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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 18:51

Plusieurs lecteurs me demandent, suite à la publication du dernier texte (« La catastrophe ») de rappeler que le mot « nakba » se traduit aussi par « tragédie ». C’est vrai, voir ce qui se passe à Gaza, à répétition, depuis le départ d’Israël est le résultat et la continuation d’une tragédie. 41 morts en trois jours, pas loin d’un millier de morts (et les hôpitaux comptent 7 à 8 blessés pour un mort) en moins de deux ans depuis qu’Israël a quitté Gaza. Rassurons-nous, ni
J. Solana, ni le Conseil de Sécurité de l’ONU, ni les troupes des mouvements anti-israéliens ne diront rien. Car, c’est des palestiniens qui tuent d’autres palestiniens. Et la presse européenne, à l’instar de l’agence AFP (France – Palestine selon certains …) titre « Un mort dans un raid aérien israélien à Gaza » et il faut lire la dépêche pour comprendre que « Un Palestinien a été tué et quatre ont été blessés mercredi dans un raid aérien israélien contre des hommes armés dans le nord de la bande de Gaza »

Plusieurs trêves ont été négociées entre les factions du Fatah et du Hamas, un accord imposé à la Mecque par l’Arabie Saoudite a été signé en bonne et due forme et un gouvernement d’union nationale a été intronisé pour mettre fin aux violences et pour gérer cette bande de terre sur laquelle s’entassent 1,2 Millions d’êtres. Avec les résultats que l’on voit. 

Les bonnes âmes pensent que si l’histoire pouvait être réécrite peut-être les choses se passeraient autrement. Si d’aventure en 1948 les pays arabes et les palestiniens avaient accepté le partage … Peut-être existerait-il aujourd’hui un état palestinien, peut-être les milliards de dollars déboursés par la communauté internationale depuis soixante années auraient pu être utilisés pour construire et non pas pour détruire. Car le tragique de ce qui se passe c’est que l’on n’essaye plus de détruire Israël, ils se détruisent eux-mêmes.

Livrée à quelques 40 bandes armées appelées « forces de police ou de sécurité ou de défense ou de résistance », chaperonnées par les deux factions qui se disputent le haut du pavé (et la distribution de l’aide internationale …), Gaza est devenue une nouvelle Somalie (ou petit Afghanistan, comme on le voudra). Et  ce qui est surtout à souligner c’est que la situation actuelle n’est pas le résultat d’une lutte d’influence entre des acteurs extérieurs (Egypte, Jordanie, Syrie, même pas l’Iran, réellement). La situation actuelle se résumé à « tuer, dit-elle ». Tuer, quand on est du côté du Hamas, tout ce qui s’oppose à l’instauration de la charia (plus de débits de boissons, plus de cinémas, plus de piscines ouvertes pour les hommes et les femmes, plus de ….). Tuer, quand on est du côté du Fatah, ceux qui s’opposent à la corruption, ceux qui empêchent les affaires d’achat et vente d’armes, explosifs et autres articles « farces et attrapes ». Tuer, quand on est du côté des bandes disponibles pour tout coup de force, pour tout ce qui s’oppose à tout mais surtout aux trafics et contrebandes diverses que l’Egypte n’a jamais voulu arrêter (en laissant se creuser des tunnels sur son territoire).

La tragédie ? Ils ont eu la possibilité, les palestiniens, après le départ d’Israël de Gaza, de montrer ce dont ils sont capables pour commencer la construction de leur état. Et ils ont fait quoi ? Détruire, et tout d’abord se détruire. Et qui commande ce joyeux massacre ? Le gouvernement mis en place suite à l’accord de la Mecque qui comporte dix membres qui sont diplômés des plus prestigieuses universités américaines. Trois médecins, trois ingénieurs, un avocat en font partie. Mais qui ne font qu’être témoins d’une déliquescence généralisée à laquelle personne ne s’oppose. Et pourquoi s’opposer ? 

 

Le niveau de vie de la population de Gaza se contracte, depuis le départ d’Israël d’environ 10% l’an. Le budget de fonctionnement d’environ 1,5 Milliards de dollars est couvert par des donations (la communauté internationale, l’Europe la première …) qui frisent le milliard de dollars. Y compris pour 2006 quand le Quartette s’est engagé à ne plus subventionner l’Autorité Palestinienne tant que son gouvernement n’aura pas accepté le minimum pour mettre en place les « deux états pour deux peuples » : reconnaissance du droit à l’existence de l’Etat Juif, l’arrêt des violences et le respect des accords pris avec Israël. Vivre comme des parasites tout en bénéficiant de la compassion du monde entier, voilà la situation actuelle des palestiniens. Quant à avoir un état, pourquoi faire ? Détruire et se détruire suffit, pour l’instant, à ce qui a toujours été considéré comme la composante la plus évoluée du monde arabe. Et de toute manière, ils montrent tous les jours, sur le dos de leur propre peuple, que leur rêve n’est qu’un leurre. Ils n’ont rien à faire d’un état, ils ont détruit toute crédibilité possible avant qu’il soit créé.

Un gouvernement qui n’est pas capable, au bout d’une année de trouver sur son territoire le soldat Shalit capturé par le Hamas. Un gouvernement qui n’est pas capable au bout de trois mois de trouver un journaliste britannique, installé à Gaza et qui avait épousé la cause palestinienne. Un gouvernement qui se cache derrière les bandes armées pour tenter d’obtenir des compensations de la part d’Israël. Et qui s’associe à la demande faite à Israël selon laquelle elle devrait libérer 1.400 détenus (dont une partie jugés pour des actes terroristes ou de droit commun) pour récupérer ce malheureux soldat.

Et pendant ce temps, on demande à Israël de mettre fin à « l’état critique » du peuple palestinien. En prenant, de nouveau, le risque d’une détérioration de la situation sécuritaire de sa population. Qui demande cela ? Les Etats-Unis, englués comme ils sont dans le bourbier irakien (on voulait leur apporter la démocratie …) et qui veulent brosser dans le sens du poil l’allié saoudien. Qui, à son tour, n’a de hâte que d’attiser les feux divers pour nuire aux intérêts américains tant que l’Oncle SAM n’aura pas lancé une attaque contre l’Iran. Car c’est l’Iran chiite possesseur éventuel d’une arme nucléaire qui fait peur aux potentats sunnites saoudiens. Et c’est ainsi que, subrepticement, la communauté internationale cherche à avoir la paix sur le dos d’Israël. L’Europe la première : Mme Ferrero-Waldner rencontre un ministre palestinien (mais il est indépendant ….) et lui promet qu’elle réfléchira à la manière de commencer à aider l’Autorité Palestinienne bien que le Quartette ne le souhaite pas (encore …) en apparence. Pendant ce temps, pour faire pendant au Hezbollah (« nous pouvons tirer 3.000 fusées par jour sur Israël » vient de déclarer Nasrallah) le Hamas a crée une armée, elle est dotée d’armement lourd et de missiles anti-chars de fabrication russe ou iranienne. Pourquoi faire ? Pour détruire « l’entité sioniste ». Mais jusque-là, pour détruire toute volonté de création d’un état vivant en paix avec Israël.

Que faire de ce peuple qui ne veut pas d’un état à lui et qui n’est pas capable de s’en  construire un ? Chaque peuple a le destin qu’il mérite dit un adage déterministe. Le destin des palestiniens, selon ce que l’on voit aujourd’hui, c’est le suicide. La tragédie. Voilà la vraie « nakba ».

Et puisque la commémoration d’hier est passé inaperçue parmi les bruits des armes des palestiniens qui tuaient d’autres palestiniens, rappelons-nous une partie du discours de S. Tzarapkin, représentant soviétique à l’ONU au moment de la décision de partage de la Palestine  : « Les arguments historiques et juridiques ne peuvent pas et ne doivent pas être décisifs dans le règlement de la question palestinienne. Le problème a pour base essentielle le droit des populations juives et arabes de Palestine à décider de leur sort. Les souffrances subies par les Juifs au cours de la dernière guerre doivent constituer un élément important dans la décision de l'Assemblée. Les Juifs luttent pour un Etat qui leur soit propre, et il serait injuste de leur refuser le droit d'atteindre cet objectif » (journal Le Monde, 12-13 octobre 1947). Les palestiniens auraient pu avoir leur état, ils ne l’ont pas voulu, ils ne le veulent toujours pas.

 

 

 

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