6 mois. Les choses sont encore plus compliquées qu’avant la stupéfiante, l'accablante, l'irresponsable faille du triple système de sécurité d’Israël, le Shin Bet, le Mossad et l’armée (Tsahal). Plus compliquées car tout allait bien et d’un coup tout a été remis en question. Ce n’est pas encore le moment mais, certes, des têtes vont tomber car l’humiliation est plus grande que la barbarie de ceux qu’on nous demande à présent de considérer comme victimes. C’est triste. On peut quand même réfléchir à ce qui s’est passé en essayant d’appeler un chat un chat.
6 mois. On l’entend, à satiété, depuis des jours. C’est vrai, l’évènement a été tellement inattendu, d’une telle ampleur physique et morale, d’une telle distance par rapport aux normes en vigueur depuis la dernière guerre qu’il devait produire l’onde de choc à laquelle nous assistons encore aujourd’hui. Pourtant, ce qui s’est passé, est unique depuis la tentative de l’Europe (via son bras armé, le régime allemand des années trente et ses nombreux supporters) appelée Shoah, je veux dire le pogrome du 7 octobre 2023. Qui, en tuant plus de 1.200 personnes en un jour et remis à l’ordre du jour les tortures, les mutilations barbares connues pendant les siècles sombres de l’humanité, laisse ladite humanité non pas perplexe par rapport à ce qu’elle est mais activement démonstrative contre les victimes dudit pogrome. Vous l’avez compris, j’évoque le « conflit Israélo - palestinien » qui, pour cacher la vérité est défini de « conflit Hamas – Israël ». Le monde entier s’est trouvé atteint du PDS (Palestinian Derangement Syndrome). Tout a commencé, naturellement avec « le peuple de Gaza n’est pas représenté par le Hamas » Peut-être, sauf que, la majorité des Palestiniens ont voté pour le Hamas comme gouvernement il y a 18 ans. Depuis lors, ils ont soutenu les appels du Hamas et les actes terroristes en faveur de l’éradication d’Israël. La majorité, actuellement, soutient les attaques du 7 octobre. Ce ne sont pas des civils innocents à la merci d’une dictature d’un groupe terroriste. S’ils ne voulaient pas du Hamas, ils auraient pu faire appel à ceux qui avaient tué beaucoup de civils en Afghanistan et en Irak, aux coalitions qui ont renversé les regimes Sadam Hussein ou des Talibans.
Faisons simple. Ecoutons le porte-parole du Hamas Bassem Naim, qui énonce si clairement, si simplement ce qui s’est passé : « Ce cycle de conflits est mené par la résistance sous le nom d’Al-Aqsa. Ce n’est pas pour Gaza ou la Cisjordanie, mais plutôt pour Jérusalem et Al-Aqsa », Newsweek 27.02.24. Vous l’avez compris, il s’agit de la destruction de l’Etat Juif, Israël ce qui est popularisé sur les cinq continents comme « libérer la Palestine du fleuve (Jourdain) à la mer (Méditerranée) » Plus simplement, « éradiquer Israël » tel que dit sur le frontispice de la constitution de la République Islamique de l’Iran et faire disparaître ses 8 millions de juifs.
Passé le moment (quelques jours) de stupéfaction, le monde entier (ou presque) est revenu à la vérité première qui a cours depuis, au moins 3.000 ans, et qui s’énonce facilement, cherchez le juif qui en est responsable. Naturellement. Orwell, dans 1984 (publié en 1948 soit trois ans seulement après que l’humanité ait commencé à utiliser les termes Shoah et génocide) avec la grandeur de son esprit prémonitoire a choisi le « juif Emmanuel Goldstein » pour être l’ennemi collectif à calomnier par tous les « penseurs justes » du Ministère de la Vérité. La chose semblait à l’époque à beaucoup, seulement trois ans après l’Holocauste, trop irréaliste car les Juifs n’allaient plus jamais être diabolisés. Il avait raison, ses contempteurs avaient tort.
J’ai évoqué le moment de stupéfaction pendant lequel pratiquement tous les dirigeants du monde éclairé (Occidental) ont dit, haut et fort, leur condamnation des barbares et leur solidarité avec les victimes. Ce moment passé, le monde est revenu à ses affaires courantes. Mais puisque les victimes cherchaient vengeance pour faire en sorte que leurs malheurs ne se reproduisent pas on a assisté à un changement à 180° assis, principalement, sur les deux pêchés qui tirent le plus facilement les larmes des peuples, « famine à Gaza » et « 32.000 morts » (selon le Ministère de la Santé de Gaza disait-on comme si Gaza était un état, chiffres que des statisticiens distingués ont rejeté comme invraisemblables et simplement fabriqués). J’ai déjà couvert, en grande partie ces deux pêchés, les deux inventés de toutes pièces et qui ne résistent à aucune analyse statistique, démographique ou médicale. Un mot, quand-même : Hamas annonce 32.000 morts, Israël n'est pas loin du même nombre. Sauf que Israël a compté 15.000 combattants tués plus de 2.000 les deux premiers jours, soit plus de 17.000 pendant les six mois de campagne - le ratio civil/combattant est probablement de 0,9 ou, au maximum de 1. « D’après les Nations Unies, le taux moyen de mortalité des combattants par rapport aux civils en temps de guerre dans le monde est de un pour neuf. Lorsque la Grande-Bretagne, l’Amérique et les alliés ont combattu l’État islamique à Mossoul en 2016-2017, on a atteint un taux plus respectable d’environ un à 2,5. À Gaza, Israël a fait mieux encore, atteignant environ un pour 1,5, et peut-être même moins. (John Spencer, Modern War Institute, West Point). Mais tout le monde continue à dire qu’Israël bombarde indistinctement, qu’il tue sans remords et que … il faut arrêter.
Qu’importe. A tout seigneur toute honneur : le vieillard cacochyme de la Maison Blanche qui 11 jours après le drame embrassait B. Netanyahou sur le tarmac de Ben Gourion en promettant que les USA seront « pour toujours » du côté d’Israël a changé. Il commence à ressembler aux vieux autocrates arabes qui détournent l’attention de leurs problèmes sur le front intérieur en pointant du doigt Israël, à qui ils assignent l’essentiel de leurs difficultés. C’est vrai, il a une élection qu’il veut gagner et quelques centaines de milliers de voix musulmanes dans son parti qui risquent la lui faire perdre. Il est aidé, aussi, par une équipe ayant servi auparavant l’ancien président Barack Hussein Obama dont l’opposition doctrinale face à Israël était connue.
Aussi, sa Vice-présidente dernièrement spécialiste militaire « j’ai étudié les cartes » a-t-elle déclaré à ABC News en intimant, à Israël, de faire la guerre selon les volontés de son patron 24.02.24).
L’homme qui est en train d’accomplir l’œuvre de transformation de l’ONU en entité antisémite et qui a pour lui une expérience certaine, M. Guterres. Ancien patron de la fameuse UNRWA qui n’est qu’une dépendance du Hamas gouvernant les affaires de la population de Gaza quand ce dernier s’occupe de ses affaires militaires. Ancien proche du terroriste Yasser Arafat qui est arrivé, avec la complicité des Etats Unis (M. Clinton et se séides) interlocuteur palestinien unique :
et qui trois jours après le pogrome avait déclaré « ce n’était pas dans le vide » (en clair, Israël est responsable), qui depuis -en mentant tous les jours- parle de la « famine à Gaza » et qui vient de déclarer « Les informations selon lesquelles Israël aurait utilisé l’intelligence artificielle pour identifier des cibles à Gaza sont très préoccupantes ». (ToI, 06.04.24). Pas moins.
Mais aussi le Président du Brésil – dernier ami de M. Macron qui après avoir accusé Israël de faire à Gaza un « génocide plus grand que celui d’Hitler » (Le Monde, 19.02.24) vient de se faire
remarquer de nouveau en déclarant le 04.04.23 (YNet) « des bombardements de guerre insensés contre l’humanité par Israël à Gaza avaient entraînés la mort de 12,3 millions d’enfants » Aucune correction depuis. Peut-être notre Président (auquel je n’apprends rien) pourrait lui envoyer un SMS pour lui dire que toute la population de Gaza ne fait que 2,4 millions, non ?
Et puis l’ineffable gnome de Bruxelles, czar des Affaires Extérieures : « Gaza était une prison à ciel ouvert. Gaza est devenue un cimetière à ciel ouvert » Et comme cela ne suffisait pas « La famine est utilisée comme arme de guerre. Israël provoque la famine. » American Thinker 05.04.24. Regardez les chiffres du Tsahal : 20.502 camions apportant chacun 30 à 50 tonnes d'aliments, médicaments et eaux sont entrés dans Gaza.
Bon. Je devrais prendre mon courage à deux mains et dire que si tant d’idiots condamnent Israël, Israël doit faire quelque chose de bien. Car ils semblent oublier que le Hamas a tout commencé. Et qu’ils avaient accepté, au départ, l’obligation d’Israël de détruire le Hamas.
Ainsi va la vie, cette tribu qui est confrontée à l’exécration que le monde (surtout civilisé) lui porte, comme je le disais, depuis à peu près 3.500 ans en a vu d’autres. Et en voit tous les jours, même en son sein, car ce qui s’est passé la secoue de fond en comble. A tel point que l’unité parfaite des premiers jours, après le pogrome, s’est effilochée pour revenir aux plus belles heures de la division des mois succédant à des élections dont le résultat ne convenait pas à un segment important de la population. Deux motifs mis en exergue pour obtenir, comme l’année dernière, la chute du gouvernement élu, obtenir le retour des otages encore détenus par l’ignoble Hamas « quel qu’en soit le prix » et faire des élections générales tout de suite au lieu d’attendre la date normale, en 2026. Des manifs partout. Les organisateurs de manifestations, dont beaucoup, comme l’ancien Premier ministre Ehud Barak, étaient derrière les manifestations contre la réforme judiciaire, sont obsédés par la chute du gouvernement Netanyahu à l’exclusion de tout le reste, mettant en danger l’effort de guerre et la possibilité même d’un accord permettant le retour des otages. Aidés en cela par le « coup de poignard dans le dos » du vieillard de la Maison Blanche qui n’a pas désapprouvé au Conseil de Sécurité de l’ONU l’adoption d’une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat sans réclamer la même immédiateté pour le retour des otages.
Maison Blanche qui, à l’occasion d’une regrettable tragédie (destruction de trois voitures d’aide alimentaire à Gaza - 7 morts) – a presque adoubé la thèse d’autres selon laquelle Israël l’a fait exprès pour arrêter la distribution de l’aide ce qui a provoqué une nouvelle réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais elle est allée plus loin : en expliquant à Israël que sa « stratégie à Gaza n’est pas la bonne » et en laissant comprendre que si elle n’est pas changée, les EU changeront leur attitude vis-à-vis du pays en guerre (livraisons d’armement, défense diplomatique, etc.,). Un peu de travail de recherche me fait avancer plusieurs choses :
- la stratégie de J. Biden en Afghanistan, la stratégie en Ukraine, la stratégie du Niger (récemment perdu), la stratégie d’Haïti, la stratégie de l’Iran, la stratégie de l’Arabie saoudite, la stratégie égyptienne (le canal de Suez est tout sauf ouvert), la stratégie du Liban, la stratégie de la Syrie, la stratégie de l’EI, la stratégie de la Chine, la stratégie de la Russie, la stratégie de l’Amérique latine et sa stratégie frontalière ne me semblent pas fonctionner aussi bien qu’espéré – certes c’est normal d’apprendre aux autres quand on ne sait pas faire soi-même ; au fait, pourquoi des gens prétendent-ils que J. Biden est aux commandes et a une “stratégie”? Sa seule stratégie lucide est de savoir comment obtenir un cornet de glace plus grand :
- - le drame des voitures d'aides peut, éventuellement être comparé avec des cas similaires : (a) en 2021, lors du retrait catastrophique des alliés d’Afghanistan, un drone américain a tué un travailleur humanitaire et neuf membres de sa famille à Kaboul, dont sept enfants – pas de réunion du CS de l’ONU ; (b) pendant la guerre civile libyenne en 2011, sous le gouvernement UK de David Cameron, 13 personnes ont été tuées par une frappe aérienne anglaise et un chauffeur d’ambulance, trois infirmières et quelques troupes amies ont été détruits. (il n’a pas, étonnamment, soumis son propre gouvernement au type de discours qu’il a récemment lancé contre les Israéliens au sujet de la frappe erronée de Gaza en menaçant d’arrêter de fournir des armes à Israël.) SPIKED 05.04.24.
- - menaces multiples d’arrêter de fournir des armes (UK et/ou Canada qui en achètent beaucoup plus à Israël qu’elles n’en vendent …), menaces de reconnaître l’Etat de Palestine (le PM d’Espagne qui n’a pas oublié ni Isabelle la Catholique ni l’expulsion des juifs pendant le 15ème siècle), demande comminatoire de la France pour un cessez-le-feu qui laisserait le Hamas en place en gardant les otages (M. Macron qui deux semaines après le 7 octobre a appelé à la formation d’une coalition pour détruire le Hamas – avec le succès que l’on sait).
Eh oui, des travailleurs humanitaires sont morts lorsqu’ils ont été pris pour cible par erreur. Tsahal s’excuse, une enquête est effectuée, plusieurs officiers sont réprimandés. Les médias antisémites et les politiciens en font des tonnes. Les participants à un festival pour la paix, Nova sont massacrés par le Hamas et des cadavres, des femmes déshabillées, des vieux défilent dans des camions sous les applaudissements contents des palestiniens qui ne sont fautifs de rien. Associated Press reçoit un prix de photojournalisme.
Et naturellement, comme la presse mondiale et plein de gouvernements (UK, Pays-Bas, EU, …) certains en Israël ont repris les manifestations contre Benjamin Netanyahou (« tête de turc » du monde entier qui préfère morigéner le bonhomme pour occulter ce qu’ils pensent d’Israël et des juifs en général) cette fois enveloppées d’appels à la libération des otages détenus par le Hamas. Certains, mais seulement quelques-uns, (5 familles des otages ?), qui se sont joints aux manifestations samedi, ont exhorté les membres du cabinet de guerre Benny Gantz et Gadi Eizenkot de quitter le gouvernement et de « remplacer immédiatement le premier ministre Benjamin Netanyahu ». Selon une pure tradition démocratique.
Je crois qu’il faut revenir à l’essentiel au lieu de se laisser entraîner dans des attitudes difficilement compatibles avec la réalité. En effet, pour les israéliens traditionnalistes, puisque les Palestiniens et leurs partisans exigent le démantèlement total de l’Etat Juif en terre d’Israël — « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » — le sionisme, en tant que mouvement national rival, nécessite une vision parallèle. Vision maximaliste de la victoire juive totale – « Du fleuve à la mer, seul Israël restera ». Si la négociation de la paix avec les Palestiniens ne marche pas ; si chaque parcelle de terre qu’Israël quitte est vouée à devenir un refuge pour les terroristes (comme on le voit depuis 1948), d’où les djihadistes mèneront la prochaine phase d’attaque; si les avantages économiques et les concessions diplomatiques ne sont satisfaits que par la violence; et si ni la dissuasion ni la technologie ne se sont révélées capables d’assurer la sécurité d’Israël, il n’y a tout simplement pas de choix. En fin de compte, le réveil national juif signifie que la terre doit appartenir entièrement aux Juifs. Ce qui précède adresse le conflit sous l'aspect national et rationnel. Malheureusement, il y a aussi l'aspect religieux et existentiel : la terre en question a appartenu aux Hébreux depuis le commencement de l'histoire mais s'est trouvée sous occupation musulmane pendant une longue période. Et tout territoire qui un jour appartenait à Allah (dar-el-islam) ne peut pas changer de nature. Si le cas se présente il devient dar-el-harb, territoire à conquérir. Alors ... les menaces des EU qui veulent faire avaler à Israël la création d’un état palestinien sous menace de ne plus être de son côté…
Et quant à la situation actuelle, que faire ? Tout un chacun comprend et est surpris de voir que l’on ne demande pas au Hamas « arrêtez, rendez les otages » ce qui en toute logique arrêtera la guerre et la mort de civils palestiniens. Au lieu de quoi on demande à Israël d’accepter un cessez-le-feu immédiat pouvant être transformé en définitif (autant que tous les autres du passé), d’abord, et d’accepter de voir revenir les otages plus tard. Le résultat évident de cette demande c’est que Hamas restera ce qu’il est et, donc, il continuera à tuer de civils. Mais israéliens. Accepter ce que le ban et l’arrière-ban du monde civilisé demande à Israël c’est simple : acceptez d’être tués car juifs.
Que ce soit des israéliens dévoyés ou des gouvernements qui doivent faire face à des pressions de certaines de leurs populations (musulmanes, d’un antisémitisme notoire comme en UK ou en France) tous orientent leurs courroux vers B. Netanyahou car, offense suprême, "il ne veut pas se laisser guider par les Etats Unis" qui menacent, mais. Il devrait se rappeler ce que Menahem Begin avait dit au même J. Biden qui menaçait déjà Israël le 8 juin 1982 (!) : « Ne nous menacez pas de nous couper l’aide. Cela ne marchera pas. Je ne suis pas un Juif aux genoux tremblants. Je suis un fier Juif avec 3.700 ans d’histoire civilisée. Personne n’est venu à notre aide quand nous mourions dans les chambres à gaz et les fours. Personne n’est venu à notre aide lorsque nous nous efforcions de créer notre pays. Nous avons payé pour cela. Nous nous sommes battus pour cela. Nous sommes morts pour cela. Nous allons respecter nos principes. Nous les défendrons et, au besoin, nous mourrons à nouveau pour eux, avec ou sans votre aide. »