Annoncée depuis une dizaine de jours, on a eu, hier, la chance d’écouter l’allocution de notre Président sur toutes les radios et télévisions et découvrir sa capacité pour le «micro-management» Je laisse de côté les instructions concernant les masques, les tests, l’isolement, l’aération des logements et la «distanciation sociale» (nouvelle contribution à la novlangue). Je laisse de côté les explications, qui n’expliquent rien, concernant le nombre de lits de réanimation, une honte pour la sixième économie du monde qui dépense 750 milliards d’euros pour son système de protection sociale (741 en 2018 – INSEE 27.02.20) ! Je crois qu’avant de regarder ce qu’il y a d’important dans ce qu’il nous a dit, il faut faire deux observations liminaires : (a) pour celui qui se veut leader de l’Europe «progressiste» et qui devrait juguler les tentatives d’un Erdogan ou celles de la Pologne et la Hongrie de déstabiliser l’Europe, pour celui qui veut que la France dirige l'Europe (oublions le «couple franco-allemand» car il ne veut plus rien dire) nous apprendre qu’il faille ouvrir les fenêtres 10 minutes toutes les heures peut paraître ridicule mais… comme on le sait, le ridicule ne tue plus ; (b) depuis le commencement de la crise Covid-19 notre Président a pris la décision de tout faire «quoi qu’il en coûte» sans dire (nous dire) qui va payer le surplus de dette y relatif. Ces deux remarques constituent le premier échelon du manque de crédibilité du discours présidentiel.
Cela étant, pendant les 26 minutes de discours (audience : 29 millions de français), par delà les objectifs chiffrés et les dates limites indiquées, le bas peuple se pose deux questions (croyez-moi, je viens de passer 15 jours «au milieu de nulle part» de la Nièvre et j’ai, frais en mémoire, ce que les gens m’ont dit).
La première est relative à ce que l’on attend (promis par le Président pour fin décembre ou début janvier) : le vaccin. On a pu remarquer qu’il n’a rien dit de l‘origine du vaccin qui sera (ou ne sera pas) disponible à ces dates. Aidons-le, France Info l’a fait pour nous : «En mars 2020, D. Trump conscient du fait que la solution sera un vaccin, a installé un crédit de 10 milliards de $ et demandé à «un vieux de la vieille» des vaccins de lui soumettre un plan d’action pour obtenir un vaccin CETTE ANNEE quand la durée normale est de quelques années… Depuis le mois de mai 2020, le scientifique Moncef Slaui, francophone d’origine marocaine (à l’origine de plusieurs vaccins pendant les 30 dernières années) est officiellement aux commandes de la mission Warp Speed (traduisez «plus rapide que la vitesse de la lumière»), qui tire son nom de… Star Trek. Le «Monsieur Vaccin» du président des États-Unis travaille avec son copilote, un général de l’armée américaine, le patron de la logistique militaire américaine ». France Info
Six sociétés on eu accès aux 10 milliards de $, trois (Pfizer/Biontech), Moderna et Astra-Zeneca viennent d’annoncer la disponibilité de leur vaccin pour le mois de décembre, soit en moins de neuf mois. Occulter le fait que le vaccin dont il a parlé résulte d’une action du Président américain (tellement vilipendé qu’à la fin il a perdu l’élection pour un deuxième mandat – à cause, disent certains, de la mauvaise gestion de la crise Covid-19 et/ou, peut-être, de quelques irrégularités et/ou fraudes) en dit long. Car, n’oublions pas, la France ?
La patrie de Joseph Pasteur, l’inventeur du vaccin ? «Les locomotives françaises dans cette course internationale sont l’Institut Pasteur et le laboratoire Sanofi-Pasteur (branche vaccins du groupe Sanofi). Ils ne bénéficient que de leurs financements propres (certains liées à leurs partenariats). Le ministère de la Recherche a décidé de soutenir directement trois autres projets à hauteur de 3 millions d’euros. Des vaccins qui ne devraient pas entrer en phase d’évaluation clinique avant 2021». Le Figaro, 22.11.20.
10 milliards de $ d’un côté de la grande mare, 3 millions d’euros (plus de 3.000 fois, moins…) de l’autre côté. Il aurait pu nous dire que nous ne boxons pas dans la même ligue… mais le bas peuple a compris de ce qu’il ne disait pas que… paroles verbales !
La deuxième question que les gens se posent (par-delà qui va payer quoi) est relative à l’économie du pays. En résumé la crise sanitaire plonge le PIB au niveau de ce qu’il était en 2010 mais avec une dette totale du pays qui sera de 115 à 130% du PIB (si tout se passe bien…). Certes, on nous annonce (comment diable ont-ils fait leurs calculs ?) que la croissance du PIB en 2021 sera de 6% : la croissance moyenne pendant les «30 glorieuses») était de 5,3% et depuis de lustres, déjà, la croissance potentielle de la France est désormais estimée à 1%, voire 1,5% (L’Express, 29/01/2014). Bon, il n’est pas interdit d’espérer une évolution en «V» de l’économie mais… peu de gens y croient.
Les réponses aux deux questions qui précédent constituent le deuxième échelon du manque de crédibilité de la parole présidentielle.
Mais, malheureusement, il y a un troisième échelon de manque de crédibilité pour ce qui est de l’économie. L’indicateur le plus concis, je crois, est l’indice de la Bourse - moyenne de tous les espoirs et toutes les craintes de millions de français. Une comparaison nous dit, presque, tout. Regardez l’évolution de la Bourse de New York (Dow Jones) et celle de la Bourse de Paris (CAC40) :
la diférenace s’explique -par delà l’abondance de liquidités non employées qui peut justifier, aux Etats Unis, l’évolution de la Bourse- par l’acceptation du risque chez eux (Dow-Jones 18.000 fin Obama, 29.000 juste avant le Covid-19, chute à 19.000 et rebond maintenant à 30.000) quand la frilosité des épargnants chez nous garde le CAC 40, pratiquement, constant autour de 5.000 depuis plus de 20 ans… Ce qui veut dire que les prévisions qui nous laissent croire que demain on rasera gratis ont du mal à être intégrées par nos concitoyens. C’est vrai, anticiper c’est ce qui est le plus difficile… prévoir l’avenir
Un mot sur le deuxième fléau qui nous menace : le terrorisme. On annonce encore une loi. Combien de lois contre ce fléau depuis la première en 1986 ? 35 lois promulgués depuis, sans compter celle qui se discute aujourd’hui (Vie Publique, 03.09.2020). Robert Badinter disait, déjà, quand il était Ministre de la Justice (1er mandat François Mitterrand) «nous avons plus de 28.000 lois et… nul n’est censé ignorer la loi» … On ne veut pas voir ce qu’est écrit sur les murs… alors on fait des lois et on croit (ou on veut faire croire) que tout ira bien ! Mais tout n’ira pas bien car un «grand philosophe» explique la situation actuelle de notre pays : … il me semble irresponsable de prendre la responsabilité d’assumer comme vérité de la liberté française la propagation à l’infini de caricatures danoises. Et il ajoute, concernant l’assassinat ignoble de Samuel Paty «le plus dangereux est que deux France se dissocient et s’opposent» E. Morin – Le Monde 20.11.2020. Un grand philosophe… dans le pays de Descartes et de Pascal, de Montaigne, Montesquieu et Diderot, d’Henri Bergson et d’Ernest Renan on devrait se garder d’appeler «philosophe» un Edgard Morin… Car il n’est qu’un agitateur, au départ communiste, ensuite gauchiste et maintenant articulant les propos des islamo-gauchistes qui, entre autres, ne veulent rien plus que la séparation de la France en deux parties : la leur et l’autre.
Et l’Europe ? Et Erdogan ? Et la bellicosité de la Russie ? Et la mainmise de la Chine sur un morceau d’Afrique ? Et le changement de paradigme au Proche Orient ou des pays arabes font la paix avec Israël sans tenir compte du véto des palestiniens ? Et le changement d’administration aux Etats Unis – vous vous en souvenez ? Ceux qui arrivent (Kerry…) on nous disait que le transfert de l’Ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem en 2017 allait conduire à une violence sans nom… elle a conduit à la paix avec de pays arabes en 2020…
Je n’envie pas notre Président, il a tant à faire que… s’occuper des masques des tests et autres ejusdem farinae il devrait laisser la tâche à d’autres !