Qui a gagné ? Qui a perdu ?
La cessation des hostilités imposée par la « communauté internationale » avec l’aide hypocrite de notre pays a donné lieu à trois nouveaux champs de bataille, un peu plus pacifiques. Au Liban, en Israël et dans la presse internationale on débat à perdre la raison pour savoir qui, d’Israël ou du Hezbollah a gagné la guerre d’agression déclenchée par ce dernier.
Selon les derniers sondages, 47 % de libanais (et 67 % des non chiites …) considèrent que le grand vaincu est le Hezbollah. Résolution 1701 appliquée sérieusement (peu probable …) ou pas, la situation au Sud du Liban a changé significativement : la frontière israélienne n’est plus disponible pour des attaques surprise ou enlèvement de soldats, les formidables bunkers (la plus part souterrains) qui ont été détruits en très grande partie ne pourront plus être reconstruits, l’approvisionnement en nouvelles armes venant de l’Iran (via la Syrie) se révèlera de plus en plus difficile. Voilà la perception des faits par une (très) grande partie de la presse libanaise et, sans doute, des libanais. Et le fait que le Hezbollah (comme l’Iran et la Syrie) célèbrent (modérément, cependant) la victoire de ceux qui ont arrêté « la meilleure armée de l’Occident » (?!) ne change rien à l’affaire. Même si la « rue arabe » à laquelle la presse libre est tellement sensible célèbre maintenant Nasrallah comme elle a célébré Nasser ou Arafat ou Ben Laden tous ayant vaincu le grand ou le petit Satan …
Car, les libanais ont très bien compris que condamnés pour condamnés (par les bien pensants de la communauté internationale …) pour réaction disproportionnée, rien n’empêchait les israéliens à faire ce que l’OTAN a fait en Serbie : détruire intégralement le système électrique du pays, celui d’approvisionnement en eau ou le port de Beyrouth en totalité pour ramener, réellement le Liban vingt années en arrière. A la place quoi ils n’ont détruit, systématiquement, que les fiefs -endroits forts- du Hezbollah. Par delà la possibilité de montrer ces ruines aux représentants de la presse libre du monde entier (disponibles de suite dès qu’il s’agit de montrer les « massacres » et les destructions qu’Israël effectue contre ses voisins pacifiques …) l’on ne doit pas désespérer des capacités du Hezbollah de comprendre qu’en cas de deuxième round Israël fera preuve d’encore moins de retenue.
La preuve ? La déclaration du chef du Hizbullah selon lequel la guerre était une erreur provenant de la conviction qu’Israël n’allait pas la faire pour deux soldats ... Le chef du Hezbollah qui se terre depuis deux mois et qui n’est plus certain d’être celui qui donne le « la » dans la politique libanaise.
En Israël, au contraire, après une formule malheureuse de son premier ministre qui prétendait avoir gagné la guerre au bout de six jours, c’est le temps de la critique. Non pas d’avoir fait la guerre mais de l’avoir mal faite. Dans un exercice d’autocritique difficile d’imaginer dans un autre pays, du dernier soldat réserviste au premier militaire (le chef de l’Etat Major), du citoyen aux députés (sauf les députés arabes qui avaient pris fait et cause en faveur de l’ennemi du pays dont ils sont députés …), toute la société civile et/ou militaire israélienne assène son verdict. Selon lequel, n’ayant pas détruit complètement en quelques jours le Hezbollah, en laissant la guerre se faire ailleurs que du côté de l’ennemi, en ne protégeant pas suffisamment le pays, l’armée a failli à sa réputation ce qui sera de nature à éroder sa capacité dissuasive. Certes, les services de renseignement ne savaient pas tout : ni que des armes antichar de conception nouvelle (russe) étaient à la disposition du Hezbollah ; ni que l’essentiel des Katiouchas se trouvaient dans des quartiers habités et pourvues de dispositifs de mise à feu télécommandée ; ni que des fusées sol-mer (chino-iraniennes) contrôlées par des militaires iraniens mis à la disposition du Hezbollah assuraient un certain contrôle des côtes libanaises. Ils auraient dû tout savoir comme ils ont su tout ce qui était nécessaire pour détruire la presque totalité des postes de commande-contrôle du Hezbollah, l’emplacement des fusées à longue portée (presque toutes détruites) ou les endroits dans lesquels Nasrallah aurait dû se trouver au lieu de prendre refuge (encore aujourd’hui) dans un souterrain attenant à l’Ambassade de l’Iran à Beyrouth …
Et quand on dit « autocritique » il faut savoir qu’elle se fait non pas en utilisant le papier verre mais les rabots et les scalpels ! Et si on en veut au gouvernement, c’est d’avoir succombé aux pressions des puissances occidentales en arrêtant la guerre avant de lancer une offensive terrestre qui seule aurait pu faire disparaître le Hezbollah militairement pour (presque) toujours. Car on ne peut pas reconstruire ce qu’il avait fait pendant six années avec l’argent iranien, la complicité de l’ONU et l’hypocrisie de l’Europe qui a refusé de le considérer comme organisation terroriste. Certes, il s’ensuit que si un deuxième round a lieu, Israël sera sans doute beaucoup mieux préparé.
Et la presse internationale ? Pour sa plus grande partie elle a toujours cherché à glorifier les exploits des « combattants » ou des « militants » du Hamas, Hezbollah ou autres Jihads surtout pour rabaisser, autant que faire se peut, la force et la capacité d’Israël de résister à tout ennemi déclaré. Comme d’habitude, elle s’est fait l’écho de la « rue musulmane » pendant que le Hezbollah tiré ses 4.000 fusées sur Israël. Ensuite, avec ceux qui avaient reconstitué leurs stocks de drapeaux israéliens inflammables, elle n’a pas arrêté de parler, montrer et mettre en exergue les destructions -œuvre de la soldatesque israélienne. Sans dire que tout ce qui a été détruit appartenait ou était sous le contrôle du Hezbollah. Sans dire qu’aucun quartier autre de Beyrouth sauf ceux contrôlés par le Hezbollah n’a été touché et que la vie (même de nuit) des beyrouthins se déroulait paisiblement pendant qu’Israël faisait la guerre non pas au Liban mais au Hezbollah. Sans dire que si Israël avait voulu détruire le Liban c’est le nouvel aéroport, le nouveau port commercial -les deux fiertés des libanais car reconstruits en totalités- les tours de télévision et le système de distribution électrique qu’elle aurait détruit complètement. Les libanais l’ont bien compris et ils commencent à demander des comptes au Hezbollah : la presse libre internationale dans son aveuglement quand il s’agit de condamner Israël et d’apaiser les islamo-fascistes n’en a pas encore rendu compte de ce qui se dit réellement au Liban et même dans d’autres pays arabes. Israël a toujours perdu les « guerres de l’information » ce qui est regrettable mais beaucoup moins difficile à supporter que la perte d’une guerre tout court. Quant à suivre les gurus de la presse mondiale, les trotskistes du Monde en France, les antisémites notoires du Guardian en Angleterre ou les libéraux bien pensants du New York Times … Israël à mieux à faire pour assurer sa survie.
Le vrai problème auquel Israël aura à faire face lié à la presse mondiale c’est qu’elle sert de caisse de résonance à tout ce qui peut lui nuire. Souvenons-nous : la guerre contre l’Irak en 1991 n’avait rien à voir avec Israël. Pourtant, l’Amérique lui a imposé à la fin de la guerre la fameuse conférence de Madrid qui, deux ans plus tard conduisait aux accords d’Oslo « la terre contre la paix ». Et à plus de morts dus au terrorisme palestinien pendant les dix années qui ont suivis que pendant toute l’existence d’Israël. Quant à la terre contre la paix … le retrait unilatéral de Gaza a donné un bout de territoire aux palestiniens mais pas une once de paix aux israéliens. Des années après, une deuxième guerre de l’Irak faite pour des raisons n’ayant toujours rien à voir avec Israël montrait la force de l’Amérique. Et on imposait à Israël la fameuse feuille de route devant conduire à la création d’un état palestinien. Israël paye encore les pots cassés par les diverses coalitions faisant des guerres au Proche Orient car on lui demande chaque fois de faire des concessions. Et on assiste, juste avant la guerre du Liban à ce qui est positivement hallucinant : Israël décide de quitter, unilatéralement, la plus grande partie de la Cisjordanie et tous les pays arabes et la communauté internationale lui demandent de ne rien faire. A moins que cela résulte d’une négociation avec les palestiniens. Dont la direction élue démocratiquement s’assigne l’objectif de détruire Israël, refuse de la reconnaître et offre à ses habitants soit la charia soit le départ vers les pays d’où leurs parents ou grands-parents sont venus en fuyant la barbarie européenne. Et la presse internationale, une fois qu’elle a adopté comme vérité d’Evangile que la réaction d’Israël à la provocation du Hezbollah était disproportionnée s’est déchaînée pour lui imposer le retour « à la table des négociation » Réagir contre celui qui veut t’éliminer, ne pas négocier avec celui qui refuse ton existence, voilà ce que cette presse libre propose à Israël. Et pour faire bonne mesure il faut bien qu’elle clame qu’Israël a perdu la guerre du Liban.
ooooooooooooooooooo
Les masses arabo-musulmanes sont rentrées chez elles après avoir manifesté contre la barbarie israélienne. Les dirigeants de l’ONU, après condamné pour tout ou rien Israël, sont revenus sur leurs paroles (mort de quatre casques bleus, “massacre” de Canaa, destruction des installations civiles, assassinats de civils, etc.,) mais, naturellement, la presse a d’autres sujets à traiter : l’Iran. Les paris sont pris déjà : pour prix d’une éventuelle modération de l’Iran Israël se verra demander de faire des concessions … Négocier avec le Hamas, rendre le Golan à la Syrie, la liste est en train d’être établie. Un tout petit espoir devant le sommeil profond de l’Europe : une partie de la presse arabe (!?) en Arabie Saoudite, au Koweït, en Egypte a commencé à sérieusement mettre en question la « victoire » du Hezbollah, son irresponsabilité ayant conduit aux destructions connues au Liban (et qui rehaussent, s’il le fallait, la capacité dissuasive d’Israël devant une éventuelle nouvelle provocation) et son existence en tant que supplétif de l’Iran au Proche Orient.