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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 20:54

Un spectre hante l'Europe : le spectre du populisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le Pape et Bruxelles, Merkel et Hollande, les socialistes de France et les policiers de Belgique.

Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée de populisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante de populiste ?

Il en résulte un double enseignement. Déjà le populisme est reconnu comme une puissance par toutes les puissances d'Europe…. (en paraphrasant « Le Manifeste Communiste » - Marx&Engels, 1847).

 

Mais, si Marx & Engels ont identifié comme racine du communisme la lutte des classes et le sens de l’histoire (via l’imposture du « matérialisme historique » et des emprunts à Hegel), toutes proportions gardées, j’ai essayé d’identifier les racines du populisme en Europe (avec une attention particulière pour la France).

Convenons du fait que l’objet de l’étude doit avoir des causes réelles et des causes « ressenties » (que l’on pourrait considérer comme « psychosomatiques »).

Deux causes réelles peuvent être identifiées, en Europe, expliquant l’apparition du populisme. Il s’agit d’une immigration massive de personnes venant de civilisations très différentes qui veulent vivre dans des ensembles ethnico-religieux reproduisant ceux d’où elles sont parties et du hiatus de plus en plus grand entre la masse des indigènes et les élites gouvernant les pays de l’Europe.

 

Ce sont ces deux causes qui ont conduit à l’apparition et au développement du populisme, concept pris en charge premièrement par « l’extrême droite ». Les exemples qui justifient cette analyse ne manquent pas : l’arrivée au seuil du pouvoir de la droite extrême en Autriche, idem en Finlande et/ou le déplacement vers la droite extrême des habitants des Pays Bas ou de la France (où aux dernières élections régionales le FN a réuni plus d’un tiers des votants). En effet, l’arrivée massive de populations qui (en majorité) n’apprennent pas la langue du territoire, qui n’intègrent pas les règles (« codes ») y existant et ne se conforment pas aux us et coutumes locaux induit dans les masses indigènes le sentiment de l’inégalité. De plus, en grande partie, les enfants nés en Europe de la génération précédente d'immigrés ne s'intègrent (ne s’assimilent) pas en se référant souvent à l’imaginaire de leur pays d'origine. L’Europe, bâtie pour devenir « un phare pour les nations » (plus de guerres, développement « inclusif », égalité des cultures », etc.,) est passée de la politique d’assimilation au multiculturalisme ce qui a conduit à un désastre politique. Désastre politique qui est aggravé par la montée de l'islam militant (qui réduit les échanges intercommunautaires et les opportunités d’assimilation), ou le chômage de masse, maintenant en moyenne à 10 pour cent dans les principaux pays de l’Europe mais qui peut atteindre 50 pour cent dans les quartiers (les villes) les plus désavantagés. Désastre politique auquel les principaux pays de l’Europe n’ont opposé que des « politiques de la ville » qui, pour l’essentiel, ont consisté à dépenser des dizaines de milliards d’euros sans résultat visible. Sauf, à instiller dans les masses indigènes un sentiment accru de l’inégalité, surtout quand lesdites masses sont liées par « le sel de la terre ».

 

Oui, le sentiment d’inégalité, car ce qui est permis aux nouveaux venus n’a jamais été admis pour les indigènes dans l’histoire millénaire des territoires en cause, est un élément essentiel du populisme. Essentiel, car il dépasse les clivages droite-gauche. Malheureusement « on jette le bébé avec l’eau du bain » en décrétant que le populisme est l’apanage de l’extrême droite et, à ce titre, condamnable. Bien que, de plus en plus de voix s’élèvent pour remettre les choses d’aplomb (je laisse de côté ceux considérés comme « crypto-fascistes » -Marine Le Pen, Norbert Hoffer, Nigel Farage, Geert Wilders, etc.,) : Mark Rutte (premier ministre des Pays Bas) – « Quelque chose ne va pas avec notre pays et la majorité silencieuse ne tolère plus les immigrants qui viennent et abusent de notre liberté » ou Viktor Orban (premier ministre de Hongrie, -vilipendé souvent pour ses positions « extrémistes ») qui souligne que « Tous ceux qui viennent ici n’ont pas l'intention d'accepter nos modes de vie. Certains considèrent leurs propres coutumes et leur Weltanschauung, plus forte et plus viable » Mais, à part les voix discordantes (considérées comme telles par l’Europe de Bruxelles, pour simplifier …) quand on veut prendre « le pouls » des masses indigènes on trouve que plus de 60% en France et Belgique considèrent que « Toute nouvelle migration des pays principalement musulmans devrait être arrêtée » (70% en Pologne et une moyenne européenne de 50%).

 

Un spèctre hante l'Europe ...

Cette attitude est justifiée par le fait que les « codes » pour les masses indigènes étaient ce qui a caractérisé le développement des économies européennes (marché libre, régulation modérée, fiscalité modeste, primauté de l’individualisme) tandis que les masses immigrées tirent leurs avantages de ce qui s’est développé en Europe (état providence, collectivisme, redistribution économique étatique) (…Rise of Populism » - R.F. Inglehart, P. Norris – Harvard Kennedy School, Août 2016). Résumons, au plan économique, les masses immigrées cherchent les avantages du « socialisme ». Mais le socialisme a été essayé : cela n’a marché nulle part.

Et, confusément, les masses indigènes, en voyant ce qui s’est passé depuis -mettons- trente ans, sentent que le danger vient de ce qui se passera -mettons- dans les trente années à venir. Car l’on sait, par exemple, (projections démographiques - Global trends – Paradox of Progress - National Intelligence Council, USA – Jan. 2017) que quatre pays d’Afrique pourvoyeurs d’immigrés (Egypte, Nigeria, Ouganda et Ethiopie) « verront leurs populations passer de 416 millions en 2016 à 850 millions en 2050. Et parce qu’elles savent que l'échec des grands États membres de l'UE à mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires, l'échec de l'UE à stimuler la croissance dans la région, la non coordination des politiques d’immigration et le nativisme croissant particulièrement virulent dans ses nouveaux Etats membres créent des tensions qui pourraient conduire à des ruptures qui vont renforcer le déclin économique et encore plus, démocratique ». Pour ce qui est de la France « elle est le théâtre principal de l'offensive islamiste en Europe. En disant cela, on ne pense pas seulement aux attentats qui ont marqué les deux dernières années, mais à la formation sur le territoire français d'une véritable contre-société qui ne dit pas son nom et se désaffilie de plus en plus de la nation. Abandon des élites, censure de l'identité française, insécurité culturelle et physique, multiplication des accommodements déraisonnables à l'école ou à l'hôpital: c'est pour analyser et dénoncer cet avachissement que paraît ces jours-ci (janvier 2017) le livre Une France soumise: les voix du refus (C.Valentin et alia).

Abandon des élites. Les dirigeants de l'Europe semblent, depuis la création de l’Union Européenne, émerger des mêmes écoles, des mêmes classes sociales, ont le même état d'esprit, dirigent les mêmes institutions, génération après génération. Ils se relayent pour mettre en œuvre les mêmes politiques. Un des traits qui caractérise ces élites c’est de ne pas connaître le monde tel qu’il est fort qu’elles sont de vivre dans un monde virtuel. Ou dans celui qui devrait exister, non pas dans celui qui existe. Marquées à gauche (quand deux tiers des votants dans les pays d’Europe votent « à droite ») le discours de ces élites est inaudible pour les masses indigènes. Et pour ce qui est de la France « ce n'est pas tout, loin de là ; ….. c'est aussi le renoncement, par un grand nombre de dépositaires de l'autorité publique, à l'application stricte, toujours et partout sur le territoire, de la légalité républicaine - légalité qui a fait place, la nature ayant horreur du vide, à une soumission forcée et subie de parties entières du territoire de notre pays à des règles qui ne sont pas celles que le peuple s'est données démocratiquement » (Une France soumise : les voix du refus). L’abandon des élites (la trahison des clercs ?) est parfaitement visible par les temps qui courent en France : un Président qui va au chevet d’un « violenté par la police » mais noir, avant qu’une enquête policière ou juridique dise son mot ou des sondages en vue de l’élection présidentielle qui montrent que plus de 50% des électeurs pensent voter pour des partis se voulant « extérieurs au système » (FN, Mélenchon, Hamon et autres). La crise des élites – cristallisée par la crise économique- est devenue une crise de la démocratie elle-même. Les masses indigènes souhaitent aujourd'hui des choses radicalement différentes de ce que les élites traditionnelles leur proposent. C'est la cause principale de l'inquiétude, de l'anxiété et des tensions qui montent à la surface dans le sillage d'une attaque terroriste ou d'un acte de violence. Et le sentiment de l’incompréhension des élites par rapport au fait que, ce qui s’est passé à Nice, à Munich ou à Berlin peut se produire demain dans n’importe quel coin de l’Europe. L’abandon des élites ? La gauche culturelle et politique qui œuvre à délégitimer l’histoire de la nation, son mode de vie traditionnel en lui substituant le « vivre ensemble d’une manière inclusive » et, naturellement, faire profiter de « l’état providence » ceux qui n’ont rien, c’est-à-dire les masses immigrées.

Le populisme ? Une tentative des indigènes à éviter le résultat final qui risque d’être la transformation de la nation en magma collectiviste qui rejettera les principes de liberté et d'égalité devant la loi. Il suffit de suivre les émissions TV d’information pour comprendre que les masses indigènes n’ont pu trouver le salut que dans le populisme …

 

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