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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 09:42

Occupée qu’elle est à souligner, à l’occasion des six mois de présidence, combien elle vomi N. Sarkozy, préoccupée par la relation des faits d’armes des centrales syndicales arcboutées sur les privilèges d’une catégorie de semi-fonctionnaires, faisant ses choux gras de l’histoire lamentable de l’Arche de Zoé, la presse française (papier, radio, TV) ne donne que peu d’importance à ce qui se passe ailleurs. Essayer, un soir, de suivre ceux qui « refont le monde » avec un journaliste de Marianne, une autre de Charlie Hébdo, la caricature qui représente l’Huma et un ancien trotskiste qui après avoir connu les ors du « monde » n’arrive pas à comprendre que la France vit dans une économie de marché non soumise aux lois des ses anciens maîtres à penser. 

Pourtant, depuis la visite de M. Poutine à Téhéran, la tournée de M. Olmert à Moscou, Paris et Londres, la « démission » du négociateur iranien pour le programme nucléaire « civil » interlocuteur de l’Europe qui a obtenu que le dit programme -pour l’essentiel l’enrichissement de l’uranium- se poursuive pendant cinq ans, les déclarations de MM. Bush, Cheney et d’autres, il y a des questions qui restent sans réponses. On dirait que le prolongement de la durée de cotisations de 37,5 ans à 40 ans pour des semi-fonctionnaires est un sujet autrement plus important que ce qui nous attend et pour lequel le bruit de bottes devrait servir comme avertisseur. 

Essayons de résumer ce qui s’est passé depuis le 6 septembre quand une formation d’avions israéliens a détruit, un « ancien centre militaire désaffecté transformé en institut de recherche pour l’agriculture » selon les déclarations (multiples mais contradictoires des officiels syriens, y compris du président de la république monarchique de Syrie). Les faits se sont fait connaître avec de plus en plus de précision : la Syrie était en train de finir la construction d’un réacteur à eau lourde destiné à produire du plutonium. Les photos satellite ont montré qu’il s’agissait d’un site à l’identique de celui que la Corée du Nord a utilisé pour obtenir le plutonium pour à son armement nucléaire pendant qu’elle menait en bateau (premiers accords avec l’Amérique de Clinton en 1993 …) le monde entier prétextant que son programme nucléaire était civil. Et accessoirement en s’assurant que la famine endémique de ses populations attirait suffisamment la « communauté internationale » pour que celle-ci subvienne à leurs besoins. Le réacteur syro-coréen était en construction depuis cinq ans. Il a été détruit avant de devenir « critique ». La Syrie, prise la main dans le sac, a réussi l’exploit de « nettoyer » le site en moins de trois semaines. Regardons les photos satellite d’avant l’intervention israélienne et après le « nettoyage ». A gauche – le site le 10 août et à droite – le site le 24 octobre.                                                   Site-r--acteur-syro-cor--en.jpgPhotos publiées par « GeoStrategy »

Pendant de très longues années les grands spécialistes européens ont considéré que la Syrie n’avait aucune ambition militaire visant le nucléaire. Depuis 2004 le rapport FOI-R-1290 édité par la Swedish Defence Research Agency et repris par tous les organismes militaires ou civils s’occupant de la prolifération nucléaire, affirmait d’une manière péremptoire « Pour ce qui concerne ses capacités nucléaires, toutes les informations disponibles indiquent que la Syrie focalise aujourd'hui ses ambitions nucléaires dans le secteur civil. La Syrie n'a aucune ambition pour un programme nucléaire militaire et le manque de ressources économiques et techniques requises pour un tel programme sont des arguments essentiels pour appuyer cette conclusion. » On sait cependant que le manque de ressources n’est pas un facteur limitant pour des dictatures décidées, quitte à affamer leurs peuples, de se doter d’armements de destruction massive. Du point focal constitué par la destruction du réacteur syro-coréen il n’a pas été trop difficile de tirer plusieurs types de conclusions :

a.  la Corée du Nord tout en acceptant de démanteler son programme nucléaire militaire a réussi sa dissémination ; en effet, il est maintenant patent que non seulement la Syrie avait acquis un réacteur pour fabriquer du plutonium mais …. l’Iran aussi ;

b. l’Iran -et c’est ce que M. Olmert est allé dire à M. Poutine et aux dirigeants européens- dispose d’un réacteur pour fabriquer du plutonium quelque part enfoui dans une montagne (plusieurs sites nucléaires existant en Iran, voir la carte publiée par Global Security) ; c’est pour cela que le site d’Arak a été construit, pour produire l’eau lourde nécessaire au réacteur ; les hypothèses circulant concernant la distance (en années) de l’Iran vers la bombe étaient toutes relatives à l’enrichissement de l’uranium mais pendant que ce pays menait, lui aussi, en bateau le monde entier, il préparait le matériau fissile nécessaire pour la bombe par une autre technologie ;

                           Iran--sites-nucl--aires.gif

c.  les contrôles de l’Agence Atomique Internationale dirigée par un Prix Nobel n’ont servi à rien, ni en Syrie ni en Iran ; ledit Prix Nobel a le culot de condamner Israël pour la destruction du site de Deir ez Zour car, dit-il, si Israël avait la preuve d’une activité syrienne illicite elle aurait dû la lui transmettre … ; pour faire bonne mesure, non content d’avoir fait de sorte que l’Iran continue ses activités (elles aussi illicites), il déclare, après des années de mensonges qui lui ont été servies par les iraniens « Je ne peux pas juger de leurs intentions, mais à supposer que l'Iran prévoit acquérir une bombe nucléaire, il aurait besoin encore de trois à huit ans pour réussir. Tous les services de renseignement conviennent de cela » (M. ElBaradeï, Le Monde) ; celui qui est en charge du contrôle des stipulations du Traité de Non Prolifération Nucléaire implique qu’il n’est plus question de « si » mais uniquement de « quand » ; pas vraiment « tous les services » car, voilà le chef du renseignement militaire israélien déclarer devant la commission des Affaires Etrangères de la Knesset que l’Iran pourrait disposer d’une arme nucléaire en 2009.

Il se pourrait qu’entre M. ElBaradeï et ceux qui ont mis à jour ce qui se tramait en Syrie, les grands de ce monde commencent à croire les deuxièmes. D’autant plus que leurs propres services de renseignement ne leur disent pas le contraire. Quant à M. Olmert, tout de go, il dit ce qu’il pense « M. ElBaradeï au lieu de nous assurer que l’Iran n’aura pas de bombe avant trois ans il aurait mieux fait (il ferait mieux) de s’assurer qu’ils n’auraient jamais eu la possibilité d’avoir une bombe ».

Les preuves apportées par M. Olmert aux Russes et aux Européens ont semblé suffisamment convaincantes pour que, par un virage dont ils sont coutumiers, surtout les Russes, on décide que le moment est venu pour des sanctions sérieuses contre l’Iran. Le front des « anti-sanctions » européens commence à se fissurer, l’Allemagne a presque viré de bord laissant l’Italie (et un peu l’Espagne) seule à s’opposer (la présence massive d’ENI dans l’exploitation des gisements de gaz iraniens n’est certainement pour rien dans cette opposition).

Sentant que l’atmosphère se réchauffait, l’Iran a remplacé, du jour au lendemain, le négociateur M. Larijani (trop accommodant …) et a fait déclarer au nouveau commandant des troupes de missiles que son pays, "à la minute à laquelle il serait attaqué, il lancerait 11.000 missiles contre des cibles prédéterminées américaines et israéliennes". Les bruits de bottes, version 2007, se font entendre. Mais que fait l’Amérique ?

Engluée en Irak, ne sachant pas comment faire avec l’Iran, voulant toujours assurer la survie des régimes sunnites dictatoriaux (Arabie Saoudite, mais pas seulement), se retrouvant avec un Pakistan en pleine crise de « démocratie » mais disposant d’un armement nucléaire [bravo la Russie, bravo la Chine, bravo la France (se souvient-on des techniciens militaires français assassinés au Pakistan il y a quelques années ?), bravo l’Amérique] elle cherche une solution, une formule magique, pour redorer son blason. Où ? Comment ?

Annapolis. Le conflit qui dure depuis la Déclaration Balfour (1918) serait en train de trouver une solution dans la cadre d’une conférence à laquelle participeraient, la mort dans l’âme, tous ceux qui ont besoin de l’Amérique face à l’Iran. L’Amérique est en train d’instrumentaliser le conflit israélo-arabe en sa faveur tout en jurant, la main sur le cœur qu’elle ne fera rien contre la sécurité d’Israël.

Pour commencer, comme d’habitude, on demande à Israël de faire des « concessions ». Car ce dont il est question, c’est de rétablir les « droits » du peuple palestinien. Tout en sachant que ce dernier (et ses dirigeants) ne peuvent ni accepter ni mettre en pratique les compromis dont tout le monde s’accorde pour considérer comme justifiés. La comédie dramatique à laquelle on se livre ne veut pas tenir compte de ce qu’il y a d’inscrit dans les tréfonds de la psychologie des interlocuteurs arabes d’Israël : « L'islam est contraire à l'esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu'il a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l'esprit.» (Ernest Renan, conférence à la Sorbonne, 1883). Et, à répétition, on décrète qu’il y a « une fenêtre d’opportunité ; que le Fatah de M. Abbas (à la différence du Hamas qui gouverne le Hamastan de Gaza) est l’interlocuteur dont Israël avait besoin ; que les pays arabes « modérés » [l’Egypte qui permet la contrebande d’armes de toutes natures nécessaires au Hamas pour qu’il fasse saigner Israël en permanence, l’Arabie Saoudite qui a financé et finance tout ce bouge dans l’univers dans les mouvances wahhabites - terreau du terrorisme, la Lybie qui annonce tranquillement que l’Europe « où vivent déjà 50 millions de musulmans fera partie à la fin du siècle de l’oumma » (la Colonel Kadhafi, bientôt hôte de la France) et d’autres] sont prêts à faire la paix avec Israël.

La folie, disait Einstein, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent. Ce que l’on veut en « rétablissant les droits du peuple palestinien » c’est de partager le timbre poste qu’est la Palestine entre deux peuples : un qui veut vivre sur sa terre et dont les actes de propriété trouvent leur origine plus de quelques millénaires auparavant et un autre qui veut non seulement vivre la où ses ancêtres récents vivaient mais aussi, mais surtout, sur la terre de ses éventuels futurs voisins. Il n’est pas superflu de le rappeler (il faut le faire chaque fois que l’occasion se présente) que  c'étaient les Arabes, pas les Juifs, qui ont rejeté le règlement proposé par la Commission Peele en 1937, qui donnait aux juifs seulement 17% de la « rive occidentale du Jourdain ». En 1947 c'étaient les Arabes qui ont rejeté le partage décidé par la communauté internationale via  l'ONU. En 1967 c'étaient les Arabes qui ont édicté les trois NON de la résolution de Khartoum (Non à la paix, Non à la reconnaissance, Non à toute négociation avec Israël). En 2000 c'est Arafat qui a rejeté les propositions de Clinton pour un règlement. Et on veut faire croire que, cette fois-ci, c’est la bonne, à Annapolis vous allez voir ce que vous allez voir. Sauf que, pour l’instant, les palestiniens ne sont pas encore disposés à reconnaître l’existence d’un Etat Juif et ils demandent toujours que les 4,5 Millions nés à l’étranger (héritiers des 650.000 à 750.000 qui ont fui ou que l’on a fait fuir à la création de l’Etat d’Israël quand cinq armées arabes ont essayé de rendre inopérante la décision de partage de l’ONU) reviennent « dans leurs foyers ». En demandant à Israël de faire des « concessions » l’Amérique la pousse vers le suicide. Rien n’a marché jusqu’ici et la dernière tentative (Oslo) s’est terminée en farce macabre (plus de morts par attentats en Israël pendant les quatorze années depuis Oslo que pendant les 40 années précédentes). Bruno Bettelheim écrivait : « tous ceux, juifs ou gentils, qui n’osent pas se défendre quand ils savent qu'ils sont dans leur droit, qui acceptent leur sort non pas en raison de ce qu'ils ont fait mais en raison de ce qu’ils sont, sont déjà morts par leur propre décision ; et s’ils survivent cela est uniquement une question de chance. Si les circonstances ne sont pas favorables, ils finissent dans les chambres à gaz » (La Vienne de Freud et alea).

Mais que compte Israël devant les besoins de la superpuissance américaine ? Le silence international qui a salué l'action d’Israël en Syrie (surtout de la part de pays arabes …) pourrait être interprété comme un encouragement général, donc américain, à une action israélienne décisive contre l’Iran. Car personne ne doute que le jour où l’Iran aura réussi à enrichir de l’uranium pour une arme nucléaire (plus de 93 % d’Uranium 235) Israël bombardera les sites essentiels à la production de ce matériau. Mais pour que cette action ne soit pas liée à l’Amérique, pour qu’elle puisse la condamner comme elle l’a fait pour la destruction du réacteur français de Saddam Hussein (imaginons  ce dernier disposant d’armes nucléaires pendant la première guerre du Golfe …) il faut qu’auparavant l’Amérique donne des gages aux pays arabes « modérés » … L’Arabie Saoudite, ….. Quitte à demander à Israël, une fois qu’elle a quitté Gaza et vu ce territoire se transformer en nouveau état taliban (mieux armé cependant) qu’elle quitte aussi toute ou partie de la Rive Ouest du Jourdain. Et de laisser à Israël une profondeur de 12 km de la mer à la frontière d’un nouveau état arabe (en attendant qu’il devienne aussi démocratique que Gaza). Gaza ? Le conflit qui oppose le Hamas islamiste et le Fatah a fait 350 morts dans la bande de Gaza au premier semestre 2007 selon Amnesty International dans un rapport publié il y a quinze jours. Une bavure israélienne (suite à des tirs de Qassam sur Israël) avait fait 19 morts : le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni et a pris une résolution …

Mais c’est ainsi que l’Amérique espère pouvoir atténuer un peu le désamour des populations arabes. Quant à l’Iran, des sources militaires américaines ont inféré que si, comme largement rapporté, la Syrie était en cours de construire un réacteur capable de produire du plutonium sur le modèle nord-coréen, l'Iran doit avoir certainement avoir acquis un tel réacteur avant la Syrie et serait alors à une étape plus avancée de production du plutonium à un endroit souterrain et secret.


Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
Einstein

 

 

 

 

 

 

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