4 février 2009
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17:40
Gaza, l’écume des jours,
Les conséquences stratégiques.
Les conséquences stratégiques.
Le vacarme, les vociférations, les affirmations non contredites quant à la victoire du Hamas face à Israël pendant la récente guerre à Gaza ne peuvent pas masquer la nudité du roi … Gaza a été ramenée trente ou quarante années en arrière et toutes les structures militaires du Hamas ont été détruites. Tout en sachant que ses dirigeants trouvent leur force dans le malheur de leur peuple, on ne peut pas ne pas commencer à entendre les chuchotements de ceux qui commencent à comprendre l’impasse dans laquelle se trouve Gaza. Qui, d’une manière lancinante, égrènent leurs souffrances et, surtout, leur manque de perspectives. On a déjà vu cela avec le deuxième guerre au Liban : provoquée par le Hezbollah, condamnée par toutes les puissances occidentales (avant de décréter que la réaction d’Israël était « disproportionnée ») elle a conduit le Liban au bord du précipice car plus de 25 % de ses infrastructures avaient été détruites. Ce qui n’a pas empêché les mêmes puissances de permettre au Hezbollah, sous le parapluie de la Syrie, d’obtenir un droit de véto sur les décisions du gouvernement libanais dont il détient un tiers des portefeuilles. Et de lui laisser la possibilité (à l’encontre de la résolution 1701 « sponsorisée » par la France et les Etats Unis) de se réarmer et de décider du moment où il pourra, de nouveau, attaquer Israël.
Première conséquence stratégique de la guerre à Gaza : l’évidence de l’impossibilité de continuer la réalisation de la « vision » de la communauté internationale qui s’inscrivait dans la logique des accords d’Oslo de triste mémoire, à savoir « deux états pour deux peuples ». Dans la mesure où l’objectif consubstantiel de son existence pour le Hamas est la destruction de l’Etat Juif, il est impossible de croire à la poursuite du « processus » de paix entre Israël et les palestiniens. Certes, ceux qui apaisent en rond sont prêts à rappeler que l’OLP (et le Fatah) aussi voulait la destruction d’Israël et, pourtant, ils ont changé de position. Tout d’abord, il s’agit d’un mensonge : la Charte de l’OLP n’a jamais été modifée nonobstant les promesses faites à François Mitterrand par Yasser Arafat (« la charte est caduques ») ou à Bill Clinton qui s’est prêté à une mascarade de réunion de l’OLP pour éliminer les articles prévoyant la destruction d’Israël par étapes. Ensuite, vu les 19 ans de discussions (avant et après Oslo), vu l’acceptation des plans multiples et divers on peut inférer que l’OLP accepte l’existence d’Israël. Non pas comme état juif mais comme état. Ce qui n’est, d’évidence, qu’une conséquence rationnelle de l’observation de la situation du Proche Orient. En revanche, s’agissant du Hamas, il ne peut y avoir de changement aucun car il s’agit, pour cette organisation, d’une position irrationnelle : la terre de la Palestine a été léguée par Allah aux musulmans, point de salut fors le Coran … Ceux qui grouillent, grenouillent et scribouillent pour participer à la solution du conflit israélo-palestinien s’activent pour faire croire qu’il y aurait une voie de sortie : un gouvernement d’union nationale palestinien avec la participation du Hamas constituerait une reconnaissance implicite de l’existence d’Israël.
En oubliant qu’il ne s’agit pas de cela mais de toute autre chose : l’acceptation de « l’autre » (de plus, le juif …) comme propriétaire légal de la terre sur laquelle il vit. Car, on devrait le remarquer, on ne se dispute pas sur ce qui a été accordé à la création de la Jordanie mais à ce qui a été reconnu à l’Etat Juif par l’ONU.
Tant que le Hamas ne changera pas ses objectifs, irrationnels mais consubstantiels à son existence, il n’y aura pas d’état palestinien. Et aucune contorsion dialectique de notre diplomatie (ou de son chef, poursuivi par ses activités de « conseil » pour des dictateurs africains …) ne sera de nature à pouvoir changer quoi que ce soit. Quant à la Cisjordanie, une approche pragmatique (sécurité aux mains d’Israël, prise en charge progressive par des forces palestiniennes entraînées par les Etats Unis, projets économiques qui ont permis une augmentation sensible du niveau d’emploi et de vie pendant les deux dernières années) fait que ce territoire s’est séparé, de lui-même, de Gaza. Dont le sort lui importe tellement peu que pendant que les gauches du monde entier manifestaient contre Israël, les populations de Ramallah, Naplouse, Jenin et autres vaquaient à leurs occupations. Exit la solution « deux états pour deux peuples ». Ou alors, on pourrait envisager la création d’un califat islamique à Gaza et d’un état palestinien en Cisjordanie … Autant dire, trois états pour deux peuples …
Mais le Hamas (comme le Hezbollah au Liban) n’est qu’un supplétif de l’Iran. Et voilà la deuxième conséquence stratégique de la guerre à Gaza : l’Iran se considère comme acteur incontournable non seulement à Gaza mais à l’intérieur du monde musulman sunnite, dont les états de la région sont considérés comme modérés. L’Iran a reproduit le schéma du Hezbollah au Liban : entre l’évacuation du Liban Sud par Israël (E. Barak) en 2000 et 2006, l’Iran y a organisé un territoire de guerre, une milice et des dépôts d’armement qui ont servi au lancement (par provocation) de la deuxième guerre du Liban, en 2006. L’Iran y a obtenu avec l’aide de la Syrie -état satellite- et de la France un droit de véto sur les décisions du gouvernement libanais et, partant, il a détaché un premier pays arabe de son milieux naturel, le monde arabe musulman « sunnite et modéré ». Les pays arabes (Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie, certains pays du Golfe) ont eu une deuxième preuve à Gaza (après celle de 2006 au Liban) quant aux visées de l’Iran sur ce qui constituait du temps de Cyrus l’empire perse. Et quand on ajoute la marche forcée de l’Iran vers la bombe on comprend que les pays arabes cités ont commencé à prendre plus peur de l’Iran que d’Israël. L’insistance actuelle de l’Arabie Saoudite pour qu’Israël accepte « l’initiative arabe » n’a pas comme substrat le désir soudain d’accepter l’état juif mais, surtout, d’obtenir une réorganisation de la région pour pouvoir s’opposer plus sérieusement à l’envahisseur perse. Ce n’est pas par hasard que les manifestations contre Israël pendant la guerre à Gaza ne se sont pas déroulées dans ces pays où, pourtant, « la rue » a explosé au moment des «caricatures ». La guerre à Gaza a conduit à la cristallisation des oppositions « chiites sunnites » sur fond de partage des territoires du Proche Orient. Et on a compris qu’en réalité Israël s’est attaquée à la tête de pont de l’empire perse. Une ligne de fracture s’est ainsi matérialisée, elle sera très difficile à combler : les pays arabes gouvernés par des dictatures « raisonnables » (du point de vue de l’Occident … non pas de leurs peuples) se sentent menacés de l’extérieur par l’Iran et de l’intérieur par les alliés de ce pays, pour l’essentiel, les Frères musulmans en Egypte et en Jordanie et les adeptes de Al-Qaïda en Arabie Saoudite. Une des preuves évidentes de l’apparition de cette fracture dont l’importance stratégique n’est pas à négliger a été le comportement de l’Egypte (et des autres pays arabes « modérés) face au Hamas et au déclenchement de la guerre par sa faute. Comportement autrement plus en rapport avec les choses que celui de certains pays européens comme l’Irlande ou la Norvège.
Mais le comportement de certains pays de l’Europe traduit lui aussi une conséquence à caractère stratégique. Deux lignes de fracture se sont formées en Europe entre trois groupes de pays : l’Europe de l’Est (qui ayant souffert pendant 50 ans sous le joug soviétique et sans la compassion de l'Ouest …) qui, avec les Pays Bas, sont « pro-israéliens », les pays « anti-israéliens (Espagne, Belgique, Irlande, Pays Scandinaves) et les pays « importants » (la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie) qui essayent par tous les moyens de gagner sur les deux terrains (arabe et israélien) soucieux comme ils sont de ne pas gâcher leurs intérêts économiques. Sauf que, à l’encontre des souhaits des gouvernants des grands pays européens, le conflit israélo-palestinien a été importé en Europe. Comment aurait-on pu imaginer autre chose ? La France, premier pays musulman au Nord de la Méditerranée (elle a certainement oublié qu’elle avait été « la fille aînée de l’Eglise » …) a toujours voulu donner des gages, à l’extérieur -au monde arabe- et à l’intérieur -à ses populations musulmanes, quant à sa sympathie pour la « cause palestinienne ». Aussi, pendant une période (comme l’Italie d’ailleurs) pour se prémunir contre des attentats islamistes. La Grande Bretagne, creuset de la formation de terroristes agissant sur place ou en Irak, Afghanistan et ailleurs, dotée aussi d’une double histoire d’antisémitisme et de culture de gauche (voir l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone) a laissé faire tous ceux qui voulaient vomir leur haine sur Israël. Ce que l’Italie a fait à son tour. Et c’est ainsi que la fameuse « politique étrangère commune » n’a plus beaucoup de chair : il fallait voir le « haut représentant européen pour la politique étrangère (Javier Solana) porter son spleen doublé d’une grande dose de confusion partout où on l’envoie ou où il va pour se trouver une occupation … L’importation du conflit israélo-palestinien dans les pays de l’Ouest de l’Europe s’est fait avec la complicité des gouvernements (de droite et de gauche) qui n’ont pas eu le courage de s’opposer à l’avance implacable de la coalition islamo gauchiste (pour ne pas dire gauche tout court). Et quoi de plus normal de la voir se transformer en vulgate antisémite en tirant profit, aussi, du temps de crise que l’on traverse. Ce qui peut paraître, quand même, curieux c’est l’attitude des gauches européennes : elles demandent la liberté de la presse, le seul endroit où cela existe au Proche Orient c’est en Israël – regardez Gaza sous le Hamas; elles sont attachées aux droits des femmes, regardez Gaza sous le Hamas ; elles sont attachées aux droits des homosexuels, le seul pays de l’Orient où ils sont respectés c’est Israël - regardez Gaza sous le Hamas (peine de mort pour …) ; elles sont contre la peine de mort, le seul pays où elle n’existe pas c’est Israël - regardez Gaza sous le Hamas. Pourtant on a défilé à Paris, par exemple, avec des banderoles « nous sommes tous des Hamas ».
Certes, on ne voit pas encore chez nous des affichettes sur les devantures des boutiques « interdit au juifs, permis aux chiens ». Mais on voit cela en Turquie.
Turquie ? L'ère d'Atatürk semble révolue. Dès l’arrivée au pouvoir d’un parti « islamiste modéré » (prière d’excuser la contradiction) on constate que l’islamisation de la société turque, de rampante qu’elle était, est devenue conquérante. Ce pays, courtisé par le passé par le Etats Unis qui l’a fait entrer à l’OTAN et par certains pays européens qui veulent le faire entrer en Europe a montré, clairement, pendant la guerre à Gaza qu’il a choisi son camp : celui de l’Iran et de la Syrie, celui du Hamas terroriste islamique. Non seulement par les excès verbaux de son premier ministre à l’encontre d’Israël, en particulier, et des juifs en général (Allah punira les responsables du « massacre », cela conduira à la « destruction » plus rapide d’Israël, la presse mondiale contrôlée par des intérêts juifs, etc.,). Surtout par le fait qu’il s’est opposé à l’Egypte et à l’Arabie Saoudite en prenant le parti du Hamas. Ce pays qui a eu des relations de confiance avec Israël, qui s’est fait refaire une partie de son armement par l’industrie israélienne et qui a courtisé Israël et « le lobby juif » américain pour que l’on ne condamne pas le génocide arménien, ce pays vient de renoncer à son statut d’allié de l’Occident. Pays musulman qui était donné comme exemple de la possibilité de coexistence entre l’islam et un régime politique séculier. Alors, quand les dirigeants du pays se montrent profondément antisémites et anti-israéliens, le peuple turc s’en donne à cœur joie. Enfin, un partie car une autre fait des pieds et des mains pour que les 500.000 israéliens qui viennent en touristes tous les ans à Antalya et ailleurs continuent de le faire. Peu probable, les réservations se sont réduites de plus 70%. Mais, d’évidence, il y a là une conséquence stratégique de la guerre à Gaza : la preuve du détachement de la Turquie des intérêts de l’Occident. Cela rendra encore plus facile de lui opposer un refus d’admission en Europe. La Turquie n’appartient pas à l’Ouest et pas seulement pour des considérations géographiques.
Quatre conséquences stratégiques de la guerre à Gaza, il doit y avoir d’autres peut-être aussi importantes (coup d’arrêt à la pénétration iranienne au Proche Orient, le reconnaissance par l’Occident de la nécessité de prévenir le réarmement du Hamas, etc.). Mais ce qui a constitué le viatique de la diplomatie mondiale « deux états pour deux peuples » peut être jeté aux poubelles de l’histoire. Tant qu’un régime irano-islamiste sera en charge de Gaza (autant dire pour la vie ou … pour toujours) il n’y aura pas d’état palestinien. Pour qu’il y a paix entre Israël et les palestiniens (mais qui y croit encore ?) il faudrait que la guerre soit rejetée par les deux parties ou la continuer avec d’autres moyens, politiques (pour paraphraser Von Clausewitz).
Et Israël ne quittera pas la Cisjordanie, la preuve ayant été faite que tout territoire quitté (Liban Sud, Gaza) devient un base d’attaque plus rapproché sous le contrôle de ses ennemis. Pas une seule fusée n’avait été tirée de Gaza contre Israël jusqu’aux accords d’Oslo et pendant sept ans après. Sur ce plan, peut-être la chose la plus importante a été qu’Israël montre que les règles des conflits « asymétriques » ne lui sont plus opposables. Nonobstant tous ceux qui, confortablement assis dans leurs fauteuils, crient à tue-tête « disproportionnée ».
Quant à notre pays, son président reçoit les parents du soldat franco-israélien détenu par des ravisseurs ignobles depuis bientôt 1.000 jours pour leur dire que leur fils est en vie. Contribuant ainsi au chantage des mêmes ravisseurs qui veulent obtenir, d’une manière disproportionnée, la libération de 1.000 détenus palestiniens pour rendre leur otage. Et la diplomatie française, avec à sa tête un ministre qui fricotait avec des dictateurs africains, s’active pour obtenir pour ces ravisseurs ignobles une reconnaissance internationale car il faut parler à tout le monde. En faisant semblant de ne pas entendre le chef des terroristes dire à Téhéran « Nous nous préparons à libérer toute la Palestine, à reprendre al-Quds (Jérusalem) et à assurer le retour des réfugiés »
Première conséquence stratégique de la guerre à Gaza : l’évidence de l’impossibilité de continuer la réalisation de la « vision » de la communauté internationale qui s’inscrivait dans la logique des accords d’Oslo de triste mémoire, à savoir « deux états pour deux peuples ». Dans la mesure où l’objectif consubstantiel de son existence pour le Hamas est la destruction de l’Etat Juif, il est impossible de croire à la poursuite du « processus » de paix entre Israël et les palestiniens. Certes, ceux qui apaisent en rond sont prêts à rappeler que l’OLP (et le Fatah) aussi voulait la destruction d’Israël et, pourtant, ils ont changé de position. Tout d’abord, il s’agit d’un mensonge : la Charte de l’OLP n’a jamais été modifée nonobstant les promesses faites à François Mitterrand par Yasser Arafat (« la charte est caduques ») ou à Bill Clinton qui s’est prêté à une mascarade de réunion de l’OLP pour éliminer les articles prévoyant la destruction d’Israël par étapes. Ensuite, vu les 19 ans de discussions (avant et après Oslo), vu l’acceptation des plans multiples et divers on peut inférer que l’OLP accepte l’existence d’Israël. Non pas comme état juif mais comme état. Ce qui n’est, d’évidence, qu’une conséquence rationnelle de l’observation de la situation du Proche Orient. En revanche, s’agissant du Hamas, il ne peut y avoir de changement aucun car il s’agit, pour cette organisation, d’une position irrationnelle : la terre de la Palestine a été léguée par Allah aux musulmans, point de salut fors le Coran … Ceux qui grouillent, grenouillent et scribouillent pour participer à la solution du conflit israélo-palestinien s’activent pour faire croire qu’il y aurait une voie de sortie : un gouvernement d’union nationale palestinien avec la participation du Hamas constituerait une reconnaissance implicite de l’existence d’Israël.
En oubliant qu’il ne s’agit pas de cela mais de toute autre chose : l’acceptation de « l’autre » (de plus, le juif …) comme propriétaire légal de la terre sur laquelle il vit. Car, on devrait le remarquer, on ne se dispute pas sur ce qui a été accordé à la création de la Jordanie mais à ce qui a été reconnu à l’Etat Juif par l’ONU.
Tant que le Hamas ne changera pas ses objectifs, irrationnels mais consubstantiels à son existence, il n’y aura pas d’état palestinien. Et aucune contorsion dialectique de notre diplomatie (ou de son chef, poursuivi par ses activités de « conseil » pour des dictateurs africains …) ne sera de nature à pouvoir changer quoi que ce soit. Quant à la Cisjordanie, une approche pragmatique (sécurité aux mains d’Israël, prise en charge progressive par des forces palestiniennes entraînées par les Etats Unis, projets économiques qui ont permis une augmentation sensible du niveau d’emploi et de vie pendant les deux dernières années) fait que ce territoire s’est séparé, de lui-même, de Gaza. Dont le sort lui importe tellement peu que pendant que les gauches du monde entier manifestaient contre Israël, les populations de Ramallah, Naplouse, Jenin et autres vaquaient à leurs occupations. Exit la solution « deux états pour deux peuples ». Ou alors, on pourrait envisager la création d’un califat islamique à Gaza et d’un état palestinien en Cisjordanie … Autant dire, trois états pour deux peuples …
Mais le Hamas (comme le Hezbollah au Liban) n’est qu’un supplétif de l’Iran. Et voilà la deuxième conséquence stratégique de la guerre à Gaza : l’Iran se considère comme acteur incontournable non seulement à Gaza mais à l’intérieur du monde musulman sunnite, dont les états de la région sont considérés comme modérés. L’Iran a reproduit le schéma du Hezbollah au Liban : entre l’évacuation du Liban Sud par Israël (E. Barak) en 2000 et 2006, l’Iran y a organisé un territoire de guerre, une milice et des dépôts d’armement qui ont servi au lancement (par provocation) de la deuxième guerre du Liban, en 2006. L’Iran y a obtenu avec l’aide de la Syrie -état satellite- et de la France un droit de véto sur les décisions du gouvernement libanais et, partant, il a détaché un premier pays arabe de son milieux naturel, le monde arabe musulman « sunnite et modéré ». Les pays arabes (Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie, certains pays du Golfe) ont eu une deuxième preuve à Gaza (après celle de 2006 au Liban) quant aux visées de l’Iran sur ce qui constituait du temps de Cyrus l’empire perse. Et quand on ajoute la marche forcée de l’Iran vers la bombe on comprend que les pays arabes cités ont commencé à prendre plus peur de l’Iran que d’Israël. L’insistance actuelle de l’Arabie Saoudite pour qu’Israël accepte « l’initiative arabe » n’a pas comme substrat le désir soudain d’accepter l’état juif mais, surtout, d’obtenir une réorganisation de la région pour pouvoir s’opposer plus sérieusement à l’envahisseur perse. Ce n’est pas par hasard que les manifestations contre Israël pendant la guerre à Gaza ne se sont pas déroulées dans ces pays où, pourtant, « la rue » a explosé au moment des «caricatures ». La guerre à Gaza a conduit à la cristallisation des oppositions « chiites sunnites » sur fond de partage des territoires du Proche Orient. Et on a compris qu’en réalité Israël s’est attaquée à la tête de pont de l’empire perse. Une ligne de fracture s’est ainsi matérialisée, elle sera très difficile à combler : les pays arabes gouvernés par des dictatures « raisonnables » (du point de vue de l’Occident … non pas de leurs peuples) se sentent menacés de l’extérieur par l’Iran et de l’intérieur par les alliés de ce pays, pour l’essentiel, les Frères musulmans en Egypte et en Jordanie et les adeptes de Al-Qaïda en Arabie Saoudite. Une des preuves évidentes de l’apparition de cette fracture dont l’importance stratégique n’est pas à négliger a été le comportement de l’Egypte (et des autres pays arabes « modérés) face au Hamas et au déclenchement de la guerre par sa faute. Comportement autrement plus en rapport avec les choses que celui de certains pays européens comme l’Irlande ou la Norvège.
Gaza et les principaux protagonistes
Mais le comportement de certains pays de l’Europe traduit lui aussi une conséquence à caractère stratégique. Deux lignes de fracture se sont formées en Europe entre trois groupes de pays : l’Europe de l’Est (qui ayant souffert pendant 50 ans sous le joug soviétique et sans la compassion de l'Ouest …) qui, avec les Pays Bas, sont « pro-israéliens », les pays « anti-israéliens (Espagne, Belgique, Irlande, Pays Scandinaves) et les pays « importants » (la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie) qui essayent par tous les moyens de gagner sur les deux terrains (arabe et israélien) soucieux comme ils sont de ne pas gâcher leurs intérêts économiques. Sauf que, à l’encontre des souhaits des gouvernants des grands pays européens, le conflit israélo-palestinien a été importé en Europe. Comment aurait-on pu imaginer autre chose ? La France, premier pays musulman au Nord de la Méditerranée (elle a certainement oublié qu’elle avait été « la fille aînée de l’Eglise » …) a toujours voulu donner des gages, à l’extérieur -au monde arabe- et à l’intérieur -à ses populations musulmanes, quant à sa sympathie pour la « cause palestinienne ». Aussi, pendant une période (comme l’Italie d’ailleurs) pour se prémunir contre des attentats islamistes. La Grande Bretagne, creuset de la formation de terroristes agissant sur place ou en Irak, Afghanistan et ailleurs, dotée aussi d’une double histoire d’antisémitisme et de culture de gauche (voir l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone) a laissé faire tous ceux qui voulaient vomir leur haine sur Israël. Ce que l’Italie a fait à son tour. Et c’est ainsi que la fameuse « politique étrangère commune » n’a plus beaucoup de chair : il fallait voir le « haut représentant européen pour la politique étrangère (Javier Solana) porter son spleen doublé d’une grande dose de confusion partout où on l’envoie ou où il va pour se trouver une occupation … L’importation du conflit israélo-palestinien dans les pays de l’Ouest de l’Europe s’est fait avec la complicité des gouvernements (de droite et de gauche) qui n’ont pas eu le courage de s’opposer à l’avance implacable de la coalition islamo gauchiste (pour ne pas dire gauche tout court). Et quoi de plus normal de la voir se transformer en vulgate antisémite en tirant profit, aussi, du temps de crise que l’on traverse. Ce qui peut paraître, quand même, curieux c’est l’attitude des gauches européennes : elles demandent la liberté de la presse, le seul endroit où cela existe au Proche Orient c’est en Israël – regardez Gaza sous le Hamas; elles sont attachées aux droits des femmes, regardez Gaza sous le Hamas ; elles sont attachées aux droits des homosexuels, le seul pays de l’Orient où ils sont respectés c’est Israël - regardez Gaza sous le Hamas (peine de mort pour …) ; elles sont contre la peine de mort, le seul pays où elle n’existe pas c’est Israël - regardez Gaza sous le Hamas. Pourtant on a défilé à Paris, par exemple, avec des banderoles « nous sommes tous des Hamas ».
Certes, on ne voit pas encore chez nous des affichettes sur les devantures des boutiques « interdit au juifs, permis aux chiens ». Mais on voit cela en Turquie.
Turquie ? L'ère d'Atatürk semble révolue. Dès l’arrivée au pouvoir d’un parti « islamiste modéré » (prière d’excuser la contradiction) on constate que l’islamisation de la société turque, de rampante qu’elle était, est devenue conquérante. Ce pays, courtisé par le passé par le Etats Unis qui l’a fait entrer à l’OTAN et par certains pays européens qui veulent le faire entrer en Europe a montré, clairement, pendant la guerre à Gaza qu’il a choisi son camp : celui de l’Iran et de la Syrie, celui du Hamas terroriste islamique. Non seulement par les excès verbaux de son premier ministre à l’encontre d’Israël, en particulier, et des juifs en général (Allah punira les responsables du « massacre », cela conduira à la « destruction » plus rapide d’Israël, la presse mondiale contrôlée par des intérêts juifs, etc.,). Surtout par le fait qu’il s’est opposé à l’Egypte et à l’Arabie Saoudite en prenant le parti du Hamas. Ce pays qui a eu des relations de confiance avec Israël, qui s’est fait refaire une partie de son armement par l’industrie israélienne et qui a courtisé Israël et « le lobby juif » américain pour que l’on ne condamne pas le génocide arménien, ce pays vient de renoncer à son statut d’allié de l’Occident. Pays musulman qui était donné comme exemple de la possibilité de coexistence entre l’islam et un régime politique séculier. Alors, quand les dirigeants du pays se montrent profondément antisémites et anti-israéliens, le peuple turc s’en donne à cœur joie. Enfin, un partie car une autre fait des pieds et des mains pour que les 500.000 israéliens qui viennent en touristes tous les ans à Antalya et ailleurs continuent de le faire. Peu probable, les réservations se sont réduites de plus 70%. Mais, d’évidence, il y a là une conséquence stratégique de la guerre à Gaza : la preuve du détachement de la Turquie des intérêts de l’Occident. Cela rendra encore plus facile de lui opposer un refus d’admission en Europe. La Turquie n’appartient pas à l’Ouest et pas seulement pour des considérations géographiques.
ooooooooo
Quatre conséquences stratégiques de la guerre à Gaza, il doit y avoir d’autres peut-être aussi importantes (coup d’arrêt à la pénétration iranienne au Proche Orient, le reconnaissance par l’Occident de la nécessité de prévenir le réarmement du Hamas, etc.). Mais ce qui a constitué le viatique de la diplomatie mondiale « deux états pour deux peuples » peut être jeté aux poubelles de l’histoire. Tant qu’un régime irano-islamiste sera en charge de Gaza (autant dire pour la vie ou … pour toujours) il n’y aura pas d’état palestinien. Pour qu’il y a paix entre Israël et les palestiniens (mais qui y croit encore ?) il faudrait que la guerre soit rejetée par les deux parties ou la continuer avec d’autres moyens, politiques (pour paraphraser Von Clausewitz).
Et Israël ne quittera pas la Cisjordanie, la preuve ayant été faite que tout territoire quitté (Liban Sud, Gaza) devient un base d’attaque plus rapproché sous le contrôle de ses ennemis. Pas une seule fusée n’avait été tirée de Gaza contre Israël jusqu’aux accords d’Oslo et pendant sept ans après. Sur ce plan, peut-être la chose la plus importante a été qu’Israël montre que les règles des conflits « asymétriques » ne lui sont plus opposables. Nonobstant tous ceux qui, confortablement assis dans leurs fauteuils, crient à tue-tête « disproportionnée ».
Quant à notre pays, son président reçoit les parents du soldat franco-israélien détenu par des ravisseurs ignobles depuis bientôt 1.000 jours pour leur dire que leur fils est en vie. Contribuant ainsi au chantage des mêmes ravisseurs qui veulent obtenir, d’une manière disproportionnée, la libération de 1.000 détenus palestiniens pour rendre leur otage. Et la diplomatie française, avec à sa tête un ministre qui fricotait avec des dictateurs africains, s’active pour obtenir pour ces ravisseurs ignobles une reconnaissance internationale car il faut parler à tout le monde. En faisant semblant de ne pas entendre le chef des terroristes dire à Téhéran « Nous nous préparons à libérer toute la Palestine, à reprendre al-Quds (Jérusalem) et à assurer le retour des réfugiés »
Le chef du Hamas, K. Meshkaal avec son patron, l’Ayatollah Khameney