Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

17 août 2024 6 17 /08 /août /2024 16:42

France-Israël, géopolitique. Parler de la France en ce moment serait de l’outrecuidance car personne ne sait, vraiment, à quel saint se vouer. Parler ? « Choisir des mots pour ajouter à la pensée » (Francis Ponge, Nouveau Recueil) me semble impossible tant nous avons été obligés, tous, d’attendre que le pyromane/pompier descende de son Olympe pour nous dire à quelle sauce nous serons mangés. Mieux vaut, donc, attendre. Attendre que le cirque d’une pimbêche diplômée de l’ENA et complice de l’augmentation de la dette de Paris de 6 à 8 milliards d’euros (qui va être de 9,9 milliards l’année prochaine – Google, 14.03.24) qui, haut et fort, somme le Président de la nommer Premier(e) Ministre finisse. Attendre pour que l’on comprenne, enfin, que la 5ème république vient d’être détruite par impossibilité pour ses institutions de jouer leur rôle. Attendre qu’un Conseil Constitutionnel soumis plutôt aux contraintes imposées par la perte de souveraineté en faveur de « Bruxelles » et aux penchants socialistes de ses membres ratifie les tentatives du Président à faire feu de tout bois.

 

Mais dire un mot sur ce qui s’est passé depuis la démission du gouvernement Attal, on le doit. Après les prévisions cataclysmiques qui parcouraient le pays (et le monde) quant au déroulement des Jeux Olympiques, il me semble que l’on doive faire amende honorable : tout s’est passé au mieux possible au vu et au su du monde entier qui l’a unanimement apprécié. Certes, la cérémonie d’ouverture n’a pas plu à tout le monde (un euphémisme), les athlètes n’ont pas été tous contents de ceci ou cela, certes Paris - ses restaurants, ses boutiques, ses promenades, ses commerces - a joué le rôle de ville fantôme mais tout le reste (sécurité, transports, propreté) a enchanté non seulement les touristes, mais aussi ses habitants. La France a tenu son rang, la moindre des choses est de le souligner. Parlons donc d’autre chose.

Israël. Résumons : pogrome du 7 octobre 2023, réaction Israël (disproportionnée, pour faire comprendre que la prochaine fois ce sera pire), concentration des attaques inspirées, initiées, soutenues par l’Iran, assassinats ciblés des principaux dirigeants du Hamas et du Hezbollah, le tout en attente de la « réaction » du cerveau du désordre du Proche Orient, l’Iran. Cela étant, cela ne dérange personne que :

 

Qu’importe ? Entre le 8 et le 9 octobre, environ 360.000 Israéliens ont pris les armes pour défendre leur pays. Pas n’importe qui. Des chefs d’entreprise et des pères de famille, des enseignants, administrateurs, salariés du hightech, soldats de l’actif ou réservistes.

Ils savaient pertinemment que beaucoup d’entre eux ne reviendraient pas. Au prorata des populations les 360.000 Israéliens seraient égaux à 500.000 belges.  Y a-t-il quelqu’un en Belgique qui soit prêt à prendre une arme pour se battre pour son pays ?

 

Qu’importe ? Depuis que tout a commencé on s’évertue à déverser sur Israël un torrent de boue : l’élévation au rang de preuves indiscutables des éructations mensongères d’une (plusieurs) organisation(s) terroriste(s) ; la montée d’un antisémitisme qui ne se cache d’aucune manière (les Israéliens sont à 75% juifs) ramené au rang de vérité imparable ; le déni  du droit des juifs à la possession d’un territoire (sur lequel on trouve des traces de leurs ancêtres de la période de l’âge de fer – 3500 ans avant JC) ; les tentatives de destruction (5 guerres avec des états et une floppée d’actions des entités terroristes) pour arriver (depuis plus de 40 ans) à l’Iran qui clame haut et fort sa décision d’éradiquer Israël (sans que cela émeuve « la communauté internationale » ou les dirigeants des pays qui font des affaires avec) et à la Turquie, qui par la bouche d’un ancien rien du tout,  mais qui est en train de réussir de re-islamiser le pays, fait savoir sa disposition d’envahir Israël, ne semble pourtant pas peser outre mesure dans la marche d’Israël vers un avenir que peu, dans le monde, soupçonnent. Vous verrez.

 

Hanieh, « cerveau » de la mainmise du Hamas sur Gaza, justificateur No.1 du pogrome du 7 octobre 2023 tué en plein Téhéran où il se trouvait pour assurer le nouveau président de la permanence de sa vassalité. Le bras droit militaire du satrape d’une organisation terroriste qui passe pour être armée mieux que des dizaines d’états, tué dans le quartier de Beyrouth qui est leur fief (terroriste dont les USA avaient mis la tête à prix pour 5 millions de $ - ils devraient les donner à Israël). 17.000 « militants » (ou « combattants ») du Hamas que la presse mondiale ne veut pas appeler « terroristes » tués à Gaza parmi lesquels les principaux dirigeants, y compris les numéros 2, 3… jusqu’à, au moins, quelques centaines de « chefs ». Et voilà que l’Iran et le Hezbollah se préparent à « punir » Israël (Hezbollah qui fait ce qu’il veut au Liban où notre Président s’est empressé d’aller pour prêcher la bonne parole - quand ? vous vous en souvenez ?). Comme il l’a, d’ailleurs, fait à fin octobre 2023, pour demander la création d’une coalition pour détruire le Hamas. Chose qu’il a oublié illico quand ses amis arabes (Égypte, Jordanie, et autres) lui ont fait savoir qu’il sera « une coalition à lui tout seul »

 

Résumons : l’Iran veut détruire Israël et la Turquie veut l’envahir. Regardons, donc, les choses de plus près. La Turquie passe pour être une puissance industrielle et militaire en croissance et l’Iran et ses 90 millions d’habitants est destiné (au moins selon le leadership américain depuis M. Obama) à être le maître du Proche Orient en faisant le pendant à l’arriérée Arabie Saoudite.

Iran, Turquie, Israël. Regardez :

L’Iran avec un territoire 80 fois plus grand que celui d’Israël et une population env.10 fois plus nombreuse.  La Turquie, un territoire 40 fois plus grand qu’Israël et une population 10 fois plus nombreuse. Cela étant, les démographes des Nations Unies prévoient que d’ici la fin du siècle, la main-d’œuvre de la Turquie diminuera de moitié et celle de l’Iran de deux cinquièmes, tandis que celle d’Israël doublera son nombre (Asia Times, 15.08.24).

Le PIB par habitant d’Israël est maintenant d’environ 55.000 dollars, soit cinq fois plus que les 11.000 dollars de la Turquie et douze fois plus grand que celui de l’Iran (4.377$). On peut nier la pertinence du paramètre, mais il ne fait aucun doute que les Israéliens produisent plus que les Turcs ou les Iraniens dont les revenus sont essentiellement tirés des ressources minérales. Si ces tendances se poursuivent, le PIB d’Israël dépassera celui de la Turquie au milieu du siècle.

 

 

Israël est unique en ce qu’il a réussi à adapter la vie traditionnelle à l’économie moderne. Il est le seul pays industriel au monde dont le taux de fécondité est supérieur au taux de remplacement et il a réussi – quoiqu’avec des frictions considérables – à intégrer la plupart de sa population ultra-orthodoxe croissante dans des professions qualifiées. L’éducation des femmes (taux d’emploi 60%) et la fécondité ne s’excluent pas. Il est tout à fait possible qu’Israël émerge comme la plus grande économie de la région, ce qui aurait été considéré comme un résultat improbable pour un petit pays qui a commencé avec une population juive de seulement 600.000 en 1947 et qui a eu à subir cinq guerres et une floppée d’actions terroristes lui assurant une condamnation mondiale pour ses victoires.

 

Comparaison ? Israël et le seul pays à avoir connu cinq guerres meurtrières en 50 ans, tout en augmentant son revenu par habitant – pour les juifs comme pour les arabes – à un niveau supérieur au revenu par habitant de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de France ou de la Corée du Sud ou du Japon. Toute l’économie technologique américaine, qui représente environ 70 % de la capitalisation boursière mondiale des entreprises, dépend en grande partie des innovations et des laboratoires d’Israël (Microsoft ?Apple ? Google ? la dernière en date Nvidia - la plus grande capitalisation mondiale, plus de 3.000 milliards de $? toutes présentes en Israël). Pas moins de 100.000 citoyens israéliens travaillent dans la Silicon Valley et sont indispensables à ses capacités d’invention. Israël est une des sources principales de technologie militaire vitale pour l’Amérique et le monde libre.  Plus de quarante ans après le lancement par Ronald Reagan de l’Initiative de défense stratégique, les États-Unis n’ont toujours pas de système sérieux de défense antimissile. Le système de défense aérienne des EU Patriot est plus coûteux et moins efficace que celui d’Israël, qui comprend non seulement le dôme de fer mais aussi les systèmes à longue portée David’s Sling et Arrow qui peut détecter et détruire des missiles balistiques au-dessus de l’atmosphère. A réfléchir : les États-Unis ne pourraient pas répéter à l’échelle quelque chose comme la riposte presque parfaite d’Israël à la frappe massive (300 projectiles) de missiles et de drones iraniens en avril de cette année. Et ce pays est non seulement le plus avancé au monde pour les systèmes anti-missiles – Iron Dome, David’s Sling, Arrow) - mais il fabrique, aussi, ses propres chars d’assaut ! En guerre depuis, presque, un an et… il est 7ème au monde pour son nombre de licornes (start up capitalisée au-delà de 1 milliard de $) mais de très, très loin le premier au prorata de sa population (2,75 par million d’habitants, France = 0,4).

Et bien qu’en guerre pour son existence, son attrait ne fait qu’augmenter : le site Web Startup Genome, qui fournit des données détaillées sur le monde des start-ups, vient de publier son rapport 2024 répertoriant les meilleurs endroits pour que les entrepreneurs essaient d’établir une start-up. « Tel Aviv occupe la quatrième place au monde, après avoir pris la cinquième place l’an dernier, et est actuellement à égalité avec Los Angeles. Il s’agit de sa deuxième année d’amélioration, après avoir passé de la 7ème à la 5ème place entre 2022 et 2023. » Paris est 14ème nonobstant la conviction de notre Président quant à l’attractivité de notre pays.

oooo

L’Iran, après avoir encaissé l’assassinat du No.1 du Hamas dans sa capitale, tout en menaçant Israël d’une « punition à aucune autre égale » réfléchit depuis deux semaines car il a commencé à comprendre que la réponse d’Israël pourrait être abyssale : tout en restant conventionnelle elle pourrait (comme Israël l’a montré avec la destruction de la moitié du principal port des Houthis au Yémen, à 2.400 km de distance) détruire ses infrastructures pétrolières du bord du Golfe Persique ou s’attaquer aux sites de recherche/production de produits nucléaires comme elle l’a montré en avril 2024. Israël aussi réfléchit à ce qu’elle doit faire car continuer à batailler avec les « proxis » de l’Iran (et subir en permanence l’opprobre du monde entier qui vient de remettre au goût du jour l’antisémitisme) au lieu de s’en prendre à « la tête du serpent » n’est peut-être pas la meilleure stratégie. Car ne l’oublions pas : la République islamique d’Iran a aidé à financer, former et fournir le Hamas, et a également aidé à planifier et exécuter l’attaque du 7 octobre. Depuis sa création la République islamique d’Iran, s’est insérée dans le conflit israélo-palestinien, utilisant le terrorisme et la guerre par procuration comme outils d’élaboration de ses politiques, en se considérant comme seule puissance régionale capable de "libérer la Palestine"—alors qu’en fait ce prétexte n’est qu’un simple voile pour masquer ses ambitions expansionnistes et sa vendetta contre les États arabes sunnites pour le financement et le soutien de l’Irak pendant la guerre Iran-Irak des années 80.

 

Turquie. La volonté de son nouveau sultan de reconstruire « l’empire ottoman » se voit dans tout ce que ce pays fait au Proche Orient et au-delà : se mêler des affaires d’Israël, occuper une partie de la Syrie, avoir une armée en Lybie, construire une base miliaire en Somalie, j’en passe et des meilleurs. Principal support, « moral » du Hamas actuellement il se comporte comme les potentats orientaux. : « Cette semaine, il y a eu un différend entre Erdogan et @RTERdogan. Aux fils d’Ismail Haniyeh, qui sont venus réclamer les 3 milliards de dollars des comptes bancaires turcs pour leur père, Erdogan a refusé de leur donner l’argent. Comment Haniyeh, originaire du camp de réfugiés de Shati, a-t-il accumulé une telle richesse ? Combien de Palestiniens à Gaza pourraient vivre une vie de bien-être si l’argent leur parvenait ? Et surtout : qu’est-ce qu’Erdogan a à voir avec l’argent ? (Y. Katz, ministre des Affaires Étrangères d’Israël, 16.08.24).

 

La guerre à Gaza, nonobstant les prévisions américaines et autres concernant l’impossibilité d’une victoire pour Israël n’est pas loin de finir. Aucune autre armée dans l’histoire récente n’a affronté un ennemi de la nature du Hamas et/ou ses infrastructures. Il était ridicule et irréaliste de s’attendre à ce que l’armée israélienne démantèle complètement le gouvernement et les forces militaires qui se sont développés au Gaza pendant 20 ans en quelques mois seulement.

 

Sans le dire, ce que les USA et l’Occident veulent, en réalité, et c’est pourquoi la campagne implacable de Washington/Paris/Londres pour forcer un cessez-le-feu est si pernicieuse :  garantir que le Hamas survivra et aura son mot à dire sur l’issue de la guerre. D’évidence, croire que tel ne sera pas le résultat d’un cessez-le-feu construit sur le dépôt des armes par le Hamas et le retour des plus de 100 otages encore détenus (dont la majorité sont morts) traduit une totale ignorance ou une perversion de l’esprit.

Ou les deux !

La conclusion ? Ghazi Amad (dirigeant Hamas qui avait promis « 7 septembre, encore et encore et … ») : « Talk about négociations, coexistence with the occupation, and peace is all lies," (JP, le 17.08.24).

 

« Tout bien considéré, si la guerre actuelle ou future avec l’Iran est inévitable, il serait beaucoup plus sûr pour Jérusalem de procéder pendant qu’elle est le seul combattant nucléaire. Par conséquent, ce n’est pas le moment pour la pensée stratégique israélienne de devenir confuse ou myope. Accepter à tout prix les diverses exigences politiques visant à éviter la guerre – même lorsqu’elles sont entièrement unilatérales – pourrait d’abord sembler raisonnable et faire respecter la loi. Cependant, à un examen plus approfondi, cette acceptation forcée supprimerait les possibilités qu’Israël a encore de combattre le terrorisme djihadiste et de maintenir l’Iran sans armes nucléaires. Aucun retrait ne pourrait être cohérent. » (LOUIS RENÉ BERES is Emeritus Professor of Political Science and International Law at Purdue University. Educated at Princeton (Ph.D., 1971).

 

 

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2024 3 24 /07 /juillet /2024 14:51

Alors ?  Alors ? Alors ? Voilà la question que des lecteurs me posent, en ajoutant (chacun différemment) : « rien sur ce qui se passe chez nous ? » « rien sur ce qui se passe en Israël ? »  « rien sur les Etats Unis ? » pourtant le blog s’appelle géopolitique ! Eh oui, ils en ont raison, je devrais écrire un peu sur ce qui se passe chez nous et ailleurs depuis, disons, ces  dernières semaines.

Commençons par planter le décor. On vote pour des élections européennes et leur résultat - le RN recueille le plus grand nombre de voix - ne plaît pas à notre Président. Bertolt Brecht avait suggéré en 1953 « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. » Façon Louis XIV, il annonce au peuple, la dissolution de l’Assemblée nationale : « J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote ». Patatras, le peuple remet ça et notre Président et ceux qui l’entourent font appel, justement à ceux qui veulent changer le peuple (le « créoliser ») pour empêcher les maudits, les malotrus d’ouvrir les portes du pouvoir. Il aurait dû lire Emil Cioran, « De la France » -1941, « Seuls les peuples qui n'ont pas vécu ne déchoient pas - et les juifs »

Donc, commençons - comme il se doit - par parler de notre douce France. Dans le tohu-bohu qui prévaut depuis le début du mois de mai, on parle de tout et du contraire, mais on fait semblant d’ignorer le rapport de la Cour des Comptes « LA SITUATION ET LES PERSPECTIVES DES FINANCES PUBLIQUES » (147 pages, sorti début juillet 2024). Pourtant, il eut été sage d’en parler car, on aurait appris plein de choses qui pouvaient nourrir la réflexion de nos compatriotes avant/pendant les deux tours des élections législatives et au moins instiller quelques doutes sur ce que le coryphées politiques de gauche et extrême gauche comme ceux de droite et extrême droite, nous racontaient pour nous gagner à leur cause. C’est-à-dire les  rêves de dépenses de plus de 250 milliards € (NFP) ou plus de 100 milliards (RN). Je vais choisir quelques pages du Rapport de la Cour des Comptes pour que les lecteurs réalisent que nous vivons depuis de lustres dans un déni de réalité et que notre avenir, celui du peuple français, semble particulièrement sombre.

On sait, depuis longtemps que la dépense publique en France par rapport au PIB est env. 10% supérieure à ce qu’elle est dans les autres pays de l’Union. Dès sa campagne pour l’élections présidentielle de 2017, notre Président a fait savoir, haut et fort, que l’Etat allait faire ce qu’il fallait pour réduire ses dépenses. Sept ans après, la Cour des Comptes nous fait savoir :

et le graphique nous apprend qu’à part les deux années « COVID » les dépenses de l’Etat sont structurellement supérieures à 50% du PIB : Les dépenses publiques de la France représentaient 58,3 % du PIB en 2022 contre une moyenne de 49,6 % du PIB dans l'Union européenne à 27 (49,5 % du PIB en Allemagne et seulement 43,5 % aux Pays-Bas) FIPECO

On sait aussi que depuis quelques années ont nous dit que les impôts ont diminué et qu’il n’est pas question de les augmenter. Or, la Cour nous fait savoir que :

Lisez, braves gens, la TVA (mesure de l’activité industrielle, commerciale, etc.) a diminué de 36% du total des recettes de l’Etat, en 2017 à 21% en 2023. Et, (vases communicants ?) le produit de l’impôt sur le revenu à augmenté comme celui sur les sociétés. On doit se souvenir que seulement 49% des foyers fiscaux en France payent l’impôt sur le revenu. On doit se souvenir aussi que 10% des contribuables payent 70% du total de l’impôt sur le revenu (TF1, 03.11.21).

On ne devrait pas être surpris de la paupérisation relative (et absolue ?) des classes moyennes et de la traduction politique de leurs sentiments. Comme on devrait ne pas être surpris par le produit de l’impôt sur les sociétés qui a presque doublé,  passant de 6/8% du total des recettes de l’État à 11/13% au cours des trois dernières années.  Ce qui, probablement, explique en partie la désindustrialisation du pays nonobstant les balivernes concernant la création d’usines (toutes, pratiquement, appartenant à des intérêts étrangers) et la création d’emplois (« 2 millions » !) en oubliant qu’il s’agit d’emplois subalternes, non créateurs de valeur, occupés, en très grande majorité, par des nouveaux immigrants.

Ce qui précède nous aide à comprendre pourquoi on assiste à

car, non seulement les choses vont mal mais la vitesse à laquelle elles se détériorent s’accélère (la deuxième dérivée de l’équation qui traduit la courbe décrivant le sujet étant positive) :

Voilà pourquoi notre pays ne respecte plus, depuis longtemps, les critères de Maastricht (déficit budgétaire moins de 3% du PIB), voilà pourquoi sa dette publique (car incapable de réduire ses dépenses, l’Etat s’endette). Voilà pourquoi nous pend au nez le risque de contraintes venant de Bruxelles ou du FMI, qui ne reste pas sans créer des ricochets : le taux de l’argent emprunté, aujourd’hui est de 3,2% pour nous et de 2,36% pour l’Allemagne. Sur les 300 milliards d’euros que nous empruntons, bon an, mal an, la différence de coût est, peu ou prou, de 1 milliard d’euro et le surplus env.10 milliards €.

J’arrête. Et voilà pourquoi votre fille est muette. Et je ne parle pas du déficit de la balance commerciale, des dépenses à caractère social (la Sécu=640 milliards € soit plus de 20% du PIB ! Allemagne=12,7 % du PIB en 2022 – France Stratégie) ni des effets sur l’éducation, la culture, la conservation de l’histoire du pays, etc., etc.,

De plus, la France compte la plus grande population musulmane d’Europe, soit 10 % actuellement qui devrait atteindre 17 % de la population totale en 2050. 75 % des jeunes se décrivent comme des « croyants ». Parmi les 18-25 ans, 57% soutiennent l’imposition de la charia (loi islamique), incompatible avec les valeurs démocratiques. Il est difficile d’imaginer un groupe moins susceptible de s’assimiler à la société française. Toutes les deux semaines, une autre église ferme et une autre mosquée ouvre. Il y a maintenant plus de 2.500 mosquées dans le pays de Charles Martel, dont une à Toulouse qui peut accueillir 4.000 fidèles et une à Metz pour 1.500 fidèles.

 J’arrête et je ne m’occupe pas du bordel ambiant créé par la dissolution décidée par le pompier pyromane qu’est notre Président de la République. Une Assemblée Nationale sous-traitée à l’extrême gauche (majorité absolue au Bureau de l’AN, Commission des Finances itou, etc.,) mais pas de gouvernement (on s’occupe des Jeux Olympiques…), on ne sait pas qui va voter le budget du pays ni ce que l’avenir à court terme nous réserve. Les Jeux… panem et circenses (Juvenal), beaucoup de cirque et de moins en moins de pain pour ceux qui n’en avaient, déjà, pas beaucoup. Paupérisation relative (et absolue ?) une des prévisions apocalyptiques de Maurice Thorez. Résumons : La France actuelle c’est pas plus mal que si c’était pire. Colluche (Moi ça va, 2007)

 

Et Israël.  Non, je ne parlerai ni du pogrome du mois d’octobre 2023, ni de la guerre qui a suivi et de ses conséquences pour les populations (pas toutes, mais une partie importante) qui s’étaient associées au pogrome. Je ne parlerai, non plus, de l’inversement des responsabilités qui conduisent une partie du monde à mettre en cause ces conséquences jusqu’à dénier le droit à l’existence à un Etat que la communauté internationale via l’ONU a créé il y a plus de 75 ans. Ni du fait que les récriminations y relatives se sont transformées, peu ou prou, en preuves d’un nouvel antisémitisme professé, principalement, par les extrêmes gauches mondiales et tous les bien pensants d’au moins trois sinon quatre continents. Non, je choisis de parler de ce que l’Iran fait depuis 1969, l’avènement de la République islamique : préparer la destruction totale (finale…) de l’Etat Juif. Pour faire simple, l’Iran a créé des armées aux frontières d’Israël, il paie ces armées, les arment, les forme et les  dirige. Ils s’appellent le Hamas, Hezbollah, Jihad islamique ou Houthis au Yémen. Année après année, décennie après décennie, Israël ne fait que les combattre bien que son ennemi principal soit l’Iran qu’elle ne combat pas ouvertement car le « grand allié » d’Israël, les Etats Unis lui a interdit de le faire. Par exemple, en lui faisant savoir que certaines munitions commandées par Israël ne seront pas livrées  car dangereuses pour les populations civiles. Aussi en demandant de ne pas entrer dans Rafah car « ce sera un carnage et cela prendra 4 mois pour évacuer les populations » Malgré les menaces répétées de J. Biden l’armée israélienne a réussi à faire exactement cela : elle a fait évacuer les populations en quatre jours et elle a saisi la zone tampon du passage de Rafah en Égypte pour arrêter le flux d’armes et de munitions qui sont introduites clandestinement dans Gaza depuis le Sinaï par une série de tunnels construits par le Hamas soutenu par l’Iran. Et J. Biden a arrêté la livraison de munitions achetées par Israël car les populations de Rafah ne devaient plus subir les bombardements. En oubliant  que, quand il était VP en 2016, l’Amérique a lâché au moins 26.171 bombes autorisées par le président Barack Obama, lauréat du Prix Nobel de la paix. Cela signifie que chaque jour de 2016, l’armée américaine a bombardé des combattants ou des civils à l’étranger avec 72 bombes ; c’est trois bombes par heure, 24 heures sur 24. Ces 26.171 bombes ont été larguées sur l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen, la Somalie et le Pakistan au cours de cette année-là. Notez qu’aucune n’a été largué sur l’Iran.(Guardian, 09.04.17).

Mais derrière tout cela il y a le fait que depuis 2015 on essaye de convaincre l’Iran de renoncer à ses projets d’armement nucléaire en lui faisant plein de bonnes manières (et lui donnant accès à beaucoup d’argent) avec l’espoir que ce pays l’accepterait. Comme on « conseille » à Israël de ne rien faire contre le Hezbollah, fer de lance de l’Iran, qui tient sous le feu de ses 150.000 fusées le Nord du pays d’où Israël a évacué plus de 60.000 habitants. Pourtant, il est exclu que les choses ne changent pas dans cette région : depuis le 7 octobre 2023, le Hezbollah appuyé par l’IRGC a tiré plus de 6.800 roquettes sur Israël, tuant 28 Israéliens, blessant 184 autres et déplaçant 57.000 civils. Toutes les tentatives d’un envoyé de J. Biden comme celles de notre Président (via son ministre des Affaires étrangères) pour faire taire les armes ont échoué. Le Hezbollah n’a pas quitté la frontière avec Israël, alors que c’est ce que la résolution des Nations Unies/CS 1702 adoptée pour mettre fin à la guerre de 2006 prévoyait. 18 ans pour ne pas faire ce qui a été convenu avec le Liban et Israël pourrait être remis en question, non ? Récemment, un autre vassal de l’Iran s’est fait connaître : les Houthis, contrôlant une partie du Yémen. Selon l’armée israélienne, les Houthis ont tiré plus de 220 missiles balistiques, missiles de croisière et drones sur Israël au cours des neuf derniers mois, principalement vers la ville d’Eilat, située à l’extrême Sud du pays, en solidarité avec la bande de Gaza, où Israël combat les terroristes du Hamas. Bon à se souvenir : l’un des premiers actes du président Joe Biden en arrivant au pouvoir a été de retirer la désignation de terrorisme aux Houthis, malgré leurs attaques incessantes, à l’époque, contre les installations pétrolières et l’infrastructure civile saoudiennes. Et puis un drone Houthi arrive à Tel Aviv, rue Ben Yehuda, à environ. 100m à vol d’oiseau de l’ancienne ambassade américaine, jeudi 18.07.24 à 03:00 AM.

10h de vol, le drone a survolé le Soudan (sans doute pas équipé pour le détecter) et environ 1.800 km de l’Egypte (de la frontière soudanaise à la Méditerranée). L’Egypte, équipée principalement par les Etats-Unis et la France, aidée par Israël pour maintenir le calme dans la péninsule du Sinaï. Complicité ?

Toujours est-il que la réaction (« disproportionnée ») à été immédiate. Le plan de la réaction a été proposé au Gouvernement dans la journée de vendredi, le Cabinet de Sécurité s’est réuni samedi à 02h30, décision à 03h00 et une armada de F-15, F-35, avions de reconnaissance, avions de ravitaillement à distance, a décollé à 03h30.  Distance à parcourir (aéroport 15 km de Beersheba) - Al Hodeïda, principal port des Houthis env. 2.200 km. Alors que l’autonomie d’un F-35 est d’environ 2.800 km (à vide - Wikipédia).

 

Presque trois heures après (vitesse avions 850 km/heure), à 06h10, la moitié du port Al-Hodeïda (d’où est parti le drone) a été détruite. L’armada a été de retour pour prendre le déjeuner. D’ailleurs, il semblerait que les pilotes réservistes ont posé comme condition l’heure de l’action, de manière telle qu’ils puissent être de retour pour la manif contre le gouvernement prévue pour l’après-midi, comme tous les samedis. Si je me suis donné la peine de décrire l’action contre les Houthis, regardez bien les cartes  la distance Beersheba – Téhéran = environ 1.800 km, bon à savoir, non ?

Les « forces armées yéménites » viennent de confirmer « qu’elles répondront à cette « agression » flagrante et n’hésiteront pas à frapper les cibles vitales de l’ennemi israélien ». Juste pour se souvenir, aucune armée arabe n’a gagné une guerre depuis Saladin (un Kurde).

La réaction des Etats Unis à l’action d’Israël a été rapide est simple : « Nous n’avons pas aidé Israël dans son action au Yémen » Les Etats Unis, qui se sont associés aux pleureuses du monde entier pour décrier « la famine à Gaza » jusqu’à y créer un pont flottant de 230 millions de dollars qui ne peut pas flotter. Et je laisse de côté le gnome de Bruxelles qui a fait savoir que « La famine est utilisée comme arme de guerre. Israël provoque la famine à Gaza ce qui est une crime de guerre ». On trouve tout à Gaza mais on attend encore que quelqu’un trouve un mort de faim.

J’arrête. En vérité, le plus grand obstacle pour l’armée israélienne dans la guerre  qu’elle mène contre les suppôts de l’Iran n’est personne d’autre que  J. Biden et son équipe qui, probablement - étant donné la décision de leur patron d’abandonner la tentative d’un deuxième mandat - a dirigé (dirige) les États-Unis – en clair, l’équipe de M. Obama qui était en service pour un troisième mandat présidentiel. Pour arriver à faire avaler à Israël la « solution à deux états » En utilisant comme argument, aussi, que 145 membres de l’ONU reconnaissent actuellement un État palestinien, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il existe. Plus important encore, la « Palestine » c’est l’Autorité Palestinienne dirigée par un dictateur vieillissant, qui est à la 19e année de son mandat de quatre ans, et que 80% des Palestiniens veulent faire démissionner. L’AP qui a perdu le contrôle de Gaza au profit du Hamas en 2007, et à ce jour qui perd progressivement le contrôle de son territoire en Judée-Samarie.

 

Deux états ? Peut-être, après la destruction des potentiels nucléaires, conventionnels, industriels-pétroliers, iraniens. Deux États avant – faire de la Cisjordanie un troisième front sans défense dans la guerre d’annihilation menée par l’Iran – hors de question pour 99% de la Knesset et 67% des israéliens. « En envisageant des concessions politiques ou diplomatiques plus larges à l’égard de l’Iran ou d’autres ennemis djihadistes, Jérusalem devrait garder à l’esprit que les opérations ennemies (guerre et terrorisme) ne sont jamais vraiment pour la fin d’une prétendue « occupation » ou la légitimation de la souveraineté palestinienne. Un État palestinien ne pourrait jamais satisfaire l’Iran ou ses adversaires islamistes. Au lieu de cela, il deviendrait un danger « multiplicateur de force » d’une ampleur potentiellement existentielle. » Louis René Beres, JP, 17.07.24. Personne en Israël ne veut une guerre avec l’Iran. Mais quelles sont les options? Les Iraniens croient maintenant qu’ils ont trouvé le point faible d’Israël. Enfin, ils ont découvert un moyen de l’attaquer efficacement avec des hordes de barbares arabes traversant les frontières pour massacrer des israéliens. Pense-t-on vraiment que l’Iran ne tentera pas de répéter encore et encore cette tactique?

Le résultat de tout cela : après des mois passés à rejeter les propositions de cessez-le-feu et retour des otages  israéliennes et à attendre d’autres concessions, le Hamas a commencé à offrir ses propres concessions. Ca sent le roussi. Surtout après la disparition probable du No.2, tête pensante de l’aventure militaire qui a conduit à la destruction totale de Gaza et à une misère noire pour sa population.

Alors ? Y aura-t-il la paix un jour ? Comptez les chances sur les doigts d’une main (qui n’en a pas). En attendant, Israël invente :

German naval commander in Israel to discuss unmanned sub

Commander of the German Fleet and Vice Chief of the German Navy Vice Admiral Jan Christian Kaack visited Israel last week and had talks about BlueWhale with Israel Navy Commander David Saar Salama. (Après presentation au Portugal).

  

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 18:03

Des lecteurs (plus nombreux que d’habitude) me font savoir que, selon eux, mon dernier texte ne traduit pas la vraie, difficile, improbable, situation de notre pays et ne sont pas loin de me dire que je n’ai rien compris à la crise réelle dans laquelle notre pays a été plongé.

Je m’insurge !

Ne t’affole pas Gustave,

Si tu veux t’instruire un peu

Tu n'as rien à faire de mieux

Que m’en écouter mon brave (J. Moiziard)

Tout d'abord les faits. Le 9 juin notre Président (Narcisse ? Néron ? Psychopathe ?) époustoufle le pays annonçant, au peuple, la dissolution de l’Assemblée nationale : "J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote ». Le 24 juin (Le Monde) « il parle d’un risque de guerre civile » Pompier pyromane, il nous laisse pantois, mais explique (Le Monde, il y a trois semaines) « qu’il voulait une clarification » Premier tour des législatives le 30 juin, la clarification demandée a été obtenue : peu ou prou, 47% des votes exprimés en faveur de la droite, 27% en faveur de la gauche et 23% en faveur de la « Macronie ». La droite (majoritairement RN), la gauche (d’un « triple fiché S » à un ancien Président de la République) les deux avec des programmes économique, social et régalien pouvant faire peur à tout un chacun préoccupé par le devenir du pays. Mécontent de la clarification obtenue Narcisse (Néron ?) demande au peuple de ne pas laisser la droite (RN) arriver au pouvoir. La gauche, une partie de la droite, la « Macronie » décident de le suivre laissant de côté les programmes des uns et des autres, « no pasaran » étant le cri de ralliement.

Deuxième tour des législatives, le RN (et associés) obtient 37% des votes exprimés, la gauche 26,3% et la Macronie 24,7% mais, beauté du spectacle, RN et associés n’obtiennent que 142 mandats, la gauche 188 et la Macronie 161. Pas besoin d’être politologue certifié, l’Assemblée nationale est ingouvernable. Dimanche dernier, vous avez appelé à l’invention d’une nouvelle culture politique française nous dit-il,   Lettre aux Français, 10.07.24. La France a maintenant une Assemblée nationale tripartite où les trois groupements (NPF, Macronistes et RN), sont à un kilomètre de la majorité absolue de 289 députés, et ce dans le cadre d’un système politique qui, depuis 66 ans, n’a pas connu une once de culture de compromis ou formation d’une coalition arc-en-ciel durable de style européen. Bigre, cette nouvelle culture on l’a connue, à profusion, tout au long de l’existence de la quatrième République ! La gauche et le centre n’ont obtenu qu’un quart des voix chacun, mais chacun a fini avec plus de sièges que la droite. En bref, l’alliance de la gauche et du centre était suffisante pour garder le pouvoir hors des mains de la droite, mais ce ne sera pas suffisant pour gouverner. La France est maintenant en terre politique incognita et personne ne sait ce qui va se passer ensuite. Mais le cœur des pleureuses nous fait savoir que « la France est en crise ».

Le psychopathe est non seulement content de sa victoire à la Pyrrhus mais fait savoir qu’il ne fera rien (nommer un Premier Ministre, former un gouvernement) tant que l’Assemblée nationale n’aura réglé ses formalités de fonctionnement interne. Hypocrisie, tu chantes ton nom. Hypocrisie, hommage que le vice rend à la vertu. (François de la Rochefoucauld)

Bon, peut-être que la Ve République a dépassé son délai de péremption. Après tout, depuis 1789 (origine de la plus grande partie des impostures sanglantes connues depuis), la France a connu deux empires, trois monarchies, cinq républiques et a eu 16 constitutions différentes. Crise ? Quelle crise ? A l’exception des « années folles » (les 20 après 1900 et après JC) qui ont suivi une guerre absurde qui lui a fait perdre 1,3 millions d’hommes (multipliez par 3 pour avoir le nombre de blessés) et les 30 glorieuses (après une occupation allemande de quatre ans et l’utilisation de quelques milliards de $ américains - Plan Marshall - pour commencer son renouveau industriel, scientifique, militaire) à quel moment la France n’a-t-elle pas été en crise ? Alors, parler de crise aujourd’hui, comme un d’évènement exceptionnel peut paraître, un peu, exagéré. D’un autre côté, que nous est-il arrivé ? Au cours des dernières décennies, l’ancienne grandeur de Paris a perdu son emprise sur le monde géopolitique.  Elle a, au sein de l’Union européenne, cédé à l’Allemagne sa position de leader économique et politique. En fait, elle a perdu, en faveur de l’Europe (voire l’Allemagne) une grande partie de l’autorité nécessaire pour affecter son développement interne ou externe. En d’autres termes, la crise prolongée de la Ve République a atteint un stade où le manque de volonté politique pour résoudre ses nombreux problèmes, depuis longtemps attendu, se transforme en crise.

On sait que l’on doit changer, mais il semble vouloir le faire sans rien changer. C’est la raison pour laquelle Mark Twain disait « Les politiciens et les couches doivent être changés souvent, et pour la même raison »

J’ai écrit victoire à la Pyrrhus. La situation créée par la manœuvre du Président a ouvert le champ du possible pour l’arrivée de la « gauche » au pouvoir. Les clowns du NFP peuvent imaginer qu’ils mènent un glorieux combat contre la résurgence du fascisme en empêchant le RN d’arriver au pouvoir. Mais la vérité est que la grande majorité de la France « d’en bas » qui vote maintenant pour le RN ne le fait pas parce qu’ils sont racistes ou néonazis ou essaient de saper la République. Ils le font parce qu’ils sont préoccupés par l’immigration non contrôlée, l’islamisme rampant, le « greenisme » et leur marginalisation, confrontés comme ils sont à des partis politiques – de gauche et de centre – qui refusent de traiter ces questions, somme toute, fondamentales. La gauche française, quant à elle, se trouve dans la position inconfortable de mener la charge contre cette expression de la désaffection et de la colère de la classe ouvrière, le NFP tirant largement sa propre base de soutien d’un côté, de la bourgeoisie des villes/métropoles et, d’un autre côté, des "territoires perdus de la république" en clair, le nouveau prolétariat d’obédience musulmane. Cette nouvelle « lutte des classes » ne va nulle part. Plus les préoccupations du peuple sont occultées, plus sa révolte grandira.

Tout au long de la campagne électorale, on a parlé d’un front commun virtuel entre la coalition du président (Ensemble) et l’extrême gauche Nouveau Front populaire des communistes, socialistes, verts et France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Si une telle coalition voit le jour, à la prochaine élection présidentielle, si le RN joue ses cartes intelligemment, comme il le fait depuis quelques années, sera une alternative conservatrice modérée à une tour de Babel contenant le centre informe et les 25% de ce qui restera comme gauche française -l’extrême gauche, le tout totalement inacceptable pour le pays. Surtout puisque M. Macron n’a pas de successeur visible qui pourrait impressionner le pays, son parti étant susceptible de se désintégrer aussi rapidement qu’il l’a agglutiné de nulle part il y a sept ans et parce que le RN est mieux placé qu’une coalition de gauche ressemblant à un cercle carré. Pour l’instant la France n’a pas pu avoir un gouvernement du RN. La question est ouverte de savoir si la France peut avoir un gouvernement dans un proche avenir. Ce qui fait dire à un de mes amis « pour les trois prochaines années, l’État français se portera bien, surtout qu’il ne pourra rien faire » En espérant que l’analyse de Bloomberg qui a montré que la dette en pourcentage du PIB augmenterait à près de 130 % du PIB en 2027 si le Nouveau Front populaire appliquerait son programme, ou à 120 % pour le RN et, seulement, à 110 pour cent sous le gouvernement sortant de M. Macron est incorrecte. The Telegraphe, 10.07.24.

Curieux n’est-ce pas ? Pas tellement quand on se souvient que, pendant les élections 80% de l’électorat a voté pour des programmes qui prévoyaient une sérieuse augmentation des déficits budgétaires, donc de la dette. Sans se rendre compte qu’une telle approche ne peut être supportée par un système à monnaie unique. On devrait se souvenir de la Grèce et de ses sacrifices pour rester dans l’euro. Depuis 10 ans notre dette augmente plus vite que le PIB : recette infaillible pour arriver à une cessation de paiements ou rendre vraie la formule de M. Fillon (2007) « état en faillite ». Sommes-nous totalement inconscients ou irresponsables (le cumul …) ? On devrait comprendre que l’économie de l’Union européenne ne peut pas fonctionner si son deuxième plus grand constituant (PIB, après l’Allemagne) n’a aucune perspective réaliste de croissance ou de remboursement de sa dette. La France ne peut pas non plus espérer contribuer de manière significative à la défense commune de l’OTAN vu la guerre en Ukraine sans un démarrage économique, que les partis de gauche n’envisagent pas de prendre dans le cas (on espère improbable) où ils auraient la haute main sur les finances du pays.

Entre temps… la rentrée scolaire est prévue pour le mois de septembre, on sait que la majorité des enseignants a voté pour La France Insoumise : Le premier jour d’école, l’enseignante explique à sa classe qu’elle était socialiste « insoumise ». Elle a ensuite demandé aux élèves de lever la main s’ils l’étaient eux aussi. Voulant impressionner leur professeur, tous les élèves ont levé la main sauf une petite fille. Le professeur regarda la fille avec surprise, "Amélie, pourquoi n’as-tu pas levé la main ? Parce que je ne suis pas une socialiste insoumise, je suis une républicaine et j’en suis fière, a répondu Amélie. L’enseignante ne pouvait pas en croire ses oreilles. "Amélie s’il te plaît, dis-nous pourquoi tu es républicaine ?"Parce que ma mère est républicaine et mon père est républicain, donc je suis républicaine aussi !"Eh bien ! dit l’enseignante d’un ton manifestement agacé, ce n’est pas une raison pour être républicaine. Et si ta mère était une idiote et ton père un crétin, que serais-tu alors ? Amélie sourit, c’est facile, je serais une socialiste insoumise !

J’ai écrit victoire à la Pyrrhus. Notre Président (Narcisse ? Néron ? Psychopathe ?), sauf miracle, le sera encore trois années. Et le pays ?

Les processus irréversibles de l’économie ont commencé avec la crise mondiale de la fin des années 2000 et ont progressivement conduit à des problèmes communs en Occident : érosion de la classe moyenne, déclin de la population et, par conséquent, diminution de la capacité de l’État à maintenir un système d’obligations sociales. Pour respecter ses obligations, la France n’a vu que deux options viables : le financement par emprunt et l’immigration.

L’incapacité à résoudre ces problèmes sociaux et économiques structurels, combinée à la destruction de la structure traditionnelle de la société suite à la désindustrialisation massive, a conduit à une crise au sein du système politique interne de la France. Les partis traditionnels de la gauche politique (socialistes et communistes) et de la droite politique (républicains et « extrême droite ») sont maintenant dangereusement proches de la « désorganisation organisationnelle ».

Les problèmes qui affligent la République française sont structurels, c’est-à-dire qu’ils sont totalement intégrés dans son système social, économique et politique. Aucun montant supplémentaire de dette ou de procrastination ne suffira à sortir la France de son bourbier actuel. Des mesures économiques et donc politiques difficiles doivent être prises maintenant et pour longtemps, si la France veut surmonter son malaise politique. Ceci est impératif si elle espère retrouver le sens de son importance dans l’orbite des affaires mondiales. (Sokalinfo, Ukraine, 11.05.24).

Bon, encore trois années. Choisir des dirigeants comme EM qui nous chante dans l’oreille que tout va bien et que nous sommes attractifs pour le monde entier ne changera rien. Un président français incapable de gouverner son propre pays et qui n’est pas en position de diriger l’Europe – son ambition. Il est, comme on dit au Texas, all hat and no cattle. Des larmes et du sang… mais qui va le demander ?

 

 

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 08:32

Il se voulait Jupiter. Il a voulu une clarification. Il a réussi à plonger le pays dans une confusion inédite. On le savait, contre la bêtise, même le Bon Dieu est impuissant !

En pastichant Alfred de Musset (Invectives – Voltaire) :

Dors-tu content, Macron, et ton amer sourire
Voltige-t-il encore sur ton cerveau desséché ?
Ton règne, pensait-tu, était trop jeune pour te lire ;
Pourtant tu l’avais fait avec tes hommes détestés.

Pour qui travaillaient-ils, tes démolisseurs stupides,
Lorsqu’ils ont disséqué la 5ème tellement limpide ?

Tu voulais changer le monde. - Eh bien, tu l'as bien fait.
Ton monde est superbe, et ton projet… inepte.

Au terme des élections de 2024, la France reste l’homme malade de l’Europe et elle ne dispose ni d’un projet, ni d’institutions en ordre de marche, ni des forces et du socle politiques pour engager son redressement. N. Baverez, Le Figaro 08.07.24

Le ministère de l’Intérieur nous apprend que la droite du pays totalise 203 sièges dans la nouvelle Assemblée Nationale résultat de, peu ou prou, plus de 12.000.000 de votes exprimés en sa faveur. La coalition de gauche/extrême gauche a recueilli, peu ou prou, 11.000.000 de votes et la « Macronie » quelques 9.500.000.

En laissant de côté les préférences ou les rejets des uns et des autres (les miens aussi) il faut bien s’accorder sur ce que la démarche du demiurge a produit : une double escroquerie électorale.

En effet, (a) une coalition est réunie en vue de gagner tandis que la coalition hétéroclite gauche/extrême gauche bénéficiant du support de la « Macronie » s’est constituée pour faire perdre le troisième larron ; (b) la deuxième escroquerie consiste à, dire haut et fort, que « le peuple a parlé » (en faisant perdre le RN) quand en réalité c’est la décision de ceux qui étaient à la manœuvre (désistements) qui a fait perdre au RN au moins une centaine de députés. Pour réaliser l’ignominie de la démarche il suffit de constater que l’ancienne Première Ministre (Mme Borne, socialiste) ou le ministre de l’Intérieur (M. Darmanin, républicain droite) ont bénéficié, pour être élus, des désistements de l’extrême gauche. Cette double escroquerie restera présente dans le cerveau et le cœur de ceux des Français qui se sentent floués, dépourvus de ce qui est le plus important dans une société libre, le droit de participer et de peser sur la vie de la société. Ne cachons pas la poussière sous le tapis : avant les législatives de 2022 le RN disposait de 6 députés, après, de 89 députés et maintenant de 143. Pas seulement : le RN (et ses alliés) a obtenu plus de 36% des voix au second tour des élections législatives, le plaçant comme première force politique du pays. Pourtant, il est seulement le troisième groupe au sein de l’hémicycle. (Le Figaro, 08.07.24). Combien de temps tiendra « le plafond de verre » qui empêche un tiers des Français de voir ses représentants disposer d’une participation aux affaires du pays ?

La coalition hétéroclite qui va du fameux M. Poutou à un ancien président socialiste de la République et, aussi, d’un groupe de « révolutionnaires de profession » islamo-gauchistes, dont un même « triple fiché S » jusqu’à des sociaux-démocrates en perte de repères mais n’ignorant pas où se trouve la soupe. Sociaux-traîtres disait le Parti Communiste il n’y a pas si longtemps. Parti Communiste dont le secrétaire général a été éliminé au premier tour des élections et qui va avoir 9 députés soit 15 fois moins que le RN. Mais qui parle de victoire et approuve le sieur Mélenchon qui somme le Président a (i) nommer un premier ministre de son obédience et (ii) annonce (car il se prend pour la tête pensante de la coalition) que celui-ci appliquera TOUT le programme de sa coalition : abrogation des trois reformes réalisées (au minimum) - retraites, chômage, immigration - le SMIG augmenté, l’augmentation des fonctionnaires (6.000.000 pour les 67 millions de Français quand en Allemagne il n’y a que 4,8 millions pour 84 millions d’Allemands, soit 89 fonctionnaire pour 1.000 habitants chez nous, 57 en Allemagne) plus des décisions que les lois existantes et la Constitution rendront impossibles à appliquer. Mais… les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, allez le dire aux manifestants de la Place de la République. Car, d’évidence, aucune des grandes promesses mises en avant ne pourra se réaliser.

Le moment que nous vivons oblige le pays à accepter une situation qui ne peut que le rabaisser auprès de nos voisins immédiats (les 26 pays européens qui font, presque, tous mieux que nous autant sur le plan économique que sur celui culturel, d’éducation, de la préparation de l’avenir), tous jaloux de leurs prérogatives nationales qu’ils entendant faire perdurer. En face de ceux qui, chez nous, nous parlent de la « créolisation » du peuple français, de la difficulté à éduquer les quatre français sur dix qui sont des « souchiens » intégraux et qui nous promettent un avenir radieux sous un parapluie islamo-gauchiste.

Mais… L’Europe et son parapluie « euro » suppose des contraintes qui n'ont pas lieu d’être connues par ceux qui pensent que dépenser sans produire est une martingale gagnante. Et que (j’avais oublié) « faire payer les riches » rendra heureux les pauvres. Illuminés, parmi lesquels on a vu une « écologiste » proposer de prendre dans les économies des français ce qu’il faut pour payer les dettes énormes du pays. Dettes qui n'ont aucune origine autre que le fait d’avoir distribué ce qui n’était pas produit.

Je fais partie d’une génération qui a connu le retour du Général, le rétablissement du pays comme deuxième puissance économique mondiale (1964), les 30 glorieuses et le renouveau du pays, aéronautique, centrales nucléaires, équipements médicaux scanners, IRM, autoroutes, cinéma, écrivains, et prix Nobel. Je désespère quand je comprends ce qui attend nos enfants, nos petits-enfants, les générations qui nous suivent et qui ne pourront que nous en vouloir pour ce qu’on leur laisse.

Frères humains qui après nous vivez,

N’ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous merci. (François Villon, La Balade des Pendus)

 

Partager cet article
Repost0
27 juin 2024 4 27 /06 /juin /2024 10:48

Hamas is the enemy of the Palestinian people

This reactionary religious movement has never had any interest in national liberation.

James Heartfield

23rd June 2024

 

Le 7 octobre dernier, les Brigades Al-Qassam du Hamas ont attaqué le sud d’Israël, tuant environ 1.200 personnes et prenant 250 autres en otage. Malgré cette manifestation de barbarie antisémite, de nombreux militants anti-Israël occidentaux continuent de voir le Hamas comme une sorte de mouvement de « résistance », luttant pour la nation palestinienne.


Cette vision ne pourrait pas être plus fausse. Comme le montre la journaliste italienne Paola Caridi dans son récit ne cachant pas sa sympathique pour le Hamas, Hamas : From Resistance to Government (initialement publié en 2009 mais mis à jour l’année dernière), le Hamas n’est pas et n’a jamais été un mouvement d’indépendance nationale. Il s’agit avant tout d’un mouvement religieux intransigeant quant à la destruction d’Israël.

L’épuisement du nationalisme palestinien


Pour comprendre la nature et le développement du Hamas, il est important de comprendre le contexte historique. Le problème central ici pour les Palestiniens et les Israéliens est que leurs aspirations nationales sont irréconciliables.


Israël a été fondé en 1948, après la révolte du peuple juif contre les dirigeants britanniques de la Palestine. (Avec un mandat de la Société des Nations, les Britanniques ont pris la relève de l’Empire ottoman, qui gouvernait la Palestine depuis plus de quatre siècles, à la fin de la Première Guerre mondiale.) Pendant les années 1920 et surtout les années 1930, la population juive indigène de la Palestine a été complétée par des réfugiés d’Europe de l’Est et plus tard de l’Allemagne nazie. Cette population croissante et de plus en plus agitée s’est rebellée contre l’occupation britannique, tout comme l’ont fait les Irakiens voisins dans les années 1920 et 1940, et les Égyptiens à la fin des années 1910 et au début des années 1920. Ce faisant, ces rébellions ont revendiqué de nouvelles nations, qui ont proliféré en excipant de leurs liens avec des civilisations anciennes.

 

De nombreux Arabes, pris entre les feux de la lutte juive souvent violente pour un État israélien à la fin des années 1940, ont fui vers les territoires voisins de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, gouvernés par les Égyptiens. En 1967, Israël a vaincu la coalition arabe d’Égypte, de Jordanie et de Syrie dans la guerre des Six Jours, par ces dernièrs initiée. Lors de cette guerre, Israël a conquis la bande de Gaza et la Cisjordanie, avec leurs populations arabes. Ils sont devenus les « territoires occupés ».

 

Comme l’a démontré la guerre des Six Jours, le monde arabe a refusé d’accepter l’existence d’Israël. Les nations arabes ont considéré Israël comme un affront à leur propre indépendance. Yasser Arafat, né de parents palestiniens au Caire en 1929, a cofondé l’organisation paramilitaire Fatah à la fin des années 1950. Son but était de lutter pour un État palestinien. En 1967, le Fatah a rejoint l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui était alors un mouvement d’indépendance nationale. Et en est devenu la faction dominante. Arafat est devenu leader de l’OLP en 1969.


Les dirigeants israéliens ont toujours compris que les aspirations nationales des Palestiniens étaient inconciliables avec l’existence d’Israël. Par conséquent, le premier ministre israélien Golda Meir a insisté en 1976 dans une lettre d’opinion du New York Times qu’il n’y avait pas de « Palestiniens », seulement des Arabes, vivant en Égypte, en Jordanie et en Israël même.


Le conflit entre Israël et les Palestiniens a toujours eu une dimension internationale. Pendant la guerre froide, par crainte d’une révolte nationaliste arabe, les États-Unis et d’autres grandes puissances occidentales ont soutenu Israël, tandis que les États arabes et l’URSS ont soutenu l’OLP. Ils voyaient la Palestine comme un emblème de résistance contre la domination occidentale. Cette politisation internationale des revendications ethniques au Moyen-Orient a eu des conséquences terribles, enracinant et enflammant souvent le conflit entre Israéliens et Palestiniens.


Au cours des années 1980, l’OLP s’est retrouvée tiraillée entre deux directions différentes. D’un côté, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont fait la paix avec l’Occident, se sont éloignés de l’URSS et ont commencé prudemment à faire la paix avec Israël. Ils voulaient que l’OLP fasse des compromis avec Israël. De l’autre côté, la Syrie et la Libye voulaient que l’OLP continue à se battre.

Les choses ont commencé à prendre de l’ampleur à la fin des années 1980 et au début des années 1990. L’OLP a été contrainte à contrecœur de reconnaître l’existence d’Israël en 1988. L’effondrement de l’URSS, principale source de soutien international de l’OLP, a exercé une pression supplémentaire sur Arafat. En 1994, il a accepté un État subordonné en Cisjordanie en tant qu’«Autorité palestinienne » (AP), lors des négociations pour les accords d’Oslo (1993-1995). Cette proposition de « solution à deux États » reflétait l’espoir des États-Unis que les revendications rivales des Israéliens et des Palestiniens pourraient être réconciliées.

La montée du Hamas


Le Hamas a été fondé en décembre 1987, dans le camp de réfugiés de Shati à Gaza, lors d’un soulèvement contre Israël, connu sous le nom de Première Intifada (1987-1993).


De nombreux commentateurs ont fait valoir que la montée du Hamas reposait sur l’échec du Fatah. Selon ce récit, le Hamas a offert le leadership inébranlable que l’organisation compromise d’Arafat ne pouvait pas donner. Pendant que le Fatah cherchait à obtenir du soutien dans les salles des comités de l’ONU, de jeunes Palestiniens ont affronté les forces de défense israéliennes pendant l’intifada. C’est à ces jeunes hommes que le Hamas a fait appel.


En décembre 1987, la première déclaration sous le nom du Hamas a été publiée. Le Hamas a déclaré qu’il voulait « éveiller les consciences de ceux qui courent après une paix malsaine, après des conférences internationales vides et des déclarations partielles comme Camp David » (où le Premier ministre égyptien Anwar Sadat a rencontré le Menachem Begin d’Israël en 1978). À partir de ce moment, selon l’histoire, le Hamas a progressivement recruté plus de partisans en dépeignant la direction du Fatah comme ayant vendu la cause de la libération palestinienne.

 

Mais, comme le montre Caridi dans son livre, il y a une autre face à la montée du Hamas. Le même communiqué de 1987 affirme également que « l’intifada est là pour convaincre » les Palestiniens « que l’islam est la solution et l’alternative », et le récit de la montée progressive du Hamas par Caridi montre que les motivations du Hamas étaient principalement religieuses. Pas politiques. Ce sont des réactionnaires de droite, pas des radicaux.


L’OLP est issue des mouvements d’indépendance nationale arabes du milieu du XXe siècle, inspirés par la pensée socialiste de Gamal Abdel Nasser, l’un des principaux dirigeants de la révolution égyptienne de 1952. Le Hamas, en revanche, était enraciné dans la tradition réactionnaire et islamiste des Frères musulmans, fondée par Hassan al-Banna en Égypte en 1928.

Les Frères musulmans, réprimés dans l’Égypte d’après-guerre, étaient tolérés en Jordanie parce qu’ils étaient considérés comme un contrepoids conservateur au radicalisme nassériste. Caridi cite un haut dirigeant des Frères musulmans expliquant le soutien de son groupe au roi Hussein de Jordanie pendant la guerre civile de « septembre noir » de 1970, lorsqu’il s’en est pris à l’OLP d’Arafat, qui était alors réfugié en Jordanie. « Nous nous sommes tenus aux côtés du roi pour nous protéger », explique le chef des Frères musulmans, « parce que si les partisans de Nasser avaient accédé au pouvoir ou si un gouvernement pronazi avait été établi en Jordanie, les Frères musulmans auraient été liquidés comme ils l’ont été en Égypte.
 

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les réactionnaires religieux qui allaient fonder le Hamas combattaient les radicaux de gauche pour le contrôle des syndicats étudiants en Cisjordanie et à Gaza. Selon Caridi, la violence a éclaté à l’Université Al-Najah de Naplouse en 1981, à l’École polytechnique d’Hébron en 1982 et à l’Université islamique de Gaza en 1983, où plus de 200 personnes ont été blessées.

 

La décision d’organiser les Frères dans les territoires occupés, sous la forme du Hamas, a été prise avant la première Intifada, lors d’une conférence secrète à Amman en 1983. Le but n’était pas la libération nationale de la Palestine. Il s’agissait, comme le note Caridi, de traduire « le message religieux [des Frères] en pratique politique ».

Le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine et les autres groupes qui ont formé l’OLP dans les années 1960 ont tiré leur idéologie de la gauche. Le Hamas a puisé son idéologie dans la droite religieuse. Sa charte fondatrice, publiée en 1988 et probablement rédigée par le cofondateur du Hamas, Abdul Fatah Dukhan, dit ceci:

 

« Les initiatives, ce qu’on appelle une « solution pacifique » et des « conférences internationales » pour résoudre le problème palestinien, sont contraires à l’idéologie du Mouvement de résistance islamique. parce que renoncer à toute partie de la Palestine, c’est comme renoncer à une partie de la religion. Le nationalisme du Mouvement de résistance islamique fait partie de sa religion ; il éduque ses membres à ce sujet, et ils effectuent le djihad pour hisser la bannière de Dieu sur la nation. »

Cette charte était la principale déclaration du Hamas jusqu’à ce qu’un deuxième document soit publié en 2017. Il fait plusieurs références revanchardes aux Hadiths et à la victoire de Saladin sur les Croisés. Il cite même le document notoirement antisémite falsifié par les services secrets tsaristes, Les Protocoles des Sages de Sion, comme s’il était authentique.

L’engagement du Hamas envers la Palestine est secondaire à son engagement envers Allah. L’article 11 de la charte définit la Palestine comme un bien islamique inaliénable, ou waqf. La Palestine « ne peut pas être soumise à la disposition des hommes », dit-elle, « c’est une terre islamique confiée aux générations musulmanes jusqu’au jour du jugement ». Cela signifie apparemment que « personne ne peut y renoncer en totalité ou même en partie ».

 

L’engagement du Hamas à débarrasser la Palestine du sionisme n’est pas un engagement en faveur de la liberté du peuple palestinien. C’est un engagement à assurer la subordination du peuple palestinien à Dieu. La Charte exclut également tout compromis territorial. Donc, peu importe si les partisans occidentaux de la cause palestinienne pourraient avoir l’espoir irréaliste que le Hamas va cesser le feu et conclure un accord avec Israël, le Hamas lui-même n’a pas l’intention de le faire. Comme le note Caridi, les négociateurs occidentaux ont souvent dit aux représentants politiques du Hamas que la charte de 1988 est un obstacle à toute forme de paix, mais « personne au sein de la direction du Hamas n’était prêt à la désavouer ».

 

En 1994, le Hamas a commencé à recruter des groupes de jeunes inconnus des autorités israéliennes pour mener des attaques suicides. Au début, il a été affirmé que ces attaques étaient des représailles pour les actions de Tsahal. Mais comme l’explique Caridi, « les représailles se sont transformées en une « stratégie de tension » visant à infliger le plus de dommages possibles au processus de paix émergent et à la Déclaration de principes [le premier des accords d’Oslo, signé en 1993] par [le Premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin]. Israël et la Palestine d’Arafat. Le Hamas a lancé des attaques aveugles à l’intérieur des villes israéliennes, dans des cafés, des autobus et à des carrefours bondés. Il a justifié ces attaques au motif que tous les Israéliens étaient des cibles militaires parce que tous les Israéliens entreprennent un service militaire. Ceci, note Caridi on a étendu « le concept de soldat, de sorte que les victimes d’attentats suicides n’étaient plus des civils ».

 

L’intransigeance du Hamas a peut-être été un obstacle à l’obtention d’une audience en Occident, mais elle a fait mouche avec les malheureux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

 

De nombreux militants anti-Israël occidentaux affirment que le Hamas résiste à l’expansionnisme rapace d’Israël. Mais ce n’est pas vraiment vrai. La montée au pouvoir du Hamas à Gaza n’a pas eu lieu en réponse à l’expansion israélienne, mais pendant une période de repli et de retrait israéliens. En vertu des accords d’Oslo, Israël a remis à l’AP les principales villes de Cisjordanie. En 2000, les forces israéliennes se sont retirées du sud du Liban, qu’elles occupaient depuis l’invasion de 1982. Puis, cinq ans plus tard, Israël a unilatéralement retiré ses forces de la bande de Gaza. Les États-Unis, l’UE, l’ONU et la Russie, qui ont tous contribué à superviser les négociations entre Israël et ses antagonistes, espéraient que le retrait d’Israël pourrait devenir la base de la solution tant attendue des deux États.

 

Mais cela n’a pas satisfait les aspirations nationales palestiniennes, ni les ambitions religieuses du Hamas. Voyant son pouvoir de négociation diminuer au cours des années de pourparlers, Arafat a secrètement encouragé le Hamas à attaquer Israël. « Arafat s’est rendu compte que les négociations sans griffes ne produiront rien », a rapporté le militant de longue date du Hamas Mahmoud Zahar, et a « recommandé au Hamas de mener un certain nombre d’opérations militaires au cœur de l’État hébreu ».

 

Le stratagème cynique d’Arafat a coûté la vie à de nombreuses personnes lorsque le Hamas, une fois de plus, a envoyé des jeunes hommes bardés d’explosifs à leur mort. C’était la deuxième Intifada, qui a duré de 2000 à 2005. Non seulement cette stratégie a gâché des vies innocentes et des recrues crédules, mais elle a également détruit le Fatah. Les faucons israéliens ont été confirmés dans leur conviction qu’Arafat n’était pas un partenaire digne de confiance, et le Hamas a obtenu le statut de champion légitime et indéfectible du peuple palestinien. Arafat a nourri la vipère qui détruira finalement le Fatah.

 

L’intransigeance du Hamas a créé un problème tactique. L’engagement religieux envers le waqf n’a laissé aucune place aux pauses dans les combats. Conscients que la population civile était lasse de la guerre, les érudits religieux du Hamas ont relancé l’idée d’hudna ou de cessez-le-feu, sur le modèle du traité du Prophète d’al-Hudaybiya avec les Makkans du 7e siècle, où il a accepté de suspendre les hostilités afin que ses partisans puissent faire le pèlerinage à La Mecque. Mousa Abu Marzook, alors chef du politburo du Hamas, a expliqué hudna comme « une façon d’accepter une solution intérimaire qui est conforme à la charia, à savoir un armistice ». Abu Marzook a expliqué : « Cela diffère d’un accord de paix en ce sens que l’armistice a une durée fixe et qu’il n’exige pas l’usurpation de droits par l’ennemi ». Ainsi, après cinq ans de la deuxième Intifada, le Hamas a offert une hudna.


Les décideurs occidentaux espéraient que c’était un signe que même le Hamas pourrait être tenté de rentrer dans le processus politique. Mais ils n’ont pas compris que la hudna était strictement temporaire et n’impliquait aucune reconnaissance du droit d’Israël d’exister. La paix, pour le Hamas, n’était (et n’est) qu’une pause tactique lui permettant de se regrouper et de se préparer à la prochaine guerre.


Au milieu des années 2000, les dirigeants occidentaux ont tenté de renforcer le Fatah et l’Autorité Palestinienne. Après la mort d’Arafat en 2004, ils ont fait pression pour que son successeur au Fatah, Mahmoud Abbas, soit élu président de l’AP. Mais une fois que le Hamas a décidé qu’il se présenterait également aux élections de l’AP, il a remporté une belle majorité à l’assemblée en 2006. Une confrontation tendue entre la présidence d’Abbas et le premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, a finalement conduit au conflit à Gaza.


En 2007, les forces de la Garde présidentielle d’Abbas ont été défaites par le Hamas, qui a ensuite pris le contrôle de Gaza. C’est ainsi que le Hamas a pris le contrôle indéfini de Gaza par un coup d’État, tandis que le président Abbas a continué à gouverner la Cisjordanie et à représenter l’AP. Caridi explique bien les nombreuses tentatives du Hamas pour briser son isolement international. Il a cherché des alliances avec l’Égypte sous le bref gouvernement de Mohamed Morsi des Frères musulmans. Il a également tendu la main à la Turquie, au Qatar et, plus tard, à l’Iran. Dans le même temps, les États-Unis et l’UE ont fait des tentatives pour considérer le Hamas comme un partenaire dans la paix.

Pourtant, le Hamas n’a rien fait pour cacher ses ambitions. Plus les politiciens occidentaux invitaient le Hamas à parler, plus ses représentants indiquaient clairement que leur objectif était de détruire Israël. En 2012, le chef politique du Hamas, Khaled Mashal, a prononcé un discours dans la ville de Gaza qui a inventé le slogan adopté depuis par les manifestants universitaires américains : « La Palestine est à nous, de la mer (Méditerranée) au fleuve (Jourdain), du nord au sud. Il n’y aura pas de concessions. Pas même sur un centimètre carré de la terre. »


En 2017, après des années à répondre aux questions hostiles des journalistes et des décideurs politiques sur la charte de 1988, le Hamas en a publié une nouvelle, bien qu’il n’ait jamais répudié l’original. Le langage était plus modéré, mais le sens n’avait guère changé. La charte définit la Palestine comme la terre « qui s’étend du Jourdain à l’est jusqu’à la Méditerranée à l’ouest », c’est[mb1] -à-dire la totalité de la terre d’Israël. L’«établissement de l’entité sioniste» et l’« expulsion » des Palestiniens « n’annule pas le droit du peuple palestinien à l’ensemble de ses terres et n’y consacre aucun droit pour l’entité sioniste usurpatrice ».

 

« Le projet sioniste est un projet raciste, agressif, colonial et expansionniste basé sur la saisie des propriétés d’autrui. » On parle aussi d’adhérer aux « normes et lois internationales ». Une tentative claire de gagner la faveur des observateurs occidentaux. La charte tente même de rebaptiser l’antisémitisme du Hamas – elle affirme commodément que l’antisémitisme est un phénomène purement européen – en tant que « le Hamas ne fait pas la guerre aux Juifs parce qu’ils sont juifs, mais mène une lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine ». Cela vise à occulter le fait que « les sionistes qui occupent la Palestine » sont juifs.

 

Il y avait encore beaucoup de signaux d’alerte tout au long de la nouvelle charte, suggérant que le Hamas se préparait à mener une guerre totale contre Israël. Elle affirme que le Hamas continuera à combattre Israël en utilisant « tous les moyens et toutes les méthodes » et appelle l’engagement à « la résistance armée », « un droit légitime garanti par les lois divines ». Mais le discours à la mode sur le respect des « normes internationales » et le désaveu totalement peu convaincant de l’antisémitisme ont réussi à tromper les puissances mondiales en leur faisant croire que le Hamas avait changé. Comme le porte-parole international du Hamas, Osama Hamdan, l’a fait remarquer au moment de la publication de la nouvelle charte, celle-ci a reçu « des réponses positives de la Suède et de la Norvège, ainsi que des signes positifs de la Grande-Bretagne… en plus des positions de soutien de la Russie et de la Chine.

 

Depuis l’attaque du 7 octobre, les forces de défense israéliennes ont occupé la majeure partie de Gaza et démantèlent la capacité de combat du Hamas. Mais les dirigeants occidentaux semblent toujours incapables de voir le Hamas pour ce qu’il est. Ils continuent de croire que le Hamas doit faire partie d’un éventuel règlement de paix. Cela repose sur un malentendu fatal. Le Hamas n’est pas un authentique représentant du peuple palestinien. C’est une expression dégénérée de l’impasse auquel que nationalisme palestinien a atteint. Il ne peut pas gouverner ou conclure un règlement qui ne soit pas le prélude à d’autres conflits.

Plus tôt les Palestiniens se débarrasseront du Hamas et de tout ce qu’il représente, mieux ce sera.

 

JH, Historien britannique, SPIKED, 23.06.24 https://vu.fr/OeMTG

 

 

 

 

 

 


 [mb1]Du nord au sud ou de l’est à l’ouest ? :-)

Partager cet article
Repost0
24 juin 2024 1 24 /06 /juin /2024 10:58

Bonjour,

 

Dans le tohu-bohu provoqué par la préparation d’élections anticipées, le bruit d’un antisémitisme (en nette croissance, venant d’une gauche en cours d’islamisation) masque celui du lancement contre la France, par Bruxelles, d’une procédure de déficit excessif  ... 

 

Dans le tohu-bohu provoqué par la préparation d’élections anticipées (dissolution de l’Assemblée Nationale, encore une grande idée de notre omniscient Président), le bruit d’un antisémitisme (en nette croissance, venant d’une gauche en cours d’islamisation) masque celui du lancement contre la France d’une procédure de déficit excessif, parler de l’avenir du pays (démographie, économie, éducation, culture) peut paraître abscons : quand on a des dettes qui dépassent ce que l’on produit (du temps de Dickens, le Old Bailey enfermait les délinquants) proposer des programmes qui leur ajouteraient des centaines de milliards d’euros peut paraître, pour le moins curieux. Pas chez nous ou deux entités politiques qui représentent (sondages) deux tiers du pays le font. Pour ne pas ajouter à l’absurde ou tenter de démontrer l’inanité de ce que l’on propose compte tenu de l’irresponsabilité de ceux qui nous ont gouverné, je me propose de regarder de plus près quelques lignes de force des vulgates qui semblent s’installer, durablement, dans le contexte géopolitique actuel.

On parle beaucoup du conflit israélo-palestinien, à tel point qu’il était devenu un sujet principal aux élections européennes d’il y a deux semaines. En laissant de côté la barbarie qui a tout déclenché et, aussi, le lourd tribut en train d’être payé par ceux qui l’ont exécuté, approuvé, supporté, on se trouve maintenant devant la vraie question de fond : y a-t-il une solution pour ce conflit ? Le résumé auquel on est arrivé s’énonce, selon certains, « peut-on détruire le Hamas ». Curieusement, la réponse globalement admise est négative au motif que « Hamas est une idée » Et quand c’est un militaire haut gradé qui prononce cette proposition on est en droit d’essayer de mieux comprendre la chose. « Le Hamas ne peut être détruit. Le Hamas est une idée », a déclaré mercredi le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une interview accordée à la chaîne israélienne Channel 13 – 19.06.24. Je crois que le contre-amiral se trompe. Toute idée devrait être neutre ; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences : le passage de la logique à l'épilepsie est consommé… Ainsi naissent les mythologies, les doctrines, et les farces sanglantes.      E. Cioran, Précis de Décomposition (1949). Cioran avait parfaitement raison, le crédo (charte constitutive, activité réelle, buts poursuivis) mortifère du Hamas le montre parfaitement. Mais, je vais plus loin. Depuis le Moyen Age jusqu’au 20ème siècle on n’a pas arrêté de « détruire » des idées. En voilà quelques-unes : celle des races différemment dotées, celle de « l’homme nouveau » de Jean-Jacques Rousseau, celle de la suprématie aryenne des nazis. Il me semble, donc, que laissé à son œuvre de destruction du Hamas, Israël devrait pouvoir y arriver. En acceptant une des lois de Pareto « on ne peut améliorer la satisfaction d'un individu sans réduire la satisfaction d'une autre personne » Trouver le point d’équilibre, « l’optimum » est ce que l’on fait depuis cent ans, on peut continuer mais rien ne nous dit que l’on réussira à trouver autre chose que ce que l’on a proposé aux palestiniens, depuis les accords d’Oslo en passant par les offres de Clinton/Barak, Olmert ou Kerry. Bref, si on laisse de côté un intervenant étranger au conflit (Iran) dont la solution est simple et fait partie de son « weltanschauung », l’éradication d’Israël, il faudra s’habituer à des éruptions militairement conflictuelles faisant de plus en plus de victimes si l’on ne détruit pas « l’idée Hamas ». Et ceux qui pensent qu’un organisme mondial, inventé pour assurer la paix du monde, l’ONU, pourrait faire quelque chose, se trompent. Bien que l’on continue lui faire confiance car, on est priés de ne pas rire, « C’est vrai que l’ONU a beaucoup évolué. Il y a un comité des droits de l’Homme présidé par l’Iran, un comité des droits de la femme présidé par l’Arabie saoudite, un comité de décolonisation dont le rapporteur est le représentant de la Syrie de Bachar Al Assad, ce comité qui demande régulièrement d'ailleurs l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie »  R. Karoutchi, Sénat, 22.05.24

Cela étant, on ne peut pas évoquer le conflit israélo-palestinien sans parler d’une puissance qui a, presque, tout fait pour qu’il ne soit pas réglé. Il s’agit, naturellement, de notre pays, en clair des élites qui depuis des lustres ont dirigé le Quai d’Orsay jusqu'à y concevoir « la politique arabe de la France » Je dois reproduire un passage de la 4ème de couverture du « Un siècle de trahisons » (traduction de Betrayal, David Pryce-Jones, 2008) : « Durant tout le XXème siècle et, encore aujourd’hui le Quai d’Orsay a mis en œuvre une « politique arabe » destinée à assurer « l’influence française ». Quitte pour cela à trahir non seulement les valeurs fondamentales dont la France aime à se prévaloir, mais également ses citoyens juifs perçus, au mieux, comme partagés entre deux allégeances, au pire comme traîtres en puissance »

Et voilà la note de présentation du bouquin (ETUDES, septembre 2020) : « Antisémitisme et amateurisme : tels seraient les deux fils rouges qui ont caractérisé la diplomatie française depuis au moins l’affaire Dreyfus jusqu’à la fin de la présidence de Jacques Chirac. L’analyse implacable et argumentée de l’écrivain anglais conservateur David Pryce-Jones vise à démontrer que le Quai d’Orsay, rongé par l’angoisse de ne plus remplir un premier rôle dans la politique mondiale, notamment au Proche-Orient, a affiché, presque en dilettante, des orientations stratégiques de tonalité nettement antisémite et anti-israélienne (après 1948), qui non seulement sont aux antipodes des valeurs proclamées par la République française, mais ont aussi conduit la France, au mieux au confinement diplomatique en Méditerranée orientale, au pire à un rôle de nuisance dans le conflit palestinien ou lors de la première guerre du Golfe entre 1980 et 1988. Deux axes singularisent ce « siècle de trahisons » de la Grande Nation : l’affichage d’une idéologie antisémite et la conviction d’un destin commun avec le monde islamique qui se traduit par une solidarité sans faille avec des responsables islamo-arabes dont le rejet de la France et l’antisémitisme sont pourtant les traits saillants.

Premier axe : ce qui caractérise les diplomates français est cette indifférence envers la condition des Juifs au Proche-Orient ou ailleurs : ils sont absents à Londres en 1940 ; ils ont exfiltré le mufti de Jérusalem Haj Amin al-Husseini, ordonnateur de la révolte de 1936, qui rejette la partition de la Palestine entre sionistes et Arabes, impliqué dans le coup d’État anti-britannique et pro-nazi en Irak en 1941, sauvé par des Français crédules d’un procès pour crime de guerre ; ils dénoncent les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah mais demeurent évasifs lors des attentats qui visent clairement des civils en Israël.

Second axe : le Quai d’Orsay forge l’idéologie d’une cause arabo-française (et islamo-catholique) qui ferait pièce au Levant à l’alliance anglo-sioniste (et judéo-protestante). D’où l’hostilité au sionisme, qui constituerait l’obstacle majeur à l’épanouissement de ladite cause, d’autant plus que les gouvernements américain et britannique seraient sous l’influence du « monde juif ». Ses diplomates se laissent donc convaincre par le mystique Louis Massignon (on aurait pu aussi citer Jacques Berque) qui les conforte dans l’idée que la France et le monde islamique ont un destin commun, qui autoriserait la Grande Nation à régenter l’avenir des Juifs mieux que ceux-ci ne sauraient y prétendre. N’est-elle pas le seul pays occidental à disposer d’une influence sur les Arabes ? Lubie que même l’assassinat de ses ressortissants au Liban ou de ses citoyens en France ne viendra pas affaiblir.

Avec une fougue jamais éteinte, les diplomates du Quai d’Orsay ont cherché à s’attirer les bonnes grâces et l’illusoire soutien de potentats arabes et iraniens notoirement antisémites et adversaires de la démocratie libérale. Au premier chef, se trouvent au 20ème siècle des dirigeants clandestins ou en fonction qui ont manipulé grossièrement l’obsession de grandeur de la France et son ambition de tenir un rôle dans les rivalités stratégiques au Proche-Orient. Ils cherchent à recueillir son appui officiel ou caché pour mener des opérations terroristes (Arafat, Assad) contre Israël, la seule démocratie de la région, ou œuvrer contre les intérêts de Paris voire assassiner ses ressortissants (Khomeiny, Kadhafi). La France ne soutient pas les accords de Camp David entre l’Égypte et Israël en 1977. Elle apporte inlassablement son soutien à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a commis des attentats terroristes en Israël. Jacques Chirac plébiscite l’Irak de Saddam Hussein, qui a massacré les Kurdes et les Arabes chiites. Au mépris des Juifs et des Israéliens, que l’on découvre, au fil de l’ouvrage, étonnamment patients, le Quai d’Orsay a surtout réussi à marginaliser la diplomatie française dans les affaires moyen-orientales. « Du fait de ses fantasmes diplomatiques, assène David Pryce-Jones, la France a perdu dans la région ce qui pouvait lui rester de rayonnement. Mais elle est la seule à ne pas l’avoir compris. » Au cours du 20ème siècle, ses diplomates ne peuvent en effet même pas se targuer d’avoir été immoraux mais efficaces et compétents, puisque la France est plus affaiblie que jamais sur la scène internationale. »

Et puis, deux passages de la fin du livre : « Par le poids croissant d’une population issue de l’immigration, mal assimilée, en proie au racisme et flattée dans son « islamité » par la politique étrangère du pays où elle vit, la France est en train de devenir « une puissance musulmane » mais de façon bien différente de ce qu’envisageaient ceux qui ont forgé cette illusion conceptuelle, si dangereuse aujourd’hui pour les intérêts des français. » … « N’est-il pas temps que la « politique arabe de la France » laisse la place à la politique française de la France ? Que la France du 21ème siècle prenne conscience des propos de ses diplomates et leur apprenne en tenir d’autres est tout ce que l’on doit souhaiter à la nation qui a inventé les droits de l’homme, la liberté, l’égalité et la fraternité »

"Sourde inquiétude des diplomates face à une possible arrivée du RN au Quai d’Orsay. Un tract syndical et une pétition mettent en garde contre l’affaiblissement de la France et le risque d’ingérence étrangère, alors que la politique d’Emmanuel Macron a déçu nombre de professionnels". (Le Monde, 22.06.24). Raisons de l’inquiétude ? Trois : Ukraine/Russie, UE-Bruxelles et Proche Orient. Cette dernière est relative à ce que la France a toujours cru (nonobstant les multiples dénégations et professions de foi en faveur de son existence) et qui devrait rester inchangé : Israël est une « parenthèse » qui va disparaître un jour quand cela permettra l’union de la France avec le monde musulman. Il suffit de se souvenir de tout ce qui a été dit et fait par notre Président et par le Quai d’Orsay depuis le 7 octobre 2023 pour se rendre compte de la justesse de l’appréciation portée par D. Pryce-Jones sur la politique de notre pays seize ans auparavant.

oooo

Encore deux semaines et on saura de quoi notre avenir sera fait. Le danger est-il constitué par l’arrivée au pouvoir du RN ? Par l’arrivée au pouvoir du « Front Populaire (2) ? Par la convergence (pas impossible) du clan « macroniste » et du Front Populaire ? On tourne en rond. En cercle ? « Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux.» (Rhinocéros) E. Ionesco. Ce qui est certain, c’est qu’il est peu probable que l’on puisse voir un « optimum » (selon Pareto).

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 juin 2024 3 19 /06 /juin /2024 18:40

Les jours passent, les élections aussi - encore d’autres dans dix jours, un tourbillon qui nous entoure et nous empêche de voir/comprendre/admettre/rejeter ce qui se passe dans notre beau pays. A écouter et regarder les chaînes d’info directes, chacune avec son parti-pris (surtout celles que nous payons avec nos impôts et qui nous abreuvent avec une doxa - dois-je le souligner ? de gauche). A ne plus savoir à quel saint se vouer car les invectives des uns et les blasphèmes des autres nous gardent dans un état d’interrogation permanente… Tout ça, maintenant, en accéléré, parce que Jupiter a décidé de jouer à Néron…

 

Élections européennes, dissolution Assemblée Nationale, nouvelles élections en France, guerre à Gaza (et bientôt avec le Hezbollah-Liban), plan de paix pour l’Ukraine, le Soudan : les sujets ne manquent pas, des lecteurs me suggèrent de regarder de plus près ceci ou cela. Je vais essayer de faire une sorte de mélange, le blog s’appelle… « géopolitique » ça tombe bien !

Le monde entier, les grands leaders que sont MM. Biden, Macron, Lord Cameron et tant d’autres (même le Premier ministre belge, celui qui ne l’est plus depuis dix jours), bref, le monde entier et sa mère ont tous eu quelque chose à dire concernant Israël et sa guerre à Gaza. L’ineffable propalestinien, anti-israélien, ancien trotskiste espagnol encore czar des affaires étrangères de l’Europe a résumé « Israël utilise « la famine comme arme de guerre », selon le chef de la diplomatie européenne » L’Huma 24.03.24. Des résolutions, des condamnations, un tombereau chaque semaine. Mais plus rien depuis quelques jours :
700.000 tonnes de produits divers pour une population de 2,2 millions d’habitants depuis le 7 octobre soit, env. 4kg/jour/habitant. Pourtant, le 24.04.24, ONU (Gian Carlo Cirri, Directeur du bureau du PAM à Genève) indiquait « Les crises alimentaires se sont ainsi aggravées de « manière alarmante » en 2023, notent les auteurs du rapport, citant des préoccupations particulières concernant le Soudan et Gaza « où les gens meurent clairement de faim » Curieux, ni avant, ni après, aucun cas de mort de famine n’a été déclaré à Gaza. Ce qui n’a pas conduit les grands de ce monde à congratuler Israël pour les soins pris pour éviter une famine que tous ceux qui avaient la possibilité de prévoir avaient prévu !
Au Soudan ? « La plus grande crise de la faim dans le monde se déroule au Soudan, et elle est d’origine humaine. À ce jour, plus de la moitié des 45 millions d’habitants du pays ont un besoin urgent d’aide humanitaire. En mai, les Nations Unies ont prévenu que 18 millions de Soudanais souffrent d’une faim aiguë », dont 3,6 millions d’enfants « souffrant de malnutrition aiguë ». La région occidentale du Darfour, où la menace est la plus grande, est presque coupée de l’aide humanitaire. Selon une projection, jusqu’à cinq pour cent de la population soudanaise pourrait mourir de faim d’ici la fin de l’année» Foreign Affairs 17.06.24. Aucun des grands de ce monde n’a trouvé bon de protester, de prendre des résolutions comminatoires ou, chez nous, de faciliter des manifestations dans les rues de Paris ou Place de la République. On l’avait compris, la structure du soutien palestinien en Occident n’a presque rien à voir avec les Palestiniens. Il est, au contraire, entièrement construit autour de la haine d’Israël, pays habité à 80% par des juifs.

La guerre à Gaza va, probablement, finir - dans ses aspects offensifs - dans quelques semaines. Rassurons-nous, une nouvelle guerre commencera. Cela étant, personne ne se souviendra que pendant huit mois, Israël a été attaqué quotidiennement par le Hezbollah (Liban) alors que les États-Unis et l’Union européenne lui disaient de tenir bon et de ne pas empirer les choses.

Depuis le 7 octobre 2023 le Hezbollah a tiré 96 barrages de roquettes, plus de 5.000 munitions diverses, des missiles antichars et de drones explosifs vers les villes du nord d’Israël, notamment Haïfa, Tibériade et Safed. Mais pour une raison quelconque, le monde est silencieux. Évidemment, la raison de ce silence est connue, ce n’est pas Israël qui attaque. Elle ne fait que répondre.

Mais le Conseil de sécurité de l’ONU n’a adopté aucune résolution condamnant le Liban, la Cour pénale internationale n’a ouvert aucune enquête contre le Liban, et les universités américaines n’ont pas établi des villes de tentes pour protester contre l’agression non provoquée du Liban contre Israël. Sauf Mme Rima Hassan, premier violon de la LFI, a pu accuser « Israël, cette monstruosité sans nom » (sic) de ce qui se passe là-bas. Ce qui se passe là-bas ? Le Gouvernement (de centre-gauche) d’Israël de 2022 s’est soumis à un diktat américain formulé et mis en place par M. Hochstein, collaborateur de J. Biden : céder des champs de gaz offshore au Liban, arguant que cela apaiserait le Hezbollah. 5.000 munitions tirées sur Israël plus tard, le même M. Hochstein est là depuis trois jours pour « essayer » d’obtenir une « désescalade » Entre temps, plus de 80.000 israéliens des villes du Nord du pays ont dû les quitter car soumis aux bombardements sans fin du Hezbollah. Que ce monsieur et ses mandants se prennent au sérieux, soit. Mais qu’Israël l’accepte… Oui, j’ai oublié que notre omniscient Président y est allé deux fois à Beyrouth fort de faire la paix entre le Liban et Israël. Encore un de ses grands succès. Au point que le ministre de la Défense d’Israël a annoncé le refus du pays de participer à toute tentative de faire régner le silence là-bas à laquelle la France participerait. Bon à savoir, plus de la moitié du pays demande qu’Israël commence une guerre au Liban pour qu’enfin, ce qui a été prévu par la Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU 1701 (prise à l’unanimité en 2006 !) soit fait : faire partir le Hezbollah et ses troupes de la frontière avec Israël au-delà du fleuve Litani (plus de 35 km vers le Nord). La France qui participe à la force de l’ONU censée de faire cela l’a oublié. M. Macron, lui aussi.

M. Macron. C’était écrit sur les murs : le RN allait être le premier parti aux élections européenne. Il le savait. Il nous a déclaré que « ces élections n’auront aucune conséquence sur la situation en France » Tu parles, Charles. Le soir même des résultats il décide de dissoudre l’Assemblée Nationale et de faire, en grande urgence, appel aux élections.

              Jour de gloire à l’Elysée … on annonce la dissolution.

Ayant le culot de nous dire que c’est la « démocratie en marche » Résultats le 7 juillet, trois semaines avant les Jeux Olympiques que son arrogance (et celle de Mme Hidalgo) a convoqués à Paris.

Mais, bon Dieu  : ne sait-il pas dans quel état notre pays se trouve ?

Depuis 2010 notre PIB est pratiquement constant (en réalité – inflation – diminuant) mais notre dette comptable est passée de 1.600 milliards d’euros à, pratiquement, le double – 3.100 milliards. Tout ce que l’on nous raconte (2 millions d’emplois crées - en oubliant de dire que ce sont des emplois qui ne créent pas de la valeur car, pratiquement, en totalité occupés par des immigrés de fraiche date - ou plus anciens, non formés, servant Amazon, Deliveroo, Uber Eats et autres ejusdem farinae), 400 nouvelles usines… (qui ne nous appartiennent pas en totalité, loin de là) ne peuvent pas cacher la dégringolade de l’économie du pays depuis et pendant les mandats de MM. Hollande et Macron. J’ai choisi de mettre en regard trois paramètres : population, PIB et dette. Regardez le graphique :

De 2010 à 2023 (mandats de MM. Hollande et Macron) la population a augmenté (surtout par immigration) de presque 5% tandis que le PIB seulement de 0,3% et, conséquence directe, la dette DOUBLAIT ! Que faut-il d’autre pour comprendre que l’on nous raconte des balivernes en nous prenant pour des idiots ? Que peut-on attendre d’une économie dans laquelle, depuis 15 ans, la dette augmente plus vite que le PIB ? Et dans laquelle le PIB est constant ou diminue quand la population s’accroit ? Que faut-il d’autre pour comprendre qu’économiquement l’immigration « de travail » ne produit pas de valeur ajoutée ? Et de nous dire qu’elle payera les retraites futures de la population. M. Fillion avait raison de dire en 2007 que l’état était en faillite. La démonstration depuis 2010 est faite et refaite et ce n’est seulement que la conviction de nos créditeurs que la France est encore solvable qui fait que l’on nous prête encore de l’argent. Cette année nous recherchons, peu ou prou, 300 milliards d’euros. Le programme économique du Front Populaire est chiffré à env. 300 milliards d’euros, celui du RN, plus modeste, seulement 100 milliards : c’est celui-là que M. Macron évoque non pas le premier (Capital, 12.06.24 et encore hier dans l’Ile de Sein).

Certes, on nous dit aussi qu’une éventuelle prise de pouvoir par RN sera économiquement ruineuse (on occulte le fait que tel sera le cas aussi si c’est le fameux Front Populaire), ce que je veux bien croire. Mais comparée avec ce que les gens qui savent, les Mozart de la Finance, les Bruno le Maire qui depuis sept ans nous vantent les performances économiques du pays, le plus attractif pour les investissements en Europe, pays dont presque la moitié, du CAC 40 appartient à des étrangers : il me semble qu‘il sera difficile de faire moins bien. Aucun des trois blocs qui se présentent aux élections à venir n’a, pas seulement, de solution pour changer le signe de la pente décroissante ni l’énergie nécessaire au point d’inflexion pour le faire, mais même pas le courage de nous dire que notre avenir est derrière nous et qu’à défaut de nous serrer la ceinture à double tour et d’arrêter l’ajout de populations peu productives (ou qui absorbent plus de PIB que ce qu’elles créent) nous deviendrons des zombies économiques dans une Europe où 26 pays font mieux que nous : ils ne prennent pas des vessies pour des lanternes. C’est drôle, il me souvient que les trois derniers ministres des finances qui ont, réellement, redressés les finances du pays pendant les 75 dernières années (Antoine Pinay, René Monory, Pierre Bérégovoy) ne sortaient ni de l’ENA ni de l’Inspection des Finances : Pinay sans baccalauréat, Monory brevet élémentaire, mécanicien et Bérégovoy brevet élémentaire et CAP de mécanicien. Curieux, non ?

Israël – Soudan – France. La France, sans doute pour montrer de quel bois se chauffe, a cherché (et trouvé) comment faire un pied de nez au pays, anciennement « notre allié, notre ami » (le Général à Ben Gourion ) car il (« le Gouvernement Netanyahou ») ne veut pas suivre les conseils de notre Président : d’abord, interdire aux sociétés israéliennes de défense (74 d’entre elles) de participer à Eurosatory et, ensuite, interdire aux citoyens israéliens  la visite sauf en déclarant qu’ils n’ont aucune relation avec lesdites sociétés. Des souvenirs qui remontent à la surface :

Mais il y a une justice, en partie libre, en France : le Tribunal de Commerce a annulé l’interdiction, la Cour d’Appel celle concernant les visiteurs et  tout est rentré dans l’ordre. Sauf qu’il ne reste que trois jours pour l’exposition, impossible pour les 74 firmes d’exposer. Un contentieux qui, sans doute, coûtera pas mal d’argent à notre pays. On devrait le déduire des émoluments de notre Président, non ?

Et tout ça pourquoi ? Si j’ai bien compris c’est pour ne pas montrer au monde les produits de défense (armement) d’Israël. Quand ce pays, membre du club de dix plus grands fabricants d’armes (qui l’eut cru, un pays avec les dimensions de 4 départements français et une population 8 fois plus petite que celle de la France) vient d’annoncer qu’il en a vendu pour plus de 13 milliards de $ en 2023 tout en supportant le début d’une guerre que l’on lui a imposée. Certes, la France n’a pas décidé d’arrêter ses livraisons d’armes (environ 326 millions d’euros en 2023) à Israël. Des pays qui ne lui vendent presque rien (l’Espagne, les Pays Bas, l’Irlande, le Canada) ont annoncé, avec tambours et trompettes, qu’ils arrêtaient de le faire car Israël tuait trop de palestiniens à Gaza. L’ordre de grandeur entre ce qu’Israël consomme, ce que cela coûte et ce qu’Israël achète aux dits pays ne semble pas être connu. Quand vous entendez que le Dôme de Fer a détruit un missile du Hamas (qui coûte entre quelques centaines et quelques milliers de $) sachez que l’intercepteur coûte 50.000$. Rien que ce produit, vu le nombre utilisé, a coûté depuis le 7 octobre plus de 3 ou 4 milliards de $ ! Les autres systèmes de défense (La Fronde de David, Arrow 2/3) ont des intercepteurs qui coûtent entre 1 et 3 millions de $. Avec lesquels on détruit les missiles tirés par les Houthis du Sud de la mer Rouge. Ajoutez que depuis le 7 octobre Israël a mobilisé 300.000 réservistes (rémunérés à 75% du salaire moyen -12.860 shekels/mois, soit 9.300 shekels) et vient d’annoncer la mobilisation d’encore 50.000 – quelque 7 milliards de $ à ce jour ! La guerre qu’on a imposé à Israël et le fait que l’on ne le laisse pas la mener comme elle l’entend (« crime de guerre », « crime contre l’humanité, « loi de la guerre », etc.,) – lisez les proclamations des MM. Macron, Biden, Gutierrez, Borrell font que le coût pour le pays pour 2024 et 2025 (Banque d’Israël - Israël Valley Desk, 13.06.24) sera de l’ordre de €65 milliards soit env. 5,5% du PIB chaque année. Les ventes d’armes de la France à Israël représentent 1% des coûts d’Israël !

oooo

Bon, Israël, Soudan, France : tout va très bien Madame la Marquise. Personne ne veut dire ce qu’ils choisiraient entre le Front Populaire mené par les islamo-gauchistes de M. Mélenchon et les nouveaux démocrates du Rassemblement National. On nous promet, cependant, la ruine avec l’un et le chaos avec l’autre. Le premier mandat de M. Trump aura, semble-t-il, l’aspect d’une kermesse de soir d’été par rapport à ce qui se passera chez nous. Juste avant les Jeux Olympiques pour montrer au monde entier que no pasaran ! Chapeau l’artiste !

Quousque tandem abutere, Macron, patientia nostra ?

Partager cet article
Repost0
13 juin 2024 4 13 /06 /juin /2024 19:44

Quelques jours en Israël. Écouter, voir, essayer de comprendre autant ceux de gauche que d’autres de droite (comme les rad-socs chez nous quand il y en avait encore). Ne pas juger. Se dire que l’on voit les choses différemment quand on est loin et quand on est sur place, et essayer de traduire le tout autant que faire se peut d’une manière honnête.

 

15 secondes. J’ai 15 secondes après le commencement de l'alarme pour courir à l’abri anti-aérien. Et un énorme boum. Qui fait remonter dans mon souvenir celui des bombardements américains de 1944 qui visaient (de 6.000m. d’altitude) des raffineries de pétrole près de Bucarest mais dont les bombes, faute de précision, tombaient sur la ville. Des dommages collatéraux.

J’étais à Nahariyya (Israël), à 5km de la frontière avec le Liban dans un Israël attaqué par le Hamas au Sud (Iran), le Hezbollah au Nord (Iran) les milices irakiennes à l’Est (Iran) et, de loin, les Houthi au Sud de la mer Rouge (Iran). Iran, pays présidant le Conseil Social des droits de l’homme de l’ONU en 2023. Iran, que les trois dernières administrations américaines cajolent pour en faire un acteur responsable de la politique au Proche Orient faisant fi des dangers du mouvement pour Israël et certains pays arabes, et pas des plus faibles.

Avant-hier 80 missiles et drones tirés par l’Hezbollah ont visé le nord d’Israël. Hier, 215 missiles et drones. Au total, depuis le 7 octobre 2023, plus de 12.000 tirés par le Hamas et plus de 4.000 par l’Hezbollah. Quelques centaines par d’autres.

La résilience de ce pays m’impressionne. Du Nord au Sud, sur la côte méditerranéene, Haïfa, Netanya, Tel Aviv, Ashdod, Ashkelon la vie, avec quelques contraintes, continue comme si rien n’était. Tout en surveillant son portable pour voir s’il n’y a pas une alarme et, surtout, pour faire son deuil pour les soldats que le pays perd sur les fronts multiples. A moins de deux ans depuis mon dernier voyage ici je n’ai pas reconnu la route de l’aéroport à Tel Aviv tant de constructions de « gratte-ciel » apparus de nulle part. Pas tellement, car l’économie du pays, son PIB, ses performances technologiques faisaient l’étonnement du monde. Elles le font encore, bien qu’il soit obligé de dépenser plus de 25 milliards de $ (5% de son PIB de 2023) pour une guerre sur fronts multiples qu’on lui a imposée. Par la volonté d’un état voyou, l’Iran et la complicité ignoble, irresponsable, d’une partie (la plus évoluée) de la communauté internationale.

Le pays doit faire face à trois fronts : militaire, extérieur et intérieur. Pour ce qui est du front militaire, au bout de 8 mois de guerre, il est en train de finir ses opérations massives dans la bande du Gaza. Pas de nettoyer tout le territoire du Hamas de ses suppôts, ni de détecter et détruire les centaines de km de tunnels construits par le Hamas avec les milliards de $ de la communauté internationale et, surtout, des pays comme le Qatar. Pour abriter ses armes, et ses « militants » non pas la population « civile » en cas de guerre avec Israël. Tunnels dans lesquels, de temps en temps, on découvre le cadavre d’un des 250 otages pris le 7 octobre 2023 par ses « militants » et, surtout, par des « civils » palestiniens qui, d’après les grands de ce monde (MM. Biden, Blinken, Macron…) n’ont rien à voir avec le Hamas. L’armée israélienne vient de récupérer samedi quatre otages dont trois détenus dans l’appartement d’un médecin de 74 ans dont le fils était contributeur au média qatari, Al Jazzera et au  Palestine Chronicle.

Après la Shoah on a reconnu les qualités humaines exceptionnelles de non-juifs ayant sauvés la vie de beaucoup de juifs. On les a appelés « les justes » On attend, encore (probablement en vain) le nom d’un « juste » palestinien de Gaza. Pendant ce temps, l’ONU par la bouche de sa représentante F. Albanese « qualifie le sauvetage des quatre otages israéliens d’opération "génocidaire" (I24, 09.06.24). Car « plus de 270 morts à Gaza pour libérer 4 otages » chiffre déclaré par le Hamas, réduit par l’armée israélienne à « moins de 100 » dont une très grande partie des « militants » tués les armes à la main. Elle aurait dû savoir que s’opposer à la récupération des otages les armes à la main augmente le risque de se faire tuer en fonction du nombre d’otages pris…

ONU – grâce à son Secrétaire Général, (anti-israélien, pro-palestinien, notoire) vient d’inscrire Israël sur la liste « noire » dégradante, des entités qui « violent les droits des enfants » (LPH, 07.06.24) car le Hamas a annoncé que ce pays a tué plus de 12.000 enfants à Gaza (Le Monde, 13.03.24). Tous les chiffres du Hamas ont été contestés par des spécialistes en statistiques et démographie mais l’(i)Monde se devait de reprendre celui-ci pour informer la bourgeoisie intellectuelle française qui le lit encore. Soudan : « La famine menace des millions d’enfants » (UNICEF, 08.03.24). Ne cherchez pas cette information dans la presse française. Et l’ONU s’en fiche éperdument. Personne ne s’en soucie jusqu’à ce qu’Israël puisse être blâmé pour quelque chose. Peu leur chaut si c’est vrai ou pas. On croyait que les choses avaient changé mais non : après tout, le peuple juif a une longue histoire de persécution avant même les horreurs de l’Holocauste et Israël est entouré de pays violemment opposés à son existence depuis sa création. Une sorte de résumé m’a paru correspondre à la réalité du pays et de ce que son armée fait : dans quelques semaines il aura détruit toute capacité militaire ou capacité de gouverner (sans la fameuse UNWRA – créature de l’ONU qui depuis 75 ans fait perdurer les mythes de « réfugié » et du « retour au pays » sine die pour des générations successives de palestiniens) du Hamas. On ne sait pas ce qu’il fera « le jour d’après » mais on sait, avec conviction, que le Hamas à Gaza sera, bientôt, un souvenir. Surtout pour les 70% des gazaouis qui, paraît-il, supportent Hamas (FDD,22.03.24, même % une enquête dont les résultats ont été publiés aujourd’hui) et considèrent qu’il a eu raison de faire ce qu’il a fait le 7 octobre. A ce moment-là, si les pantalonnades américano-françaises ne vont rien changer au Liban : il est fortement probable qu’Israël se décidera à déloger l’Hezbollah (comme prévu par la décision de l’ONU de 2006) du territoire entre la frontière internationale et, 35km plus loin, le fleuve Litani. Une deuxième guerre, probablement, beaucoup plus difficile, semble impossible à éviter.

 

Le front extérieur. Par-delà les décisions absurdes mais justifiées par leur antisémitisme de tout temps, trois pays (Espagne, Irlande, Norvège) viennent d’apprécier le pogrome organisé par le Hamas le         7 octobre et, preuve d’approbation, annoncent reconnaître l’existence d’un « état palestinien » que leurs populations (en majorité) situent « entre le fleuve (Jourdain) et la mer (Méditerranée) » soit à la place d’Israël. État dont le Hamas ne veut pas avant de faire disparaître l’État des Juifs, Israël. Le Hamas a promis à plusieurs reprises qu’il avait l’intention de répéter les massacres du 7 octobre jusqu’à ce qu’Israël soit anéanti » (INS, 01.11.23). L’Autorité palestinienne a également menacé " Le 7 octobre peut se répéter 100 fois à l’avenir. » (INS, 21.05.24). Pourtant, la « communauté internationale » avec à sa tête les EU, la France, l’UK, la Russie, la Chine,  n’en démord pas, il faut créer un État palestinien qui, disent-ils, vivra en pays et sécurité avec Israël. Sans doute, ne savent-ils pas que l’Iran a mis sur le frontispice de sa constitution l’ardente obligation de détruire l’état de juifs pour libérer la Palestine. Après le choc du 7 octobre qui, pour deux ou trois jours, à conduit – presque - tout le monde à faire montre de compassion à l’égard d’Israël, dès que ce pays a commencé à répondre à la guerre que l’on lui a imposée, les choses ont changé. La veulerie intéressée des états (pas des moindres) a pris le dessus et, le chœur des hypocrites a commencé à condamner Israël pour la méthode utilisée pour vaincre. En oubliant qu’ils n’ont plus gagné une guerre depuis des lustres et que, dans celles entreprises récemment ils ont fait pire qu’Israël faisait : les EU et ses centaines de milliers de morts en Irak ou Afghanistan, les coalitions (France comprise) contre « l’état islamique » à Mosul, j’en passe et des meilleures. Surtout les EU qui se sont arrogés le droit de « micro-manager » la guerre d’Israël à Gaza en raison du fait qu’Israël utilisait des munitions américaines, d’un côté, et d’un autre côté, par le fait qu’une partie des ceux qui doivent voter pour le Président dans des élections au mois de novembre sont, totalement, définitivement, partisans du Hamas vomissant autant que faire se peut Israël et ses juifs. Accessoirement, même ceux des universités américaines. Surtout la France de M. Macron qui après avoir perdu 42 otages tués à Gaza, qui en a trois encore là-bas, parle des « bombardements indiscriminés israéliens tuant de civils, des femmes et des enfants » en appelant au « cessez-le-feu » immédiat ! Formule cachée pour laisser le Hamas vivant et continuant de gouverner Gaza. Car, dit-il, les civils de Gaza « ils n'ont rien à voir avec les attaques terroristes du Hamas contre Israël du 7 octobre. » (France Info, 10.11.23). Et la Cour Internationale de justice qui, une fois, décide d’accepter la demande de l’Afrique du Sud de vérifier si Israël procède à un « génocide » décision interprétée tout de suite par la presse mondiale comme « Israël procède à un génocide ». Ou une deuxième fois, quand par ordonnance (24.05.24) elle demande à Israël, lisez bien :

« qui serait susceptible » ce qui fait que la même presse parle de « l’interdiction par la CIJ » à Israël de continuer ses actions à Gaza. Et tous les autres… Transformer Israël en « état paria » bien que parfaitement distant de ce que font la Chine avec  ses ouighours, du Myanmar avec ses Rohingya ou de la Turquie avec ses kurdes c’était quelque chose qui était tellement souhaité depuis tant de temps … Regardez M. Erdogan et ses diatribes contre Israël « pays pire que les nazis et B. Netanyahou pire que Hitler » L’ad hitlerum dernier stade de l’hypocrisie d’un islamiste qui a transformé le pays libéré par Atatürk en théocratie islamique occulte sous le parapluie troué de « démocratie » Mais le fanion du summum de l’hypocrisie est détenu par M. Biden qui parle de B. Netanyahou :

Lundi 3 juin (The Guardian) : Interrogé pour savoir s’il pensait que Netanyahou prolongeait la guerre pour ses propres raisons politiques, J. Biden a déclaré : "Il y a toutes les raisons pour que les gens tirent cette conclusion. »

Mardi 4 juin (Google) : S’exprimant mardi après la publication de l’interview, J.Biden a de nouveau reconnu les pressions auxquelles Netanyahu était confronté et lorsqu’on lui a demandé si le premier ministre « faisait de la politique » avec la guerre à Gaza JB a dit « Je ne pense pas. Il essaie de résoudre un problème grave qu’il a », a déclaré M. Biden aux journalistes après un discours sur l’immigration.

On dirait du « en même temps » de notre Président. Bref résumé, en Europe seule la Hongrie semble être un allié fiable d’Israël, aussi, un peu moins, la République tchèque et l’Allemagne, tous les autres pays se partageant entre neutres et adversaires. Avec un sinistre antisémite propalestinien depuis des lustres, czar des affaires étrangères de la communauté européenne qui ne perd pas une occasion (quand il ne les créé pas lui-même) pour faire du mal à ce pays. Je dois remarquer aussi l’indifférence patente de certains pays arabes à ce qui arrive aux palestiniens (Égypte, Arabie Saoudite, UAE, Bahreïn, Maroc) qui, nonobstant ce qu’ils déclarent espèrent (occultement) qu’Israël va en finir avec Hamas, suppôt de l’Iran qui les inquiètent beaucoup plus qu’Israël, allié probable pour l’avenir.

 

Et puis le front intérieur. Le tremblement de terre du 7 octobre a mis fin aux huit mois de déchirement du tissu national d’Israël. On doit comprendre que « l’unité » du pays tant louée cachait, en réalité, mal la vraie désunion : riches/pauvres, droite/gauche, laïques/religieux, ashkenazis/sépharades. Faites un peu de maths (combinaisons, permutations) et ne soyez pas surpris par le nombre de possibilités pour réaliser une vraie désunion. Et quand un gouvernement représentant quelques 60% de la population du pays est élu, puisqu’il est très, très différent de tous les gouvernements d’Israël depuis 75 ans, veut corriger un défaut évident, unique dans les démocraties mondiales (choix membres de la Cour Suprême) les 40 % de la population (surtout, pas seulement) ashkénaze, laïque, de centre gauche, plutôt riche se lève comme un seul homme pour s’y opposer, par tous les moyens possibles. Jusqu’au complot ourdi par un ancien premier ministre, ancien général, visant le renversement du gouvernement. Vint le 7 octobre : l’union du pays se fait, les soldats et officiers morts sont de toutes les communautés (au prorata de la population plus du côté des pauvres, religieux, sépharades) et le pays approuve unanimement les trois buts de la guerre que son gouvernement fixe : récupérer par tous moyens les 250 otages, détruire le Hamas pour qu’il ne puisse plus gouverner Gaza, faire en sorte que le territoire de Gaza ne puisse plus mettre en péril la sécurité d’Israël. A ce jour, il en reste 116 otages entre les mains du Hamas, probablement, un tiers comme cadavres. Mais l’union du pays est de nouveau menacée car une partie de la population considère le gouvernement comme responsable du 7 octobre et demande des élections immédiates, une autre partie veut récupérer les otages restants fut-ce en arrêtant la guerre et laissant le Hamas à ses œuvres, une autre encore en considérant que l’unique responsable de ce qui s’est passé et ce qui se passe est B. Netanyahou, premier ministre depuis plus de 20 ans avec divers gouvernements. Pourtant, on avait créé un cabinet de guerre et incorporé trois membres du deuxième plus important parti politique dont deux anciens généraux. C’est dire que jusqu’au 9 juin B. Netanyahou ne prenait pas seul les décisions prises. Le 9 juin, le No.1 du deuxième parti, l’ancien Général B. Gantz a décidé de quitter le gouvernement (comme les deux autres représentants) car, a-t-il dit, le gouvernement ne conduisait pas, correctement, le pays vers la victoire tellement nécessaire contre le Hamas. Le parti de B. Gantz est arrivé, dans une enquête d’opinion en février 2024, à un résultat potentiellement extraordinaire quand il est entré au cabinet de guerre : 37 mandats à la Knesset (total120), plus que jamais le Likoud, premier parti depuis des lustres, n’en avait jamais eu. B. Gantz quitte le cabinet de guerre, cas unique d’une démission de ministre pendant une guerre en Israël, son parti est maintenant crédité de 25 mandats et probablement verra ses perspectives encore réduites. Considéré, de plus en plus, comme « l’homme » des EU, pas vraiment contre la création d’un état palestinien, semblant favorable à ce que la présente Autorité Palestinienne (dirigée par un kleptocrate de 82 ans élu il y a 18 ans pour un mandat de 4 ans et qui n’a jamais voulu reconnaître Israël comme état juif) dirige, après la guerre Gaza, avec ou sans le Hamas. La création d’un état palestinien, regardez ce que le peuple juif israélien fait connaître :

des 46% en 2013 qui croyaient possible une coexistence avec un état palestinien ils ne sont, en 2024 que 19%. Autant dire qu’une des raisons pour lesquelles  B. Gantz commence à voir son aura pâlir est liée à ce qui pourrait être l’avenir.

Bien sur ce qui précède devrait être pris en considération par tous ceux qui demandent, sous des prétextes différents, à Israël d’approuver la création d’un état palestinien. Mais il ne l’est pas. Car les EU veulent, en faisant cela, se rabibocher avec l’Arabie Saoudite, des pays comme la France et/ou UK pour caresser dans le sens du poil leurs populations islamo/gauchistes. Et d’autres parce que, secrètement, ils espèrent qu’un tel état, avec l’aide de l’Iran fera, enfin, disparaître Israël.  En réalisant une nouvelle solution finale pour cette tribu qui emmerde le monde depuis l’âge de fer (3.500 ans avant JC), que l’exode de l’Égypte (entre 1.300 et 1.200 avant JC), une première diaspora perse (586 avant JC) et une deuxième romaine (de 70 à 135 après JC) ou les persécutions de Philippe Auguste (1182), de Charles VI (1394) d’Isabel la Catholique (1496) ou celles de l’empire tsariste ou la Shoah n’ont pas réussi à faire disparaître. Au fait, représentant moins de 2/1000 de la population mondiale (en 2021) ces juifs ont obtenu 20% (181 des 943) de la totalité des lauréats du prix Nobel. Pense-t-on combien d’autres auraient fait augmenter le nombre n’eut été les expulsions, les pogroms ou les chambres à gaz (un détail de l’histoire, quoi) – lisez, SVP, https://vu.fr/EFUhJ, discours de M. Novak à l’AG de l’ONU en 2021.

 

Partager cet article
Repost0
29 mai 2024 3 29 /05 /mai /2024 14:37

Que n'a-t-on écrit sur la "solution à deux états ?" Il faudra quand même qu'un jour on  se souvienne que si l'Occident dit "il faut que deux états existent" Israël a accepté l'idée dès   1948 pendant, quelque 60 ans jusqu’à la dernière tentative, "Olmert 2008", mais aussi que les palestiniens n'en ont jamais voulu bien qu'ayant reçu des milliards et que des armées de diplomates, experts, de toutes les nationalités ont essayé de les convaincre, sans le moindre succès. Alors, surtout maintenant, on a trouvé une tête de Turc, Benjamin Netanyahou, qu'ils considèrent responsable et coupable de tout ce qui se passe.

Pourquoi les croire ?

Trois états Européens ont décidé de « reconnaître » l’Etat Palestinien. Ils ont même fixé les territoires qui lui seraient alloués, la Judée-Samarie (Cisjordanie), Gaza et Jérusalem-Est. Le mode de gouvernance ? Mystère. Etat de droit (institutions), Mystère. Forces armées, police ? Mystère. Ajoutez à cela que les territoires en question (sauf Gaza) sont des territoires disputés depuis 1948, leurs frontières étant des lignes d’armistice/cessez-le-feu de la guerre d’agression de cinq pays arabes visant (déjà) la destruction de l’État Juif que l’Organisation des Nations Unies a décidé de créer, en parallèle avec un État Arabe dont les cinq pays (et d’autres) ne voulaient pas. Territoires disputés car la même ONU avait stipulé que les frontières entre les deux états devaient être fixées par négociation. Pendant, presque 30 ans aucune négociation n’a été possible et bien évidemment ceux qui disent reconnaître l’État Palestinien, dans leur immense inculture historique, n’en savent rien.

Faisons court, les pays arabes ne voulaient pas d’un 24ème état arabe et ce devant les multiples tentatives de la Communauté Internationale de convaincre les Palestiniens d’en accepter un – dernières tentatives « Clinton » 2000/2001 et « Olmert » 2008.

Et puis, les trois NON de la ligue Arabe (Khartoum, 1967, Non à la paix, à la négociation, à la reconnaissance d’Israël). Mais, entre temps (1964) on avait créé une organisation OLP (Organisation pour la libération de la Palestine) visant la destruction d’Israël. Des guerres (1967, 1973, 1982, 2006, et maintenant depuis 2023, sans parler des attaques de roquettes constantes ces dernières années, ou des pogroms dans les décennies et les siècles avant l’indépendance d’Israël) et des « intifada » plus loin, la société civile israélienne de proche du socialisme qu’elle était a dérivé vers une droite civile (Likhoud) ou religieuse qui a compris (et fait comprendre aux autres) qu’en réalité ce que le nouveau peuple inventé (voir plus loin) ne voulait pas d’un état mais la disparition de l’État Juif qu’à aucun moment ils n’ont pas voulu reconnaître comme tel.

Paix avec l’Égypte (1979), Accords d’Oslo (1993), avec la Jordanie (1994), Clinton/Barak (2000/2001), Olmert (2008), tentative J. Kerry (2014) – rien à faire toutes les offres faites par Israël (ou au nom d’Israël) ont été refusées. Laissant de côté plusieurs aspects (principaux, quand même), deux demandes israéliennes se sont trouvées devant le refus catégorique des négociateurs palestiniens, « reconnaissance de l’ETAT JUIF, ISRAEL et le non retour des descendants des 650/850.000 de palestiniens arabes ayant quitté (ou avoir été forcés à quitter) le territoire d’Israël en 1948 et 1967 et qui sont aujourd’hui entre 5 et 6 millions nourris, logés, éduqués par UNRWA, seule organisation de l’ONU s’occupant uniquement d’une catégorie particulière, et de leurs descendants perpétuels, les Palestiniens. Et l’eau coulait sous les ponts du Jourdain jusqu’au moment où des gens moins savants que d’autres ont eu l’idée d’essayer de contourner la difficulté en essayant de faire la paix avec d’autres pays arabes en se disant qu’à la fin… les Palestiniens seraient obligés d’accepter l’existence de l’État Juif. Les Accords « Abraham » - UAE, Bahreïn, Maroc, Soudan. C’eut été trop beau pour que cela soit « coulé dans du béton ». L’histoire, d’un côté, et des gens contre, d’un autre côté, ont réussi à faire capoter la démarche (au moins pour un temps).

7 octobre 2023. Actions d’Israël en vue de la destruction du Hamas à Gaza depuis, presque neufs mois. Israël, peuplé de juifs – le renouveau, en progression presque géométrique, d’un antisémitisme presque disparu depuis la Shoah  venant maintenant essentiellement de l’extrême gauche et de ses filiales (woke, LGBTQ+, associations non gouvernementales, etc.,) et, aussi, de tout ce qui s’approche de l’islam (ou, pour être gentil, de « l’islamisme »). Le conflit a été défini rapidement : Israël, juifs blancs (au moins la moitié) oppresseurs contre des musulmans « brown ». Naturellement les juifs on tort, les musulmans -pauvres, oppressés, « on leur a volé leurs terres ») – conclusion évidente, « Palestine libre du fleuve (Jourdain) à la mer (Méditerranée) » 

Sur tous les continents, sur tous les tons, partout. Regardons deux aspects, l’histoire et la situation actuelle. L’histoire d’abord. Qu’y avait-il avant Israël ?

1. Avant Israël, il y avait un mandat britannique, pas un État palestinien, les habitants s’appelaient Juifs de Palestine et arabes (de Syrie, Egypte, Irak …) ; ONU a décidé le partage du territoire entre « ETAT JUIF » et « ETAT ARABE » ; cinq pays arabes ont refusé le partage et commencé une guerre dont un armistice (1948) a gelé le partage ; les Juifs ont déclaré la création de l’ETAT JUIF appelé Israël sur le territoire qui leur a été reconnu par l’ONU ;

2. Avant le mandat britannique, il y avait l’Empire ottoman, pas un État palestinien ;

3. Avant l’Empire ottoman, il y avait l’État islamique des Mamelouks d’Égypte, pas un État palestinien.

4. Avant l’État islamique des Mamelouks d’Égypte, il y avait l’Empire arabo-kurde Ayyubide, pas un État palestinien.

5. Avant l’Empire Ayyubide, il y avait le Royaume franc et chrétien de Jérusalem, pas un État palestinien ; pendant les croisades on a expulsé, pratiquement, toute la population juive ;

6. Avant le Royaume franc de Jérusalem, il y avait les empires omeyyades et fatimides, pas un État palestinien.

7. Avant les empires omeyyade et fatimide, il y avait l’Empire byzantin, pas un État palestinien.

8. Avant l’Empire byzantin, il y avait les Sassanides, pas un État palestinien.

9. Avant l’Empire sassanide, il y avait l’Empire byzantin, pas un État palestinien.

10. Avant l’Empire byzantin, il y avait l’Empire romain, pas un État palestinien.

11. Avant l’Empire romain, il y avait l’État hasmonéen, pas un État palestinien ; pendant l’empire romain on estime 3 millions habitants presque tous juifs ;

12. Avant l’État hasmonéen, il y avait les Séleucides, pas un État palestinien.

13. Avant l’Empire Séleucide, il y avait l’empire d’Alexandre le Grand, pas un État palestinien.

14. Avant l’empire d’Alexandre le Grand, il y avait l’Empire Perse, pas un État palestinien ; pendant l’empire perse on estime la population juive a 350.000 ;

15. Avant l’Empire Perse, il y avait l’Empire Babylonien, pas un État palestinien ; on estime population juive 160.000 dont10.000 juifs de Palestine déportés en Babylone ;

16. Avant l’Empire babylonien, il y avait les royaumes d’Israël et de Juda, pas un État palestinien ;

17. Avant les royaumes d’Israël et de Juda, il y avait le Royaume d’Israël, pas un État palestinien ; établi, selon la Bible vers l’âge de fer (- 931 JC)  population Hébreux entre 35 et 100.000.

NB. Références historiques Wikipédia

Résumé : les juifs ont peuplé le territoire appelé Palestine (pendant l’Empire Romain) de l’âge de fer jusqu’à l’Empire Ottoman. Leur présence à Jérusalem n’a jamais connu une solution de continuité. Plusieurs fois expulsés (Babylone, Rome, Croisades…) quand ils se trouvaient (se trouvent) ailleurs leurs prières finissaient (finissent) toujours avec le vœu « L’année prochaine à Jérusalem ». Les preuves existent, les populations arabes (venant de Syrie, d’Égypte, d’Irak… et se considérant comme syriens, égyptiens, irakiens… jusqu’à l’invention du nouveau peuple « palestinien » à partir de 1964) voyaient, à partir du début du dernier siècle) leur nombre augmenter, pratiquement, en suivant la courbe de progression de la population juive. Car, ainsi, ils trouvaient ce qu’il leur fallait pour une vie moins miséreuse.

On peut inférer que les juifs d’Israël n’ont pas « volé » les terres des pauvres arabes et quant aux accusations habituelles  « d’apartheid » il suffit de voir que sur le territoire de l’ancienne Palestine (du fleuve à la mer… + Gaza) en 90 ans les arabes ont multiplié leur nombre par presque 8 – pas très efficaces les juifs comme oppresseurs, non ?

Quoi de plus normal pour une population que de souhaiter disposer de son autonomie, d’avoir un Etat ? Au moment du partage de la Palestine ils auraient, parfaitement, pu constituer le leur car Ben Gourion, au nom d’Israël, avait accepté le partage, donc, l’existence d’un État Arabe. 76 ans après, tout en ne reconnaissant pas l’Etat Juif, les palestiniens souhaitent, réellement, sa disparition en faveur d’un seul Etat, le leur. Hamas, un groupe militant islamiste, qui a montré à maintes reprises que son objectif principal n’est pas le bien-être des Arabes palestiniens, mais que son objectif principal depuis sa fondation en 1987 est la destruction d’Israël et l’établissement d’une théocratie islamiste. La gauche (quasi) mondiale y est favorable, bien sûr, comme d’ailleurs les 75% des habitants de Gaza qui supportent le Hamas (PEW). Remarquez, l’autre solution — créer un État palestinien dirigé par le Fatah (modéré) et l’Autorité palestinienne (AP) — n’est pas beaucoup mieux. Mahmoud Abbas, le président de l’AP élu il y a 18 ans pour un mandat de quatre ans, a transformé l’organisation en une kleptocratie personnelle qui perpétue la corruption et une certaine instabilité. Le « gouvernement » de M. Abbas est connu pour sa politique de "Pay-for-Slay", où l’Autorité Palestinienne verse des salaires aux terroristes servant dans les prisons israéliennes et fournit un soutien financier aux familles des terroristes décédés, salaires dont le montant est fonction de l’ampleur des actions meurtrières des dits terroristes. Cette politique, qui coûte plus de 350 millions de dollars par an, encourage les actes de terreur et récompense le meurtre de Juifs. Cela ne gène pas du tout ni la gauche mondiale, ni le mouvement woke ou LGBTQ+.

Bon, on connaît l’histoire, on connaît les aspirations des uns et des autres, on oublie qu’en cas d’élections le Hamas pourrait avoir deux fois plus de voix que les « modérés » (34% contre 17% - FDD, 24.03.24). La Communauté Internationale se pose la question de la création d’un deuxième État, plusieurs pays (143 représentés à l’ONU) ont décidé de le reconnaître avant qu’il existe. Pas les pays de l’Europe (ou Etats Unis, ou Japon…) jusqu’à récemment. Car, trois pays européens (comme par hasard ayant un passif abondant quant au traitement des juifs dans leur histoire) ont décidé d’annoncer cette semaine la reconnaissance de l’Etat Palestinien. C’est une sorte de folie douce, (qui s'oppose à la folie furieuse), c'est un moment d'égarement, de déraison, d'extravagance, de délire. Heureusement, cela ne prête guère à conséquence. Car la question que tout le monde devrait se poser aujourd’hui, alors que les gouvernements de l’Irlande, de la Norvège et de l’Espagne ont pris la curieuse décision de reconnaître l’État de Palestine est « où est-il cet État de Palestine » ? Le premier ministre irlandais Simon Harris vient de nous dire, « Il n’existe pas encore physiquement » : « Nous espérions reconnaître la Palestine dans le cadre d’un accord de paix à deux États, mais nous reconnaissons plutôt la Palestine pour garder l’espoir de cette solution à deux États. »

Les trois pays :

a. « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », a déclaré la deuxième vice-Première ministre espagnole, Yolanda Diaz, Libre de qui ? D’Israël, sans doute pour faire la place à un état palestinien, proie future pour l’Iran.

b. Le premier ministre irlandais, Simon Harris, a déclaré qu’il s’agissait de « maintenir l’espoir en vie ». L’espoir de qui ? Pour quoi ?

c. Le ministre des Affaires Etrangères de la Norvège « Aujourd'hui la Norvège reconnaît officiellement la Palestine en tant qu'État » qui a probablement oublié le passage de la Constitution de 1814 « Les juifs sont toujours exclus du royaume » du 19ème siècle comme le tiers des juifs norvégiens transformés en fumées à Auschwitz.

Un résumé rapide s’impose. L’Irlande est restée ce qu’elle était du temps de M. Bloom (Ulysses, J.Joyce), catholique, antisémite, profitant depuis quelque temps de la composante HighTech israélienne installée en Irlande (nombre d'Israéliens songent à quitter l'Irlande, menaçant ainsi les relations commercialesTOI, 28.05.24).

La Norvège qui, après Napoléon et la reconnaissance des juifs, la première en Europe (1814) a inscrit dans sa constitution l’interdiction des juifs de s’installer dans le pays. Interdiction reprise en 1942. Ne pas oublier aussi le tiers des juifs de Norvège que la police norvégienne a fait embarquer sur un bateau, destination Auschwitz. Neuf en sont revenus.

Et l’Espagne – les multiples interdictions/persécutions (les plusieurs Conciles de Tolède) du 3ème au 15ème siècle culminant avec les massacres du 14ème (Pampelune et plus tard Séville, Cordoue, Tolède…) jusqu’à l’expulsion de tous les juifs de la péninsule (1492 – Isabelle la Catholique) l’année de la découverte d’Amérique. Dans une brève déclaration solennelle mardi matin, le premier ministre espagnol avait estimé que cette reconnaissance, était « une nécessité » pour « parvenir à la paix » entre Israéliens et Palestiniens. Un cadeau pour Israël, quoi. Timeo Danaos et dona ferentes.

7 octobre 2023. On pourrait penser que des actions de meurtres non repentis, de torture, de viols et de prises d’otages seraient disqualifiantes pour un groupe réclamant un Etat. Mais à Washington, à Bruxelles et un peu partout dans le monde, les crimes continus du Hamas ont entraîné une grande partie du poids des gouvernements divers à faire avancer la cause de l’État palestinien, et sa corrélation, la punition et la diabolisation de l’État juif. Car il faut le rappeler, et le rappeler encore « Plus de 80% des Arabes de l’Autorité palestinienne soutiennent le viol, la torture, les enlèvements et les massacres du 7 octobre et croient que la violence contre les civils innocents, y compris les femmes, les enfants et les nourrissons, est justifiée. Un autre sondage a montré que 90% des Arabes de l’AP ne croient pas que le Hamas a commis des atrocités le 7 octobre » (INS,  23.05.24).

Créer un État Palestinien ? «Les partisans de l’État palestinien ont longtemps soutenu que si un tel État attaquait Israël, la communauté internationale soutiendrait des actions décisives d’Israël pour neutraliser la menace. Mais la réponse des États-Unis à l’attaque de Gaza du 7 octobre, ainsi qu’aux attaques subséquentes du Liban et de l’Iran, qui sont des États, montre le contraire. Les atrocités qu’un État palestinien pourrait infliger à un Israël réduit aux frontières de 1949 feraient ressembler le 7 octobre à une bagarre de bar. La position internationale actuelle, dirigée par les États-Unis, montre clairement qu’Israël fera face à des pressions pour faire encore plus de concessions territoriales et de sécurité, jusqu’à ce que l’État juif n’existe plus. C’est l’objectif explicite du mouvement national palestinien depuis sa création, et il le demeure aujourd’hui.

Un observateur raisonnable ne peut que conclure que l’objectif d’un « État palestinien » pour les Palestiniens et leurs partisans occidentaux n’a jamais été de parvenir à une coexistence pacifique avec Israël, qui a été éminemment réalisable à tout moment, à commencer par le plan de partition de l’ONU, qu’Israël a accepté et que les Palestiniens et leurs bailleurs de fonds arabes ont rejeté. Le seul « État palestinien » acceptable pour ses partisans est celui qui remplace Israël sur la carte. Lorsque la Maison-Blanche, les gouvernements européens, les ONG progressistes, les boycotteurs universitaires, l’ONU et d’autres auguste organismes annoncent leur soutien à l’État palestinien,  c’est précisément ce qu’ils soutiennent   E. Kontorowich, Tablet 22.05.24).

Un État Palestinien avec lequel les jeunes israéliens d’aujourd’hui (ceux qui combattent à Gaza aussi) devraient vivre ? L’opposition est exceptionnellement élevée chez les répondants jeunes (70 % des 18 à 29 ans), les personnes ayant un faible niveau de scolarité (72 %) et les répondants traditionnels, religieux et ultra-orthodoxes (74 %, 88 % et 91 % respectivement). Les répondants laïques ont affiché un taux d’opposition de 54 %. – JP, 27.05.24.

Mais ceux qui - acte de folie furieuse- reconnaissent un État Palestinien qui n’existe pas, imaginent-ils qui seraient les dirigeants éventuels d’un tel État ? Salman Rushdie : S’il y avait un État palestinien maintenant, il serait dirigé par le Hamas, et nous aurions un État de type taliban. Un État satellite de l’Iran. Est-ce ce que les mouvements progressistes de la gauche occidentale veulent créer ? (IPT, 24.05.24)

C’est juste incroyable, la stupidité, la naïveté et l’antisémitisme de tant de dirigeants mondiaux qui, en réalité, veulent garder le Hamas en marche et faire d’Israël une victime, même si les allégations contre ce pays sont absurdes. Qu’importe, c’est ce qu’ils veulent car c’est la seule possibilité de faire disparaître l’Etat Juif un jour.

Cela étant, il me semble que la remarquable série de succès pour la cause palestinienne (deux états, mandats d’arrêt pour des dirigeants israéliens, boycotts, etc.,) exige une explication. Car les Palestiniens sont toujours loin de ce qui est nécessaire pour devenir un État. L’actuel succès politique palestinien ne provient pas des initiatives diplomatiques antérieures telles que les accords d’Oslo qui prévoyaient : renonciation à la terreur, reconnaissance de la légitimité d’Israël comme État Juif, réformes démocratiques, et/ou annulation des politiques anti-juives.

Au lieu de cela, on a assisté à des meurtres et barbaries sur une échelle jamais vue auparavant. Des meurtres déraisonnables et  abjects, des viols et des tortures, des enlèvements massifs de civils, des bébés et des survivants de l’Holocauste, l’exécution d’otages. Ceci, combiné à une exploitation cynique de leur propre population, s’est avéré être la recette pour faire avancer les revendications politiques palestiniennes.    Un observateur raisonnable ne peut que conclure que l’objectif d’un « État palestinien » pour les Palestiniens et leurs partisans occidentaux n’a jamais été d’atteindre la coexistence pacifique avec Israël, ce qui a été éminemment réalisable pendant les 76 ans passés, à commencer par le plan de partition de l’ONU de 1948, qu’Israël a accepté et que les Palestiniens et leurs soutiens arabes ont rejeté. Le seul « État palestinien » qui soit acceptable pour ses partisans, en réalité, est celui qui remplace Israël sur la carte. Quand la Maison Blanche, les gouvernements européens, les ONG progressistes, les boycotteurs universitaires, l’ONU et d’autres instances nobles annoncent leur soutien à l’État palestinien, c’est précisément ce qu’ils soutiennent.

Ne tournons pas autour du pot. Le monde assiste, impavide, aux massacres de syriens (500.000 ?), de soudanais (300.000 ?) des Éthiopiens (2.000.000 ?) le génocide abattu sur les ouighours, sans manifester, chez nous, Place de la République. Et on ne bloque pas les universités américaines ou françaises pour si peu. Mais… pour ce qui se passe avec Israël, avec les juifs, c’est une autre chanson : personne ne s’en soucie jusqu’à ce qu’Israël puisse être blâmé. Pourtant, les différences critiques entre les Juifs et le peuple du Prophète mériteraient d’être reconnues : 

1. Contrairement aux actions au Yémen, en Syrie, au Soudan, en Lybie, en Somalie... les juifs ne tuent pas leurs coreligionnaires ; 2. Les juifs valorisent la dignité de leurs morts alors que, comme on peut le voir à Gaza, les autres préfèrent garder les corps des juifs morts et les otages plus qu’épargner la vie de leurs femmes et de leurs enfants. Ajoutez que d’un côté, on enseigne aux enfants à haïr les juifs et les chrétiens et que ceux qui meurent en tuant des juifs et des chrétiens vivront au paradis. De l’autre côté on enseigne les mathématiques et les sciences et à aimer et respecter son prochain, peu importe qui il peut être ou ce qu’il croit.

Certes, la guerre à Gaza n’est pas une partie de plaisir, surtout pas pour la population locale. Mais il faut se souvenir, en permanence, que chaque fois qu’une guerre commence, c’est les voisins d’Israël qui sont en cause. Après tout, le peuple juif a une longue histoire de persécution avant même les horreurs de l’Holocauste et Israël a été entouré de pays violemment opposés à son existence depuis sa création. Un jour on comprendra que le conflit n’a pas de solution et que tout ce que le monde fait c’est de participer à un conflit sur le conflit ! Rien à faire, ex nihilo nihil fit.

Partager cet article
Repost0
22 mai 2024 3 22 /05 /mai /2024 20:02

Quand on voit la mare de boue et de sang, par-dessus les bruits des engrenages qui détruisent l’humanité d’une manière implacable avançant des confins de l’Europe au Sud de l’Afrique et du Nord de l’Afrique jusqu’au Pakistan en passant par chez nous et par le deuxième plus grand domaine maritime de la planète et le « caillou » français qui y se trouve depuis 1853, on voudrait être ailleurs. De la Nouvelle-Calédonie à la métropole, nous sommes en train de voir s’installer dans notre pays une spirale de peur, de ressentiment et de basculement dans une violence qui pourrait constituer le moteur d’une guerre civile que, d’aucuns, considèrent déjà être là.

Il ne nous est pas donné d’être ailleurs, nous sommes donc ici, maintenant.

Et nous regardons ce pauvre pays, qui d’une manière inexorable évolue sur une spirale descendante, avec l’effroi du lendemain pour nous ou pour nos descendants. A quel saint se vouer depuis que l’institution de « l’homme providentiel » - qui a sauvé la France depuis Napoléon III (après une révolution avortée et un coup d’état) en passant par Clémenceau (après une guerre ayant fait plus d’un million de morts et quatre de blessés et qui a fait tirer les gendarmes contre des grévistes) et par De Gaulle (et ses mensonges sur le rôle de la France pendant la deuxième guerre mondiale et/ou sur l’Algérie) - depuis que l’institution n’existe plus ? Éberlués, en mettant en doute ce qui nous semble comprendre, nous regardons, incrédules, notre Président, qui se veut (et certains le lui accordent) omniscient, ce qui l’amène, autant pour notre pays que pour l’Europe, vouloir mettre en musique des illusions solipsistes d’omnipotence. On le regarde faire quoi ? Oyez braves gens, le Président est parti, hier soir, toutes affaires cessantes, mettre de l’ordre à 17.495 km de son Palais de l’Elysée.

Notre pays dispose de l’Etat le plus boursouflé du monde occidental : plus de 6 millions de fonctionnaires soit plus de 25% de tous ceux qui y travaillent et s’enorgueillit d’être un Etat de droit qui, entre autres, dispose d’une Assemblée avec 577 députés et d’un Sénat avec 348 sénateurs, d’un gouvernement avec 30 Ministres et 12 Secrétaires d’Etat aidés de plus de 350 membres/conseils des plus de 40 cabinets ministériels. Sans compter les membres des super institutions que sont le Conseil d’Etat, le Conseil Constitutionnel ou la Cour des Comptes, le tout pour un pays de 67 millions d’habitants. Et pour mettre de l’ordre, arrêter la « chienlit » comme disait le Général, à 17.495 km il n’y a que le Président de la République qui puisse le faire. Bigre. Sommes-nous, vraiment, arrivés tellement bas que nous, je veux dire ceux que nous avons élus ou nommés, ne sommes plus capables de mettre de l’ordre dans nos affaires ?

Il est parti toutes affaires cessantes. Quelles affaires ? Il était en train de s’occuper des élections européennes pour essayer d’atténuer la vague de « droite » qui semble se lever dans notre pays et dans ceux de l’Europe. Il s’occupait du départ de la flame olympique qui va arriver à Paris le 15 juillet car notre pays, je veux dire les élites qui nous gouvernent, a (ont) eu l’arrogance de vouloir que les Jeux Olympiques se déroulent chez nous. Chez nous ? Lecteurs de Paris ou d’ailleurs, avez-vous essayé de traverser Paris du Nord au Sud ou de l’Est en Ouest récemment ? Savez-vous comment a-t-on blessé le Paris de M. Haussmann ? Le tout sur fond de chantage multi professionnel (SNCF, RATP, éboueurs et autres) fondé par le rapport de force devant lequel l’Etat se trouve ? Mais il s’occupait aussi d’attirer des investisseurs étrangers et on a fait sonner tambours et trompettes pour nous apprendre que des étrangers allaient investir 15 milliards d’euros dans notre beau pays. Remarquez, selon la Banque de France, des « non-résidents » possèdent aujourd'hui près de 40% de l'ensemble du capital de l'ensemble des entreprises du CAC 40. « On peut voir dans ces investissements la preuve de l'attractivité de notre pays et un apport de devises bienvenu. On peut aussi les considérer sur un plan plus systémique, comme les symptômes d'une perte de substance et de surface financières résultant d'une balance commerciale structurellement déficitaire et traduisant un lent et silencieux appauvrissement de la France. Dit autrement, pour équilibrer le déficit commercial récurrent généré par l'adoption du modèle statoconsumériste, la France cède progressivement son patrimoine et ses bijoux de famille » (J.Fourquet: «L'État-guichet, un modèle à bout de souffle dans une France qui a cessé de produire » Le Figaro, 12.05.24). Regardez la balance commerciale de la France depuis 1972 :

Et puisque nous ne produisons plus assez par rapport à ce que nous consommons nous nous endettons, ce qui est une forme cachée de la vente des bijoux de famille car aucune perspective ne se dessine depuis des lustres concernant l’éventuel acquittement de la dette :

Et rappelons-nous, comme je le fais d’habitude, que la dette dont on parle est uniquement la dette comptable, en laissant de côté celle « extra-comptable, hors bilan » que la Cour des Comptes évalue à env. 5.000 milliards d’euro. Le total : env. 8.000 milliards d’euros, chaque bébé qui naît se trouve débiteur d’env. 120.000 euros. A-t-on le droit de se poser la question « pourquoi nous parle-t-on de quelques milliers de kanaks qui mettent le « caillou » à feu et à sang et ne nous parle-t-on de l’avenir qui se profile comme une faillite » pour notre pays ? Faillite dont un de ses premiers ministres disait déjà, il y a 17 ans (21.09.2007) qu’elle était là. Mais … on a réussi l’exploit de vivre à crédit depuis – regardez le graphique, plus de 2.000 milliards de dettes de plus depuis, rien que les deux mandats de notre Président omniscient y sont pour env. 1.000 milliards. Et il part, toutes affaires cessantes pour mettre de l’ordre à 17.495 km de Paris là où habitent 270.000 français dont 40% voudraient se voir indépendants. Quant aux dizaines de millions de français de l’Europe … ils auront les Jeux Olympiques. Tous les éboueurs de Paris auront une prime de 1.900€ pour ne pas faire grève pendant les jeux. C'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux, la France (CdG, 04.06.58).

La mare de boue et de sang. Depuis le 7 octobre 2023, parmi les pays occidentaux, le nôtre donne l’impression de vouloir avoir le pompon pour le défense des pauvres palestiniens (« qui n’ont rien à voir avec les attaques terroristes du HamasE.Macron, 01.11.23, Astana-Kazakhstan » car … ils ne les approuvent qu’à 75 % ajoute-je, AWRAD- Les Echos, 24.11.2 »). Qui se souvient encore de sa déclaration « créer une coalition pour la destruction du Hamas » (Euronews, 25.10.23) ? De l’eau est passée sous le ponts de la Seine et… le Quai d’Orsay, antisémite notoire depuis plus d’un siècle (Un siècle de trahisons, David Pryce-Jones, janvier 2008) vient de publier une déclaration officielle suite à la démarche d’un procureur de la CPI demandant un mandat d’arrêt pour le Premier Ministre et celui de la défense d’Israël : Paris assure "soutenir" la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur Karim Khan a réclamé, lundi 20 mai, des mandats d'arrêt contre des leaders du Hamas et des dirigeants hébreux. (TF1 Info, 20.05.24). Juste pour ne pas l’oublier, ledit Procureur est un musulman d’origine pakistanaise qui finissait souvent ses messages écrits par un « inch Allah » (15.06.21). Mais il a assuré qu’avant de le faire il a pris l’avis de 8 experts des « droits de l’homme » parmi lesquels, un rôle déterminant était dévolu à Mme Amal Clooney (Le Figaro, 21.05.24), libanaise d’origine (et, accessoirement, nièce du fameux Zyad Takkiedine connu depuis les affaires de M. Sarkozy). Bien sûr, la frontière entre l’antisémitisme et la stupidité morale générique est un peu difficile à discerner — et je ne suis pas certain qu’il soit toujours important de la trouver. Je ne suis pas sûr qu’il importe qu’une personne ne puisse pas faire la distinction entre les dommages collatéraux dans une guerre nécessaire et les actes conscients de sadisme génocidaire qui sont célébrés comme un sacrement religieux par un culte de la mort. Mais un Procureur de la CPI devrait, cependant, (sauf intérêt propre) la connaître.

Les Etats Unis de M. Biden ont trouvés la chose inadmissible et « outrageante » l’Angleterre de M. Sunak, itou, l’Allemagne de M. Scholz « regrettait » la décision du Procureur … mais la France du Quai d’Orsay et de M. Macron, dans la déclaration, n’a aucun mot pour noter que l’équivalence entre les dirigeants terroristes du Hamas et des ministres d’un Etat démocratique est pour le moins sujette à question. Si, 24 heures après, dans une réponse aux questions à l’Assemblée Nationale, le Ministre des Affaires Étrangères, gêné, indique « Ces demandes simultanées de mandats d'arrêt ne doivent pas créer d'équivalence entre le Hamas et Israël » ce qui implique que si les mandats avaient été demandés séparément par ledit Procureur … c’eut été parfait. Rappeler qui a commencé quoi, rappeler qui se défend de qui, rappeler que la France ami, client, un peu vassal, du Qatar (qui possède 15% du CaC 40 directement ou indirectement via Vinci, Accor, Veolia, Total et des hôtels prestigieux, le PSG…) ne peut pas (ne peut plus) dire ce qu’elle, éventuellement, elle aurait voulu dire, ce sera pour une autre fois. Car, par-delà le Qatar, elle est aujourd’hui le pays de la plus grande communauté musulmane d’Europe qui dénombre (selon les évaluations), entre 5 et 7 millions. Et cette communauté considère que la France est, plutôt, du côté d’Israël (58%) et que le traitement médiatique est favorable à Israël (67%) – il faut, donc, pencher de l’autre côté car 75% de ses électeurs votent pour la LFI (IFOP, 18.12.23).

Ainsi va la vie. Mais ajoutons une note souriante : « Le célèbre couteau suisse, connu pour sa polyvalence et son manche rouge emblématique, pourrait bientôt manquer un élément clé : un véritable couteau. Le fabricant du couteau, Victorinox, a annoncé son intention de développer une nouvelle gamme d’outils de poche sans lames. Cette décision intervient alors que le PDG de la société a exprimé des préoccupations concernant les lois de certains pays qui interdisent le port de couteaux. » (CNN, 07.05.24). La nouvelle civilisation qui s’installe en Europe ayant apporté avec elle ses habitudes ancestrales …la nôtre doit s’y conformer.

 

PS. Si vous avez le loisir …

 https://tinyurl.com/4nktzwzz 

https://tinyurl.com/9cc4edwd

 

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Liens