Foutriquet* Hier, journée chargée : dans la matinée rencontre avec le mal élu Chancelier d’Allemagne. Regardez-les comme ils sont contents, heureux, comme ils ont l’air complice.
* Michel Onfray, Albin Michel, 2022
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Quel beau couple (franco-allemand).
L’après-midi réception d’un ancien d’Al-Qaida déguisé en costume cravate. Avec son hôte, vraie image de théâtre kabuki, immobiles, pensant sans doute au doigt d’honneur qu’ils adressaient au monde entier. Pourquoi ?
Monsieur le Chancelier d’un pays en récession depuis deux ans et qui, connaîtra, probablement, au moins une autre année de stagnation, selon les prévisions économiques. Les principaux fardeaux économiques étant les coûts énergétiques exorbitants entraînés par des politiques climatiques « vertes » coûteuses et irrationnelles, des taxes excessives et une bureaucratie écrasante pour les entreprises et les conséquences de l’absorption de plus de 3 millions d’immigrés non qualifiés, inassimilables. Élu à un deuxième tour parce qu’au premier 18 députés de sa propre coalition ont voté contre lui : parles-moi, Charles, d’une coalition stable… pour gouverner une Allemagne toujours première économie de l’Europe mais à peine plus grande que celle de la Californie. Venu à Paris pour parler de « dissuasion nucléaire » (une fois que l’Allemagne à, presque, mis à terre la filière énergie nucléaire française, une des causes de la dernière désindustrialisation de notre pays 2012-2022) et du fameux accord MERCOSUR qui, si conclu par la volonté allemande, sera la dernière brique de la ruine des agriculteurs français. Bref, venu à Paris pour demander de partager la dissuasion nucléaire de la France et, comme récompense, accepter de détruire (ce qui reste encore de) la souveraineté alimentaire de la même France.
Le deuxième, Monsieur 3.350 milliards € de dette comptable dont l’avenir est derrière lui car il n’a même pas une coalition à sa botte dans une 5ème République dans laquelle c’est le gouvernement, expression de ladite coalition, qui gouverne le pays.
Le pays. On va voir un peu plus loin ce que le pays est au bout de, presque, les deux quinquennats du protagoniste. Ne faisons pas attention à ce qu’il raconte, regardons seulement trois graphiques (Cour des Comptes, rapport sur 2023).
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Comme toute entité qui produit et consomme, comme toute entreprise, la France regarde son résultat économique (disons le profit) et sa situation nette comptable (la différence entre ce qui lui appartient après avoir remboursé ce qu’elle doit, annuellement). Regardez bien le graphique : depuis l’arrivée du sieur Macron (2017) le résultat de l’entreprise France n’a cessé d’être négatif et sa situation nette s’est réduite, peu ou prou, de 1.000 milliards d’euros. Quand M. Fillon nous disait, le 21.09.07, « Je suis à la tête d’un état en faillite » on a fait semblant de ne pas le comprendre. Et on s’est mis à continuer à paraître d’exister économiquement en s’endettant, en veux-tu, en voilà !
Le sieur Macron s’est fait élire en 2017 en promettant de réduire la dette et de réduire le nombre de fonctionnaires de 150.000. 8 ans après on constate qu’il s’agissait, simplement, de « paroles verbales » Puisque le Chancelier était ici hier, peut-être a-t-il rappelé au « Mozart de la Finance » qu’en France il y a 6 millions de fonctionnaires pour 67 millions d’habitants quand en Allemagne il y en a 4,8 millions pour 87 millions d’habitants.
Regardez aussi le deuxième graphique : où l’État prend-il ses recettes ?
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Il avait promis de réduire les impôts (notre pays étant champion mondial des prélèvements sur le PIB). Depuis l’arrivée du sieur Macron, l’impôt sur le revenu (payé uniquement par moins d’un français sur deux et sérieusement progressif – les 1 % les plus riches payant 10% du total et les 10% des plus riches, 70% du total) a augmenté de plus de 12% et les impôts sur les sociétés de deux fois et demie. Remarquez la baisse des revenus de la TVA : comme elle est restée à 20%, ceci veut dire que la consommation a baissé significativement, ce qui nous fait comprendre la paupérisation en marche des classes moyennes ou basses. Accessoirement, expliquant le sentiment quasi général de « c’était mieux auparavant ».
Mais les deux graphiques nous parlent de la « situation comptable ». Quand monsieur Fillon nous parlait de faillite il tenait compte aussi de la situation « extra-comptable ». Exemple : les engagements de retraite de l’État concernant surtout ses fonctionnaires civils et les militaires (1.663 Milliards € au 31 décembre 2023), les fonctionnaires de La Poste (108 Md€) et les ouvriers des établissements industriels de l’État (36 Md€).
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Les dettes extra-comptables de l’État avaient augmenté de 1.000 milliards € de 2017 à 2020 (avant le « COVID ») et se sont réduites uniquement à cause de la baisse significative des taux d’intérêts (y compris jusqu’à des taux négatifs) mais sont, déjà en train d’exploser car les taux d’intérêts n’ont fait qu’augmenter pour notre pays, vu les « risques » pris par les créditeurs … Oyez bonnes gens : notre dette totale (que nous laissons à nos héritiers) est de l’ordre de 8.000 milliards d’euros !
Je m’arrête là. Il m’en coute de mettre en exergue ce qui, d’évidence, fait comprendre que la descente du pays sur une spirale déclinante n’a aucune possibilité de revenir en arrière. Mais je ne puis pas ne pas noter qu’une des rares richesses du pays, la filière énergie nucléaire, est en jachère à cause de l’incroyable incompétence de nos gouvernements successifs (depuis M. Hollande) : son taux de charge actuel (ce que les réacteurs produisent par rapport à ce qu’ils pourraient produire) étant de 65% quand, aux Etats Unis (et dans le reste du monde) sur les 360 réacteurs non français, le taux de charge est de 91 à 95% ! Réaliser la différence fait comprendre l’incurie de notre situation actuelle. Certes, les deux réacteurs d’Afrique du Sud ont un taux de charge de 50% (Un secret si bien gardé, Anne Lauvergeon, Grasset, 2023). Le néant de nos politiques est confondant. Nos concitoyens en savent quelque chose :
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On se souvient de "On n'a pas de pétrole mais on a des idées" (Giscard d’Estaing, 1976).
La dernière « idée » du sieur Macron, faire venir en Europe (en France ?) des chercheurs américains mécontents de M. Trump car il suggère que « le véritable pays de la liberté » a déménagé d’Amérique en Europe, le continent incarnant « des normes morales » sur le climat, le libre-échange et l’état de droit (conférence de presse). Au cours des 15 dernières années, l’économie de la zone euro a crû d’environ 6 %, mesurée en dollars, elle a doublé aux États-Unis, selon les données du Fonds monétaire international. Toujours de la roupie de sansonnet.
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Qu’importe, regardez-le avec « l’impératrice de l’Europe » qui promet 500 millions d’euros d’investissements, le sieur Macron qui engage 100 millions. De quel chapeau les sorte-t-il ?
Oui, j’étais à presque oublier la conférence de presse des deux dirigeants de pays en faillite (pas tellement) virtuelle. Pas grande chose à dire sauf qu’après un passage obligé (Gaza) pour maugréer contre Israël (c’est devenu un leitmotiv depuis qu’il a renoncé à la « coalition pour détruire le Hamas » d’octobre 2023 …) il a reçu un ancien djihadiste sanguinaire (Al-Charaa), membre Al Qaeda 2003, 2011 avec al-Baghdadi, 2013 État Islamique, ré Al Qaeda … 2016 HTC et depuis sous influence turque, déguisé en costume cravate, pour discuter de la sécurité des minorités en Syrie. Notre président semble ignorer que « Le léopard ne se déplace pas sans ses taches », vieux proverbe africain. A moins que tout tient à « Syrie : CMA CGM investit 230 millions dans le port de Lattaquié et s'engage pour trente ans (RFI, 02.05.25). CMA CGM ? Rodolphe Saadé actionnaire majoritaire? Alex Kohler Secrétaire Général de EM, proche famille ?
On aura tout vu : AL-Charaa, djihadiste, à l’Élysée avant que la LFI gagne la présidentielle !