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13 août 2020 4 13 /08 /août /2020 12:00

Le 4 août n’a pas seulement fait 171 morts, plus de 6.000 blessés (20 minutes, 12.08.20), et plus de 300.000 sans-abris à Beyrouth (Le Parisien, 06.08.20) mais il aussi montré (so to speak) que le roi était nu.

Qu’est-ce à dire ? Avec la complicité, premièrement, de l’Europe et, premièrement, de la France on a caché au monde que depuis des lustres le Liban n’était qu’un simulacre d’état – faillit - de surcroît. Entièrement entre les mains, dans l’ordre, de l’Iran, via le Hezbollah, via les élites religieuses mafieuses qui se partagent ressources et prébendes en laissant la moitié de la population vivre sous le seuil de pauvreté. Tout en cachant un régime d’apartheid car les fameux réfugiés palestiniens, dont tout le monde s’occupe, n’ont là-bas, depuis 72 ans, aucun des droits qui feraient d’eux des citoyens : les lois libanaises limitent l’accès des réfugiés au monde du travail, à l’éducation, à la mobilité internationale, aux services sociaux ainsi qu’à la propriété. Les professions de pharmacien, de médecin, d'ingénieur sont interdites aux Palestiniens et pour être avocat il faut avoir obtenu la citoyenneté depuis au moins 10 ans. Pourquoi n’en parle-t-on pas ? Pourquoi l’accepte-t-on ? Surtout la France ?

Ce qui se passe au Liban était écrit sur les murs. Il y a dix ans, le blog mettait en ligne un texte « C’est le Liban qu’on assassine ». Pour ne pas répéter ce que je disais, je reprends des extraits.

En effet (et en faisant court), après l’assassinat de Rafic Hariri (Syrie ? Hezbollah ? NB. 15 ans après le Tribunal International n’a toujours pas dit qui était responsable de l’attentat…) la France et les Etats Unis (en fait, Jacques Chirac et George Bush) ont réussi à obtenir que la Syrie décampe du Liban et, un an après, qu’une force de l’ONU de 15.000 hommes s’intercale entre le Hezbollah et la frontière d’Israël. Plus une résolution garantissant le désarmement du Hezbollah qui avait déclenché une guerre en 2006, déclenchement condamné par toute la « communauté internationale » et, fait remarquable, par des pays arabes aussi. Mais 5 ans après, on est revenu à la case de départ : la Syrie a repris le contrôle du Liban et laisse celui-ci vivre une sorte de sous démocratie contrôlée par l’épée de Damoclès qui s’appelle le Hezbollah.

Comme si ce n’était pas suffisant de voir cette organisation terroriste, forte de milliers de «combattants» et de dizaines de milliers de fusées, entièrement entrainée, financée et dirigée par l’Iran, faire la loi ou s’y opposer quand elle ne lui convient pas, ce qui est en train de se passer c’est la transformation du Liban. L’État libanais, sur lequel le Hezbollah a un contrôle total, est en passe de devenir, comme le Canada Dry, un état fantôme : sa souveraineté et son indépendance sont fictives, les relations entre sunnites et chiites dans le pays (pour ne pas parler de ce qui reste des communautés chrétiennes) sont pires que jamais, et si un jour il y a une guerre entre le Hezbollah et Israël (comme en 2006) cet état risque de se retrouver à l’âge de pierre car la fiction de son indépendance ne tiendra pas plus de 4 heures (le temps indiqué par Israël pour détruire l’essentiel des infrastructures libanaises). Et l’Arabie Saoudite - un des protecteurs du Liban - disait (via le quotidien saoudien al-Watan) : «Tout le monde sait désormais que le Hezbollah ne veut pas de l'édification d'un État au Liban, ni d'un système libanais moderne, ni de la souveraineté de la loi, et qu'il se moque des résultats démocratiques (des élections législatives). Les Libanais ont aujourd'hui deux choix : ou bien abdiquer au Hezbollah ou bien défendre leur souveraineté bafouée et leur dignité dynamitée en faisant en sorte de ramener le Hezbollah et toutes les autres milices à la raison».

L’explosion du Port ? On soupçonne le Hezbollah ? À quoi s'attendait le Liban? Que pensaient les libanais vivant dans un pays tristement connu par ses guerres civiles et ses conflits religieux, après l’avoir laissé être pris sous la coupe des terroristes stipendiés par l’Iran ?

Et voilà qu’un cratère de 43 mètres de profondeur créé par 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium fait comprendre au monde que quelque chose se passe au Pays du Cèdre. Comment croire que la France ne savait pas ce qui se passe au Liban ? Pourquoi la France, seule dans l’Union Européenne maintient-elle en vie la fiction d’un Hezbollah civil et un autre militaire ? Quand l’Europe (comme les Etats Unis, comme même des pays arabes…) classent l’Hezbollah parmi les organisations terroristes, la France ne le fait pas. Et notre Président prend son avion pour aller annoncer la solidarité de la France avec ce pauvre pays qu’elle a laissé, sciemment, devenir la proie de l’Iran.

Il demande une enquête internationale «Il faut une enquête internationale ouverte, transparente et claire, pour éviter que, d’abord, des choses soient cachées et que le doute s’installe» EM 06.08.20

Nos Services ne lui ont, peut-être, pas dit qu’un agent du Hezbollah avait déjà été démasqué en Angleterre pour avoir détenu trois tonnes de nitrate d’ammonium en 2015 (The Telegraph) et que la même chose s’est passée en Allemagne (2018) et à Chypre (I24-08.08.20). Car la substance avait toujours fait partie de celles utilisées par le Hezbollah pour faire ses attentats. Mais passons, il demande une enquête internationale.

Et le Président du Liban - suppôt intégral de l’Iran - lui répond, du tac-au-tac «Les appels à une enquête internationale sur l'affaire du port ont pour but de noyer la vérité» Vérité ? Voilà Michel Aoun, suppôt de l’Iran via le Hezbollah annonçant la couleur : «la possibilité d'une intervention extérieure, au moyen d'un missile, d'une bombe ou d'un autre moyen». Suivez mon regard… c’est peut-être Israël qui…  Le Hezbollah ne désarmera pas, l’Iran ne renoncera pas à la tête de pont d’une attaque (finale ?) contre Israël, les «amis» du Liban vont encore lui donner des sous qui se perdront dans les poches des mafieux déguisés en hommes politiques qui gouvernent le Liban.

Mais notre président, rembarré par MA, dit aux libanais «Le cœur des Français bat toujours au rythme de Beyrouth» et appelle à une «refondation» du système libanais et à un "nouveau pacte", nécessaires selon lui, pour lancer les réformes attendues par le peuple et la communauté internationale, pour se faire répondre sèchement "Ce n'est pas sous le mandat de Michel Aoun que l'on touchera à la souveraineté libanaise"

En clair, circulez, il n’y a rien à voir. Et les bonnes âmes de la planète se concertent et annoncent qu’elles sont prêtes à offrir au Liban, en urgence, 250 millions d’euros. Pendant que la pandémie fait rage en Europe, pendant que la France s’est encore endettée de plus de 600 milliards d’euros. Bon à savoir, aucun pays arabe, ni du Golfe ni d’ailleurs, n’a rien promis.

En 2010 je disais qu’il n’allait falloir que quelques quatre heures, en cas de guerre avec Israël, pour que cette dernière détruise l’essentiel des infrastructures libanaises qui cachent les armes du Hezbollah et ramène ce pays à l’âge de pierre. On avait compris cela depuis la guerre de 2006 quand il a fallu à l’aviation israélienne exactement 34 minutes pour détruire la totalité des 90 sites des missiles menaçant des sites vitaux d’Israël (JP – 06.08.20) Dix ans après, (comme le temps passe vite) les experts considèrent qu’Israël n’aura, maintenant, besoin que de moins d’une heure pour que l’on parle du Liban au passé. Réduire la Syrie en gravats cela a pris une demi-douzaine d’années à quatre armées différentes. Des amateurs…

Monsieur le Président, gardez les sous pour la France, elle souffre suffisamment.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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