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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 17:21

 

La question lancinante «comment se fait-il que…» ne va pas trouver de réponse tout de suite et elle est (selon le volapuk officiel) «multifactorielle».

 

J’ai essayé d’expliciter une partie des facteurs présents dans ce qui se passe depuis cinq jours : un pogrome contre des juifs habitant Israël. Au prorata des populations (France 67 millions, Etats Unis 434 millions, Israël 9,5 millions) les 1.300 juifs assassinés sont pour Israël comme 9.200 morts pour la France et comme 60.000 morts pour les Etats Unis. Bataclan + ? 130 morts. 11 septembre ? 2.753 morts. Soit 71 fois plus que Bataclan et 22 fois plus que le 11 septembre. Mais ils n’étaient que juifs. Alors, si l’on compare avec ce que l’Europe a su faire via son fer de lance, le régime nazi, il y a encore de la marge. Et ils l’ont bien cherché, nous disent les cerveaux d’acier du monde qui pleurent toujours sur le sort des Palestiniens...

La barbarie à visage inhumain

Tout d’abord, les faits indubitables (au 12.10.23).

  1. La faillite (provisoire ?) des trois services assurant la sécurité d’Israël : Mossad (extérieur), Shin Beth (intérieur) et Renseignement Militaire. Crédités de capacités sans comparaison possible avec celles de beaucoup d’autres pays. En mesure de vous dire si un poil de la moustache de tel, ou tel autre dans le monde musulman proche est blanc ou noir. Comme les trois singes, rien vu, rien entendu et rien su, pendant quatre heures après l’incursion massive des hordes du Hamas ;

 

  1. L’incroyable arrêt du fonctionnement des tous les systèmes d’alerte adjacents au «mur» de séparation d’avec Gaza. Caméras, capteurs optiques, acoustiques, magnétiques capable de détecter le mouvement d’un rat à plusieurs mètres du mur. L’absence curieuse des drones de surveillance continue du territoire de Gaza (ou des soldats censés suivre leurs évolutions) ;

 

  1. L’absence de toute action importante (défensive ou offensive) de l’armée pendant huit heures après la destruction du mur de séparation.
Le résultat ? Lui aussi indubitable, plus de 1.300 morts, plus de 3.400 blessés, 100/150 (chiffre exact inconnu) otages kidnappés de 25 nationalités (Le Figaro International, 12.10.23). Bébés décapités, familles brûlées vives dans leurs lits, soldats avec les têtes coupées. Une grande mère de 85 ans kidnappée et paradée à Gaza. Le comptage continue car il est encore nécessaire.
Ensuite, après l’effroi, après la sidération des chancelleries mondiales, après les manifestations de regrets et de soutien d’Israël, trop nombreuses à détailler mais suffisamment compatissantes pour que ce pays y trouve un brin de réconfort, deux me paraissent mériter d’être explicitées car il s’agit d’un pays membre de l’OTAN aspirant à devenir membre de l’Union Européenne et d’un homme politique français. Monsieur Erdogan le sultan d’Ankara, le 12.10.23 : « Israël ne doit pas oublier que s'il se conduit comme une organisation plutôt que comme un État, il finira par être traité comme tel. Bombarder des localités civiles, tuer des civils, bloquer l'aide humanitaire et tenter de présenter cela comme des exploits ne peut être qu'un réflexe d'une organisation et non d'un État » Le pays qui a tué des dizaines de milliers de kurdes et qui continue à le faire en Syrie, le pays qui - après une brouille de plus de 10 ans - essaye par tous moyens faire accepter à Israël une coopération industrielle/commerciale dont il en a énormément besoin, il ne peut pas cacher, même pas après les actions inhumaines des hordes du Hamas, ses sentiments profondément anti-israéliens car antisémites. La Turquie de M. Erdogan est un des fers de lance des Frères Musulmans. Et à ce titre il accepte la présence de membres de la direction du Hamas sur son territoire et aide Gaza d’une manière tellement humanitaire que les contrôles douaniers d’Israël trouvent, souvent, des produits à «double emploi».

Quant à l’homme politique français, vous l’avez compris, il s’agit de   J-L. Mélenchon : «l'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas.. Le Hamas a déclenché une opération de guerre contre Israël. Si nous voulons que les crimes de guerre soient jugés et poursuivis, il faut les appeler par leur nom. Cela est possible à la Cour pénale internationale» La première proposition date d’il y a trois jours, on se demandait le pourquoi de la l’appellation des hordes du Hamas forces palestiniennes – on l’a compris, la phrase qui suit (Tweeter, 11.10.23) l’explique : deux armées (donc deux états) sont en guerre, ils n'ont que s’adresser à la Cour Pénale Internationale. Ce qui en clair dit que pour Monsieur Mélenchon, une organisation déclarée comme terroriste par les Etats Unis, l’Europe, les Pays du Golfe, qui se comporte comme un acteur barbare moyenâgeux, tuant et massacrant, aveuglement, prenant des otages, puis fuyant dans ses grottes souterraines (tunnels) peut se présenter à la CPI. L’imbécillité du discours n’a d’égal que l’ignorance crasse de M. Mélenchon : Hamas n’a pas signé les statuts de CPI car il ne s’agit pas d’un état et, pire encore, s’il ne le savait pas pour le Hamas, Israël (comme les Etats Unis, la Russie, l’Inde et d’autres) n’ont pas signé non plus lesdits statuts. A moins qu’il ne s’agisse pas d’imbécillité mais de roublardise : faire croire à ses troupes que ce qu’il dit est vrai.

Ensuite les questions sans réponse pour l’instant.

  • Le Hamas a commis des crimes contre l’humanité depuis des lustres (pas «de guerre» car il ne s’agit pas d’un état et à ce titre, le droit international ne lui accorde aucune protection - Hamas Terror Attacks and International Law Prof. Louis-René Beres, JURIST – 09.10.23) et n’en a jamais été accusé et, au contraire, il est hébergé par au moins deux pays qui sont des alliés occidentaux proches (Turquie, Qatar). Certes, La Charte du Hamas de 1988 demande à l’Islam d’«anéantir Israël et de tuer les juifs pour libérer la Palestine du fleuve (Jourdain) à la mer» mais pourquoi le samedi 8 octobre 2023 ? Aussi impitoyable et barbare que soit le Hamas, son comportement au fil des décennies a démontré qu’il peut et sait moduler les niveaux de violence qu’il utilise pour tenter de limiter l’inévitable réponse israélienne à ce qui est supportable compte tenu de ses objectifs. Des explications diverses et multiples commencent à jaillir, il faudra du temps pour que la vérité se décante. Pourquoi maintenant ?
  •  
  • Les Etats Unis et l’Europe, en dehors d’autre moult pays, cotisent au bonheur des «palestiniens» pour env. 1 milliard de $ tous les ans. Soi-disant pour des besoins humanitaires. Le Qatar (deuxième membre éminent des Frères Musulmans) assure, depuis des années une contribution mensuelle de 30 millions de $ à Gaza (au Hamas). Depuis des années et encore maintenant, Israël laisse venir tous les jours 17 ensuite 18 et maintenant 20.000 personnes de Gaza pour y travailler ce qui représente une injection journalière d’env. 2 millions de $ dans les ressources de cette dernière. Personne (Etats Unis, Europe, Israël – au moins) n’a pu découvrir ce que le Hamas faisait avec ces ressources ? Tout ce qui a été utilisé maintenant (5.000 fusées, au moins autant de Kalashnikovs, des pick-up, de para-gliders, des munitions, j’en oublie et des meilleurs) a été payé avec quel argent ?
  •  
  • Dans un tout autre registre, quel a été le rôle de l’Iran ? A voir (entendre) les déclarations américaines Wall Street Journal (09.10.23) «Téhéran aurait donné son accord, le 2 octobre, à l’opération contre Israël» + démenti, presque dans l’heure «Les Etats-Unis affirment ne pas en avoir la preuve – Le Monde, 09.10.23» on ne peut que se demander où se trouve la vérité. Après que les Etats Unis – toujours suivant la politique mise en œuvre par l’Administration Obama (les mêmes officiants œuvrent dans l’Administration Biden) visent à faire un partenaire de l’Iran des mollahs – aient «décongelé» 6 milliards de $ soi-disant pour obtenir le retour de 5 américains détenus comme otages par ce pays. En annonçant urbi et orbi qu’il s’agirait de fonds à couvrir des besoins humanitaires. Comme celles de payer les armes et munitions du Hamas ? Car les Etats Unis savaient bien que le groupe terroriste suppôt de l’Iran, le Hamas, bénéficierait d’une partie des fonds libérés. En fait, les responsables de l’Administration Biden ont écrit, dans des documents récemment divulgués, qu’ils savaient que le Hamas bénéficierait de l’argent qu’ils dégelaient. Ils l’ont quand même envoyé. (The Free Press, 07.10.23). Pourquoi ? Qu’espèrent-ils en retour ?

ooo

Laissons la langue de bois de côté et parlons clairement. Les terroristes de Gaza ne combattent pas seuls, mais avec le soutien de trois États puissants, motivés un, par une nouvelle agression contre les États-Unis découlant de la guerre en Ukraine, l’autre, s’opposant aux tentatives de faire la paix entre Israël et l’Arabie Saoudite (le monde musulman) et le troisième, visant un rôle important surtout relatif à la mosquée Al Aksa de Jérusalem (dans l’ordre, Russie, Iran et Turquie).

Et souvenons-nous que le Hamas n’a jamais reconnu Israël ni accepté la fameuse «solution à deux états» que la communauté internationale s’efforce de faire avaler à Israël. Donc ce n’est pas pour un but à caractère «national» que Hamas fait ce qu’il fait. Et continuera à le faire si on lui laisse la possibilité.

Par-delà tout ce que j’ai pu écrire je me dis que nous devons supposer que le Hamas a lancé cette opération pour des raisons importantes, les siennes ou celles de ses sponsors. Quelque chose comme libérer les terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes pourrait être un objectif moindre, inclus, mais cela ne justifierait pas ce genre d’effort en soi. Ni obtenir plus d’argent des États arabes, ni plus de permis de travail d’Israël.

Et dans le clair-obscur qui couvre ce qui se passe actuellement en Israël, je me dis que l’on doit être d’autant plus préoccupé que les deux seuls pays qui se trouvent devant l’islamisme radical sont Israël et la France. Et j’ai peur, qu’un jour, à cause de je ne sais pas quelle étincelle, on assiste à une nouvelle nuit de Saint Barthélemy. A moins qu’il faille la provoquer d’une manière préventive.

 

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7 octobre 2023 6 07 /10 /octobre /2023 20:06

Bonjour,

 

Je me dois d’écrire, à chaud, ce que beaucoup de gens pensent : la guerre du Hamas contre Israël, 5.000 fusées tirées sur les populations civiles, des infiltrations, des dizaines de morts et plus d’un millier de blessés, des otages (en grand nombre). Israël va réagir : attendons les injonctions, les imprécations de tous les bien-pensants de la communauté internationale pour que ce pays qui se défende le fasse d’une manière « proportionnée »

Proportionnée à quoi ? 5.000 fusées en retour c’est OK ?

 

50 ans plus un jour, depuis la «surprise» de la guerre dite du «Yom Kippour». Déterminer les responsabilités engagées dans ce qui était une guerre de survie a pris, presque, 10 ans. Des documents expliquant les choses deviennent disponibles (prescription 50 ans) et des clips vidéo, des films, des récits du front commencent à circuler.

Oui, sans doute cela prendra des années pour faire de même pour cette nouvelle « surprise » le jour fermant la saison des fêtes, Simchat Thora. On est abasourdi, cependant, par l’irresponsabilité des dirigeants du Shin Beth, Mossad et Tsahal qui, pendant les derniers mois, s’occupaient des remous de l’action initiée par un ancien général visant le dépôt du gouvernement sous le prétexte d’une réforme judiciaire, réforme visant l’obtention d’un équilibre normal (dans les démocraties) entre les trois pouvoirs de toute démocratie. Jusqu’à, y compris «Tsahal avait déclaré à l’échelon politique ces derniers jours que le Hamas était dissuadé. L’attaque meurtrière lancée ce matin par les organisations terroristes de la bande de Gaza est survenue après que de hauts responsables militaires aient déclaré à l’échelon politique que le Hamas n’était pas intéressé par l’escalade» (Ynet, 07.10.23 – traduction MB). Une heure après l’attaque terroriste et le début des tirs de roquettes, Muhammad Deif a déclaré qu’il s’agissait d’une réponse à « la profanation de la mosquée Al-Aqsa ».

Naturellement, ce qui paraît intéressant pendant que la couverture de ce qui s’y passe est, pratiquement, impossible (Hamas dit n’importe quoi et Israël, selon ses habitudes, ne laisse passer aucune info pouvant être utilisée par ses ennemis) c’est de regarder les réactions provoquées par l’action du Hamas.

Tout d’abord le tweet ignoble de M. Mélenchon « Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques. » Ignoble, je ne trouve pas de mots plus durs.

Ensuite, je vous engage à lire la déclaration de Fabien Roussel pour le Parti Communiste (07.10.23) : après avoir condamné, sans réserves, l’agression du Hamas il se sent obligé d’ajouter «Nous appelons aussi à se défaire d’une indignation sélective. Ces attaques ont lieu dans le contexte de raids de terreur multiples que l’armée de l’Etat d’Israël et les colons mènent depuis plusieurs mois dans les territoires occupés qui ont fait plus de 200 morts palestiniens depuis le début de l’année». Pour plaire à qui ?

Ensuite le sultan d’Ankara (déclaration ce samedi 7 octobre) «Nous invitons toutes les parties à agir raisonnablement et à rester à l’écart des mesures impulsives qui soulèvent des tensions» Toutes les parties. L’organisation terroriste (qualifiée comme telle par l’Union Européenne, les Etats Unis, les pays arabes du Golfe, etc.,) qui, selon son chef militaire annonce que 5.000 fusées ont été tirées sur Israël et sur sa population civile. Et Israël qui n’a pas commencé, encore, à riposter. Le même sultan qui essaye depuis deux ans de se rabibocher avec Israël pour la convaincre d’agir ensemble pour des explorations gaz/pétrole et pour le transport des produits.

Je dois citer le message de notre Président : «Je condamne les attaques menées depuis Gaza contre Israël, ses soldats et son peuple. La France est solidaire d’Israël et des Israéliens, attachés à leur sécurité et à leur droit de se défendre.» Dans le style «impersonnel» on fait rarement mieux. Des mots convenus et… « des Israéliens attachés à leur sécurité … La France, puissance nucléaire, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, elle n’a rien à dire d’autre. Elle qui chapeaute la présence du Hezbollah dans les affaires du Liban. Elle, qui vient d’être humiliée et expulsée de trois pays de l’Afrique Noire. Lui, qui s’accommode de l’absence d’Israël de la «francophonie» bien qu’env. 10% de la population israélienne parle français. Mais dont les pays arabes ne veulent pas. Mais l’Arabie Saoudite (ArabNews, 14.07.2020) ou 6.000 personnes (soit 0,0166%=1,666/10.000 de la population) parlent français en fait partie. Lui, qui pendant les six années (déjà !) de présidence n’a pas trouvé le temps de faire un voyage officiel en Israël.

Quant à la Russie de M. Poutine (qu’Israël, pour des raisons géopolitiques primordiales refuse de condamner pour son ignoble agression de l’Ukraine) «La Russie appelle à la "retenue"», après les attaques du Hamas contre Israël, a indiqué samedi un diplomate russe haut placé.

Et que dire du Haut Représentant pour les Affaires Étrangères» de l’Europe, J. Borell ? L’homme qui se photographiait avec des dirigeants du Hamas à Gaza dans un passé pas si lointain. «L’UE appelle à une cessation immédiate de ces attaques et violences insensées, qui ne feront qu’accroître les tensions sur le terrain et saper sérieusement les aspirations du peuple palestinien à la paix.» Comprenez bien que ce qui est important de préserver, ce sont les aspirations du peuple palestinien à la paix. Peuple dont les enquêtes d’opinion indiquent que 92% sont contre l’existence d’Israël mais 33% l’accepteraient tandis que 70% sont pour la création de groupes armés pour lutter contre Israël «la majorité des Palestiniens (90%) pensent que leur souffrance leur accorde un droit moral de faire tout ce qu’ils jugent nécessaire à leur survie» (PSR- The Palestine/Israel Pulse, a Joint Poll Summary Report 13.12.22). Y aurait-il quelqu’un pour nous expliquer pourquoi on veut, depuis des lustres, faire avaler par Israël la « solution à deux états » ?
Mais l’Inde, le plus grand pays démocratique du monde, affiche sa solidarité avec Israël et le fait savoir : «Guerre Israël-Gaza : l’Inde est "solidaire d’Israël"», affirme son Premier Ministre Modi (ICI Beyrouth, 07.10.23). Déclaration qui vaut, pour Israël, beaucoup plus que les mots convenus de notre Président.
Tout cela ne doit pas nous faire oublier que ce qui se passe aujourd’hui était écrit sur les murs depuis des mois. Depuis que les gens raisonnables disaient aux «protestataires» qui protestent depuis neuf mois en voulant «dégommer» le gouvernement de tenir compte du fait que ce qu’ils faisaient laissait croire aux ennemis du pays qu’il était en situation de faiblesse donc… Et pendant cela les têtes pensantes du Mossad, du Shin Beth et les hauts échelons de l’armée discutaillaient des conséquences pour leurs corps de la désunion induite par les protestataires irresponsables. A laquelle ils ne paraissaient pas s’opposer. Un jour ils auront à expliquer le pourquoi et le comment de la chose : des centaines (des milliers ?) de palestiniens de Gaza préparaient ce à quoi on assiste et les services d’information (sources humaines, SIGINT, drones, satellites, etc.,) n’ont pu rien savoir ?
Qu’importe, ils ont leur tête de turc et la «chef» du parti travailliste (ce qui reste de l’ancien premier parti d’Israël), Mme. Michaeli vient de publier un tweet assassin pour nommer le responsable de ce qui se passe – je vous le donne en mille, Benjamin Netanyahou.
B. Netanyahou qui vient de déclarer qu’un des trois objectifs actuels est de faire payer au Hamas un prix «incommensurable». Si les mots ont un sens, par-delà les 300 morts (actuellement), les 1.560 blessés, les dizaines (?) d’otages, Israël se doit d’obtenir une victoire claire, rapidement. Avant que les donneurs de leçons commencent à parler de «proportionnalité et de la loi internationale» comme le gnome de Bruxelles en charge des affaires étrangères.

 

 

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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 19:30

La guerre au Nagorno-Karabakh, la difficulté pour l’Europe pour aider l’Arménie car l’Azerbaïdjan, son agresseur, lui fournit le gaz qu’il n’a pas mais qu’il achète à la Russie à 100 pour vendre à l’Europe à 150, l’invasion de populations d’origine africaine et de culture musulmane en train de déstabiliser des pays de culture judéo-chrétienne, la Pape admonestant à Marseille (?!) l’Europe et la France à cause des milliers de morts sans sépulture autre que la Méditerranée - aurais-je oublié un des évènements récents ? Si, les « cinq colonnes à la une » de la presse quasiment mondiale nous annonçant la volonté des Etats-Unis d’obtenir la paix entre l’Arabie Saoudite et Israël. Pour laquelle, dit-on, ils doivent payer un prix important. 

Et si, en réalité, on s’efforce à nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

«Mon Dieu, gardez-moi de mes amis.

Quant à mes ennemis, je m'en charge

Voltaire

A la stupéfaction (feinte ou réelle) des Chancelleries occidentales on apprend, depuis quelques mois, qu’une « normalisation » des relations entre l’Arabie Saoudite (et/ou le « monde arabe ») et Israël fait des progrès. Sous les auspices (intéressés ?) des Etats-Unis, le « meilleur allié d’Israël », qui, dit-on, sont en train d’étudier les demandes de l’Arabie Saoudite, soit – un traité de défense (genre article 5 des statuts de l’OTAN ou similaire à ceux consentis au Japon et la Corée du Sud), la possibilité d’acheter des équipements militaires « up-to-date » et le démarrage d’un programme nucléaire « civil » comportant une capacité d’enrichissement d’uranium. Et, aussi, du progrès vers la solution du conflit israélo-palestinien vers la création d’un état palestinien, vieille lune de la « communauté internationale » depuis au moins 50 ans.

Et on nous dit que les Etats-Unis, qui veulent la paix entre les deux principales puissances proches-orientales (Arabie Saoudite et Israël), sont prêts à étudier les demandes de l’Arabie Saoudite. Pour tout un chacun, c’est simple : les Etats-Unis veulent aider Israël à faire la paix avec le monde arabo-musulman et sont prêts à « payer » le prix demandé par l’Arabie Saoudite. Naturellement, les Etats-Unis demandent à Israël de payer, aussi, un prix : aller vers la « solution à deux états » qu’ils s’efforcent de faire avaler à Israël depuis George Bush et avec l’aide de tous les bien pensants du monde (y compris la France et l’Europe) sans que les Israéliens en aient très envie.

Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte du fait que la logique qui nous est proposée n’est que le travesti d’une toute autre approche géopolitique que l’Administration de J. Biden (après celle de B. Obama) veut, en réalité, imposer à son allié israélien.

Regardons les choses de plus près. Les Etats Unis après plusieurs interventions dont le succès (euphémisme) n’est pas apparu évident (Irak, Afghanistan, par exemple) et devant le développement spectaculaire de la Chine (qu’ils ont favorisé sinon aidé) arrivée deuxième puissance mondiale menaçant la domination de ce qui était la superpuissance mondiale avaient décidé de :

(a) laisser l’Europe à ses démons (états en bisbille, union sans vrai contenu car peuples ayant perdu leur souveraineté en faveur de « fonctionnaires » non élus, territoire sans frontière en état de conquête par des populations de culture et civilisation différente, etc.,),

(b) de réduire, autant que faire se peut, leur présence au Proche-Orient (car les contraintes écologiques inventées de toutes pièces, souhaitent la disparition à court terme, des énergies fossiles que ce territoire détient en quantité primordiale pour le monde) et

(c) « pivoter » vers l’Asie autant pour faire pièce à la Chine que tirer profit et de la croissance démographique y relative et de son développement technologique sans égal (Corée du Sud, Taiwan, Singapour …).

A l’intérieur de ce chamboulement géopolitique, les Etats-Unis (les administrations B. Obama et J. Biden) avaient choisi, l’Iran comme partenaire possible, à cultiver en vue d’avoir une position décisive vis-à-vis de la puissance réactionnaire et rétrograde qu’est l’Arabie Saoudite et du facteur difficilement domptable qu’est Israël. D’où le fameux JCPOA de 2015 qui, soi-disant, lui interdisait la marche vers « la bombe ». Que l’Iran, sous le prétexte de la sortie des Etats-Unis de l’accord (administration D. Trump qui avait compris qu’il s’agissait de « reculer pour mieux sauter ») a cessé de remplir les obligations qui en découlaient. En devenant le principal facteur de déstabilisation du Proche Orient, une fois qu’il ait réussi à contrôler, directement ou avec des supplétifs, le Liban, la Syrie, le Yémen, Gaza et les organisations palestiniennes ne trouvant devant elles, à part Israël que l’Arabie Saoudite, en train d’avancer ses changements fondamentaux vers un développement civilisationnel dans lequel l’existence d’Israël (puissance économique, technologique, militaire) ne lui posait aucun problème : au contraire, elle peut lui être bénéfique.

En clair, accepter les demandes de l’Arabie Saoudite et rester, donc, l’aile protectrice qu’ils étaient depuis 78 ans (Pacte de Quincy, F-R. Roosvelt – Ibn Saoud, 14.02.45). Comprenons bien que ce dont il est question c’est une affaire entre les Etats Unis et l’Arabie Saoudite. U-ni-que-ment !

Mais il y a encore chose : l’administration J. Biden sait pertinemment que demander au Congrès (Chambre des Représentants et Sénat) d’approuver un traité de défense avec l’Arabie Saoudite risque, probablement, d’essuyer un refus. Intelligente comme elle est, elle a trouvé une parade : proposer le même genre de traité à Israël en faisant augmenter, sensiblement, les chances d’obtenir l’approbation. Du billard à trois bandes : si Israël accepte un tel traité (devrait-elle ?) elle perdra, d’évidence, sa capacité de décision, disons sa souveraineté. Y compris la possibilité d’avoir accès à des armes up-to-date car… à quoi serviraient-elles si les Etats-Unis défendent, eux, Israël ?

Mais les Etats Unis, premier allié d’Israël, réalisent qu’une opportune ouverture apparaissait pour faire rendre gorge à cette dernière. Ils ont demandé à l’Arabie Saoudite de « normaliser » ses relations avec Israël et ont fait savoir à cette dernière que l’Arabie Saoudite pose comme condition pour le règlement avec les Etats-Unis qu’Israël accepte et mette en place la « solution à deux états » c’est à dire la création d’un état palestinien. Ce qu’Israël et, surtout son gouvernement actuel, ne peut accepter. Ce même gouvernement que les Etats-Unis désapprouvent car une partie de ses membres sont « d’extrême droite » Du billard à trois bandes, car si Israël accepte son gouvernement éclate et c’est bien ce que les Etats-Unis espèrent. Soyons clairs, l’ami américain fait du chantage à Israël, chantage qui - on vient de l’apprendre - n’est pas induit par l’Arabie Saoudite. Patatras, trois sources différentes viennent de faire savoir que « Israël/Arabie saoudite : un accord sur les rails « même sans concession majeure aux Palestiniens » (I24 – 29.09.23).

Pourquoi Israël s’entête-t-elle à refuser la création d’un état palestinien ?
Regardez bien la carte d’Israël et le territoire (en rouge) que l’on voudrait affecter à un état palestinien à créer. La situation géographique actuelle résulte des guerres de 1948 et 1967. Au Nord de Tel Aviv la largeur du territoire israélien (Netanya – Tulkarem) est de 12 km. Autant dire deux heures de marche ou dix minutes en voiture.
Quand on sait ce que Gaza est devenue après l’évacuation intégrale par Israël (2005) et la prise de pouvoir par l’organisation terroriste Hamas (stipendiée par l’Iran, ressources et armement) on doit se souvenir des paroles de Y. Rabin devant la Parlement Européen le 28.01.94 : « Chef d’état major pendant la guerre des Six-Jours, je m’étais promis d’être le dernier commandant des forces de défense d’Israël qui aurait à protéger des frontières indéfendables, à évoluer sur des lignes de défense arbitraires et à subir la menace de l’anéantissement» La première raison de l’opposition d’Israël est, d’évidence, géographique.
La deuxième raison dérive de l’histoire du territoire appelé, par d’aucuns, Judée-Samarie, Cisjordanie par d’autres ou encore West Bank par encore d’autres. Annexé par la Jordanie après la guerre de 1948 (Perspectives Monde 24.04.1950), « désannexé » en juillet 1988, elle refuse de le reprendre à la conclusion de l’accord de paix avec Israël (1994). Ce territoire a été considéré, par une grande partie de la jurisprudence mondiale, comme « territoire disputé » les titres d’Israël ayant une portée plus importante que celles avancées, par une autre partie de la communauté internationale, visant la création d’un état palestinien. Quand on sait ce que Gaza est devenue après l’évacuation intégrale par Israël (2005) et la prise de pouvoir par l’organisation terroriste Hamas (stipendiée par l’Iran, ressources et armement) on doit se souvenir des paroles de Y. Rabin devant la Parlement Européen le 28.01.94 (voir plus haut).
La troisième raison découle de l’histoire : en se retirant, en 1982, du territoire occupé au Liban, l’ONU a tracé le trajet de la frontière de ce pays avec Israël et une résolution de l’ONU (1701 -2006) mettant fin au conflit et rappelant les résolutions 1559, 1680 exigeant le désarmement du Hezbollah – toutes acceptées par le Liban. 17 ans après, le Hezbollah se trouve sur la frontière Nord d’Israël, occupe quelques 9.000 combattants permanents et dispose - dit-on - de plus 150.000 fusées de type différent, toutes prêtes à être utilisées contre Israël. Quand on sait ce que Gaza est devenue
Tout cela pour dire clairement qu’en constatant que la fameuse formule « paix contre des territoires » poussait, en réalité, à céder des territoires mais ne pas avoir la paix, Israël est en droit de questionner la nécessité pour elle de voir se créer, pratiquement en son sein, une entité/un état qui très probablement, deviendrait ejusdem farinae que ceux de Gaza ou Sud Liban. A se rappeler le mot d’A. Einstein (apocryphe ?) « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent » Demander à Israël -comme les Etats-Unis et l’Europe qui accordent, bon an, mal an, plus d’un milliard de $ aux «palestiniens»- le font c’est de la folie (furieuse, ajouterais-je).
ooo
Alors ? Eh bien, je ne suis pas loin de croire que la normalisation des relations Arabie Saoudite/Israël aura lieu. Le trois pays en cause ont, chacun, des raisons à caractère existentiel pour y parvenir. Et je crois aussi que nonobstant les convulsions idéologiques de l’administration américaine, ils se feront une raison devant le refus d’Israël de faire « des concessions sérieuses » sur le dossier palestinien. Je le crois aussi parce que des trois dirigeants à la manœuvre, deux (Mohamed Ben Salman, Benjamin Netanyahu) n’ont aucune raison d’être pressés (l’histoire, l’économie, vont dans le sens par eux suivi) et un seul est pressé : il a 82 ans, balbutie de temps à autre, veut encore diriger les Etats-Unis pendant cinq ans. C’est-à-dire l’équipage du vaisseau fantôme (anciens membres de l’administration B. Obama) qui est au pouvoir, en réalité, pour y rester a besoin du pauvre vieillard qui serait mieux sur la plage où il a ses habitudes, en dégustant une glace.

 

                Et Israël ? Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !

 

 

 

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 14:09

Comment écrire sur l’Ukraine sans passer pour un «va-t’en» guerre, comment écrire sans passer pour un contempteur des alliés occidentaux qui aident ce pays à se battre avec une main liée dans le dos ?

Ayant promis de le faire, je vais donc essayer.

Tout d’abord, parlons un peu de l’agresseur. Car si, quand même, on a réussi dans tous les forum/assemblées/organismes politiques à se mettre d’accord sur quelque chose, on a fini par nommer un chat un chat et la Russie, agresseur. Certes, de coryphées de la paix comme le président du Brésil ou des «présidents» d’Afrique tout frais nommés par des juntes militaires ont encore du mal à s’y joindre. Pas grave, le monde tourne sans eux.

Pour éviter de répéter les buts annoncés par M. Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine avec 180.000 soldats, résumons le commencement en disant que l’armée russe a structuré son invasion en supposant que les choses avaient été préparées par un travail de sape préalable, que la résistance serait faible et isolée, et que les opérations de combat pourraient être rapidement conclues. Ne tardons pas à détailler le contraire, regardons seulement la situation 18 mois après le 24 février 2022. Selon les données ukrainiennes (corroborées en tout ou partie par des sources indépendantes) l’armée russe aurait perdu, à ce jour : 271790 soldats (morts ou blessés) 4 616 chars d’assaut, 8 824 véhicules de combat blindés, 8 525 véhicules et réservoirs de carburant, 5 988 systèmes d’artillerie, 774 systèmes de lance-roquettes multiples, 521 systèmes de défense aérienne, 315 avions, 316 hélicoptères, 4 738 drones et 20 navires ou bateaux de guerre. Et Forbes évalue les pertes/coûts de l’aventure russe mal préparée selon :

Presque 300.000 soldats hors de combats et 167 milliards de $ de dépenses sur le front (selon des calculs savants au moins autant en dépenses internes en partie dues aux sanctions instaurées par des puissances occidentales) ce n’est pas rien, non ?

Mais, par delà les pertes du front, ce qui se passe à l’intérieur de la Russie est plus qu’important. Tout d’abord la sortie de la majorité de sociétés occidentales qui y travaillaient. Le départ de plus d’un million de cadres techniques craignant la mobilisation. La rupture des cycles d’approvisionnements en composants électroniques venant de l’Ouest. Les sanctions qui créent, souvent, des difficultés insurmontables (pièces de rechange pour les avions, équipements pour l’extraction du pétrole/gaz, etc., etc.,). Et aussi la dévaluation de la monnaie : regardez le cours rouble/dollar de janvier 2023 à ce jour :

Pour ceux qui prétendent que la Russie a les moyens de résister et que la guerre ne lui inflige pas des difficultés importantes il y a, je crois, matière à y réfléchir un peu plus. Par exemple, quand on sait qu’une composante importante (4 à 5 millions de personnes) de la force de travail russe est originaire d’Asie centrale (Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan, etc.,) et qu’un mouvement de désengagement est en cours car le dollar vaut, presque, deux fois plus qu’en janvier et que les gens sont payés en roubles. De plus, l’inflation : la Banque Centrale russe vient de relever ses taux d’intérêt de 12% à 13% vendredi, affirmant qu’elle restait préoccupée par une spirale inflationniste qui s’implanterait dans l’économie russe.

Bon, où en sont les choses aujourd’hui ? Après une offensive réussie l’année dernière pour éloigner les troupes russes de Harkov et, surtout, Kiev, une nouvelle offensive ukrainienne a été lancée fin mai. Après une pause de plus de huit mois pendant lesquels l’armée russe a consolidé ses positions en créant trois lignes de défense (plus d’un million de mines sur la ligne de front de plus de 1.000 km, des «dents de dragon» - petites pyramides de béton armé - et des tranchées minées aussi).

 

L’armée ukrainienne, dont la résilience, la bravoure et la capacité d’innover ont ébloui des observateurs préparés au contraire, vient de traverser, sur quelques km de large, la première ligne de défense (champs de mines). Elle vient d’atteindre la deuxième ligne de défense de la Russie, et il est "réaliste" (disent les experts américains et anglais) de penser que les troupes ukrainiennes puissent percer toutes les lignes défensives de la Russie dans le sud de l’Ukraine d’ici la fin de 2023. Les Ukrainiens savent qu’ils ont besoin d’un succès significatif sur le champ de bataille pour s’assurer le soutien continu de l’Occident et par conséquent, ils sont susceptibles de tenter une grande avancée. Le mouvement auquel on assiste serait de percer les défenses russes pour arriver/contrôler une rive de la Mer d’Azov pouvant ainsi couper la liaison terrestre entre la Russie et la Crimée.

Deux facteurs inquiétants - des munitions limitées (car les alliés ne réussissent pas ou ne veulent pas -disent certains- livrer tout ce dont ils ont besoin et la détérioration du temps qui pourraient rendre cela "très difficile." Il semble qu’il soit juste de dire que l’on entre dans une phase décisive. Il est difficile d’estimer quand l’opération offensive pourrait culminer ou se terminer, car ces choses ont tendance à ne pas se dérouler de manière linéaire. Les objectifs initiaux de l’offensive semblent avoir été d’arriver à Melitopol, de perturber les lignes de communication terrestres russes près du littoral de la mer d’Azov et, idéalement, d’y arriver. Ces objectifs maximaux semblent pouvoir être atteints, regardez la carte des opérations.

 

J’ai écrit «des munitions limitées» Je crois qu’il y a plus à dire. Depuis le commencement, les alliés occidentaux ont apporté leur aide non pas quand l’Ukraine le demandait mais plus tard, après moult discussions sur l’opportunité, les risques et les besoins réels. Cela a été le cas pour des systèmes d’artillerie moderne, pour les fusées de précision pour de longues distances, pour les chars d’assaut de fabrication récente et, dernièrement, pour des avions F-16 demandés depuis 2022, approuvés en juillet 2023 et qui arriveront, probablement, à l’automne de 2024 ! Convenons (tout en n’étant pas des experts militaires) que lancer des offensives sans avoir de couverture aérienne contre une armée qui a consolidé ses positions pendant une année c’est une galéjade. Pourtant (c’est pour cela que j’ai dit qu’on oblige l’armée ukrainienne à se battre avec une main dans le dos) elle continue à réclamer (puisque les alliés se disent solidaires de l’Ukraine) l’expansion et une amélioration de l’entraînement occidental pour maintenir la qualité et la reconstitution de ses forces. Comme la liste d’équipements de mobilité protégée, les véhicules utilitaires légers, les drones, l’équipement de déminage, la vision nocturne et la formation pour utiliser efficacement tout ce qu’elle reçoit. Je l’ai déjà noté, par ailleurs, le PIB des alliés de l’Ukraine est 25 fois supérieur à celui de la Russie. En clair, les alliés occidentaux ne manquent ni de ressources, ni de capacités de production, ni de moyens de transport pour aider l’Ukraine. Seulement, de temps en temps, de volonté pour le faire. Cela est d’autant plus important que la stratégie de la Russie est de prolonger la guerre et de la rendre coûteuse car M. Poutine se fiche comme d’une guigne des difficultés du russe lambda. Il est parfaitement visible que la Rusie tente de détruire la viabilité de l’Ukraine en tant qu’État. Elle espère pouvoir, lentement, épuiser aussi la volonté politique occidentale. La Russie n’a pas de bonne stratégie pour gagner la guerre. Son armée manque vraiment de potentiel offensif, elle le montre depuis 18 mois au grand étonnement de l’Occident. La probabilité de la voir prendre plus de territoire ukrainien est très faible, même pour atteindre les objectifs de guerre les plus minimes de la capture du Donbass. Regardez le graphique qui suit : si entre février et avril elle avait acquis presque 30% du territoire ukrainien elle n’en garde aujourd’hui que moins de 18%

Mais les dirigeants russes n’ont pas renoncé à leur objectif de détruire l’Ukraine, et ils vont dépenser beaucoup de ressources pour ce faire. Et devant l’entêtement russe on constate, en Occident, deux formes de possibles renoncements. Des critiques qui se présentent souvent sous la forme de fuites anonymes «d’officiels», qui soutiennent parfois que l’Ukraine ne pourra pas supporter la masse des forces et les victimes inhérentes à un réel assaut russe, qui se prépare, avec 500.000 soldats et/ou des moyens nucléaires tactiques. Sans tenir compte des contraintes réelles qui pèsent sur la capacité de l’armée russe à employer des forces de cette nature. Ou les États-Unis qui ont mal interprété le concept de base des offensives ukrainiennes comme un échec à engager des forces sur un seul objectif, en oubliant qu’ils ne disposent ni d’une artillerie supérieure à celle de la Russie ni de moyens aériens. De plus les défis que doit relever l’Ukraine pour accroître son utilisation des forces ne peuvent être surmontés par quelques mois de formation et des équipements occidentaux qui sont livrés à la petite semaine car, une fois l’Allemagne ne veut pas livrer des tanks et une autre fois M. Biden accepte de livrer de F-16 12 mois après qu’ils ont été demandés. L’armée ukrainienne excelle dans la défense mobile et positionnelle et c’est ainsi qu’elle se bat.

Alliés Occidentaux : si, au départ les Etats Unis étaient en pointe pour l’aide à l’Ukraine (ce qui se traduisait dans les médias pro-russes, mais pas seulement, par «guerre des Etats Unis contre la Russie en Ukraine») les choses sont en train de changer. Le total des engagements de l’UE est désormais presque le double de celui des États-Unis. En ajoutant d’autres pays d’Europe occidentale qui ne font pas partie de l’UE (Royaume-Uni, Norvège, Suisse), l’écart se creuse davantage. Plus précisément, le Tracker (Kiel Institute 07.09.23 – MB) énumère un total de 156 milliards d’euros d’engagements de tous les principaux donateurs européens (UE et hors UE), contre moins de 70 milliards d’euros par les Etats-Unis.

Malheureusement, notre pays, dont le Président n’arrête pas (une fois qu’il a changé du tout-au-tout sa position vis-à-vis de M. Poutine) de jurer sa solidarité avec l'Ukraine, ne fait pas partie des 10 premiers pays pour l’aide évaluée en % du PIB. Certes, on sait que la France à fourni 18 cannons Caesar et une quarantaine de chars sur roues (sortis de la dotation de l’armée depuis les années 80) et des fusées SCALP mais pas plus.

ooo

"Nous devons nous préparer à une longue guerre en Ukraine" nous dit M. Stoltenberg, Chef de l’OTAN (BFM-TV, 17.09.23). Regardez ce que l’Ukraine a réussi de récupérer/libérer comme territoire en 18 mois (environ un tiers de ce que la Russie avait conquis):

En envahissant l’Ukraine, M. Poutine a cherché de rétablir le statut de superpuissance de la Russie. Aussi longtemps que l’Occident aidera l’Ukraine et continuera à durcir les sanctions, cela sera impossible. Il doit le savoir mais s’il avait une alternative il aurait suggéré un/des moyens pour un dénouement pacifique. Il n’a pas d’alternative et, nonobstant les voix de l’Occident qui susurrent que l’Ukraine devrait accepter les conditions de M. Poutine (se voir amputée d’un cinquième de son territoire et peiner ensuite pendant des dizaines d’années à refaire son économie), la guerre devra continuer jusqu’à la défaite de la Russie. N’ayons pas peur de la souhaiter, elle arrivera. Et Monsieur Poutine ? Il s’est avéré être un chef insensé (soyons miséricordieux). Il est en train de détruire la chose qu’il voulait agrandir. Sa tentative de recréer un empire creuse la tombe d’une certaine Russie qui ne pourra renaître que des dizaines d’années plus tard après, sans doute, d’autres nombreuses convulsions. Attendons.

 


 
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16 septembre 2023 6 16 /09 /septembre /2023 19:41

Comment écrire, objectivement, sur ce qui se passe en Israël sans être taxé, volens nolens, de  «suppôt de Netanyahou, réactionnaire, raciste, même» ?

J’ai fait l’exercice pour la France, je vais essayer de le faire pour Israël aussi.

Tout d’abord, souvenons-nous, cette semaine on y fête, avec joie, bonheur et espoir la Nouvelle Année juive et on célèbre, avec un certain effroi, les 30 ans de la conclusion des Accords d’Oslo qui a valu aux trois impétrants (Y. Rabin, S. Peres et Y. Arafat) un prix Nobel de la Paix. Mais semaine exceptionnelle car pour la première fois de l’histoire du pays sa Cour Suprême, réunie avec tous ses 15 membres, examinait des demandes concernant l’annulation éventuelle d’une «loi fondamentale» Sans en avoir le droit de le faire, selon des juristes distingués.

Donc parlons d’abord de la Cour Suprême (CS) et, ensuite, des Accords d’Oslo.

C’est la Cour Suprême qui avait statué que les lois fondamentales sont quasi constitutionnelles et qu’elles ont donc préséance sur les lois ordinaires. L’autorité judiciaire est accordée par le souverain, le peuple, par le biais de la Knesset, qui légifère, seule, les Lois Fondamentales, tel que prévu par une des 6 lois fondamentales, «Le Judiciaire». Il semblerait connu et admis qu’il n’est pas de démocratie dans laquelle un tribunal puisse débattre des chapitres de la constitution - lois fondamentales dans le cas d’Israël qui ne dispose pas d’une constitution. Wikipédia nous dit : Les lois fondamentales d'Israël sont une série de lois à caractère constitutionnel adoptées par la Knesset. Ces lois ne peuvent être remises en question sans un vote à la majorité absolue. Mais, sans crier gare, la CS semble vouloir passer outre. L’invention israélienne n’est pas la démocratie, mais plutôt – comme l’a appelé l’ancien président de la Cour Suprême, Moshe Landau – une  «dictature judiciaire». La Cour Suprême actuelle est, en réalité, une oligarchie juridique qui, de facto, dirige le pays à la place du gouvernement élu. Car elle s’est arrogé, avec le temps, le droit d’intervenir dans toute affaire/sujet qu’elle considère de son intérêt, qui lui serait soumis par n’importe qui, sans passer par une juridiction de premier ou deuxième niveau. La CS est devenue la LOI en soi. Elle annule tout ce qu’elle veut, quand elle veut, quand elle pense que le gouvernement choisi par les électeurs a fait quelque chose qu’une majorité de juges (par exemple, 2 sur 3 qui jugent l’affaire) estiment "déraisonnable" Y compris la nomination de ministres représentant les électeurs ayant voté pour ceux qui ont gagné les élections.

Une réforme judiciaire, qui est en partie une tentative, après 40 ans, de rétablir l’équilibre entre les branches du pouvoir et donc de renforcer la démocratie, a été annoncée par le gouvernement issu de l’élection pour la Knesset en novembre 2022. Pour l’instant il s’agit d’un amendement à une loi fondamentale qui vise à réduire le pouvoir discrétionnaire de la CS, en clair, sa capacité d’annuler une loi promulguée par la Knesset parce que selon deux/trois juges affectés à son examen, elle la considérerait comme «non raisonnable» Si on en restait là il n’y aurait pas grande chose à ajouter. Mais, en réalité, ce que le duel actuel entre la CS - représentant, par sa composition, son mode recrutement et son fonctionnement une catégorie particulière de la population israélienne - et le gouvernement élu représentant d’une autre catégorie de la population (majoritaire aux dernières élections), signifie, c’est une fracture de la société civile israélienne.

Malheureusement, le nouveau gouvernement porte le stigmate de deux tares : il comporte des ministres considérés «d’extrême droite» et est dirigé par B. Netanyahou, tête de turc de la gauche et du centre israélien qui essaye depuis 16 ans (avec des interruptions) lui faire rendre gorge.

Et c’est ainsi que depuis 38 semaines des dizaines de milliers d’israéliens manifestent, pas tellement contre la reforme judiciaire (que pratiquement toute la classe politique israélienne voulait faire depuis des lustres) mais contre le gouvernement élu avec l’objectif premier de détrôner  M. Netanyahou. Et tout y est bon, y compris la projection d’un sinistre quolibet sur l’immeuble des Nations Unies à New York et des protestations qui doivent coûter les yeux de la tête à Los Angeles ou à New York.

Ne demandez pas combien cela coûte… les sponsors des manifs (riches fondateurs de start-ups, State Department via des officines plus ou moins connues, NGO’s liées au Groupe Soros, j’en passe et de meilleurs) ne regardent pas la dépense pourvu que le résultat obtenu soit celui espéré. Résultat des machinations d’un «quarteron de généraux» en manque de commandements et peu «successful » dans la vie civile, qui depuis 2020 ont comploté pour faire tomber un gouvernement qui ne correspondrait pas à leurs idéaux. Regardez https://www.youtube.com/watch?v=6JoIkasc8DI 

Il y a vraiment deux débats en cours en Israël aujourd’hui. Il y a un débat sur le fond de la réforme judiciaire, puis un débat plus approfondi sur l’identité, une sorte de guerre culturelle. La gauche israélienne sent qu’elle est assiégée et qu’elle risque de ne plus pouvoir gagner des élections.

La droite israélienne estime qu’elle a enfin une chance de corriger un tort historique qui l’a empêchée, de manière antidémocratique, depuis deux générations de réaliser ce dont elle était porteuse. Et comme cela dure depuis deux générations, le conflit est devenu viscéral, aucun dialogue qui pourrait créer une meilleure réforme, la réforme que la majorité du pays veut vraiment, ne semble possible d’être engagé.

Cela étant, puisque la CS s’est arrogé le pouvoir de décider de TOUT que ce soit avec 3 juges, comme pour les affaires courantes ou avec 15, cela ne change rien car ce n’est pas écrit dans la loi de base Le Judicaire, disent des juristes qui savent de quoi ils parlent. Eh oui,  seule la Knesset a le pouvoir de promulguer des lois. Dans un pays normal, avant d’arriver à la CS, on passe par une Première Instance et, éventuellement, une Cour d’Appel. Ceci limite les affaires dont une CS a à s’en occuper. Puisque la CS d’Israël a voulu décider de TOUT, elle ne demande pas le «standing» (devraient arriver à elle seulement les affaires qui sont propres au soumissionnaire et/ou déjà jugées par une ou deux cours qui admettent qu’elles aillent plus loin «l’appel accepté»). La CS d’Israël est en cela différente de tous les autres pays (démocratiques, naturellement) car elle reçoit entre 10.000 et 12.000 demandes de jugement (pétitions) tous les ans (CS aux USA env. 100/an - la France a deux CS, une de Cassation (magistrats professionnels) et le Conseil Constitutionnel (membres nommés par les élus du peuple). La CS en Israël CHOISIT les affaires qu’elle veut (que ses membres non élus par le peuple, veulent) et laisse les autres à attendre pendant des années.

Se réunir, le 12 septembre, pour entendre des pétitionnaires (qui ne seraient jamais admis dans une CS des pays démocratiques) a conduit à une situation grotesque dans laquelle un tribunal judiciaire juge sa propre législation de dépouillement de juridiction promulguée par les députés élus dans un pays sans constitution. Kafka, où es-tu ?

La voilà réunie à la demande d’un pétitionnaire qui pétitionne : «L’accusé numéro 2 (le Premier ministre Netanyahou) a décidé de mener un coup d’État gouvernemental dans l’État d’Israël. Il a décidé d’écraser le pouvoir judiciaire, il a décidé de démanteler le système d’application de la loi, il a décidé de démanteler l’institution du procureur général, il a décidé de démanteler le bureau du procureur, la police - tous les gardiens de la loi. Aussi du gouverneur de la Banque d’Israël, le président de l’Autorité des sociétés d’État et nous transformer en un État dictatorial» Pas mal, n’est-ce pas ?

Recommençons : rien ne peut nettoyer la CS de sa malfaisance actuelle : ce qu’elle est, comment elle se régénère, comment elle fonctionne -sans limites de compétence et sans contre-pouvoir. Mais se considérant au-dessus de tout, elle s’estime parfaitement en droit d’entendre la déposition d’un pétitionnaire et, comme il n’y pas de limites à ce qu’elle peut faire, elle peut dépasser les bornes ! N’oublions pas, elle est le représentant d’une catégorie de la population israélienne (ce dont elle se défend), catégorie pouvant être considérée comme une caste : plutôt riche, plutôt laïque, plutôt de gauche, plutôt ashkénaze. Plutôt riche ? Le Père Marx nous avait appris la lutte des classes, les pauvres (qui n’ont à perdre que les chaînes) contre les riches ; Israël est en train de nous apprendre la lutte des riches (élites) contre les pauvres avec l’évident espoir que les pauvres souffrant de plus en plus, à un moment donné, vont défaire un gouvernement qu’ils ont choisi via d’élections régulières. Un texte publié par TABLET mérite d’être lu : https://urlz.fr/nflz

On ne sait pas ce que la CS va annoncer comme résultat des délibérations de ses 15 juges. Ce sera le 16 janvier 2024 : elle se trouve dans la position inconfortable et sans précédent, de se prononcer sur elle-même : elle peut décider de faire respecter la loi en question, de l’annuler ou de la renvoyer à la Knesset pour qu’elle la modifie. Les paris sont ouverts sachant que quelque soit sa décision cela contentera une partie de la société civile israélienne et désespérera une autre partie. Avec comme corollaire un possible chaos crée par une des parties. Laquelle ?

On a le temps de regarder des choses autrement sérieuses. Par exemple, le dernier rapport de l’OCDE : «Israël est l’un des pays les plus instruits de l’organisation. Ainsi, les élèves de primaire étudient 918 heures par an contre 805 pour la moyenne des pays de l’OCDE. Israël est aussi l’un des seuls pays, avec la France, le Mexique et la Hongrie où l’enseignement est obligatoire à partir de 3 ans.

Le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur est de 50.6% en Israël contre 40.4% en moyenne dans l’OCDE. En Israël, 88% des élèves terminent leur scolarité au lycée contre 81% pour la moyenne de l’OCDE.

Par ailleurs, Israël est l’un des pays où l’enseignement de l’héritage social et spirituel est le plus important. L’accent est mis sur l’expression orale, l’héritage social et spirituel, les mathématiques et les langues étrangères auxquels sont consacrés plus d’heures d’enseignement que dans la moyenne des pays de l’OCDE». Environ 7,1 millions de Juifs et deux millions d’Arabes vivent en Israël, partagés en 73% et 21% de la population; il y a plus d’un demi-million d’Israéliens de différentes origines religieuses et ethniques. Quelque 74.000 nouveaux immigrants sont arrivés en Israël en 2022, rejoignant les quelque 3,4 millions de personnes qui ont immigré en Israël depuis la création du pays. Bon à savoir, malgré les épreuves douloureuses et les tribulations de ces derniers temps, pas moins de 90% des Israéliens se disent satisfaits de leur vie (Israël se trouve parmi les 10 pays les plus heureux au monde - World Happiness, Report 2023). Certes, la protestation anti-réforme a traversé les frontières d’Israël il y a longtemps : menaces de retrait de fonds, d’émigration à l’étranger, tweets et articles en anglais rédigés par des personnalités israéliennes et même des manifestations en Europe et aux Etats Unis. Il semblerait que parce que la nation "ne sait pas comment" élire des représentants approuvés par la gauche, cette dernière c’est donné le droit d’aller pleurer sur les épaules des pays étrangers (so to speak). Sans se soucier du fait que pour les ayatollahs d’Iran, l’islam radical, l’extrême gauche mondiale et autres ejusdem farinae, les pour ou contre la réforme en discussion font partie de la même catégorie : à faire disparaître. Et qui regardent avec une hyperphagie manifeste le déchirement du tissu sociétal israélien par ceux qui préfèrent détruire le pays que de laisser la «droite» gouverner.

Le produit intérieur brut (PIB) par habitant d’Israël, 58.270 $ (Banque Mondiale), est le 13e plus élevé au monde; il a dépassé celui de la France, du Japon et de l’Allemagne. Parmi ses prouesses, semble-t-il, Israël est la quatrième puissance militaire au monde et se trouve parmi les dix premiers exportateurs d’équipements militaires. Y compris des chars d’assaut, deuxième constructeur mondial de drones (elle les a inventés)

A propos de la chose militaire. Une toute petite proportion des réservistes de l’armée (moins de 2%, mouvement qui s’étiole - Commander of the Reserve Forces Corps Brigadier-General Benny Ben Ari, 15.09.23) menace de ne pas servir si la réforme judiciaire passe car la démocratie sera détruite. Bigre.

N’empêche, le prix Nobel Prof. Yisrael Aumann a affirmé aujourd’hui (12.09.23) dans une interview avec Kan que «l’État d’Israël est déjà au milieu d’un coup d’État militaire, mais qu’en cas de guerre civile, il sera de ceux qui agitent un drapeau blanc». (INN – 12.09.23) Il est de «droite» et depuis Begin/Altalena on sait que la gauche n’hésite pas à tuer pour garder le pouvoir tandis que la droite ne l’a jamais fait.

ooo

Et les accords d’Oslo. En très bref, il s’est agi d’une reconnaissance mutuelle (Israël, OLP), de la permission aux troupes et aux civils de M. Arafat de s’installer à Gaza et à Ramallah (Cisjordanie), de leur faciliter une certaine autonomie provisoire en vue de solutions plus pérennes, bref, d’imaginer une coexistence pacifique fondée, essentiellement, sur le renoncement palestinien au terrorisme. Les accords Oslo ont été votés avec 61 voix par la gauche (y compris les députés arabes) contre 59 voix (tous juifs) – un an après, (apocryphe) «Shimon Peres – c’était une erreur», Rabin «on a eu tort de croire Arafat» (selon Y. Carmon, ancien Conseil de Y. Rabin).

Et toujours en résumé : depuis Oslo jusqu’au 16.11.22 (Wikipédia) 305 attentats terroristes palestiniens faisant plus de 1.000 morts et on continue à compter, plus de deux douzaines en 2023. Oslo était censé mettre fin au terrorisme palestinien. Comme on le sait, il n’a rien été.

On s’était habitué à penser que les accords d’Oslo ont été une double défaite, celle de la droite nationaliste et des ultra-orthodoxes israéliens qui ne pensaient qu’au Grand Israël et celle de l’islam radical pour lequel Oslo paraissait signifier la fin du rêve de rédemption de la terre de Palestine, de toute la Palestine, et de la réalisation de l’objectif sacré de liquider Israël et d’en expulser les juifs. Ces deux «défaites» constituent la clé pour comprendre la ligne politique de ces deux courants. Mais on oublie la gauche (Rabin) qui a accepté les accords et le «camp de la paix maintenant» disparu depuis qu’il avait compris qu’Oslo était une sinistre fumisterie car les palestiniens n’ont jamais renoncé à ce qui reste écrit dans la Charte de l'OLP, savoir, la libération de la Palestine «du fleuve (le Jourdain) à la mer» c’est-à-dire la destruction d’Israël. Mais «Oslo» a, quand même un mérite : plus jamais Israël n’abandonnera la souveraineté militaire sur des territoires qui autrement deviendraient, comme Gaza, des repaires du terrorisme alimentés par l’Iran qui a écrit sur le frontispice de sa constitution l’ardente obligation de la destruction de l’Etat Juif. Et les palestiniens ?

Depuis la renaissance d’Israël (1948) le nombre des palestiniens a doublé neuf fois (WAFA, 13.05.20). ONU a crée un organisme indépendant Unrwa pour les réfugiés palestiniens alors que le reste du monde est géré par le HCR sachant qu’il y a aujourd’hui près de 70 millions de réfugiés à travers le monde et 258 millions de personnes déplacées. Et les 5,4 millions de palestiniens disposent d'un budget de 1,2 milliards USD tandis que les 65 autres millions se partagent 6 milliards USD. Cela aurait-elle quelque chose à voir avec un certain désamour international concernant Israël ?

The NGO, United Nations Watch, reported in 2022 that, during that year, the UN General Assembly adopted 15 resolutions against Israel versus just 13 for the rest of the world combined. Furthermore, from 2015 through 2022, the NGO reported the UNGA adopted 140 resolutions on Israel alone versus only 68 on other countries.
 

Depuis les Accords d’Oslo le ban et l’arrière ban de la «communauté internationale» avec en tête les Etats Unis (sous Administration Démocrate) et l’Union Européenne (sous l’impulsion, souvent déterminante de la France, la Belgique et l’Irlande) s’évertue à faire avaler à Israël la «solution à deux états». Qu’en réalité les palestiniens n’en veulent pas, 80% d’entre eux  préférant la solution d’un état (71% des sondés ont exprimé leur soutien à la constitution de groupes armés palestiniens – I24, 15.06.22) le leur, en faisant disparaître celui des juifs. Mais qu’a cela ne tienne, l’Union Européenne contribue au bonheur des palestiniens qui attendent, patiemment, la destruction d’Israël pour environ 400 millions € tous les ans (Le Monde, 16.06.22) et les Etats Unis pour 450 millions $ (Les Echos, 08.04.21).

Les Accords d’Oslo ? 30 ans après on se rend compte, parfaitement, qu’ils n’ont valu même pas le coût du papier sur lequel ils étaient écrits. Car, comme l’islam nous l’apprend, ce n’était que mensonge,  mensonge  permis dans trois cas : un homme qui cherche à plaire à sa femme, en cas de guerre et dans le cadre d’une réconciliation. Et comme les palestiniens sont en guerre avec les juifs …

 

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15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 19:20

Comment écrire sans essuyer des quolibets et/ou être envoyé aux gémonies ? Comment parler de la France d’aujourd’hui en voulant dire le vrai sans être, automatiquement, traité de «déclinologue, réactionnaire, voire raciste (très à la mode)» ?

Essayons, on va voir.

Pourquoi évoquer ces risques ? Parce que nous assistons, béats, à la pantomime que les gouvernements nous jouent depuis des lustres et ne disant rien de ce qui nous intéresserait en laissant le premier rôle au médias, quatrième pouvoir – sans contre-pouvoir aucun.

Les faits divers (auparavant «les chiens écrasés») devenus sujet politique car, comme par hasard, le profil de ceux qui agressent, pillent et tuent est, dans la majorité des cas, jusqu’ici (il ne faut pas le dire car…) lié à la première ou deuxième, voire troisième génération d’une immigration dont on s’accorde à dire (après quarante ans de dénégations) qu’elle est mal ou pas du tout régulée.

J’en vois déjà beaucoup qui froncent les sourcils en craignant le pire. Le pire ? Nos trois plaies profondes -économie, éducation, santé- obligent de prendre en compte l’influence directe ou indirecte de la composante «diversité» (immigration, première, deuxième et troisième strates). Car, sauf si je me trompe du tout au tout, par-delà nos pêchés propres (35 heures, redistribution irresponsable, état obèse et boursouflé, assujettissement à ce qu’il y a de pire en Europe -marché de l’énergie, frontières ouvertes à tous vents, bureaucratie improductive, etc.,) les conséquences de la composante immigration croissante contribuent pour beaucoup à la situation actuelle de notre pays : de quatrième puissance mondiale il y a 40 ans nous nous trouvons aujourd’hui au seuil d’élimination des 10 premières puissances mondiales. Quelques chiffres et quelques graphiques vont expliciter mon propos limité aux contours économique et sociétal sans toucher l’éducation en particulier et la culture en général.

Je vous laisse raisonner, en regardant le graphique à partir de 1950 tandis que moi je ne regarde que les 40 dernières années : 4 millions d’immigrés en 1980, 10 millions en 2022. Par de la croissance générique (femmes immigrées env. 3,5 enfants, femmes européennes 1,8) on constate que le solde entrée/sortie immigrants a laissé dans le pays, peu ou prou, 3.000.000 de personnes.

Notez bien qu’il s’agit de l’immigration légale, relativement bien appréhendée. D’aucuns considèrent que la composante illégale devrait représenter un chiffre équivalent. Quoi qu’il en soit, les chiffres officiels considèrent que l’immigration représente 10% du total de la population française. Un dernier graphique qui nous indique l’origine de l’immigration. Ce graphique est important car il nous fait prendre conscience que les «faits divers» attribués à «des djeunes» ou à des individus au départ sans nom, car il pourrait trahir leur origine, devraient être considérés comme le reflet d’une culture différente. Dans laquelle, par exemple, le rôle de la femme ou le prix de la vie sont totalement différents de ce que la civilisation judéo-chrétienne nous a appris. Car, n’oublions pas, la grande majorité des arrivants arrivent comme les escargots, avec sur leur dos les mœurs, les habitudes, la culture (ou le manque de) avec lesquelles ils sont partis de leurs villages. Pour venir, surtout en France car le nouveau pays où coule le lait et le miel, d’une subsistance sans contrepartie et où les soins sont accordés gratuitement à ceux qui souffrent même d’un mal de dents.

Les trois graphiques, si on les regarde bien et si on les ajoute à des éléments connus par ailleurs (chômage, accès aux soins, récipiendaires des diverses formes de redistribution, etc.,) posent, d’évidence, la question l’immigration est-elle un bienfait – selon la doxa des 40 dernières années - ou pas ?

« Les économistes de gauche situent le solde négatif (contribution - consommation) annuel entre 4 et 15 milliards d’euros et leurs collègues de droite et d’extrême droite entre 70 et 250 milliards. J’aboutis à 53,9 milliards d’euros, avec une marge d’incertitude due à ce que j’appelle la pénombre de l’immigration. J-P.G, Le Figaro 27.08.23

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que l’immigration (telle qu’elle a été gérée depuis 40 ans) a affecté le PIB de la France, annuellement, d’au moins de 2%. Quand on sait que le déficit commercial de la France était escompté à 156 milliards d’euros pour 2022 (P. Vermeren, Figaro Vox 10.10.22) on devrait inférer que le coût de l’immigration, assimilé à une dépense extérieure, est responsable pour le tiers, voire la moitié de son déficit commercial.

Cette dépense, ajoutée à des causes tout autant systémiques, a fait que le PIB/habitant qui en 1980 était supérieur de 15% à celui des allemands, est aujourd’hui inférieur de 20%. Une des causes est le changement, en mal, de la physionomie des emplois dans notre pays. Tout en se gaussant de la réduction du chômage présentée comme une grande réalisation des quinquennats E. Macron, on oublie de noter que s’il y a presque 6% d'emplois en plus que fin 2019, le PIB n'a lui augmenté que de 1,3%. (Mathieu Plane, Le Figaro, 18.05.23). Et là on trouve aussi la trace de l’immigration car l’essentiel des emplois créés ces dernières années sont associés à un personnel non qualifié, en très grande partie venant d’elle.

En proie aux difficultés induites par l’incapacité de stabiliser la croissance des besoins d’une population vieillissante à laquelle s’est ajouté une composante, loin d’être marginale, consommant plus qu’elle ne produisait, le pays a essayé de faire des économies pour réduire, un peu, sa dette. Sans succès aucun car depuis 40 ans nous n’avons jamais eu un budget en équilibre. Des économies ? Regardez ce que nous avons fait : 100.000 lits d’hôpital en moins sur 20 ans pendant que la population augmentait de 55 à 67 millions d’habitants !

Et le Covid est arrivé en 2020 : 160.000 morts jusqu’à fin 2022 pendant que la réduction du nombre de lits dans les hôpitaux continuait. En parallèle, notre «meilleur système de santé du monde» s’étiolait : si en 2000 on était, presque, au même niveau que l’Allemagne pour la disponibilité de médecins et pour le nombre de lits d’hôpital/mille habitants, 17 ans après on affichait, déjà, 20% de moins de médecins, 33% de moins d’infirmières et 25% de moins de lits d’hôpital. La difficulté de trouver des chiffres analogues pour les 5 dernières années me fait croire que les choses, loin de s’améliorer, ont continué la dérive.

On a dit pis que pendre de ceux qui nous avertissaient que les choses allaient de mal en pis car par delà les aspects économiques, le culturel et le sociétal allaient aussi en souffrir. Mais par delà la comptine «c’est un bienfait» on a passé sous silence ce qui empêche, pas mal de nos concitoyens, de vivre normalement. Les attaques à l’arme blanche ou à la kalachnikov, l’assassinat de femmes dans les rues ou dans leur maison, l’augmentation de la population carcérale, ayons le courage de le dire, sont de plus en plus fréquents et ont comme acteurs, dans la majorité des cas, des personnes de l’immigration (première, deuxième ou troisième génération). Et, en parallèle, la composition démographique de la première fille de l’Eglise n’arrête pas de changer car tandis que le solde naturel (naissances-décès) diminue depuis 15 ans, le solde migratoire reste presque constant :

 

Quo vadis Francia ?

Un Président qui inaugure les chrysanthèmes (en se faisant huer au stade France), qui va célébrer, dans le Midi, les faits d’armes de français en 1945 pour justifier que nous avons gagné la guerre : Une armada de 4.266 navires de transport et 722 navires de guerre. Elle s'étend sur un front de 35 kilomètres, et transporte 156 115 soldats, américains, canadiens et britanniques pour la plupart pour le débarquement en Normandie. Les forces françaises qui y participèrent se réduisirent à 209 hommes utilisés comme fantassins, 177 commandos, 32 parachutistes. Plus quelques aviateurs dans des avions anglais. (Gouv. 06.06.2019)

Un Président qui préside à l’éjection humiliante de la France des pays d’Afrique dans lesquels elle a investi des mille et des cent. Entre autres, le pays (Niger) qui sur les 6.286 tonnes d'uranium importées en France en 2020, fournissait plus d'un tiers (34,7 %). (Libé 5 juil. 2022). Mais nous prétendons disposer d’uranium pour les centrales nucléaires pour des années.

Un Président qui nous jure que notre seul espoir de progresser se trouve dans l’Europe : selon le FMI, «l’économie de la zone euro a progressé d’environ 6 % au cours des 15 dernières années, contre 82 % aux États-Unis» Et non seulement le Vieux Continent s’appauvrit par rapport au Nouveau, mais la base essentielle de la souveraineté et de la force au XXIe siècle, la technologie, est son talon d’Achille : parmi les 20 plus grandes entreprises technologiques mondiales, seulement deux viennent d’Europe.

Mais ce Président qui veut nous convaincre que l’immigration est un bienfait, il va dire en Algérie qu’il n’y a pas de culture française et se fâche avec le Maroc, seul pays arabo-musulman avec lequel on avait d’excellentes relations. Le résultat de tout cela ? Attendez, tranquillement, bonnes gens, en lisant ce que dans un passionnant entretien de 1987 avec Laurence Tacou (Cahier de l'Herne), Emile Cioran disait en multipliant les prophéties : « Dans cinquante ans, dit-il, Notre-Dame sera une mosquée » Cioran, qui tuerait de ses propres mains ceux qui bâtardisent la langue française - un autre effet d’une immigration non assimilée car inassimilable : Aujourd’hui que cette langue est en plein déclin, ce qui m’attriste le plus c’est de constater que les Français n’ont pas l’air d’en souffrir. Et c’est moi, rebut des Balkans, qui me désole de la voir sombrer. Eh bien, je coulerai, inconsolable, avec elle ! (Présentation Précis de Décomposition, 1977)

 

 

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31 juillet 2023 1 31 /07 /juillet /2023 21:06

Un nouveau texte.
Point de départ, avant les vacances, pour savoir mesurer à la rentrée ce qui s’est passé entre temps.

Le point de départ : l’actualité se mouvant avec une vitesse moindre pendant les vacances d’août, pour pouvoir apprécier en septembre ou octobre la distance parcourue, on est tenus de préciser le point de départ. Parallèlement, je réponds aussi à des lecteurs qui trouvent mes « productions » trop espacées !

Les trois sujets abordés par le blog depuis bientôt deux ans sont la France, Israël, et l’Ukraine. Commençons dans l’ordre, en surfant d’abord sur la cime des vagues, en laissant et les nombreux détails et les démonstrations (souvent nécessaires) de côté.

France – trois aspects essentiels pour l’existence de notre beau pays : économie, éducation, sécurité.

L’économie : le résumé fait par N. Baverez (Le Figaro, 10.07.23) me semble tellement clair et (presque) exhaustif qu’il n’est pas nécessaire d’en ajouter: « Faillite économique avec une croissance nulle et des gains de productivité en diminution, annonçant la sortie (du groupe) des dix premières puissances économiques mondiales avant la fin de la décennie. Faillite sociale, avec une richesse par habitant inférieure de 15 % à celle de l’Allemagne, un chômage de masse et une pauvreté touchant plus de 9 millions de personnes. Faillite financière, avec une dette publique qui a dépassé 3000 milliards d’euros, redoublée par une dette privée de 146 % du PIB ainsi qu’une balance commerciale déficitaire de 7 % du PIB. Faillite civique, avec un État-providence qui a détruit la citoyenneté - les revenus de 70 % des Français dépendant de manière critique des aides sociales -, la sécession d’une immigration incontrôlée, une jeunesse ayant pour seul repère les réseaux sociaux. Faillite politique d’un État obèse et impotent, qui monopolise 58 % du PIB tout en étant incapable de remplir sa mission première de maintien de la sécurité comme d’assurer les services essentiels dans les domaines de l’éducation, de la santé ou des transports. Faillite morale liée à la dynamique de la haine, de la violence et de la peur, qui alimente la défiance des citoyens envers la démocratie et prépare l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. N. Baverez – Le Figaro, 10.07.23

Ce que l’on peut ajouter, quand même, c’est :

  1. Les rodomontades fallacieuses des gouvernants élevant le taux de chômage au panthéon des réalisations exceptionnelles des quinquennats « Macron », fallacieuses car ce qu’on a ajouté au champ du travail ce sont des emplois subalternes, essentiellement occupés par des travailleurs issus de l’immigration, légale ou illégale ;
  2.  
  3. Il y a certes aujourd’hui presque 6% d’emplois de plus qu’en 2019 MAIS le PIB n’a augmenté, lui, que de 1,3% (Mathieu Plane, 18.05.23) ;
  4.  
  5. Le solde export-import est devenu systémiquement négatif ; il faut se souvenir que dans les années 70/80 les produits industriels fabriquées en France représentaient env. 24% du PIB, ils ne représentent plus qu’env. 10% du PIB que les 235.000 entreprises industrielles produisent avec quelque 2,7 millions de salariés directs (soit env. 11% des 25.000.000 des salariés français) ; ajouter que le nombre d’heures travaillées annuellement (par env. 6.000.000 personnes) s’est réduit de 350 heures (INSEE) et que tout cela fait que la France 3ème puissance économique il y a 50 ans va probablement sortir du groupe des 10 premières puissances économiques en 2024 et se trouve 28ème du monde pour le PIB/habitant – 15% de moins que l’Allemagne et (presque) 20% de moins qu’Israël (Banque Mondiale).

Education – un changement de ministre dans un remaniement ministériel de pacotille devient un espoir visant à réparer le délabrement du système éducatif français, jadis un des meilleurs du monde. Loué pour représenter l’ascenseur social le plus socialement égalitaire et qui a, presque, disparu en totalité. Il ne faut pas tirer sur une ambulance, dit-on, il s’agit pourtant d’une tragédie majeure dont on a commencé à subir le coût et qui sera notre handicap le plus important pendant les années à venir.

l﷽﷽﷽﷽﷽﷽﷽﷽mes à 120km/heure dans une banlieue de ParIsraël – Un pays qui ne laisse personne indifférent surtout depuis 56 ans, depuis qu’il a réussi, en six jours, de vaincre les armées arabes de cinq pays qui voulaient « jeter les juifs à la mer » Pays qui, en 1948, quand il a été admis à l’ONU était pour l’essentiel un territoire encore plein de marais et en grande partie, un désert.

Aujourd’hui, presque, auto-suffisant pour tous ses besoins alimentaires, exportateur de beaucoup d’entre eux. Il s’est hissé parmi les premières puissances militaires mondiales (4ème armée du monde ?) et s’est dotée d’une industrie qui fabrique tout ce dont il a besoin, des cartouches jusqu’aux chars d’assaut Merkava (parmi les six premiers au monde). Des drones (il les a inventés, aujourd’hui 2ème fournisseur mondial après les Etats-Unis). Informatique ? Cybernétique ? Sécurité Internet ? Plateformes de paiement ? Fabrication de microprocesseurs et chips divers ? Logiciels pour Microsoft ? Systèmes GPS que Google utilise mondialement ? Comme on dit en anglais : You name it. Mais ce n’est pas pour cela qu’aujourd’hui il occupe les premières pages de la presse bien-pensante du monde : on nous explique que la démocratie est en danger de mort en Israël.

On devrait se souvenir qu’Israël a connu depuis 1948 37 élections et 55 gouvernements de gauche, de centre et de droite et que sa démocratie a tenu bon. Ce que le nouveau Gouvernement sorti des élections de novembre 2022 veut changer c’est ce qui a été insidieusement introduit par le Président de la Cour Suprême,         A. Barak, en 1995, le déséquilibre entre les trois pouvoirs (législatif, juridique et exécutif) en donnant la prééminence au juridique (avec des juges non nommés/validés par des élus comme aux EU ou en UK ou même en France et qui se succèdent et se cooptent par un processus qui leur accorde un droit de véto).

Robert Bork, qui a été nommé par le président Ronald Reagan à la Cour suprême des États-Unis en 1987, a écrit dans son livre de 2003 intitulé Coercing Virtue : «Ce n’est pas aux États-Unis, ni au Canada, mais à l’État d’Israël que l’on attribue la première place pours la déformation judiciaire la plus importante du gouvernement d’un pays démocratique. La Cour suprême israélienne est en train de devenir l’institution dominante du pays, une autorité qu’aucun autre tribunal au monde n’a jamais atteinte.» Et la situation s’est considérablement aggravée depuis que R. Bork a fait cette observation. (Daily Caller 29.07.23).

A tel point que la Cour Suprême a déjà déclaré qu’elle considérerait, en vue de juger, les pétitions juridiques contre la loi dite "raisonnable" (loi promulguée par la Knesset et qui lui interdirait de contester les décisions des ministres ou du Premier Ministre comme non «raisonnable »). Ce qui conduirait à une situation grotesque dans laquelle un tribunal judiciaire jugerait sa propre législation de dépouillement de juridiction promulguée par les députés élus dans une société sans constitution. Kafka, où es-tu ?

Sauf si j’ai tout mal compris, ce que B. Netanyahou et les siens veulent faire (c’était dans leur programme électoral) c’est de rétablir la balance entre les trois pouvoirs. Et, ça, il me semble que c’est raisonnable, comme dans toute démocratie. Mais que non.

On crie, on bloque des rues, on annonce les pires perspectives apocalyptiques pour l’économie du pays (des prévisions, d’habitude auto-réalisatrices), le tout d’après une approche idéologique clairement proposée par un ancien général, ancien premier ministre, depuis trois ans. Qui se considère investi par une caste (laïque, riche, ashkénaze, de gauche) qui n’entend pas céder les leviers du pouvoir qu’elle détient depuis des lustres. En réalité, deux raisons sont à l’origine de ce qui se passe actuellement. La première tient à la haine (je mesure mes mots) que la gauche israélienne et mondiale voue à B. Netanyahou. Il a été élu premier ministre six fois, il a gouverné pendant 16 ans, il est à l’origine de la transformation d’Israël, pays socialiste, en économie de marché libre, à l’éclosion des startups High Tech, à l’origine de l’industrie gazière construite ex nihilo, à l’origine de plusieurs percées diplomatiques, les Accords Abraham étant la dernière. Et encore la semaine dernière, une enquête d’opinion le montre comme le plus capable d’être premier ministre (45% des sondés, donc, plus que les 35% de l’électorat juif qui lui ont fait gagner les élections). La deuxième est d’ordre social. La «caste» craint l’avenir : la démographie d’Israël change, les «déplorables» (plutôt religieux, pauvres, plutôt de droite, séfarades) commencent à prédominer dans les élections et, sans doute, le pli est pris pour contester les pouvoirs de ceux qui les détiennent aujourd’hui. Seul moyen d’empêcher, au moins de retarder, c’est de garder en place les institutions qui vont bien. Peu importe que parmi les 55 premiers ministres qu'Israël a connu il n’y ait pas eu un seul séfarade. Ou que parmi les membres de la Cour Suprême (15) il n’y a jamais eu plus qu’un séfarade.

La gauche israélienne (et la population dont on lave le cerveau, env. 30% de l’électorat juif) menace d’arriver à une guerre civile qui, selon elle, a pour origine la destruction de la démocratie israélienne par les actuels gouvernants. Tu parles…

UKRAINE – Un peu plus de 500 jours depuis que la Russie a agressé un pays 20 fois plus petit qu’elle, avec une population trois fois plus moindre que la sienne et un PIB 8 fois inférieur. Aujourd’hui elle constate (et nous, avec elle) qu’elle a perdu, jusqu’ici, plus 4.000 chars d’assaut, de milliers de drones, systèmes d’artillerie, avions, hélicoptères, bateaux et que tout en détenant encore 16% du territoire ukrainien elle s’est vue reprendre, presque la moitié de ses gains de février/avril 2022. Elle a perdu (informations dignes de confiance) plus de 250.000 soldats (probablement 100.000 morts et 150.000 blessés). A titre de comparaison, pendant les 9 ans de guerre en Afghanistan elle a perdu 26.000 soldats.

La Russie n’a pas réussi à atteindre son objectif principal, de prendre le contrôle politique de l’Ukraine, mais semble toujours capable de soutenir la guerre à son niveau actuel. Naturellement, il n’est pas question que l’Occident reconnaisse de jure l’annexion des territoires ukrainiens par la Russie.

L’offensive ukrainienne actuelle ne réussira peut-être pas de façon spectaculaire – les critiques ont peut-être raison – tout en sachant que l’Occident qui aide l’Ukraine le fait d’une curieuse manière : en lui donnant, pratiquement, ce dont elle a besoin mais… avec un retard de six mois. En face, la Russie a besoin de faire plus que s’accrocher à des lignes de défense des territoires encore détenus. Elle doit gagner, de façon décisive, pour forcer l’Ukraine à négocier, pour mettre fin à cette guerre dont l’hémorragie risque de sérieusement affecter son avenir. L’Ukraine, en revanche, a juste besoin de durer, ce qu’elle a montré qu’elle peut et qu’elle veut. En cela l’aide des Etats Unis et l’Europe (PIB 25 fois supérieur à celui de la Russie) est fondamentale et ne devrait pas être parcimonieusement accordée.

Encore un mot : notre pays et l’Ukraine. On n’a pas fait preuve de générosité après nous avoir parlé, à répétition, des 18 canons Caesar livrés à l’armée ukrainienne. Ou après la mise à leur disposition des «chars sur roues» modèles 1980 qui sont sortis de la dotation de nos armées. Mais notre Président, après s’être égaré dans une approche pacifiste de M. Poutine, après avoir fait croire qu’il était de tout cœur du côté de l’Ukraine, il n’est plus crédité par les pays de l’Est, qui ont connu le joug russe pendant des dizaines d’années, d’une grande vision géopolitique. Dommage, il se présentait en «président de l’Europe» c’est parti à vau l’eau.

 

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 19:05
Une pause (pas encore estivale …) a fait quelques lecteurs  (se) poser la question idoine «est-il encore là ?». Je les rassure, les rumeurs qui auraient pu circuler à ce sujet étaient largement exagérées … (Mark Twain).
Bref, 500 jours après le début de l’agression de la Russie, un constat de mi-parcours s’impose. Mi-parcours car cette guerre, telle qu’on la voit aujourd’hui, durera au moins 1.000. Heureusement, moins que celle de sept ans ou celle de 30 ans (prophétisée par un des séides de M. Poutine).

Une sorte de léthargie ou endormissement complet…. Des lecteurs viennent de me réveiller, bruyamment, pour me rappeler à l’ordre : aujourd’hui, cela fait exactement 500 jours depuis que le stratège sans rival, l’homme auquel tout réussissait (l’incompétence, le goût du lucre, le « kowtow » -courber l’échine- de l’Occident libre y étaient aussi pour quelque chose) se révélait n’être qu’un maniaque  apocalyptique lançant 180.000 de ses sujets dans ce qui devait se révéler une agression gratuite, génocidaire (voir la définition du terme).  Qui aurait dû être conclue en trois jours par l’occupation d’un tiers de l’Ukraine, le démembrement de sa gouvernance et, cerise sur le gâteau, par la dénazification du pays et, surtout, par la disparition de quelques juifs nazis dirigeant son gouvernement.

Que nenni. 500 jours après le voilà embourbé dans un paysage de guerre statique à la Verdun, aux frontières de l’Europe, sur un front d’une longueur de plus de 1.200 km. Auquel il a assigné, encore aujourd’hui plus de 200.000 conscrits et personnels contractuels. Après avoir perdu plus de 100.000 soldats morts et, selon des évaluations diverses, plus de 150.000 blessés graves, inopérants.

Selon les autorités ukrainiennes (informations corroborées  par la Ministère de la Défense de UK et, en partie, par le portail ORYX) M. Poutine aurait perdu, au 07.07.2023

 

Ajouter, autres : Radars, équipements transmissions, armement de combat (mitrailleuses, fusils d’assaut, etc.,) + munitions (plus de 50.000 obus/jour, TDG Monde, 08.07.22, 6.000€/unité !), postes commandement +++, bref,  l’addition pour équipements militaires devrait dépasser les 100 Milliards de $.

Forbes évaluait les dépenses militaires principales de la Russie pour la guerre à fin novembre 2022 à quelques 82 milliards de $ et à environ 109 milliards de $ à fin Février 2023 avant de compter les autres coûts – fonctionnement appareil défense, conséquences des sanctions, pertes TVA, impôts des plus de 1,5 million russes ayant quitté la Russie (les mieux payés dans le pays) et les pertes sur les ventes (quantités et prix de vente) pour le gaz et le pétrole. Le tout devant ajouter, selon des données déduites des informations statistiques existantes, quelques 350/400 milliards avec un coût total pour l’économie russe de 450/500 milliards de $.

Selon des données russes, le PIB de la Russie était de 1.779 Milliards $ en 2021, de 1.725 en 2022 et de 1690 en 2023 (base premier trimestre). Pour ceux qui (en Occident) pensent que la résilience peut permettre à M. Poutine de continuer la guerre pendant longtemps il serait utile qu’ils regardent l’évolution budgétaire du pays :

Avec des dépenses supérieures aux rentrées de plus de 40% le déficit est devenu systémique et ce n’est pas la dévaluation du rouble (80 pour un  euro en 2021, 101 aujourd’hui) qui pourrait le réduire vue la dépendance du  pays aux importations de  produits manufacturés.

Nous voilà, donc, au 500ème jour depuis que « le magicien du Kremlin » a lancé ce que tous les observateurs sont convenus de considérer comme la plus grande bêtise possible : une guerre pour envahir un pays de plus de 600.000 km2 et subjuguer les 44 millions d’habitants dont presque 8 millions parlent la même langue que l’envahisseur. Et cela avec une armée de 180.000 soldats, réputée (alors) une des premières du monde et qui faisait peur à toute la planète. Pays agresseur – la Russie (140 millions d’habitants, PIB =1.800 Milliards $ - 2021) pays agressé Ukraine (PIB = 200 milliards $).

Ces chiffres justifiaient aux yeux du monde entier la fanfaronnade de celui qui a décidé de la chose : « Il s’agit d’une opération spéciale de police, elle prendra trois jours et on pourra ensuite démilitariser et dénazifier le pays dont le gouvernement se compose de drogués » Aussi parce que le pays agresseur, la Russie, dispose de 5.997 de têtes nucléaires dont une partie (2.400) lui avaient été rendues par l’Ukraine en échange d’un accord lui garantissant l’inviolabilité des frontières et la souveraineté.

Certes, il a changé plusieurs fois d’explication pour son aventure. Il a expliqué la guerre de nombreuses façons différentes  - avec beaucoup de beaux discours sur le destin historique, l’identité ethnique et l’autonomie civilisationnelle de la Russie, mais ses justifications se confondent, peu à peu, dans un récit apocalyptique unique. L’Occident, dit M. Poutine, cherche à «détruire» la Russie elle-même. Et ce qu’il a en tête va bien au-delà : la concurrence quotidienne pour des avantages militaires et économiques. Les élites occidentales, dit-il, « ont toujours rêvé  de démembrer la Russie en entités séparées, mettant ses peuples les uns contre les autres, et les condamnant  à la pauvreté et à l’extinction ». Rien de moins, donc apocalypse now !

500 jours et quelques 500 milliards de $ de dépenses plus tard (soit env. 28% du PIB annuel !), la Russie a perdu la moitié des territoires ukrainiens conquis pendant les premières semaines de la guerre et se trouve, depuis des mois, en face d’une guerre d’attrition pendant laquelle le pays agressé reçoit une aide inimaginable de la part de deux acteurs principaux, dont les PIB cumulés représentent 38.000 milliards de $, soit 25 fois plus que la Russie. Autant dire que lorsque l’on entend les Etats Unis et/ou l’Europe dire « nous soutiendrons l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire » la Russie devrait comprendre qu’elle n’a pas les moyens de sa politique. Jusqu’ici l’Ukraine a reçu  des aides d’environ 150 milliards de $ (100 des Etats Unis et 50 de l’Europe) soit env. 0,4% de leur  PIB. La résilience de la Russie ? Quand elle dépense 25/30% de son PIB face à un adversaire  dont les partenaires ne dépensent que 0,4% de leur PIB soit 60/70 fois MOINS ? Certes, tous ceux qui veulent que l’Ukraine vive ont mis la main au portefeuille. Dommage que notre pays n’ait consenti (Kiel Institute) qu’une aide 7 fois moindre que celle de l’Angleterre et 100 fois (!) moindre que celle consentie par les Etats Unis. Mais, cela permet aux « spécialistes » et « commentateurs » qui pullulent dans les médias français de dire, avec un clin d’œil qui en dit long « c’est une guerre des Etats Unis par ukrainiens interposés ».

Mais halte aux chiffres.

La Russie a perdu non seulement plus de 250.000 soldats mis hors combat mais ce qui est plus grave plus d’un million et demi de ses cadres  techniques les plus qualifiés qui l’ont quittée pour trouver leur bonheur sous des cieux plus cléments. Comment compter les pertes futures de la Russie, de plus en plus isolée, avec une industrie privée de la technologie occidentale et de ses produits et qu’une partie de sa jeunesse - instruite, cultivée, productive - a quitté pour vivre ailleurs ? Les tendances qui se profilent sont sombres. Privée d’investissements occidentaux et de technologies d’extraction de pointe  en plus de l’exclusion du marché européen, les meilleurs jours de l’industrie l’énergie russe sont derrière. Selon les projections de l’Agence Internationale de l’énergie, la Russie se privera  de plus de mille milliards de dollars en revenus pétroliers et gaziers jusqu’en  2030, reléguant le pays à une puissance énergétique de second rang. Et si la Russie est une puissance énergétique de deuxième ordre, le modèle politique et économique de M. Poutine («la Russie est une station-essence qui se fait passer pour un pays» - John Mc Cain) tiendra encore moins que ses fantasmes impérialistes qui n’ont plus de sens.

Les jeunes sont partis dans des pays où la vie a un sens et qui sont gouvernés, tant bien que mal, par des gens responsables devant leurs collectivités. Non pas par un autocrate maniaque qui s’est proposé de reconstruire l’empire du mal qu’a été l’Union Soviétique. En commençant ses agressions avec des petits pays (Ossétie, Géorgie) et devant la coupable indifférence de l’Occident, en continuant avec la Crimée et puis l’Ukraine.

500 jours après où en sont les choses ? Ce n’était pas prévu comme cela : la main sur le cœur M. Poutine nous avait annoncé, il y a juste 500 jours, qu’il avait décidé de lancer une « opération de police spéciale » qui allait se dérouler sur trois/quatre jours, pour rendre l’Ukraine sœur démilitarisée et dénazifiée. Les péripéties des seize derniers mois sont connues, l’inanité de la décision de M. Poutine ressort comme les yeux au milieu de la figure.

 En janvier 2022, les forces russes ont lancé une offensive à grande échelle dans le Donbass pour tenter de capturer Bakhmut et de réaliser une percée opérationnelle.

Malgré la perte de plus de 100.000 hommes tués, blessés et capturés en quelques semaines, les forces russes n’ont pas réussi à briser les lignes ukrainiennes, bien qu’elles aient capturé Bakhmut après beaucoup de sang et de sueur en juin 2023.  Néanmoins, à présent, semble possible pour l’armée ukrainienne de reprendre la ville dans un avenir pas trop distant.

L’offensive russe perdue, l’armée russe a passé presqu’une année pour construire des lignes de défense sur une partie de 1.200 km de long et sur une profondeur de 30 km, bien mieux que la ligne Maginot … Mais, en clair, depuis, l’armée russe à perdu l’initiative stratégique et elle ne fait que défendre les territoires conquis au début de 2022. Aucun des objectifs stratégiques du magicien du Kremlin ne semble plus atteignable. La Russie a cédé l’initiative stratégique à l’Ukraine, c’est sans doute la conquête la plus importante de ce pays martyre. Il est peu probable que la dynamique change de sitôt, car Poutine s’est empêtré. Son culot d’avoir annexé quatre provinces ukrainiennes, ainsi que les crimes de ses forces armées contre l’humanité et l’anéantissement de centaines de milliards de dollars d’infrastructures ukrainiennes, empêchent d’imaginer que l’une ou l’autre permettrait à la Russie un règlement qui la soustrairait aux sanctions et aux dédommagements.

500 jours après le début de la guerre, les bombes et les missiles de croisière de   M. Poutine n’ont pas brisé l’Ukraine. Un afflux de 300.000 nouveaux soldats au cours de l’hiver 2022/23 n’a pas fait grand-chose pour améliorer les combats des unités russes, et le déploiement de chars des années 50 a ajouté du carburant à la rumeur selon laquelle les munitions russes s’épuisent. En effet, les commandants militaires russes semblent avoir épuisé leur capacité de répondre efficacement à l’escalade ukrainienne. Il devient évident, à mon avis, que la seule façon pour la Russie de faire face à l’escalade, c’est d’introduire des armes nucléaires.

Nous devons donc supposer qu’il est prêt à les utiliser, très probablement en réponse à l’incapacité de son armée chancelante à s’intensifier suffisamment par des moyens conventionnels. En d’autres termes, le génie nucléaire pourrait sortir de la bouteille. C’est ainsi qu’il faut prendre la décision de la Russie d’installer des moyens nucléaires dans le pays limitrophe, la Biélorussie. Et de l’Europe aux Etats Unis et jusqu’à la Chine on commence à s’y préparer tout en essayant de dissuader le fou d'allumer un feu d’artifices.

Et, naturellement, comme au début de la guerre quand on ne faisait pas confiance aux ukrainiens, on recommence à parler d’un cessez-le-feu. En espérant qu’idéalement, le cessez-le-feu serait maintenu, ce qui mènerait à un statu quo comme celui qui prévaut dans la péninsule coréenne, qui est demeuré en grande partie stable sans pacte de paix officiel depuis 70 ans. Ou à, Chypre qui est divisée mais stable depuis des décennies. Les promoteurs de cette bonne idée [partition de territoires appartenant à l’Ukraine] ajoutent que ce n’est pas une issue idéale, mais elle est préférable à une guerre de haute intensité qui se poursuit pendant des années. En occultant le refus ukrainien de voir le pays démembré et l’agresseur récompensé sans qu’il ait à payer les centaines de milliards d’euros de destructions qu’il a, sciemment, causé. Ce faisant, on lui laisserait aussi un répit pour se refaire et … éventuellement, recommencer …pays baltes, Transnistrie, Moldavie. Car la Russie aura toujours les 6.000 têtes nucléaires, son fauteuil au Conseil de Sécurité et n’attendra qu’un autre illuminé pour recommencer. Et en attendant, elle utilisera les territoires qu’elle occupe en Ukraine pour attaquer le reste du pays et imposer un contrôle militaire russe sur la mer Noire. Son occupation de la péninsule de Crimée lui permet de réduire sensiblement ou d’interdire l’accès ukrainien et international aux ports ukrainiens, par lesquels transitaient 80 % du commerce international du pays avant la guerre. La possession de la Crimée permettrait également à la Russie de continuer à dicter ou à manipuler les conditions du transport maritime et aérien international dans une grande partie de la région de la mer Noire au détriment des pays riverains et non riverains ainsi que de l’Ukraine. Contrairement à la situation à Chypre, la Russie y régnerait en maître. Certes, la Russie de M. Poutine ne ressemble pas à la dictature stalinienne, mais ce qu’elle veut c’est de contrôler ses environs comme elle le faisait pendant le 17 ou 18ème siècle.

Une tragi-comédie en attente si, des fois, l’Occident renonce à  ce qu’il devrait obtenir : la mise au pas de la Russie de manière telle à ce qu’elle ne recommence plus. L’épisode que nous venons de vivre - pendant un seul jour, un seigneur de guerre, mercenaire, Prigozhine, semblait devenir un prétendant au trône à Moscou, incarnant les espoirs, les attentes et les griefs de pas mal de gens.

Alors que l’Ukraine continue de se battre pour libérer ses territoires occupés et expulser les envahisseurs russes, ses partisans occidentaux devraient arrêter de débattre de la fin probable de la guerre et de ses conséquences. La réponse internationale à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, demeure dangereusement chancelante. La menace systématique de la Russie, qui se veut impériale, à l’ordre international fondé sur des règles semble insuffisamment comprise.

Sauf de notre Président qui après avoir téléphoné à son ami Vladimir (invité à Versailles, à Brégançon …) moult fois, après avoir asséné à une Europe peureuse « l’OTAN en état de mort cérébrale » a changé de discours, veut que la Russie perde la guerre et s’approche (pendant combien de temps ?) des positions des pays de l’Est et/ou baltes qui ayant vécu sous la férule d’une dictature russe/communiste n’avaient jamais arrêté de prévenir l’Occident de ce qui pouvait arriver. Et ce qui est arrivé.

Les Ukrainiens qui ont, de plus, le sens de l’humour et de la repartie, annoncent qu’aujourd’hui, M. Zelenski s’est trouvé sur l’Ile aux Serpents, en plein milieu des navires de guerres russes,  en mer Noire, île récupérée depuis des mois. Quel pied de nez !

https://urlr.me/GsfP3 - mérite d’être lu !

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14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 09:50

J’avais promis de revenir sur un des trois sujets que le blog évoque depuis quelque temps. Cette fois-ci je propose que l’on regarde, d’un peu plus près, ce qui se passe actuellement en Israël. Et aussi la façon (toujours la même ?) qu’ont les bien-pensants de ce monde, d’habitude, quand ils se donnent la peine de regarder Israël et ses soucis. Israël, dont la résilience semble, une fois de plus, éblouir le monde : on vient d’arrêter de s’écharper sur un sujet qui détermine le mode de gouvernement du pays pour faire une pause, reprendre les armes pour se défendre d’une nouvelle agression.

Résilience.

Depuis trois mois on assiste au déchirement du tissu national en Israël, consécutif à des élections gagnées par une coalition de droite (ou de droite « extrême » pour faire plaisir à ceux pour qui tous ceux qui trouvent que l’extrême droite commence tout de suite après les radicaux-socialistes). Les ténors d’une opposition représentant, allez, disons-le, une caste riche/ou presque, se réclamant du centre/gauche effrayée par la perspective d’une impossibilité de gagner des élections ont fait sortir le « peuple » dans les rues 18 samedis à la suite. Le ferment qui a fait monter la mayonnaise a été la volonté de la coalition gouvernementale de procéder à une reforme judiciaire qui devrait enlever certains pouvoirs à des structures non élues en faveur des représentants élus par le peuple. Reforme qui, en principe, faisait l’unanimité de la classe politique avant qu’elle soit réellement mise en place par l’actuelle coalition gouvernementale. Très rapidement on avait compris, qu’en réalité, ce que les ténors de l’opposition voulaient c’était de faire tomber le gouvernement.

Que n’a-t-on entendu ? Que la démocratie allait disparaître, que les investissements dans les start-up allaient s’arrêter, que l’économie allait subir des pertes de dizaines de milliards de shekels, que les avoirs des gens riches/sociétés allaient quitter Israël. Le tout, bien entendu, promu, répété, diffusé par des médias, toutes au service d’une doxa prédominante prévoyant -à terme- la disparition de l’Etat d’Israël tel que l’on l’a connu (New York Times- T. Friedman, L(i)Monde et d’autres).

Est-ce qu’un pays avec une culture florissante et qui a réussi de réaliser sa raison d’être en accueillant plus de 800.000 Juifs des pays arabes/musulmans, un million de Juifs de l’Union soviétique, et des centaines de milliers de Juifs d’Ethiopie, la Syrie, le Yémen et toutes les communautés discriminées du Moyen-Orient allait soudainement perdre/faire disparaître l'identité de cet État ? Est-ce qu’un pays de près de dix millions - plus de sept millions de juifs et deux millions de citoyens arabes israéliens - qui s’est développé tout en supportant six guerres défensives et moult conflits asymétriques, pour devenir la nation «start up» avec un PIB par habitant supérieur à celui de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France et du Japon, allait constater que son État et son identité n’allaient plus être les mêmes ?

Le leader de l’opposition, Yair Lapid, a, presque, prévenu qu’il y aura une guerre civile si lui et la minorité ashkénaze/riche/de gauche/laïque (la caste que j’ai évoquée) mécontente, ne gardait pas le droit de déterminer la politique du pays. En clair, promettant la guerre civile, une minorité radicale, laïque et de gauche s’est arrogée le droit de veto sur un gouvernement dûment élu quelques mois auparavant, qui poursuivait les initiatives politiques pour lesquelles il a été élu.

Que n’a-t-on vu ? Des anciens généraux en manque de commandement, une grande partie de «l’académie», des responsables des administrations publiques, bref, tous les «bien-pensants» ont prévu pis que pendre pour le pays à court, moyen et long terme.

Un exemple : pendant les deux dernières semaines les premières pages des journaux annonçaient la certainement probable dégradation du «rating» de l’économie israélienne avec le cortège de difficultés qui allaient en découler. « L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a déclaré vendredi que la note de crédit d’Israël reste inchangée : Standard & Poor’s (S&P) a confirmé la note favorable d’Israël à AA avec des perspectives «stables» S&P a prédit qu’à partir de l’année prochaine, l’économie israélienne se stabilisera et reviendra au rythme auquel elle s’attendait - avec une augmentation de 3,5 % par an, (Jérusalem Post, 13.05.23) Pour trouver ce qui précède il faut bien chercher dans les pages internes du journal qui, au moins, lui, publie la chose. Rappelons : rating AA c’est mieux que la France, l’Italie ou plusieurs autres pays de l’Europe.

Bon, comme on dit… et la caravane passe ! Les réserves de devises étrangères d’Israël continuent d’augmenter (201,895 milliards de $ - Globes, 07.05.23). Et hier on apprenait que l’UAE et le Maroc envoient des participants à Biomed Israël (Israel’s Leading Event in the Life Science & Technology Industries » ; NANOX obtient l’autorisation de la FDA pour le cloud-based X-Ray System ; Philips acquiert la société israélienne DiA Imaging Analysis ; Elbit Systems remporte un contrat de systèmes d’entraînement de 71 millions de dollars au Royaume-Uni ; Israël Aerospace dévoile un sous-marin sans pilote ; Israël Aerospace remporte un contrat (Estonie) de 100 millions d’euros pour des munitions ; le salaire moyen en Israël augmente de 7,9% (le tout Globes, 07.05.23).

Alors, tout va bien ? Oh, que non.

Depuis, presque, deux semaines Israël fait face à un nouveau conflit asymétrique – un supplétif de l’Iran installé à Gaza (territoire qu’Israël a évacué sous les applaudissements de la communauté internationale en 2005 et qui, pensait-on, allait devenir le Singapour de la Méditerranée mais qui n’était devenu qu’une prison, pour plus de 2 millions d’êtres, gardés par le Hamas qui dispose - dit-on- de dizaines de milliers de roquettes) qui vient d’envoyer plus de 1.000 roquettes sur les agglomérations civiles de Sderot, Ashkelon, Tel Aviv et même Jérusalem. Heureusement, un tiers sont tombés là d’où on les a fait partir, 40 % dans des terrains vagues et le reste détruit à 95% par le fameux Dôme de Fer. Qui, malheureusement, a raté une fusée iranienne (portant inscriptions en perse) contenant 500K d’explosifs ! Et les gnomes de Bruxelles, New York ou d’ailleurs demandent à Israël que sa riposte soit «proportionnée»… quelle galéjade !

Le chef du «machin» (comme disait le Général) : Le Secrétaire général condamne la perte de vies civiles, y compris d’enfants et de femmes, qu’il considère comme inacceptable et qui doit cesser immédiatement. Israël doit respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris l’usage proportionné de la force, et prendre toutes les précautions possibles pour épargner les civils et les biens de caractère civil dans la conduite des opérations militaires. (10.05.23).

L’(i)Monde, chapeau d’un article : «Israël tue un nouveau chef du Jihad islamique à Gaza, 34 personnes tuées depuis mardi par des missiles israéliens » et ensuite «Depuis le début de son opération qualifiée de « préventive », mardi, l’armée israélienne a bombardé 254 cibles du Jihad islamique palestinien, des sites ou des membres du groupe» Et ce n’est seulement que dans l’avant dernier paragraphe (il y en a sept), dans les dernières 7 lignes du texte que l’on apprend « D’après l’armée, 973 roquettes ont été tirées vers Israël dont 296 ont été interceptées par le système de défense antiaérien.» Quand j’écris ce texte il y a eu déjà plus de 1.300 missiles tirés sur les civils israéliens. C’est une nouvelle tentative de génocide d’une population juive. Heureusement, le Dôme de Fer et l’incompétence des agresseurs…

Et le New York Times… titre « Des militants à Gaza tirent des centaines de roquettes sur Israël, pendant un bombardement » et dans les premières lignes du texte « La flambée est survenue après une attaque par Israël contre le Jihad islamique mardi et a tué trois des principaux commandants du groupe » En oubliant de dire qu’à la suite du décès d’un gréviste de la faim emprisonné en Israël, les «militants» avaient envoyés 100 fusées sur les agglomérations civiles en Israël. Des «militants» qui militent pourquoi ? On ne sait vraiment pas qu’ils clament, haut et fort, leur volonté de faire disparaître Israël ?
Tandis que le préposé de Bruxelles aux affaires extérieures (ancien trotskiste, ami des «palestiniens» s’ayant fait photographier avec le Hamas à Gaza …) :      «…nécessité de mettre immédiatement fin à la grave escalade» et pour cela … Le statu quo de lieux saints doit être respecté et les actes de provocation autour de ceux-ci doivent être évités, ce que le HR/VP a affirmé lors de ses contacts. Il a également rappelé la position de longue date de l'UE quant à la nécessité de mettre un terme aux activités de colonisation, aux démolitions et aux expulsions, y compris à Jérusalem-Est. (Bruxelles, 15.05.23). En clair, s’il y a conflit c’est la faute d’Israël. A vomir.

On devrait se demander (en paraphrasant Cato le Censeur) Quousque tandem abutere Palestina patientia nostra, non ?

Quousque tandem ? Jamais, jusqu’à la fin du monde car « Le problème avec les Palestiniens, c’est qu’ils sont prisonniers de leur refus d’Israël en tant qu’État juif, indépendamment des frontières. Ils étaient contre avant la naissance de l’État et ils étaient contre par la suite. C’est pourquoi ils ont rejeté la partition de la Palestine en 1947 et pourquoi ils se sont battus contre Israël lorsque la Judée-Samarie était entre les mains de la Jordanie, et pourquoi l’OLP a été créée en 1964, trois ans avant la guerre des Six Jours. La Palestine qu’ils voulaient libérer était Tel Aviv et Haïfa. Leur fantasme de vouloir détruire Israël, qui s’est poursuivi même après les accords d’Oslo en 1993, ne se terminera jamais par un choix politique palestinien, mais pourrait se dissoudre à la suite de nos accords de paix avec les États arabes. S’il disparaît, des conditions réalistes de paix avec eux seront en place. »

En annonçant la prochaine visite de la Chef du Gouvernement italien B. Netanyahou a continué : La relation a toujours été complexe. Depuis que les légions de Titus ont détruit le Temple de Jérusalem, donnant naissance à la diaspora, à quand au 19ème siècle le jeune mouvement sioniste de Theodore Herzl vit dans le Risorgimento et à Garibaldi un exemple inspirant précisément pour l’unification et la libération d’un peuple entier. Précisément en raison de cette tradition ancienne et forte entre Rome et Jérusalem, je crois que le moment est venu pour Rome de reconnaître Jérusalem est la capitale ancestrale du grand peuple juif depuis 3000 ans. Comme les États-Unis l’ont fait dans un geste de grande amitié ». (BN- La Repubblica, 09.03.23)

Les paris sont ouverts : compte tenu de ce qui se passe actuellement en Israël, Madame Giorgia Melloni sautera-t-elle le pas ? L’Italie sera-t-elle le premier pays de l’Europe à reconnaître ce qui est évident ? Attendons voir.

Et si vous avez le temps regardez le clip https://urlz.fr/lQO9… deux ans, déjà, rien de change…

 

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27 avril 2023 4 27 /04 /avril /2023 20:15

 

 

Le temps passe… Il fût un temps quand le 1er mai, à Paris, voyait le cortège des partisans du vieux M. Le Pen aller faire pèlerinage devant la statue de Jeanne d’Arc. Cette année, le 1er mai, nous dit-on, verra un million de travailleurs manifestant contre la « réforme des retraites » et, in petto on nous avertit que ce ne sera pas de toute tranquillité. Car en plus des syndicats on verra à l’œuvre destructrice tout ce qui conteste la République, les black blocs, les antifa et autres nervis de l’extrême gauche.

Naturellement, nous sommes dans un pays de droit. Où après moultes manifestations, concertations, discussions… une Assemblée Nationale n’a pas démis le gouvernement qui a décidé, contre le sentiment de 70% des français, de promulguer une réforme qui vise de retarder de deux ans le départ à la retraite pour la majorité (avec des aménagements pour beaucoup de cas sortant de la « norme ») et la disparition - à terme - de la totalité des « régimes spéciaux » (par exemple ceux dont les cotisants partent aujourd’hui à 52 ou 55 ou 57 ans !). Nous sommes dans un pays de droit et il est supposé que ce qui passe par l’Assemblée nationale et n’est pas invalidé par le Conseil Constitutionnel devient la loi du pays. Pour tout le monde, de droite, de gauche, syndicats, associations, citoyens valides ou invalides, bref, tout le monde doit s’y soumettre. Sauf à  croire que

Eh, oui. On a oublié que le peuple souverain - au pays de la révolution de 1789 - sait, depuis (et même d’avant – voir les jacqueries) oublier l’état de droit et revendiquer ce que bon lui semble. Surtout s’il s’agit d’avantages acquis, n’est-ce-pas ? Il suffit de voir qui porte l’étendard de la désobéissance pour le comprendre :

Les trois catégories les plus « actives » - SNCF, EDF et RATP - fer de lance des mouvements anti-réforme depuis plus de trois mois sont ceux dont les retraites sont 3 à 4 fois plus grandes que celles des agriculteurs. Tout en pouvant partir à la retraite 5 à 10 ans plus tôt que les pauvres du «régime général». Ce sont aussi ceux qui professent l’idiotie « faut prendre aux riches pour financer les retraites » quand le gouvernement explique que la réforme est nécessaire pour (a) financer les retraites actuelles et celles à venir et que (Edward Whitehouse, direction de l'Emploi, du Travail et des Affaires sociales) aujourd'hui l’âge de départ qui est de 62,5 ans pour les hommes et 61,1 pour les femmes, s'établira à près de 65 ans pour tous en 2050. Dans plusieurs pays de l'OCDE, il sera même supérieur : 67 ans en Allemagne, en Australie, au Danemark, aux États-Unis, en Islande et en Norvège, et 68 ans au Royaume-Uni. L'Irlande et les Pays-Bas envisagent aussi sérieusement cette option. Regardez ce que la France dépense et ce qu'elle dépensera : deux fois plus que la moyenne de l'OCDE actuellement, 50% de plus que la moyenne en 2050 (c'est demain!) :

Et si l’on ne croit pas le gouvernement, serait-il impossible d’expliquer au peuple que notre pays ne produit plus autant de richesses que nécessaire pour financer (i) l’enseignement qui produit tous les ans 20% des élèves sortant du circuit éducationnel sans savoir, véritablement, lire/écrire ou calculer, (ii) un système de santé (jadis réputé le meilleur du monde) qui ferme des lits - normaux, d’urgences, des maternités et des hôpitaux provinciaux - par manque de personnel et de ressources, (iii) une défense qui en cas de guerre (ou pour aider l’Ukraine) ne disposerait de munitions que pour trois jours (CNews, le Sénat, 15.03.2022) ? Serait-il, réellement, impossible que le peuple le comprenne ? Que nenni !

Ce peuple qui se voulait instruit, cultivé, créateur d’une langue ciselée pendant des siècles et qui a tenu le haut du pavé, ce peuple est aujourd’hui réfractaire à la simple raison. Pourtant on lui a déjà dit (François Fillon, 21.09.2007) que l’état était en faillite. Certes, mais comme des années auparavant on lui avait dit aussi (M. Giscard d’Estaing, apocryphe, 1976) « la France n’a pas de pétrole mais elle a des idées » Et quelle idée avons-nous exploité ? L’endettement.

Tant et si bien qu’aujourd’hui la dette comptable du pays (3.000 milliards d’euros) représente 116% du PIB (66,4% pour l’Allemagne) et la dette totale (y compris les 5.000 milliards d’euros « hors bilan » est équivalente à 254% du PIB ! Mais qu’à cela ne tienne, on nous dit toujours que quand c’est mal chez nous c’est pire chez les autres. Souvenez-vous, depuis trois ans (20.01.20) concernant la sortie de l’Angleterre de l’Union Européenne on nous raconte (pour nous rassurer quant à notre présence dans l’Union) l’avenir apocalyptique de la perfide Albion. Diantre.

Regardez (Trading Economics) – avec un nombre d’habitants quasi identique l’Angleterre dispose d’un PIB de 6% supérieur, d’un chômage presque deux fois plus bas que celui de la France et d’un endettement de 10% inférieur à celui de notre pays.  Il y a vingt ans le PIB/habitant de la France était 20% supérieur à celui de l'Angleterre, aujourd'hui il est inférieur de presque 10%. Et pour le départ à la retraite… au Royaume-Uni, hommes et femmes peuvent partir à la retraite à 66 ans. (Au Portugal à 66 ans et 7 mois. En Belgique aussi cet âge est fixé à 65 ans mais doit passer progressivement à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030. Au Danemark, l'âge légal de départ est de 67 ans mais doit passer à 68 en 2030 – Google, Vie Publique).

Pourquoi, diable, croit-on que le peuple ne pourrait pas comprendre que par delà les «revendications» des inconscients il y a des faits qu’il est impossible de changer ?

Et l’enseignement ? Il y aurait à écrire des tomes entiers pour raconter comment on a détruit un système à nul autre égal qui faisait la fierté de la nation. Mais nous sommes le premier pays au monde libre qui s’est approché du socialisme à grand pas : donner tout, à tout le monde, tout de suite. D’un côté en admettant dans le pays des millions d’êtres fuyant le leur ou venant pour bénéficier d’une manne distribuée larga manu sans besoin d’apporter une contribution équivalente, d’un autre côté en mettant au centre du système non pas l’enfant à éduquer mais l’éducateur (mal payé) qui, par ses représentants, gère un ministère unique au monde, troisième employeur mondial après les armées chinoises et russes. Une comparaison ?

Presque deux fois plus d’élèves dans une classe  qu’en Italie (!) avec des enseignants payés presque deux fois moins qu’en Allemagne. Pourtant le pourcentage du PIB affecté à l’éducation est de 7% en France et seulement de 4,7% en Allemagne (Banque Mondiale – 2020). Et les résultats sont là : Seuls 53,4 % des élèves atteignent le score moyen de « fluence » qui, en fin de CM2, doit conduire les élèves à lire 120 mots et plus par minute. Ils sont même 15,4 % à ne pas atteindre le score attendu en fin de CE2 (90 mots lus en une minute) et 31,1 % présentent des fragilités (entre 90 mots et 120 mots par minute). Plus grave encore, dans les quartiers prioritaires, deux tiers des élèves ont des difficultés à lire. Un constat très ennuyeux, qui s’avère même alarmant. Les Echos 10.11.2020.

Et pour les maths ? 30ème pays parmi le 31 de l’OCDE, la France réputée auparavant pour l’excellence de son école mathématique pendant des lustres.

Eh oui, mais chez nous des éducateurs mal payés, sont absents du circuit l’enseignement général et technologique, avec un taux annuel moyen de 4,7 %, qui varie entre 2,4 % (octobre) et 9,6 % (mai). Dans les lycées professionnels, le taux d'absentéisme est en moyenne sur l'année de 15,6 % et varie de 11,5 % à 24,1 % (Min. Education Nationale, 09.03.2022).

Bonnes gens, que faire ? Une sorte d’inconscience généralisée s’est installée dans ce beau pays de France. Plus personne n’a l’air de vouloir comprendre que l’abysse n’est plus derrière nous mais devant. Et que les rodomontades qui caractérisent les actes de ceux qui nous gouvernent ne sont que des vœux pieux dont la répétition leur semble devenir vérités d’évangile. Inconscience, disais-je ? Comment qualifier autrement l’incroyable insolence d’une ville comme Paris qui veut accueillir les Jeux Olympiques en 2024 quand elle n’a pas été capable de ramasser les ordures (10.000 tonnes à un moment) pendant plusieurs semaines ? Dans une ville où on ne peut plus circuler en voiture, soit disant, pour réduire la pollution qui ne fait qu’augmenter vu la réduction significative de la vitesse de circulation ! Et dont un des Adjoints de madame le Maire est un Polytechnicien distingué. Disons avec Coluche "La France, comme elle est, c'est pas plus mal que si c'était pire !" 

Qui croit encore à la devise de cette ville Fluctuat nec mergitur ?

 

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