Référendum palestinien
Après l’élection démocratique, par le peuple palestinien, d’une organisation terroriste pour le conduire vers la destruction d’Israël et l’application de la charia sur le territoire dont elle aura le contrôle, voilà que se prépare une deuxième mascarade démocratique. Incapable de fournir ce pourquoi le monde entier lui a fait confiance (la paix avec Israël en suivant la « feuille de route »), Mahmoud Abbas a trouvé le gambit idéal : un document commis par des gens dont les mains sont pleines de sang, qui sont condamnés à de lourdes peines qu’ils effectuent dans des prisons israéliennes, lui donne la possibilité de remettre en selle le Fatah en prenant (un peu de) distance par rapport au Hamas.
La belle histoire … Il nous est dit que ce référendum, si approuvé, représentera la « reconnaissance implicite » d’Israël. 58 ans après sa création, 58 ans après le rejet par tous les pays arabes de la création d’un état palestinien, eh bien, on se déciderait éventuellement à reconnaître implicitement qu’Israël existe. Curieux, non ? Trois guerres majeurs gagnées (1956, 1967 et 1973) contre des armées fournies en matériel, techniques et spécialistes par le camp de la paix de l’époque (URSS) l’ont été par l’armée fantôme d’un pays qui n’existait pas. Qui n’existait pas mais qui, selon l’Iran et le Hamas, devrait être éradiqué de la carte du monde. Inconséquence logique ou expression d’une vision déformée par l’illusion dans laquelle ces dignes représentant d’une nouvelle idéologie vivent, peu importe. Ce qui importe c’est d’essayer de comprendre ce dont il est question. Sans remonter au pêché originel (la création d’Israël) ni à la longue histoire du peuplement de la Palestine par le peuple juif depuis l’exile babylonien ou la diaspora forcée par les légions romaines.
Aujourd'hui, il y a deux vulgates dominantes qui se proposent comme incontournables pour la solution du conflit arabo-israélien. La première suggère (Oslo) des pourparlers pour un traité de paix, les palestiniens obtenant la terre et la souveraineté pour construire un état en échange de la promesse de vivre en paix avec l'Israël. Cette vulgate est celle de l'apaisement.
L'apaisement ? On connaît. Il a coûté à l’Europe une guerre mondiale dans laquelle des millions de juifs et des non-juifs ont été sacrifiés sur l’autel des négociations de paix de la France et de l’Angleterre avec Hitler.
L'apaisement ? On connaît. Staline a essayé par le fameux pacte avec l’Allemagne de découper l’Europe en retournant la soif de domination allemande vers l’Ouest. Il a coûté à la Russie plus de 20 millions de morts et la destruction d’un tiers de sa superficie.
L’apaisement ? On connaît. Il a permis l’existence du communisme dans l'Est de l’Europe, dans cette partie qui a toujours été la plus vibrante preuve de l’existence de traditions intellectuelles qui, presque toujours, étaient les précurseurs des changements à l’Ouest.
L'apaisement ? On connaît. Quand le génocide dans Kosovo battait son plein et l’Europe parlait de choses et d’autres, il a fallu que les Américains interviennent pour faire ce que l’Europe n’était plus capable de faire soi-même : arrêter un massacre. On se souvient de Camp David et du refus des palestiniens d’accepter ce qu’ils demandent aujourd’hui : les territoires disputés (frontières d’avant 1967) et une partie de Jérusalem.
La vulgate de l’apaisement, heureusement, a échoué avec le concours occasionnel des palestiniens eux-mêmes. Qui n’ont pas perdu l’occasion de … perdre une occasion (A. Eban). L’apaisement ? Le résultat direct ne serait que de créer (comme à Gaza) une nouvelle base territoriale ayant les mêmes buts : la destruction (par étapes) d’Israël.
Malheureusement, une deuxième vulgate dominante a cours en Israël. « L’unilatéralisme » : retrait de l’essentiel des territoires conquis par Israël pendant la guerre de 1967, territoires destinés depuis 1948 à la création d’un état palestinien. Il s’agit de territoires disputés car une fois annexés par la Jordanie les actes de propriété avaient souffert quelques distorsions. Ce retrait se ferait sans que rien ne soit obtenu en échange vu l’impossibilité de trouver un partenaire qui serait capable non seulement de négocier mais d’imposer à son peuple le résultat des négociations.
Cette deuxième vulgate crée la confusion dans le monde occidental. Certes, voir Israël se retirer de ces territoires c’est plutôt bon à prendre : les juifs ont été obligés à rendre ce qu’ils ont acquis par la force (en oubliant que ce serait pour la première fois dans l’histoire des guerres que le vainqueur devrait rendre ce qu’il a acquis suite à une agression contre lui). Mais, d’un autre côté, puisque les représentants élus démocratiquement du peuple palestinien ne veulent pas d’un Israël dans les parages … cela fait plutôt désordre.
La solution a été trouvée par Mahmoud Abbas : faisons comme si, laissons croire que l’on reconnaît l’existence d’Israël. D’où « l’implicitement ». L’avantage immédiat serait que la manne de la communauté internationale (un milliard de dollars tous les ans, 500 millions d’euros fournis par l’Europe) recommencerait à tomber du ciel. Et puis … on verra !
Que faire ? L’Europe (elle dort …) ne croit pas encore qu’il y a une sorte de croisade en cours contre elle, croisade particulièrement insidieuse car par delà les attaques barbares de musulmans fanatiques elle se voit confrontée à la destruction systématique de ses repères judéo-chrétiens par des populations qu’elle a acceptées en son sein et qui, d’une manière pernicieuse, l’anémient. L’Europe ne veut pas encore comprendre qu’il s’agit d’un conflit à caractère existentiel pour elle aussi, de très longue durée, conduit par un ennemi dont la raison d’être est constituée par la disparition de l’autre. L’autre ? Le juif, le chrétien et tous ceux dont les religions ne sont pas reconnues par l’islam.
L’Europe devient anti-américaine (elle est déjà anti-israélienne …) par une grille de lecture qui a fait souvent son malheur. Rien n’imposait aux américains de sauver Kosovo. Rien (en laissant de côté les armes de destruction massive dont l’Irak ne disposait pas) n’obligeait l’Amérique à lancer sa grande entreprise de démocratisation du monde arabe. Sauf sa vocation messianique, l’idée que faire le bien des gens était consubstantiel aux idéaux américains. Rien n’oblige l’Amérique de soutenir Israël contre las agressions armées des ses ennemis, états ou organisations terroristes, sauf l’idée qu’elle se fait de la vaillance d’un peuple de cinq millions qui a fleuri le désert, crée une économie dont les succès font pâlir les recettes socio-démocrates de l’Europe et dont la contribution au développement mondial (nombre de prix Nobel ?) dépasse largement son poids à l’échelle du Monde.
L’Europe sera contente d’apprendre que le référendum palestinien reconnaîtra Israël.
Implicitement …