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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 20:42

Ces deux pays, sont-ils tellement différents ? On ne le dirait pas, nonobstant leurs performances économiques, scientifiques ou militaires, le tout apportant des éléments importants pour le calcul de l’indice de satisfaction de la population (France= 6,7/10 – 20ème pays OCDE, Israël=7,2/10 – 12ème pays OCDE –Better Life Index).

Les voilà, en ce mois de janvier, en train de faire face à des turbulences de nature différente mais d’une force similaire.

 

France – vu d’avion le pays doit faire face à plusieurs défis qui expriment la situation profondément préoccupante pour des secteurs régaliens – enseignement, santé, sécurité. De plus, le modèle social choisi il y a des années est en train de montrer ses limites, sa contradiction avec l’économie de marché que le pays traverse : n’ayant pas les moyens de le maintenir, les gouvernants ont choisi une sorte de « Ponzi » en utilisant la dette publique (tant que l’on trouve des prêteurs, car elle est de presque 4.000 milliards d’euros - environ 3.000 connus et env. 1.000 en engagements hors bilan – retraites des fonctionnaires) ce qui revient à en laisser la charge aux derniers arrivés : plus de 50.000€/nouveau bébé voyant le jour. Le modèle social comporte une composante de plus en plus préoccupante : le paiement possible des retraites à ceux qui ont cotisé pour le régime général et pour les complémentaires catégorielles. S’agissant d’un système dit par répartition, on constate que si en 1965 il y avait 4,29 actifs pour un retraité, 1,54 en 1997, 1,38 en 2011 et probablement 1,2 actuellement (Source : CNAV pour la période 1992-2011).

Comme on dit, pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que le système ne peut plus continuer sans changer soit l’âge de départ à la retraite soit la durée de cotisation. Et c’est ce que des gouvernements depuis A. Juppé (1995) ont essayé de faire avec le succès connu : chaque fois que le spectre de l’impossibilité future de payer les retraites s’annonce aux gouvernements successifs… ils essayent de faire une réforme. Mais, comme notre pays est le seul au monde ou la durée légale du travail est de 35 heures et la retraite est prise (théoriquement) après 60 ans… ils ont du mal à régler la chose. Conséquence : une forte turbulence, jour de manifestation nationale le 19 janvier.

Mais, depuis quelque temps, on nous fait croire qu’en laissant venir en France des immigrés d’Afrique, du Moyen Orient ou d’Asie, par-delà le bonheur du « vivre ensemble » les immigrés sont ceux qui paieront les retraites de demain. Certes, on laisse de côté le fait qu’il s’agit d’une immigration qui - familles réunies - devient une population dont l’intégration et l’assimilation n’ont pas été des réussites depuis que le sujet est devenu préoccupant. Car ce à quoi l’on assiste, déjà, c’est qu’un deuxième peuple est présent en France et que, la démographie aidant, ses mœurs/règles/culture risque d’être majoritaires avant la fin de ce siècle.

Maurice Allais, Nobel Economie, nous avait averti, en 1988, de ce que pouvait nous arriver si on laissait l’immigration non contrôlée. Il nous disait que :

  1. Pour un travailleur immigré supplémentaire, les besoins en infrastructures – logements, hôpitaux, écoles… exigent une épargne supplémentaire égale à 4 fois le salaire annuel du travailleur et que
  2. Pour un travailleur immigré accompagné de son épouse et de 3 enfants, l’épargne nécessaire représente entre 10 à 20 fois le salaire annuel.

Pas besoin de sortir… pour comprendre que la France n’a jamais pu faire ce que M.A. avait calculé. De plus, les catégories sociales des immigrés ne pouvant pas remplacer les catégories sociales des partants à la retraite, on comprend qu’on nous raconte des balivernes.

Mais, parmi les curiosités de notre pays il y a le fait qu’il existe 42 régimes différents pour la retraite. J’ai choisi un d’entre eux pour exemplifier la difficulté pour nos gouvernements à changer les choses : le régime retraite pour les conducteurs de TGV de la SNCF dans la cadre de gestion de cette société nationale. Société qui emploie 270.000 personnes soit env. 1% des actifs (dont l’emploi à vie était garanti) en France mais qui sont à la tête du nombre de jours de grève – 20% du total connu.

SNCF :

Recettes annuelles : 20,3 milliards d’euros

Budget annuel : 18,5 milliards d’euros

Subvention annuelle de l'Etat et régions : 9,4 milliards d’euros (FIPECO 29.11.22)

Financement des retraites : 14 milliards

Dette à financer : 24,3 milliards (SNCF +RFF - après reprise de 25 milliards par l’Etat depuis 2019)

Horaire de travail : 25 heures par semaine

Pour un conducteur TGV de 40 ans, le revenu net annuel toutes primes et avantages confondus s’élève à 75 000 € (source vie du rail)

 Retraite à 52 ans pour les conducteurs et 57 ans pour les autres (France 60 ans avant reforme)

Soins : gratuits (sur le temps de travail) auprès d’un des 15.900 établissements de soins agrées où ils sont couverts à 100 %

Situation d'un conducteur de TGV :

Salaire : de 2.200 € net en début de carrière à 3.200 € salaire (y compris primes 4.880 € net conducteur TGV) en fin de carrière.

 - prime de fin d'année,

 - prime de travail,

 - prime de parcours,

 - prime de TGV,

 - prime de charbon,

 - gratification de vacances,

 - gratification annuelle d'exploitation,

 - indemnités pour heures supplémentaires,

 - allocation de déplacements (non imposable), etc.

Pour les sédentaires qui n’ont droit à aucune prime, la SNCF a créé la "prime d'absence de prime"

Horaire de travail : 25 heures par semaine

Pour un conducteur TGV de 40 ans, le revenu net annuel toutes primes et avantages confondus s’élève à 75 000 € (source vie du rail)

Soins : gratuits (sur le temps de travail) auprès d’un des 15.900 établissements de soins agrées où ils sont couverts à 100 %

Autres privilèges : gratuité illimitée des transports pour les agents et leur famille (parents, grands-parents, conjoints, concubins etc.) gratuité qui ne fait pas partie des avantages en nature donc exempte d’impôts,

Ce qui précède a comme conséquence un coût significatif pour l’Etat :

Evidemment, sachant qu’aucune catégorie socio-professionnelle n’a jamais renoncé à ce qu’elle possédait (avantages acquis), les salariés de la SNCF seront présents à la manifestation du 19 janvier se voulant capables de faire empêcher le gouvernement de faire sa réforme visant de passer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans (67 en Allemagne/Italie/Pays Bas/Portugal, 65 Belgique/Espagne/Luxembourg/Suisse, 66 UK).

Israël – Après quatre élections non concluantes (obtenir une majorité de mandats à la KNESSET) une cinquième a réussi à donner le pouvoir à une coalition obtenant 64 mandats (sur le total de 120). Un petit souci qui se révèle grand, le gouvernement qui en a résulté est considéré par les perdants des élections et, partant, par une partie du monde, comme « le gouvernement le plus à droite qu’Israël aurait connu » et, naturellement il se trouve, presque, au ban des bien-pensants du monde qui pensent qu’Israël ne sera plus une démocratie. Ce pourquoi, un ancien général ministre de la Défense, un ancien premier ministre et encore un ancien général premier ministre ont demandé au peuple de manifester contre le gouvernement récemment constitué à raison d’un million ou de plusieurs millions descendants dans les rues. Chose que d’aucuns ont pu considérer comme irresponsable et qui, jusqu’ici, ne s’est pas réalisée.

Leur 19 janvier a eu lieu le 14. Les medias, presque tous approuvant la démarche ont annoncé : Israël Hayon « dizaines de milliers », Yediot Aharonot… 50.000 et Times of Israël 80.000. La police israélienne, plus modeste, à compté 20.000 participants à Tel Aviv. Naturellement, l’iMonde a choisi 80.000 ...

Et tout cela avec l’aide, toujours disponible, des entités aidant tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour, dès qu’il arrive la possibilité d’empêcher « la droite » de gouverner en Israël : Le New Israel Fund vient d’admettre le financement de manifestations contre le gouvernement Netanyahu. Au cours des quatre dernières décennies, la NIF a versé plus de 300 millions de dollars à des organisations progressistes de la société civile israélienne. Politifact, 16.03.2015 – M. Obama a envoyé de l’argent des contribuables, au moins 350 000 $, pour financer les groupes anti-Likud et anti-Netanyahou via New Israel Fund en Israël pour son élection. Car il ne voulait pas que M. Netanyahou gagne l’élection.

(11 janvier 2023 / JNS) : Le New Israel Fund, une ONG basée aux États-Unis qui fournit un soutien financier aux groupes progressistes et anti-Israël, a envoyé un courriel à ses partisans mardi en s’attribuant le mérite des récentes manifestations contre le gouvernement.

Tout d’abord, on devrait se souvenir que Netanyahou a déjà été Premier Ministre : le 9 mai 1996 Benyamin Netanyahou est élu premier ministre d’Israël, à la tête d’une coalition rassemblant la droite, l’extrême-droite et les religieux. Le gouvernement de 96 était aussi à droite que le nouveau. Donc, le nouveau n’est pas le plus a droite de l’histoire du pays. Mensonge ! Et pourtant la démocratie en Israël s’est bien portée depuis.

Une des raisons majeures dont les perdants des élections se servent pour s’opposer au nouveau gouvernement tient à la décision de celui-ci (connue par les votants aux élections) de changer, pour le balancer, le système judiciaire dont la Cour Suprême, depuis un changement qui ne disait pas son intention, est arrivée à pouvoir annuler les lois édictées par le législatif (Knesset). De plus, les 9 membres d’une commission ad hoc dans laquelle les élus du peuple n’ont que deux voix et les juges de la Cour en ont trois et un droit de véto sont seuls à choisir les membres de la Cour Suprême. On sait que :

France : Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans. Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le Président de l’Assemblée nationale, trois par le Président du Sénat – expression des élus du peuple.

Etats Unis : Comment sont nommés les membres de la Cour suprême ? La Cour suprême est composée de neuf magistrats : ils sont tous nommés par le Président des États-Unis, après validation du Sénat – expression des élus du peuple.

UK : Les membres de la Cour sont nommés par la reine, sur recommandation du Premier ministre – expression des élus du peuple.

Pourquoi en Israël la Knesset n’aurait pas le droit d’élire/valider des juges à la Cour Suprême ? Ce qui pose problème c’est que depuis le changement insidieux de 1995 la Cour tient plus compte des inclinaisons sociales/politiques de ses membres que des décisions de la Knesset. Devrais-je ajouter qu’elle penche, presque toujours, vers la gauche ?

Si on sait raison garder, on doit se souvenir qu’Israël a connu depuis 1948 37 élections et 55 gouvernements et sa démocratie a tenu bon. Ce que le nouveau Gouvernement veut changer c’est ce qu’a été insidieusement introduit par le Président de la Cour Suprême, Barak, en 1995, c’est le déséquilibre entre les trois pouvoirs (législatif, juridique et exécutif) en donnant la prééminence au juridique (avec des juges non nommés/validés par  des élus comme aux EU ou en UK ou même en France). Sauf si j’ai tout mal compris, ce que B. Netanyahou et les siens veulent faire (c’était dans leur programme électoral) c’est de rétablir la balance entre les trois pouvoirs. Et, ça, il me semble que c’est raisonnable, comme dans toute démocratie. 

Mais comme tout le monde, en Israël, n’a que la « démocratie » dans la bouche on veut convaincre les électeurs d’Israël qu’ils ne devront pas reconnaître le résultat des élections. L’esprit démocratique en plein essor !

 

 

 

 

 

 

 

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 21:45

A peine l’année finie je me trouve « sommé » par quelques lecteurs du blog de revenir sur les deux sujets abordés dans le dernier texte mis en ligne : on trouve que j’ai été trop dur avec la Russie (car les ukrainiens ont, eux aussi, leurs défauts) et trop faible avec ce qui se passe en Israël avec l’arrivée du nouveau gouvernement. 

Bon, j’essaierai de me faire pardonner en apportant quelques précisions.

 

Russie – Ukraine – Je vais supposer que le lecteur se souvient du commencement, des « tenants », de ce qui est convenu d’appeler l’agression de la Russie contre l’Ukraine, à l’encontre des promesses de sécurité de son intégrité territoriale et de sa souveraineté qui lui ont été garanties par les USA, UK et la Russie en 1994 quand elle a renoncé aux 2.400 têtes nucléaires dont elle disposait. M. Poutine avait déclaré urbi et orbi qu’il allait s’agir d’une opération spéciale de police qui devait prendre trois jours pour dénazifier et démilitariser l’Ukraine, permettre le libre emploi de la langue russe pour les populations russophones et, naturellement, changer le gouvernement de Kiev. Ce qui est parfaitement visible aujourd’hui c’est qu’en réalité, cette guerre vise uniquement à détruire l’Ukraine : en tant qu’État, en tant que culture, en tant que nation. Cela correspond à la définition du mot « génocide » J’ose reprendre l’idée de L. Gozman (Moscow Times, 06.01.23) : «  Comme l’Ukraine ne peut jamais accepter la demande de la Russie de cesser d’exister en tant qu’État, la guerre ne peut pas être terminée en signant un traité de paix. Cette guerre ne peut être suivie de la paix que si elle se termine par la défaite militaire et politique complète de la Russie de M. Poutine et le démantèlement du régime actuel. L’Etat de M. Poutine doit cesser d’exister : pas la Russie, mais l’Etat actuel, hostile au monde entier, lui-même inclus. Tout autre résultat n’aboutirait qu’à un cessez-le-feu temporaire, dont le régime de M. Poutine en profitera »

Qu’en est-on des « aboutissants » au bout de 315 jours (plus de 100 fois plus que la prévision de M. Poutine) ?

Moscou ne contrôle plus que 16,55 % du territoire ukrainien à la fin décembre, contre 24,4 % à la fin du mois de mars, au plus fort de son avancée – dont 6,45 % de territoire déjà occupés, c’est-à-dire la Crimée et une partie du Donbass. L’Ukraine a libéré en décembre environ 700 km2 de son territoire, après 3 800 km2 le mois précédent

 

Pour en arriver là, selon les données des ukrainiens, la Russie aurait perdu

Le Portail ORYX (qui ne compte que ce que ses équipes ont pu voir, prendre les numéros de série et des photos – d’évidence moins que ce que l’Ukraine annonce car ORYX n’a pas les moyens d’être sur le front) dispose de preuves pour un total de 8.900 équipements de guerre (tanks, artillerie, radars, avions, hélicoptères, UAV, etc.,) indiquant les pertes russes : 5.375 détruits, 218 réparables, 302 abandonnés, 2.695 capturés, parmi lesquels 533 tanks ! La Russie est le plus grand fournisseur de tanks de l’Ukraine ! L'Ukraine veut des chars et attend que les « alliés » se décident à lui livrer des tanks de construction moderne : américains, français, allemands ou anglais,. La France a décidé de lui envoyer des blindés légers de reconnaissance, conçus dans les années 1970, qui sont en train de sortir de la dotation de l’armée française. Les USA viennent d’annoncer qu’ils enverront des véhicules Bradley (l’équivalent du français l'AMX-10 RC que les puristes militaires ne qualifient même pas de tank). Et les Allemands… pas encore. Autant pour la situation militaire actuelle.

Lorsque la Russie semblait forte, notre président (mais pas seulement lui) suggérait de donner à M. Poutine une « porte de sortie » pour le persuader d’arrêter les combats. Maintenant que la Russie est, d’évidence, plus faible, il promeut une certaine retenue occidentale pour le persuader de ne pas se battre plus témérairement. On a l’impression d’un accord occulte des occidentaux pour laisser les Ukrainiens se battre avec une main liée dans le dos. Ce qui revient à dire que, les deux approches récompenseraient l’agression russe en modifiant la politique occidentale conformément aux préférences de la Russie. M. Poutine n’a pas obtenu de porte de sortie à l’époque, et l’on ne devrait pas le laisser définir les limites de la politique occidentale maintenant. La stratégie de l’occident devrait être rigoureuse et non pas s’exprimer par des idées saugrenues ou des métaphores vaseuses.

La suite ? La Russie ne peut pas gagner sa guerre stupide, et il est presque impossible de déterminer ce qui va se passer ensuite. L. Freedman, https://newstatesman.com - 03.01.23.

Israël. On apprend que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni, hier, en urgence pour discuter de la visite au Mont du Temple d’un des ministres (de droite religieuse) du nouveau Gouvernement issu des élections du 1er novembre, suite à un énorme brouhaha de la gauche mondiale et israélienne. Car ce gouvernement nouveau à Jérusalem, installé jeudi dernier, serait le précurseur de l’extinction de la démocratie, du sionisme et du judaïsme et, de plus, serait en train de changer le status quo de la gouvernance du Mont du Temple (premier site religieux pour les juifs, troisième site pour les musulmans). On a l’habitude : pendant l’année de pouvoir de l’ancien gouvernement qui était diversifié, libéral, et comprenait un parti arabe, Israël a néanmoins été considéré par un organisme de l’ONU comme un régime d’apartheid. Tout cela sur fond de déclarations tonitruantes « provoquera l’explosion du Proche Orient »-Nassrallah, Hezbollah, « il y aura des morts » Y. Lapid). Ceux qui ont affirmé que le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem par l’ancien président Donald Trump transformerait la région en un enfer de violence islamiste ont eu tort. Il pourrait en être de même actuellement car Israël insiste sur le fait qu’il ne modifiera pas le statu quo (discriminatoire, quand même) sur le site le plus sacré du judaïsme, qui est traité comme une enclave musulmane que les juifs sont autorisés à visiter, mais pas prier. N’empêche. Le président palestinien Mahmoud Abbas (24.09.15 – MEMRI) : « Les juifs n’ont pas le droit de souiller la mosquée Al-Aqsa de leurs pieds puants » M. Abbas, choisi par la communauté mondiale comme partenaire palestinien de la paix pour Israël.

Bon, le Conseil va discuter et… vogue la galère ! L’Assemblée Générale de l’ONU a approuvé 15 résolutions anti-Israël (la France s’est associée à certaines et abstenue à quelques-unes) cette année et 13 résolutions contre les autres 192 pays. Ce qui paraît forcément un peu déséquilibré à certains…

De quel Israël parle-t-on actuellement ? Un Iran islamiste radical projetant de larguer une bombe nucléaire (s’ils l’avaient) sur Israël. Les alliés du Hezbollah de Téhéran, qui ont l’intention de lancer des milliers de roquettes sur Tel Aviv. Une direction palestinienne qui n’acceptera jamais de reconnaître Israël comme un État juif. Les Européens qui apaisent ces destructeurs en puissance et qui ont oublié dans la formule « deux états pour deux peuples » les deux derniers mots. Pas par hasard car les Palestiniens ne veulent pas du deuxième peuple (juif).

Mais… la caravane passe

Pays où le salaire moyen est de 3.187€ (11.804 shekels) – France =2.340€. Dont le PIB/habitant, il y a dix ans était inférieur de 20% à celui de la France est maintenant supérieur de 20%. France = 43.659$ (2021), Israël = 52.170$ (2021).

Pays parmi les 25 meilleurs de la planète :

https://www.nicerx.com/happy-nations-2/

              Pays, considéré le 10ème au monde malgré sa taille, qui a joué un rôle important dans les affaires mondiales », indique le site https://www.usnews.com 02.01.23 « Nous avons également noté qu’Israël a une économie forte et qu’elle est d’une importance énorme pour les juifs du monde entier. ….. les principales exportations d’Israël sont les diamants, l’équipement technologique et les médicaments. Israël a progressé d’une place par rapport à l’année dernière quand il a été classé 11ème. Israël a maintenu un rang militaire très élevé dans la catégorie « puissance », arrivant en quatrième position avec une note de 91,1, derrière seulement la Chine, les États-Unis et la Russie. De plus, Israël a été jugé « politiquement influent », avec une note de 78,1. FRANCE – 7ème, 6-ème année dernière.

***

La démocratie israélienne n’est pas en danger, sauf peut-être dans l’imagination des mauvais perdants du dernier scrutin. Notre caractère démocratique est fort et beaucoup plus établi que dans la plupart des pays européens dans lesquels vous vivez. (IH – Lettre aux citoyens juifs européens – 06.01.23). On aurait dû ajouter comme destinataire l’Immonde aussi.

              Eh, oui, … la caravane passe, on en verra d’autres. 1,4 milliards de musulmans, 500 millions d’européens… Israël = 9,5 millions dont 7,5 millions de juifs.
Mais le Conseil de Sécurité de l’ONU se réunit pour la visite d’un ministre sur le Mont du Temple ? Là, je suis profondément vexé : j’y suis allé, il y a quelques années, avec un des mes petit-fils et le Conseil de Sécurité de l’ONU ne s’était pas réuni pour nous condamner. Une vraie discrimination !

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31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 16:51

Des lecteurs se sont étonnés de mon silence devant les éructations de la gauche de partout quant à l’avènement d’un gouvernement de droite (« d’extrême droite » selon certains, ayant un caractère « fascisant » selon d’autres) en Israël : rien à dire ? Je vais essayer de prendre à brousse-poil certaines des « vérités » véhiculées par la bien-pensance du monde, l’israélienne et/ou occidentale.

 

Tout d’abord un mot sur ce que l’on devrait appeler « La barbarie sans visage humain » (que B-H.L me pardonne de paraphraser son titre). Jour après jour, les barbares russes génocidaires lancent des dizaines, voire des centaines de missiles de croisière ou d’autre type sur les infrastructures civiles de l’Ukraine. Sur un peuple considéré comme frère jusqu’à il n’y a pas si longtemps et un territoire qui aurait dû être rattaché à la mère Russie après une « opération spéciale » de 3 jours. Que l’armée russe, aux ordres d’un maniaque paranoïaque, montre sa vraie face (que l’on avait oubliée) en croyant - à l’inverse de toutes les guerres connues qui n’ont jamais été gagnées par des bombardements furent-ils massifs - que détruire systématiquement ce qui existe en Ukraine lui assurera la conquête du pays, soit. On en a vu pire. Mais que le monde entier, en grande partie civilisé, puisse assister, veulement, à ce qui se passe aux confins de l’Europe sans réagir autrement que par des paroles verbales, cela dépasse l’entendement. On me dira, pourtant, que l’Occident compense l’infériorité militaire de l’Ukraine par des transferts massifs d’armes et munitions, ce qui est vrai. Au moins pour trois pays (USA, UK et Pologne). L’apport de la France ? 18 canons CESAR cités à chaque occasion par nos dirigeants. L’apport de l’Allemagne ? Au départ, des casques de protection et, au bout de moult réflexions « pour ou contre » des fusées anti-char datant des années 60 et des véhicules blindés sortis des dépôts « hors-service » mais des promesses pour 2023. Où sont les partisans de la paix ? Où sont les manifestants contre la guerre au Vietnam ? Chez nous on est désespérés par la grève de la SNCF qui nous empêche de partir en vacances, par l’incapacité de réformer le pays et par les discours du Président qui nous assure que tout ira bien car nous avançons… Il me souvient un bref poème de Guillaume Apollinaire que je paraphrase (il me le pardonnera de là où il se trouve…)

 

Incertitude, ô mes délices

On nous dit que nous avançons,

Comme s’en vont les écrevisses,

À reculons, à reculons.

 

Mais revenons au sujet principal : Israël.

 

Les dernières élections ont donné une majorité de 64 députés (sur les 120 de la Knesset) à des partis de droite, qualifiés pour l’occasion d’extrême droite, face à une minorité de 51 députés de gauche/centre gauche et à un parti (arabe) de 5 députés.

En général, un régime démocratique est caractérisé par la volonté de la partie perdante d’accepter la décision de la majorité. C’est ce qui s’est passé depuis des lustres en Israël car des alternances ont eu lieu sans que le caractère démocratique du pays soit menacé ou changé.

Mais pas cette fois-ci. Ironiquement, les mêmes médias, groupes et dirigeants de gauche qui parlent de "démocratie" et de "respect des élections" refusent de respecter les résultats des élections démocratiques en Israël, et ce, en Israël et dans une partie du monde occidental, naturellement en Europe, par exemple. Faisons simple, la coalition sortante et les bien-pensants de par le monde affirment que les vainqueurs des élections démocratiques du pays ont l’intention de détruire la démocratie. Bigre.

Tout aussi naturellement le grand quotidien américain NYT et son clone Le Monde (que certains appellent l’Immonde) s’en font l’écho car on peut toujours compter sur eux pour dépeindre l’État juif sous le pire jour possible, quand on ne le diabolise pas.

Pour ceux qui ne lisent plus l’Immonde, qu’ils sachent qu’il vient de publier un éditorial « Israël, une démocratie devenue illusoire » dont le titre annonce la couleur. Mais, soit parce que les auteurs sont ignares soit parce qu’ils ont un agenda politique à suivre, ils énoncent, j’en ai choisi, trois affirmations péremptoires et mensongères (le cumul est permis) :

  1. Plus de cinquante ans après la conquête par la force de Gaza et la Cisjordanie – l’ignominie n’a plus de limites : les territoires ont été conquis au terme d’une guerre déclenchée par plusieurs pays arabes en 1967 – guerre de défense, considérée juste à l’époque, car Israël se défendait ;

 

  1. Le retrait de Gaza n’a d’ailleurs jamais empêché Israël d’exercer sur ses habitants une pression impitoyable, - tellement impitoyable que la population du territoire est passée de 356.261 en 1967 à 1.022.207 en 1997 à 1.416.966 en 2007 (abandon du territoire par Israël en 2005) à 2.047.969 (Gaza Strip2020 est.) et à plus de 2.200.000 en 2022 (Levy Economics Institute of Bard College) ; sans remarquer que l’Égypte est partie prenante dans le sort de Gaza
  2.  
  3.  
  4. Les 5 millions de Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie subissent en effet un régime qui gouverne leur vie dans ses moindres détails ; l’ignominie n’a plus de limites : ne rien dire du Hamas et/ou de l’Autorité Palestinienne qui ont utilisé les mille milliards de $ gracieusement offerts par, essentiellement les USA et l’Europe, un pour s’armer de plus de 10.000 de fusées et l’autre pour remplir les poches de dirigeants corrompus dépasse les bornes ; écrire, noir sur blanc, qu’Israël gouverne la vie des habitants de Gaza dans ses moindres détails…
  5.  

Bon, mais que reproche-t-on au nouveau gouvernement sorti des urnes israéliennes ? Le plus important, la constitution de la Cour Suprême.

Le nouveau gouvernement tentera de modifier le processus de sélection des juges de la Cour suprême. Jusqu’à présent, dans la commission qui choisit les juges suprêmes les existants ont un droit de veto sur le choix de leurs successeurs, garantissant ainsi que la cour reste homogène, penchant à gauche actuellement. Le judicaire israélien se voulant calqué sur le judiciaire américain, on voit l’énorme différence : pas un Américain, de droite ou de gauche, ne tolérerait que des juges, plutôt que des représentants élus par le peuple, choisissent leurs successeurs ; d’évidence, le système actuel est anti-démocratique, c’est la pratique même défendue par ceux qui prétendent que la modifier serait antidémocratique, la nouvelle coalition voulant que la décision appartienne à la Knesset qui représente le peuple.

Mais pas seulement. Le gouvernement de droite n’est que l’expression du déplacement vers la droite de la majorité du peuple israélien : essentiellement parce que toutes les tentatives de la gauche (Oslo, offres Barak, offre Olmert, etc.,) pour obtenir un accord avec les palestiniens se sont révélées être des anémies pernicieuses qui ont coûté la vie de milliers d’israéliens face au terrorisme ou à l’agression permanente du Hamas de Gaza.

L’avènement d’un gouvernement de droite en Israël n’est pas l’œuvre de                   B. Netanyahou, ou des proscrits de la droite religieuse, Itamar Ben-Gvir ou Bezalel Smotrich. Beaucoup de pages ont été noircies tant en Israël que dans le monde fustigeant ces deux-là. Ils ont été injuriés comme étant d’extrême droite, voire fascistes. Quand on regarde de plus près, on constate que M. Ben-Gvir est un nationaliste populiste. M. Smotrich est le pendant juif des responsables politiques chrétiens évangéliques américains. Mais leurs contempteurs savent que MM. Smotrich et Ben-Gvir acceptent les deux caractéristiques principales d’Israël : un État juif et une démocratie. Ils comprennent que la détermination de la politique et de l’avenir d’Israël revient au peuple d’Israël. Ils essaient de convaincre leurs concitoyens de voter pour eux et de les appuyer. Lorsqu’ils perdent, comme la droite l’a fait lors de dernières d’élections, MM. Smotrich et Ben-Gvir se sont trouvés dans l’opposition. Pendant le mandat du gouvernement sortant, ils ne sont pas allés à l’étranger pour diaboliser le gouvernement ou faire cause commune avec les ennemis d’Israël et travailler à la destruction du pays. Ils n’ont même pas agi comme MM. Lapid, Lieberman et le ministre sortant de la Défense Benny Gantz, qui appellent les Israéliens à descendre dans la rue, à se rebeller ou à cesser de payer des impôts.

C’est la volonté des électeurs exprimée démocratiquement le 1er novembre 2022 qui a amené au pouvoir B. Netanyahu et ses alliés. Et tandis que l’opposition de gauche et avec elle les bien-pensants de gauche du monde, déplorent ce qu’elle appelle absurdement « la fin de la démocratie », ou comme l'Immonde "une démocratie illusoire" l’écrasante majorité des Israéliens ne les suivent pas, et le million de citoyens espérés par les sortants de prendre les rues reste encore à trouver. Period.

B. Natanyahu, pour la quatrième fois premier ministre, réussira sans doute (puisqu’il l’a déjà fait trois fois par le passé) à pousser l’évolution du pays vers un statut de puissance mondiale majeure. "The Economist" vient de classer Israël comme la quatrième économie la plus performante en 2022. Le classement des 34 pays de l’OCDE est fondé sur cinq indicateurs macroéconomiques : croissance du PIB, inflation annuelle, ampleur de l’inflation, cours des actions et dette publique. "Globes" a rapporté la semaine dernière que le ratio dette/ PIB a chuté de 68% à 60% cette année. L’inflation au cours des 12 derniers mois s’est tenue à 5,3%, soit environ la moitié du niveau d’inflation dans la plupart des économies occidentales. Les exportations de biens et de services d’Israël ont constamment augmenté au cours de la dernière décennie, à l’exception de 2020 (pandémie de COVID-19). Les exportations de biens et services d’Israël (Administration du Commerce Extérieur) s’élèvent à env. 160 milliards de dollars en 2022, un nouveau record et une hausse de plus de 10 % par rapport à l’an dernier, lorsque les exportations de biens et de services ont atteint le chiffre record de 144 milliards de dollars. Selon le taux de croissance des exportations au cours des neuf premiers mois de 2022 cela fait 40 % du PIB – France 29,9 % – (https://www.macrotrends.ne). Eytan Sheshinski, professeur émérite en finances publiques à l’Université hébraïque de Jérusalem, a déclaré qu’en 2022, « Israël s’en est très bien tiré, avec un taux de croissance de 6,3 %, ce qui est sans précédent. Il ajoute qu’en 2021 et 2022, le PIB d’Israël a augmenté en moyenne d’environ 4,3 % par an et qu’il s’agit de la moyenne la plus élevée de l’OCDE. « C’est un très bon bilan », note-t-il.

B. Netanyahu ? Le mal aimé de la gauche : elle devrait, pourtant, comprendre que dans sa tentative de diaboliser Bibi, ils infligent un préjudice potentiellement irrévocable à Israël. Quelles qu’en soient ses péchés propres car, comme tout un chacun, il doit bien en avoir quelques-uns.

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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 12:53

Certains des lecteurs du blog m’expriment leur incompréhension concernant la position des deux états les plus importants de l’Europe, la France et l’Allemagne, pour ce qui est de l’aide qu’ils prétendent apporter à l’Ukraine.

Ils vont trouver sur le blog un ajout au dernier texte qui, me semble, répond à leur questionnement.

 

C’est vrai, la France prétend (depuis quelques jours) être le troisième donateur d’aide mais quand on regarde de plus près on constate qu’elle n’est que le sixième [engagement de 1,41 milliards - deux fois moins que la Pologne, trois fois moins que le Canada … classée 23ème pour l’aide militaire (!) comparée à son PIB, regardez le détail  en bas]  mais qu’elle compte sa contribution aux prêts et aux garanties que l’Europe fait/donne à l’Ukraine ! C’est d’ailleurs le moment de rappeler que plus de 60% de l’aide américaine -prévue, pour l’instant- de 68 milliards de $ dont 18 déjà apportés) est gratuite (cadeau) tandis que seulement 27% de celle européenne annoncée de 18 milliards de $  est gratuite (CSIS - 18.11.22)

                           FRANCE

 

Quant à l’Allemagne, à part sa propension à ne  pas  trop ennuyer  M. Poutine car …      M. Scholz parle déjà de la reprise de bonnes relations une fois que la paix sera là, la raison de son peu d'enthousiasme (visible depuis longtemps) pour aider militairement l'Ukraine peut être une autre :

BERLIN — Maybe it’s a good thing Germany refused to send Ukraine tanks after all.

German Defense Minister Christine Lambrecht called an emergency meeting with her generals on Monday to discuss the latest crisis to befall Germany’s beleaguered military: broken tanks.

The emergency meeting follows the leak of an email from a senior commander to the head of the Bundeswehr armed forces, in which he laments the sorry state of his division’s infantry fighting vehicles(Politico - 19.12.22).

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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 19:10

Naturellement, la coupe de foot, notre Président, la situation du pays et certaines perspectives aujourdhui visibles. 

Un dernier texte pour cette année, à nulle autre pareille, car si la France se savait ingouvernable (« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromages » - Charles de Gaulle) elle lest encore plus avec un Président qui ne semble pas pouvoir chausser les chaussures de ses prédécesseurs et une Assemblée Nationale devenue un cirque dhiver

 

A vrai dire, surtout « circenses » car « panem » pose quelques problèmes aux français, en général, et à certaines catégories en particulier. J’y reviendrai.

On n’a pas pu échapper, pendant ce mois de décembre, à une sorte d’hystérie médiatique : la coupe mondiale de foot au Qatar et, naturellement, le sort de l’équipe de France. On devrait, d’ailleurs, dire « équipe de France et de ses anciennes colonies » car, à plusieurs reprises, le nombre de « souchiens » n’était que trois, au maximum quatre sur les 11 de l’équipe. Entendons-nous bien, il s’agit bien sûr de français ayant des passeports en règle dont certains ont été même éduqués en France.

Cela avait mal commencé (avec un match perdu contre la Tunisie) mais, crescendo, gagnant plusieurs matchs, elle est arrivée en finale. Patatras… les blancs d’Argentine ont vaincu la diversité française. Certes, on n’a pas pu s’empêcher (les media français) de vouer aux gémonies l’arbitre (pourtant considéré comme un des meilleurs du monde) qui aurait manifesté une préférence pour l’Argentine. On est en France, que diable, il faut toujours trouver quelqu’un pour patafioler, n’est-ce-pas ? Et là on a vu la Président de la République à l’œuvre. Pas seulement puisque, fan de l’équipe, il a trouvé normal, toutes affaires cessantes (guerre en Ukraine, crise énergie, réforme des retraites, délitement de l’Europe – ai-je oublié quelque chose d’importance ?) de faire le voyage Paris – Dubaï deux fois. Plusieurs avions car il n’allait pas partir tout seul, en faisant fi de l’empreinte C02 – presque 6.000 tonnes de CO2 – (https://planetair.ca/ je garde le calcul à la disposition des lecteurs) soit ce que env. 1.500 français génèrent annuellement (Commissariat Général au Développement Durable). La première fois parce qu’il espérait que l’équipe allait se trouver en finale et la deuxième fois parce qu’elle pouvait (devait ?) gagner. Elle a perdu et les 24 millions de téléspectateurs de TF1 ont été malheureux comme lui. Mais il se devait d’être là :

et aussi dans le vestiaire une fois que le sort malheureux était nôtre :

Ce qu’il a dit aux acteurs de la tragédie restera dans les annales car il commencé par dire (je l’ai entendu) « A celles et ceux…) peut-on imaginer de « celles » dans le vestiaire d’une équipe de football après un match ? Bon, c’est vrai, il leur a parlé de la grande nation que nous étions et de sa capacité à le redevenir encore comme l’équipe est revenue de 0-2 à 3-3. La profondeur du discours et son contenu ne semblent pas enthousiasmer les joueurs. Un mot encore : voit-on le Général se donner ainsi en spectacle ?

J’ai dit que je reviendrai sur le « panem » Les 24 millions de spectateurs de TF1 dès la fin de la transmission se sont trouvés devant leurs affaires courantes. Ils ont réalisé, par-delà le « circenses » que leur vie devenait de plus en plus difficile. https://calculs.net nous apprend que pour avoir un pouvoir d’achat en 2022 égal à celui de 100 euros en 2003 (année d’introduction de l’euro) il leur faut 135 euros. Soit une perte de pouvoir d’achat (100/135) de 26%. Certes, certains groupes socioprofessionnels ont bénéficié de l’augmentation de leurs revenus. Mais regardez les 16 millions de retraités – retraite moyenne 1.509 €/mois brut, retraite médiane 1.900€/mois brut) pour lesquels cela n’a pas été le cas. Non seulement, mais considérés comme mieux lotis que d’autres, en 2018 on a augmenté la CSG pour une partie de retraités, tant et si bien que maintenant on utilise deux taux : taux normal=8,3% et un taux réduit de 3,8% ce qui fait que le taux médian est de 6,6%. Ajoutez les autres retenues (Assurance Maladie 3,2% - CRDS 0,5% - CASA 0,3%). Et comme presque tous ont une mutuelle, on assiste, d’évidence, à la paupérisation (relative ? absolue ?) d’une grande partie de la population française. Comprenez-vous pourquoi le sentiment que les choses vont de mal en pis se soit installé dans le pays ? Et qu’il ne s’agit pas d’un « ressenti » mais d’une vérité irrécusable ?

Alors, la Coupe du Monde au Qatar ? Selon les estimations du Fonds monétaire international, les revenus des pays arabes tirés de la production et des exportations de pétrole et de gaz devraient passer de 3.000 milliards de dollars en 2022 à 5.000 milliards de dollars en 2023. (https://www.ynetnews.com/article/bjvnhdpis, 20.11.22). Au passage, l'émirat gazier a dépensé plus de 220 milliards de dollars (soit environ 210 milliards d'euros) (19 nov. 2022. Google) pour organiser l’évènement. Avec seulement 5%, soit 10 milliards de $ le Qatar aurait pu construire plus de 200.000 maisons pour les 2 millions de frères pauvres de Gaza mais on préfère les laisser tirer des fusées sur la population civile israélienne en faisant appel à la sympathie mondiale pour couvrir leurs besoins. Sympathie, d’autant plus méritante, qu’elle met en évidence la responsabilité d’Israël (dit-on) pour la « prison à ciel ouvert » qu’est devenu le territoire 17 ans après le départ intégral d’Israël de là-bas.

Et parce que l’on parle des frères palestiniens : la France (vieille amie d’Israël, le Quai d’Orsay ne me contredira pas) vient de condamner sévèrement Israël pour avoir fait expulser un ancien condamné (ayant fait sept années de prison pour sa participation au projet d’assassiner le Chef Rabin d’Israël) vers la France vu que le sieur a la nationalité française. Le Quai a déclaré « La France a également engagé de multiples démarches auprès des autorités israéliennes pour manifester de la manière la plus claire son opposition à cette expulsion d’un résident palestinien de Jérusalem-Est, territoire occupé au sens de la quatrième convention de Genève » Résident palestinien de nationalité française. Par curiosité j’ai regardé la fameuse Convention de Genève (1949) qui dit : Article 2 - Application de la Convention :…La Convention s'appliquera également dans tous les cas d'occupation de tout ou partie du territoire d'une Haute Partie contractante, même si cette occupation ne rencontre aucune résistance militaire. Israël ne considère pas ce texte juridiquement applicable dans le contexte des territoires disputés depuis 1967, car, comme l'écrivit en 1970 l'ancien président de la Cour suprême israélienne, Meir Shamgar, cette convention « stipule expressément que, pour cela, un État souverain devait avoir été expulsé et qu'il devait avoir été un État souverain légitime » ce qui n’a pas été le cas (Wikipédia).

Allez, je m’arrête là pour le Qatar (dont les sous alimentent aussi plein de mosquées, associations et œuvres diverses en France avec la bénédiction des quatre derniers présidents de la République) mais pas pour notre Président.

Car, football mis à part, il veut être le leader de l’Europe et, par ailleurs, tout en protestant de son adhésion à la cause de l’Ukraine, veut trouver "une porte de sortie honorable pour M. Poutine et la Russie" . A tel point que dernièrement il a suggéré qu’il faudra préparer des garanties de sécurité pour la Russie dès que la paix sera conclue : « L’Occident devrait envisager comment répondre au besoin de la Russie de garanties de sécurité si le président Vladimir Poutine accepte les négociations sur la fin de la guerre en Ukraine ». (www.Reuters.com). Pendant que la Russie et M. Poutine tentent d’effacer l’Ukraine et les Ukrainiens de la carte du monde par un génocide évident pour le monde entier. Si l’on veut raison garder, la Russie n’a pas besoin de garanties de sécurité, elle doit seulement faire face à un tribunal international. Monsieur Poutine et ses séides ne devraient avoir besoin que d’un transport gratuit jusqu’à La Haye. Parler de garanties de sécurité pour la Russie qui dispose de 6.000 têtes nucléaires, pardonnez-moi, c’est la chose la plus imbécile que notre Président a envisagé sauf peut-être ce qu’il a dit aux joueurs de l’équipe de France quand il a commencé par « celles et ceux ».

Vu la pantalonnade allemande commencée quand l’ami (presque intime) de Mme Merkel a arrêté sa fourniture de gaz (45 à 55% du total consommé en Allemagne), vu l’anémie actuelle de son gouvernement, notre Président a eu l’occasion d’unir le continent contre la Russie. Et de rappeler, ainsi,  ce que la France a été au 19ème siècle devenant de nouveau leader de l’Europe. Mais non, il donne plutôt l’impression d’être un « idiot utile » pour M. Poutine en avançant l’idée d’une « bonne paix » avec la Russie. Exemple à suivre par tous les autocrates après une agression territoriale.

Notre Président … L’enseignement en berne, la santé n’en parlons plus, la balance commerciale déficitaire depuis des lustres, la dette publique de plus de 4.000 milliards d’euros (y compris les retraites des fonctionnaires), les aventures militaires mal terminées, bref, la grande nation qu’il dit que nous sommes, a quelques soucis devant elle. Mais, rassurez-vous, bonnes gens, tout est sous contrôle ! Et on vient de voter encore une loi concernant la sécurité et ipso facto certaines conséquences de l’immigration non contrôlée. Du temps de M. Badinter il y avait, en France, plus de 28.000 lois. Que nul n’est censé ignorer, n’est-ce pas ? Combien y en a-t-il aujourd’hui ? Au 25 janvier 2019, le volume du droit consolidé en vigueur est de 84.619 articles législatifs et de 233.048 articles réglementaires, en hausse par rapport à 2018 (83 254 et 231 363 respectivement – Google). Encore une loi, pourquoi faire ? Je me permets de reprendre Peter Hammond dans « Esclavage, Terrorisme & Islam » : The Historical Roots and Contemporary Threat » « Lorsqu’une population musulmane immigrante atteint un certain pourcentage, c’est fini pour la culture préexistante. Les conclusions peuvent être résumées comme suit :

Tant que la population musulmane demeurera à environ 2 % ou moins dans un pays donné, elle sera considérée pour la plupart comme une minorité pacifique et non comme une menace pour les autres citoyens ;

 

de 2 ou 5 %, ils commencent à faire du prosélytisme auprès d’autres minorités ethniques et de groupes désavantagés, souvent en recrutant dans les prisons et parmi les gangs de rue ;

 

à partir de 5 %, ils exercent une influence démesurée (en proportion de leur pourcentage de la population) ; par exemple, ils feront pression pour l’introduction d’aliments halal (propres selon les normes islamiques), assurant ainsi des emplois de préparation alimentaire pour les musulmans ; ils exerceront une pression accrue sur les chaînes de supermarchés pour qu’elles affichent des produits halal sur leurs tablettes, ainsi que des menaces de non-conformité ;

à ce stade, ils travailleront pour obtenir du gouvernement au pouvoir de leur permettre de se gouverner (dans leurs « quartiers ») en vertu de la charia, la loi islamique ;

 

en approchant 10% de la population, ils ont tendance à augmenter l’anarchie comme moyen de se plaindre de leurs conditions ; à Paris, on voit déjà les incendies de voitures, entre autres ; toute action non-musulmane offense l’islam et entraîne des soulèvements et des menaces, comme à Amsterdam, avec l’opposition aux caricatures de Mahomet et aux films sur l’islam ;

 

après avoir atteint 20 %, les nations peuvent s’attendre à des émeutes à des formations de milices djihadistes, des tueries sporadiques et des incendies d’églises chrétiennes et de synagogues juives (voir Malmö et/ou Möllenboek).

 

 à 40 %, les nations connaissent des massacres, des attaques terroristes chroniques et une guerre de milices (Pakistan ?) ;

 

à partir de 60 %, les nations subissent la persécution sans entrave des croyants de toutes les autres religions, en plus des non-croyants (Nigeria ? ) ;

 

après 80 %, il faut s’attendre à de l’intimidation quotidienne et à un djihad violent, à un certain nettoyage ethnique alors que ces pays chassent les infidèles et se dirigent vers une population 100 % musulmane ;

 

100 % inaugureront la paix de « Dar-es-Salaam », la Maison islamique de la paix. Ici, il est censé y avoir la paix, parce que tout le monde est musulman, les madrasses sont les seules écoles, et le Coran est le seul livre saint.

A combien sommes-nous en France ? 10% ? N’ayez crainte, nous sommes plus intelligents que le monde entier, nous voulons assimiler un peuple qui ne le veut pas et, ce n’est pas grave, la gauche nous le dit tous les jours, nous avons le bonheur de vivre ensemble !

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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 19:01

 

Certains lecteurs fidèles ont manifesté leur surprise devant le peu que j’écris sur Israël, surtout en cette période de changement profond (selon les uns) du trajet du pays. C’est vrai, j’ai pensé qu’il fallait attendre que la poussière retombe avant d’essayer de comprendre ce qui se passe dans ce tout petit pays qui est l’objet de l’attention du très grand monde.

Mais deux événements d’inégale importance sont à signaler : l’interdiction, par l’Europe à partir d’aujourd’hui, de l’achat de gaz/pétrole russe venant par bateaux couplée à la fixation d’un prix seuil maximum et -intéressant- la publication par Le Figaro d’un texte « En Arabie Saoudite l’extraordinaire site archéologique de Kaybar révélé au monde » - Exclusif : Le Figaro a pu découvrir l’ancien royaume juif et l’occupation juive de Kaybar. Déjà… un clin d’œil pour l’occupation juive de la Judée et de la Samarie… »

 

Certains lecteurs fidèles ont manifesté leur surprise devant le peu que j’écris sur Israël, surtout en cette période de changement profond (selon les uns) du trajet du pays. C’est vrai, j’ai pensé qu’il fallait attendre que la poussière retombe avant d’essayer de comprendre ce qui se passe dans ce tout petit pays qui est l’objet de l’attention du très grand monde.  J’y viens.

Aujourd’hui l’Europe (et l’Australie) inaugurent l’interdiction d’achat de pétrole/gaz russe transporté par bateaux. Aussi, la fixation d’un prix seuil au delà du quel les sociétés de transport et d’assurances seront pénalisées si elles se chargent de le commercialiser. Deux mots donc sur ce qui se passe à l’Est de l’Europe avant d’arriver à Israël.

Résumons. En décembre 2021 la Russie faisait savoir qu’elle souffrirait « existentiellement » si l’OTAN arrivait à ses frontières via l’intégration de l’Ukraine. Ce qui, pour elle (et pour ses idiots utiles), justifiait son agression. On laisse de côté, les autres contrevérités grossières – l’Ukraine dirigée par des juifs nazis drogués, militarisée et interdisant l’utilisation de la langue russe à une partie de sa population. Le réalisme politique n’a eu besoin que d’un mois pour réfuter la vulgate principale : la Finlande et la Suède, neutres depuis des lustres, effrayées par l’agression russe ont décidé de rejoindre l’OTAN. Avec leur adhésion, l’OTAN est maintenant beaucoup plus proche des centres vitaux de la Russie qu’elle ne l’aurait été si l’Ukraine avait réussi à adhérer à l’OTAN. Cette chaîne d’événements est un excellent exemple d’idiotie politique : Monsieur Poutine avait tellement peur de l’OTAN qu’il l’a amené aux portes de sa ville natale de Saint-Pétersbourg. Mais comme la bêtise est multiforme, les deux pipe-lines censés transporter du gaz et/ou du pétrole vers l’Europe ont été sabotés et le seul canal qui fonctionne encore est celui qui passe par l’Ukraine. Et la Russie lui paye des droits de passage. Mais les Ukrainiens ont été tellement vaillants sur le champ de bataille et tellement habiles en diplomatie qu’ils ont réuni, pour les aider « autant de temps qu’il faudra » (dernière promesse de MM Biden et Macron), pratiquement, la totalité des pays occidentaux. Tant et si bien qu’après neuf mois de guerre l’armée russe semble déboussolée, réduite à des positions défensives après avoir cédé env. 40% des territoires qu’elle avait conquis pendant le premier mois de la guerre. Quant à l’économie russe et/ou à la réputation de la Russie comme pays-puissance… Accessoirement, Monsieur Poutine a réussi de faire d’un pays qui n’existait pas (pour lui) le centre du monde (à l’exception de tous les autres foyers de guerre). Oui, j’oubliais : épuisé par sa guerre en Ukraine, Monsieur Poutine a accepté l’expansion de l’OTAN sans protester ni menacer.

Donc, Israël. Cinquième élection en moins de quatre années (conséquence d’un système électoral à nul autre pareil – la proportionnelle intégrale), cette fois-ci la coalition majoritaire comporte le traditionnel parti de droite (Likud) et trois petits partis de droite extrême, religieux de surcroît. Ce serait déjà suffisant pour mettre le feu aux poudres et commencer (continuer avec plus de force) à vouer Israël aux gémonies. La communauté internationale a condamné illico l’inclusion de MM. Smotrich et Ben-Gvir dans la coalition gouvernementale conduite par le Likud et son premier élu, Benjamin Netanyahou. M. Ben-Gvir, car dans un passé aujourd’hui lointain, avait été condamné pour avoir tenu des propos racistes tels que Tsahal n’a pas voulu de lui pour faire son service (dans un pays où la conscription est obligatoire). N’empêche que pour se présenter aux élections en 2022 sa candidature a été validée par la Cour Suprême d’Israël.

Mais après trois retours d’une mort politique, le corrompu, le proscrit, l’inculpé attendant plusieurs procès – je veux dire Benjamin Netanyahou, va présider le gouvernement en train d’être formé par la coalition sortant victorieuse des élections et disposant de 64 mandats dans une Knesset de 120.

Il faudra, donc, à la gauche (pratiquement presque disparue) israélienne et aux donneurs de leçons (qui veulent le bien d’Israël, n’est-ce-pas ?) du monde entier qu’ils se fassent une raison : BN est premier ministre pour la quatrième fois. Il l’a été de 1996 à 1999, de 2009 à 2015 et de 2015 à 2021. 15 ans c’est déjà une performance inégalée mais devenir Premier Ministre quatre fois c’est suffisamment rare pour pouvoir se demander de quel bois il est fait.

« Benjamin Netanyahu - ou Bibi, comme il est connu de presque tout le monde - est un personnage polarisant. Pour certains, il est le défenseur ultime de l’État d’Israël, un homme qui a été disposé à être impopulaire pour faire les choix nécessaires pour protéger sa nation vulnérable. Pour d’autres, Bibi symbolise tout ce qui ne va pas avec Israël au 21ème siècle : l’Etat est de plus en plus tourné vers la droite et son conflit sans fin avec les Palestiniens est toujours là. Les partisans de Bibi chantent « Bibi King of Israël » lors de rassemblements, tandis que ses ennemis l’appellent « ministre du crime » (RCP, interview BW – 02.12.22).

Personnage hors du commun, soldat-commando-officier forces spéciales, études de math, physique, architecture, employé un temps par Boston Consulting Group (un des, si non le principal, cabinet de gestion aux Etats Uns), diplomate – ambassadeur d’Israël aux Nations Unies (nommé par un Shimon Peres de gauche sachant qu’il était de droite) et trois fois premier ministre (lire BIBI, My Story). Toutes tendances politiques en Israël confondues, à chaque enquête d’opinion, à la question « quel homme politique serait le meilleur Premier Ministre » la réponse de 40/45% des sondés – BN. Viennent ensuite à env. 20/25% plusieurs autres. Pas commun.

Homme de droite, mais chaque fois qu’il a formé un gouvernement il a eu avec lui des gens plus à droite que lui et, aussi, un parti/des gens moins à droite que lui. Son rôle modérateur, son peu d’enthousiasme de « va-t-en-guerre », sa constance dans ce qu’il professe et ce qu’il fait, expliquent sa longévité politique et sa capacité d’approche, pratiquement, de tous les dirigeants internationaux qui comptent. Que ce soit l’indien Modi, le chinois Xi Jinping, les présidents américains de Reagan à Biden (en passant par Clinton, Bush, Trump), Poutine ou les européens (pas tous …) et même les dirigeants du Golfe, il semble avoir leurs numéros de portable.

Mais, alors, pourquoi le rejet d’une partie de la population israélienne ? BN ne peut compter sur le centre et la gauche -qui sont en lambeaux à cause de sa victoire électorale décisive- pour assurer l’équilibre, la retenue et la modération. BN, lui-même sera, donc, le seul équilibreur/modérateur du gouvernement qu’il formera. Et la question à 64.000$ est de savoir si BN – aimé par beaucoup de gens de droite et détesté par beaucoup de gens de gauche – assurera à Israël la sécurité, la stabilité et la prospérité qu’il promet ou sera le poison, comme ses détracteurs le croient fermement, qui détruira la démocratie israélienne.

Ce qui est vrai c’est que l’Etat Israélien (le peuple …) vire à droite depuis pas mal d’années (la gauche s’est dissoute d’elle même essentiellement à cause du rejet par les palestiniens de toutes les offres qui leurs ont été faites) et que le conflit avec les Palestiniens subsiste. Aussi parce qu’entretenu de pas mal d’états (amis … ou ennemis). Reprocher à BN le virage à droite c’est, d’évidence, absurde. Quant au conflit avec les Palestiniens… Il a été remplacé comme Premier Ministre plusieurs fois : Shimon Peres, Ariel Sharon, Ehud Olmert, Ehud Barak qui, eux non plus n’ont pu régler le conflit. Pourquoi ? Tout simplement parce que les palestiniens ne veulent pas une paix avec Israël mais une paix sans Israël.

Mais ce n’est pas tout. La nouvelle coalition veut procéder à un changement du système juridique : donner la voix ultime à la Knesset non pas à la Cour Suprême. Il faut savoir que pour la sélection des juges de la Cour suprême par une commission composée de 15 membres NOMMÉS par le Président d’Israël, la décision est obtenue avec 8 voix sur 7. Mais 6 voix appartiennent à des associations d’avocats. Les représentants de la Knesset + Gouvernement NE PEUVENT JAMAIS être en majorité. Ainsi, les lois décidées par les représentants du peuple peuvent être révoquées par des gens qui n’ont pas été élus ni (comme le Sénat aux Etats-Unis) acceptés par eux. Et ce n’est pas la démocratie que de laisser la Cour suprême à la dérive à gauche ou à droite, ce qui a été déjà le cas. Le changement voulu par la droite (dernier mot à la Knesset non pas à la Cour Suprême) est contesté par la gauche car il pourrait conduire au blanchissement de BN de tous ses pêchés. Mais si la modification ne pourra pas lui bénéficier, ce qu’il a indiqué clairement, c’est EXACTEMENT ce qu’il y a aux Etats Unis. Dernier exemple, ô combien important : la Cour Suprême a rendu le droit à chaque état (donc au PEUPLE via ses représentants) de décider pour l’IVG. L’équilibre des pouvoirs a été compromis à bien des égards en Israël par la montée du pouvoir judiciaire. Corriger ne détruit pas la démocratie, il la protège.

BN est à l’origine des dernières grandes réalisations qui sont les accords de paix avec quatre pays arabes (Accords Abraham) et la constitution ex-nihilo d’une industrie gaz/pétrole qui - vu ce qui se passe en Europe - est un train de devenir un acteur important du marché mondial de l’énergie. C’est dans l’économie de marché dont il a été le promoteur que sont apparues les start-ups. Vous utilisez un IPhone ? La moitié du logiciel est conçue en Israël. Vous utilisez votre guidage par satellite Waze ? Il est conçu en Israël et a été racheté par Google pour un milliard de $. La conduite automatique des voitures ? Mobil Eye a été racheté par Intel pour 15 milliards de $. Vous utilisez des médicaments génériques Teva ? Ils viennent d’Israël. Vous dessalez de l’eau ou la produisez à partir d’air propre ? Israël. On peut continuer pendant des pages entières.

Mais Israël - seul pays au monde menacé de destruction par un membre des Nations Unies sans que cela gêne les grandes puissances du Conseil de Sécurité - est entouré de centaines de millions de gens autrefois hostiles, auxquels est venu s’ajouter l’Iran qui a mis sur le frontispice de sa constitution l’obligation ardente de son anéantissement. Évidemment, la sécurité est la priorité des israéliens. C’est peut-être pour cela aussi que deux tiers du pays (ceux qui ont voté pour le Likud et ceux qui ont voté pour les partis religieux) ont voté pour BN parce qu’ils savent qu’il sera capable de protéger Israël. Ils savent qu’il n’a jamais gaspillé de vies parce qu’il en connaît le prix.

Cependant, on lui prépare une situation comparable à celle qu’a eu à subir M. Trump : un ancien chef d’état majeur appelle un million de gens dans la rue, le ministre des finances actuel annonce que « l’état sombre » de Netanyahou tente de détruire l’Israël sioniste et libéral » (ToI, 05.12.22) et le premier ministre actuel, au lieu de préparer une transition paisible lui promet une révolte comme il n’a jamais vu. Et l’hystérie ne fait que commencer.

« J’ai maintenu la nature démocratique d’Israël. J’ai maintenu les traditions d’Israël. Israël ne sera pas régi par la loi talmudique. Nous n’allons pas interdire les forums LGBT. Comme vous le savez, mon point de vue à ce sujet est très différent, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous allons demeurer un Etat de droit. Je vais gouverner en suivant les principes auxquels je crois » (BN-RCP, interview BW – 02.12.22).

 

 

 

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 10:08

Encore un peu et ce sera Noël et la trêve des confiseurs. Mais, si on fait attention à ce qui se passe autour de nous (et ailleurs) on est surpris par ce qui peut paraître un épisode pendant lequel rien d’important ne se passe. A tel point que l’on s’occupe de vieilles lunes : interdire la corrida ou inscrire l’IVG dans la constitution.

En apparence seulement : jetons-y un coup d’œil, ce sera un pot-pourri, on apprendra peut-être quelque chose.

Le sentiment, quasi-général, selon lequel rien ne se passe, à part les « chiens écrasés » qu’on appelait avant « faits divers », renforcé par l’évidente suspicion que demain sera moins bien qu’aujourd’hui, nous laisse contempler - tous media confondus - un monde qui se serait arrêté. Chez nous la litanie d’assassinats de jeunes filles, les rixes de « djeunes » qui laissent sur le pave dernièrement un gosse de 14 ans frappé avec un marteau, un paysage politique dominé par un ectoplasme gouvernant le pays et une assemblée nationale devenue un cirque.

Bon, essayons, quand-même, puisque le titre du texte est « pot pourri » de voir ce que l’on peut voir aux Etats Unis, en Ukraine, et naturellement, en France.

ETATS UNIS – les élections de « midterm » ont donné une majorité aux républicains. On s’évertue à nous convaincre qu’étant très faible (trois ou quatre mandats) les démocrates n’ont perdu les élections que de peu. Ce qu’il y a retenir, cependant, c’est que le vote en faveur des républicains dépasse de 3 millions celui de démocrates (50,7 millions vs 47,7 millions). Mais, je crois, il faut comprendre que les choses sont un peu plus compliquées. Regardez la carte indiquant les résultats dans les 50 états américains :

Ce que la carte nous dit c’est que à l’exception du Nevada, Hawaï et quelques autres petits états, les démocrates « tiennent » les deux côtes Est et Ouest et que l’énorme majorité des territoires des Etats Unis se reconnaissent dans les républicains. Agriculture, extractions de matières premières, industries – la vraie vie du pays est républicaine. Les deux côtes – l’Est culturellement aristocratique et le Ouest entièrement dominé par Hollywood et le « Big Tech » maitrisent cependant les destinées des Etats Unis. Jusqu’à quand ?

Ce qui est en train d’advenir c’est, sans doute, une période de stagnation pour les affaires intérieures et des changements sérieux pour les affaires extérieures. La raison majeure, bien sûr, c’est le fait que le Congrès républicain va tenir les cordons de la bourse que le Président démocrate (avec un Sénat lui aussi démocrate) a utilisé pendant les deux années depuis sa prise de mandat. La dette américaine de 2019 (20.768 Milliards $=108,8% du PIB) est maintenant de 30.000 Milliards de $ soit 120 % du PIB projeté pour l'année (25.346 Milliards)- (Google, countryeconomy.com). Augmenter de 50% la dette du pays en deux ans, aucun Président n’a fait mieux jusqu’à Monsieur Biden. Certes, d’une certaine manière les Etats Unis peuvent se le permettre car ils peuvent faire marcher la planche à billets ad libitum. N’empêche que tout nouveau né aux Etats Unis porte, déjà, sur ses épaules une  dette de plus de 76.000$ ! Voilà - à grands traits - le résultat de la Présidence Biden à ce jour. Naturellement, on devrait regarder aussi ce qui se passe du côté des affaires extérieures – la confrontation avec la Chine, les relations avec le Moyen Orient (surtout avec l’Arabie Saoudite pour tout ce qui touche au gaz et au pétrole), la guerre en Ukraine (et, corrélativement, les relations avec une Russie échappant à tout comportement raisonnable) et aussi avec une Europe qui ne sait pas se défaire de la tutelle américaine mais qui rue dans les brancards dès qu’elle a la possibilité de le faire.

Ukraine - La Russie a inconsidérément commencé à bombarder et envahir l’Ukraine, une Ukraine pauvre voisine, avec un PIB par habitant de 1/3 de celui de la Russie. Au lieu de l’opération spéciale militaire "petite guerre victorieuse", la Russie subit, neuf mois après, une multitude d’événements désagréables.

En clair, elle a perdu (rendu) environ 40 % des territoires ukrainiens qu’elle détenait au début de la guerre étant maintenant obligée de se retirer sur des positions défensives qui devraient lui donner la possibilité de s’opposer aux contre-offensives ukrainiennes.

De plus, ce à quoi la Russie à faire face est une l’alliance sans précédent de la gauche, de la droite d’une bonne partie du monde et à la valeur militaire/civique insoupçonnée de la nation ukrainienne naissante. Nous sommes en train de voir les échecs de la Russie en Ukraine car les officines d’information nous tiennent au courant, pratiquement heure par heure. Nous n’avons que des informations parcellaires pour ce qui se passe dans l’économie russe. La fin de la Russie que nous avons connue, en raison du blocus économique qui a été déclenché contre elle, est le résultat exclusivement dû aux blessures auto-infligées. Le tout résultant de la conviction paranoïaque selon laquelle l’Occident voudrait la détruire. D’où la décision de faire disparaître l’Ukraine comme nation indépendante. Accessoirement, comme dans les années 30, sous le règne de Staline, lui détruire toutes infrastructures essentielles pour la vie des se 45 millions d’habitants. L’Ukraine est justifiée de dire, comme Israël a dû le dire il y a 50 ans « Nous avons l’intention de rester en vie, nos voisins veulent nous voir morts. Ce n’est pas une question qui laisse beaucoup de place au compromis. » Golda Meir (Discours prononcé au Conseil de l’Europe lundi, 1 octobre 1973 ?). Et l’Ukraine se bat avec l’énergie du désespoir, infligeant à la Russie des dommages que personne n’était en mesure de prévoir au commencement de la guerre.

C’est vrai, l’Ukraine continue d’obtenir plus (et mieux) d’armes, de formation et de renseignements, de certains membres de l’OTAN qui auparavant traînaient les pieds (comme l’Allemagne et/ou la France qui continuent). L’Union européenne et les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à la Russie, se sont rapprochés d’un plafonnement des prix maximum des exportations de pétrole russe (qui déterminera la capacité de le transporter/assurer, etc.,), ont condamné les menaces nucléaires russes, ont rejeté l’affirmation de Moscou selon laquelle l’Ukraine projetait une « bombe sale » Une majorité écrasante des Nations Unies a rejeté l’annexion par la Russie de quatre provinces ukrainiennes, Russie qui n’a été défendue que par la Corée du Nord, Erythrée, Syrie et Biélorussie.

L’incroyable soutien unifié que l’Occident a offert à l’Ukraine et l’habileté avec laquelle l’Ukraine l’a utilisé pourraient, peut-être, lentement convaincre les Russes que cette guerre est une impasse pour eux, que le triomphe ethnique ne peut pas être leur objectif et qu’ils peuvent vivre à l’intérieur de leurs frontières.

Regardez les pertes de la Russie au bout de neuf mois de guerre (données Oryx, Etat Major Ukrainien, Ministère de la Défense UK) :

Un avion et un hélicoptère tous les jours, 10 chars d’assaut tous les jours, deux bateaux amiraux de la flotte de la Mer Noire… « la défaite russe est déjà là, mais pas encore visible pour tout le monde » (paraphrase d’un aphorisme crédité à William Gibson). Ce qui menace l’Ukraine, à part la Russie, ce sont les « spécialistes » miliaires/politiques qui ne croyant toujours pas que la Russie peut perdre la guerre et qui ne sont pas du tout impressionnés par les souffrances de l’Ukraine subissant le génocide pratiqué par la Russie avec moult fusées de tous calibres et des drones iraniens, instillent l’idée que l’Occident devrait amener l’Ukraine à la table de négociations. Quand l’Ukraine, selon eux, devra faire des concessions territoriales, c'est-à-dire accepter d'être amputée d'une partie de son territoire. Mais pas seulement les spécialistes : demandez à notre Président de quoi parle-t-il (quand il le fait) avec Monsieur Poutine ?

France – ce qui est de plus en plus clair c’est l’impossibilité de changer quoi que ce soit d’important dans la gestion de notre pays. L’exemple le plus parlant est, bien entendu, l’impossibilité de changer/de reformer le système des retraites. Parce qu’il y a encore aujourd’hui plus de 50 régimes différents, parce que la différence entre le régime général et celui des fonctionnaires (par exemple) est, de plus en plus, incompréhensible, parce que personne ne veut renoncer à rien. A part le nôtre, il n’y a aucun autre pays au monde ou la retraite peut être prise à 60 ans. Comme il n’y aucun autre ou la durée du travail hebdomadaire est de 36 heures. 40 années de stagnation au plan des reformes, l’utilisation de la dette publique pour satisfaire des revendications (« justes », n’est-ce-pas ?) sans contrepartie en création de valeur, ont fait aboutir le pays dans une zone de plus en plus incompatible avec un éventuel redressement.

Le caractère surréaliste de notre situation pourrait servir comme sujet à un sketch à faire rire les foules : (1) on décide d’abandonner le nucléaire (qui produisait 85% de l’énergie électrique consommée), (2) on accepte la décision de l’Union Européenne d’arrêter la construction de voitures utilisant des énergies fossiles dans treize ans (et liquider une industrie qui emploie aujourd’hui plus de 2,2 millions de personnes) pour les remplacer par des voitures électriques, (3) on se souvient que le nucléaire n’est plus ce qu’il était et on décide de lancer la construction de 6 nouveaux réacteurs qui pourront à peine suffire (s’ils sont construits à temps) pour l’utilisation des millions de voitures électriques (charge batteries). Et en se rendant compte, aussi, que les nouveaux matériaux nécessaires (lithium, tungstène et autres) seront responsables d’une pollution comparable à celles des voitures anciennes.

Il faut, vraiment, avoir le cœur bien accroché quand on regarde ce qui pourra être le futur du pays à la suite de ce qui se passe depuis des lustres. Car, si on comprend bien, tous les indicatifs sont au rouge. En commençant avec l’enseignement qui n’est plus l’ascenseur social qui faisait la fierté de la France, en suivant avec le système de santé qui était sinon le meilleur un des meilleurs du monde et qui s’est dégradé au point qu’il manque d’infirmières et/ou de médecins car refusant les conditions de travail et de rémunération, en suivant avec l’industrie qui représentait un quart de la valeur créé en France et qui ne représente plus que la moitié  de ce qu'elle était (d’où un déficit commercial qui frise les 100 milliards d’euros quand l’excédent de l’Allemagne se balade dans une zone de 100 à 200 milliards d’euros…). Et je laisse de côté nos aventures en Afrique, particulièrement au Mali. Ajoutez - on en discute de plus en plus - le sujet tabou de l’immigration illégale pratiquement incontrôlée. Je laisse au lecteur le soin de raisonner pour la France en regardant quelques chiffres dans trois pays proches.

A. Aujourd’hui, 90% de la croissance démographique britannique provient de l’immigration.

B. Le même changement se produit en Suède. Rien qu’en 2015, la Suède a accueilli 163.000 immigrants, soit l’équivalent de 1,65 % de sa population totale. Combiné avec d’autres années, il s’agit d’une révolution démographique : en 2015, environ 17 % de la population suédoise était née à l’étranger

C. Bruxelles n’est plus la Belgique... Il y a plus de Bruxellois d’origine marocaine que de Flamands ou de Wallons. — Philippe Van Paris, universitaire et économiste belge, De Standaard, 5 septembre 2022.

La France. République au style monarchique, notre Président est-il à la hauteur de son fauteuil ? On devrait se le demander, par delà les enquêtes d’opinion qui le créditent de 29% d’opinions favorables (https://www.aa.com.tr). Que pense, réellement, le peuple ?

Pourquoi ?

 « Tsekung a consulté Confucius au sujet du gouvernement et celui-ci répondu : Les gens doivent avoir assez à manger, il doit y avoir une armée suffisante et il doit y avoir confiance des gens dans le dirigeant. Si vous êtes forcé de renoncer à l’un de ces trois objectifs, que feriez-vous d’abord ? demanda Tsekung. Confucius dit : Je renoncerais à l’armée d’abord. Et si vous étiez forcé de vous passer de l’un des deux facteurs restants, que feriez-vous ? demanda Tsekung à nouveau. Je préférerais priver le peuple de suffisamment de nourriture car une nation ne peut exister sans avoir confiance en son dirigeant. (Extrait de La Sagesse de la Chine et de l’Inde – Lin Yutang). Si vous rencontrez M. Macron… dites-le lui.


 
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18 novembre 2022 5 18 /11 /novembre /2022 22:33

Ainsi va la vie… deux élections importantes (Etats Unis et Israël), la guerre en Ukraine - neuf mois la semaine prochaine. Qui eut cru que la barbarie apparaîtrait de nouveau en Europe ? Permettez-moi citer un extrait de Marc Lambron (L’œil du Silence - Femina, 1993) relatif à la deuxième guerre mondiale, en Europe « Europe is a bastard country entendait-on aux bivouacs. Un sergent de Queens m’exposa, un soir, sa vision de l’affaire. Il imaginait deux conservateurs du Metropolitan Museum devenus fous, barricadés chacun dans une aile du musée lançant des raids jusqu’à la destruction finale des statues, des collections et des gardiens. Il ne s’expliquait pas autrement les cathédrales incendiées, les palais rasés, les reliquaires foulés aux pieds.

Rien de changé sauf qu’il n’y a qu’un conservateur - fou, paranoïaque.

 

Les élections américaines de « midterm » ont eu lieu, les résultats sont (presque) totalement connus et la vague républicaine qui devait tout changer ne s’est pas manifestée, loin de là. Néanmoins, la Chambre des Représentants a changé de majorité, elle est maintenant républicaine.

On peut (on doit) remarquer que le vote populaire s’est manifesté en faveur des républicains, le système électoral américain (et ses échappatoires – voter par correspondance, voter avant la date des élections, voter sans pièces d’identité, etc.,) ne leur donnant, néanmoins, qu’une très courte majorité (au minimum 218 mandats sur les 435 de la chambre, au maximum 219/220 selon les dernières projections). Le seul fait marquant, pour l’instant, est constitué par la « coexistence » qui est imposée au Président Biden qui ne dispose plus que du Senat, chambre qui ne peut légiférer que sur ce que celle des Représentants décide. Autant dire, M. Biden sera, en très grande partie un « lame duck » pour les deux années de présidence qui lui en reste. Il me semble, donc, logique de s’abstenir de commentaires relatifs à un avenir qui est, pour l’instant, indéterminé.

En revanche, il me semble utile de commenter les résultats de l’élection israélienne (5ème pendant les quatre dernières années) qui a eu, entre autres, le don de provoquer les diatribes de plusieurs gouvernements, de gauche et/ou de droite de par le monde. Faisons court, une coalition composée, entre autres, de deux partis de droite extrême est soupçonnée de vouloir transformer l’état de droit qu’est Israël en théocratie préparant un régime d’apartheid. Rien de moins. Si l’on veut raison garder on devrait écouter (entendre) la remarque du Président d’Israël, Isaac Herzog (06.11.22) : « Au camp perdant, je dis : le pays n’est ni fini ni détruit. La décision démocratique doit être respectée. Continuez à faire entendre votre voix et à défendre vos positions, comme dans toute démocratie saine. À tous nos frères et sœurs d’Israël et de la diaspora, à tous ceux qui expriment leur inquiétude en Israël et dans le monde - je dis : nous sommes tous engagés dans le destin de l’État d’Israël, nous sommes tous attachés à son existence fondamentale en tant qu’État juif et démocratique qui maintient la primauté du droit, les droits de la personne et les droits civils et le respect de tous les groupes minoritaires qui en font partie. Nous continuerons de protéger nos fondations en tant que peuple, société et pays.» (Traduction MB). Je crois qu’il est utile de se rappeler ce qui s’est passé.

Le système électoral israélien, très critiqué, assure cependant un reflet très représentatif de la mentalité de l’électorat. Et les résultats montrent une réaction écrasante contre le gouvernement Bennett-Lapid, en particulier parmi les sionistes religieux, qui se sont sentis trahis par la décision de Naftali Bennett de prendre leurs voix dans une coalition avec Lapid, la gauche et Ra’am (parti héritier des Frères Musulmans). Ils ont voté pour s’assurer qu’il ne pourrait plus y avoir de répétition de ce qu’ils voyaient comme un abus. De plus, le déclin électoral et la chute de la gauche israélienne ont été causés par deux convictions de plus en plus partagées. La première relative à la politique économique de libre marché de B. Netanyahou, bien que non parfaite, fonctionnait bien mieux que les anciens monopoles socialistes, et la deuxième relative aux décisions anciennes du Parti travailliste, se révélant être responsables d’un échec meurtrier pour le pays dans sa totalité (en simplifiant, les accords « Oslo »). Cela étant, si la gauche israélienne n’a pratiquement plus aucun pouvoir électoral, elle a en revanche un pouvoir politique presque illimité. Il n’y a peut-être pas eu de Premier ministre travailliste depuis 2001, mais la gauche contrôle toujours les rouages de la bureaucratie, des bureaucrates locaux jusqu’aux juges de la Cour suprême. Même si les médias déclarent que les dirigeants des partis de droite extrême sont une « menace pour la démocratie », ce sont les fonctionnaires, les procureurs, les juges, les dirigeants de grandes entreprises  et leurs administrateurs qui dirigent l’essentiel des choses. La politique d’Israël, aujourd’hui, se caractérise par une lutte entre une majorité conservatrice multiculturelle émergente et une minorité de gauche européenne s’accrochant au pouvoir. Et l’on ne devrait pas oublier, tout d’abord, que la plupart des gens qui ont voté pour Ben-Gvir – et probablement aussi pour B. Netanyahou – l’ont fait par peur. Leur vote a été une sorte de réaction retardée aux émeutes israélo-arabes antisémites de mai 2021, qui ont renforcé et amplifié la crainte que des Arabes, citoyens israéliens, n’hésitent pas  d’assassiner des juifs dans leurs lits.

Alors … les diatribes, les commentaires d’un Joseph Borell pour l’Europe ou de fonctionnaires de l’Administration Américaine doivent être vues dans leur substrat : c’est que beaucoup de ceux qui jugent Israël ne se soucient tout simplement pas des angoisses israéliennes. Pour eux, Israël est fautif (de quoi ?) et mérite, dès lors, les violences que les Palestiniens et des Arabes israéliens commettent. Lisez Le Monde.

Ces derniers propos doivent être nuancés. En effet, Israël est en train de devenir un des grands de l’énergie (surtout gaz) et, à ce titre, on lui accorde quelques passe-droits. Autant dire, la vulgate dominante anti-israélienne en Europe est mise un peu en sourdine car l’Europe a besoin de remplacer le gaz russe. En effet, la compagnie qui explore les eaux territoriales d’Israël vient de trouver un gisement de 13 « billions » (13.000 milliards) de m3 :

Un peu d’arithmétique : la consommation de l’Europe en 2021 (Google) a été de 400 milliards de m3 = 0,4 Billion m3 soit 32,5 ans pour le nouveau gisement, le bassin israélien total représentant env. 100 Billions m3 !

Cependant, la France (comme souvent) veut faire cavalier seul et essaye de s’approvisionner en achetant à l’Azerbaïdjan. Mais, « en même temps » elle invoque le droit à la défense de l’Arménie qui subit, assaut après assaut, de l’Azerbaïdjan. Et voilà Mme Aliyeva [Commissaire aux droits de l’homme - Médiateur de la République d’Azerbaïdjan) déclarant le 16.11.22 au sujet d’une résolution du Sénat français « Le monde n’a pas oublié la violence et la cruauté de masse commises par la France contre les Algériens. La France a mené une terrible guerre contre le peuple algérien pendant plus de cent ans et a mené une politique de génocide qui a causé la mort de 1,5 million d’Algériens. Malheureusement, j’aimerais souligner qu’au lieu d’apprendre de l’histoire, les membres du Sénat français veulent créer de nouvelles sources de conflit en incitant l’inimitié religieuse nationale à adopter cette résolution », a-t-elle déclaré ». Et on leur achète plein de gaz : on a changé un bossué pour un bossu…

Le gaz. Donc la guerre en Ukraine. Elle continue, la semaine qui vient elle aura duré depuis neuf mois et les échecs de M. Poutine, de la Russie, continuent à s’additionner. Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, l’Ukraine a libéré un total de 74.443 km² de territoires occupés par les forces russes, selon les données de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW). Avec la retraite de Kiev et la fuite/débandade de Kharkiv, la retraite de Kherson a marqué la troisième défaite humiliante pour les forces russes dans leur guerre de neuf mois en Ukraine. Naturellement, le commandant en chef, l’homme qui, à la fin du mois de septembre, a proclamé que « les résidents de Donetsk, Lougansk, Zaporizhzhia et Kherson deviennent nos citoyens pour toujours », M. Poutine, a laissé son Ministre de la Défense annoncer la chose, lui, il était absent.

L’invasion russe entre maintenant dans une nouvelle phase inquiétante. La décision de Moscou de priver la population civile ukrainienne de chauffage et d’autres services essentiels pendant la saison hivernale met des dizaines de millions de vies en danger. Avec des missiles de croisières et des drones iraniens la Russie vient de détruire env. 50% de l’infrastructure énergétique de l’Ukraine et laisser quelques 10.000.000 d’ukrainiens sans chauffage, en partie sans eau et sans les services utilisant l’électricité. De nombreux Ukrainiens considèrent l’utilisation de l’hiver comme une répétition du génocide du début des années 1930 perpétré par les autorités soviétiques, qui ont provoqué une famine artificielle et affamé à mort plus de sept millions d’Ukrainiens dans le but d’écraser leurs ambitions à une certaine indépendance. La famine organisée par Staline est connue dans l’histoire comme l’Holodomor, qui signifie « mort par la faim ». Les Ukrainiens, avec leur sens de l’humour proverbial, donnent maintenant à la campagne de bombardement de M. Poutine un nom étrangement semblable et l’appellent le « Kholodomor » ou la « mort par le gel ». Tristement célèbre, les dirigeants occidentaux des années 1930 ont soit minimisé ou complètement ignoré le génocide de Staline. Les dirigeants mondiaux actuels feront-ils la même erreur? On en a bien peur car les « réalistes » n’arrêtent pas d’instiller la conviction que l’Ukraine ne pouvant pas gagner la guerre contre la Russie, à quoi bon la soutenir ? Qu’elle renonce à un cinquième de son territoire, à sa souveraineté et tout sera fini !

Depuis trop longtemps, le camp « réaliste » refuse de prendre au sérieux les avertissements des voisins de la Russie. Les politiciens et les commentateurs de Pologne, des États baltes, d’Ukraine et d’autres pays ayant une expérience directe de l’impérialisme russe ont eu du mal à se faire entendre dans les capitales occidentales et ont souvent été accusés de « russophobie ». Il est maintenant temps de reconnaître cette erreur et d’accepter que ceux qui cherchaient à sonner l’alarme sur la résurgence de l’impérialisme russe avaient raison depuis le début. Au vu et au su du monde entier qui n’en peut mais… la Russie, puissance disposant de 6.000 têtes nucléaires et d’un arsenal complet de fusées de toute nature, continue son génocide en Ukraine.

Mais la Russie de M. Poutine sait qu’elle ne peut pas gagner cette guerre même si elle est appelée « opération militaire spéciale ». Il devrait se souvenir que « le gâteau dont on a rêvé est un rêve non pas un gâteau » (aphorisme, Lénine).

 

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5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 21:53

Au mois de novembre, deux élections retiennent l’attention des media : celle d’Israël - la cinquième en moins de quatre ans et les de « mid-terms » aux Etats Unis, la semaine prochaine.

Celle d'Israël a été gagnée par une coalition qui déplait, souverainement, à la moitié de la planète. Pourquoi ?

Les résultats des élections en Israël - reflet exact de la volonté d'un peu plus de la moitié des votes exprimés  par ses citoyens (majorité qualifiée) - semblent ne pas plaire à la moitié de la planète car ils ramènent sur le devant de la scène le fameux, le proscrit, le corrompu, B. Netanyahou, cette fois–ci, accompagné par « des extrémistes de droite ». Pour comprendre le paysage, s’il s’agissait de la France, cela voudrait dire une coalition des Républicains avec le Rassemblement National et avec Eric Zemour. Capito ? Ce qui est possible en Israël n’est pas possible en France, naturellement, pas besoin d’expliquer pourquoi.

Mais pourquoi cela a été possible en Israël ? Simplement, parce que les Israéliens se sont finalement souvenus que Netanyahou est le meilleur candidat pour gérer l’État juif pour ce qui est des questions relatives à la loi et l’ordre, la sécurité publique, la sécurité nationale et même sa diplomatie internationale. Les Israéliens devraient être félicités pour cette décision, résultat d’une démocratie à toute épreuve car s’agissant d’un système électoral à proportionnelle intégrale (avec un seuil d’accession à 3,25% des votes exprimés). Système dont l’absurdité, en donnant la parole à tous, oblige à former des coalitions pour gouverner. Il faudrait se souvenir que les quatre élections précédentes des (presque) quatre dernières années trouvent leur origine dans la défection d’une composante de la droite (Israël Beitenou) dont le dirigeant poursuivait une vendetta personnelle contre B. Netanyahou. Tant et si bien que les quatre élections précédentes se déroulant sous l’injonction « tout sauf Netanyahou » n’ont pu installer qu’un gouvernement « auberge espagnole » réunissant huit partis différents allant de l’extrême gauche (Meretz) jusqu’à l’extrême droite (Yamina) y compris un parti arabe (Ra’am) héritier des Frères Musulmans. Gouvernement qui n’a tenu que 16 mois. Pourquoi ? Essentiellement parce qu’il avait perdu la confiance des citoyens quant à sa capacité de mettre fin à une nouvelle montée sanglante d’un terrorisme palestinien. De plus, en Israël, tout comme cela commence à se voir en Europe, la droite a généralement tendance à obtenir de meilleurs résultats lorsque les citoyens votent sur des questions liées à l’économie et, par-dessus tout, au crime, à la sécurité publique et à la sécurité nationale.

Mais la coalition gagnante des élections (64 mandats de la population juive vs 51 pour l’ancienne coalition sur les 120 de la Knesset), cette fois-ci, amène avec elle deux partis d’obédience religieuse, « d’extrême droite » de surcroît. Relativisons, Shimon Pères avait l’habitude de dire « l’extrême droite en Israël c’est comme les radicaux-socialistes en France » (apocryphe). Qu’importe, ces deux partis se sont fait remarquer, par des prises de positions extrêmes, car au cours des dernières années, l’incapacité de l’Autorité Palestinienne (vantée comme le meilleur partenaire d’Israël pour la paix par l’irresponsabilité et/ou l’animosité de l’Europe et de deux Administrations des Etats Unis) a rendu de plus en plus dur le terrorisme palestinien. Ajouter l’échec démontrable des retraits territoriaux et les émeutes meurtrières de l’an dernier dans les villes mixtes juives et arabes. Mais il y a mieux (ou pire). Ils veulent reformer le système juridique de l’Etat qui donne la prééminence, quel que soit le domaine, à la Cour Suprême de la Justice. Ces deux partis (mais d’autres sotto voce aussi) considèrent que dénier l’autorité suprême au parlement élu par le peuple et la donner à des juges nommés (par un processus compliqué, certes, mais indépendant du parlement) revient à dire - raccourci rapide - accepter un gouvernement de juges non élus. Cela doit nous rappeler ce qui se passe en France aujourd’hui, où le gouvernement du pays est anormalement retenu dans ses décisions ou ses projets par des juges. Liée aux changements voulus par ces deux partis est aussi la nomination des juges (ou leur confirmation comme par le Senat des Etats Unis) par le parlement. Horreur et damnation ! Il n’y aurait plus d’état de droit !

C’est cette partie de leur programme qui a suscité le plus de réactions négatives bien qu’il s’agisse, en réalité, d’une défense de la démocratie, et non d’une tentative de la renverser. Une reforme dans ce sens apporterait un degré de responsabilité démocratique certaine face à un système dans lequel les juges s’arrogent le droit de censurer les lois adoptées par la Knesset, souvent sans référence à aucun principe juridique, mais selon leurs opinions personnelles sur ce qu’ils pensent être bon pour le pays. Et quand on sait que les dernières Cours Suprêmes ont eu tendance à pencher vers la gauche…

Bref, le 1er novembre 2022, 75 ans après la réinstallation de l’État hébreu, œuvre – principalement - des visionnaires socialistes, l’électorat israélien moderne, tiré à droite par le terrorisme palestinien sans fin et le rejet, de principe, de toute solution pacifique, après la cinquième élection générale en moins de quatre ans, vient de faire confiance à une coalition comprenant deux partis « d’extrême droite ».

Et nous entendons, déjà, venant des Etats Unis et de l’Europe la condamnation de ce que les citoyens israéliens ont décidé de faire. Mais, franchement, qui s’en soucie ? Le peuple israélien, et seulement le peuple israélien, peut juger ce qui est le mieux pour lui et son pays. L’administration Biden et d’autres acteurs occidentaux devraient respecter son jugement, en vertu du principe essentiel de la démocratie, la voix du peuple. Mais non, déjà, le NYT, le WAPO, le Monde et tout ce qui représente la vulgate dominante du monde occidental, avertit que l’apocalypse est en train d’arriver : refus de travailler avec le nouveau gouvernement, mise en question des relations entre états, le danger d’apartheid qui sera évident et autres ejusdem farinae. Les arabes israéliens représentent environ 21 % de la population d’Israël et près de 20 % de ses médecins, environ 25 % de ses infirmières et près de la moitié de ses pharmaciens — The Atlantic, 30.04.20. Israël apartheid, tu parles.

Certes, on nous rappelle que Hitler a été élu démocratiquement… car quand on n’a pas un autre argument de poids on revient toujours à la reductio ad hitlerum.

La coalition gagnante est dirigée par B. Netanyahou. Sa carte de visite (depuis 1995 quand, ministre de finances, il a réussi à arrêter une inflation galopante, à imposer une économie de marché et a contribué à la création des premiers éléments de « l’état start up ») comporte, sans classement de mérite, le gel de la construction en Judée-Samarie en 2009-2010 et les pourparlers simultanés visant une solution négociée à deux États ; les accords Wye et Hebron signés au cours de son premier mandat comme premier ministre, qui ont élargi la juridiction de l’Autorité palestinienne; son discours de Bar-Ilan, en soutien à l’État palestinien et les négociations que son administration a menée avec les Palestiniens en 2013 et 2014 qui visaient également une solution à deux États et tout dernièrement les Accords Abraham.

Malgré les critiques de cet Etat, cinq élections devraient rappeller à tout le monde qu’Israël est une démocratie dans laquelle les citoyens israéliens ont le dernier mot. Et oui, Israël est aussi la « nation start-up » et offre beaucoup à sa région et au monde en matière d’eau, d’alimentation, de santé et de cybersécurité. De plus, avec les drones russes et iraniens signalant de nouvelles menaces barbares pour le monde, les développements israéliens vers les défenses au laser, sont susceptibles d’ajouter à l’importance d’Israël en tant que partenaire du monde libre, membre de l’OCDE.

Israël ? Regardez la classement Global Talent Competitivness Index établi par l’INSEAD pour 2022 :

Israël, 23ème pays dans le monde, 1er (population = 9,5 millions) dans la zone Afrique du Nord - Asie de l’Ouest (environ 370 et respectivement 458 millions d’habitants). La France 14ème dans sa zone.

Ce que les citoyens israéliens   ont fait c’est  de   considérer    B. Netanyahou comme le meilleur premier ministre possible et l’installer à la barre du bateau. Peut-être, aussi, parce qu’ils se souviennent que dans tous les gouvernements qu’il a formés il a toujours eu un parti (ou un groupe ou des individus) à sa gauche et un (ou deux ou trois) partis à sa droite. Il était toujours au centre. Attendons.


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26 octobre 2022 3 26 /10 /octobre /2022 20:15

Le temps passe, tout passe mais les sujets sont toujours les mêmes - la France, Israël, Ukraine. Faisons un point à la fin d’un parcours de plus de huit mois pour la guerre en Ukraine, de plus de cinq mois pour le nouveau mandat du Président Macron et de plus de quatre mois pour le gouvernement Borne. Et une semaine avant la 5ème élection pour la Knesset d’Israël.

 

Une remarque faite par plusieurs lecteurs m’appelle au devoir : les trois sujets, d’importance, sur lesquels j’écris depuis le commencement de cette année – la France, l’Ukraine, Israël – méritent que l’on fasse le point sur ce qui se passe en cette fin d’automne, surprenante aussi par le climat d’été indien.

Sans majorité à l’Assemblée Nationale (situation inédite dans la cinquième république) le gouvernement donne l’impression de naviguer « à la godille » avant de se résoudre au « nucléaire », je veux dire le 49-3. Notre pays, pour des raisons multiples car différentes, est en train de vivre un épisode pour le moins curieux. Sans objectif/projet majeur (où sont les Centrales Nucléaires, le Super Phénix, l’Airbus, les autoroutes des années 70/80 ?), sans un « guide » pour nous faire traverser des terrains marécageux (De Gaulle, Pompidou ou même Mitterrand) il semble se complaire dans une tragédie annoncée (depuis belle lurette), une sorte de déclin sur un triple plan : économique, culturel, identitaire. A tel point que tout dont on s’en occupe ce sont des faits divers : Lola, la gamine de 6 ans de Roanne, la dame violée de Nantes, je pourrais rappeler la litanie dont les chaines d’information (radio, télé, réseaux sociaux) nous abreuvent du matin au soir

Le tout comme si être délogée de la place de 5ème puissance mondiale en 2000 pour se trouver 7ème vingt ans après ne touche personne. Le tout comme si l’incapacité de l’école de transmettre des connaissances induit un grand pourcentage de jeunes à devenir des assistés ou des membres d’un nouveau « lumpenproletariat » (prolétariat en haillons, en allemand) ne touche personne. Le tout, comme si la déconstruction de la langue à laquelle on assiste – prolégomène de la destruction d’une culture nationale sans équivalent mondial, ne touche personne. Le tout, comme si l’installation d’un autre peuple (avec sa culture, ses normes, son modus vivendi) au départ dans des territoires aujourd’hui perdus par la république et demain destiné à peupler les campagnes, ne touche personne.

Et c’est sur ce fonds de plus en plus sombre que l’on voit, que l’on réalise, que nous sommes incapables de réagir comme le pays l’a fait moult fois dans son passé. Pourquoi ? Il me semble qu’une des grandes raisons pour tout ce qui précède a été (est) l’abandon de la souveraineté de la France en faveur d’une construction - intellectuellement justifiable - absurde dans le temps présent car elle se veut créatrice d’un nouvel empire, l’Europe. Empire géré par une trentaine de fonctionnaires non élus, représentant 27 peuples aussi différents que puissent être un Marseillais et un Suédois. Mais l’âge des empires est passé, il n’y a plus que le potentat paranoïaque du Kremlin qui voudrait voir renaître celui de la Russie (tzariste ou stalinienne – au fond, parfaitement équivalentes pour le système de gouvernement). On a tous cru que l’avenir de la France s’appelait Europe. On comprend, de plus en plus, que si la France veut avoir encore un avenir elle devra se libérer de plusieurs contraintes consubstantielles à l’appartenance à l’empire européen. Les fissures prémonitoires abondent : le clivage Est-Ouest, le glissement vers des gouvernements « de droite » appelés « populistes » par manque de vocabulaire (Suède, Pays Bas, Italie…), la « débandade » du « couple » franco-allemand (que les allemands ont toujours appelé « duo »). La dernière fissure est particulièrement dure et difficile à supporter pour la France : sa politique énergétique est en lambeaux (résultat du suivi de l’Allemagne pour le nucléaire), son industrie d’armement se trouve sans partenaire ni client (suite au choix de l’Allemagne des avions américains et/ou d’une couverture aérienne pour la moitié du continent, d’origine américano-israélienne), ses ressources financières à sec (vu sa dette publique énorme – plus de 4.000 milliards d’euros) pendant que l’Allemagne a refusé que l’on reconstitue un plan d’endettement (comme celui pour la Covid) pour traverser la période d’énergie chère pendant la guerre d’agression de la Russie. Ce n’est pas le « en même temps », période absurde pendant laquelle aucune réforme de fond n’est possible, pendant laquelle « tout fout le camp » qui sortira le pays du marasme actuel et du déclin vers lequel il se dirige. Pauvre France.

Israël. Je viens d’y passer une semaine, comme souvent par le passé, un bol de jouvence. Tout fonctionne, de nouvelles routes, des gratte-ciel partout, une économie florissante – taux du chômage 3,4% (population salariée env. 4.0 millions, 130.000 personnes au chômage, 158.000 offres d’emploi non satisfaites), salaire minimum 1.528€ (M. Mélenchon serait content), PIB/habitant 51.300$ (Allemagne 50.800, France 43.518), en train de devenir un des (ou le premier) plus grands fournisseurs de gaz de l’Europe (!), le tout en se souvenant que l’essentiel est (aussi) ailleurs.

Selon le rapport de l’OCDE de 2022 sur l’enseignement supérieur, les dix principaux pays du monde ayant la population la plus instruite et leur part de citoyens ayant fait des études supérieures sont les suivants :

1. Canada - 59,96 %

2. Japon - 52,68 %

3. Luxembourg 51, %

4. Corée du Sud - 50,71 %

5. Israël - 50,12 %

6. États-Unis - 50,06 %

7. Irlande - 49,94 %

8. Royaume-Uni - 49,39 %

9. Australie - 49,34 %

10. Finlande - 47,87 %

Ne cherchez pas la France, elle ne se trouve pas parmi les 20 premiers pays.

Pays dont la population fait preuve d’un énorme optimisme. Si chaque femme (indigène) occidentale de l’Union européenne enfante, en moyenne, 1,4 enfant, chaque femme musulmane de ces mêmes pays enfante 3,5 enfants, d’ici 2050, 30% de la population européenne sera musulmane... (https://www.fourmilab.ch/documents/reading_list/indices/book_526.html).

En Israël le taux de fécondité des femmes juives augmente depuis trois ans (Wikipédia) :

tant et si bien que la population totale se trouvera entre 15 et 17 millions en 2050 avec le même pourcentage Juifs/arabes -78% (Times of Israël, 21.11.21). Démographie en progrès a toujours dit confiance dans l’avenir (sauf pour des pays de l’Afrique noire ou entièrement musulmans où les raisons d’une démographie galopante sont d’une nature précise). Tout va bien en Israël ? Non, bien sûr. L’avenir, est conditionné aussi par l’insupportable idiotie d’un système électoral a proportionnelle intégrale, donnant au parti le plus petit le plus grand pouvoir pour constituer une coalition. Qui se veut « égalitaire » en cela que tout un chacun doit avoir le droit à la parole. Dans deux semaines, de nouvelles élections : les cinquièmes en trois ans pour un mandat de 4 ans. Ce qui est, cependant, époustouflant c’est que d’une élection à l’autre le clivage gauche-droite reste identique : 60 mandats (la Knesset =120 mandats) pour la droite, 52 pour le « centregauchedroite » et 8 pour deux partis arabes (dont un a participé au dernier gouvernement). Paradis pour les LGBT+, 40.000 émigrés venant de Russie et Ukraine, ouvert aux collaborations diverses avec des états arabes l’ayant reconnu (six pour l’instant, dont les « accords Abraham » que l’Europe - et la France - ont accepté en se pinçant le nez), parmi les plus grands fournisseurs mondiaux de moyens de défense (inventeurs des drones, actuellement parmi les quatre premiers fournisseurs au monde), naturellement, considéré comme pestiféré - car juif - par la moitié de l’humanité, faute de ne pas accepter de se suicider pour faire place à un 24ème état arabe, musulman, vu que son territoire aurait été destiné par Allah aux seuls musulmans. Pays auquel l’Europe civilisée conseille, pour assurer sa pérennité, de céder des territoires aux palestiniens. Comme disait le Chancelier Bismarck, de commettre un suicide par peur de la mort.

 

Et puis, l’Ukraine. Deux angles de vue différents, côté russe, côté ukrainien. Regardez la carte indiquant (points rouges) les endroits où, aujourd’hui, ont lieu des actions militaires (les plus importantes) et, en gris, les endroits où ils ont eu lieu par le passé. La ligne noire est la ligne de séparations des armées.

D’évidence, les ukrainiens ont réussi à repousser les russes vers la frontière qui les départageait depuis 2014 et que ces derniers avaient bougés jusque vers Kiev en semblant occuper un tiers de l’Ukraine.

Par delà la bravoure d’un peuple, par delà l’acceptation de la souffrance face aux barbaries des troupes russes (on les croirait héritiers des mongols musulmans ou des troupes d’Attila) on voit, on sait que l’Ukraine ne perdra pas cette guerre. Certes, aussi parce que l’Occident, mesurant la mise en question, a accepté d’aider l’Ukraine à la mesure de ses besoins, au mieux de ses possibilités. Là, les choses se compliquent un peu car les grands de l’Europe tout en soulignant à gros trait que la guerre est, en réalité, une confrontation entre les Etats Unis et la Russie laissent la première supporter l’essentiel de l’effort bien que cette guerre se passe à quelques heures de Berlin ou de Paris. Le Monde nous apprend (12.10.22) :

  • Les Etats-Unis arrivent largement en tête avec des engagements à hauteur de 27,6 milliards d’euros au 3 octobre, dont 15,2 milliards d’euros en armes.
  • Le Royaume-Uni les suit avec 3,74 milliards d’euros de promesses, dont 1,5 milliard en armes et en équipements.
  • La Pologne est le troisième pays ayant promis le plus d’assistance, pour un montant de 1,82 milliard d’euros, exclusivement destinés aux armes et aux équipements.
  • La France est loin derrière, avec 220 millions d’euros d’armes et d’équipements militaires promis.

         Quant aux livraisons d’armes :

  • Les Etats-Unis sont le premier fournisseur, avec 2,55 milliards d’euros d’armes livrées, soit 16,74 % de ce qui a été promis.
  • La Pologne suit, avec des livraisons estimées à 1,82 milliard d’euros (100 % de ses engagements).

Les « spécialistes » nous apprennent que ce n’est plus « si » mais « quand » les ukrainiens repousseront les russes au delà de la frontière des deux pays.

Pour ce qui est de la Russie de M. Poutine, ce qui est parfaitement visible (au fait, depuis longtemps), c’est non seulement qu’elle ne peut pas gagner cette guerre mais qu’elle l’a perdu déjà. Souvenons-nous, les buts de guerre annoncés par M. Poutine le 23 février étaient trois « Kiev en trois jours - déloger le gouvernement, occuper un tiers de l’Ukraine et démilitariser/dénazifier le pays pour le bien de sa population en général et russophone en particulier » Après plus de 80.000 soldats (morts et blessés grave) et plus de 2.000 tanks perdus, M. Poutine est obligé (a) de commencer à parler, à mots couverts, pour faire peur, de l’utilisation d’une arme nucléaire et (b) lancer la mobilisation de 300.000 réservistes, vraie chair à canon car envoyés sur le front sans (ou peu) d’équipements, sans entrainement et, surtout, sans leur consentement. Personne ne voit comment l’armée russe pourrait se sortir victorieuse du magma de boue et de sang dans lequel on l’oblige à patauger.

                   L’enthousiasme des recrues est parfaitement visible

Mais il y a pire, à l’intérieur des frontières de l’empire russe. M. Poutine a privé les jeunes de leurs droits en répondant presque exclusivement aux besoins psychologiques de la génération plus âgée de la Russie. M. Poutine a toujours été négatif quant à l’effondrement de l’Union Soviétique dont les jeunes (18-35 ans) ne gardent de mémoire aucune. Le rappel fréquent de M. Poutine autour de l’inventaire des trahisons occidentales dans les « terribles années 1990 » ne trouve pas écho chez ceux qui n’ont pas de mémoire active de l’époque et dont l’expérience de l’Occident est déterminée par leurs rencontres réelles plutôt que par des dystopies imaginaires.

C’est ceci qui explique que bien avant que la guerre contre l’Ukraine ait commencé de nombreux jeunes ont décidé de franchir les frontières de la Russie et que l’étoile de M. Poutine avait décliné parmi ce segment de la population. Segment qui n’a fait qu’augmenter, on évalue à plus d’un million de jeunes (hautement qualifiés) l’émigration russe après le commencement de la guerre. Pas besoin de revenir sur ce que la Russie est (déjà) en train de souffrir sur le plan économique ni sur le fait que la guerre terminée (car elle se terminera un jour) elle se trouvera ramenée plusieurs dizaines d’années en arrière.

Cela étant posé on devrait admettre (Elliot Cohen, a Professor at The Johns Hopkins University School of Advanced International Studies, The Atlantic 14.10.22) « La lutte de l’Ukraine pour la liberté et pour son existence même est la lutte pour un ordre beaucoup plus vaste, non seulement en Europe, mais dans le monde entier, et même de l’esprit humain. Elle doit être comprise non seulement dans les rythmes somnolents du choix bureaucratique ou de l’analyse académique, mais dans un langage qui chante. La situation exige une politique saine, sans doute ; elle exige aussi une éloquence qui monte en flèche. Il y a un discours épique à faire ici ; espérons qu’il y ait quelqu’un qui puisse le faire. »

Ce n’est pas, malheureusement, notre Président qui le fera. Après avoir, pendant des mois, cherché à trouver une porte de sortie « honorable » à Monsieur Poutine (pendant que la télévision russe n’arrêtait pas de s’en moquer), après avoir changé de chemise en se déclarant solidaire de l’Ukraine, il n’a rien fait d’autre que « faire semblant ». Il vient de déclarer à Rome « Une paix est possible quand les Ukrainiens le décideront » ... Faut-il ne pas comprendre le français pour ne pas comprendre que ce qu’il veut dire, sans avoir le courage de le dire, c’est « les ukrainiens devraient arrêter la guerre et accepter que M. Poutine obtienne satisfaction, en tout ou en partie ». L’esprit de Munich est toujours là, la France de M. Macron est en train de vouloir ressembler à celle de M. Daladier, avec l’assentiment de l’extrême gauche de M. Mélenchon et celui de la droite extrême de Mme Le Pen. C’est le moment de se demander Pour qui sonne le glas ? E. Hemingway me le pardonnera.

 

 

 

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