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22 juin 2025 7 22 /06 /juin /2025 12:21

 

10 jours déjà. Avec une sorte de naïveté puérile, les grands de ce monde appellent à la fin de la guerre entre Israël et l'Iran, en espèrent l’obtenir par la diplomatie, mais en contournant Israël. A Genève (et ailleurs) on discute … de quoi ? Pense-t-on convaincre une théocratie de renoncer à sa raison d’être (faire disparaître Israël) depuis 46 ans ? Quelle galéjade ! Mais « le Grand Satan » ayant décidé de se joindre à ce qu’Israël fait depuis dix jours, cela change pas mal le schmilblick...

 

Tout d’abord, souvenons-nous de l’essentiel. Pour Israël, la conclusion est aussi sombre que claire : un Iran nucléaire sous le joug du « Guide Suprême » Khamenei n’est pas une option. Elle a mesuré les risques, elle a compris qu’au bout des 40 années depuis que l’Iran est soupçonné de vouloir se doter d’une bombe, tous ceux qui font semblant s’y opposer n’ont rien obtenu. Ce n’est pas ce qui les empêche de pérorer « seule une solution diplomatique peut régler la chose. » Solution à laquelle Israël n’est pas invité à participer. Il y a trois jours, aux trois ministres des affaires étrangères (France, UK, Allemagne) qui l’ont rencontré à Genève, après qu’ils se sont serrés la main, celui de l’Iran leur a dit que l’Iran voulait discuter d’une solution diplomatique, ajoutant, « à l’exception du régime israélien illégitime, génocidaire et occupant de la Palestine ». Remarquez, il y a du progrès, d’habitude ils ne parlent que du « régime sioniste » Pour Israël, pour l’instant il n’y a que de salves de missiles balistiques tirées, jusqu’ici, uniquement sur des cibles civiles. A tout hasard, regardez ce dont on parle :

Heureusement, comme pour les milliers de fusées tirés par le Hamas ou Hezbollah ou les Houthis, Israël dispose d’un système de défense à trois strates (Dom de Fer, La Fronde de David et Arrow2/3) et des dizaines de milliers d’abris (ou « chambres fortes » dans les appartements, ce qui est la seule explication des pertes humaines particulièrement faibles. Tsahal tient la comptabilité, elle est disponible sur le portail https://www.warinisrael.org/. J’en ai tiré substance pour bâtir le graphique qui suit qui indique le nombre de missiles tirées par l’Iran, le nombre de morts et de blessés. Car l’efficacité des trois systèmes n’est pas de 100% mais… de 90/95%.

 

 

Pas besoin de le commenter, on voit clairement que la courbe de tendance pour les missiles (noire) traduit l’efficacité de l’armée de l’air israélienne dans la destruction (60% ?) des lanceurs de missiles et des moyens de leur transport vers ces lanceurs. L’allure de la courbe de tendance pour le nombre de blessés (verte) traduit (i) l’endroit où les missiles non détruits sont tombés et (ii) le respect par la population des consignes de sécurité (s’abriter dès une alarme). Quant au nombre de décédés, pour l’instant il est de 25 ce qui, en soi, démontre la qualité de la défense de la population d’Israël car, mine de rien, Iran a envoyé vers Israël 538 missiles balistiques (22.06.25). Pour ce qui est de drones, au bout de dix jours (et de plus de 1.150 tirés par l’Iran) un seul a pénétré le territoire israélien (la 21.06.25, Beit Shean, Nord d’Israël).

 

Et les Européens (les Américains aussi ?) acceptent de discuter avec seulement une partie des deux pays qui se font la guerre ?

D’un autre côté, les grands de ce monde appellent à la fin de la guerre entre Israël et l'Iran, en espèrant l’obtenir par la diplomatie, mais en contournant Israël. L’Iran négociera avec les États-Unis, ou avec l’Europe. Israël restera en dehors de la boucle.

C’est une formule tellement naturelle que personne ne se soucie même d’en parler. L’absurdité de vouloir mettre fin à une guerre sans la participation de l’un des combattants ne semble pas évidente.

Pendant ce temps, dans les cieux de Téhéran et d’Ispahan, Israël a restauré sa capacité de dissuasion. Elle a paru sérieusement détériorée après le 7 octobre 2023 mais les succès contre le Hamas et la destruction (quasi totale) des moyens du Hezbollah ou celle des ports yéménites utilisés par les Houthis a rappelé au monde qu’Israël ne joue pas aux dés avec son existence. Comprendre le vieux mot « si les arabes déposent les armes ce sera la paix, si Israël dépose les armes, elle disparaîtra » ne semble pas possible pour tous ceux qui se déclarent solidaires d’Israël mais qui veulent, toujours, faire en sorte qu’elle ne sorte pas victorieuse des conflits que ses ennemis lui imposent. Il est de bon ton, ces jours-ci, chez beaucoup d’observateurs et dans une partie importante de l’opinion publique, de renvoyer dos à dos les deux protagonistes de la guerre en cours au Moyen-Orient, en leur faisant assumer des parts plus ou moins égales de responsabilité dans ce conflit, histoire de ne pas afficher une préférence pour l’un si l’on tape trop sur l’autre. Cette approche a l’avantage de servir le confort intellectuel et, dans certaines contrées, de ménager le politiquement correct. Quand il ne s’explique par les préoccupations, légitimes, des dirigeants de certains pays de ne pas voir s’opposer une partie de sa population.

Et puis il y a Fordow. Tous ceux qui ont quelque chose à dire sur ce qui se passe en Iran doivent parler, nécessairement, de Fordow. Pour noter que même si Israël réussit à détruire un grand nombre de composantes du programme nucléaire iranien, elle n’est pas capable de détruire Fordow. Et qu’elle serait obligée de demander à DJT de le faire pour elle.

Je vous laisse déduire la litanie de raisons s’y opposant ou du contraire. L’essentiel c’est qu’Israël n’est pas capable de le faire et qu’elle  préférerait que ce fussent les Etats-Unis qui s’en occupent. Deux raisons « pour » (a.) cela fait 46 ans depuis que l’on crie « mort aux Etats-Unis, mort à Israël » et (b). Israël ne dispose pas de bombe du bon calibre et il faudrait qu’elle utilise des solutions plus risquées. Je vois, cependant une raison « contre » : Israël s’est toujours battu seule, jamais un soldat américain n'est mort pour elle. Les Etats-Unis ayant bombardé Fordow (et deux autres sites déjà bien entamés par Israël) Israël contracte une dette supplémentaire en lui étant redevable. Même si ce site reste actif, en l’absence des autres installations nucléaires iraniennes, Israël a déjà frappé ; ce n’est plus la voie la plus facile du régime vers une bombe. Le véritable danger, du moins à court terme, est que l’Iran « fasse un saut ». Transformer l’Uranium enrichi dont il dispose en « bombe sale » ou avec une puissance de 10/20 kilotonnes (TNT) comme celle de Hiroshima.

 

Que les trois ministres aient décidé de passer quelques heures avec le représentant d’un état terroristes, soit. Pourquoi faire ? Lui demander de renoncer vouloir « éradiquer Israël » ? De toute manière, celui-là ne les prend pas au sérieux et il ne veut traiter qu’avec les Etats Unis., mais à condition qu’Israël arrête son action de destruction des pans du programme nucléaire et de celui de missiles balistiques. J’ai été surpris, il y a trois mois, quand M. Trump a « écrit » au Guide Suprême en lui proposant des discussions et en fixant à deux mois la possibilité d’avoir un accord. Sans demander quoi que ce soit à Israël..

 

J’ai été surpris, il y a trois mois, quand M. Trump a “écrit” au « Guide Suprême, qu’il faut quand même décrire : « M. Khamenei est une médiocrité cléricale gérant une hérésie dans une apostasie. L’Iran est grand, et il a ses adeptes, mais en termes strictement religieux, il n’est pas une figure de conséquence majeure ou de légitimité dans le monde musulman. Ses innombrables victimes ont été majoritairement des frères chiites. La préservation d’un tel homme au nom de la foi présenterait une douloureuse ironie. WSJ, 21.06.25

 

Ce que les grands de ce monde donnent l’impression de ne pas comprendre c’est que le Moyen-Orient est en train d’être remodelé par un changement fondamental dans l’équilibre du pouvoir : la montée d’Israël. Rappelez-vous, dans les années 1970, Israël était quasiment un pays en voie de développement. Aujourd’hui, son produit intérieur brut par habitant dépasse celui de nombreux pays d’Europe et est le plus élevé de la région, à l’exception du Qatar (qui a beaucoup de pétrole et de gaz et peu d’habitants).

 

Dans les années 70 (79 – révolution khomeyniste), le PIB par habitant d’Israël était légèrement supérieur à celui de l’Iran (14k$ vs 10,5 k$) ; aujourd’hui, il est près de 15 fois plus élevé que celui de l’Iran. Le pays, plus que d’autres, opère désormais aux frontières de la haute technologie, c’est pourquoi les Etats du Golfe ont été si désireux de développer des liens avec lui. Et au cours des deux dernières années, les forces militaires et de renseignement d’Israël ont combattu et vaincu le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, contribué à la faillite du régime syrien et, aujourd’hui, il est victorieux en Iran, au-delà de toutes les attentes. Ses défenses aériennes à plusieurs niveaux n’ont d’équivalent dans aucun pays du monde. Et Israël, à la grande fureur de notre Président, est en train d’en équiper (Arrow3) l’Allemagne et la Finlande.

 

Mais ce qui m’émerveille (so to speak) c’est la guerre contre la guerre contre les Juifs. Ce n’est pas Israël (les juifs) qui a commencé la guerre. Comment expliquer autrement le fait que les militants pro-Hamas se sont, à leur tour, fondus dans le lobby pro-Iran. Car c’est l’Iran qui a commencé la guerre contre Israël et ses juifs via son « proxi » Hamas en octobre 2023. Maintenant Israël ne fait, en quelque sorte, que porter la guerre à celui qui la lui ait faite. Lisez le Monde ou Libé ou écoutez les chaînes de France TV. Des milliers de manifestants ont surgi à Times Square, Place de la République et/ou au centre de Londres pour montrer leur soutien au régime dont les dirigeants chantent depuis des décennies « Mort au Grand Satan (Etats-Unis) et au Petit Satan (Israël) ». Bon sang de bon sang, c’est de la haine pure, évidente, sans réponse possible, d’Israël (des juifs) qu’ils expriment. Quand comprendra-t-on que la France de Giscard d’Estaing, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida et de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, en ayant aidé et applaudi des deux mains l’instauration d’une théocratie terroriste a une certaine responsabilité (ou une responsabilité certaine) pour ce qui s’est passé dans un des pays les plus anciens du monde, doté d’une civilisation remarquable (lisez Les Lettres Persanes de Montaigne) ?

 

Bon, la résilience d’Israël est connue. Un sondage, mené par des chercheurs d’Agam Labs et de l’Université hébraïque de Jérusalem, a révélé que 83 pour cent des Juifs israéliens et 70 pour cent de l’ensemble des habitants soutiennent la campagne visant à éliminer les capacités nucléaires et balistiques de l’Iran, qu’Israël a lancée vendredi 13 juin. Un pour cent des Juifs et 16 pour cent de tous les Israéliens auraient préféré poursuivre la diplomatie nucléaire avec l’Iran.

 

Dernier sondage (Le Figaro, 22.06.25) :

Notre Président doit être parmi les 25% qui n’approuvent pas.

 

Certes, il y a des morts et des blessés. « Peu importe combien d’entre nous ils tuent maintenant… Si nous les laissons obtenir la bombe, ils nous tueront tous. Mais si nous laissons le régime en place, nous n’aurons réussi qu’à blesser leur fierté, et dans cinq ans, ils nous attaqueront sans prévenir. » (Un Twitter anonyme).

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