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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 09:29

A partir de demain, la liturgie juive fête (célèbre, commémore ?) POURIM, encore une « fête » laïque, un évènement historiquement prouvé, un des premiers pogroms auquel les juifs ont échappé : la délivrance miraculeuse d’un massacre de grande ampleur, planifié à l'encontre des Juifs par Haman l’Agaggite dans l’Empire perse sous le règne d’Assuérus (Xerxès Ier) - nous sommes dans les années 500 avant JC. Fête laïque, dis-je car, à l’exception de Yom Kippour (quand on règle ses comptes avec celui dont le nom est « le nom ») toutes les fêtes de la liturgie juive sont des fêtes laïques (évènements naturels ou historiques) transmises comme telles pendant des siècles. A tel point que d’aucuns (Ernest Renan par exemple, mais pas le seul) ont considéré le judaïsme, non pas comme une religion mais comme un système de valeurs soumis à un créateur - Einstein : « je crois au Dieu de Spinoza… »). Et comme, jadis, les gens se déguisaient en s’habillant de manière telle qu’ils ne soient pas reconnus comme juifs, la tradition se maintient et la fête prend un aspect carnavalesque encore après plus de 2.500 ans.

Pourquoi ai-je écrit ce long panégyrique pour cette fête ?
Parce que la fête est d’actualité et le déguisement vient de prendre un aspect inversé : un peu partout, on dit quelque chose concernant le malheur actuel des juifs d’Israël et on fait le contraire.

C’est Pourim

Justin Trudeau, Premier Ministre Canadien, ému par ce qui s’est passé le 7 octobre en Israël déclarait (20.10.23, INFO Canada) « Israël est pleinement justifié de se défendre, conformément au droit international » La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé ce mardi la décision du Canada d'interdire les ventes d'armes à Israël. (Le Monde 20.03.24). Mais ce que la Canada ne dit pas c’est que ce pays a acheté des armes (surtout drones, missiles, radars, etc.,) à Israël pour plus d’un milliard de $ en lui vendant pour 20/30 millions de $ (JP, 20.03.24) soit 0,05% des achats d’armes d’Israël.

Haut et fort on annonce, donc, que l’on punit Israël (car elle ne mène pas la guerre contre ceux qui l’ont attaqué selon les vœux des « observateurs ») tout en utilisant les armes que ce pays lui a fourni. Elles ont été déployées pour protéger les frontières du Canada et des pays de l’OTAN limitrophes de la Russie, aussi quand des troupes canadiennes étaient stationnées en Afghanistan dans la guerre contre les talibans. Pour une raison (laquelle ?), donc, l’annonce de la ministre oublie qu’au cours de la dernière décennie, le ministère canadien de la Défense a acheté des systèmes d’armes israéliens d’une valeur de plus d’un milliard de dollars après avoir examiné leur performance, leurs prix et leurs délais de livraison par rapport à ceux d’autres entreprises occidentales. Et ce jusqu’en décembre 2023. Mais alors, pourquoi, Diable, l’annonce ?  Sans doute, pour montrer que dans le concert de ceux qui diabolisent le pays (dont un des premiers ministres de la France a pu dire que sa création a été « une erreur historique » (Cairn.info – 2016/3, page 98) le Canada tient sa place. Mais il n’est pas le seul.

La Grande-Bretagne, considérée peut-être comme la deuxième nation la plus proche d’Israël après les États-Unis, a exigé qu’Israël autorise la Croix-Rouge ou des visites diplomatiques, aux terroristes détenus de la force nukhba de l’élite du Hamas, dans le cadre des conditions pour continuer à fournir des armes à Israël (YNET, 21.03.24). A l’origine, David Cameron, vieux adversaire d’Israël, de nouveau ministre après des années d’oubli. Qui dès sa nomination a déclaré que le Royaume-Uni allait envisager de reconnaître l’état de Palestine (Courrier International, 20.01.24). Et quelles armes fourni-t-elle, la Grande Bretagne, à Israël ? Essentiellement des pièces de rechange pour les avions américains F-35. Pour lesquelles les pays qui les fabriquent (Pays Bas, par exemple) s’engagent vis-à-vis des EU à les livrer à qui ils décident. La Croix Rouge (dont le Directeur Général actuel est Pierre Krähenbühl, ex-patron de l'UNRWA, cela vous dit quelque chose ?) s’est interdit de visiter les otages israéliens du Hamas et ne leur a pas fait parvenir les médicaments nécessaires pour leur maintien en vie. En conséquence de quoi et en respectant les conditions internationalement admises, Israël n’a pas donné le droit de visiter les terroristes ayant participé au massacre du 7 octobre. Mais pourquoi M. Cameron fait-il ce qu’il fait ? Peut-être parce que Londres est maintenant « Londonstan » où des quartiers entiers sont interdits aux juifs et où des manifs de centaines de milliers de musulmans promeuvent la « libération de la Palestine » du fleuve à la mer, c’est-à-dire la destruction d’Israël et de ses millions de juifs. Mais dont les votes seront nécessaires aux Tories pour que le Labour ne gagne pas les prochaines élections.

C’est Pourim, le carnaval bat son plein. Ce à quoi nous assistons depuis le 7 octobre est difficilement compréhensible si nous ne regardons pas les éléments essentiels qui pourraient nous le permettre. L’histoire on la connaît, on a l’habitude de dire que « deux peuples se disputent le même territoire » Tout un chacun connaît la solution : partager le territoire en deux. Le drame, vient du fait que celui qui le détient a accepté le principe plusieurs fois (depuis, presque 100 ans – la Commission Peel, partage de la Terre Saine) mais que celui qui devrait accepter de recevoir la moitié ne veut rien savoir, sauf, d’en avoir la totalité. Exactement ce qu’Einstein nous disait : La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent » On sait, Israël (environ 25.000 km2 dans un environnement de 429.045.620 d'habitants  musulmans disposant de 13.300.000 de km2) a tenté encore trois fois depuis 2000 (Clinton/ Barak 2000/1, Olmert 2008/9, Kerry 2013/4) de faire entendre raison au nouveau « peuple » palestinien (aucune mention comme telle avant 1964, date de la création de l’Organisation pour la Libération de la Palestine qui annonçait vouloir libérer toute la Palestine …). Et chaque fois, entre deux tentatives pour un accord … une guerre plus ou moins développée avec des organisations terroristes stipendiées par l’Iran (mais pas seulement). La dernière, le 7 octobre 2023 commencée par un pogrom d’une barbarie abjecte et d’un manque d’humanité qui resteront dans les annales de ce que des hommes peuvent faire. Cependant, une enquête d’opinion menée par les Palestiniens (Dr. Khalil Shikaki /Walid Ladadweh/the Palestinian Center for Policy and Survey Research Ramallah, 20.03.24) a révélé que 71% des Palestiniens considèrent la décision du Hamas d’attaquer Israël le 7 octobre comme une bonne décision. 93% ne croient pas que l’organisation terroriste a commis des crimes de guerre. Il y a mieux : Quatre-vingt-treize pour cent des Palestiniens pensent que le Hamas n’a pas commis d’atrocités lors de son invasion massive du sud d’Israël le 7 octobre (selon un récent sondage mené par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquêtes (PCPSR), 72% soutiennent l’attaque. (March 21, 2024 / JNS).

D’un autre côté, selon un sondage dans les Territoires palestiniens, trois quarts de la population approuvent l'incursion sanglante du Hamas le 7 octobre dans le Sud d'Israël. Le soutien est encore plus fort en Cisjordanie qu'à Gaza. » Les Echos, 24.11.24. Et pour qu’il n’y ait pas de doute sur le caractère des actes du Hamas, dans une récente interview, le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, assure avoir besoin de voir couler « le sang des femmes, des enfants et des vieillards de Gaza » pour que  « l’esprit de révolution et de détermination des Palestiniens se réveille …» Et le sang coule. Le Hamas est peut-être le premier régime de l’histoire à mener une guerre conçue pour maximiser les pertes parmi sa propre population. Pertes dont personne n’a une vue exacte mais la plupart des « experts » et même des gouvernants (J. Biden, par exemple) citent les chiffres (inexacts selon des calculs faits par des savants en statistiques comme A. Wyner – Tablet, 07.03.24 ; G. Epstein – WINEP, January 2024) publiés par « le Ministère de la Santé du Hamas » (?!) qui a tout intérêt de les gonfler autant que l’on peut.  Pour servir de justification aux actions inamicales du Lord Cameron ou au gouvernement canadien (ou belge, ou irlandais … et d’autres).

 

Personne, cependant, ne veut comparer les chiffres en question avec ce que l’on sait par ailleurs. Non pas avec le bombardement de Dresde (40.000 morts) ou la guerre au Pacifique (3.000.000 ?) mais même pas avec lorsque les États-Unis et leurs alliés du Moyen-Orient sont entrés en guerre contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Car il n’y avait rien de propre ou de chirurgical dans cette campagne. La reprise de Mossoul aux combattants de l’État islamique, une lutte qui a duré de l’automne 2016 à l’été suivant, a fait entre 9.000 et 11.000 morts civils dans la ville, selon un rapport de l’Associated Press (on a compté 5.000 combattants de l’Etat Islamique), et environ un tiers ont été tués par les Etats-Unis qui dirigeait la coalition et les bombardements aériens (américains, irakiens, français, anglais). Bon nombre de ces victimes ont simplement été décrites comme « écrasées » dans les rapports médicaux subséquents. Pourtant la superficie de Mosul (180Km2) est la moitié de celle de Gaza (360Km2) et le nombre de combattants du Hamas est considéré entre 30 et 40.000 soit six à huit fois plus qu’à Mosul. La prise de Mosul a duré neuf mois. Les donneurs de leçon à Israël lui demandent d’arrêter la guerre, tout de suite (après cinq mois), nonobstant le fait que le Hamas détient toujours plus de 100 otages et qu’il n’a aucune velléité pour déposer les armes, supporté (comme il est, en catimini) par des pays arabes (et non des moindres, comme le Qatar). Et personne n’imagine dire au Hamas « libérer les otages, la guerre s’arrêtera » Non, on ne veut pas qu’Israël puisse gagner la guerre et … l’Arabie Saoudite vient de faire un don royal de 40 millions de $ à UNRWA pour compenser l’arrêt des subsides fournies par les Etats Unis et l’Europe. Savez-vous combien ? Google : Les États-Unis et l'Union européenne via l'UNRWA en sont les principaux contributeurs. Depuis les années 2000, l'Union européenne a financé l'UNRWA de 1,6 milliard d'euros. Depuis les années 1990, les États-Unis ont donné en assistance 5 milliards de dollars aux Palestiniens et 5,6 milliards à l'UNRWA. Et le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, antisémite notoire, adversaire d’Israël et ami de longue date du Hamas, Josep Borrell, qui déclare que la campagne militaire israélienne avait transformé Gaza en le plus grand "cimetière à ciel ouvert" du monde et qu'Israël utilisait la famine comme "arme de guerre". I24, 18.03.24. Depuis l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023 Israël a envoyé plus de 15.200 camions d’aide – représentant 180 millions de kgs de nourriture – à Gaza. Pendant que le Hamas a continué à envoyer des salves de roquettes vers les centres civils en Israël depuis leurs bases à Gaza. Ces dernières semaines, le nombre de camions entrant à Gaza en provenance d’Israël est passé à plus d’un millier par semaine. Un jour pour lequel des données spécifiques sont disponibles, le 3 mars 2024, 277 camions chargés d’aide – dont 4,15 millions de kg de nourriture – sont entrés à Gaza. (L’Égypte, qui partage également une frontière avec Gaza, n’a autorisé aucun camion d’aide humanitaire à traverser son territoire pour se rendre directement à Gaza). Et si moi je sais tout cela, J. Borell ne le sait pas ? Lord Cameron non plus ? C’est Pourim, le festival bat son plein.

 

M. Borell. Comme s’il ne savait pas que le Hamas célèbre les victimes palestiniennes pour son propre effort de guerre tout en cachant lâchement ses propres combattants et dirigeants dans les tunnels ou les hôpitaux de Gaza et les hôtels à cinq étoiles du Qatar.  La seule organisation utilisant la famine comme stratégie de guerre est le Hamas. Au regard de tout cela, des fractures vont-elles avoir lieu au sein des habitants de Gaza et vis-à-vis de leur vision du Hamas ? Pas pour le moment car de plus en plus d’habitants supportent le Hamas à Gaza (27% avant le 7 octobre, 44% en décembre et plus de 70% dernièrement -Voice of America, You tube, dites-le à M. Macron et a d’autres qui prétendent que le Hamas ne représente pas les Palestiniens de Gaza ou d’ailleurs).

 

A tous ceux qui éructent des propos incohérents d’une haute facture subtile : on comprend que ce que l’on veut, en réalité, c’est la disparition de cet état qui est devenu le juif des nations et à ce titre il ne peut, il ne doit que subir des pogroms et des guerres (que jusqu’ici ont été toutes gagnées par lui). Et à ceux qui veulent faire avaler à Israël la création d’un état palestinien qui pourra faire encore mieux que la dernière tentative du Hamas : ils font semblant de ne pas avoir eu vent que selon les sondages palestiniens, 89% des Palestiniens soutiennent l’établissement d’un gouvernement qui inclut ou est dirigé par le Hamas. Seuls environ 8,5% se disent favorables à une autorité contrôlée exclusivement par la faction du Fatah d’Abbas. JNS 17.03.24

Et c’est dans ce mélange de mensonges, d’intérêts divergents, de promesses non respectées et de refus de voir la vérité, simple, « il n’y a pas de solution au conflit israélo-palestinien » on essaye d’empêcher Israël de gagner la guerre en cours. Pour que le Hamas ne disparaisse pas, pour qu’il puisse reprendre ses actions mortifères contre Israël. Et on veut faire porter la responsabilité des morts de Gaza au Premier Ministre Israélien. Il faut toujours un coupable, il est juif de surcroît !  Cela tombe mal, à côté, car environ les trois quarts des Juifs israéliens et une majorité d’Israéliens (incluant les habitants arabes) soutiennent globalement l’extension des opérations de Tsahal à Rafah (dernière ville où Hamas s’est retiré), selon un sondage publié dimanche par l’Institut israélien pour la démocratie (I24, 10.03.24). Pourquoi ? Surtout parce que selon les déclarations des dirigeants du Hamas ils ne s’arrêteront pas, ils continueront d’essayer, encore et encore, de détruire Israël. Et puisque c’est écrit sur les murs, de droite à gauche ou de gauche à droite, les Israéliens n’ont aucun mal à le lire. La prochaine fois -car, malheureusement pour Israël, il y a toujours une prochaine fois- ils devraient avoir besoin non pas des « amis » de circonstance mais dépendre, pour tout, de ce qu’ils savent faire et de ce qu’ils ont fait pour arriver parmi les dix premiers producteurs d’armement du monde tout en se trouvant classés cinquième parmi les dix premiers pays les plus heureux du monde (Etats Unis 23, France 27). Une comparaison pour s’éviter beaucoup de mots : Le Chef de l’armée de terre française vient de déclarer « La France peut mobiliser 20.000 hommes en 30 jours » (Le Monde, 20.03.24). Israël, pays sept fois plus petit, annonçait le 10.10.23, trois jours après le pogrom du Hamas « la mobilisation de 360.000 réservistes qui arrivaient au combat en moins d’une semaine » Washington Post, 10.10.23

Un dernier mot. Si l’on regarde bien ce qui arrive à Israël, une caractéristique essentielle de la situation actuelle apparaît clairement. Israël se trouve à un point d’intersection pour diverses idéologies : non seulement l’antisémitisme manifeste, mais aussi l’anti-blancheur plus large et le discours anticolonial à gauche qui le traitent comme présumé coupable, peu importe ce que ses ennemis pourraient faire.

Mais c’est Pourim. Les sages, depuis plus de 2.500 ans nous ont fait savoir que « Le peuple juif était effrayé, menacé d’anéantissement. La haine d’Haman planait sur la nation comme un nuage noir. Le roi Achashverosh a dit à Haman « de faire ce que vous jugez bon ». Des mots ont été envoyés avec la permission de « détruire, tuer et exterminer tous les juifs, des jeunes aux vieux, des enfants et des femmes… » Mais ils sont toujours là. Certes, nous sommes le 22 mars 2024 mais pour Israël c’est toujours le 7 octobre 2023.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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