucléaire, notre pays revient au nucléaire. Sans un mot d’explication pour ce revirement faramineux. Que, personnellement, j’approuve en totalité. Tout en me sentant frustré par tout ce qui nous a menés là, et par le fait que l’on soit gouvernés par des girouettes inconsistantes qui se permettent de jouer aux dés (so to speak) l’avenir du pays car sachant, malheureusement, qu’ils sont certains de garder le pouvoir pendant encore un quinquennat.

Et quand je dis Bon Dieu de... Je veux dire pourquoi, diable, nous nous laissons prendre pour des jeanfoutres incapables de lui dire ses quatre vérités.

Et puis, la cerise sur le gâteau : la reforme des retraites. Que nous a-t-il dit depuis sa campagne électorale de 2016/7 ? Qu’il s’agissait de « la mère de toutes les réformes » car elle englobait tous ceux qui travaillaient ou avaient travaillé : les 25,4 millions de salariés et les 1,5 million d’artisans. Et, pour nous faire comprendre qu’il sera toujours aux manettes, sans une explication pour l’abandon de ce qui aurait dû être le point d’orgue de son quinquennat, il nous annonce que l’on s’en occupera en 2022.

Alors, que reste-t-il de ses promesses de 2016/7 ? Les grandes reformes (retraite, chômage) repoussées à plus tard, la réduction de la dette (pharamineuse) de la France oubliée, la réduction du nombre de fonctionnaires abandonnée… j’en passe et de plus importantes. Mais il a fait passer la PMA et le Congé de Paternité doublé, une loi sur le séparatisme…

Voulez-vous que j’ajoute ce qui se passe au Mali ? Que l'Algérie (à laquelle il a pu dire que "la colonisation a été un crime contre l'humanité") ne laisse plus passer les avions militaires français dans son ciel ? Evoquer nos soucis pour ce qui se passe en Libye ? Ou les escarmouches (pour l’instant verbales) avec le sultan du Bosphore ? Savez-vous que des Rafales se trouvent à Chypre et que la Royale a en permanence un bateau dans l’Est de la Méditerranée ? Qu’une frégate française a été « illuminée » (procédé laser/radar précédant un tir) par un bateau du Sultan ?

 

La France va bien, nous a-t-il dit hier soir. 27 minutes pendant lesquelles il n’a pas arrêté de mentir (réellement ou par omission). Et nous faire comprendre qu’il est tellement certain de recommencer un quinquennat en 2022 que nous aurions tort de penser (d’espérer) autre chose.

Et quand je dis Bon Dieu de …. je veux dire pourquoi, diable, nous nous laissons prendre pour des jeanfoutres incapables de lui dire ses quatre vérités. Comment ? Au mois de mai 2022 …

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