Ce ne sont pas les famines, ni les tremblements de terre, ni les microbes, ni le cancer, mais l’homme lui-même qui est le plus grand danger pour l’homme, pour la simple raison qu’il n’y a pas de protection adéquate contre les épidémies psychiques, qui sont infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes naturelles. (Carl Jung, The Symbolic Life, 1977-MB).
Je me propose de passer en revue quelques évènements/comportements qui me semblent faire partie d’une épidémie psychique.
On a connu l’épidémie du COVID et ses 6 millions de morts dans le monde. Comme les 6 millions de juifs de la Shoah. Il me semble – et j’ai regardé, attentivement, le monde pendant plus de quatre-vingts ans, que nous vivons (traversons ?) une nouvelle épidémie, psychique, d’antisémitisme.
Un vieux peuple dont les ancêtres peuplaient, déjà, un territoire dans le Proche-Orient dans l’âge du bronze (2.500 ans avant JC) après des pérégrinations multiples et diverses, après des expulsions multiples de divers endroits pendant, presque 2.000 ans, obtient le droit de reconstituer son foyer national. La « communauté internationale » lui affecte un lopin de terre pas plus grand que deux petits départements français, à côté du territoire reconnu à des habitants venus des pays limitrophes qui, pourtant, n’ont pas voulu y créer un état.
Affaire réglée ? Oh, que non ! La même communauté internationale trouve moyen, depuis 1948 à 2024 de morigéner Israël, via des résolutions de son for ultime (le Conseil de sécurité de l’ONU), 229 fois. Dit comme cela, pas de commentaire. Mais quand on sait qu’il y a dans le monde huit milliards d’êtres dans 192 pays qui ont été morigénés 2.779 fois, un peu d’arithmétique (sachant que le vieux peuple compte actuellement 8 millions d’êtres dans le territoire consenti) nous apprend qu’ils ont été morigénés 100 fois plus souvent (112). Il me reste à me souvenir de Freud, « L'objet naît dans la haine » (1915).
L’objet est le peuple juif, le nom de l’épidémie est « antisémitisme ». 75 ans après la reconstitution du foyer national juif dans le territoire de ses ancêtres, la moitié de ce peuple y vit tandis que la deuxième moitié se trouve, pour l’essentiel, dans des pays divers de deux continents, Amérique et Europe. Cependant, l’épidémie dont je parle, affecte les deux moitiés de manière et avec des effets différents.
Il serait trop long (et difficilement exhaustif) de rappeler les évènements (agressions, verbales ou pas, meurtres, discriminations diverses, etc.,) relatés journellement sur les premières pages (ou à l’intérieur) des gazettes ou tous les média – radios, TV ou réseaux sociaux. Nous sommes abreuvés, jour pair et jour impair, par l’évidence du substrat antisémite d’une partie de la classe politique française et, pour peu que l’on regarde autour de nous, une partie des classes politiques de pays aussi civilisés que le Royaume Uni, l’Irlande, l’Espagne ou le Canada. Ce qui me semble encore plus important c’est de regarder du côté de celui qui, ouvertement, constamment, suit depuis sa création, l’objectif de destruction du foyer national du peuple juif, Israël. Le régime des Mollahs de l’Iran qui depuis 1979 s’est fixé comme ardente obligation la destruction d’Israël « Ali Khamenei, leader suprême de l'Iran, a déclaré en 2000 que « la tumeur cancéreuse appelée Israël doit être déracinée de la région », et, en 2001, que « l’éternel sujet de l’Iran est l’élimination d’Israël de la région »[ (Wikipédia) et, pour ne reprendre qu’une seule autre citation, Le Point, 30 sept. 2019 — La destruction d'Israël "n'est plus un rêve mais un but à portée de main", a déclaré le général de division Hossein Salami (envoyé vers ses ancêtres pendant l'actuelle action d'Israël en Iran).
Hier, grande manifestation à Téhéran, sous l’étendard rouge de la vengeance, les participants scandant pendant des heures « Al-Khaybar »
/image%2F1331292%2F20250614%2Fob_bfa957_manif.png)
Dès l'époque romaine, des Juifs vivent dans la péninsule Arabique et mettent l'oasis en culture. Vers 600, Khaybar est habitée principalement par des Juifs, riches des plantations de palmiers dattiers, du commerce et de l'artisanat. En 628-629, la ville est le siège de la bataille de Khaybar, qui oppose Mahomet et ses guerriers aux habitants juifs. Après la victoire des musulmans, la plupart des Juifs qui n'ont pas été tués ou fait captifs (ou, surtout, captives) doivent quitter l'oasis en abandonnant leurs biens. Ceux qui restent (en acceptant de consentir la moitié de leurs récoltes) seront expulsés peu après par le calife Omar (634-644) Vous avez, sans doute compris, il s’agit de tuer les juifs, surtout ceux qui se trouvent en Israël : Le président Ahmadinejad a même dit que c'était une très bonne chose que tant de Juifs se soient concentrés en Israël : il sera plus facile de les faire disparaître » (Government of Canada Publications, https://publications.gc.ca). L’appel à Al-Khaybar - resté dans le Coran comme une page de gloire musulmane car le Prophète a tué les juifs - est, d’évidence, le substrat de la décision des Mollahs iraniens de détruire Israël car peuplé de juifs.
Convenons qu’il s’agit d’une manifestation évidente d’antisémitisme.
On pourrait se dire que le monde occidental, au moins, témoin de ce qui s’est passé dans l’histoire pour ce peuple, aurait dû - pour des raisons morales - faire de sorte qu’il puisse vivre en paix dans son foyer national reconstitué. C’est vrai, la terre en question ne convient pas pour faire vivre deux petits États. De la rivière à la mer (Jourdain, Mer Méditerranée), il n’y a de place que pour un seul pays. C’est devenu évident. Les « Palestiniens » ne veulent pas deux pays, et plus de 80 % des Israéliens et leurs membres de la Knesset ne veulent pas non plus deux pays. Même ceux qui le veulent (donner aux Arabes un pays en Judée-Samarie), ne le peuvent tout simplement pas parce que, si les Arabes obtiennent la souveraineté là-bas comme ils l’ont obtenu à Gaza, alors la gauche ne pourra plus se rassembler en toute sécurité pour protester contre un gouvernement que d’aucuns considèrent « d’extrême-droite ». C’est une bénédiction. Mais c’est en même temps un combustible pour tous ceux qui (antisémitisme ?) ne veulent pas que des juifs aient un état.
/image%2F1331292%2F20250614%2Fob_d4f47e_deux-e-tats.png)
Bien que le déclarant chaque jour, bien que se préparant pour le faire, l’Iran des Mollahs s’est mis dans la tête depuis 40 ans d’accéder à une arme nucléaire pour pouvoir détruire Israël. Car « une seule pourra le détruire complètement, alors que sa rétorsion ne pourra causer que peu de dommages à l’Iran » (Ahmadinejad, 2007, JSTOR). Pourtant aucun des grands pays, ni la communauté internationale (via son organisation des nations unies) n’ont rien fait pendant 40 ans pour empêcher l’Iran des Mollahs d’accéder à l’arme nucléaire. Pourquoi ? Je crois que c’est le commencement de l’épidémie d’antisémitisme. Dès la reconstitution du foyer national du peuple juif on a créé et maintenu des outils destinés à rendre permanente la haine de juifs : UNRWA pour des générations sans limite des descendants des Palestiniens ayant quitté (ou ayant été expulsés) le territoire en question en 1948, des comités et commissions (UNICEF, Droits de l’Homme, etc. etc.,).
Pendant ce temps, Israël s’est doté de ce que l’on a appelé la « doctrine Begin » « Israël ne permettra jamais à ceux qui appellent à notre annihilation de développer les moyens pour atteindre cet objectif » en le faisant savoir, urbi et orbi, et en la mettant en pratique, en 1981 pour détruire le réacteur que la France de MM. Chirac et Giscard d’Estaing a fait construire pour l’Irak de Saddam Hussein et en 2007 celui construit par l’Iran/Corée du Nord en Syrie. Les deux fois, contre l’avis du partenaire essentiel d’Israël, les Etats Unis. Malheureusement, les quatre derniers présidents américains, comme les dirigeants européens (France, UK, Allemagne) ont joué un rôle décisif pour amener Israël au point où il n’avait pas d’autre choix que de lancer un effort militaire pour s’assurer que les ambitions nucléaires de Téhéran ne puissent être réalisées. Moment décisif double, le AIEA vient de faire savoir que l’Iran est au seuil de la création d’une arme nucléaire (pour la première fois en 20 ans, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté une résolution censurant officiellement l’Iran pour ne pas avoir respecté ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire. Malheureusement, envoyée au Conseil de sécurité pour prendre des mesures contre l’Iran, elle ferait l’objet d’un veto de la Russie et de la Chine, au moins) et, d’un autre côté, le délai de 60 jours accordé à l’Iran pour faire un accord pour arrêter sa marche vers la bombe, par M. Trump expirait jeudi dernier. M. Trump : "Il y a deux mois, j’ai donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours pour ’conclure un accord’. Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le 61e jour. Je leur ai dit quoi faire, mais ils n’ont pas pu y arriver. Maintenant, ils ont, peut-être, une seconde chance !" Personne de sérieux ne peut honnêtement nier que Téhéran était sur le point d’arriver au point de non-retour pour la fabrication d’une arme nucléaire, et tandis que certains chicaneront pour savoir si le régime avait l’intention d’utiliser des armes nucléaires pour détruire « le petit Satan » (comme il appelle Israël depuis plus de 40 ans), Jérusalem ne pouvait guère se permettre d’attendre.
Ce qui était très clair a peut-être été obscurci parce qu’il s’agit d’un environnement de communication incroyablement dense. Cela inclut des acteurs étrangers, comme les Iraniens eux-mêmes et leurs actifs basés aux États-Unis, qui ont un intérêt à façonner le message américain à leur avantage. Ensuite, il y a les Israéliens, plus précisément la faction anti-Netanyahu qui est déterminée à voir Bibi échouer, peu importe le coût pour la sécurité du pays. Il y a aussi le Qatar, qui semble avoir une très grande voix en ce moment dans l’écosystème médiatique, et ses rivaux du Golfe, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui sont moins influents mais projettent toujours leur puissance, et il y a les Européens. Surtout antisémites tout en le niant.
Alea jacta est, Israël a fait ce qu’elle a fait en 1981 et 2007, en procédant à la destruction de pans entiers du programme nucléaire iranien, de certaines « têtes pensantes » et des principaux acteurs militaires. Bien sûr en prenant le risque de représailles du pays des mollahs. Un exemple de ce qu’Israël a fait - https://urls.fr/ER97Su regardez aussi l’échelle des territoires :
/image%2F1331292%2F20250614%2Fob_847098_echelle.png)
Deux décennies de folie américaine ont rendu nécessaire la frappe israélienne en Iran. Si Washington avait pris des mesures décisives à un moment ou à un autre au cours des 20 dernières années pour faire face à la menace iranienne, il n’aurait pas laissé à Israël le soin de faire le sale boulot que les dirigeants du monde occidental n’étaient pas prêts à faire. Trois décennies de folie américaine ont rendu nécessaire l’action israélienne en Iran : M. Bush a parié qu’en détruisant l’Irak de Saddam, l’Iran comprendrait, MM. Obama et Biden ont apaisé l’IRAN avec des milliards de $, tandis que M. Trump 2.0 a joué le jeu de Téhéran en retardant une décision avec une diplomatie qu’il savait futile, ne laissant à Israël d’autre choix que d’agir. Si l’on ne peut pas soupçonner les présidents américains d’antisémitisme, il n’en est - d’évidence - pas de même pour des dirigeants européens, actuels ou passés. Après des années de menaces croissantes, de tirs de roquettes, de guerres par procuration et de politique de la corde raide nucléaire, Israël a attaqué en profondeur l’Iran, ciblant les infrastructures nucléaires et les actifs militaires. C’était une déclaration historique : assez, c’est assez. L’ère de l’apaisement est terminée.
Appelons ça par son nom : l’un des actes de leadership les plus courageux de toute nation à notre époque. Et tragiquement, Israël a dû le faire seule.
Ce à quoi on assiste n’est pas seulement une frappe défensive. C’est un moment de clarté, de conviction et de courage. Cela ne venait pas de Washington, ni de Bruxelles—mais d’une petite nation démocratique entourée d’ennemis, seule qui devait affronter le principal sponsor mondial du terrorisme. Pendant trop longtemps, les États-Unis et l’Europe ont joué pour gagner du temps. Le temps que l’Iran a utilisé pour enrichir de l’uranium, armer la Russie, financer le terrorisme et déstabiliser chaque coin du globe.
De plus, en faisant ce qu’elle fait, Israël ne se défend pas seulement elle-même mais le monde entier, qui a tout à gagner de ses efforts pour empêcher un régime terroriste d’obtenir une arme nucléaire. Si Israël détruit ou fait reculer de manière substantielle le programme nucléaire iranien, il aura rendu au monde un troisième service antiprolifération nucléaire. Après le réacteur nucléaire de Saddam Hussein et 2007 en Syrie.
Antisémitisme ? Comment appeler autrement ce qui se passe depuis le pogrome du Hamas le 7 octobre 2023 ? A Gaza, alors que les commentateurs occidentaux sont obsédés par les supposés crimes israéliens, le Hamas attaque délibérément les convois de travailleurs humanitaires, tuant et blessant ceux qui livrent des secours d’urgence, selon la Fondation humanitaire de Gaza. La région se dirige vers des seuils dangereux alors que trop d’Occidentaux s’accrochent à des récits délirants et au théâtre moral qui ne peuvent plus dissimuler les faits. Les médias occidentaux leur servent de couverture en suggérant constamment qu’Israël tire sur des civils cherchant de l’aide. Des juifs qui tuent des paisibles palestiniens. Si ça n’alimente pas l’épidémie…
Il y a une dure réalité que beaucoup en Occident ont choisi de ne pas affronter. De Paris, Londres et Ottawa à la BBC et d’autres médias occidentaux, le débat public a été piégé par des points de discussion abstraits : le fantasme d’un État palestinien viable dirigé par des factions terroristes, la condamnation ritualisée d’Israël, et le refus de reconnaître l’ampleur de l’agression iranienne et du Hamas. Ce mantra continue de soutenir l’illusion que « l’occupation israélienne » est sur le point de prendre fin – si seulement plus d’États reconnaissent l’État palestinien et si seulement les Palestiniens et les Israéliens s’assoient et parlent. Mais trois décennies de soi-disant négociations de paix n’ont abouti à rien. Car le Palestiniens, antisémites parmi les antisémites, ne veulent pas de deux états : ils en veulent, un, le leur en faisant disparaître l’état juif d’Israël. Mais les événements sur le terrain sont indifférents à de telles illusions.
Heureusement, les « opinions » mondiales qui ont vu d’autres, ne sont pas encore touchés par l’épidémie. Deux d’entre elles : USA -selon un récent sondage de Rasmussen Reports, 84% des électeurs probables pensent que l’Iran ne doit pas avoir de bombe. Seulement 9% sont en désaccord. France :
/image%2F1331292%2F20250614%2Fob_282d62_opinion-10.png)
Dans les 30% qui n’approuvent pas on doit trouver M. Mélenchon, antisémite en chef car islamo-gauchiste et la pimbêche au kéfié au retour de sa traversée de la Méditerranée pour apporter de l’aide aux pauvres gazaouis. Pour compléter les plus de 2.000.000 de tonnes de produits divers apportées par plus de 100.000 camions. Antisémite et ne le cachant pas.
Et pendant que notre Président n’arrête pas (encore hier soir) de jeter en pâture aux chacals de la presse mondiale Israël et son gouvernement en demandant, bien sûr, « d’arrêter l’escalade » (ne pas laisser Israël de terminer ce qu’elle a commencé de faire) M. Trump : « M. Trump a exhorté vendredi l’Iran à négocier « avant qu’il ne reste plus rien », mais « Israël doit être laissé terminer la mission sans ingérence américaine. Les États-Unis ont un intérêt moral et stratégique à se tenir aux côtés d’Israël et à l’aider à terminer le travail. WSJ, 13.06.25
Mais les mollahs ont décidé que les juifs d’Israël doivent disparaître et ils ont mis en marche, sur une place de Téhéran, une pendule en compte à rebours :
/image%2F1331292%2F20250614%2Fob_b90707_horloge.png)
Elle vient de s’arrêter car il y a une panne de courant dans tout le pays.